mercredi 24 mai 2017

326. Michel Delpech: "Inventaire 66" (1966)

France. 1966. Fraîchement réélu, le général de Gaulle entame sa huitième année de règne. Sur le plan international, le président entend mener une "politique de grandeur" visant à restaurer la puissance de la France en affirmant son indépendance à l'égard des États-Unis (retrait du commandement intégré de l'OTAN). Dans le contexte favorable des "Trente Glorieuses", le pays connaît une croissance économique soutenue et le plein emploi. Sur le plan sociétal, la France est affectée par de profondes mutations (culturelles, démographiques...). Les manières de consommer, s'habiller, se divertir ... changent profondément, mais pas la façon de gouverner. Plus que jamais, le pouvoir gaulliste en place semble confit dans un autoritarisme suranné. 


C'est dans ce contexte que Michel Delpech enregistre Inventaire 66. Depuis l'année précédente, le chanteur s'est imposé en tant que faiseur de tubes avec "Chez Laurette". Grâce à sa faculté à sentir l'air de temps et à se transformer en "journaliste de l'instant", la décennie à venir en fera l'un des chanteurs les plus populaires de l'hexagone. Dans un entretien, Delpech revient sur la genèse de cet inventaire à la Prévert de l'année 1966:
 "J'ai pris ce qui faisait l'actualité, ce qui était à la mode, dans l'air du temps, quoi. J'ai assemblé les pièces du puzzle, j'ai ajouté la phrase:'Et toujours le même président', qui résumait ce que pensaient les jeunes après l'échec de Mitterrand face à de Gaulle. Je me suis beaucoup amusé à écrire cette chanson, ça venait tout seul, un jeu."
Dès sa sortie, le titre remporte un franc succès; cent mille disques s'écoulent dans les semaines qui suivent sa sortie. 
Dans les deux couplets de sa chanson, Michel Delpech égrène la succession des événements de l'année 1966, il est grand temps de s'y plonger.

Mary Quant arbore une mini jupe en 1966. [By Jac. de Nijs / Anefo [CC BY-SA 3.0 nl (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/nl/deed.en)], via Wikimedia Commons]


Une minijupe, deux bottes Courrèges /
 un bidonville et deux Mireille /
 une nouvelle Piaf, un p'tit oiseau de toutes les couleurs / 
une nouvelle Darc qui brûle les planches /
 une religieuse, un Cacharel / 
des cheveux longs, des idées courtes / 
un vieux Paris, un Paris 2 / 
des paravents à l'Odéon, un Palmarès de la Chanson / 
et toujours le même Président

"Une minijupe, deux bottes Courrèges"
En 1962, la mini jupe créée par Mary Quant offre enfin une liberté de mouvement aux femmes, tout en répondant aux aspirations émancipatrices d'une nouvelle jeunesse tournant le dos au vieux monde. En dépit des résistances, la mini jupe connaît un succès colossal. En France, les bottes blanches en PVC associées aux robes trapèzes ou minijupes de chez Courrèges remportent les suffrages des élégantes. 

"Un bidonville"
Dans une France prospère, les exclus de la croissance ne manque pas. Les mesures gouvernementales de construction de logements ne permettent pas d'éradiquer le phénomène du mal logement; des poches d'extrême pauvreté subsistent dans le pays, à l'instar des bidonvilles. Dans celui de "La Folie" à Nanterre s'entassent 10 000 laissés pour compte.    

Mireille Mathieu en concert à Hambourg en 1971. [By Heinrich Klaffs (Mireille Matthieu 1509710008) [CC BY-SA 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons]


"deux Mireille, une nouvelle Piaf" /
 "une nouvelle Darc qui brûle les planches"
En 1966, il fait bon s'appeler Mireille comme le prouvent les triomphes de Mireille ... Matthieu et de Mireille ... Darc. Fille de maçon et aînée d'une famille de 14 enfants, la première explose à 19 ans avec Mon Credo, un morceau qui fleure bon la naphtaline tant il singe le chant de "la môme" Piaf, morte et enterrée depuis déjà 3 ans. La seconde triomphe au cinéma dans "Du rififi à Paname" de Denys de la Patellière et "Ne nous fâchons pas" de Georges Lautner.(1)

"une religieuse" 
En 1966, "La Religieuse", puissante charge de Diderot contre l'enfermement des jeunes filles dans les couvents, fait l'objet d'une adaptation cinématographique signée Jacques Rivette. Associations religieuses, parents d'élèves de l'enseignement privé voient rouge et obtiennent l'interdiction du film! Furieux, Godard, qui avait adapté en 1963 la Religieuse au théâtre, prend à parti Malraux qu'il traite de "ministre de la Kultur". Le film obtient finalement un visa d'exploitation en 1967, mais assorti d'une interdiction au moins de 18 ans. Loin des effets attendus, les visées inquisitoriales des bigots assurent au contraire une formidable publicité au film. Le succès est au rendez-vous et relance même par ricochet les ventes du roman!

"un Cacharel" 
La maison Cacharel détourne le crépon pour en faire un chemisier. En 1966, le mannequin Nicole de Lamargé en arbore un, de couleur rose, en une de Elle. C'est le début d'un grand succès, confirmé lorsque Brigitte Bardot prend l'habitude de nouer le sien sous la poitrine.

Le "p'tit oiseau de toutes les couleurs" mentionné par Delpech se réfère à une chanson un peu oublié de Gilbert Bécaud, sans doute car elle ne casse pas trois pattes à un canard...

"Des cheveux longs, des idées courtes
L'année 1966 est aussi celle du duel Johnny Hallyday - Antoine. Dans ses "Élucubrations", Antoine propose de mettre en cage "l'idole des Jeunes" à Médrano. Vexé, et n'ayant sans doute pas perçu l'ironie, Johnny réplique avec "Cheveux longs et idées courtes".
Les deux chanteurs finissent toutefois par se rabibocher et Johnny se laisse finalement  pousser les cheveux...
Le contentieux entre les deux hommes n'était pourtant pas terminé et la guéguerre a repris de plus belles ces dernières années, par réclames interposées. Quand l'un n'en a que pour "Atoll, les opticiens", l'autre se prononce, toutes cordes vocales dehors, en faveur d'"Optic deux milleeeeeuuuuuuuu".


"Un vieux Paris, un Paris deux"
En 1966, dans l'Ouest parisien, sur la commune du Chesnay, un chantier gigantesque permet la construction d'un immense centre commercial associant grandes surfaces, boutiques et cinémas sur trois niveaux. En toute modestie, les promoteurs envisagent d'appeler le nouveau temple de la consommation Paris 2. Sous la pression des élus de Paris, ils devront toutefois se contenter de Parly 2, contraction de Paris et Marly. Le centre commercial ouvrira ses portes finalement en 1969. 

"des paravents à l'Odéon"
Le théâtre de l'Odéon accueille sur ses planches en 1966 Les Paravents, pièce de Jean Genet sur une mise en scène de Roger Blin. La pièce, qui a pour cadre la guerre d'indépendance algérienne, est une violente critique du colonialisme et de ses corollaires, la violence et le racisme. Les partisans de l'Algérie françaises investissent bientôt le théâtre, molestent les acteurs et réclament en vain l'interdiction de la pièce.  

"un Palmarès de la Chanson"
Le Palmarès de la chanson est le nom d'une célèbre émission de télévision diffusée de 1965 à 1968. Passage obligée de toute vedette en devenir (donc Delpech lui-même), elle est animée par Guy Lux.

Une guerre au Vietnam, un mariage en Hollande
Pour bientôt un p'ti Smet et la mort d'un poète
Caméra sur la Lune, un drugstore Opéra
Des ch'mises à fleurs, un étrangleur
Une bombe dans la mer, opération "Tonnerre"
Juanita Banana, un four à l'opéra
"Un homme et une femme" au festival de cannes
Un Tabarin en moins, un Paladium en bus
Et toujours le même président

Bombing in Vietnam. [By Lt.Col. Cecil J. Poss, USAF, in a McDonnell RF-101C Voodoo of the 20th Tactical Reconnaissance Squadron. [Public domain], via Wikimedia Commons]







"Une guerre au Vietnam"
Les Etats-Unis envoient au Vietnam leurs premières troupes au sol en 1965. Un an plus tard, le pays est en pleine escalade. Le conflit, envisagé comme périphérique et limité, se transforme pour les Américains en un bourbier inextricable suscitant une réprobation quasi générale  dans le monde et la zizanie au sein de la société américaine.

"un mariage en Hollande"
En 1962, Béatrix Wilhelmina Armagaard d'Orange Nassau, princesse héritière de la couronne des Pays Bas et Klaus Von Armsberg, petit noble allemand, entament une relation amoureuse loin des caméras. 
Les paparazzi finissent cependant par découvrir l'idylle ce qui précipite le mariage en 1966. Ancien membre de la jeunesse hitlérienne ayant servi dans la Wehrmacht, l'heureux élu n'a guère la cote dans un pays traumatisé par l'occupation allemande. Le 10 mars 1966, le cortège nuptial est d'ailleurs sévèrement chahuté par les provos qui jettent des bombes fumigènes au passage des tourtereaux.

 "Pour bientôt un p'tit Smet et la mort d'un poète
A force de se croiser sur les plateaux, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday tombent sous le charme l'un de l'autre et convolent en juste noce en 1965. De cette union naît David, le 14 août 1966. Un mois plus tard disparaît André Breton, poète, écrivain et théoricien du surréalisme.

"Caméra sur la lune" 
 En pleine Guerre Froide, les Etats-Unis et l'URSS se lancent dans la conquête spatiale. Depuis le Spoutnik en 1957, les Soviétiques devancent systématiquement leurs rivaux dans la course aux étoiles. Le premier vol habité (la chienne  Laika), c'est eux, le premier homme dans l'espace vol (Youri Gagarine), c'est encore eux,  le premier alunissage d'un engin sur la lune en 1966, c'est toujours eux... La caméra embarquée envoie vers la terre les premières images du sol lunaire. 

"un drugstore Opéra"
En mai 1966 est inauguré, boulevard des Italiens à Paris, le drugstore Opéra. Inspiré d'un modèle américain, ce nouveau temple de la consommation tient de la librairie, de l'épicerie fine, du disquaire, du magasin de jouets... Le magasin ne désemplit pas et accueille les clients jusqu'à une heure avancée de la nuit.

"des ch'mises à fleurs, un étrangleur"
En cette année 1966, les chemises à fleur intègrent la garde-robe de ceux qu'on appellera bientôt les hippies. « Si je porte des chemises à fleurs / C'est que je suis en avance de deux ou trois longueurs », lâche d'ailleurs Antoine dans ses Elucubrations

L'"étrangleur", c'est Lucien Léger, un infirmier de 27 ans qui reconnaît devant les assises en mai 1966 avoir tué le petit Luc Taron deux ans plus tôt. Pendant quarante jours, le triste sire nargue les 40 policiers à ses trousses en distillant des messages anonymes. Il se décrit comme "la graine qui pousse dans le printemps des monstres", dans l'un d'entre eux. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, Léger passera 41 ans derrière les barreaux. 

"une bombe dans la mer"
Le 17 janvier 1966, un B-52 américain transportant 4 bombes H percute en plein vol un avion ravitailleur. 3 bombes tombent à proximité du petit village andalou de Palomares. Deux explosent, dispersant 4,5 kg de plutonium sur 250 hectares. Une quatrième bombe tombe en mer Méditerranée et ne sera récupérée, intacte, que 2 mois et demi plus tard. L'accident relance la psychose d'un cataclysme nucléaire. 

Tom Jones chante Thunderball dans le dernier le dernier
James Bond "Operation Tonnerre". Label: Decca 457.096 medium.

"Opération Tonnerre"
L'"opération 'Tonnerre'" est le nom du quatrième épisode des aventures de James Bond version Connery.
"Juanita Banana"
"Juanita Banana", c'est bien sûr le nom de la reprise par Henri Salvador d'un titre des Peels. Alors, oui, les mélomanes resteront sans doute sur leur faim, mais le scopitone vaut le coup d’œil et on peut rien reprocher à l'auteur de Syracuse?

 " 'un homme et une femme' au festival de Cannes"
Claude Lelouch met en scène Anouk Aimé et Jean Louis Trintignant dans Un homme et une femme remporte la palme d'or au festival de Cannes 1966. Le film raconte l'histoire d'amour de deux veufs inconsolables qui se rencontrent, se croisent, puis finissent par s'aimer sur fond de "Da ba da ba da, ba da ba da ba".
  
"un Tabarin en moins, un Paladium en bus" 
En 1966, discothèques et boîtes de nuit supplantent les antiques cabarets. L'année est marquée par la destruction du Tabarin, une des gargotes les plus courues de la capitale de 1904 à 1953. Désormais , la jeunesse parisienne danse le "jerk au [Bus] Palladium", ouvert l'année précédente à Pigalle. 

"Et toujours le même président

Charles de Gaulle. [Bundesarchiv, 
B 145 Bild-F010324-0002 / Steiner, Egon /
 CC-BY-SA 3.0 [CC BY-SA 3.0 de 
(http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en)],
 via Wikimedia Commons]



En contraste avec la succession d'évènements dont nous venons d'achever l'inventaire, revient avec insistance le leitmotiv "et toujours le même Président". Delpech se fait ici l'interprète d'une partie de la population qui supporte de plus en plus difficilement le mode de gouvernement jugé autoritaire du président. En 1966, d'aucuns espèrent que les mutations économiques et sociales s'accompagnent d'un renouveau politique. Or, pour les jeunes générations, de Gaulle évoque moins le héros de la France Libre que le père fouettard, autoritaire et imbus de sa personne dont les conceptions et les normes se situent aux antipodes de leurs aspirations émancipatrices
L'avènement de la société de consommation et l'essor des cultures de masse a en effet profondément modifié les comportements et les pratiques des Français; une partie d'entre eux, notamment les jeunes, se sent ainsi en complet décalage avec les normes de la vieille morale de papa et d'une France gaullienne corsetée et vieillissante. Les jeunes générations, dont les rangs se sont étoffés à la faveur du baby-boom, ont désormais pleinement conscience du fossé les séparant des générations précédentes

Il y a eu tout ça /
 et puis malgré tout ça / 
quand je t'ai rencontrée /
 il y a eu autre chose / 
et tu as peint pour moi / 
cette année tout en rose /
 toi, oui, toi /
Mon p'tit raton laveur.

Dans le refrain romantique, le chanteur ajoute sa touche personnelle. Son "petit raton laveur" n'est autre que  Chantal Simon, qu'il vient d'épouser à Paris et avec laquelle il emménage porte de Versailles. Fort du succès obtenu, Michel Delpech entre dans l'écurie Barclay en 1966.

C°: Pour terminez cet inventaire, citons notre excellent collègue J.-P. Trescol (voir sources) qui consacra un billet à au titre de Delpech. "La recette est simple: choisissez une année [...] et allez y pêcher les faits manquants de quelque nature qu'ils soient, mêlez y votre vie personnelle et procédez comme un collage sur un grand poster [...]." Sans doute une piste intéressante à creuser avec les élèves.
Nous nous sommes prêtés à l'exercice. Oh toi lecteur attentif et indulgent, sauras-tu trouver l'année de naissance de ton serviteur? Si, oui, indique ta réponse en commentaire  et propose ton énigme. (2)
Tatooine en bordure extérieure,
Beaubourg au centre
Comme un oiseau, le King s'en est allé
Terreur rouge sur Adis
La Corrèze à Paris
La conscience noire n'est plus
Une épingle à nourrice pour un Kid orphelin.     

Sources:
- Pascal Louvrier: "Michel Delpech - C'était chouette", 2016.
- Michaël Rolland: "Les années 68 en France, la bande son de la révolte. Les chansons, entre transferts culturels et spécificités nationales.", in Dissidences N° 10, Musiques et Révolutions XIX°,XX°, XXI°, novembre 2011.
- Jean-Pierre Trescol: "Inventaire 66", la chanson de la semaine du Vincent d'Indy à Privas.
- Antoine:"Soudain je me suis rendu compte que mes cheveux avaient poussé", in "Schnock n°20. La revue des vieux de 27 à 87 ans", août 2016.

Notes:
1. A moins que cette deuxième Mireille ne soit la chanteuse à la tête du petit conservatoire de la chanson.
2. Dans l'inventaire, un mystère persiste: le "four à l'Opéra". Si un de nos malicieux lecteurs a la solution, qu'il n'hésite pas à éclairer notre lanterne en commentaire.


Liens: 
- 1966: La jeunesse se met à élucubrer.
http://musique.rfi.fr/musique/20080516-mai-68-chanter-revolte



12 commentaires:

Florian a dit…

Je signale juste une chanson de Jean-Marc Sauvagnargues sur le même thème (à un an près), mais un peu moins immédiate et beaucoup moins touffue :
https://www.youtube.com/watch?v=e_lKDJRBVOg

blottière a dit…

Merci Florian pour cette découverte, un titre intéressant avec une construction vraiment proche de celle de Delpech (éphéméride de 1967 et refrain autobiographique). Encore du grain à moudre en perspective. :-)
J.

Frédérique Que a dit…

"Un four à l'opéra" (un bide à l'opéra)😃 à associer je pense à Juanita Banana,qui,dans la chanson de Salvador,voulait chanter à l'opéra! (Voir la vidéo de Salvador pour mieux comprendre lol),,,Clin d'oeil humoristique de Michel je pense en réponse à cette chanson 😉

Alain a dit…

vous êtes né en 1977, et boudiou! moi ça ne me rajeunit pas...

blottière a dit…

Trop fort Alain!
J.

Unknown a dit…

"Mon petit raton laveur" est aussi une référence à la chanson "Inventaire", un poème de Jacques Prévert interprété par les Frères Jacques, dans laquelle les mots "le raton laveur" sont répétés plusieurs fois.

Florian a dit…

Apparemment, le drugstore opera se situait plutôt boulevard des Capucines :
-https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/FRCGMSUP-751045102-EP02/BHPEP021886/v0002.simple.selectedTab=thumbnail
- même si elle fait partie de la série "boulevard des italiens", cette toile Gérard Fromanger indique "la grande maison du blanc" également sise au 6, boulevard des Capucines, sur la petite portion du boulevard qui se situe entre la place de l'Opéra et le boulevard des Italiens.

Florian a dit…

J'ai oublié le lien vers la toile de Fromanger dans précédent commentaire :
https://www.paperblog.fr/8043807/le-flic/

blottière a dit…

Merci Florian pour ces précisions et corrections.
J.

Anonyme a dit…

Il y a peut-être une explication au "four à l'opéra" : l'année 1966 à vu l'inauguration du Matropolitan Opera de New York (le "met"), et l'œuvre créée pour l'occasion, l'opéra "Anthony and Cleopatra" de Samuel Barber, essuyant les plâtres de la nouvelle salle et mal mise en scène, a été un échec aussi cuisant que spectaculaire. À telle enseigne qu'on l'a retirée presque immédiatement de l'affiche, et que le compositeur, déprimé, n'a rien écrit pendant plusieurs années...
Delpech s'intéressant à l'actualité internationale, cet événement a fort bien pu l'inspirer.

blottière a dit…

Merci pour cette suggestion intéressante et plutôt convaincante. JB

Anonyme a dit…

Bonjour. L'allusion à "un four à l'Opéra" fait écho à l'accueil très froid que le public parisien a réservé cette année là à un "Tristan et Isolde" (Wagner), dans la mise en scène très épurée de son petit fils Wieland (venue de Bayreuth). Des sifflets ont accueilli la représentation, trop "moderne" pour le public parisien des sixties!!