tag:blogger.com,1999:blog-54568951785007013542024-03-18T21:07:12.313+01:00l'histgeoboxblottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.comBlogger565125tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-68895709694299861912024-03-16T07:41:00.002+01:002024-03-16T08:50:50.201+01:00"I'm in love with Magaret Thatcher". L'entrée en scène de la "voleuse de lait".<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Première britannique pendant 11 ans, Margaret Thatcher a laissé une trace profonde, au point que l'on a pu parler d'années Thatcher. Elle a suscité admiration, haine, mais a aussi inspiré les musiciens pour lesquels elle devint parfois une muse, bien malgré elle. [ce post est disponible <span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/La-voleuse-de-lait-e2gru7u" rel="nofollow" target="_blank">en podcast en cliquant ici</a></span>]<br /></span></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">***</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Trust : "<i><span style="background-color: #fcff01;">Misère</span></i>" "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Thatcher te coûte cher / Angleterre, Angleterre; / Sur tes murs se lit la misère / Misère</span></i>"<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Thatcher naît le 13 octobre 1925 à Grantham, Midlands, dans un logement situé au dessus de l'épicerie paternelle. Alfred Roberts, le père, libéral, très antisocialiste, considère que,</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> pour être bien vu, il faut travailler dur, épargner, n'acheter qu'en fonction de ses moyens. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">
Au cours des années 1930, il rallie le parti conservateur (<span style="color: red;">1</span>) <span style="background-color: white;">Son échoppe se situe dans un quartier très populaire, si bien que, petite fille, Maggie croise des chômeurs, licenciés de l'usine locale de construction de locomotives, durement frappée par la crise économique.</span><span style="background-color: white;"> </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">et
s'impose comme un commerçant prospère, une figure politique locale et
un prédicateur méthodiste écouté. Il a une influence déterminante sur sa
fille, contribuant à façonné sa mentalité, en particulier l'idée selon laquelle l'individu, souverain, doit être placé au dessus de tout. A son contact, la petite Margaret se familiarise avec de
nombreux préceptes moraux et chrétiens. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Sensible à la "culture du bas de laine", elle fait sien l'adage suivant: "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Qui n'épargne pas un sou n'en aura jamais deux.</span></i>" </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Poussé par son père, elle étudie
la chimie à Oxford et y devient la présidente des étudiants
conservateurs. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"></span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ae/Maison_natale_de_Margaret_Thatcher%2C_Grantham.JPG/1200px-Maison_natale_de_Margaret_Thatcher%2C_Grantham.JPG?20090829212453" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="375" data-original-width="800" height="150" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ae/Maison_natale_de_Margaret_Thatcher%2C_Grantham.JPG/1200px-Maison_natale_de_Margaret_Thatcher%2C_Grantham.JPG?20090829212453" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i style="font-family: georgia;">Thorvaldsson, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"><br /></span>En 1998, Ewan McColl chante "<i><span style="background-color: #fcff01;">The grocer</span></i>", charge frontale contre une fille d'épicier qui a désossé la nation pour la vendre aux plus offrants. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Une
fois derrière le comptoir de l'épicerie paternel / Elle vendait du
beurre, de la confiture, de la farine et tout le reste; / Mais, maintenant
que la marchandise a changé / Les anciens prix ne s'appliquent plus; /
Elle vend la nation en lots à tous ceux qui veulent l'acheter.</span></i>"</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"> Pour les Blow Monkeys, "<i>elle n'est qu'une fille d'épicier</i>" ("<i><span style="background-color: #fcff01;">she was only a grocer's daugther</span></i>", 1987), "<i>un titre inutilement méprisant puisque la force de Thatcher venait entre autres de sa fierté de ses origines modestes.</i>" (source E p176)<br /></span></span></span><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/ff/Thatcher-loc.jpg/755px-Thatcher-loc.jpg?20130408160923" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="672" height="320" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/ff/Thatcher-loc.jpg/755px-Thatcher-loc.jpg?20130408160923" width="269" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Thatcher en 1975. Marion S. Trikosko, Public domain, via Wikimedia Commons</span></i></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"><br /></span></span></span><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au lendemain de la guerre, les travaillistes au pouvoir posent les bases du <i>Welfare State</i> qui implique un fort interventionnisme de l'Etat, la gratuité de l'enseignement et des soins médicaux indispensables, une couverture sociale pour lutter efficacement contre la pauvreté. Dans cette optique, seule la puissance publique peut accroître le bien être et l'égalité, dans une société capitaliste. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En 1951, Margareth Roberts épouse Denis Thatcher, un businessman de 11 ans son aîné, qui sera pour elle un soutien indéfectible. Mère de jumeaux, elle mène de front études de droits et vie de famille, tout en se présentant aux législatives. Après un échec initial, elle est finalement élue à la Chambre des communes en 1959. Députée conservatrice, elle n'est encore qu'une
figure secondaire. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En
1961, elle soutient l'adoption au parlement de la flagellation et de la
bastonnade des jeunes délinquants. Déjà à la pointe du
progressisme, elle considère que les évangiles soulageront toujours mieux la
souffrance et la pauvreté que les services sociaux de l'Etat. Elle est
alors très influencée par Keith Joseph, un partisan acharné du monétarisme (<span style="color: red;">2</span>),
convaincu de la nécessité de libéraliser l'économie. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En ces années de formation, elle </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">fait sienne les théories défendues par l'économiste autrichien Hayek, pour lequel</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> le marché s'auto-corrige, rendant désastreuse toute ingérence gouvernementale dans l'économie. <span style="background-color: white;">Dans cette conception, l'Etat
perpétue les classes sociales , étouffe la société; seul le marché, par la chance
qu'il offre à chacun, peut abolir les inégalités et les privilèges.</span><span style="background-color: white;"> </span>Conformiste,
conservatrice, traditionaliste, à la droite du parti, ambitieuse, Thatcher n'entend pas se contenter de postes subalternes, visant
au contraire les ministères traditionnellement réservés aux hommes
<span style="background-color: white;">(économie, finances, la diplomatie, la guerre)</span>. Elle accède finalement à la notoriété en
1970, en devenant secrétaire d'État à l'éducation dans le gouvernement
Heath. L'année suivante, elle décide de supprimer la distribution
gratuite de lait instaurée dans les écoles. Cette mesure déclenche une
tempête de protestation et vaut à la femme politique le surnom de
"voleuse de lait" (<i><a href="https://www.courrierinternational.com/article/2013/04/09/margaret-thatcher-et-le-lait-renverse" rel="nofollow" target="_blank">milk snatcher</a></i>). (<span style="color: red;">3</span>) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ce surnom inspire "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/5lne_eAU2v4?si=W4cc64h_pxYCpel6" rel="nofollow" target="_blank">Maggie Thatcher was a milkie snatcher</a></i></span>" au groupe Abstract Green et "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/sKVS_GCz-a4?si=bx1IJJAawfNQYXD-" rel="nofollow" target="_blank">Snatcher</a></span></i>" à </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">ou Limiñanas. </span></span></p><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">A la chute du gouvernement Heath, en 1974, Thatcher devient chef de l'opposition aux gouvernements travaillistes de Harold
Wilson, puis de James Callaghan. (<span style="color: red;">4</span>) </span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ne disposant que de faibles marges de manœuvre, les travaillistes n'en
déçoivent pas moins leur électorat traditionnel </span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">en adoptant une politique sociale hostile aux salariés</span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">. <span style="background-color: white;">Face à l'inflation galopante, le gouvernement plafonne les salaires, ce qui</span><span style="background-color: white;"> <span>provoque un gigantesque mouvement de grève.</span></span> <span style="background-color: white;">A l'automne 1978, alors que le Royaume</span></span></span></span></span><span style="background-color: white;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">-Uni connaît une inflation galopante (+10% par an), le
gouvernement travailliste de Callaghan décide d'un
plafonnement des augmentations salariales (+5% maximum) pour la
quatrième année consécutive. Cette décision provoque un gigantesque mouvement de grèves. Parti des usines Ford, il gagne </span></span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;">de proche en proche les autres secteurs
industriels (secteur public, routiers). </span>L</span></span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">e
taux de syndicalisation est alors élevé <span style="background-color: white;">(jusqu'à 13,4 millions de salariés,
2/3 dans le privé, 1/3 dans le public).</span> Par leur capacité de
mobilisation rapide, les <i>trade unions</i> disposent d'un pouvoir considérable.</span></span></span></span></p><p><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>A lissue de "<a href="http://samarrablog.blogspot.fr/2012/04/retour-sur-lhiver-du-mecontentement-78.html" target="_blank"><span style="color: #e69138;">l'hiver du mécontentement</span></a>", d'octobre 1978 à mars 1979</span></span>, les conservateurs parviennent à revenir au pouvoir à la faveur d'</span></span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">une
motion de censure contre le gouvernement Callaghan. </span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Au cours de la campagne, Thatcher agite l'épouvantail du chaos social et l'emporte. (<span style="color: red;">5</span>) </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Cette même année <b>1979</b>, les punks de </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Not Sensibles déclarent déjà leur flamme à la nouvelle première ministre dans l'ironique </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/nnToK3kSKKg?si=DwNs-8a0Izugm_1E" rel="nofollow" target="_blank">I'm in love with Margaret Thatcher</a></span></i>". "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Oh, Margaret Thatcher est tellement sexy / C'est la fille qu'il te faut et moi, je deviens rouge quand elle passe à la télé / Parce que je pense qu'elle m'aime bien.</span></i>"</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/nnToK3kSKKg?si=1D1YYhtsOT6GeiR7" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">La première ministre peut lancer sa grande offensive idéologique. Prétendant que l'Etat serait écrasé sous le poids du secteur public, elle engage la vente des grandes entreprises nationalisées </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">(énergie, eau, automobile). L'objectif affiché est d'</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">introduire
de la concurrence, d'augmenter l'efficacité, <span style="background-color: white;">d'améliorer le rapport
coût/bénéfice et de transférer la propriété du capital aux particuliers.</span> Loin de créer un capitalisme populaire, ces privatisations contribuent à la concentration des richesses aux mains du capital et à creuser les inégalités sociales. </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Comme les conservateurs considèrent la propriété individuelle comme le fondement de la sécurité,</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> une loi facilitant l'accession à la propriété des locataires est adoptée. Cette mesure ouvre une crise du logement majeure, car la nouvelle législation interdit aux collectivités locales de réinvestir l'argent des ventes dans la construction de nouveaux logements ou dans la rénovation des anciens. </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Ce
choix entraîne une très forte hausse des loyers du secteur privé,
rendant les logements inaccessibles. De même, si </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">pour les
promoteurs</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">, débarrassés de toute contrainte réglementaire,</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">les travaux des docks de
Londres constituèrent de formidables opportunités immobilières, ils précipitèrent la disparition des vieux
quartiers ouvriers, balayés par la gentrification galopante.</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/IlkXQm7tSCY?si=M38vSVndO2lJhUQv" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Avec "<a href="https://youtu.be/IlkXQm7tSCY?si=vstSIV4qpuZzPRMI" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Tatcherites</span></i></a>", Billy Bragg dénonce le traitement de choc imposé par Thatcher à l'Angleterre. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Vous privatisez ce qui nous appartient / Vous privatisez et ensuite, vous nous faites payer / Ouais, nous le reprendrons un jour</span><span style="background-color: #eeeeee;"> / Notez mes paroles, notez-les.</span></i>"</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> La dérégulation totale des marchés permet de faire de la
City la première place financière au monde. Les <i>golden boys</i> affluent à
Londres, ce dont se moque </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Harry Enfield, dans "<a href="https://youtu.be/ON-7v4qnHP8?si=y3LznaALNcI8EDQP" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Loadsamoney</span></i></a>", une caricature
détonante de l’image matérialiste et exagérément individualiste de
Thatcher, obsédée par l’accumulation d’argent et de biens
matériels.</span></span></span></p><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le
choix de surévaluer la livre et d'augmenter les taux d'intérêt
contribuent à la réduction massive du secteur industriel. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les entreprises occidentales délocalisent leur production en Asie, entraînant une désindustralisation de très grande ampleur, particulièrement sensible </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">dans les bastions industrielles du Nord de l'Angleterre ou du
Pays de Galles. <span style="background-color: white;">Thatcher entend administrer un traitement de cheval au
pays, afin que sa productivité passe du trot au galop. </span>En 1981, le <i><span style="background-color: #fcff01;">Ghost town</span></i>
des Specials rend responsable le gouvernement de la récession
économique. Le titre évoque le chômage des jeunes, ses
conséquences économiques et culturelles. Le manque d'argent empêche
les jeunes de sortir, entraînant la fermetures des boîtes de nuit et
transformant les métropoles industrielles en villes fantômes. «
<i><span style="background-color: #eeeeee;">Cette ville se transforme en ville fantôme / Pourquoi les jeunes doivent-ils se battre entre eux / Le gouvernement les laisse sur le banc de touche / Cet endroit devient une ville fantôme / Aucun emploi à pourvoir dans ce
pays / Cela ne peut plus durer / La colère gagne la population</span></i>».</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="background-color: white; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">De nombreux ménages doivent s'endetter. Le pays se fracture, le nombre de chômeurs s'envole.</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/RZ2oXzrnti4?si=-02YqEbRC3FalgZ6" title="YouTube video player" width="560"></iframe></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En accord avec Ronald Reagan (<span style="color: red;">6</span>), qui vient d'accéder à la présidence des Etats-Unis en 1981, Thatcher encourage la compétition entre individus, réduisant autant que possible les aides de l'Etat. <span style="background-color: white;">Pour elle, "<i>la société n'existe pas. Il existe un tissu vivant d'hommes et de femmes, et la qualité de nos vies dépend de la disposition de chacun de nous à se prendre en main.</i>" Reagan dénonce les "<i>welfare queens</i>", les reines de l'aide sociale, des profiteuses qui feraient des gosses pour vivre aux crochets de la société.</span><span style="background-color: white;"> </span>Au fil des discours, elle s'emploie à dessiner le portrait du mauvais pauvre, qui prend les traits du chômeur bénéficiant d'aides indues qui l' entretiendraient dans l'oisiveté. <span style="background-color: white;">"<i>Le chômage est une injure à la rationalité économique. La mentalité qui en résulte est que les chômeurs se contentent de vivre aux dépens de l'Etat, sans vraiment ressentir la nécessité de bouger ou de trouver du travail</i>", dixit Maggie.</span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En 1965, Bob Dylan publie "<span style="background-color: #fcff01;"><a href="http://memesprit.fr/2016/05/la-chanson-de-la-semaine-maggies-farm-rage-against-the-machine/" rel="nofollow" target="_blank"><i>Maggie's farm</i></a></span>". Les paroles, qui ne se réfèrent pas à Thatcher,</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"> décrivent pourtant l'exploitation dont sont victimes ceux qui y sont employés, comme une métaphore de l'Angleterre sous la férule de Maggie. Les <a href="https://youtu.be/I3A2VLLj1Qo?si=Fvot-ZmQ9xmy-6Kz" rel="nofollow" target="_blank">Blues Band</a> et les <a href="https://youtu.be/GQaPvHsbVzs?si=3Ej2eORhgxtdP-HW" rel="nofollow" target="_blank">Specials </a>reprennent le titre dont ils adaptent les paroles au contexte britannique. Chez les premiers, ce n'est plus la garde nationale qui est en faction devant la chambre du papa de Maggie, mais le <i>Special Patrol Group</i>, l'unité de police métropolitaine de Londres en charge de la répression et coutumière des bavures. <span style="background-color: #f4cccc;"><span style="background-color: white;">Si la victoire de Thatcher en 1979 s'est accompagnée d'un effondrement du vote du <i>National Front</i>, c'est aussi parce que la conservatrice a repris à son compte les idées racistes du parti d'extrême-droite dans son programme de campagne, une récupération que dénonçait déjà le dub poet LKJ, fustigeant le "<i>show raciste</i>" de Maggie dans son titre </span><span style="background-color: #fcff01;"><i>It Dread inna England</i></span><span style="background-color: white;">. (source E p 62) </span></span></span></span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>"<i><span style="background-color: #eeeeee;">Quoi qu'ils en disent, quoi qu'il arrive, nous, Africains, Idiens et Caribéens, nous sommes aujourd'hui ici pour rester, dans cette Angleterre.</span></i>"<br /></span></span></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>En avril 1981, la Metropolitan Police lance l'<i>Operation Swamp 81</i></span></span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>, </span></span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>un nom qui se réfère au discours de Thatcher sur le risque d'être "submergé" par les immigrés. </span></span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>Les policiers ont désormais un blanc seing pour interpeller et fouiller n'importe quel individu</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;">. Des émeutes éclatent alors à Brixton, dont la jeunesse est confrontée au harcèlement policier et au chômage. En 1983, "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/hpypYcMe16I?si=ewc2SQvE7_a4cxov" rel="nofollow" target="_blank">Di great Insohreckshan</a></span></i>" de LKJ décrit la joie qui s'empare d'une jeunesse poussée à la révolte par des contrôles au faciès humiliants. </span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/hpypYcMe16I?si=RjpqybXgKH0WLfuu" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Thatcher s'emploie ensuite à </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">démanteler le </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><i>National Health Service</i>, l</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">e système de santé hérité de l'après-guerre, basé sur la gratuité.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En 1948, Dans le cadre du <i>Welfare state</i>, </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">le gouvernement travailliste de Clement Attlee s'était employé à</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span>
adoucir le sort des plus faibles. L'Etat prenait en charge les
hôpitaux du pays, gérés jusque-là par des organismes de charité. Le
système était financé par l'impôt. </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Pour remettre en cause cet héritage, Thatcher invoque la défense du choix, en appelle à la sous-traitance, à l'externalisation<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">, à la privatisation</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> de la couverture sociale. <span style="background-color: white;">Selon
elle, l'existence d'une couverture maladie universelle prive les gens
de choix (mensonge dans la mesure où ceux qui souhaitent peuvent sortir
du système de santé publique en se dotant d'une couverture de santé
privée ou d'assurances). Sous prétexte d'équilibrer les comptes
publiques, début septembre 1982, elle engage un plan de réduction des
dépenses de l'Etat. Les <i>think tanks</i> libéraux souhaitent développer le
recours à l'assurance privée, ce qui, à terme, signifierait la fin du
service public de la santé.</span> Face aux résistances rencontrées -
grève des infirmières, opposition au sein même du parti conservateur - elle doit reculer, mais l'entreprise de sape est en marche. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Le 2 avril 1982, l'armée argentine envahit le minuscule archipel des <b>Malouines</b>
devenu britannique en 1933 (Falklands en anglais). Thatcher engage le
Royaume Uni dans la guerre, attise la fibre nationaliste et en appelle à l'union
nationale.<span style="background-color: white;"> <span>Convaincue de son bon droit, elle récuse tout compromis,
envoie les soldats sur place, recherchant une victoire totale. </span></span>Si dans un premier temps, le conflit remplit les carnets
de commande, offrant du travail aux ouvriers britanniques des arsenaux,
elle les contraint ensuite à se battre et parfois à mourir pour quelques
tas de cailloux perdus dans l'Atlantique sud. Cette situation inspire
le subtil <i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/l_aLSsjZMr8?si=R94Z7EOKpHrcIAaK" rel="nofollow" target="_blank">Shipbuilding </a></span></i>à
Elvis Costello. </span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;">Dans un registre beaucoup plus brutal, le groupe anarcho-punk Crass enregistre "<span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/mIDdvnHQrjk?si=T-C4kmmBef8v7qnN" rel="nofollow" target="_blank"><span><i>How does it feel</i></span></a></span>" (1982), une violente charge contre Maggie, considérée comme la responsable des victimes britanniques de la guerre et dont le refrain clame: "<i>qu'est-ce que ça fait d'être la mère d'un millier de morts?</i>" </span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/D5Cnd1cOg6A?si=zeA9lGvhtWGxXDdQ" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">La victoire aux Malouines redonne de l'assurance à Thatcher, après
trois premières années de mandat difficile. Les Britanniques, convaincus
que le Royaume-Uni était sur le déclin depuis la fin de la seconde
guerrre mondiale, retrouvent une forme de fierté nationaliste. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Celle qui
battait jusque-là des records d'impopularité, parvient à remporter une
victoire électorale inespérée a</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">ux élections de <b>juin 1983</b>. </span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">The Exploited, groupe de la seconde vague punk, enregistre"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/JEbGZ3H3wUg?si=lhGBUnLUER3s3J2P" rel="nofollow" target="_blank">Let's start a war</a></i></span>", dénonciation de l'instrumentalisation du conflit. "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>Commençons
une guerre, dit Maggie un jour / Avec les masses de chômeurs, nous
allons simplement nous en débarrasser / Cela ne les dérangera pas, ils
partiront comme des moutons</i></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">".</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span><br /></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="background-color: white; font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Le début du premier mandat de Maggie Thatcher a suscité l'irritation des artistes, puis leur indignation, mais les Britanniques sont encore loin d'avoir tout vu, ce que nous découvrirons dans un prochain billet. </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"></span></span></span><br /><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Notes:</b></span><br />
</span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">1</span>.
Il soutient au départ le
parti libéral, mais s'en détache lorsqu'il se lance dans d'importantes
réformes sociales (mise en place d'un système de retraite pour les plus
de 70 ans, impôt sur la fortune).</span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">2</span>. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Les partisans du <b>monétarisme</b> considère que le contrôle de l'inflation doit supplanter toute
autre considération économique; ce qui constitue une rupture avec
le consensus de l'après-guerre.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">3</span>.
La distribution, instaurée par les travaillistes au lendemain de la
guerre, était le symbole de l'Etat providence, destiné à réduire les
inégalités résultant de la pauvreté et de la malnutrition. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">4</span>.
Conservateur modéré, Heath était un tenant du paternalisme social,
acceptant de maintenir un Etat-providence raisonné. Au milieu des années
1970, une fronde est menée au sein du parti conservateur par Thatcher et
ses amis. Ces idéologues imposent alors leur doctrine, leur politique
et leur action. </span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span></span></span></span></span></span></span></p><p><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">5</span>. Elle lance: "<i>Quiconque
a vécu dans ce pays au cours des cinq dernières années ne peut ignorer
le déséquilibre de notre société, en faveur de l'Etat et au détriment
des libertés individuelles. Cette élection, c'est notre dernière chance
d'inverser le processus, de redonner le pouvoir aux gens.</i>"</span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">6</span>. Ancien
acteur de série B et président du syndicat des acteurs, devient
président des Etats-Unis deux ans après Thatcher. Bien qu'ayant des
caractères très dissemblables, ils sont de la même génération et
partagent une grande proximité idéologique. Ils prônent une défense
forte, une fiscalité basse et poursuivent la lutte contre le communisme</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">.
Tous deux sont des adeptes des économistes de l'école de Chicago
(Friedman), adeptes d'une déréglementation la plus poussée possible. </span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></span></span></p><p><span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><br />
<b><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Sources:</span></span></b><br /><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>A.</b>"<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-margaret-thatcher-la-chute" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #6aa84f;">Margaret Thatcher, la chute</span></a>", la Grande traversée sur France Culture.<br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>B.</b> Cultures Monde: "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/this-is-england-4-4-margaret-on-the-guillotine-la-culture-sous-thatcher-6785350" target="_blank"><span style="color: #38761d;">This is England: Margaret on the guillotine</span></a>"</span></span><br /><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>C.</b> Jean-Marie Pottier : "<span style="color: #d5a6bd;"><span style="background-color: white;"><a href="https://www.slate.fr/story/70473/margaret-thatcher-rock-anglais" rel="nofollow" target="_blank">Margaret Thatcher, la meilleure amie du rock anglais</a></span></span><span style="background-color: white;">", Slate</span><br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>D.</b> "Une <a href="https://www.pointculture.be/magazine/articles/playlist/une-playlist-pour-miss-maggie/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b45f06;">playlist pour Miss Maggie.</span></a>" [pointculture.be] </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>E.</b> "33 Révolutions par minute. Une histoire de la contestation en 33 chansons", vol. 2, Editions Payot & Rivages, 2012. </span></span><br />
</span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-63667708450038902712024-03-02T14:12:00.002+01:002024-03-02T17:53:56.443+01:00"La rage" de Keny Arkana, "car ce monde ne nous correspond pas" (2006)<p style="text-align: center;"> <br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEik8GUTY7YWQ4k11w-UEojBDArIPPyaoKCu8hlYuXTnPKvTa70HYPKnejN2AGBesomh3shK40gSwHZogTP2AJXj0NU3f_bwra8cGIstzbE6KmAXzYknLwIeXYx_GTozcDahPOKbPJdo6BQS2WK9OlBm7OBvCBmeGoPAOXu-u6gm3D-dZO96xI58tXDpTSo/s466/Keny.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="249" data-original-width="466" height="171" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEik8GUTY7YWQ4k11w-UEojBDArIPPyaoKCu8hlYuXTnPKvTa70HYPKnejN2AGBesomh3shK40gSwHZogTP2AJXj0NU3f_bwra8cGIstzbE6KmAXzYknLwIeXYx_GTozcDahPOKbPJdo6BQS2WK9OlBm7OBvCBmeGoPAOXu-u6gm3D-dZO96xI58tXDpTSo/s320/Keny.png" width="320" /></a></div><br /><p style="text-align: left;"><b><i><span><span style="color: #2b00fe;"><span style="font-size: medium;">"La rage car ce monde ne nous correspond pas"</span></span></span></i></b></p><p style="text-align: left;"><!--[if gte mso 9]><xml>
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</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">D’origine argentine par
son père qu’elle n’a pas connu enfant, marseillaise par sa mère, Keny Arkana,
dont le vrai nom n’a jamais été divulgué, est née en 1982 en région parisienne.
Ses années 1990 sont marquées par les allers-retours entre le domicile maternel
à Marseille, les foyers dont elle fugue autant qu’elle peut, et la rue qui l’a
forgée. Cette rue, dont elle loue la liberté sans l’idéaliser, a inspiré le
titre de son premier album <i style="mso-bidi-font-style: normal;"><b><span style="color: #cc0000;">Entre ciment
et belle étoile</span></b></i> (2006) dont est issu le titre « La Rage du peuple », enregistré en 2005. Après des années de galère, qui ont forgé
son caractère et nourri ses chansons, elle accède à la notoriété au début des
années 2000. Dans une ville qui en a fait une religion, le rap la sauve. Elle
obtient de haute lutte des éducateurs et de sa mère de pouvoir participer aux
ateliers de Namor à la <b><span style="color: #93c47d;">Friche de la Belle-de-Mai</span></b>. C’est le début d’une carrière singulière.
Elle refuse de jouer le jeu du show-business : elle annule des tournées de
concerts mais maintient les « assemblées populaires » qui les
accompagnent, crée son propre label, refuse les réseaux sociaux. Elle parvient
à percer tout en restant indépendante, fixe ses propres règles, quitte à
disparaître des radars. « <b><span style="color: #351c75;">Contestatrice qui fait du rap</span></b> », plutôt que
rappeuse, elle ne met pas en avant son genre, pas plus qu’elle ne donne dans l’<i>ego
trip</i>. Comme Médine ou Youssoupha, elle interroge de manière engagée les
problèmes de notre planète. Et elle s’offre le luxe d’être reconnue dans le monde
du rap tout en critiquant ses codes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Son premier album est
disque d’or et la fait connaître auprès du public. Il se nourrit des débats
altermondialistes du nouveau millénaire. Keny Arkana s’en inspire pour faire
sortir la « rage » qui est en elle. Elle y multiplie les bruits de
manif et les collages sonores dans plusieurs langues (français, espagnol,
anglais) qui font écho au bouillonnement qui s’exprime alors dans les <b><span style="color: #a64d79;">forums
sociaux mondiaux </span></b>auxquels elle participe. Militante et activiste,
Keny Arkana prône la « mondialisation de la rébellion » depuis 2006. Suite à la pandémie, ses
tendances complotistes, déjà perceptibles dans certains de ses morceaux, se sont exacerbées : elle s’affirme aujourd’hui antivax, et a
annoncé quitter le pays …</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRO9aRkFWktS_o1AsG_V_tMAh6kv_0GLXDN3i9oZXSRLuz5GDXGQfu_A8nLaVE4UwmjXFyNzsrH6pfrH99NQY_oi8DqhG2rlt9EiymB69H2iNFfO2MK1B60dEGtmtHfOF3D8FJl3YTMsc2pnItkudm3zCEOExuy8LxXU4qNXXf1SVj8hFYSVvBdiYQH14/s467/Ciment.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="453" data-original-width="467" height="310" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRO9aRkFWktS_o1AsG_V_tMAh6kv_0GLXDN3i9oZXSRLuz5GDXGQfu_A8nLaVE4UwmjXFyNzsrH6pfrH99NQY_oi8DqhG2rlt9EiymB69H2iNFfO2MK1B60dEGtmtHfOF3D8FJl3YTMsc2pnItkudm3zCEOExuy8LxXU4qNXXf1SVj8hFYSVvBdiYQH14/s320/Ciment.jpg" width="320" /></a></div><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><b><span style="color: #800180; font-family: "Times New Roman", serif; line-height: 115%;">La rage du peuple</span></b></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> En un peu moins de 5
minutes, Keny Arkana résume la vision qu’elle a du monde, alors que
les banlieues françaises viennent de connaître des émeutes sans précédent et
que Nicolas Sarkozy est aux portes du pouvoir. La précision et la rudesse de
son diagnostic frappent en dépit de quelques généralités et approximations.
Mais Keny les assume dans un autre titre de l’album : « Je n’ai vu
que les violences du système donc excuse mon manque de nuances ». Le monde
de Keny Arkana est en effet séparé en deux, entre ceux qu’elle identifie comme
des « ennemis » ou "<b><span style="color: red;">Babylone</span></b>" et ceux qui ont la rage.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> Le titre du morceau fait référence à l'une de ces luttes menée au sein du colectif <b><span style="color: #2b00fe;">La Rabia del Pueblo</span></b>. Son <a href="http://www.larabiadelpueblo.fr/" target="_blank">site internet</a> porte d'ailleurs toujours ce nom. </span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Il
s'agit au départ de lutter contre un projet de rénovation urbaine dans
le quartier de Noailles à Marseille. Composé d'artistes et de militants, dont Keny
Arkana, il dénonce la gentrification à l'oeuvre à Marseille. Un
processus qu'elle ne cesse de dénoncer comme dans le <a href="https://youtu.be/ta2jot9JhU0?feature=shared" target="_blank">morceau "Capitale de la rupture</a>", au moment où la ville devient capitale de la culture européenne en 2013.</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="355" src="https://www.youtube.com/embed/oewRadlyrHo" width="428" youtube-src-id="oewRadlyrHo"></iframe><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> <br /></span></p><br /><p style="text-align: left;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Les images du clip offrent, comme souvent chez Keny Arkana, un feu d'artifice de tout ce qui ne va pas dans le monde de 2005: guerres, atteintes à l'environnement, capitalisme destructeur, violences policières, conflit israélo-palestinien... Ce patchwork est fait pour insister sur ce qui doît être combattu. Il alterne avec des images des luttes et des mobilisations auxquelles l'artiste participe elle-même beaucoup. <br />Dans le clip, on voit ainsi des images des luttes du monde entier. En Asie, en Afrique, en Amérique latine, en Europe. L'une des figures aperçues, à laquelle Keny Arkana fait toujours référence, est le sous-commandant Marcos dont elle salue le combat au Chiapas (Mexique). On le voit saluer la foule et un de ses messages est montré à la fin du clip, en guise de conclusion et d'invitation à la lutte.</p><p style="text-align: center;"></p><p style="text-align: left;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZM7cCWY-SIjhpYVHLWvL2adjw61vOFQSI3SVSIYXrugouysmJ7bLbtf-ln3FCQ963zQl3FU2EXN-EcCfzKj68r3XewILKokif9sW6XV915ZViuVku6vGYcuQg7LsXISJodwXmuYneoTzONDCbVm2-JYGo1-QwPhEtgFO1s17L6zRo3SwDT1u7YoVNv3w/s605/Marcos.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="340" data-original-width="605" height="286" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZM7cCWY-SIjhpYVHLWvL2adjw61vOFQSI3SVSIYXrugouysmJ7bLbtf-ln3FCQ963zQl3FU2EXN-EcCfzKj68r3XewILKokif9sW6XV915ZViuVku6vGYcuQg7LsXISJodwXmuYneoTzONDCbVm2-JYGo1-QwPhEtgFO1s17L6zRo3SwDT1u7YoVNv3w/w507-h286/Marcos.png" width="507" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: left;"> </p><p style="text-align: left;"></p><div style="text-align: left;"><div class="ujudUb"><i><span>La rage du peuple</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage du peuple</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage du peuple</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage du peuple</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>Ok, on a la rage mais c'est pas celle qui fait baver</span><br aria-hidden="true" /><span>Demande à Fabe, la vie claque comme une semelle sur les pavés</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage de voir nos buts entravés, de vivre en travers</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage gravée depuis bien loin en arrière</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage d'avoir grandi trop vite quand des adultes volent ton enfance</span><br aria-hidden="true" /><span>Bah, imagine un mur et un bolide</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car impossible est cette paix tant voulue</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage de voir autant de CRS armés dans nos rues</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage de voir ce putain d'monde s'autodétruire</span><br aria-hidden="true" /><span>Et que ce soit toujours des innocents au centre des tirs</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car c'est l'homme qui a crée chaque mur</span><br aria-hidden="true" /><span>Se barricader d'béton, aurait-il peur de la nature?</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car il a oublié qu'il en faisait partie</span><br aria-hidden="true" /><span>Désharmonie profonde, mais dans quel monde la colombe est partie?</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage d'être autant balafré par les piquants des normes</span><br aria-hidden="true" /><span>Et puis la rage, ouais la rage</span><br aria-hidden="true" /><span>D'avoir la rage depuis qu'on est môme</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on pourra plus s'taire ni s'asseoir</span><br aria-hidden="true" /><span>Dorénavant on s'tiendra prêt parce qu'on a la rage, le cœur et la foi</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) rien ne pourra plus nous arrêter</span><br aria-hidden="true" /><span>Insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>La rage parce qu'on choisit rien et qu'on subit tout le temps</span><br aria-hidden="true" /><span>Et vu que leurs choix sont bancals et bien tout équilibre fout le camp</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car l'irréparable s'entasse depuis un bout de temps</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car qu'est ce qu'on attend pour s'mettre debout et foutre le boucan</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage c'est tout ce qu'ils nous laissent, t'façon tout ce qui nous reste</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage, combien des nôtres finiront par retourner leur veste</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage de vivre et de vivre l'instant présent</span><br aria-hidden="true" /><span>De choisir son futur libre et sans leurs grilles d'oppression</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage, car c'est la merde et que ce monde y adhère</span><br aria-hidden="true" /><span>Et parce que tout leurs champs OGM stérilisent la Terre</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage pour qu'un jour l'engrenage soit brisé</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car trop lisent "Vérité" sur leur écran télévisé</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car ce monde ne nous correspond pas</span><br aria-hidden="true" /><span>Nous nourrissent de faux rêves pour placer leurs remparts</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car ce monde ne nous correspond pas</span><br aria-hidden="true" /><span>Où Babylone s'engraisse pendant qu'on crève en bas</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on pourra plus s'taire ni s'asseoir</span><br aria-hidden="true" /><span>Dorénavant on s'tiendra prêt parce qu'on a la rage, le cœur et la foi</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) rien ne pourra plus nous arrêter</span><br aria-hidden="true" /><span>Insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>La rage d'y croire et de faire en sorte que ça bouge</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage d'un Chirac, d'un Sharon, d'un Tony Blair ou d'un Bush</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car ce monde voit rouge mais de grisaille entouré</span><br aria-hidden="true" /><span>Parce qu'ils n'entendent jamais les cris lorsque le sang coule</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car c'est le pire que nous frôlons</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car l'Occident n'a toujours pas ôté sa tenue de colon</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car le mal tape sans cesse trop</span><br aria-hidden="true" /><span>Et que ne sont plus mis au goût du jour tant de grands savoirs ancestraux</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage, trop de mensonges et de secrets gardés les luttes de nos Etats</span><br aria-hidden="true" /><span>Riches de vérité, pouvoir changer l'humanité</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car ils ne veulent pas que ça change, hein</span><br aria-hidden="true" /><span>Préférant garder leur pouvoir et nous manipuler comme leurs engins</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage car on croit aux anges et qu'on a choisi de marcher avec eux</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage parce que mes propos dérangent</span><br aria-hidden="true" /><span>Vois aux quatre coins du globe, la rage du peuple en ébullition</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage, ouais la rage ou l'essence de la révolution</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on pourra plus s'taire ni s'asseoir</span><br aria-hidden="true" /><span>Dorénavant on s'tiendra prêt parce qu'on a la rage, le cœur et la foi</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) rien ne pourra plus nous arrêter</span><br aria-hidden="true" /><span>Insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté</span></i></div><div class="ujudUb"><i><span>on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on pourra plus s'taire ni s'asseoir</span><br aria-hidden="true" /><span>Dorénavant on s'tiendra prêt parce qu'on a la rage, le cœur et la foi</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) on restera debout quoi qu'il arrive</span><br aria-hidden="true" /><span>(La rage) d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie</span><br aria-hidden="true" /><span>(Parce qu'on a la rage) rien ne pourra plus nous arrêter</span><br aria-hidden="true" /><span>Insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté</span></i></div><div class="ujudUb WRZytc"><i><span>Anticapitalistes, alter-mondialistes</span><br aria-hidden="true" /><span>Ou toi qui cherche la vérité sur ce monde</span><br aria-hidden="true" /><span>La résistance de demain (Inch'Allah)</span><br aria-hidden="true" /><span>A la veille d'une révolution (mondiale et spirituelle)</span><br aria-hidden="true" /><span>La rage du peuple, la rabia del pueblo</span><br aria-hidden="true" /><span>Parce qu'on a la rage, celle qui fera trembler tes normes</span><br aria-hidden="true" /><span>Parce qu'on a la rage, la rage a pris la populace et la rage est énorme</span></i></div></div><p style="text-align: center;"> </p><p style="text-align: left;"><b>Pour aller plus loin:</b></p><p style="text-align: left;">- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2008/04/emeutes-urbaines-buenos-aires-pendant.html" target="_blank">18. Keny Arkana:"Victoria".
</a></p><p style="text-align: left;">- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2008/06/kenny-arkana-ordre-mondial.html" target="_blank">54. Keny Arkana : "Ordre mondial" </a></p><p style="text-align: left;">- Une notice est consacrée à la chanson "Jeunesse du monde" dans Étienne Augris, Julien Blottière, Jean-Christophe Diedrich et Véronique Servat, <a href="http://editionsdudetour.com/index.php/les-livres/en-lutte/" target="_blank">En lutte ! Carnet de chants, éditions du Détour</a>, 2022</p><p style="text-align: left;">- Sylvain Bertot, <i><a href="https://lemotetlereste.com/musiques/ladiesfirst">Ladies First</a>. <a href="https://lemotetlereste.com/musiques/ladiesfirst">U</a><a href="https://lemotetlereste.com/musiques/ladiesfirst">ne anthologie du rap au féminin</a></i>, Le mot et le reste, 2019</p><p style="text-align: left;">- Bettina Ghio, <i><a href="https://lemot-2boajzb46a-ew.a.run.app/musiques/paslapourplaire">Pas là pour plaire!</a><a href="https://lemot-2boajzb46a-ew.a.run.app/musiques/paslapourplaire"> Portraits de rappeuses</a></i>, Le mot et le reste, 2020</p><p style="text-align: left;">- Julien Valnet, <a href="https://wildproject.org/livres/mars-histoires-et-legendes-du-hip-hop-a-marseille" target="_blank"><i>M.A.R.S. Histoires et légendes du hip-hop à Marseille</i></a>, Wildproject, 2013 <br /> <br /></p><p style="text-align: left;"><br /><br /> <br /></p><p style="text-align: left;"><br /><a href="https://lemotetlereste.com/musiques/ladiesfirst"><br /><br /> </a></p><p style="text-align: left;"> </p><br /><p style="text-align: left;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizoL1dx55KBmuXnCG_33kQLI1-wXZUaMHLUyaKi4NUgGIAxHmm5AwE6Kip6vsx2rnvYA5dT9QZ9CLyaWQmuIQk0MZfBkn9nAzGFMTO6BvbRqitEPjM2tbGIh6JfNQ-yWQgnodTE9Rn1I8hW_0KxPh4ebkEK529HtQHzMZcx9gdhT_PbwWgffQsnS-0eik/s1600/La%20Derniere%20Chance%20-%20cover.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="1600" height="193" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizoL1dx55KBmuXnCG_33kQLI1-wXZUaMHLUyaKi4NUgGIAxHmm5AwE6Kip6vsx2rnvYA5dT9QZ9CLyaWQmuIQk0MZfBkn9nAzGFMTO6BvbRqitEPjM2tbGIh6JfNQ-yWQgnodTE9Rn1I8hW_0KxPh4ebkEK529HtQHzMZcx9gdhT_PbwWgffQsnS-0eik/s320/La%20Derniere%20Chance%20-%20cover.jpg" width="320" /></a></div><br /><br />E.AUGRIShttp://www.blogger.com/profile/10905351010851748373noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-89293543180807817432024-03-02T11:44:00.000+01:002024-03-02T11:44:26.872+01:00"Sans abris" d'Oxmo Puccino feat. Kery James, contre l'indifférence (1999)<p style="text-align: justify;"><i><b><span style="color: #741b47;"> </span></b></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><b><a href="https://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/styles/article/public/2024-02/2402010_2208.jpg?itok=edaO1--c" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="800" height="200" src="https://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/styles/article/public/2024-02/2402010_2208.jpg?itok=edaO1--c" width="320" /></a></b></i></div><i><b><br /></b></i><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><i><b><span style="color: #741b47;"> "Ainsi la misère des autres les laisse indifférents"</span></b></i></span></p><p style="text-align: justify;"> On a longtemps crû que la question du <b><span style="color: #2b00fe;">mal-logement</span></b>, soulevée avec acuité par l'abbé Pierre dans les années 1950, avait été résolue par la croissance des Trente glorieuses. La moindre visibilité des "sans-logis" ne signifiait pas pour autant la fin des problèmes de logement. Au cours des années 1980, avec les difficultés économiques et sociales liées aux crises et aux politiques économiques adoptées par les gouvernements de droite comme de gauche, la question refait surface. Les <b><span style="color: red;">sans domicile fixe, qui comprennent les sans-abris et les mal logés</span></b>, refont leur apparition dans les rues de France. Et depuis les temps sombres du début des années 1990, la question du mal-logement a rarement quitté le devant de la scène. L'<a href="https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1990-l-abbe-pierre-s-indigne-du-sort-reserve-aux-sans-domicile-fixe" target="_blank"><b><span style="color: #800180;">abbé Pierre</span></b> lui-même rappelle en 1990 que le problème n'a pas été résolu</a>. La question demeure, malgré la prospérité relative indexée, dans l'imaginaire collectif, sur la seule croissance du PIB et, éventuellement, le taux de chômage. Si le nombre des sans-abris est <a href="https://www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_2000_num_60_1_897" target="_blank">toujours difficile à mesurer</a>, les <a href="https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/29e-rapport-sur-letat-du-mal-logement-en-france-2024" target="_blank">estimations les plus récentes</a> établissent à 330 000 le nombre des personnes sans domicile en France (contre 143 000 en 2012) . <br /></p><p style="text-align: justify;">Comme l'écrivait très justement le sociologue Julien Damon en 2003, "<i>depuis le début des années 80 les SDF ont
(re)fait irruption dans les rues, dans les gares, dans les squares, sur
les boulevards, dans le métro. On les retrouve sur les écrans de
télévision, en bas de chez soi, aux portes des services d’assistance,
dans les discours électoraux. Ils apitoient souvent, effraient parfois,
et, régulièrement, défraient la chronique sociale.</i>
</p><p class="para" id="pa3" style="text-align: justify;"><i>Durant
les années de croissance on s’était peu inquiété, sinon par la voix de
l’abbé Pierre, des sans-logis. Dans les rubriques faits divers de la
presse on trouvait des informations sur les clochards dont la figure
folklorique faisait presque partie du paysage touristique. C’est avec la
crise et le chômage que les indigents et les errants ont repris place
dans les préoccupations collectives en tant que priorités d’action
publique.</i></p>
<p class="para" id="pa4" style="text-align: justify;"><i>Ce
regain d’attention pour un problème dont on n’avait très peu parlé
pendant les Trente Glorieuses s’explique par la présence plus
discernable de personnes qui font une utilisation particulière de
l’espace public. Certaines formes d’action collective ont permis aux SDF
d’accéder à l’agenda politique : les manifestations, l’apparition des
journaux de rue comme </i>La Rue <i>ou </i>Macadam<i>, le lobbying des associations
militantes, et les occupations de bâtiments inoccupés.</i></p>
<p class="para" id="pa5" style="text-align: justify;"><i>Visibles
et très médiatisés, en période d’abondance, les SDF ont fait réagir
l’opinion et les pouvoirs publics sur le registre de l’indignation. Ils
sont devenus la cible de dispositifs spécifiques gérés, en majeure
partie, par le secteur associatif (hébergements d’urgence, Samu social,
accueils de jour, etc.) et financés, principalement, par l’État.</i> " <b>[1]</b></p><p class="para" id="pa5" style="text-align: justify;">Ce diagnostic de 2003 n'a malheureusement rien perdu de sa pertinence, car les "plus vulnérables [sont] touchés par la saturation de l’hébergement et du logement social" selon la Fondation abbé Pierre dans son rapport de 2024. L'augmentation des <b>offres locatives de courte durée </b>(type Airbnb) rendant les logements inaccessibles est notamment mise en cause dans les grandes villes. Et l'effort insuffisant des municipalités et de l'Etat pour construire des logements sociaux, malgré les règles en vigueur, ne cesse d'interroger. La <b><span style="color: #38761d;">loi SRU de 2000</span></b>, qui obligeait les communes à posséder un pourcentage minimal de logements sociaux, est <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/26/reforme-de-la-loi-sru-la-politique-du-logement-reflet-presque-parfait-de-notre-choix-de-societe_6218574_3232.html" target="_blank">en voie de détricotage</a> alors même que certaines <a href="https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/33-communes-azureennes-sanctionnees-pour-non-respect-de-la-loi-sur-les-logements-sociaux-en-2024-8825799" target="_blank">communes aisées ne la respectaient pas</a>. Bref, la situation des mal-logés ne devrait pas s'améliorer !</p><p class="para" id="pa5" style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVDjpzgdPV9xXjkaXTIqpKH3X56H2i_Wq1fIzTgwPCXQ4mcpjJGIFKkT2i_gwCNLtimot59OX6okf1Ls8o7zQpF9PBWHjOr1GFYTraMtSpt444xyZbx5BreVggEi-RhyphenhyphenMWxvbBL43lbHptJaNRv7Kg-VyJE_D12DpemrrHQCxgxxB-JYq_RJ0JmW0_6ls/s1194/La%20Derniere%20Chance-%20Cover-tape.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="764" data-original-width="1194" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVDjpzgdPV9xXjkaXTIqpKH3X56H2i_Wq1fIzTgwPCXQ4mcpjJGIFKkT2i_gwCNLtimot59OX6okf1Ls8o7zQpF9PBWHjOr1GFYTraMtSpt444xyZbx5BreVggEi-RhyphenhyphenMWxvbBL43lbHptJaNRv7Kg-VyJE_D12DpemrrHQCxgxxB-JYq_RJ0JmW0_6ls/s320/La%20Derniere%20Chance-%20Cover-tape.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> </div><span style="font-size: medium;"><b><i><span style="color: #6aa84f;">"Encore un rap sur les sans-abris"</span></i></b></span><p></p><p style="text-align: justify;"> Bien entendu, cette question n'a jamais laissé les rappeurs indifférents. Dans les années 1990, le Hip Hop se fait l'écho des problèmes sociaux des quartiers dont sont issus les rappeurs, mais aussi de la société française en général. Depuis "<b><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2008/09/94-grandmaster-flash-furious-five.html" target="_blank">The Message</a></b>" en 1982, ils se sont emparés des problèmes de leur environnnement immédiat en portant la plume dans la plaie. En France, la première génération du rap, si elle fait danser la foule, sait aussi lui dire les choses franchement et porter la critique sociale. Ceux qui suivent et s'en inspirent prennent le relais. C'est le cas d'<b><span style="color: #990000;">Oxmo Puccino</span></b>, l'une des plus belles plumes du rap français, dont la carrière est en train de décoller en cette fin des années 1990. Né au Mali en 1974, Abdoulaye Diarra a grandi dans le XIXe arrondissement de Paris. Il intègre le collectif Time Bomb (qui compte également Booba, Ali, Pit Baccardi, Cassidi et d'autres). En 1998, il sort son premier album solo <i>Opéra Puccino</i>.</p><p style="text-align: justify;">En 1999, il produit, avec DJ Mars, la mixtape <b><span style="color: #674ea7;"><i>La dernière chance </i></span><i><span style="color: #674ea7;">(Bâtiment B) </span></i></b>sur laquelle on trouve le morceau <b><span style="color: #45818e;">"Sans abris"</span></b>. Sortie en 2000, <i>La dernière chance </i>rassemble, autour d'Oxmo, des rappeurs qui montent alors (Rhoff, 113), dans le sillage de cette deuxième génération du Hip Hop qu'il incarne. Auréolé du succès de son premier album, le MC franco-malien est au meilleur de sa forme. Le morceau "Sans abri" est enregistré avec <b><span style="color: #2b00fe;">Kery James </span></b>qui a à peine 20 ans. Né Alix Mathurin en Guadeloupe de parents haïtiens, il a grandi à Orly et s'est déjà distingué en enregistrant pour MC Solaar dès 1991. Il participe au collectif Mafia K'1 Fry fondé en 1995 (Manu Key, Karlito, Rohff et le 113). Il est l'une des figures du groupe <b><span style="color: #bf9000;">Ideal J </span></b>qui vient de connaître un certain succès avec son album <i>Le combat continue</i>, notamment le titre "Hardcore". <br /></p><p style="text-align: justify;"> Oxmo et Kery nous parlent des raisons qui conduisent à la rue (ruptures, drogue, ...) mais
insistent avant tout sur l'indifférence qui nous a gagnés, critiquant l'égoïsme des individus confrontés à la misère d'autrui. Ces paroles n'ont pas pris une ride...<br /></p><p></p><br /><br /> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/_RUCFUrxxow" width="320" youtube-src-id="_RUCFUrxxow"></iframe></div><br /><p></p><p>En 2018, à l'occasion des 20 ans de son premier album, Oxmo ressort une <a href="https://www.radiofrance.fr/mouv/oxmo-sort-opera-puccino-en-collector-et-remixe-un-classique-video-audio-3407750" target="_blank">édition enrichie de quelques collaborations</a> dont ce morceau avec Kery James, entre temps devenu l'un des rappeurs les plus marquants des années 2000. Les deux MCs ont d'ailleurs mené plusieurs projets en commun.</p><p><br /></p><p><br /></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSq4rfLOOL9kHLDfMeLhc-8Xso3Y_VOtta0HFbYW_Nl1gY-lYP0iYNYdY18rK75Tj3v47JXQIN8JA2RXaB5gmAZZ680APR0MtpnBcyrRWMR-a3zqRqsNaiQ93foSGDIEAWm6Sp2bzCRbO54Rx7nAiaio_cAi80PM3txTzsTkisjBLIhLo0LY7fOJuzRa4/s1600/La%20Derniere%20Chance%20-%20cover.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="1600" height="193" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSq4rfLOOL9kHLDfMeLhc-8Xso3Y_VOtta0HFbYW_Nl1gY-lYP0iYNYdY18rK75Tj3v47JXQIN8JA2RXaB5gmAZZ680APR0MtpnBcyrRWMR-a3zqRqsNaiQ93foSGDIEAWm6Sp2bzCRbO54Rx7nAiaio_cAi80PM3txTzsTkisjBLIhLo0LY7fOJuzRa4/s320/La%20Derniere%20Chance%20-%20cover.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">source: http://only-purist.blogspot.com/2008/07/batiment-b-presente-la-derniere-chance.html</span><br /></td></tr></tbody></table><p></p><div class="Lyrics__Container-sc-1ynbvzw-1 kUgSbL" data-lyrics-container="true"> </div><div class="Lyrics__Container-sc-1ynbvzw-1 kUgSbL" data-lyrics-container="true">[Couplet 1 : Oxmo Puccino]<br /><i>Les astrologues disent que vous êtes tous heureux<br />A la télé ils disent que vous êtes généreux<br />C'est pas grave ...<br />Encore un rap sur les sans abris<br />Que vais-je dire de plus qui n'a pas été dit<br />Donc j'dédie ces rimes aux opprimés, aux déprimés, aux incompris<br />A chaque famille brisée sans le savoir<br />Les sans abris sont bien plus proche que l'on croit ... Quoi<br />Beaucoup s'étonnent ? ... J'déconne ... Tous les mêmes souffrances<br />Soupirer en silence de leur indifférence qui leur reste comme un poids</i><br /><br />[Couplet 2 : Kery James]<br /><i>Leur point commun reste leur indifférence<br />Ainsi la misère des autres les laisse indifférents<br />J'les ai vu ricaner au nez des sans abris<br />Ceux, se croyant à l'abri, de ceux dont Dieu les abrite<br />Aucune compassion, pas une pièce, même pas un sourire<br />Pas même un soupçon de gentillesse<br />Pour ne pas secourir. Aux déshérités, aux miséreux<br />Les excuses sont nombreuses pour ceux qui sont désireux<br />De garder pour eux mêmes ce qu'ils croient avoir acquis<br />Appartenait à d'autre, appartiendra à d'autres ... Ainsi va la vie<br />Tu verras sur leurs traits cet air supérieur<br />Richesse extérieure qui cache pauvreté intérieure<br />Lâche, coupable mais libre, bien pire<br />Se croyant meilleur, ex-magouilleur en costard, futur balayeur<br />Ces gens, sont tellement accrochés à leur argent qu'ils ont toujours<br />L'impression d'être au bout du rouleau</i><br /></div><div class="RightSidebar__Container-pajcl2-0 fuSJbt"><div class="LyricsSidebarAd__RecommendationsContainer-sc-1duvwla-0 jUHZcK"><aside class="RecommendedSongs__Container-fhtuij-0 fUyrrM LyricsSidebarAd__Recommendations-sc-1duvwla-1 dbqhvh"></aside><aside class="RecommendedSongs__Container-fhtuij-0 fUyrrM LyricsSidebarAd__Recommendations-sc-1duvwla-1 dbqhvh"><div class="MiniChart__Container-sc-1hz8qdc-0 ktdWEs"> </div><div class="MiniChart__Container-sc-1hz8qdc-0 ktdWEs"> </div></aside></div></div><div class="Lyrics__Container-sc-1ynbvzw-1 kUgSbL" data-lyrics-container="true">[Couplet 3 : Oxmo Puccino]<br /><i>En fait ils s'trompent de but et cachent une flûte sous leurs apparences<br />Enjoués quand il fait beau, s'font entendre les jours de chance<br />Ils vivent de faux semblants et en font toute leur vie<br />Bouchent les trous d'conscience de gestes d'artifices ...Espèce de ...<br />Visent tout haut ceux qu'ils ne font pas tout bas<br />Versent des sous à téléthon et s'foutent de c'qui s'passe en bas d'chez eux<br />Mais quand les 'blèmes les concernent ils savent tous se taire<br />Tout le monde peut avoir une fille toxicomane ou un fils<br />Qui fait des bénéfices avec des biz illicites<br />En attendant que ça nous arrive on se félicite et<br />Le fils a des bonnes notes, on le plebiscite<br />Sache que le bonheur des uns fait le malheur des autres<br />Même si tu fais semblant quelqu'un rêvera que tu te vautres ...<br />C'est pour ça qu'on est tous tristes ...<br />L'égoïsme se transmet de père en fils ...<br />Mettre un gosse au monde ... de l'héroïsme ??</i><br /><br />[Couplet 4 : Kery James]<br /><i>A tes gosses il faut que t'enseigne la charité avant<br />Que ce monde féroce ne les imprègne de vanité<br />Avant que ce monde atroce ne leur apprenne<br />Que marcher sur les siens est de bonne guerre<br />Ingrédient nécéssaire à leur réussite, c'est triste<br />Cette socièté d'égoïste m'attriste, m'écoeure<br />Car au contraire j'ai du coeur, j'ai du coeur<br />De l'amour pour chaque coeur qui bat, issu du bas<br />J'vise le haut, pour ça j'me bat, mon combat à ses limites<br />Car j'veux être des gens bien, avoir des principes comme Kima, Keusti ou Zinzin<br />Métro, boulot, dodo, apellent-ils ça avoir une vie stable ?<br />C'est ce style de vie qui leur donne cet air détestable<br />Froid jusqu'à l'effroi, d'hiver en été, mais en qui ces gens ont foi ?<br />Ils courrent alors que l'état ne fait que reculer leurs retraites<br />Ils ont placé père et mère sans pitié en maison d'retraite</i></div><p> </p><p><b>Pour aller plus loin:</b></p><p>- Sur <a href="http://www.cosmichiphop.com/critiques/albumsMIX/batB-01/ldc.htm" target="_blank">cosmichiphop, le contexte de la création de la mixtape Bâtiment B</a></p><p>- La <a href="https://www.discogs.com/fr/release/3410207-Various-La-Derni%C3%A8re-Chance" target="_blank">liste complète des titres de la Mixtape </a></p><p>Sur l'<u>histgeobox</u>: </p><p>- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2009/10/oxmo-puccino-pour-lunicef-naitre-adulte.html" target="_blank">188. Oxmo Puccino pour l'UNICEF : "Naître adulte" (2009)</a></p><p>Et trois morceaux qui abordent les problèmes du logement:</p><p></p><p>- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2015/10/loca-virosque-cano-15-orly.html" target="_blank">Loca Virosque Cano (15): Orly (Gilbert Bécaud, "Un dimanche à Orly", 1963</a></p><p>- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/06/bidonville-de-nougaro-une-plongee.html" target="_blank">"Bidonville" de Nougaro, une plongée poétique dans un quotidien sordide</a>, 1966</p><p>- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2012/01/loca-virosque-cano-10-cergy-par-anis.html" target="_blank">Loca Virosque Cano (10): "Cergy" par Anis</a></p><p> </p><p> </p><p>
</p><p> </p>- Céline Pessis, Sezin Topçu et Christophe Bonneuil, <i>Une autre histoire des " Trente Glorieuses " <br />Modernisation, contestations et pollutions dans la France d'après-guerre</i>, La Découverte, 2013<br /><br /><p> </p><p><span id="iso_690_FR">
<b>[1]</b> DAMON Julien,
« <a href="https://www.cairn.info/revue-journal-du-droit-des-jeunes-2003-3-page-30.htm" target="_blank">Les SDF en France : difficultés de définition et de prise en charge</a> »,
<i>Journal du droit des jeunes</i>, 2003/3 (N° 223), p. 30-35. </span><br /></p>E.AUGRIShttp://www.blogger.com/profile/10905351010851748373noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-83499008413516854472024-03-01T22:08:00.003+01:002024-03-01T22:21:01.459+01:00Grave, Eddy de Pretto<p><span style="font-family: arial;"><b><i> <span style="font-size: 11pt;">Grave</span></i></b></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Serre les dents putain, montre que t'es pas un pantin<br /> Tu peux faire c'que tu veux, vas-y explose et fous l'feu<br /> Serre les poings gamin, sans te cacher pour un rien<br /> Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu, hé<br /> Serre les dents putain, montre que t</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">'es pas un pantin<br /> Tu peux faire c'que tu veux, vas-y explose et fous l'feu<br /> Serre les poings gamin, sans te cacher pour un rien<br /> Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu, s'tu veux</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Ce n'est pas grave si tu ne te réveilles pas tout seul<br /> Si à côté de toi c'est un gars et que t'as la larme à l'œil<br /> Ce n'est pas grave si tu te pensais beaucoup trop jeune<br /> Pour que ce sodome te la mette gentiment et sans battle<br /> Ce n'est pas grave si quand t</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">u dors tu rêves trop qu'au lit<br /> Qu'il te touche, qu'il t'adore tout pareil que ta p'tite copine<br /> Ce n'est pas grave si, encore ce matin au réveil<br /> Tu te lèves d'une gaule mais il manque le E de Gaëlle<br /> Ce n'est pas grave si tu t'es surpris à regarder papa<br /> Ce n</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">'est pas grave si tu tentes, c'est-à-dire qu'c'était juste comme ça<br /> Ce n'est pas grave si tu beugues quand tes potos se montrent sans bas<br /> Ce n'est pas grave si t'as chaud et si ça l'devient chaque fois, ah-ah-ah</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: arial;">Sans le vivre, ben ça c'est grave<br /> Et ça c'est pire que rester à mentir dans le sort qu'on se nie tout bas</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Ce n'est pas grave si avant tu disais qu'c'était sordide<br /> Qu'c'était que dans les télé-réalités qu'c'était possible<br /> Ce n'est pas grave si, maintenant c'est devenu ton réel<br /> Qui te revient à la gueule, alors qu't'approches la quarantaine<br /> Ce n'est pas grave si</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"> t'as glissé sur le porno d'à côté<br /> Ce n'est pas grave si tu te dis qu'c'était sans faire exprès<br /> Ce n'est pas grave si une bite apparaît sur tous les onglets<br /> Ce n'est vraiment pas grave et même si tu commences a bander</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: arial;">Serre les dents putain, montre que t'es pas un pantin<br /> Tu peux faire c'que tu veux, vas-y explose et fous l'feu<br /> Serre les poings gamin, sans te cacher pour un rien<br /> Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu, s'tu veux</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Ce n'est pas grave si tu aimes mater ton voisin<br /> Plus que des mains dans le dos, une main dans l'sac et mine de rien<br /> Ce n'est pas grave si tu l'appelles mon p'tit lapin<br /> Et tu effleures son p'tit machin qui corrèle bien avec le tien<br /> Ce n'est pas grave si tu </span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">sens des envies passagères<br /> Qui te restent dans la tête plus fort que c'que t'as serré hier<br /> Ce n'est pas grave si, tu stresses quant à la manière<br /> Dont tu vas dire à ta mif tu t'intéresses à des derrières<br /> Ce n'est pas grave si tu penses à sauter ton meilleur</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"> ami<br /> Ce n'est pas grave si tu t'avoues qu'Sabrina n'est plus jolie<br /> Ce n'est pas grave si tu regrettes les deux doigts que tu t'es mis<br /> Ce n'est vraiment pas très grave si tu restes focus sur Jimmy, hi-hi-hi</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: arial;">Sans le vivre, ben ça c'est grave<br /> Et ça c'est pire que rester à mentir dans le sort qu'on se nie tout bas</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Ce n'est pas grave si tu rougis fort dans les vestiaires<br /> Car tu te sens d'venir tout dur devant le leur qui est à l'air<br /> Ce n'est pas grave si tu préfères l'âge solitaire<br /> Pour toucher dans la cabine une fois pour te la faire taire<br /> Ce n'est pas grave si ta t</span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">oute première fois était trop sombre<br /> Ce n'est pas grave si ta seconde fois met à jour ta part d'ombre<br /> Ce n'est pas grave si ton énième fois n'est toujours pas féconde<br /> Ce n'est vraiment pas grave même si on t'insulte sur ta tombe</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 9pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">Serre les dents putain, montre que t'es pas un pantin<br /> Tu peux faire c'que tu veux, vas-y explose et fous l'feu<br /> Serre les poings gamin, sans te cacher pour un rien<br /> Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu<br /> Serre les dents putain, montre que t'es </span><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;">pas un pantin<br /> Tu peux faire c'que tu veux, vas-y explose et fous l'feu<br /> Serre les poings gamin, sans te cacher pour un rien<br /> Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu, s'tu veux</span></span></p><p style="border: none; line-height: 15pt; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="color: #202124; font-size: 10.5pt;"><span style="font-family: arial;">Sans le vivre, ben ça c'est grave<br /> Et ça c'est pire que rester à mentir dans le sort qu'on se nie tout bas<br /> Et sans le vivre, ben ça c'est grave<br /> Et ça c'est pire que rester à mentir dans le sort qu'on se nie tout bas, hé<br /> Sans le vivre, ben ça c'est grave</span></span></p><p style="border: none; line-height: 12pt; margin-bottom: 12pt; margin-top: 12pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: arial;"><span style="color: #202124; font-size: 9pt;">Source : </span><a href="https://lyrics.lyricfind.com/" title="https://lyrics.lyricfind.com/"><span style="color: #202124; font-size: 9pt;"><u>LyricFind</u></span></a></span></p><p style="border: none; line-height: 12pt; margin-bottom: 10pt; margin-top: 9.74999pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="color: #202124; font-size: 9pt;"><span style="font-family: arial;">Paroliers : Eddy De Pretto</span></span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; line-height: 12pt; margin-bottom: 10pt; margin-top: 9.74999pt; mso-border-between: none;"><span style="color: #202124; font-size: 9pt;"><span style="font-family: arial;">Paroles de <i>Grave</i> © Sony/ATV Music Publishing LLC, Universal Music Publishing Group</span></span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; line-height: 12pt; margin-bottom: 10pt; margin-top: 9.74999pt; mso-border-between: none;"><span style="font-size: 9pt;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></p><p class="docData;DOCY;v5;5803;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAMSFgAABSAWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhMAAAC/CAAAATIAAAABBgYAAAAmBMQCAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAAKDCAAABU0AAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECDUAAAAAMAAAAEUAZABkAHkAIABkAGUAIABQAHIAZQB0AHQAbwAgAGEAcABwAGEAcgBhAO4AdAAgAAVFAAAAAQ4AAAAJA0RyxBwGAwAAAAEBBAgtAAAAACgAAABzAHUAcgAgAGwAYQAgAHMAYwDoAG4AZQAgAG0AdQBzAGkAYwBhAGwABQ8BAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECPcAAAAA8gAAAGUAIABlAHQAIABwAG8AdQByACAAbABlACAAZwByAGEAbgBkACAAcAB1AGIAbABpAGMAIABlAG4AIAAyADAAMQA4AC4AIABUAHIA6ABzACAAdgBpAHQAZQAgAGkAbAAgAGEAIABzAHUAIABpAG0AcABvAHMAZQByACAAcwBvAG4AIAB1AG4AaQB2AGUAcgBzACwAIABzAGkAbgBjAOgAcgBlACwAIAB0AHIAYQBuAHMAcABhAHIAZQBuAHQALAAgAGMAZQByAHQAYQBpAG4AcwAgAGwAGSBhAHAAcABlAGwAbABlAG4AdAAsACAAbABlACAABT8AAAABFAAAAAEBAQkDRHLEFQEBHAYDAAAAAQEECCEAAAAAHAAAAEsAaQBkACAAZwBhAHkAIABkAHUAIAByAGEAcAAFTQYAAAEOAAAACQNEcsQcBgMAAAABAQQINQYAAAAwBgAALgAgACAARQBuACAAZQBmAGYAZQB0ACwAIABvAG4AIABhACAAbABlACAAcwBlAG4AdABpAG0AZQBuAHQAIABxAHUAZQAgAGMAZQAgAGQAZQByAG4AaQBlAHIAIABjAGgAZQByAGMAaABlACAA4AAgAHMAZQAgAGQAbwBuAG4AZQByACwAIADgACAAcwBlACAAcAByAOoAdABlAHIAIABjAG8AbQBtAGUAIAB1AG4AIABlAHgAZQBtAHAAbABlACAAYQBmAGkAbgAgAGQAGSBhAGkAZABlAHIAIABjAGUAdQB4ACAAcQB1AGkAIABsABkg6QBjAG8AdQB0AGUALgAgAE8AbgAgAGwAZQAgAHMAYQBpAHQALAAgAGwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABhACAAYQB1AHMAcwBpACAAYwBlAHQAdABlACAAdgBlAHIAdAB1ACwAIABjAGUAbABsAGUAIABkABkgYQBjAGMAbwBtAHAAYQBnAG4AZQByACAAdABvAHUAdABlAHMAIABsAGUAcwAgAGwAdQB0AHQAZQBzACwAIABwAGEAcgB0AGkAYwB1AGwAaQDoAHIAZQBtAGUAbgB0ACAAYwBlAGwAbABlACAAZAAZIGEAcwBzAHUAbQBlAHIAIABsAGUAcwAgAG8AcgBpAGUAbgB0AGEAdABpAG8AbgBzACAAcwBlAHgAdQBlAGwAbABlAHMAIABkAGUAIABjAGgAYQBjAHUAbgAsACAAcwBhAG4AcwAgAGoAdQBnAGUAbQBlAG4AdAAsACAAcwBhAG4AcwAgAGEAcgB0AGkAZgBpAGMAZQAgAHMAbwBjAGkAYQBsACAAbwD5ACAAcABvAHUAcgB0AGEAbgB0ACAAbABlAHMAIABjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQB0AOkAcwAgAHMAbwBuAHQAIABlAG4AYwBvAHIAZQAgAGwA6QBnAGkAbwBuAHMALgAgAEwAGSBoAOkAcgBpAHQAYQBnAGUAIABjAGgAcgDpAHQAaQBlAG4AIABhAHYAYQBpAHQAIAByAOkAdQBzAHMAaQAgAOAAIABpAG0AcABvAHMAZQByACAAdQBuAGUAIABtAG8AcgBhAGwAZQAgAHEAdQBpACAAaQBuAHQAZQByAGQAaQBzAGEAaQB0ACAAbABlACAAcABsAGEAaQBzAGkAcgAsACAAbABhACAAbABpAGIAZQByAHQA6QAgAHMAZQB4AHUAZQBsAGwAZQAsACAAcwAZIGEAZABvAHMAcwBhAG4AdAAgAGEAdQAgAHAA6gBjAGgA6QAgAG8AcgBpAGcAaQBuAGUAbAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgBlACAAbQBhAHQAcgBpAGMAZQAgAG0AbwByAGEAbABlACAAaQBuAGQA6QBwAGEAcwBzAGEAYgBsAGUALAAgAGEAcAB0AGUAIADgACAAYwBvAG4AcwB0AGkAdAB1AGUAcgAgAHUAbgBlACAAcwBvAGMAaQDpAHQA6QAgAHMAdABhAGIAbABlACwAIABtAGEAcgBxAHUA6QBlACAAcABhAHIAIABsAGEAIABkAG8AbQBpAG4AYQB0AGkAbwBuACAAZABlACAAbAAZIEUAZwBsAGkAcwBlACwAIABkAGUAcwAgAG4AbwB0AGEAYgBsAGUAcwAgAG8AdQAgAGQAZQBzACAAcADoAHIAZQBzACAAZABlACAAZgBhAG0AaQBsAGwAZQAuACAATABhACAAcwBlAGMAbwBuAGQAZQAgAG0AbwBpAHQAaQDpACAAZAB1ACAAMgAwAGUAIABzAGkA6ABjAGwAZQAgAGEAIABmAGEAaQB0ACAAdgBvAGwAZQByACAAZQBuACAA6QBjAGwAYQB0ACAAYwBlAHQAIABlAG4AcwBlAG0AYgBsAGUAIABkAGUAIABjAGUAcgB0AGkAdAB1AGQAZQBzACwAIABnAGEAZwBlAHMAIABkABkgdQBuAGUAIABzAHQAYQBiAGkAbABpAHQA6QAsACAA6QByAGkAZwDpAGUAIABlAG4AIABtAG8AbgB1AG0AZQBuAHQAIABkABkgaAB5AHAAbwBjAHIAaQBzAGkAZQAuACAABRgAAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECAAAAAAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAC3BQAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAAJ7BQAABTkFAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECCEFAAAAHAUAAEwAZQAgAGoAZQB1AG4AZQAgAGMAaABhAG4AdABlAHUAcgAgAG4A6QAgAGUAbgAgADEAOQA5ADMAIADgACAAQwByAOkAdABlAGkAbAAgAG4AGSBhACAAYQBwAHAAYQByAGUAbQBtAGUAbgB0ACAAcABhAHMAIABsAGUAIABwAHIAbwBmAGkAbAAgAGQAZQBzACAAcgBhAHAAcABlAHUAcgBzACAAcQB1AGkAIABqAHUAcwBxAHUAGSBhAGwAbwByAHMAIABhAHYAYQBpAGUAbgB0ACAAcABpAGcAbgBvAG4AIABzAHUAcgAgAHIAdQBlAC4AIABJAGwAIABuAGUAIABjAG8AYwBoAGUAIABwAGEAcwAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABjAGEAcwBlAHMAIABhAHQAdABlAG4AZAB1AGUAcwCgADoAIAB0AHIAbwBwACAAYgBsAGEAbgBjACwAIAB0AHIAbwBwACAAcgBvAHUAeAAsACAAdAByAG8AcAAgAGYAcgBhAGcAaQBsAGUAIABlAHQAIABlAG4AZgBpAG4AIAB0AHIAbwBwACAAaABvAG0AbwBzAGUAeAB1AGUAbAAuACAAQQAgAHQAcgBhAHYAZQByAHMAIABzAGUAcwAgAHQAcgBvAGkAcwAgAGEAbABiAHUAbQBzACwAIABFAGQAZAB5ACAAbgBlACAAcwBlACAAcAByAOkAcwBlAG4AdABlACAAcABhAHMAIAB2AHIAYQBpAG0AZQBuAHQAIABjAG8AbQBtAGUAIAB1AG4AIABtAGkAbABpAHQAYQBuAHQAIABkAGUAIABsAGEAIABjAGEAdQBzAGUAIAAgAHAAbwB1AHIAdABhAG4AdAAgAHMAZQBzACAAdABlAHgAdABlAHMALAAgAHMAZQBzACAAZQBuAGcAYQBnAGUAbQBlAG4AdABzACwAIABzAG8AbgAgAGEAdAB0AGkA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style="border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: 11pt;">Eddy de Pretto apparaît </span><span style="font-size: 11pt;">sur la scène musical</span><span style="font-size: 11pt;">e et pour le grand public en 2017. Très vite, il sait imposer son univers, sincère, transparent, certains l’appellent, le </span><span style="font-size: 11pt;"><i>Kid gay du rap</i></span><span style="font-size: 11pt;">. En effet, on a le sentiment que ce dernier cherche à se donner, à se prêter comme un exemple afin d’aider ceux qui l’écoute. On le sait, la chanson a aussi cette vertu, celle d’accompagner toutes les luttes, particulièrement celle d’assumer les orientations sexuelles de chacun, sans jugement, sans artifice social où pourtant les culpabilités sont encore légions. L’héritage chrétien avait réussi à imposer une morale qui interdisait le plaisir, la liberté sexuelle, s’adossant, s'arcboutant au pêché originel comme une matrice morale indépassable, apte à constituer une société stable, marquée par la domination de l’Eglise, des notables ou des pères de famille. La seconde moitié du 20e siècle a tout fait voler en éclat cet ensemble de certitudes, gages d’une stabilité, érigée en monument d’hypocrisie. </span></span></p><p class="docData;DOCY;v5;5803;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAMSFgAABSAWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhMAAAC/CAAAATIAAAABBgYAAAAmBMQCAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAAKDCAAABU0AAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECDUAAAAAMAAAAEUAZABkAHkAIABkAGUAIABQAHIAZQB0AHQAbwAgAGEAcABwAGEAcgBhAO4AdAAgAAVFAAAAAQ4AAAAJA0RyxBwGAwAAAAEBBAgtAAAAACgAAABzAHUAcgAgAGwAYQAgAHMAYwDoAG4AZQAgAG0AdQBzAGkAYwBhAGwABQ8BAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECPcAAAAA8gAAAGUAIABlAHQAIABwAG8AdQByACAAbABlACAAZwByAGEAbgBkACAAcAB1AGIAbABpAGMAIABlAG4AIAAyADAAMQA4AC4AIABUAHIA6ABzACAAdgBpAHQAZQAgAGkAbAAgAGEAIABzAHUAIABpAG0AcABvAHMAZQByACAAcwBvAG4AIAB1AG4AaQB2AGUAcgBzACwAIABzAGkAbgBjAOgAcgBlACwAIAB0AHIAYQBuAHMAcABhAHIAZQBuAHQALAAgAGMAZQByAHQAYQBpAG4AcwAgAGwAGSBhAHAAcABlAGwAbABlAG4AdAAsACAAbABlACAABT8AAAABFAAAAAEBAQkDRHLEFQEBHAYDAAAAAQEECCEAAAAAHAAAAEsAaQBkACAAZwBhAHkAIABkAHUAIAByAGEAcAAFTQYAAAEOAAAACQNEcsQcBgMAAAABAQQINQYAAAAwBgAALgAgACAARQBuACAAZQBmAGYAZQB0ACwAIABvAG4AIABhACAAbABlACAAcwBlAG4AdABpAG0AZQBuAHQAIABxAHUAZQAgAGMAZQAgAGQAZQByAG4AaQBlAHIAIABjAGgAZQByAGMAaABlACAA4AAgAHMAZQAgAGQAbwBuAG4AZQByACwAIADgACAAcwBlACAAcAByAOoAdABlAHIAIABjAG8AbQBtAGUAIAB1AG4AIABlAHgAZQBtAHAAbABlACAAYQBmAGkAbgAgAGQAGSBhAGkAZABlAHIAIABjAGUAdQB4ACAAcQB1AGkAIABsABkg6QBjAG8AdQB0AGUALgAgAE8AbgAgAGwAZQAgAHMAYQBpAHQALAAgAGwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABhACAAYQB1AHMAcwBpACAAYwBlAHQAdABlACAAdgBlAHIAdAB1ACwAIABjAGUAbABsAGUAIABkABkgYQBjAGMAbwBtAHAAYQBnAG4AZQByACAAdABvAHUAdABlAHMAIABsAGUAcwAgAGwAdQB0AHQAZQBzACwAIABwAGEAcgB0AGkAYwB1AGwAaQDoAHIAZQBtAGUAbgB0ACAAYwBlAGwAbABlACAAZAAZIGEAcwBzAHUAbQBlAHIAIABsAGUAcwAgAG8AcgBpAGUAbgB0AGEAdABpAG8AbgBzACAAcwBlAHgAdQBlAGwAbABlAHMAIABkAGUAIABjAGgAYQBjAHUAbgAsACAAcwBhAG4AcwAgAGoAdQBnAGUAbQBlAG4AdAAsACAAcwBhAG4AcwAgAGEAcgB0AGkAZgBpAGMAZQAgAHMAbwBjAGkAYQBsACAAbwD5ACAAcABvAHUAcgB0AGEAbgB0ACAAbABlAHMAIABjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQB0AOkAcwAgAHMAbwBuAHQAIABlAG4AYwBvAHIAZQAgAGwA6QBnAGkAbwBuAHMALgAgAEwAGSBoAOkAcgBpAHQAYQBnAGUAIABjAGgAcgDpAHQAaQBlAG4AIABhAHYAYQBpAHQAIAByAOkAdQBzAHMAaQAgAOAAIABpAG0AcABvAHMAZQByACAAdQBuAGUAIABtAG8AcgBhAGwAZQAgAHEAdQBpACAAaQBuAHQAZQByAGQAaQBzAGEAaQB0ACAAbABlACAAcABsAGEAaQBzAGkAcgAsACAAbABhACAAbABpAGIAZQByAHQA6QAgAHMAZQB4AHUAZQBsAGwAZQAsACAAcwAZIGEAZABvAHMAcwBhAG4AdAAgAGEAdQAgAHAA6gBjAGgA6QAgAG8AcgBpAGcAaQBuAGUAbAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgBlACAAbQBhAHQAcgBpAGMAZQAgAG0AbwByAGEAbABlACAAaQBuAGQA6QBwAGEAcwBzAGEAYgBsAGUALAAgAGEAcAB0AGUAIADgACAAYwBvAG4AcwB0AGkAdAB1AGUAcgAgAHUAbgBlACAAcwBvAGMAaQDpAHQA6QAgAHMAdABhAGIAbABlACwAIABtAGEAcgBxAHUA6QBlACAAcABhAHIAIABsAGEAIABkAG8AbQBpAG4AYQB0AGkAbwBuACAAZABlACAAbAAZIEUAZwBsAGkAcwBlACwAIABkAGUAcwAgAG4AbwB0AGEAYgBsAGUAcwAgAG8AdQAgAGQAZQBzACAAcADoAHIAZQBzACAAZABlACAAZgBhAG0AaQBsAGwAZQAuACAATABhACAAcwBlAGMAbwBuAGQAZQAgAG0AbwBpAHQAaQDpACAAZAB1ACAAMgAwAGUAIABzAGkA6ABjAGwAZQAgAGEAIABmAGEAaQB0ACAAdgBvAGwAZQByACAAZQBuACAA6QBjAGwAYQB0ACAAYwBlAHQAIABlAG4AcwBlAG0AYgBsAGUAIABkAGUAIABjAGUAcgB0AGkAdAB1AGQAZQBzACwAIABnAGEAZwBlAHMAIABkABkgdQBuAGUAIABzAHQAYQBiAGkAbABpAHQA6QAsACAA6QByAGkAZwDpAGUAIABlAG4AIABtAG8AbgB1AG0AZQBuAHQAIABkABkgaAB5AHAAbwBjAHIAaQBzAGkAZQAuACAABRgAAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECAAAAAAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAC3BQAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAAJ7BQAABTkFAAABDgAAAAkDRHLEHAYDAAAAAQEECCEFAAAAHAUAAEwAZQAgAGoAZQB1AG4AZQAgAGMAaABhAG4AdABlAHUAcgAgAG4A6QAgAGUAbgAgADEAOQA5ADMAIADgACAAQwByAOkAdABlAGkAbAAgAG4AGSBhACAAYQBwAHAAYQByAGUAbQBtAGUAbgB0ACAAcABhAHMAIABsAGUAIABwAHIAbwBmAGkAbAAgAGQAZQBzACAAcgBhAHAAcABlAHUAcgBzACAAcQB1AGkAIABqAHUAcwBxAHUAGSBhAGwAbwByAHMAIABhAHYAYQBpAGUAbgB0ACAAcABpAGcAbgBvAG4AIABzAHUAcgAgAHIAdQBlAC4AIABJAGwAIABuAGUAIABjAG8AYwBoAGUAIABwAGEAcwAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABjAGEAcwBlAHMAIABhAHQAdABlAG4AZAB1AGUAcwCgADoAIAB0AHIAbwBwACAAYgBsAGEAbgBjACwAIAB0AHIAbwBwACAAcgBvAHUAeAAsACAAdAByAG8AcAAgAGYAcgBhAGcAaQBsAGUAIABlAHQAIABlAG4AZgBpAG4AIAB0AHIAbwBwACAAaABvAG0AbwBzAGUAeAB1AGUAbAAuACAAQQAgAHQAcgBhAHYAZQByAHMAIABzAGUAcwAgAHQAcgBvAGkAcwAgAGEAbABiAHUAbQBzACwAIABFAGQAZAB5ACAAbgBlACAAcwBlACAAcAByAOkAcwBlAG4AdABlACAAcABhAHMAIAB2AHIAYQBpAG0AZQBuAHQAIABjAG8AbQBtAGUAIAB1AG4AIABtAGkAbABpAHQAYQBuAHQAIABkAGUAIABsAGEAIABjAGEAdQBzAGUAIAAgAHAAbwB1AHIAdABhAG4AdAAgAHMAZQBzACAAdABlAHgAdABlAHMALAAgAHMAZQBzACAAZQBuAGcAYQBnAGUAbQBlAG4AdABzACwAIABzAG8AbgAgAGEAdAB0AGkA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src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYeAkSsnFw0UwiQlxSDjMRibCTkarGBXwHVWPvICSInRZyjpwb8fcbWjoEOZQXBmVbe3kd-K4ao918WNlAuomwSU5uM2qUanf6acQfLmqfjN1CeqC8K9InP83QDW8UzEYPU-TlmKZTeEo475bntnXrQa8qVtVUFJT2NBHPmHPLFjvLXfr9e0uZXgIt5NqX/s320/Adam%20et%20Eve.jpg" width="121" /></a></span></div><span style="font-family: arial;"><span style="font-size: x-small;"><i> Expulsion du Jardin d'Eden, </i>(sans doute un quart d'heure après le pêché originel) , Masaccio, 1424-1425</span><br /><span style="font-size: 11pt;"><br /></span></span><p></p><p style="border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: arial;">Le jeune chanteur né en 1993 à Créteil n’a apparemment pas le profil des rappeurs qui jusqu’alors avaient pignon sur rue. Il ne coche en effet, pas toutes les cases attendues : trop blanc, trop roux, trop fragile et enfin trop homosexuel. A travers ses trois albums, Eddy ne se présente pas vraiment comme un militant de la cause pourtant ses textes, ses engagements, son attitude en disent long et participent aux évolutions douces de la société, en luttant par petites touches impressionnistes, répétées, indolores, de nouvelles normes s'imposent lentement, faites de tolérances à l’échelle humaine, à hauteur d’hommes, mais de femmes aussi et plus bas encore, à hauteur d’ados et d’enfants. </span></span></p><p style="border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDEYjUU4991Y5W8bTZN1WTtaS60pbPZV0TExlGleDbS-GDF-wUEZgHDHEyuFqa1LNwgXT9vUIX9YffARS2KY7N13Bxr6aWKslVHZ75sdGW6e3mSdYG644knLH20u1RChyUbusSpkRY6ZCn_90JhAV6qxiaOI7znRoNVdD0h71lRUOIeTQhHOQ7bu41Xpmg/s932/Eddy%20presse.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="582" data-original-width="932" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDEYjUU4991Y5W8bTZN1WTtaS60pbPZV0TExlGleDbS-GDF-wUEZgHDHEyuFqa1LNwgXT9vUIX9YffARS2KY7N13Bxr6aWKslVHZ75sdGW6e3mSdYG644knLH20u1RChyUbusSpkRY6ZCn_90JhAV6qxiaOI7znRoNVdD0h71lRUOIeTQhHOQ7bu41Xpmg/s320/Eddy%20presse.jpg" width="320" /></a></div> <span style="font-size: x-small;"> Eddy de Pretto, à la sortie du 1er EP, 2017, <i>Le Parisien</i></span><br /><span style="font-family: arial;"><br /></span><p></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-size: 11pt;"><span style="font-family: arial;">Eddy est cet artiste qui appartient à ces combats pour les libertés sexuelles. Ils s’inscrivent dans un courant plus large qui voit le jour au milieu des années 60 et qu’on appelle par facilité en France, mai 68. C’est donc dans ce mouvement de libération sexuelle que les homosexuels poursuivis, réprimés jusqu'alors par la justice ont débuté leur lutte. Parmi les premiers événements qui portent ce mouvement de liberté, il y a les émeutes de <i>Stonewall Inn</i> à New York en juin 1969. Ce bar fréquenté par des homosexuels était l’objet de descentes de police régulières, arrestations plus ou moins massives et aléatoires selon l'air du temps, de l'arbitraire aussi. Mais durant ce mois de juin, les interpellations ne vont pas se faire comme prévues, la situation bascule, des heurts éclatent entre les militants exaspérés des brimades habituelles et la police. Craig Rodwell fondateur d'une des premières librairies gay prend la parole dans la presse et mobilisent la révolte contre les injustices. Les manifestations durent cinq jours et marquent à jamais, la prise de conscience de la communauté gay. L'année suivante, en juin 1970, on commémore l'anniversaire des émeutes, c'est la première Gay Pride à NYC mais aussi à Los Angeles, Chicago et San Francisco. </span></span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysRlI9k2p0UoyT-5aC5EFPB0_xz8k7cq2o-q4K6C9LYVkC57MIu5HXt40fmCb-tSoHyV_r7eJqhVUuSdQm_vgDz27oLMz0HluUv6VAhIRZwdziYzr6VZGGTkQhb9mimOvGGKav7dIgfFL1_w2M4Dz8LqBjONwH1WKtyK89Mhyphenhyphen3cxVRajAHElCUBYe1UmA/s353/Stonewall_riots.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: arial;"><img border="0" data-original-height="282" data-original-width="353" height="256" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysRlI9k2p0UoyT-5aC5EFPB0_xz8k7cq2o-q4K6C9LYVkC57MIu5HXt40fmCb-tSoHyV_r7eJqhVUuSdQm_vgDz27oLMz0HluUv6VAhIRZwdziYzr6VZGGTkQhb9mimOvGGKav7dIgfFL1_w2M4Dz8LqBjONwH1WKtyK89Mhyphenhyphen3cxVRajAHElCUBYe1UmA/s320/Stonewall_riots.jpg" width="320" /></span></a></div><span style="font-family: arial;"> <span style="font-size: x-small;"> Photographie extraite de la Une du<i> New York Daily News</i>, 29 juin 1969</span></span><p></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><br /></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSGHB9mZJU3sUWdf_nbgLFhXfBi6C0YCmNtSENeG42NokUNTWDd4eu_kbYSSbVmDnNqRqjONyjmW1J5_MjNmqG3thnf6xfU0UrCbxP8plpekl0zAzC0NsVJTvScm1kETDuN9F7zA8EDFGc5C-O5jd8UCNZ5krqH2JujK-sd45HL_5QROAKCFUkrg2WX41H/s942/Gay%20Pride.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="602" data-original-width="942" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSGHB9mZJU3sUWdf_nbgLFhXfBi6C0YCmNtSENeG42NokUNTWDd4eu_kbYSSbVmDnNqRqjONyjmW1J5_MjNmqG3thnf6xfU0UrCbxP8plpekl0zAzC0NsVJTvScm1kETDuN9F7zA8EDFGc5C-O5jd8UCNZ5krqH2JujK-sd45HL_5QROAKCFUkrg2WX41H/s320/Gay%20Pride.JPG" width="320" /></a></div><h3 style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial; font-size: x-small; font-weight: normal;">Gay Pride, NYC, 1970, <span style="background-color: white; color: #555555; letter-spacing: -0.48px; text-align: start; word-spacing: -1.2px;">Diana Davies / New York Public Library</span></span></h3><br /><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><br /></span><p></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">La chanson s’intitule <i>Grave</i>, mais devrait plutôt adopter le titre « <b>Pas</b> grave ». Puisque le sujet est la culpabilité face à une morale qui réprouve tant de choses dès qu'il est question de plaisir sexuel. <i>Grave</i> agit donc comme un pansement, une miséricorde pour athée LGBT. En effet, Eddy égraine avec minutie, toutes les petites choses qui pourraient rendre un peu moins coupable un jeune qui découvre son homosexualité, tant de détails intimes parfois assez crus. "Eddy dit" pour rendre banale cette réalité faite de pensées et de désirs....C’est donc la question centrale de la culpabilité qui est l’enjeu de cette chanson. Pourquoi est-on coupable ? Comment se déculpabiliser... Le chanteur partage son expérience, trace la voie-(voix). Il prend des coups mais résiste. On pense aussi à une autre de ses chansons interprétée à l'église parisienne St-Eustache en juin 2021, <i>A quoi bon,</i> une supplique à Dieu, histoire d'interroger la dualité si problématique : religion-homosexualité. Il s'en suivit sur les réseaux sociaux, des centaines de menaces de mort. Mais De Pretto fait front. Il a porté plainte et fait condamner ces <i>haters</i> qui croyaient leur homophobie protégée derrière leur smartphone. On le voit porter l'intime au grand jour n'est pas facile. </span></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Le clip se charge de mettre en image, les intentions de la chanson. Puisqu'Eddy de Pretto ne cache rien de ses pensées, le réalisateur Colin Solal Cardo a décidé à la façon de Hitchcock, <i>Fenêtre sur cour </i>de filmer comme un voyeuriste matant le chanteur dans son appartement. La caméra le suit à travers ses fenêtres ouvertes sur la rue car Eddy n'a pas envie de se cacher, il essaie la simplicité et c'est sa force : </span><span style="color: #202124; font-family: arial; font-size: 14px; text-align: left;"> "</span><span style="color: #202124; font-family: arial; font-size: 14px; text-align: left;">Tu peux faire simple au lieu de te figer sur ce bleu, s'tu veux".</span></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="color: #202124; font-family: arial; font-size: 14px; text-align: left;">Ainsi, ses récits intimes aux apparences impudiques se partagent avec ceux qui ne peuvent pas encore dire. Les chansons d'Eddy témoignent des progrès, toujours trop lents de notre société vers plus de tolérance et d'ouverture. Après l'IVG gravée dans la constitution, on aurait envie d'y placer toutes ces aspirations aux libertés individuelles et à toutes les tolérances qui les accompagnent... Une société libre et tolérante, je sais, je sais....le monde des bisounours c'est pas à la prochaine station ! </span></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="color: #202124; font-family: arial; font-size: 14px; text-align: left;">En attendant, "Serre les poings gamins, sans te cacher pour rien" et écoute du Eddy pour te donner du courage.</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/kX30U0FmTuo" width="320" youtube-src-id="kX30U0FmTuo"></iframe></div><br /><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; 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border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;">Jean-Christophe Diedrich</p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><br /></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><b><u>Pour aller plus loin</u></b></p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;">https://www.telerama.fr/musique/eddy-de-pretto-jai-toujours-fait-mon-interessant,n5603431.php Télérama, 16 avril 2018.</p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;">Stonewall, https://en.wikipedia.org/wiki/Stonewall_riots </p><p class="docData;DOCY;v5;1857;BQiAAgAAEYQCAAAGiAIAAAOoBgAABbYGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAQAAAAXBAAAATIAAAABBgYAAAAmBAAAAAAFAQMJBgAAAAAaBhEAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBBsGAAAAAALbAwAABZYDAAABEQAAAAkDRHLEDAEAHAYDAAAAAQEECHsDAAAAdgMAAEwAYQAgAGMAaABhAG4AcwBvAG4AIABzABkgaQBuAHQAaQB0AHUAbABlACAAZwByAGEAdgBlACwAIABtAGEAaQBzACAAZABlAHYAcgBhAGkAdAAgAHAAbAB1AHQA9AB0ACAAcAByAGUAbgBkAHIAZQAgAGwAZQAgAHQAaQB0AHIAZQAgAKsAoABQAGEAcwAgAGcAcgBhAHYAZQCgALsALAAgAGwAZQAgAHMAdQBqAGUAdAAgAGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAGUAdAAgAGMAbwBtAG0AZQAgAHUAbgAgAHAAYQBuAHMAZQBtAGUAbgB0ACwAIABFAGQAZAB5ACAA6QBnAHIAYQBpAG4AZQAgAHQAbwB1AHQAZQBzACAAbABlAHMAIABwAGUAdABpAHQAZQBzACAAYwBoAG8AcwBlAHMAIABxAHUAaQAgAHAAbwB1AHIAcgBhAGkAZQBuAHQAIAByAGUAbgBkAHIAZQAgAHUAbgAgAHAAZQB1ACAAcABsAHUAcwAgAGMAbwB1AHAAYQBiAGwAZQAgAHUAbgAgAGoAZQB1AG4AZQAgAHEAdQBpACAAZADpAGMAbwB1AHYAcgBlACAAcwBvAG4AIABoAG8AbQBvAHMAZQB4AHUAYQBsAGkAdADpAC4AIABBACAAYwBoAGEAYwB1AG4AIABkAGUAcwAgAGQA6QB0AGEAaQBsAHMALAAgAEUAZABkAHkAIABkAOkAYwB1AGwAcABhAGIAaQBsAGkAcwBlAC4ALgAuAC4AQwAZIGUAcwB0ACAAZABvAG4AYwAgAGwAYQAgAHEAdQBlAHMAdABpAG8AbgAgAGMAZQBuAHQAcgBhAGwAZQAgAGQAZQAgAGwAYQAgAGMAdQBsAHAAYQBiAGkAbABpAHQA6QAgAHEAdQBpACAAZQBzAHQAIABsABkgZQBuAGoAZQB1ACAAZABlACAAYwBlAHQAdABlACAAYwBoAGEAbgBzAG8AbgAuACAAUABvAHUAcgBxAHUAbwBpACAAZQBzAHQALQBvAG4AIABjAG8AdQBwAGEAYgBsAGUAoAA/ACAAQwBvAG0AbQBlAG4AdAAgAHMAZQAgAGQA6QBjAHUAbABwAGEAYgBpAGwAaQBzAGUAcgAuAC4ALgAFGwAAAAERAAAACQNEcsQMAQAcBgMAAAABAQQIAAAAAAUbAAAAAREAAAAJA0RyxAwBABwGAwAAAAEBBAgAAAAACgAAAAAAAAAAEQAAAACHAAAAAC0AAAABBgAAAAAJBhsAAAAnBBQBAAALAQEcAQAoBAAAAAAdAQApBMgAAAAbBgAAAAABSwAAACgBBykBByoBBysBBRMBAQgEFgAAABYEFgAAABkGCgAAAGYAcgAtAEYAUgAaBgoAAABhAHIALQBTAEEAGwYKAAAAZQBuAC0AVQBTAAIAAAAA" style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: none; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;">https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_des_fiert%C3%A9s </p>J-Christophe Diedrichhttp://www.blogger.com/profile/15085398137822510614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-19455520740225016732024-03-01T15:56:00.001+01:002024-03-01T15:57:40.989+01:00"Mona Ki Ngi Xica" de Bonga, la lutte pour l'indépendance de l'Angola<p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://www.antiwarsongs.org/img/upl/med.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="350" data-original-width="350" height="350" src="https://www.antiwarsongs.org/img/upl/med.jpg" width="350" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><b style="color: red;">Une guerre de libération de quinze ans </b></span><br /></p><p style="text-align: justify;"> Accostée dès la fin du XVe siècle par les navigateurs portugais, la région de l'Angola actuel est conquise progressivement à partir du XVIe siècle. Malgré la résistance de souverains comme la reine Njinga, cette domination coloniale, liée à la traite des esclaves vers les Amériques, s'étend jusqu'à la fin du XIXe siècle et l'expansion vers l'intérieur. La dictature de l'<b><i><span style="color: #45818e;">Estado Novo</span></i></b>, menée par <b><span style="color: #e69138;">Salazar</span></b> (1932-1968) puis son successeur <b><span style="color: #351c75;">Caetano </span></b>(68-75), fait du peuplement et de la défense d'un Portugal qui s'étendrait "du Minho jusqu'à Timor" (de la frontière nord avec l'Espagne jusqu'à l'Asie du sud-est) une composante essentiel du régime et de son nationalisme. Alors que Britanniques, Belges et Français ont dû se résigner, contraints et forcés, à accorder l'indépendance à leurs colonies africaines, le Portugal s'accroche <b><span style="color: #741b47;">au Cap-Vert, à la Guinée-Bissau, au Mozambique et donc à l'Angola</span></b>.</p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBq0rFlP8wAWuKSudCGXVebphQX3bTA9NnWEswXLSiDDlUsUMd3c7_Do7D8v9pkAcIdIToCaOXTP4pWOUaH31ErsOwoHK6CE4mShGfJSUja2cmOTojKtDR_iQWh9EiQmIPYR2RKZE2F8qcop3IrOVyi8BASPlr5yAfT98QGdv1XcyktqGWYlYKghwD9BE/s1200/Neto.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="630" data-original-width="1200" height="168" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBq0rFlP8wAWuKSudCGXVebphQX3bTA9NnWEswXLSiDDlUsUMd3c7_Do7D8v9pkAcIdIToCaOXTP4pWOUaH31ErsOwoHK6CE4mShGfJSUja2cmOTojKtDR_iQWh9EiQmIPYR2RKZE2F8qcop3IrOVyi8BASPlr5yAfT98QGdv1XcyktqGWYlYKghwD9BE/s320/Neto.jpeg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Neto proclame l'indépendance en 1975 [source: Lumni]<br /></td></tr></tbody></table><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"> Mais depuis le début des années 1960, le Portugal doit faire face à un vent de contestation grandissant dans ces colonies. En février 1961, des émeutes urbaines ont éclaté à Luanda. Les insurgés attaquent les prisons et des troubles ont lieu dans tout le pays, notamment dans les mines de cuivre et les plantations de café. Trois mouvements se forment dans les différentes parties du pays, parfois soutenues par des pays extérieurs. Au nord, le <b><span style="color: #3d85c6;">FNLA </span></b>est soutenu par le Zaïre de Mobutu, au sud-est, l'<b><span style="color: #6aa84f;">UNITA </span></b>de Jonas Savimbi se réclame du maoïsme. Autour de Luanda, la capitale, le <b><span style="color: red;">MPLA</span></b>, marxiste et dirigé par Neto et de Andrade, est le plus ancien (1956) et le plus important. Il est <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2016/12/317-cuba-en-afrique-une-odyssee-musicale.html" target="_blank">soutenu par le Cuba de Fidel Castro</a>. Ces trois mouvements, qui recrutent majoritairement dans des régions séparées, sont en rivalité (ce qui les conduira à la guerre civile dès l'indépendance).</p><p style="text-align: justify;"></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://s.rfi.fr/media/display/3483f46a-0d59-11ea-a464-005056bfe576/w:980/p:16x9/angola_2_0.webp" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="450" data-original-width="800" height="225" src="https://s.rfi.fr/media/display/3483f46a-0d59-11ea-a464-005056bfe576/w:980/p:16x9/angola_2_0.webp" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><figure class="m-figure m-figure--16x9"><figcaption class="m-figure__caption">
<span style="font-size: x-small;"><span class="a-media-legend">Des soldats portugais en Angola pendant la guerre coloniale de 1961 à 1975.</span> <span class="a-media-legend">Wikimédia/Guilmann</span></span> </figcaption></figure></td></tr></tbody></table><br /> On insiste souvent, et à juste titre, sur l'impact des guerres d'indépendance pour le Portugal, puisque des dizaines de milliers de jeunes hommes fuient vers la France pour échapper au service militaire, porté à 4 ans en 1968, et que les jeunes officiers qui y combattent finissent par renverser la dictature le 25 avril 1975. Mais les colonies, à commencer par l'Angola, subissent <b><span style="color: #6aa84f;">quinze ans de guerre </span></b>au cours de laquelle des dizaines de milliers de personnes perdent la vie. Massacres, bombardements au napalm, emprisonnements, règne de l'arbitraire prolongent la violence coloniale par une guerre sans merci.<br /><p></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNt9Uf-1UfeCW_cXeNIOyVXrRSzPGNjlgx0CqfwO4Io1iNpicyrEaohv8CyKr-7DrWl0QqG5v559W06ysPDolXL2TOXegr-LUYJ6Kg2y2ipsvnmWwh_W8LOXxBVw2QpCQ-nPReXCiQsi7RRHrhvG_9VE4e2diqb-Zj-2AhsaJk5KjGSTdeHrqXlYtMiDQ/s300/Bonga-300x287.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="287" data-original-width="300" height="287" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNt9Uf-1UfeCW_cXeNIOyVXrRSzPGNjlgx0CqfwO4Io1iNpicyrEaohv8CyKr-7DrWl0QqG5v559W06ysPDolXL2TOXegr-LUYJ6Kg2y2ipsvnmWwh_W8LOXxBVw2QpCQ-nPReXCiQsi7RRHrhvG_9VE4e2diqb-Zj-2AhsaJk5KjGSTdeHrqXlYtMiDQ/s1600/Bonga-300x287.jpg" width="300" /> </a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> </div><b><span style="color: #38761d;"><span style="font-size: medium;">Bonga, un athlète de la lutte pour l'indépendance</span></span></b><p></p><p style="text-align: justify;">Bonga est né le 5 septembre 1942 en Angola. Si ses parents lui donnent pour nom <b><span style="color: #2b00fe;">Bonga Kuenda</span></b>, il reçoit très rapidement un nom chrétien et portugais à l'occasion de son baptême: <b><span style="color: #674ea7;">José Adelino Barceló de Carvalho</span></b>. Il grandit dans les <i>musseques</i>, ces bidonvilles "bâtis avec le sable". Adolescent, il s'enthousiasme pour la musique, la danse... et le sport, football et athlétisme, pour lequel il est très doué. Sélectionné dans les équipes juniors du Portugal en athlétisme, il s'éloigne de l'Angola à 23 ans, en 1966, devenant même Champion du Portugal du 400 mètres en 1969. A ce titre, il bénéficie du privilège de voyager librement. Il en profite pour servir de courrier entre les exilés politiques en métropole et les combattants du MPLA en Angola, réutilisant à cette occasion son nom originel de Bonga Kuenda. Lorsque la PIDE, police politique du régime salazariste, s'en rend compte, Bonga se réfugie à Rotterdam au Pays-Bas, abandonnant le sport pour se consacrer à la musique. C'est dans ce contexte qu'il réalise son premier disque en Europe, sobrement intitulé <i><b><span style="color: red;">Angola 72</span></b></i>. La chanson "Mona Ki Ngi Xica" en fait partie. <br /></p><div style="text-align: justify;">Il n'est pas soldat, ses armes à lui, ce sont ses chansons. Celles-ci, inspirées par les musiques qu'il a entendues au pays et en Europe, parlent à tous ces exilés plein de mélancolie, à Rotterdam, Paris ou Lisbonne, où il peut de nouveau s'installer après la révolution de 1974. Si l'Angola devient finalement indépendant en 1975, le pays continue à connaître la guerre pendant plusieurs décennies, les mouvements indépendantistes se disputant le pouvoir, sur fond de guerre froide et de rivalités régionalo-ethniques.</div><div style="text-align: justify;"><p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVeastt3OkzwVMLbid0VTJYWuBY3ghkr7DeOzQUzV8oKUiUUd_xYF9sDsu_q6j-xGH5QkDOR5ckBD9jzDIDk4A1uT3tcEoLLqL5XYPLAT7yTgQ_EcBsgSjv1gzpJyi8mwnQeschuZDeZmGAYZ1EZFcdhAbFIVog9N6zb6HHAiYaHz2_YxDLtaPEu7LsUA/s3486/Bonga%20noir%20ton%20pays.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3486" data-original-width="3290" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVeastt3OkzwVMLbid0VTJYWuBY3ghkr7DeOzQUzV8oKUiUUd_xYF9sDsu_q6j-xGH5QkDOR5ckBD9jzDIDk4A1uT3tcEoLLqL5XYPLAT7yTgQ_EcBsgSjv1gzpJyi8mwnQeschuZDeZmGAYZ1EZFcdhAbFIVog9N6zb6HHAiYaHz2_YxDLtaPEu7LsUA/s320/Bonga%20noir%20ton%20pays.jpg" width="302" /></a></div><br /><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><b><i><span style="color: #674ea7;">Semba !! </span></i></b></span><br /></p><p style="text-align: justify;">Musicalement, Bonga est l'enfant des circulations entre l'Angola, l'Europe et les Amériques, singulièrement le Brésil et les Caraïbes. Ces circulations, faîtes d'allers-retours réguliers et de métissage, ont donné naissance, sur le continent africain, à de multiples genres nouveaux, de l'<i>Afrobeat</i> à la <i>rumba </i>congolaise en passant par le <i>semba</i>. <b><span style="color: #cc0000;">Circulations musicales </span></b>qui reflètent les mobilités humaines. La colonisation, malgré l'écrasement impitoyable des cultures qu'elle a entrainé, a puissamment contribué à ces circulations. Le <i>semba </i>est ainsi né de cet aller-retour entre l'Angola, colonisé par les Portugais, et le Brésil, où des millions d'être humains ont été déportés et mis en <b><span style="color: #674ea7;">esclavage</span></b>. On le sait, les esclavagisés ont emporté avec eux les rythmes, parfois les instruments, les danses qu'ils pratiquaient avant leur asservissement. Au XIXe siècle, de ces rythmes naît la <i>samba</i>, à partir du <i>choro</i>, du <i>maxique </i>et de la <i>marcha</i>. C'est avant tout la musique du Carnaval. Avec l'essor de la radio et du disque au XXe siècle, ces rythmes continuent leur circulation, parfois à l'intérieur des empires. Les chants et danses reviennent donc en Afrique, profondément transformés, et font écho aux musiques dites traditionnelles, qui n'ont pas complètement disparu. Nul doute que la présence de Cubains complexifie ces métissages. C'est ainsi que se développe le <i>semba</i>. <b><span style="color: #741b47;">N'Gola Ritmo</span></b> joue un rôle-clé dans ce retour aux sources créatif.
Fondé par Liceu Vieira Dias dans les années 1940, le groupe participe à
cette renaissance culturelle angolaise en puisant dans le répertoire
poétique et musical traditionnel, y mêlant des rythmes et des
instruments nouveaux, du <i>fado </i>portugais autant que des musiques
brésiliennes. Dans les années 1960, le <i>semba </i>participe, souvent de manière clandestine car <b><span style="color: #6aa84f;">subversif</span></b>, aux tentatives de réappropriation de leur culture par les Angolais, en lutte pour leur indépendance. </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2W-nNC2Zm9g5zy9MwHTUNRIUYbyMdqG0C7yQ-nBI6cibpLyfr18gnT2yTcysNrBezuoYQraoABY1QyzXh28zbW064_Tp43Nw1JtPSksssFcV_x2D9IoopGyDhjdm8TWNrNWsfdWgbhBZOTDQ6YqEJgXWIWI3SwLtIULAHnss5lBxcEg3p9pxwiGtkJuY/s2444/Bonga%20souvenirs.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1066" data-original-width="2444" height="140" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2W-nNC2Zm9g5zy9MwHTUNRIUYbyMdqG0C7yQ-nBI6cibpLyfr18gnT2yTcysNrBezuoYQraoABY1QyzXh28zbW064_Tp43Nw1JtPSksssFcV_x2D9IoopGyDhjdm8TWNrNWsfdWgbhBZOTDQ6YqEJgXWIWI3SwLtIULAHnss5lBxcEg3p9pxwiGtkJuY/s320/Bonga%20souvenirs.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Bonga raconte, dans une de ses compilations, ses souvenirs d'adolescents à Luanda</span><br /></td></tr></tbody></table><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;">Bonga y participe, d'abord en jouant dans le groupe de son père, qui est accordéoniste, puis avec son groupe <b><span style="color: #990000;">Kissueia</span></b>, dont le nom signifie "misère", celle des quartiers pauvres de Luanda où il a grandi. Un instrument, que Bonga utilise toujours, symbolise cette quête, c'est la <b><span style="color: #990000;">dikanzas</span></b>. <br /></p><p style="text-align: justify;">D'après le site dikanzadosemba, "Dikanza est composé du mot « kanza » qui signifie « tailler ou rayer »
et du préfixe « di » qui désigne une personne ou un objet, ce qui donne le mot « Dikanza » soit un objet taillé. L’instrument appartient à
la famille des idiophones raclés, similaire au « güiro » et au « reco-reco ». Il s’agit d’une grande tige en bambou ou en bois striée que
l’on racle ou frotte avec une petite baguette en bois. Il fait partie
des instruments traditionnels du <i>Semba</i>." [Source: <a href="https://dikanzadosemba.com/lhistoire-du-semba/" target="_blank">site dikanzadosemba</a>]<br /></p><p style="text-align: justify;">Le <i>semba </i>d'Angola 72 est varié, rapide ou lent selon l'humeur, très mélancolique pour "Mona Ki Ngi Xica". La chanson parle de l'<b><span style="color: #ff00fe;">exil </span></b>des jeunes hommes angolais, qui ont laissé derrière eux femme et enfants, prenant le maquis ou fuyant la répression, les combats et la violence coloniale. On comprend aisément que cette chanson, pleine de tristesse, qui parle d'amour et de souffrance, ait si bien contribué à consoler les Angolais de la diaspora, en Europe ou ailleurs. Il est aussi lié à cet <i>saudade </i>dont les Portugais se sont faits une spécialité. La chanson est en kimbundu (<a href="https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=56224&lang=fr" target="_blank">l'intégralité des paroles ici</a>). C'est une des langues nationales et la deuxième langue bantoue la plus parlée en Angola, avec 2 millions de locuteurs natifs estimés, vivant dans la région de Luanda et au nord du pays. Le groupe ambundu, qui le parle, est estimé à plus de 8 millions de personnes. Quelques mots sont même usités par les lusphones, en Angola et au Portugal, comme "guita" signifiant argent...</p><p style="text-align: justify;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/GjR7H-IytJQ" width="320" youtube-src-id="GjR7H-IytJQ"></iframe></div><br /><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><b>"Mona Ki Ngi Xica" (1972)</b><br /></p><p><i> <span lang="kmb">Alukenn n'golafua<br />
N'ga mu binga kia<br />
Muene ondo kala beniaba<br />
Eme n'gondodiame<br />
<br />
Mona mona muene<br />
Kissueia weza<br />
Mona mona muene<br />
Kalunga n'gumba<br />
<br />
N'zambi awani banack mona<br />
N'ga muvalele<br />
Muene ondo kala beniaba<br />
Eme n'gondodiame</span></i></p><p> Voici une libre traduction à partir de traductions en anglais:<br /></p><p> <i>L'enfant que je laisse derrière moi</i></p><p><i>Attention, j'encoure un danger mortel !</i></p><p><i>Et je t'ai déjà averti</i></p><p><i>Qu'elle va rester ici et que je vais partir</i></p><p><i>Cet enfant qui est le mien</i></p><p><i>Des méchants lui veulent du mal</i></p><p><i>Cet enfant qui est le mien</i></p><p><i>Sur une vague d'infortune</i></p><p><i>Dieu m'a offert cet enfant</i></p><p><i>Que j'ai amené au monde</i></p><p><i>Et elle va rester</i></p><p><i>Alors que je vais partir</i></p><p><i> </i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrk3WeqAwf2bvOMxXAwLOeRTstvdEhl7R-IqItzKf9ONCbVInzqwguX-o_0tycDtEiqU2IXPy3k-Cv00qkMaKa3WaMKUcTaoSSHdQsIi6457mpgFIP5tJmTaCha0igjTrOl78Edwp-KmFyqnaYT6H6nfr3hcFAPHXzdhOM3JIxptrtLWSVdqiS5K8m5wE/s1816/Le%20dernier%20message.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="891" data-original-width="1816" height="157" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrk3WeqAwf2bvOMxXAwLOeRTstvdEhl7R-IqItzKf9ONCbVInzqwguX-o_0tycDtEiqU2IXPy3k-Cv00qkMaKa3WaMKUcTaoSSHdQsIi6457mpgFIP5tJmTaCha0igjTrOl78Edwp-KmFyqnaYT6H6nfr3hcFAPHXzdhOM3JIxptrtLWSVdqiS5K8m5wE/s320/Le%20dernier%20message.jpg" width="320" /></a></i></div><i><br /></i><br /><p></p><p> Dans une version éditée en France en 1980, Bonga valide lui-même ce "dernier message":<br /></p><p><b>Mona ki ngi Xiça (Le dernier message)</b><br /></p><p><i>Dans la fuite désespérée</i></p><p><i>et dans la mort indésirable,</i></p><p><i>nous laissons les fils</i></p><p><i>que nous aimons.</i></p><p><i>A l'heure du départ,</i></p><p><i>nous pleurons la dernière larme,</i></p><p><i>nous disons le dernier message</i></p><p><i>à la fille que nous laissons.</i></p><p><br /></p><p style="text-align: justify;">La chanson a connu un regain d'intérêt en 1996 suite à la sortie du film de Cédric Klapisch <i><b>Chacun cherche son chat</b></i>. En 2010, Bonga et <b>Bernard Lavilliers </b>ont interprété ensemble une version mêlant le kimbundu et le français dans la chanson "<a href="https://www.youtube.com/watch?v=JT2P8bjGUlo" target="_blank">Angola</a>". A plus de 80 ans, Bonga continue à donner des concerts qui ont toujours été, depuis les années 1970, les meilleurs moments pour ressentir ce mélange d'énergie et d'engagement qui définissent l'artiste.<br /></p><p> </p><p><b style="color: red;">Pour prolonger: </b><br /></p><h3 class="post-title entry-title" itemprop="name"><span style="font-size: small;">Sur l'histgeobox:</span></h3><div class="post-title entry-title" itemprop="name" style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2016/12/317-cuba-en-afrique-une-odyssee-musicale.html">- Cuba en Afrique, une odyssée musicale </a></span></div><div class="post-title entry-title" itemprop="name" style="text-align: left;"><span style="font-size: small;">- <a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2012/02/255-super-mama-djombo-sol-maior-para.html">Super mama djombo: "Sol Maior Para Comanda" (1979)</a></span></div><h3 class="post-title entry-title" itemprop="name"><span style="font-size: small;">A lire:</span></h3><h3 class="post-title entry-title" itemprop="name"><span style="font-weight: normal;"><span style="font-size: small;"> </span><span style="font-size: small;">- Linda Marinda Heywood, <i>Njinga. Histoire d'une reine guerrière (1582-1663)</i>, La Découverte, 2018 </span></span></h3><p><span style="font-size: small;">- Guillaume Blanc, <a href="https://www.lhistoire.fr/portugal-sortir-du-cauchemar-colonial" target="_blank">"Sortir du cauchemar colonial"</a>, in <i>L'Histoire</i>, n°517, mars 2024</span></p><p><span style="font-size: small;">- <a href="http://kizombalove.com/fr/semba/genre-musical/" target="_blank">Histoire de la semba <br /></a></span></p><p><br /></p><p></p><p style="text-align: center;">Obrigado/Remerciements à Baba<br /></p></div>E.AUGRIShttp://www.blogger.com/profile/10905351010851748373noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-45165443578577659012024-02-29T08:56:00.001+01:002024-02-29T09:06:31.784+01:00Commémorations musicales du massacre du 17 octobre 1961.<p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le 8 janvier 1961, les Français approuvent par référendum l'autodétermination des populations algériennes, ce qui laisse entrevoir</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> la sortie d'un conflit qui dure depuis 7 ans déjà. Cependant, les obstacles restent nombreux. Les partisans de l'Algérie française se radicalisent et fondent l'Organisation de l'Armée Secrète, dont la stratégie jusqu'au-boutiste déclenche une violence aveugle. Le 22 avril, la tentative de putsch des généraux à Alger provoque la stupeur. En mai s'ouvrent à Évian les négociations officielles entre la France et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Dans le même temps, la guerre se poursuit et les discussions achoppent le mois suivant sur le statut du Sahara, entraînant une recrudescence des violences sur le territoire métropolitain. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Ce billet de blog existe aussi en version podcast, disponible à l'écoute <span style="background-color: #ea9999;"><a href="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/Les-traces-musicales-du-17-octobre-1961-e2ccqrg/a-aa11iem" rel="nofollow" target="_blank">en cliquant sur ce lien</a></span>. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/36/Memorial_plaque_next_to_the_Pont_Saint-Michel.jpg/661px-Memorial_plaque_next_to_the_Pont_Saint-Michel.jpg?20230307164535" style="font-family: georgia; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="588" height="800" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/36/Memorial_plaque_next_to_the_Pont_Saint-Michel.jpg/661px-Memorial_plaque_next_to_the_Pont_Saint-Michel.jpg?20230307164535" width="588" /></a></span></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Algeria-SP, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons</span></span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> </span></span><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>C'est dans ce contexte que le Front de Libération Nationale (FLN) et son comité fédérale en région parisienne, qui cherchent à s'appuyer sur les centaines de milliers d'Algériens qui vivent alors en métropole, organisent des attentats contre les appareils de production et les policiers. Face à cette situation, Maurice Papon, préfet de police de Paris depuis 1958, met sur pied </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>un système coercitif pour traquer les Algériens proches du FLN. Pour ce faire, il importe les méthodes de la contre-insurrection éprouvées en Algérie contre les nationalistes, lorsqu'il était en poste à Constantine. Dès lors, la violence policière s'abat sur ceux que l'on désigne comme les "Français musulmans d'Algérie". </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans le contexte d’État d'urgence créé par la guerre, l'idée qu'il faut
combattre le terrorisme aboutit au recul des libertés et à une
acceptation d'une hausse du degré de violence. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">La Tordue s'incrit dans la mouvance du courant néo-réaliste qui gagne la chanson française au cours des années 1990. En 1995, avec </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">«<a href="https://youtu.be/uE3Ml52b6qo?si=efb_PE40Vay1OXus" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i> Paris, oct. 81</i></span> </a>»</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">, le groupe est le premier en France, à consacrer une chanson au massacre du 17 octobre. Les paroles insistent sur le déferlement des violences policières, mais aussi sur l'occultation des crimes pendant plus de vingt ans. ["</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><span style="background-color: #eeeeee;"><span>Les ordres sont les ordres</span><span> / C'est Paris qui régale</span><span> / Braves policières hordes</span><span> / De coups et de sang ivres</span><span> / Qui eurent carte et nuit blanche</span><span> / Pour leur apprendre à vivre</span><span> / À ces rats d'souche pas franche</span><span> / Qu'un sang impur et noir</span><span> / Abreuve nos caniveaux</span><span> / Et on leur fit la peau</span><span> / Avant d'perdre la mémoire</span></span></i><span style="line-height: 107%;">"]</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Sur le terrain, la répression est exercée avec une violence débridée par une police gangrenée par le racisme et par les harkis de la force de police auxiliaire. Les rafles et arrestations au faciès sont le lot quotidien des Algériens. En octobre, lors des obsèques d'un brigadier abattu par le FLN, Papon lance :"<i>Pour un coup donné, nous en porterons dix!</i>" Le 5 de ce mois, le préfet impose le couvre-feu aux seuls Algériens du département de la Seine, de 20h30 à 5h00 du matin. Dès lors, la police parisienne procède à des contrôles au faciès d'une grande brutalité. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> Pour riposter à cette mesure discriminatoire, qui gêne l'action du FLN et en particulier la collecte de fonds, la </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Fédération de France</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> du mouvement décide d'organiser une manifestation dans les rues de Paris, le 17 octobre. La tenue de l'événement, dissimulée jusque-là, est éventée le matin même. Le préfet organise le quadrillage de la ville et donne la consigne aux forces de l'ordre d'empêcher ces manifestations. Les 1600 policiers mobilisés pour l'occasion, s'installent aux entrées de Paris, au niveau des ponts, ainsi qu'aux sorties des bouches de métro.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/6lt_Q3NRI2s?si=2MY0tW-Ow0-CqDxw" rel="nofollow" target="_blank">Manifestation pacifique</a></span></i>", la Compagnie Joli Môme décrit les motivations des marcheurs pacifiques qui se rendent à Paris le 17 octobre au soir. ["</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><span lang="fr"><span style="background-color: #eeeeee;">Ils
se dirigent vers la ville / Ils sont venus des bidonvilles / St-Denis,
Gennevilliers, Nanterre / Enfants, vieillards, familles entières / Et
par centaines et par milliers / Ils sont venus manifester / C'est au
couvre feu de Papon / Que sans violence ils disent non</span></span></i><span><span>"] </span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le soir venu, aux alentours de 18h, environ 30 000 Algériens se dirigent vers les beaux quartiers parisiens depuis les banlieues industrielles où la plupart d'entre eux habitent. Ils marchent en soutien à l'indépendance de l'Algérie et pour protester contre le couvre-feu. Il s'agit d'une démonstration de masse pacifique rassemblant hommes, femmes et enfants. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dès
l'arrivée des manifestants, les forces de l'ordre procèdent à des arrestation (11 500 personnes au total). Les Algériens sont embarqués dans des camions de police,
puis dans des bus de la RATP, pour être conduits dans des lieux de
détention (centre d'identification de Vincennes, parc des expositions
de la porte de Versailles, gymnase Coubertin). Sur place, les coups
pleuvent sur les Algériens</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>. Le
cortège venu de l'ouest doit prendre la direction des Champs Élysées.
Mais au moment de traverser le pont de Neuilly, les manifestants tombent
sur des cordons policiers qui entendent empêcher l'accès à Paris. La
police, armée de fusils, de pistolets mitrailleurs, de matraques (les
bidules) frappe, tire sur la foule et jette dans la Seine les corps de victimes assommées ou les cadavres.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>La violence dure tout au long de la nuit, semblant répondre à un mot d'ordre général. </span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Le morceau « <i><span style="background-color: #fcff01;">17 octobre 1961</span></i> » (2006) de <span style="background-color: white;">Médine </span>propose une description au scalpel des événements. Le rappeur y retrace le parcours d'un "autochtone" qui quitte l'Algérie française pour mourir sous les coups d'un policier. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Marchons en direction du pont Saint-Michel / Nous verrons bien quelle sera l'issue de cette querelle / Une fois sur la berge j'aperçois le comité d'accueil / Qui souhaite faire de ce pont notre cercueil / Les camps s'observent etse dévisagent / un silence de mort s'installe entre les deux deux rivages / Puis une voix se lève, scande «A bas le couvre-feu» / Et ouvre le feu / La première ligne s'écroule et commence la chasse à l'homme</span></i>".</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/0XAIHLNEcO0?si=EPEwVXIDYUGR4eNp" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le <i>black out</i> sur les événements de la nuit est total. Une version officielle s'installe: les Algériens ont été contraints par le FLN à manifester. Certains ont tiré des coups de feu et la police a été obligée de riposter. Mensonges! Un communiqué de presse diffusé au cours de la nuit reconnaît trois morts. Mensonge encore. Ce sont en réalité des dizaines de victimes qui sont à déplorer. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>C'est d'abord l'incertitude qui plane autour des événements. La censure exerce un contrôle puissant sur la presse, même si les premiers témoignages surgissent (des médecins en </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> poste dans les hôpitaux de la capitale, le 17 au soir, mais aussi des policiers)</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>. Au fil des jours, c'est la Seine qui témoigne, on y retrouve des corps d'Algériens pieds et poings liés. Les actions en justice tournent court, en raison notamment des lois d'amnistie adoptées lors des accords d'Evian. De la sorte, l'événement est invisibilisé, et ne survit qu'à l'état de rumeur.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Moins d'un an après les faits, Kateb Yacine écrit un poème intitulé </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><i>«<span style="background-color: #fcff01;">Dans la gueule du loup</span></i> »</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">. En 18 vers libres adressés au peuple français, l'auteur rappelle qu'en dépit des efforts des autorités françaises pour invisibiliser l'événément, il a été "vu" (et même photographié par Elie Kagan). On ne peut l'occulter. Le titre du poème résonne aussi comme un reproche adressé aux responsables de la fédération de France du FLN et aux organisateurs qui auraient jeté les manifestants dans la gueule du loup. En 1998, les Têtes Raides donnent aux mots forts du poète l'écrin musical qu'ils méritaient. [« <span style="background-color: #eeeeee;">Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Tu as vu notre sang couler / Tu as vu la police assommer les manifestants / Et les jeter dans la Seine / La Seine rougissante n’a pas cessé / Les jours suivants / De vomir / De vomir à la face du peuple de la commune / Les corps martyrisés / Qui rappelaient aux parisiens / Leur propre révolution / Leur propre résistance / Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Et maintenant vas-tu parler / Et maintenant vas-tu te taire</span> »</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> ]</span></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/uNkXqr0W6MY?si=v5gK_LC8ccD6bjrz" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Dans « <a href="http://17.10.61"><span style="background-color: #fcff01;"><i>17.10.61</i></span></a></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="line-height: 107%;">» (2020),
la chanteuse Yelli Yelli revient sur la difficulté à témoigner, à
parler, qu'on soit empêché par la censure ou que l'on préfère détourner
le regard ["</span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i>17.10.61
algérien tu marches, fort comme un peuple qui va renaître dans un
instant / Ils disent que pour un coup reçu ils en porteront dix
/ Peuple français tu as tout vu de tes propres yeux
<br /></i></span>
<span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i>17.10.61 depuis tant de temps / Une guerre qui ne dit pas son nom fait couler le sang
/ Peuple français tu as tout vu et maintenant ? / Et maintenant vas-tu parler, vas-tu te taire ? </i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
<span><span style="line-height: 107%;">"</span></span><span><span>]<br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le 8 février 1962, une manifestation de protestation contre </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>les attentats de l'OAS, </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>organisée par le parti communiste et la CGT, est violemment réprimée par la police, provoquant la mort de huit personnes au métro Charonne. La mémoire de cette tragédie sera entretenue par les partis de gauche, à la différence de la nuit du 17 octobre, largement occultée une fois la paix revenue. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="line-height: 107%;">L"<span style="background-color: #fcff01;">Hexagone</span>" de Renaud, en 1975, n'évoque ainsi que Charonne. </span><span style="line-height: 107%;">["</span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span><span>Ils sont pas lourds, en février / </span></span><span><span>À se souvenir de Charonne / </span></span><span><span>Des matraqueurs assermentés / </span></span><span><span>Qui fignolèrent leur besogne / </span></span><span><span>La France est un pays de flics / </span></span><span><span>À tous les coins d'rue y'en a 100 / </span></span><span><span>Pour faire règner l'ordre public / </span></span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: #eeeeee;"><i>Ils assassinent impunément</i></span>".]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="line-height: 107%;"> </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Au cours des années 1970 le souvenir du massacre n'est plus guère entretenu que par les familles des victimes et les militants d'extrême-gauche</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. (<span style="color: red;">1</span>) Ce qui explique que</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> les rares reportages et articles consacrés au drame au début de la décennie suivante, soulèvent avant tout l'incrédulité. Cependant, l'essor du</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> mouvement anti-raciste, la dénonciation des crimes xénophobes contribuent à la "redécouverte" timide" du 17 octobre</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>. Lentement, la chape de plomb se fissure. En 1983, Didier Daeninckx consacre à la nuit sanglante un roman intitulé <i>Meurtres pour mémoire</i>. En 1991, Jean-Luc Einaudi, un militant issu de l'extrême-gauche, publie <i>La bataille de Paris</i>, le premier récit historique crédible sur le drame. Des associations, comme <i>Au nom de la mémoire</i>, s'emploient également à exhumer et à faire connaître l'événement. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Aujourd'hui, les ratonnades perpétrées le 17 octobre 1961 sont connus du plus grand nombre grâce à la multiplication des travaux d'historiens (ceux de J.L. Einaudi, de Jim House et Neil MacMaster, d'Emmanuel Blanchard ou de Fabrice Riceputi) mais aussi grâce à des films, des romans ou des chansons consacrés à l'événement. Ainsi d</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">e nombreux morceaux de rap commémorent la nuit du massacre. Dans "<a href="https://youtu.be/BbSCJ7TM9l0?si=Z4g_SpiZgGe43PsY" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>La Marseillaise</i></span></a>" (2012), Lino considère ces crimes policiers comme une trahison des valeurs de la République. [</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">"</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><span style="background-color: #eeeeee;"><span>J'ai cherché L'Egalité, y'en avait pas sur le terrain<br />/ La Fraternité dort dans la Seine depuis octobre 61</span></span></i><span style="line-height: 107%;">"].</span><span style="line-height: 107%;"> </span><span style="line-height: 107%;">Du même Lino, "<a href="https://youtu.be/OTZNue2VZlQ?si=xKGC_P7VaFFJ40b3" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Mille et une vie</i></span></a>" (2007)
est un martyrologue des victimes, noires et arabes, des violences
policières. Il rend ainsi hommage à Zyed et Bouna, mais aussi aux noyés
du 17 octobre. [</span><span style="line-height: 107%;">"</span><span style="background-color: #eeeeee;"><i><span>Et j'suis mort ce putain d'jour d'octobre noyé dans la Seine</span><span> / J'ai mis du temps à l'comprendre</span><span> / Où pousse la mauvaise graine</span><span> / On coupe la tête pour soigner la migraine</span></i></span><span style="line-height: 107%;">".] </span><span style="line-height: 107%;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i>Dans mes veines</i></span>" (2016) de </span><span style="line-height: 107%;">JP
Manova n'oublie pas de mentionner le traumatisme ressenti par les
proches de victimes des ratonnades. </span><span style="line-height: 107%;">["</span><i><span style="background-color: #eeeeee;">Paris, c'est aussi la peine d'un bonhomme parlant des siens Parti noyé dans la Seine en octobre 61</span></i><span style="line-height: 107%;">".] </span><span style="line-height: 107%;">"<span style="background-color: #eeeeee;"><i>Frère, le pardon s'est noyé une nuit d'octobre 61</i></span>" chante Fianso sur </span><span style="line-height: 107%;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i>Bois d'argent</i></span>" (2017)</span><span style="line-height: 107%;">. Le <span style="background-color: white;">titre </span>"<a href="https://youtu.be/TRCOibmb5Tw?si=G0bBC7_stUGRmW4Y" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>17 octobre 61</i></span></a>" (2009) des Fils du béton insiste sur la responsabilité des autorités dans la perpétuation du massacre. ["<i><span style="background-color: #eeeeee;">17
octobre 61, l'Etat français assassine / Sur les quais de Seine,
Marianne sourit et reste assise / 17 octobre 61, un jour de plus où le
sang a coulé / Un jour où la police de Paris accourait pour tuer / 17
octobre 61, rappelle toi bien / Il n'y a pas si longtemps dans ce pays /
On noyait l'Algérien</span></i>". ] </span><span style="line-height: 107%;">Hugo TSR dénonce le racisme dans « <i><a href="https://youtu.be/W8a1DX5IDGY?si=xol803IycIYDC5ng"><span style="background: yellow; mso-highlight: yellow;">Eldorado</span> </a></i>» (2012), insistant notamment sur la difficile transmission de la mémoire. ["</span><i><span><span style="background-color: #eeeeee;"><span>Entre la merde et les rats morts, les darons s'en rappellent</span><span> / Souvent c'était la morgue, c'était la mode des arabes dans la Seine</span><span> / Les immigrés qu'on mettait à part ont eu des gosses</span></span></span></i><span style="line-height: 107%;">"]. </span><span style="line-height: 107%;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i>Nom, prénom, identité</i></span>"
de La Rumeur dresse un parallèle entre les crimes du 17 octobre et la
perpétuation des pratiques policières racistes, qu'il s'agisse du délit
de faciès ou des bavures. Le groupe pointe également l'hypocrisie de commémorations officielles, alors que les autorités françaises s'accommodent de pratiques discriminatoires persistantes. ["</span><i><span style="background-color: #eeeeee;">Comment
rester sobre ? / Je suis sombre comme un soir du 17 octobre / Triste
événement sanglant déjà quarantenaire / Gardez vos plaques et vos
bougies d'anniversaire / Et oui, on brûle la vie et qui nous pousse à le
faire ?</span></i><span style="line-height: 107%;">"]</span></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Le punk n'est pas en reste avec deux morceaux consacrés au massacre. En 1994, ce sont d'abord les </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Stiff Little Fingers, un </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">groupe de punk rock irlandais qui</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"> </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">dépeignent avec force les événements, insistant sur la préméditation des crimes et la difficulté à témoigner dans "<a href="https://youtu.be/OsqwL0O1jQA?si=Mpd0jTDHx25bhubY" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;">When the stars fall from the sky</span></a>" : "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>A
la mi-octobre 61 / La police française cherchaient à s'amuser /
abattant les Algériens / Cassant des têtes à travers toute la ville /
Pourtant, personne n'a vu, personne ne sait / Personne n'a osé dire la
vérité / 200 morts devinrent 2 victimes / balancés dans la rivière</i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #eeeeee;"> / Les témoins jetés à terre </span>" </i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Brigada Flores Magon, un groupe de street punk, consacre également un morceau au massacre sous le titre "<span style="background-color: #cccccc;"><a href="https://youtu.be/UL-UO0xrEhU?si=USQuzvyCLg-zgDBO" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Octobre 61</span></i></a><span style="background-color: white;">" (2000), reliant les victimes de la nuit du 17 aux morts du métro Charonne. [</span>"</span></span><span lang="fr" style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #cccccc;"><i><span>Je me souviens, il pleuvait sur Paris. / Des visages durcis marchaient pour l'Algérie. / Qui a vu les corps flotter dans la Seine ? / Nuit des longs couteaux, vive le FLN ! / Ils ont lâché leurs chiens, charognes ! / Martyrs algériens, Charonne !</span></i></span>"]</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"> </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le plus ancien morceau évoquant le 17 octobre utilisé ici est le morceau des Stiff Little Singers. Il remonte à 1994. Cette date tardive tend à confirmer à quel point le 17 octobre 1961 avait sombré dans l'oubli. Pour la Rumeur, avec </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">« <span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/7c1dFrvpQLg?si=4oLWSDNBHTCr7UZx" rel="nofollow" target="_blank">On m’a demandé d’oublier</a> </i></span>» (1998), </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>cette amnésie n'a rien<span> de fortuite, mais a été créée, puis entretenue par les autorités politiques et policières</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">. "</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">On m'a demandé d'oublier les noyades occultées d'une dignité et sa mémoire
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">/ Les chapes de plomb, les écrans noirs
/ </span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">Plaqués sur toute l'étendue des brûlures d'une histoire
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">/ Et le prix des soulèvements, les trop pleins
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">/ De martyrs étouffés, de lourds silences au lendemain
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">/ De pogroms en plein Paris, de rafles à la benne
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">/ Et ce 17 octobre 61 qui croupit au fond de la Seine /
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">
</span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto" style="background-color: #eeeeee;">On m'a demandé d'oublier
</span></span></i><span style="line-height: 107%;">"</span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>En 2012, le président Hollande publie un communiqué de quelques lignes dans lequel est écrit que "<i>la République reconnaît avec lucidité la répression sanglante du 17 octobre 1961.</i>"
C'est un pas, mais l'événement n'est toujours pas reconnu pour ce qu'il est : un crime d'Etat. Il est pourtant tout à fait symptomatique du racisme
institutionnel et policier qui sévissait alors dans l'hexagone. La perpétuation du contrôle
au faciès, l'impunité dont continuent de bénéficier de nombreux auteurs d'actes ou propos racistes, sont aussi le fruit des non-dits et des silences d'un pouvoir politique à la mémoire sélective et aseptisée. <br /></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>Notes :</b></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: red;">1</span>. En Algérie, l'événement n'est guère célébré. L</span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>e
FLN au pouvoir - en bisbille avec la fédération de France du FLN depuis
1962 - n'a jusque là pas porter le souvenir du 17 octobre, consacré depuis 1968 comme</span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><span> la journée de l'immigration en Algérie. </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>Sources :</b></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>A.</b> Guillaume Blanc:"Décolonisations. Histoires situées d'Afrique et d'Asie (XIX-XXI° siècle)", Éditions du Seuil, 2022. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>B.</b> Article de Linda Amiri consacré au 17 octobre 1961 tiré du "Dictionnaire de la guerre d'Algérie" sous la direction de Tramor Quemeneur, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault, 2023.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>C.</b> Chloé Leprince: "<span style="color: #b6d7a8;"><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/massacre-du-17-octobre-1961-la-fabrique-d-un-long-silence-4771808" rel="nofollow" target="_blank">Massacre du 17 octobre 1961</a></span>: la fabrique d'un long silence"</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>D.</b> "17 octobre 1961: <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/17-octobre-1961-une-nuit-pour-memoire-1383568" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #9fc5e8;">une nuit pour mémoire</span></a>". Affaires sensibles avec l'historienne Sylvie Thénault.</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>E.</b> "<a href="https://www.histoire-immigration.fr/integration-et-xenophobie/histoire-et-memoires-de-la-manifestation-du-17-octobre-1961-a-paris" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">Histoires et mémoires de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris</span></a>", sur le site du musée de l'histoire de l'immigration. </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>F.</b> Meryem Belkaïd : "<a href="https://www.meryembelkaid.com/post/kateb-yacine-et-le-17-octobre-1961-richesse-%C3%A9vocatrice-d-un-po%C3%A8me" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #c27ba0;">Kateb Yacine et le 17 octobre 1961</span></a> : richesse évocatrice d'un poème"</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b>Liens:</b> </span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">Les morceaux utilisés ici sont rassemblés dans la playlist ci-dessous:</span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/videoseries?si=MBEgZ2CmTdWpuWO5&list=PLITYytUwzPZN4Id107_XMR4-NHPhcWaRI" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></p><p class="MsoNormal"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">De nombreuses <span style="color: #93c47d;"><a href="http://www.pearltrees.com/nicolasbaudet/massacre-octobre-denoncer/id12897630" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: white;">ressources sur le 17 octobre 1961 rassemblées ici</span></a></span>. <br /></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-78783929445634428122024-02-27T10:08:00.008+01:002024-03-18T17:43:52.523+01:00"Baraye" : un hymne pour la liberté et contre l'Iran corrompu des mollahs.<p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">L’instauration de la République islamique d'Iran en 1979 renverse le régime monarchique du shah et impose un régime théocratique et obscurantiste. Très vite, l'ayatollah Khomeini, chef suprême de l’État, élimine toute opposition. Le Conseil des gardiens de la constitution, l'institution clef du régime, juge tout à l'aune de la conformité avec l'islam, tandis que le président élu, qu'il soit un modéré ou un conservateur, ne fait office que d'exécutant. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Les mollahs exigent le voilement des femmes, en dépit de manifestations de protestation. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Dès lors, le port obligatoire du voile constitue un des piliers fondamentaux du régime. Une loi de 1983 formalise cette obligation. Les <i>bassidjis </i>(brigades des mœurs en 2005) et les gardiens de la révolution se chargent de traquer les femmes "mal voilées". <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Plusieurs mouvements de protestations tentent d'infléchir le cours des événements. En vain. La révolte estudiantine de l'été 1999 est écrasée dans le sang. En 2009, les classes moyennes lancent la "révolution verte", menant la fronde contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, réclamant l'instauration de la démocratie. Les acteurs de ce mouvement urbain ne revendiquent pas la chute du régime, mais des réformes d'ampleur. En vain. À l'hiver 2017-2018, les classes populaires crient leur désespoir dans la rue. Le président Rohani, prétendument modéré, réprime pourtant durement les manifestations de protestation. </span></span></p><div style="left: -99999px; position: absolute;">Mohammad Reza Shajarian - <i>Déposez Votre Arme</i><div style="left: -99999px; position: absolute;">Mohammad Reza Shajarian - <i>Déposez Votre Arme</i></div></div><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">L'élection d'Ébrahim Raïssi, en 2021, est marquée par un durcissement de la police des mœurs. C'est dans ce contexte explosif qu'éclate un soulèvement, le
16 septembre 2022. Ce jour-là, Mahsa Jina Amini, étudiante de 22 ans, meurt à l’issue de son
placement en garde à vue par la police des mœurs, au prétexte qu'une mèche de cheveux sortait de son voile. (<span style="color: red;">1</span>) La révolte </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">revêt une dimension
nationale. Au premier rang des protestataires se trouvent les femmes, les étudiants, les classes
populaires. Tous aspirent à chasser un régime honni, qui se lance dans une surenchère sécuritaire et sème la mort, alors même que les difficultés économiques s'accumulent</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">, en lien avec la baisse des revenus du pétrole. Tandis que l</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">es dépenses militaires ou celles liées au programme nucléaire explosent, les dépenses sociales chutent. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fe/Solidarity_with_the_people_of_Iran_(52394248943).jpg/1200px-Solidarity_with_the_people_of_Iran_(52394248943).jpg?20221003034823" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="533" data-original-width="800" height="267" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fe/Solidarity_with_the_people_of_Iran_(52394248943).jpg/1200px-Solidarity_with_the_people_of_Iran_(52394248943).jpg?20221003034823" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">Matt Hrkac from Geelong / Melbourne, Australia, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Les manifestants lancent le slogan "femmes, vie, liberté". Par son ampleur, le mouvement fait vaciller le régime, au sein duquel des dissensions apparaissent. Les critiques se font entendre chez les civils, mais aussi parmi les autorités religieuses. Elles portent sur le caractère dictatorial et corrompu du régime, mais aussi la violence de la répression et des arrestations de masse. Couvertes par Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution islamique, les exactions commises provoquent </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">plus de 500 assassinats</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Les
milices surveillent et traquent les femmes non voilées ou, d'après eux, mal voilées. (<span style="color: red;">2</span>) Les policiers filment les passantes et les
conductrices en infraction. Ces dernières reçoivent des amendes ou une
convocation au poste de police. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Etre
une femme en Iran, c'est l'obligation de porter le hijab quand on sort
de chez soi, ne pouvoir ni danser, ni chanter dans l'espace
public ou pratiquer un sport en extérieur. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">L'avortement reste interdit. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Quand les hommes ont la possibilité de contracter une sorte de mariage à l'essai ou d'avoir
plusieurs épouses, les adolescentes peuvent être mariées à partir de 13 ans. L'homme vaut le double de la femme, comme le prouvent
les témoignages en justice. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Cette législation rétrograde ne semble absolument pas ou plus en phase avec les transformations de pans entiers de la société iranienne. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">La modernisation est à
l'œuvre. Les
jeunes femmes, aujourd'hui instruites et alphabétisées, adoptent des comportements sociaux et démographiques en décalage complet avec ceux imposés par le régime. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Aujourd'hui, les Iraniennes se marient en moyenne
à l'âge de 26 ans; si le mariage de petites filles persiste au sein des franges les plus pauvres de la population, il semble en net recul. De même, le taux de polygamie n'est que de deux
pour cent. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Aussi, malgré la répression, la révolte continue de couver, sous-jacente. Désormais, il ne s'agit plus de réformer le régime, mais de le renverser et de séparer</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> la religion de l'Etat. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> La résistance prend des formes inédites. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Les
femmes refusent par exemple de porter le
voile, et, chose inédite, sont enfin soutenues par des hommes, conscients que </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">l'aspiration
à la démocratie implique la fin des discriminations sexistes, ainsi
qu'une véritable égalité pour les minorités religieuses et ethniques. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Les résistances gagnent également le monde culturel, et en particulier la musique, un art que, dès l'origine, le régime prend en mauvaise part. "<i>Nous devons éliminer la musique</i>", proclame Khomeyni, en 1979. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">L'instauration de la République islamique entraîne donc le déclin de la musique, traditionnelle ou pop. Cette dernière est alors suspectée de corrompre la jeunesse et de diffuser les influences dissolvantes du "Grand Satan" américain. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Au cours de la décennie 1970, la pop iranienne a connu un grand essor, avec l'émergence de chanteuses talentueuses, à l'image de Gougoush. Or, <span style="color: black;"><a href="https://www.liberation.fr/musique/2018/01/01/teheran-a-la-chasse-aux-chants-caches-du-shah_1619835/" rel="nofollow" target="_blank"><span>la chute du shah s'accompagne de l'interdiction des concerts et de la fermeture des salles de spectacle</span></a></span>. Les femmes ne peuvent désormais plus se produire seules sur scène. La musique ne se perpétue qu'à la condition d'emprunter les circuits clandestins (cassettes pirates). Pour poursuivre leurs activités, beaucoup d'artistes doivent s'exiler. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Au cours des années 1990, une timide ouverture desserre le carcan coercitif. La musique traditionnelle retrouve droit de citer, avant que </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">l'élection du président Khatami, en 1997, ne permette à </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">la pop de se faire entendre de nouveau. Les productions restent soumises à un contrôle préalable du ministère de la Culture et de l'Orientation, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">qui donne
le la, ou plutôt ne donne pas le la, à tous ceux dont les textes, le
tempo ne correspondent pas aux canons imposés par le rigorisme religieux ambiant.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Rock et rap, aux paroles "idécentes" et aux rythmes trépidants, sont donc bannis. Pourtant, en dépit de la censure et des interdits, une scène underground, dynamique et clandestine, apparaît à Téhéran. A l'abri des regards, les musiciens répètent dans les caves ou les logements privés. (<span style="color: red;">3</span>) Ces artistes dissidents cherchent à échapper aux forces de sécurité qui veillent, traquent et persécutent. Les progrès techniques </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">apparus au cours des deux dernières décennies offrent cependant de nouvelles perspectives aux musiciens libres, rendant aussi plus difficile leur censure</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. Le déploiement d'internet et le développement des smartphones permettent ainsi d'enregistrer des vidéos et de diffuser les chansons</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. Rockeurs et rappeurs deviennent les hérauts d'une jeunesse aspirant à vivre dans une société pluraliste, sécularisée, ouverte et tolérante. Les risques encourus restent grands pour les artistes qui vivent toujours en Iran, comme le prouvent les persécutions dont est actuellement victime le rappeur <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bo-du-monde/la-bo-du-monde-du-lundi-04-decembre-2023-2195160" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f6b26b;">Toomaj Salehi</span></a>.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><br /></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/z8xXiqyfBg0?si=ekbgGmPRlmBWY77I" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">La vague de protestation qui fit suite à la mort de Mahsa Jina Amini ne pouvait laisser indifférents les musiciens, eux-mêmes durement traités par le pouvoir. Une semaine après le décès de la jeune kurde, une chanson vient percuter le mur du silence imposé par les gardiens de la révolution. Le morceau a pour titre <span style="background-color: #fcff01;"><i>Baraye </i></span>, un terme persan que l'on peut traduire par "pour" ou "à cause de". Or, en quelques heures à peine, il s'impose comme l'hymne du soulèvement. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Shervin
Hajipour, un jeune homme de 25 ans originaire de Babolsar au nord du
pays, l'a enregistré dans sa chambre, avant d'en diffuser la vidéo sur
les réseaux sociaux. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Vainqueur d'un télécrochet quelques mois plus tôt, le chanteur jouit déjà d'une grande popularité.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">La force de son morceau réside dans sa construction malicieuse, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">prenant la forme d'un collage de 31 tweets comprenant le hashtag
mashaamini. De la sorte, Hajipour devient l'interprète d'internautes excédés par l'absence de libertés,
usés par les violences d'un régime obscurantiste et répressif. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le titre n'est pas un réquisitoire, mais un plaidoyer. Plutôt que de fustiger la cruauté du pouvoir, les paroles témoignent des aspirations de manifestants, qui rêvent de danser dans la rue, de mener une vie normale, décente, libre. Ce faisant, la chanson dresse un portrait en négatif de la République islamique d'Iran et contribue à donner un écho aux revendications de
la jeunesse iranienne. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le morceau touche au cœur, car il résume en peu de mots les aspirations profondes et les revendications du peuple. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">"<i><span style="background-color: #cccccc;">Pour
la liberté de danser dans la rue / Pour la peur au moment de
s'embrasser / Pour nos pères et nos soeurs disparues / Pour changer les
mentalités arriérées / Pour l'humiliation ne ne plus pouvoir nourrir sa
famille / pour le désir d'une vie ordinaire</span></i>"</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">"<i><span style="background-color: #cccccc;">Pour
tout les antidépresseurs qu'on consomme / Homme, patrie, prospérité /
Pour celles qui auraient préféré être un homme / Femme, vie, liberté /
Pour la liberté (3X)</span></i>"</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">"<i>Le cahier de doléances qu'est cette chanson énumère l'injustice économique, la ségrégation des femmes et des minorités («</i><span style="background-color: #cccccc;">Pour les enfants-ouvriers afghans</span><i>»), la corruption, l'intoxication idéologique («</i><span style="background-color: #cccccc;">Pour ce paradis obligatoire</span><i>»), le manque de libertés. L'écocide est également évoqué dans plusieurs vers, qui parlent de la disparition de la faune sauvage (...) ou des arbres fanés (...) dans un Téhéran devenu irrespirable sous l'effet de la pollution de l'air.</i>" (source I p 65)<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le morceau est
diffusé en boucle dans les maisons et les voitures,
accompagnant les manifestations comme les gestes de désobéissance…</span><span style="font-size: medium;"> P</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">orte-voix de la révolution en cours</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">, Le chanteur fait sien le slogan des Iraniennes : "<i><span style="background-color: #f9cb9c;">Femme, vie, liberté</span></i>". Pour avoir écrit ce titre, Hajipour est arrêté par les Gardiens de la révolution et retenu jusqu'au début octobre 2022 par la police, qui l'oblige à effacer la chanson de ses réseaux sociaux. (<span style="color: red;">4</span>) Loin de l'objectif recherché, la censure contribue, au contraire, à populariser une chanson, qui échappe désormais totalement à son auteur. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">En 48 heures, la vidéo du morceau atteint les 40 millions de vues. Bien que supprimée </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">de la page Instagram de Shervin Hajipour, <i>Baraye </i>devient virale, gagnant une notoriété internationale, car reprise par des Iraniens de la diaspora ou des artistes de renommée mondiale, à l'instar de <a href="https://youtu.be/aJb3uc1D1D8?si=MyMa6_xRpzcWyzXP" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Coldplay</span></a>.<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><blockquote class="twitter-tweet" data-media-max-width="560"><p dir="ltr" lang="fr"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Absolument magnifique !!! <br />Regardez cette vidéo jusqu’au bout. Une artiste iranienne a dessiné des images sublimes sur les paroles de la fameuse chanson « Pour ».<br />Cette révolution iranienne nous révèle tous les jours des talents extraordinaires ! <a href="https://twitter.com/hashtag/Iran?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#Iran</a> <a href="https://t.co/kaOAqH7DRd">pic.twitter.com/kaOAqH7DRd</a></span></span></p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">— Farid Vahid (@FaridVahiid) <a href="https://twitter.com/FaridVahiid/status/1586976471024812033?ref_src=twsrc%5Etfw">October 31, 2022</a></span></span></blockquote><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script> Début mars 2024, les autorités iranniennes condamnent Sharvin Hajipour à 3 ans et huit mois de prison pour "<i>activités de propagande contre la République islamique</i>" et d'"<i>incitation à l'émeute</i>".<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Conclusion : </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Un
an et demi après le mouvement né de la mort de Mahsa Amini, les
gardiens de la révolution ne parviennent toujours pas à museler la
contestation qui prend de plus en plus la forme d'une désobéissance
civile. En dépit des risques encourus, les protestations perdurent et
prennent une forme moins frontale, mais toujours aussi créative. Combien
de temps ce régime antidémocratique, corrompu et impopulaire
pourra-t-il se maintenir ? Difficile de le dire; toujours est-il que les chanteurs auront pris leur part dans la dénonciation d'un système vermoulu et rejeté par
l'écrasante majorité de la population iranienne. </span></span></p><p></p><span style="font-family: georgia;"></span><p></p><p><b><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Notes:</span></span></b></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">1</span>. La jeune femme, originaire de la ville de Saqez dans le Kurdistan iranien, était en visite à Téhéran lors de son arrestation. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">2</span>. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Toutefois, la police des moeurs, qui violentait littéralement les femmes, semblent avoir disparu. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">3</span>. En
2009, le film "Les Chats persans" du réalisateur Bahman Ghobadi retrace
le parcours chaotique de jeunes Iraniens qui cherchent à créer leur
groupe de rock. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">4</span>. Hajipour doit publier une vidéo sur son compte Instagram, dans laquelle il s'excuse pour son irresponsabilité en précisant qu'il n'a aucune intention politique. "<i>Cette technique intrusive nouvelle, l'autoconfession forcée publiée sur les coptes des réseaux sociaux des personnes arrêtées, sera beaucoup utilisée désormais par les forces de répression. Elle charge les opposants de la production et la diffusion de «l'aveu», les transformant temporairement en bourreaux d'eux-mêmes.</i>" (source I p 64)<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> <b>Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>A.</b> "<a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/manifestations/en-images-en-iran-et-dans-le-monde-un-mois-de-contestation-apres-la-mort-de-mahsa-amini_5424766.html#xtor=RSS-3-[lestitres]" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">En Iran et dans le monde</span></a>, un mois de contestation après la mort de Mahsa Amini." [France Info] </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>B.</b> "Iran: <a href="https://www.youtube.com/watch?v=_hZ9jxVBADI" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">combien de révolutions?</span></a>" [Le Dessous des Cartes sur Arte]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>C.</b> «"Baraye", <a href="https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/10/15/baraye-l-hymne-du-soulevement-iranien_6145911_4500055.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">l'hymne du soulèvement iranien</span></a>.» [Le Monde]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>D.</b> "Spéciale Iran : <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-le-samedi/speciale-iran-les-artistes-au-coeur-de-la-revolution-2498672" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #d5a6bd;">les artistes au cœur de la révolution</span></a>", France Culture va plus loin le samedi. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>E.</b> "Iran : <a href="https://www.arte.tv/fr/videos/112333-027-A/iran-une-contestation-etouffee-azadeh-kian/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">une contestation étouffée.</span></a>" Entretien avec Azadek Kian. Une leçon de géopolitique du Dessous des cartes.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>F.</b> Anaïs Fléchet : "La musique, dans les caves et sur les toits", in L'histoire n° 506, avril 2023.<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>G.</b> Articles du <span style="background-color: white; color: #b4a7d6;"><a href="https://www.courrierinternational.com/article/musique-baraye-l-hymne-du-soulevement-en-iran-qui-resonne-a-travers-le-monde" rel="nofollow" target="_blank">Courrier international</a></span>, <a href="https://www.auxsons.com/focus/femmes-vie-liberte-une-histoire-des-chants-contestataires-iraniens/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f1c232;">#AuxSons</span></a>, <a href="https://themarkaz.org/fr/revolutionary-hit-parade-121-protest-songs-from-iran/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #ea9999;">The Markaz Review</span></a>.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>H.</b> "Le <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bo-du-monde/la-bo-du-monde-du-lundi-04-decembre-2023-2195160" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">rappeur Toomaj Salehi</span></a>, voix de la révolte contre les Mollahs", la BO du monde du lundi 4 décembre 2023.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>I.</b> Chowra Makaremi : "<i>Femme ! Vie ! Liberté!</i>", La Découverte, 2023.<br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-2951303668573114432024-02-23T09:43:00.001+01:002024-02-23T09:43:21.894+01:00"L'estaca" de Lluis Llach: un classique de la contestation<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Au cours de ses trente-six années d'existence, le régime franquiste réprime toute revendication identitaire autre que castillane. La Catalogne perd son autonomie politique, tandis que sa langue et sa culture ne se maintiennent que dans la clandestinité. Au cours des années 1960-1970, face à la dictature déclinante, un mouvement musical se structure. </span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">a <i>Nova Cançó</i> </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(Nouvelle Chanson Catalane) naît de la volonté de jeunes intellectuels de se doter d'un moyen de communication vraiment populaire. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1959, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Lluis Serrahima publie, dans la revue </span></span><i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Germinàbit</span></span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> (<span style="color: red;">1</span>),<i> </i>le manifeste fondateur du mouvement. Sous le titre </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">« <i>Ens calen cançons d’ara</i> » (« Il nous faut des chansons de maintenant »), l'auteur-compositeur-interprète </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">incite les jeunes musiciens catalans à composer dans leur langue, mais aussi à créer <i>« <span style="background-color: #eeeeee;">des chansons (...) qui soient à nous et faites maintenant </span></i>». « <i><span style="background-color: #eeeeee;">Regardons la France, que s'y passe-t-il ? De n'importe quel sujet, de n'importe quel événement, important ou non, peu importe, surgit une chanson, et quelles chansons. </span></i>» Georges Brassens, "<i>troubadour de notre temps</i>" comme le présente l'écrivain J.M. Espinàs lors d'une conférence, sert alors de modèle. <br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La <i>Nova Cançó</i> est portée sur les fonts baptismaux en 1961, avec la constitution du groupe <i>Els Setze Jutges</i>. La formation, qui réunit dans un premier temps Miquel Porter, Remei Margarit et Josep Maria Espinàs, entend porter un regard critique sur la société. L</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">a chanson est envisagée comme un outil d’expression de l’identité</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. Son nom, les seize juges, signifie que le groupe est ouvert et disposé à accueillir 13 nouveaux membres, mais aussi que ces derniers aspirent à juger la société de leur temps. Le succès n'est pas au rendez-vous au-delà d'un public lettré. D'aucuns jugeant la nouvelle chanson trop intellectuelle et dénuée de spontanéité. La même année, le Valencien Ramon Pelegro Sanchis - Raimon - remporte un grand succès avec la chanson "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/xMRMP-QJCbs?si=6h_YEebKXdJnMuRV" rel="nofollow" target="_blank">Al Vent</a></i></span>". Son premier album, publié en 1963 par la maison de disque Edigsa, s'écoule à 40 000 exemplaires. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Avec <i><a href="https://youtu.be/6kBRjoH3IEQ?si=r3kp5J6S_qtdLMZ_" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #b6d7a8;">Diguem no</span></a></i> (<i>[Nous] Disons non</i>), le chanteur en appelle au renversement de la dictature. La popularité de Raimon contribue au succès de la <i>Nova Cançó</i>.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/59/Raimon_(Alginet%2C_1973).jpg/909px-Raimon_(Alginet%2C_1973).jpg?20161105104652" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="792" data-original-width="800" height="396" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/59/Raimon_(Alginet%2C_1973).jpg/909px-Raimon_(Alginet%2C_1973).jpg?20161105104652" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i style="font-family: georgia;">Raimon en 1973. Ismael Latorre Mendoza, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"> </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i>Els Setze Jutges</i> accueille de nouveaux membres tels que Joan Manuel Serrat, Maria del Mar Bonet, Ramon Muntaner, Rafael Subirach, Ovidi Montllor ou Lluis Llach. Pourtant, alors même qu'il se trouve au sommet de sa popularité, le collectif opte pour la dissolution. Des dissensions sont apparues entre ceux qui optent pour une mise en valeur de textes littéraires et les tenants d'une chanson plus engagée politiquement. Quoi qu'il en soit, le succès de la <i>Nova Cançó</i> convainc le pouvoir de surveiller de près les artistes. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1968, Lluis Llach écrit <i style="background-color: #ffa400;">L’estaca</i>, qui s'impose rapidement comme un hymne de combat contre la répression franquiste. Le musicien compose une petite valse lors d'une soirée entre amis qui se mettent à fredonner en chœur </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> "<i>tomba tomba tomba</i>". Autour de cette répétition saugrenue, l'auteur imagine le dialogue entre le narrateur et Siset, un vieil homme. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le premier demande au second : "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Siset, ne
vois-tu pas le pieu / auquel nous sommes tous attachés ? / Si nous ne
pouvons pas nous en défaire / nous ne pourrons jamais nous libérer...</span></i>" (<span style="color: red;">2a</span>)</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> L'ancien répond (dans ce qui constitue le refrain du morceau) : "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>Si nous tirons tous, il tombera / Et il ne peut plus tenir très longtemps / </i></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #eeeeee;"><i>Sûr qu'il tombera, tombera, tombera, / Bien vermoulu comme il doit être déjà.</i></span>" (<span style="color: red;">2b</span>) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La métaphore est claire. Le pieu représente l’Espagne franquiste, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">que seule l'union populaire et l'action coordonnée des uns et des autres, pourront faire tomber</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. La tâche à relever semble insurmontable, aussi, quand la lassitude point, il faut un chant de ralliement : celui que le vieux Siset </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">a transmis à son cadet et qui constitue le refrain de la chanson. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans la dernière strophe, le narrateur, maintenant que Siset n'est plus, devient responsable de la transmission des idées de liberté et de lutte auprès des nouvelles générations : "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Et quand passent d'autres valets / je lève la tête pour chanter, le dernier chant de Siset / le dernier qu'il m'ait appris</span></i>". (<span style="color: red;">2c</span>) Le personnage de Siset devient une figure mythique au sein de la mémoire collective catalane, celle de l'ancêtre plein de sagesse, soucieux de transmettre l'idée de lutte. (<span style="color: red;">3</span>)</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La censure s'abat contre ce morceau au contenu hautement subversif. Mais, "<i>la censure au début ne l'avait pas comprise, elle fut donc connue du public avant d'être interdite.</i>" (source F p61) Le chant a eu le temps de se </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">frayer un chemin, jusqu'à devenir l'emblème de la Catalogne</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, car il transmet l'espérance de la lutte contre la dictature. Une fois la démocratie revenue, il devient un hymne de reconnaissance identitaire. <i>L'estaca</i> est entonnée à gorges déployées dans le cadre des revendications culturelles catalanes ou dans les manifestations en faveur de l'indépendance. Cela dit, le chant connaît aussi une très grande popularité hors de Catalogne.</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> Traduit en des dizaines de langues, il sert à la revendication en faveur de la liberté et contre l’oppression. En 1979, en Pologne, les syndicalistes de Solidarnosc, en lutte contre le gouvernement communiste inféodé à Moscou, s'approprie le morceau. Traduit et adapté par Jacek Kaczmarski, "le pieu" devient <i style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/bq-nX4gTF-E?si=VvoJiWjIr-N60DsN" rel="nofollow" target="_blank">Mury </a></i>("les murs"). En Tunisie, en 2011, dans le cadre de la révolution de jasmin, le duo Yasser Jeradi et Lakadjina interprète <i style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/lr1dy57ve1k?si=5ZDOoFABHP1UDq_N" rel="nofollow" target="_blank">Dima Dima</a></i> En Biélorussie, lors de réélection de Loukachenko en août 2020, des milliers de manifestants descendent dans la rue pour dénoncer le trucage des élections présidentielles. Une répression implacable s'abat sur les protestataires, dont le chant de ralliement n'est autre que "L'estaca". </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Le chant retentit encore dans les travées du stade Aimé-Giral, lors des rencontres de <span style="background-color: #d5a6bd;"><a href="https://youtu.be/Mmwk7aiWF2g?si=b9GGYs_Pz6-O65Xa" rel="nofollow" target="_blank">l'USAP</a></span>, le club de rugby de Perpignan. </span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/0wOXi3EqyJQ?si=2zpLW8M44o2ZsH22" title="YouTube video player" width="560"></iframe></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> La <i>Nova Cançó</i> gagne vite ses galons de <i>cançó de protesta</i>, tant les artistes du mouvement abordent, dans leurs compositions, les problèmes politiques et sociaux de la région. Le succès grandissant du genre s'accompagne d'une censure croissante. Privés de diffusion dans les médias aux ordres (radio, presse, télévision), les chanteurs se voient également priver de scène ou d'enregistrement. (<span style="color: red;">4</span>) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Refusant de chanter en castillan, ils font du catalan le véhicule des revendications. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le
simple fait de chanter dans cette langue constitue aux yeux du pouvoir une
provocation, comme le prouve l'interdiction faite à Joan Manuel Serrat
lors de l’Eurovision 1968. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Aussi, pour obtenir le droit d'enregistrer, il vaut mieux utiliser un langage sibyllin ou métaphorique; langage dans lequel Lluis Llach excelle. <br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">«C'était un jeu
très créatif. Pas mal de mots étaient interdits, comme "peur", "peuple"
ou "liberté". Il fallait ruser. Par exemple, je disais "révulsion" pour
signifier "révolution"</span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">», se souvient-il. Prenons des exemples.</span><i> </i><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">« <a href="https://youtu.be/3BGgNE0hc8Q?si=m4PUVvJYwEwc_S6q" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #b4a7d6;">La Gallineta </span></a>» narre le quotidien d'une poulette, qui refuser de pondre des œufs pour l'exploitant exploiteur. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">"</span></span><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;">En
échange d’un peu de blé, / vous m’empêchez de m’envoler / mais je jure
que c’est fini, / j’ai devant moi toute une vie. / Je n’ai plus peur du
lendemain, / quand ce bourreau sera crevé, / je pourrai sans difficulté /
m’arranger avec mes voisins.</span></i><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">" </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">(<span style="color: red;">5</span>) Dans le refrain, pour esquiver la censure, Llach lui fait chanter «<span style="background-color: #eeeeee;"><i> vive la révulsion</i></span> », en lieu et place de « vive la révolution ».</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Pour berner Madame Anastasie et éviter la mise à l'index, il suffit parfois simplement de traduire un titre en latin</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">«<i>Les textes de nos chansons étaient en catalan, nous devions pour la
censure les traduire en castillan. Les premières années, nous y
parvenions sans trop de difficultés : on recherchait les mille façons de
chanter "</i>l'impuissance devant la peur<i>". Une de mes chansons devait
porter ce titre, mais il s'avérait impossible que le mot "peur" y
figure... Un prêtre nous a donné l'idée de le dire en latin, et c'est
devenu </i><a href="https://youtu.be/CfsAvUHWf94?si=kNb4gPrfZNN5WdUd" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;">debilitas forminidis</span></a><i> ! </i>»</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(<span style="color: red;">6</span>)<br /></span></span></p></div><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1970, lors d'un concert à La Havane, Llach lance: "<i>Je suis Catalan. C'est en Espagne, dans le dernier bastion du fascisme en Europe.</i>"
L'ambassadeur d'Espagne voit rouge. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">La situation devient intenable. En mars 1971, le chanteur doit quitter précipitamment
l’Espagne où il est devenu un chanteur subversif et dangereux pour le
pouvoir. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Il se réfugie à Paris et tente de gagner sa vie dans des salles
de la capitale. Il se produit ainsi à 7 reprises à l'Olympia entre 1970 et
1974. Comme souvent, la répression aboutit à l'effet inverse de celui escompté par ceux qui l'appliquent : un regain de popularité pour les artistes bannis et les œuvres prohibées. Dictature enterrée, transition démocratique achevée, Luis Llach jouit d'une popularité exceptionnelle. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1985, au Camp Nou, le stade du FC Barcelone, il est capable de rassembler</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> 120 000 personnes</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. (<span style="color: red;">7</span>)<br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1979, dans un livre d'entretiens intitulé "<i>Catalogne vivre</i>", Llach revenait ainsi sur le rôle crucial joué par la Nouvelle Chanson Catalane au temps de la dictature : "<i>Après la mort de Franco, la Nova Cançó est restée un instrument d'identification essentiel de la communauté. Nous étions le seul moyen de communication direct, populaire, et capable de rassembler l'énorme masse de ceux qu'anime un sentiment national comme de ceux qui se reconnaissent dans la gauche. A l'époque, aucun parti politique ne pouvait le faire : on leur déniait encore toute existence. D'où l'importance peu commune qu'a revêtue alors la Nova Cançó. A mon avis, une expérience unique. En raison aussi d'un contexte exceptionnel - heureusement le franquisme est chose rare.</i>"</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1c/Via_Catalana_unint-se_al_PV.jpg/1200px-Via_Catalana_unint-se_al_PV.jpg?20131025163248" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="800" height="300" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/1c/Via_Catalana_unint-se_al_PV.jpg/1200px-Via_Catalana_unint-se_al_PV.jpg?20131025163248" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"><i>Lluis Llach (bonnet sur la tête) en 2013 lors de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_catalane" rel="nofollow" target="_blank">la Voie Catalane</a>. Coentor, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons</i></span></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span><p></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>Notes :</b></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">1</span>. Il s'agit de la revue dirigée par les moines de l'abbaye de Montserrat. Grâce à ses privilèges ecclésiastiques, elle parvient à publier des textes qui seraient censurés par le régime dans un autre cadre, car jugés subversifs.</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">2a</span>.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> "<i><span style="background-color: #eeeeee;">No veus l'estaca / on estem tots lligats? / Si no podem desfer-la / mai no podrem caminar</span></i>". <span style="color: red;">2b</span>. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Si estirem tots, ella caurà, / Si jo estiro per aquí / I tu l'estires fort per allà, / Segur que tomba, tomba, tomba, / I ens podrem alliberar</span></i>" <span style="color: red;">2c</span>. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">I mentre passen els nous vailets, / estiro el coll per cantar, / el darrer cant d'en Siset / el darrer que em va ensenyar</span></i>"<br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">3</span>. Par-delà la légende, le personnage a bel et bien existé: un vieux barbier qui partageait des parties de pêche à la ligne avec le jeune Lluis Llach, tout en lui prodiguant des "leçons de vie".</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">4</span>. Une loi interdisait même aux chanteurs de parler entre les morceaux lors de leurs prestations scéniques. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">5</span>.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> "<i>Dans un autre passage de </i>la Gallineta<i>, j'évoquais le «bourreau» (</i>botxi <i>en catalan et </i>verdugo <i>en
castillan) : à l'époque, c'était prendre le plus court chemin pour la
prison ! On lui a substitué dans la traduction castillane le mot </i>vécino<i> (voisin : le texte castillan proclamait donc </i>je ne me préoccupe de mon destin qu'une fois libéré du voisin !<i>" </i>(source F p 62)</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">6</span>. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La liste des grandes chansons de Llach est longue. Citons, parmi beaucoup d'autres "<a href="https://youtu.be/CmJDbVUWJW0?si=MBbTExy2MKkORPUI" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b4a7d6;">Madame</span></a>"
(1972), un titre qui se moque des touristes venant faire bronzette sur la Costa
Brava, sans se soucier de la perpétuation de la dictature. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Citons encore </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><a href="https://youtu.be/Nrl4z0xVw0c?si=6ZQPmIf2n5V6Kv9Z" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #ffa400;">Campanades a morts</span></a></i> ("le glas")</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, vibrant requiem adressé aux victimes de la répression policière qui provoque la mort de 5 ouvriers grévistes à Vitoria, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">le 3 mars 1976, en pleine transition démocratique</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">7</span>. Depuis 2008, Llach a cessé de chanter, afin de quitter son public "<i>dans la plénitude de la forme physique</i>".
Il se consacre à l'écriture, avant de se lancer en politique. En 2015,
il est élu au Parlement de Catalogne et poursuit sa lutte en faveur de la cause indépendantiste.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>Sources : </b></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>A.</b> Sandrine Frayssinhes Ribes : "<i>De la </i>Nova Canço<i> catalane à la </i>Nova Nova Canço<i> : la chanson engagée en héritage en Catalogne</i>", in Chanter la lutte, Atelier de création libertaire, 2016 </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>B.</b> Mathias Ledroit. "De la <i>Nova Cançó</i> à la <i>Novíssima Cançó</i> 1." 2018. hal-01693759<br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>C.</b> "Le témoin du vendredi : Lluis Llach, voix de la Catalogne", dans <i><a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-marche-de-l-histoire/le-temoin-du-vendredi-lluis-llach-voix-de-la-catalogne-1596364" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">La Marche de L'histoire</span></a></i> sur France Inter. </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>D.</b> Yann Bertrand "De Franco à Loukatchenko, comment une chanson catalane des années 60 est devenue <a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/espagne/referendum-en-catalogne/de-franco-a-loukachenko-comment-une-chanson-catalane-des-annees-60-est-devenue-un-classique-de-la-contestation_4084755.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f1c232;">un classique de la contestation</span></a>"sur France Info</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>E.</b> Cyril Sauvageot : "En Biélorussie, <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/en-bielorussie-les-anti-loukachenko-vibrent-au-son-d-un-chant-anti-franquiste-1909360" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">les anti-Loukatchenko vibrent au son d'un chant anti-franquiste</span></a>", dans la série Protest songs sur France Inter.</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>F.</b> Lluis Llach : "<a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34000276.texteImage" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Catalogne vivre</span></a>", J.C. Lattès , 1979.</span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-54384427499964071172024-02-16T22:42:00.015+01:002024-02-18T12:37:50.031+01:00<p> <b style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Beds are burning (1987)</b></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"> </p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Out where the river broke<br /> The bloodwood and the desert oak<br /> Holden wrecks and boiling diesels<br /> Steam in forty five degrees<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">The time has come<br /> To say fair's fair<br /> To pay the rent<br /> To pay our share<br /> The time has come<br /> A fact's a fact<br /> It belongs to them<br /> Let's give it back<br /> <br /> How can we dance when our earth is turning<br /> How do we sleep while our beds are burning<br /> How can we dance when our e</span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">arth is turning<br /> How do we sleep while our beds are burning<br /> <br /> The time has come<br /> To say fair's fair<br /> To pay the rent, now<br /> To pay our share<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><br /> </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Four wheels scare the cockatoos<br /> From Kintore East to Yuendemu<br /> The western desert lives and breathes<br /> In forty five degrees<br /> <br /> The time has come<br /> To say fair's fair<br /> To pay the rent<br /> To pay our share<br /> The time has come<br /> A fact's a fact<br /> It belongs to them<br /> Let's give</span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;"> it back<br /> <br /> How can we dance when our earth is turning<br /> How do we sleep while our beds are burning<br /> How can we dance when our earth is turning<br /> </span></p><p style="background-color: white; border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: center;"><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">How do we sleep while our beds are burning<br /> <br /> The time has come<br /> To say fair's fair<br /> To pay the rent, now<br /> To pay our share<br /> The time has come<br /> A fact's a fact<br /> It belongs to them<br /> we'r gonna give it back<br /> <br /> How can we dance when our earth is turning<br /> How do we sleep </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">while our beds are burning<br /> <br /> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqgk_M1BqlusqQRiqZqsW6MajihJuA8BbEGGuWlVYfePTdicGK66IHdPKPiLN3ClsbWKl9VWYRmp7jOT9qWX7eaZtIqCfHoRgx88h-9_ruHfOX0URPDzi49YegoBVOGyUWCYONjj64wmX1Dcggm4b4p0ujH6uUa4pxRAZQvvGiy2dM2LQR5aQn2BPxO-DG/s640/Midnight.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="640" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqgk_M1BqlusqQRiqZqsW6MajihJuA8BbEGGuWlVYfePTdicGK66IHdPKPiLN3ClsbWKl9VWYRmp7jOT9qWX7eaZtIqCfHoRgx88h-9_ruHfOX0URPDzi49YegoBVOGyUWCYONjj64wmX1Dcggm4b4p0ujH6uUa4pxRAZQvvGiy2dM2LQR5aQn2BPxO-DG/s320/Midnight.jpg" width="320" /></a></div><br /><p></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-left: 6.000000000000001pt; margin-right: 6.000000000000001pt; margin-top: 0pt; margin: 0pt 6pt 10pt; mso-border-between: none; text-align: center;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><br /> </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Dehors où le fleuve a cassé<br /> Le sang du bois et le chêne de désert<br /> Les épaves de Holden et<br /> La Vapeur de gazoles bouillante dans quarante-cinq degrés<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><br /> </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Le temps est venu<br /> De dire qu'il faut être juste<br /> Pour payer le loyer<br /> Pour payer notre part<br /> le temps est venu<br /> un fait un fait<br /> Cela leur appartient<br /> Aller, rendons le<br /> <br /> Comment pouvons nous danser quand notre terre tourne<br /> Comment dormons nous pendant que nos li</span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">ts brûlent Comment pouvons nous danser quand notre terre tourne Comment dormons nous pendant que nos lits brûlent<br /> <br /> Le temps est venu<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">De dire qu'il faut être juste<br /> Pour payer le loyer<br /> Pour payer notre part<br /> le temps est venu<br /> un fait un fait<br /> Cela leur appartient<br /> Aller, rendons le<br /> <br /> Quatre roues effraient les cacatoès de l'Est Kintore à Yuendemu que le désert occidental vit et respire à quar</span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">ante-cinq degrés<br /> <br /> Le temps est venu<br /> De dire qu'il faut être juste<br /> Pour payer le loyer<br /> Pour payer notre part<br /> le temps est venu<br /> un fait un fait<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Cela leur appartient<br /> Aller, rendons le<br /> <br /> Comment pouvons nous danser quand notre terre tourne<br /> Comment dormons nous pendant que nos lits brûlent Comment pouvons nous danser quand notre terre tourne Comment dormons nous pendant que nos lits brûlent<br /> <br /> Le temps </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">est venu<br /> De dire qu'il faut être juste<br /> Pour payer le loyer<br /> Pour payer notre part<br /> le temps est venu<br /> un fait un fait<br /> Cela leur appartient<br /> Aller, rendons le<br /> </span></p><p style="background-color: white; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: center;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><br /> </span><span style="color: #020202; font-family: 'Lato'; font-size: 12pt; mso-style-textfill-fill-color: #020202;">Comment pouvons nous danser quand notre terre tourne<br /> Comment dormons nous pendant que nos lits brûlent</span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"> </p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;">Le clip de </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;"><i>Beds are burning</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;"> débute par une éolienne qui hulule difficilement, c’est étrangement le même « chant « suspendu qu’on peut retrouver dans la scène d’ouverture du film mythique de Sergio Leone, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;"><i>Il était une fois dans l’Ouest</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;">. Mais là s’arrête la comparaison, le propos de la chanson fait oublier un temps la référence à l’Ouest américain puisque nous sommes en Australi</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;">e. Une autre histoire de colonisation blanche, de spoliation de terres et donc d’une cohabitation fragile et difficile entre population dite « native » et des Européens qui ont été des prédateurs, colonisateurs. Aujourd’hui, ils doivent assumer cet héritage encombrant.</span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; text-align: justify; text-indent: 47.2px;"><br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/ejorQVy3m8E" width="320" youtube-src-id="ejorQVy3m8E"></iframe></div><br /><p></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"><br /></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none;"> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/QML28YQBvyc" width="320" youtube-src-id="QML28YQBvyc"></iframe></div><br /><p></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Le groupe </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Midnight Oil</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> a eu son heure de gloire dans la décennie 1980 alors que la musique australienne avait pointé son nez sur la scène internationale avec auparavant </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>AC/DC</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> ou encore </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>INXS</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> mais </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Midnight Oil </i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">assume sans doute davantage son identité </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>aussie</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">. </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Le nom du groupe viendrait d’une expression idiomatique </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Burning the midnight oil</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> « brûler l’huile de minuit » pour signifier celui qui travaille tard dans la nuit mais ce nom fait aussi référence à un titre de Jimi Hendrix, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Burning of the Midnight Lamp</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">. Fondé en 1972, le groupe s’est un temps, fait appeler </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>The Farm.</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> Le trio de musiciens originaire de Sydney se spécialise dans les re</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">prises de grands groupes comme Led Zeppelin. En 1975, l’emblématique, Peter Garrett rejoint le groupe pour donner de sa voix au timbre si particulier. Le quatuor adopte en 1977, le nom actuel du groupe : treize albums studio vont ponctuer sa longue carrière. Entre le premier album intitulé </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Midnight Oil</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> (1978) et le dernier </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Resist </i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">(2022), la formation a </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">connu des changements, des évolutions, néanmoins les membres historiques n’ont pas changé, Jim Moginie (guitare), Martin Rotsey (guitare) et Rob Hirst (batterie) mais c’est le chanteur et leader, Peter Garrett qui par ses engagements militants a imprimé une identité forte au groupe. </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Si les quatre premiers albums séduisent surtout les Australiens de la côte Est, le 5ème album intitulé </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>10,9,8,7,6,5,4,3,2,1</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> (1982) est produit à Londres et s’inscrit dans un contexte particulier, d’un retour de la guerre froide. Il exprime ainsi un antimilitarisme déterminé et une critique claire contre le réarmement nucléaire de cette période.L’album suivant, <i>R</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>ed Sails in the Sunset</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> produit en 1984 affiche sur sa pochette une représentation de Sydney dévastée par une explosion nucléaire. L’engagement antimilitariste se poursuit clairement au moment où la guerre froide connaît ses dernières tensions. </span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkJ0dmGsxSE9cAdrYbQrbBX2PD5U_rpA2XcnPrp9CPXCp7hBaH7FBUaCGcIQvXDjd0Ih9-vUyTNlW7W6jx7nuMn86NSUEN9RNM0maXkAYfKa_E8XLbfkhFwr5GwnMtcPAFRl0ejtfW_PYEjEPSHFEab4ArCphxsn_2maPnb9x4HkPZjeZavvtKFAuZUBHK/s300/MidnightOil_RedSails.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkJ0dmGsxSE9cAdrYbQrbBX2PD5U_rpA2XcnPrp9CPXCp7hBaH7FBUaCGcIQvXDjd0Ih9-vUyTNlW7W6jx7nuMn86NSUEN9RNM0maXkAYfKa_E8XLbfkhFwr5GwnMtcPAFRl0ejtfW_PYEjEPSHFEab4ArCphxsn_2maPnb9x4HkPZjeZavvtKFAuZUBHK/s1600/MidnightOil_RedSails.jpg" width="300" /></a></div><p></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: Arial;"><i><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: xx-small;"> Red Sails in the Sunset</span></i></span><span style="font-family: Arial;"><span style="font-size: xx-small;">, 1984</span></span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Après 1986, l’engagement du groupe prend d’autres formes. En effet, il va donner une série de concerts dans le bush en compagnie du groupe aborigène </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>The Warumpi Band</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">. Cette rencontre les inspire pour composer </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>The Dead Heart</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> qui défend clairement la cause des Aborigènes. Cette chanson trouvera sa place dans la l’album de référence du groupe, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Diesel and Dust </i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">(1987) et connaîtra un succès presque aussi grand que </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Beds are Burning</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">. Le groupe acquiert une dimension internationale et les engagements antimilitaristes, pro-aborigènes se complètent dans une cause plus large, la défense de l’environnement. </span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Sortie en août 1987, la chanson </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Beds are burning</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> va c</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">onnaître un écho international par son double engagement : la défense des aborigènes en réclamant la restitution de leurs terres natales et la nécessité d’entamer une transition écologique en montrant l’impact des activités humaines sur l’environnement. </span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Le premier paragraphe de la chanson évoque ainsi </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">les premiers effets de l’activité humaine sur la nature australienne, la chaleur, les forêts et les fleuves en danger mais aussi les épaves des voitures de la marque australienne (Holden) qui polluent les paysages. Le refrain reprend l’idée de cette urgence, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Comment pouvons-nous danser...comment dormons-nous quand nos lits brûlent ? </i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> Dans cette 2ème moitié des années 1980, la cause environnementale commence à interpeller les artistes, Sting rencontre p</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">our la première fois en 1987, le chef Raoni Metuktire pour défendre la cause des indiens et de la forêt amazonienne. En cela, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Midnight Oil</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">, </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Sting</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> et quelques autres rocks stars ont œuvré assez tôt pour la prise de conscience de la question environnementale. </span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Les paragraphes qui suivent abordent l’autre thématique de la chanson, la spoliation des biens des aborigènes. Les paroles sont ici très explicites. Les terres leur appartiennent, il faut leur rendre et payer le loyer.</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> Outre les spoliations de leur terre, les aborigènes ont subi des politiques discriminatoires honteuses. Jusqu’en 1967 par exemple, ils étaient considérés comme faisant partie de la faune</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> et de la flore, un référendum, leur donne enfin la citoyenneté australienne de plein droit. Jusqu’en 1969, un programme social permettait d’éloigner les enfants métis de leur famille aborigène. Mais avec le début des années 70, la lutte pour les droits des aborigènes </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">s’intensifie encore</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">. En 1976, l’</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Aboriginal Land Rights Act</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> rétablit leur droit de propriété dans le Nord du pays, ce n’est bien sûr que le début. La chanson s’inscrit ainsi dans cette deuxième décennie de ce long comba</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">t afin de peser sur l’opinion publique des Australiens d’origine européenne. Les résultats, tout au moins juridiques semblent quelque peu avancer durant la décennie suivante : en effet, 1992, la Haute Cour Australienne (dans Mabo vs Queensland) rejette la fiction juridique de la </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>terra nullius</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> (concept juridique d’une « terre inhabitée » qui permet la colonisation et l’appropriation des terres par les colons). Cette décision laisse alors la voie à des procès, des indemnités négociées pour rétablir en partie les d</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">roits des aborigènes. La chanson </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Beds are burning </i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">a ainsi rempli son rôle, de chanson engagée accompagnant les victoires, réparant autant que possible toutes ces injustices. A la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Sydney en 2000 (ceux dont l’athlète aborigène Cathy Freeman a été le symbole), </span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i>Midnight Oil</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> interprète la chanson vêtu de noir avec en blanc le mot</span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><i> Sorry</i></span><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"> pour répondre à la polémique autour du refus du Premier ministre de l’époque, John Howard de s’excuser auprès des Aborigènes pour les enlèvements d’enfants, appelés aussi la « Génération volée ».</span></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJPoFeRlfDXYR89l_UJdN3XKqdztoBQqDU38BwKKL-1GIycIUPqPhReKuFLCjzcSEMwRV74E9w1yDnYZWgrboJrXMZmhtgaBprDODiQa78tIt_ZvPOtJ_XAY7ODt9y0oaYLrqt6ohluk9-8F0FYaUkVj3qCs9HecV5lr6_UwB0ZMOX1bAhLehyphenhyphen6-_h7-oh/s1200/midnight-oil-peter-garrett-2.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="829" data-original-width="1200" height="221" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhJPoFeRlfDXYR89l_UJdN3XKqdztoBQqDU38BwKKL-1GIycIUPqPhReKuFLCjzcSEMwRV74E9w1yDnYZWgrboJrXMZmhtgaBprDODiQa78tIt_ZvPOtJ_XAY7ODt9y0oaYLrqt6ohluk9-8F0FYaUkVj3qCs9HecV5lr6_UwB0ZMOX1bAhLehyphenhyphen6-_h7-oh/s320/midnight-oil-peter-garrett-2.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-family: Arial;"><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: 14.6667px;"> </span><span style="font-size: xx-small;"> Peter Garrett, ministre en 2013 / phoot de Stegan Postles</span></span><p></p><p style="border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; mso-border-bottom-alt: none; mso-border-left-alt: none; mso-border-right-alt: none; mso-border-top-alt: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;">Peter Garrett a poursuivi son engagement dans l’écologie, encore et encore. Le réchauffement climatique, les énormes incendies de forêts lui donnent sans doute un peu raison. En décembre 2002, il quitte le groupe pour se consacrer à ses engagements politiques. Il rejoint deux ans plus tard, le Parti travailliste australien, élu dans la foulée, député. Entre 2007 et 2013, il devient successivement ministre de l’environnement puis ensuite, ministre de l’éducation..... Imaginez un peu cela en France, une rock star, rue de Grenelle ! Enfin, un ministre qui pourrait se targuer de s’y connaître en notes !</span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial;"><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span><span style="font-size: xx-small;">Jean-Christophe Diedrich</span></span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"><b>Bibliographie/ sitographie</b> : </span></p><p style="border-bottom: none; border-left: none; border-right: none; border-top: none; border: medium; margin-bottom: 10pt; margin-top: 0pt; mso-border-between: none; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt;"></span></p><ul style="background-color: white; list-style-image: url("/w/skins/Vector/resources/skins.vector.styles/images/bullet-icon.svg?d4515"); margin: 0.3em 0px 0px 1.6em; padding: 0px;"><li style="color: #202122; font-family: sans-serif; font-size: 14px; margin-bottom: 0.1em;"><span class="ouvrage" id="Glowczewski2004">Barbara Glowczewski, <cite class="italique">Rêves en colère avec les Aborigènes australiens</cite>, Paris, Plon, <time>2004</time><span class="Z3988" title="ctx_ver=Z39.88-2004&rft_val_fmt=info%3Aofi%2Ffmt%3Akev%3Amtx%3Abook&rft.genre=book&rft.btitle=R%C3%AAves+en+col%C3%A8re+avec+les+Aborig%C3%A8nes+australiens&rft.place=Paris&rft.pub=Plon&rft.aulast=Glowczewski&rft.aufirst=Barbara&rft.date=2004&rfr_id=info%3Asid%2Ffr.wikipedia.org%3AAborig%C3%A8nes+d%27Australie"></span></span>.</li><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span face="sans-serif" style="color: #202122;"><span style="font-size: 14px;">https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Garrett</span></span></li><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span face="sans-serif" style="color: #202122;"><span style="font-size: 14px;">https://fr.wikipedia.org/wiki/Terra_nullius</span></span></li><li style="margin-bottom: 0.1em;"><span face="sans-serif" style="color: #202122;"><span style="font-size: 14px;">https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/very-good-trip/autour-d-ac-dc-une-breve-histoire-du-rock-n-roll-australien-1428046</span></span></li></ul>J-Christophe Diedrichhttp://www.blogger.com/profile/15085398137822510614noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-22739760257194363562024-02-04T14:39:00.022+01:002024-02-04T17:27:21.380+01:00"Cancion sin miedo" Vivir Quintana (2020) <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/7Kmu634j0Is" width="320" youtube-src-id="7Kmu634j0Is"></iframe></div><p><br /></p><p><span style="font-family: helvetica;"><span style="text-align: justify;">Certains chiffres donnent le vertige. Ceux qui concernent les violences faites aux femmes au Mexique ont ce pouvoir. Dans ce pays de 127 millions d’habitants, deuxième puissance économique d’Amérique du Sud et dixième du monde, la situation des femmes victimes de violences est un des sujets qui ne décroche jamais des toutes premières priorités de l’agenda politique et tient une place centrale dans le débat public.</span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">À</span><span style="text-align: justify;"> </span><span style="text-align: justify;">raison.</span><span style="text-align: justify;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Au Mexique, chaque année, en moyenne, plus de dix femmes trouvent la mort chaque jour. 70% des Mexicaines attestent avoir subi des violences au cours de leur vie. 40% d’entre elles ont été commises par leur conjoint. 38,5% des femmes mexicaines de plus de 15 ans ont été victimes de violences sexuelles. </span></p><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Entre 2015 et 2023, 1,7 million d’enquêtes criminelles ont été ouvertes pour coups, brûlures, strangulation, ou blessures à l’arme blanche ou à l’arme à feu contre des femmes. Moins de 800 ont été reliées au phénomène de violences liées au genre des victimes selon la journaliste mexicaine Gloria Pina. Nombre de femmes victimes ne portent pas plainte ; nombre de femmes victimes de violences en subissent d’autres lors de leur passage au commissariat ou devant la justice où elles vont rarement plaider leur cause (« mes amies me protègent, pas les policiers » est un des slogans que l’on entend ou lit lors des manifestations) ; nombre de femmes victimes de violences machistes, masculines, se retrouvent sans protection une fois leur agresseur blanchi de toute accusation ce qui arrive dans l’écrasante majorité des cas. Dans ce pays le plus meurtrier du continent pour les femmes, si les chiffres donnent le vertige, ils sont pourtant vraisemblablement sous-estimés. </span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: 12pt;"><o:p></o:p></span></span></p><p style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 10pt; margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: Cambria; font-size: 12pt;"><br /></span></p><br /><p style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 10pt; margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzt3C7ZVTrLdH9fUHYSFWYtlJuD6CO2NCWS0Q4H6R7KC0F1Mx-8WCcmeloHZaXBOhMDmf5gHNmAGY54ER6KNLm9xhyphenhyphennc5rbGHUIZmDpYf3q755y473QrnTJyCi4RVGmgJDFMiQEQpSnGw3kqQ0Cp1t4gLipopP3M56Jktgk2ABxQeWsR8euU_xi30ePDQ/s640/Un-jour-sans-nous-les-Mexicaines-preparent-une-action-choc-pour-la-journee-des-droits-des-femmes.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="448" data-original-width="640" height="224" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzt3C7ZVTrLdH9fUHYSFWYtlJuD6CO2NCWS0Q4H6R7KC0F1Mx-8WCcmeloHZaXBOhMDmf5gHNmAGY54ER6KNLm9xhyphenhyphennc5rbGHUIZmDpYf3q755y473QrnTJyCi4RVGmgJDFMiQEQpSnGw3kqQ0Cp1t4gLipopP3M56Jktgk2ABxQeWsR8euU_xi30ePDQ/s320/Un-jour-sans-nous-les-Mexicaines-preparent-une-action-choc-pour-la-journee-des-droits-des-femmes.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: white; caret-color: rgb(128, 128, 128); font-family: roboto_light, georgia, serif; font-size: 13px;">Manifestation après le féminicide d'Ingrid Escamilla, <br />à Mexico, le 14 février 2020. - © Pablo Monsalve/VIEWpress via Getty Images</span></td></tr></tbody></table><br /><br /></div><div><p></p><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><span>Encore faut-il ajouter à ces violences quotidiennes, les assassinats de jeunes filles et femmes disparues, entre le début des années 1990 et les années 2010, dans la ville frontière de Ciudad Juarez. Celles et ceux qui ont lu le « 2666 » de Roberto Bola</span><span>ñ</span><span>o se souviennent sans doute des pages sordides et étouffantes consacrées aux enquêtes sur ces meurtres dans la quatrième partie de son œuvre-fleuve : on y suivait pas à pas la collecte d’indices menant à de nouvelles découvertes macabres dans cette ville où le destin de centaines de jeunes femmes s’est scellé entre un travail dans les <i>maquilladoras </i>sous-traitantes des grandes firmes états-uniennes ou nippones, les activités criminelles des narco trafiquants et leur espoir vite éteint de se construire un avenir. <o:p></o:p></span></span></p><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span><span style="font-family: helvetica;">Entre 1993 et 2011, on estime qu’environ 1300 femmes ont été tuées à Ciudad Juarez, souvent après avoir subi des tortures et des agressions sexuelles. Leurs corps dépecés, rendus inidentifiables ont fini dans le sol d’un terrain vague ou dans une décharge d’ordures. Le phénomène des crimes et disparitions a pris une telle ampleur que l’impuissance de la police et des politiques est apparue dans toute sa crudité. C’est à partir de l’observation de ce qui se déroulait à Ciudad Juarez que l’universitaire et député Marcela Lagarde a forgé une nouvelle catégorie : le féminicide entendu comme crime contre une personne de genre féminin, dans lequel l’inaction étatique contribue à organiser l’impunité des assassins. </span><span style="font-family: Times New Roman; font-size: 12pt;"><o:p></o:p></span></span></p><p style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 10pt; margin: 0.1pt 0cm;"><span style="font-family: Cambria; font-size: 12pt;"> </span></p><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0iaxGY_1dSh0UI91HwOAiGEt15vbnGgk5Maqx-tl0LWwZ1elNhsulCgqX5MPSQ_RUzlAGpXIkLsXO16_pHT1Ib5o2jBrSF7hsO6vuLNVQjuucNIHfI1OfToOGoe18L8W0NNlNPUr5Zed_dRaVHfvDvquqm4k6kxOUROrzrhdy54GS6LQJVsAQ2mNCxoY/s734/field_media_image-38633-mexique_1.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="489" data-original-width="734" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0iaxGY_1dSh0UI91HwOAiGEt15vbnGgk5Maqx-tl0LWwZ1elNhsulCgqX5MPSQ_RUzlAGpXIkLsXO16_pHT1Ib5o2jBrSF7hsO6vuLNVQjuucNIHfI1OfToOGoe18L8W0NNlNPUr5Zed_dRaVHfvDvquqm4k6kxOUROrzrhdy54GS6LQJVsAQ2mNCxoY/s320/field_media_image-38633-mexique_1.jpg" width="320" /></a></td></tr></tbody></table><p></p><div class="clearfix text-formatted field field--name-field-description field--type-text-long field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515; display: inline; font-family: Poppins, sans-serif; font-size: 12.448px;"><div style="text-align: center;">Un visiteur devant une œuvre d'art de Teresa Margolles, </div></div><div style="font-size: 12.448px; text-align: center;"><div class="clearfix text-formatted field field--name-field-description field--type-text-long field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515; display: inline; font-family: Poppins, sans-serif;">un collage de photos de femmes qui ont disparu à Ciudad </div></div><div style="font-size: 12.448px; text-align: center;"><div class="clearfix text-formatted field field--name-field-description field--type-text-long field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515; display: inline; font-family: Poppins, sans-serif;">Juarez au Mexique, à l'ARCO International Art Fair à Madrid, </div></div><div style="font-size: 12.448px;"><div style="text-align: center;"><span face="Poppins, sans-serif" style="caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515;">en Espagne, le mercredi 22 février 2017.</span></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div class="field field--name-field-credits field--type-string field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515; display: inline; font-family: Poppins, sans-serif; font-size: 12.448px; text-align: start;">(AP Photo/Daniel Ochoa de Olza)</div></td></tr></tbody></table></div><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: Cambria;"><br /></span></div><span style="font-family: helvetica;"><div style="text-align: justify;"><span>Où trouver la force de ne pas sombrer face à ce constat accablant quand, en tant que femme mexicaine, on ne peut compter ni sur la justice, ni sur la police, guère plus sur la représentation politique ? « La question est vite répondue » : auprès d’autres femmes ! Des argentines, des chiliennes, des boliviennes et des mexicaines bien sûr. Toutes, mobilisées pour leurs droits, ont initié la « quatrième vague </span><a name="_ftnref" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;">[1]</span></a><span>» du féminisme qui a ensuite déferlé sur une bonne partie du continent sud-américain.</span></div></span><p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><o:p><span style="text-align: start;">Pour comprendre ses origines, il faut descendre plus au sud, en Argentine, au début de l’année 2015. </span><span style="text-align: start;">Dans ce pays habitué aux mobilisations féminines (pensons aux mères de la place de Mai), les violences faites aux femmes sont légion. Les assassinats rapprochés </span><span style="text-align: start;">de deux jeunes filles –Chiara Paez âgée de 14 ans et Katherine Gabriela Moscoso, 18 ans – mettent, à ce moment précis, le feu aux poudres. Début avril, artistes, intellectuelles, journalistes initient une lecture publique de textes engagés. Pour rendre leur initiative bien identifiable, elles se rallient sous un hashtag #NiUnaMenos (#PasUneDeMoins). Le lien avec le Mexique est établi : « Ni una menos, ni una victima mas »</span><span face="-webkit-standard" style="text-align: start;"></span></o:p> est un extrait d’un poème de Susana Chavez, militante de la cause des femmes qui s’intéressait tout particulièrement aux féminicides de Ciudad Juarez, ce qui lui couta la vie en 2011. Le hashtag se diffuse, la mobilisation prend : début juin 2015, 400 000 personnes manifestent rien qu’en Argentine, mais d’autres leur emboitent le pas en Uruguay, au Chili, et au Mexique. L’année suivante, le rendez-vous est pris à la même date et les manifestations ne désenflent pas. Malheureusement, les violences non plus, une Argentine meurt alors toutes les 18 heures des violences perpétrées par des hommes. Pourtant, la vague a déjà déferlé sur une partie du continent. Preuve en est en 2019, c’est au tour des chiliennes de se lancer dans le combat. Derrière le collectif « Las Tesis » s’organise un mouvement de dénonciation des violences faites aux femmes. Parti de Valparaiso, il se fédère autour d’une chanson chorégraphiée<a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/07/un-violeur-sur-ton-chemin-hymne.html" target="_blank"> « El violator en tu camino »</a> qui entend pointer les responsabilités en la matière. Les femmes, par leurs apparences, ne sont pas responsables des violences qu’elles subissent comme les représentations patriarcales tentent d’en convaincre l’opinion. Non, « El violator eres tù ! ». Après le hashtag fédérateur voici donc un hymne chorégraphié qui fait le tour du monde. </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p><br /></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR_5ijL_EjKJrWDenNkveO5dt4_qjj3uYDZ0fkAAZgkq8nFesbOVP_q2OE7T5qITj0PyuQB_3wBQmHdVlG3__v7r6FI4Uq2NMqxHCqCsXKAXxqTKJq427EWgQzjE55CjnEr78NJUqS-ZH6q5I711_1XWbJ1L31HIEjUHY57_v5LtBpLNWrpGd5GlLgqpc/s640/Panoramica_Ni_una_menos_2018.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiR_5ijL_EjKJrWDenNkveO5dt4_qjj3uYDZ0fkAAZgkq8nFesbOVP_q2OE7T5qITj0PyuQB_3wBQmHdVlG3__v7r6FI4Uq2NMqxHCqCsXKAXxqTKJq427EWgQzjE55CjnEr78NJUqS-ZH6q5I711_1XWbJ1L31HIEjUHY57_v5LtBpLNWrpGd5GlLgqpc/s320/Panoramica_Ni_una_menos_2018.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><div style="text-align: center;"><span style="background-color: #f8f9fa; caret-color: rgb(84, 89, 93); font-family: times; font-size: 15.2px; text-align: start;">Panoramique de la mobilisation</span></div><span style="font-family: times;"><span style="background-color: #f8f9fa; caret-color: rgb(84, 89, 93); font-size: 15.2px; text-align: start;">Ni una Menossur la Place du Congrès de<br /> Buenos Aires, le 4 juin 2018</span><span style="text-align: justify;"> (@Prensa Obrera)</span></span><span style="text-align: justify;"> </span></td></tr></tbody></table><p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p><br /></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Il n’est jamais de hasard dans les combats des femmes. Si le féminisme en action est aujourd’hui si fort en Amérique du Sud c’est aussi parce que ce continent connaît des réveils menaçants de la droite radicale prompte à promouvoir et défendre le patriarcat, tandis que les mouvements politiques plus progressistes se montrent, en dépit de leurs engagements, parfois bien tièdes à faire avancer et défendre les droits des femmes. Le mouvement argentin a débouché sur des avancées concrètes en la matière, arrachées de haute lutte. La légalisation de l’avortement en Argentine votée en 2020, a mis la question à l’agenda politique des dirigeants de différents pays du continent (dont le Chili) sur lesquels la religion chrétienne garde une emprise importante. Luttes pour les droits et contre les violences se mènent alors de front.</span></p><div class="clearfix text-formatted field field--name-field-description field--type-text-long field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; caret-color: rgb(21, 21, 21); color: #151515; display: inline;"><div style="text-align: center;"><div class="clearfix text-formatted field field--name-field-description field--type-text-long field--label-hidden field__item" style="box-sizing: border-box; display: inline; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><span style="font-family: helvetica;"></span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr></tr></tbody></table></div></div></div></div><div><p style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Retour au Mexique, où la vague continentale a permis aux mobilisations féministes de monter en puissance. Nous voici en février 2020, deux autres féminicides sordides font l’actualité. Le premier concerne Ingrid Camilla, 25 ans, tuée et dépecée par son compagnon qui a jeté une partie de ses organes dans les toilettes. Les jours suivants, des photographies de la victime, prises par la police ou la médecine légale, sont publiées en <i>une</i> de plusieurs tabloïds tandis qu’une vidéo du meurtrier couvert de sang est rendue publique. Les manifestations massives du 14 février montrent que la vigilance et la colère des Mexicaines ne faiblissent pas. Le lendemain le corps de la petite Fatima Cecilia à peine âgée de 7 ans est découvert. Les féministes demandent justice (#justiciaparatodas) et dénoncent les féminicides encore et toujours (#niunamenos). La proximité du 8 mars, journée internationale des droits des femmes peut permettre au mouvement de monter encore en puissance. C’est ce qu’a pressenti, la très populaire chanteuse chilienne établie au Mexique Mon Laferte qui doit se produire la veille du 8 mars sur la place centrale de Mexico (el Zocalo) pour un concert baptisé « Tiempo de Mujeres ». </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/SHYGULcexhY" width="320" youtube-src-id="SHYGULcexhY"></iframe></div><br /><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Ayant commandé à Vivir Quintana un texte à chanter pour l’occasion, accompagnées de la chorale féminine El Palomar dont les membres sont nombreuses à porter ce soir-là le foulard vert des féministes argentines, les deux femmes armées de leurs guitares, entonnent « Cancion sin miedo ». Adresse au président mexicain, appel à la sororité, revendication de justice et affirmation de la force des femmes, le texte de ce chant de lutte enflamme le public et insuffle une force tellurique à celles et ceux qui l’entendent : </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que tiemble el Estado, los cielos, las calles</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que tiemblen los jueces y los judiciales</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Hoy a las mujeres nos quitan la calma</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Nos sembraron miedo, nos crecieron alas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">A cada minuto, de cada semana</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Nos roban amigas, nos matan hermanas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Destrozan sus cuerpos, los desaparecen</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">No olvide sus nombres, por favor, señor presidente</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las compas marchando en Reforma</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las morras peleando en Sonora</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por las comandantas luchando por Chiapas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las madres buscando en Tijuana</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Cantamos sin miedo, pedimos justicia</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Gritamos por cada desaparecida</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que resuene fuerte "¡nos queremos vivas!"</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que caiga con fuerza el feminicida</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Yo todo lo incendio, yo todo lo rompo</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Si un día algún fulano te apaga los ojos</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Ya nada me calla, ya todo me sobra</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Si tocan a una, respondemos todas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Soy Claudia, soy Esther y soy Teresa</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Soy Ingrid, soy Fabiola y soy Valeria</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Soy la niña que subiste por la fuerza</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Soy la madre que ahora llora por sus muertas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Y soy esta que te hará pagar las cuentas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">¡Justicia, justicia, justicia!</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las compas marchando en Reforma</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las morras peleando en Sonora</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por las comandantas luchando por Chiapas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Por todas las madres buscando en Tijuana</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Cantamos sin miedo, pedimos justicia</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Gritamos por cada desaparecida</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que resuene fuerte "¡nos queremos vivas!"</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que caiga con fuerza el feminicida</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que caiga con fuerza el feminicida</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Y retiemblen sus centros la tierra</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Al sororo rugir del amor</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Y retiemblen sus centros la tierra</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Al sororo rugir del amor</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;">En français, une traduction à créditer à <a href="https://www.amnesty.fr/actualites/paroles-chanson-cancion-sin-miedo-cortege-marche-nous-toutes" target="_blank">Amnesty International </a></span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Que l'État tremble, le ciel, les rues</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">que tremblent les juges et le pouvoir judiciaire</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">aujourd'hui, les femmes on arrête d'être calmes</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">ils ont semé la peur en nous, ils nous ont fait pousser des ailes.</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Chaque minute de chaque semaine</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">ils nous volent des amies, nous tuent des sœurs</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">ils détruisent leurs corps, les font disparaître</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">N'oublie pas leurs noms, s'il te plaît, Monsieur le Président.</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Pour toutes les camarades qui manifestent à Reforma (c’est une des principales avenues de Mexico capitale)</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">pour toutes les mères combattantes de Sonora</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Pour les commandantes qui luttent au Chiapas</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Pour toutes les mères qui qui cherchent à Tijuana</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">nous chantons sans peur, nous demandons justice</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">nous crions pour chaque personne disparue</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">que cela résonne fort "Nous nous voulons vivantes".</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">que le féminicide s'effondre enfin.</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Je fous le feu à tout, je casse tout</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">si un jour un type te ferme les yeux</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Rien ne m'arrête, j'ai tout ce qu'il faut</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">s'ils touchent une femme, nous répondrons toutes.</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;"> </span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Je m'appelle Claudia, je m'appelle Esther et je m'appelle Teresa</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Je m'appelle Ingrid, je m'appelle Fabiola et je m'appelle Valeria</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Je suis la fille que vous avez forcée</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">Je suis la mère qui pleure maintenant ses mortes</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><i><span style="font-family: helvetica;">et je suis celle qui va te faire payer pour ça.</span></i></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"><br /></span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Au lendemain de cette prestation, les rues de Mexico, sont noires des 80 000 personnes qui défilent pour la journée internationale des droits des femmes. La « Cancion sin miedo » est sur toutes les lèvres. Le 9 mars est #undiasinnosotras, une journée de grève des femmes, inspirée d’une initiative semblable qui eut lieu en Islande en 1975. Femmes de tous les pays et de toutes les générations, unissez-vous pour défendre vos droits et surtout chantez, marchez, luttez sans peur « Si tocan a una, respondemos todas » (« S’ils touchent l’une d’entre nous, nous répondrons toutes »).</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><o:p><span style="font-family: helvetica;"> </span></o:p></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">Quinze jours plus tard, les premiers décès liés au Covid-19 sont enregistrés au Mexique. La crise sanitaire gérée de façon assez hasardeuse par le gouvernement (confinement non obligatoire par exemple) constitue un frein à la poursuite de la mobilisation. La situation est éminemment propice à la multiplication des violences domestiques contre les femmes.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><span style="font-family: helvetica;">En 2024, le Mexique doit élire un successeur au président Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) dont l’action en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes a été plus que timorée. Le fait que deux candidates soient en lice pour la magistrature suprême est sans doute significatif de l’investissement croissant du champ politique par les Mexicaines. Cela ne garantit rien. Tout est fragile. Plus au sud l’élection du nouveau président argentin, Javier Milei, qui a souhaité immédiatement revenir sur le droit à l’avortement en est une illustration tangible. Le combat continue, <i>sin miedo. </i> <span><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><o:p><br /></o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0.1pt 0cm; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUmT7J58Drn97KhFcZ1tXhRLMk8AemRvSj0x4Tts6ZeJSvNAwe0tHQBZQPRQlqyPtMq3m56rr3qQ_u-tjLJxQ7NzFPmdTfmQHjPAj1JudAYfr40F96KfksvF_KFI-YHwlo4tuc80XI8fi5l2t4e7Vb-QJAQnHGj1InaKV7dO5vmez-3PTD2jFBbObLKMw/s1024/vivir-q-1.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="682" data-original-width="1024" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUmT7J58Drn97KhFcZ1tXhRLMk8AemRvSj0x4Tts6ZeJSvNAwe0tHQBZQPRQlqyPtMq3m56rr3qQ_u-tjLJxQ7NzFPmdTfmQHjPAj1JudAYfr40F96KfksvF_KFI-YHwlo4tuc80XI8fi5l2t4e7Vb-QJAQnHGj1InaKV7dO5vmez-3PTD2jFBbObLKMw/w320-h213/vivir-q-1.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Vivir Quintina et sa guitare (Crédits inconnus)</td></tr></tbody></table><br /><p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0cm 0cm 10pt; text-align: justify;"><o:p> </o:p></p><div><br clear="all" /><hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="ftn"><p class="MsoFootnoteText" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify;"><a name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align: super;">[1]</span></a> <span style="font-size: 10pt;">Le concept de « vague » pour décrire les cycles des mobilisations des femmes pour leurs droits permet de bien scander le temps des combats de générations de femmes en lutte pour leurs droits : aux pionnières de la première vague, comme les suffragettes, en quête de droits civiques et civils, succèdent les luttes de la deuxième vague pour les libertés de disposer de son corps notamment, puis une troisième vague portée par la volonté de désinvisibiliser les discriminations qui touchent les femmes et les considérer dans un cadre intersectionnel. La 4<sup>ème</sup> vague se consacre à la lutte contre les violences faites aux femmes et se distingue par des répertoires d’action dans lesquels les réseaux sociaux jouent un rôle central.</span></p></div></div><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0.1pt 0cm;"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal" style="font-family: "Times New Roman"; margin: 0.1pt 0cm;"><br /></p></div></div>véronique servathttp://www.blogger.com/profile/10826997382374013776noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-72528163347569174902024-02-03T09:55:00.002+01:002024-02-18T09:13:16.007+01:00La lutte des FTP-MOI, l'affiche rouge et la panthéonisation des époux Manouchian. De l'histoire au mythe.<div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La
Main-d'œuvre étrangère, puis <b>Main d'œuvre immigrée</b> (MOI) à patir de 1932, est une des
structures créées par le PCF en 1926, pour organiser par groupes de
langues les ouvriers immigrés, appelés en nombre pour la reconstruction
de la France de l'entre-deux-guerres. On y compte des groupes italiens,
espagnols, polonais, tchèques, russes, yiddish, arméniens. Chaque
groupe se dote de publications en langues maternelles, mais aussi
d'associations culturelles, sportives ou de jeunesse. La MOI s'impose
donc comme un instrument d'intégration sociale essentielle pour de
nombreux travailleurs d'origine étrangère. Suivons l'un d'entre eux...</span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="text-align: left;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article119876" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #ead1dc;">Missak <b>Manouchian</b></span></a><b> </b>naît en 1906 à Adyaman, dans le sud de la Turquie ottomane, est un rescapé du génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement jeune turc, à partir de 1915. Ses parents massacrés, le jeune garçon est recueilli avec son frère dans un orphelinat en Syrie, dans une zone placée sous protectorat français. C'est ainsi qu'il débarque à Marseille en 1924. Après un bref séjour dans la cité phocéenne, Manouchian travaille comme ouvrier tourneur aux usines Citroën.</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i> </i></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="text-align: left;">Au début des années 1930, la crise économique frappe durement et le jeune homme perd son emploi. Il fréquente les "universités ouvrières" développées par la CGT. Avec un camarade,</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="text-align: left;"> </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>il fonde la revue littéraire <i>Tchank </i>("l'Effort") et écrit <a href="http://www.armenweb.org/espaces/louise/reportages/manouchian/index.html"><span style="color: #6600cc;">des poèmes</span></a>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En 1934, il adhère au PCF et intègre le groupe communiste arménien rattaché à la MOI. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="text-align: left;">Il y rencontre Mélinée Assadourian, une jeune militante communiste de Belleville. </span></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="font-family: "Times New Roman"; margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TSru55VpsiI/AAAAAAAABJA/v-HNdJwyda8/s1600/Image5.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5560519368353886754" src="http://1.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TSru55VpsiI/AAAAAAAABJA/v-HNdJwyda8/s320/Image5.png" style="cursor: pointer; display: block; height: 320px; margin: 0px auto 10px; width: 139px;" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-style: italic; text-align: left;">Unknown photographer, Public domain, via Wikimedia Commons. En 1939, Missak Manouchian demande à être mobilisé dans l'armée française. Cliché pris en 1940 lors d'une permission.</span></td></tr></tbody></table></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La signature du pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, provoque la stupeur des militants. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Manouchian s'engage dans les rangs de l'armée française, peu après l'entrée en guerre, comme 100 000 autres étrangers.</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; text-align: left;"> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Après le traumatisme de la débâcle et l'armistice, puis l'invasion de l'URSS, <b>de nombreux étrangers présents sur le sol français</b></span></span></span><b><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> s'engagent dans la Résistance</span></span></span></b><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Cette participation fut longtemps minorée, alors même que ces individus étaient plutôt surreprésentés dans "l'armée des ombres". (<span style="color: red;">1</span>) Qu'il s'agisse d'anciens des Brigades internationales </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; text-align: left;">(<a href="https://maitron.fr/spip.php?article16999" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d9d2e9;">Joseph Boczor</span></a>, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article24842" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #f4cccc;">Joseph Epstein</span></a>, <span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article9851" rel="nofollow" target="_blank">Celestino Alfonso</a></span>, <span style="background-color: #d0e0e3;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article76024" rel="nofollow" target="_blank">Szlama Grzywacz</a></span>, </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> <span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article76022" rel="nofollow" target="_blank">Jonas Geduldig</a></span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; text-align: left;">, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article73555" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d9ead3;">Stanislas Kubacki</span></a>)</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>, d'exilés antinazis allemands et autrichiens, d'Italiens antifascistes, de réfugiés républicains espagnols, de juifs fuyant les persécutions antisémites, l'engagement actif des étrangers et immigrés dans la Résistance doit être réévalué.</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Pour beaucoup, la lutte armée s'impose comme une nécessité, autant qu'un choix, et prolonge les combats entamés avant guerre au sein des Brigades internationales ou pendant la Bataille de de France.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> On compte parmi ces résistants de nombreux juifs, étrangers mais aussi français, rapidement convaincus de la nécessité de la lutte contre un régime antisémite qui épaule avec zèle l'Occupant dans sa politique de persécution. Il en va de même pour les Arméniens, hantés par le souvenir du génocide perpétré par les autorités ottomanes au cours de la grande guerre. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les résistants s'organisent au sein de formations propres, à l'instar des Polonais du Nord de la
France (POWN : l'Organisation polonaise de lutte pour l'indépendance )
ou des Espagnols dans le Sud Ouest (l'Union Nationale Espagnole),
parfois aussi au sein d'organisations résistantes françaises, en particulier les Francs-tireurs et partisans de la Main-d'Oeuvre Immigrée
(FTP-MOI), communistes.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">(</span><span style="color: red; font-family: georgia; font-size: medium;">2</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">)</span></div><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>L'invasion de l'URSS par l'Allemagne nazie, le 22 juin 1941, marque l'entrée officielle en résistance du PCF. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Dans la bouche de Staline, la guerre cesse d'être "impérialiste", pour
devenir "antifasciste et patriotique". Jacques Duclos, à la tête du PCF, est sommé d'engager la lutte
armée. En réponse aux premiers attentats contre des militaires allemands, les forces d'occupation lancent des vagues d'arrestations. Au début de l'année 1942, afin de riposter aux exécutions d'otages, le PCF se dote d'une organisation structurée et élargie. Les Bataillons de la jeunesse et de l'Organisation spéciale fusionnent pour former les <b>Francs Tireurs et Partisans</b> (FTP). Placés sous la direction de Charles Tillon, ils unifient les différents groupes d’action initiés par le parti. En région parisienne, Joseph Epstein dirige l'ensemble des FTP.</span></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En avril 1942, la MOI, qui avait été dissoute durant la drôle de guerre, puis reconstituée dans la clandestinité, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>intègre les </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>FTP. Si certains membres possèdent </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #cfe2f3;"><span style="background-color: white;">l'expérience de la lutte armée - en tant qu'anciens volontaires des brigades internationales ou parce qu'ils ont eu à subir les persécutions des régimes autoritaires et antisémites -
la plupart, très jeunes, n'en ont aucune. Les <b>motivations </b>sont diverses. </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>L'instauration du Service du Travail Obligatoire (STO), le 21 février 1943, précipite certains jeunes Français
dans la clandestinité et la lutte armée. C'est le cas de <span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article22069" rel="nofollow" target="_blank">Rino Della Negra</a></span>, footballeur vedette du Red Star, de <span style="background-color: #d9d2e9;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article73566" rel="nofollow" target="_blank">Roger Rouxel</a></span>, de <span style="background-color: #fce5cd;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article75029" rel="nofollow" target="_blank">Robert Witchitz</a></span> et de <span style="background-color: #d9ead3;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article20191" rel="nofollow" target="_blank">Georges Cloarec</a></span>. <b>Réfractaires au STO</b>, ils
participent à plusieurs attaques ou commandos de harcèlement des nazis et
des collaborationnistes. <a href="https://maitron.fr/spip.php?article161839" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #f4cccc;">Marcel </span></a></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article161839" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #f4cccc;">Rajman</span></a> a assisté à l'arrestation de son père, lors d'une rafle en août 1941. Dès lors, il voue une haine inextinguible aux
Allemands. <span style="background-color: #d9ead3;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article24863" rel="nofollow" target="_blank">Moska Fingercwajg</a></span>, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article76023" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fff2cc;">Léon Goldberg</span></a>, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article75031" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #ead1dc;">Wolf Wajsbrot</span></a>, assistent également, impuissants, à l'arrestation de leurs proches, lors de <b>rafles</b>. Révulsé par<b> l'antisémitisme ambiant</b>, Thomas Elek, né dans une famille juive non pratiquante de Budapest, imprégnée de communisme, n'a que 18 ans quand il intègre le FTP-MOI. Les Italiens <a href="https://maitron.fr/spip.php?article50645" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #f4cccc;">Spartaco Fontanot</span></a>, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article158274" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fce5cd;">Antoine Salvadori</span></a>, <span style="background-color: #d9ead3;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article139844" rel="nofollow" target="_blank">Cesare Luccarini</a></span>, communistes et <b>antifascistes</b>, qui redoutent d'être mobilisés en Italie, viennent à leur tour grossir les rangs de la Résistance. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;">Tous décident de se lancer dans la lutte armée, bien conscients des risques encourus.</span></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;"></span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Boris_Holban.png?20190312171456" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="321" data-original-width="216" height="321" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Boris_Holban.png?20190312171456" width="216" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="font-style: italic;">Boris
Holban, alias "Olivier", devient le chef militaire des FTP-MOI de Paris
jusqu'à son remplacement par Manouchian en juillet 1943.</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;"> </span></span></span></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;"><br /></span></span></span><p></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La
direction militaire FTP-MOI est placée sous les ordres de <b><span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article76762" rel="nofollow" target="_blank">Boris Holban</a></span></b>, un partisan des
attaques foudroyantes, impliquant un minimum de combattants (3 au
maximum). </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il
met en place différentes unités de combats, structurées en quatre
détachements, reflétant l'organisation de la MOI par groupe de langues.
Le 1er
comprend Arméniens, Bulgares, Roumains et de nombreux juifs non
yiddishophones, le 2ème les juif polonais, le 3ème les Italiens. Le
4ème, celui des "dérailleurs", rassemble des militants d'origines très
diverses. Enfin, une équipe spéciale, composée de
5 à 6 personnes (<span style="color: red;">3</span>) mène les actions les plus
spectaculaires. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les
femmes
agissent comme agents de liaison, à l'instar de Mélinée Manouchian ou
d'<span style="background-color: #d9ead3;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article15575" rel="nofollow" target="_blank">Olga Bancic</a></span>. <a href="https://maitron.fr/spip.php?article17042" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fce5cd;">Cristina Boïco</span></a> dirige le service de renseignements. <br /></span></span></span></div><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Avec la bataille de Stalingrad, la guerre semble basculer et l</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>a résistance passe à
l'offensive. Les FTP-MOI s'enhardissent et se livrent à une véritable guérilla urbaine. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">A l'été 1943, les actions prennent une ampleur nouvelle avec la recrudescence des sabotages, déraillements et exécutions. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En
août, en région parisienne, la FTP-MOI ne rassemble qu'une soixantaine
d'individus. Cet effectif modeste n'empêche pas de mener des actions d'éclats, dont la plus spectaculaire reste sans doute
l'exécution, le 28 septembre 1943, du général SS Julius Ritter, responsable du STO en France. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>(<span style="color: red;">4</span>) Les troupes
d'occupation évoluent désormais dans un climat de tension permanente, l</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>es attaques</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> contribuant en outre à mobiliser l'opinion contre l'occupant.<br /></span></span></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Pour contrer la montée en puissance des FTP-MOI, la Gestapo et la police française </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>engagent de conserve la traque des "terroristes". </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La
<b> collaboration </b>entre nazis et policiers français est totale, comme
l'atteste la signature d'un accord, le 8 août 1942, entre René Bousquet,
secrétaire général de la Police française, et Karl Oberg, chef supérieur
de la SS et de la police allemande en France. Ainsi <b>la BS2</b>, brigade
spéciale de la préfecture de police de Paris, se spécialise dans la
chasse aux FTP-MOI, grâce à un système de filature très élaboré. Après
l'identification des personnes suivies, les policiers doivent les
"loger", c'est-à-dire repérer leurs planques. Après l'arrestation des
partisans, les interrogatoires doivent fournir des
renseignements sur les membres de l'organisation clandestine et son
fonctionnement. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Grâce aux renseignements arrachés sous la torture, les policiers cherchent à établir un schéma des contacts, permettant d'orienter la surveillance
et d'étendre le champ de la filature. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"></span><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
<span><a href="http://1.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TS7Xlz5lq_I/AAAAAAAABKg/9zHFV41eM2U/s1600/img00003-0.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5561619634436025330" src="http://1.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TS7Xlz5lq_I/AAAAAAAABKg/9zHFV41eM2U/s320/img00003-0.jpg" style="cursor: pointer; display: block; height: 295px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 217px;" /></a></span><span><span style="font-style: italic;">Henri
Krasucki lors de son arrestation en mars 1943. Militant à la CGTU, il
poursuit son action pendant le conflit et dirige l'organisation des
jeunes de la section juive de la MOI. Arrêté en mars 1943, il est
déporté à Auschwitz et Buchenwald. En 1982, il accède à la tête de la
CGT.</span></span></span></span></p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span><br /><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La BS2 lance trois grandes vagues d'arrestations au cours de l'année 1943.</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La première débute en janvier et vise l'organisation politique de la jeunesse juive qui compte alors près de deux cents membres en région parisienne. (<span style="color: red;">5</span>) </span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La deuxième filature court du 22 avril à la fin juin et conduit à 71 arrestations, notamment des combattants du 2e détachement "juif" de la FTP-MOI. Ces derniers sont remis aux Allemands. <span style="background-color: #f4cccc;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article137952" rel="nofollow" target="_blank">Mayer List</a></span>, chef militaire du détachement est condamné à mort et fusillé le 2 octobre. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La
situation des rescapés des deux premières filatures devient vite
intenable, tant les BS2 traquent leurs faits et gestes. Conscient que la
capitale est devenue une souricière, Boris Holban demande à la direction du PCF à
transférer le groupe en province, le temps de "couper les filatures". Henri Rol-Tanguy, responsable des FTP en région parisienne,
lui demande, au contraire, d'intensifier l'action militaire. </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Soucieux de la vie de
ses hommes, Holban refuse de prendre des risques inconsidérés. Il
est donc remplacé en tant que commissaire militaire par Missak Manouchian en août 1943.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="background-color: #cfe2f3; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La BS 2 poursuit sa traque et frappe un grand coup avec la capture de <span style="background-color: #d9d2e9;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article21626" rel="nofollow" target="_blank">Joseph Davidovitch</a></span>, le 26 octobre 1943. (<span style="color: red;">6</span>) Alors que ses tortionnaires menacent de torturer sa femme, </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> le commissaire politique de la FTP-MOI</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="background-color: white;"> en région parisienne, passe à table. Ses révélations permettent aux policiers de compléter l'organigramme
de l'organisation de résistance et d'apprendre que Manouchian rencontre
tous les mardis son supérieur hiérarchique, <a href="https://maitron.fr/spip.php?article24842" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fce5cd; color: black;">Joseph Epstein</span></a></span><span style="background-color: white;">. Les deux
hommes sont arrêtés le 16 novembre 1943 à </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Evry-Petit-Bourg</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>68 personnes au
total sont appréhendées entre la fin octobre et la mi-novembre. C'est
l'ensemble du réseau FTP-MOI de région parisienne qui est démantelé. Les
interrogatoires ont lieu dans les locaux des Brigades spéciales de la préfecture de
police. Les tortures s'enchaînent: nerfs de boeuf, coups de poing. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les
individus arrêtés sont remis par les policiers français aux autorités
d'occupation, qui décident de déporter 45 d'entre eux, et d'organiser un
procès pour les 23 personnes restantes. </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Ces derniers
sont incarcérés à la prison de Fresnes, de novembre 1943 à février 1944, dans
l'attente de leur jugement. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>A l'heure où l'issue du conflit leur
semble de moins en moins favorable, les services de propagande
allemande souhaitent organiser un <b>procès à grand spectacle</b>. Les nazis veulent reprendre l'offensive contre les résistants, assimilés à
des criminels étrangers, à la solde des ennemis de la France. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il se déroule </span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>du 15 au 19 février 1944, dans
les murs de l'hôtel Continental, devant une cour martiale allemande. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les accusés, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>qui comparaissent sans défense et sans possibilité de faire appel, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> sont condamnés à mort. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Le
matin même de leur exécution,<b> le 21 février 1944</b>, plusieurs d'entre eux écrivent une
dernière lettre à leurs proches, puis</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> sont <b>fusillés au Mont Valérien</b>. Conformément au manuel du droit criminel de la <i>Wehrmacht </i>qui interdit de fusiller les femmes, Olga Bancic est transférée en Allemagne, avant d'être décapitée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
</div><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
</span></span><div style="text-align: left;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/80/Affiche_rouge.jpg/669px-Affiche_rouge.jpg?20150228204820" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="595" height="800" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/80/Affiche_rouge.jpg/669px-Affiche_rouge.jpg?20150228204820" width="595" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="font-style: italic;">Les
forces d'occupation placardent l’affiche, de grand format (120 x 80
cm), sur les murs des villes françaises. Éditée à près de 15 000
exemplaires, elle coûte très cher à réaliser compte tenu de l'insertion
des photos.</span></span></span></span></td></tr></tbody></table></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Si les
débats se déroulent à huis clos, l'occupant et l'Etat français
mobilisent tous les médias afin de donner l'écho le plus large possible à
ce simulacre de justice. Presse écrite, radio, actualités
cinématographiques couvrent les à-côtés du procès. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Dans ce cadre, le <span style="font-style: italic;">Centre d'études antibolcheviques</span>, paravent de la <span style="font-style: italic;">Propaganda Abteilung</span>, édite <b>une affiche</b>. Placardée sur les murs des villes de France au lendemain de l'exécution des membres du groupe Manouchian, elle donne à voir les boucs émissaires traditionnels de Vichy et de l'Occupant: "les "Juifs", les "étrangers" et les "communistes".</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>De grand format, cette affiche est conçue selon une mise en page agressive qui veut faire peur et souligne l’aspect criminel des résistants arrêtés. La couleur dominante est le rouge, celle du sang et du communisme. L'affiche se conçoit comme une démonstration et se lit de haut en bas. Au sommet du document, deux mots, écrits en lettres d'imprimerie blanches, prennent à partie le spectateur :"<span style="font-style: italic;">Des libérateurs?</span>" Au-dessous, dix portraits photographiques, insérés dans des médaillons, donnent à voir 10 des 23 condamnés à mort. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Sous
chaque portrait se trouve le nom de famille, l'origine, la religion pour
les seuls juifs et/ou l'appartenance politique, s’il s’agit d’un
communiste, enfin un nombre fantaisiste d’ « attentats » attribué à chacun d'entre eux. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les visages </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>s'insèrent dans un large triangle, qui forme une flèche pointant les atrocités imputées à ces hommes</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> : un corps criblé de balles, des trains déraillés, un arsenal clandestin... Enfin, dans la partie inférieure de l'affiche, les propagandistes placent la réponse à leur interrogation initiale: « <span style="font-style: italic;">la Libération! Par l’armée du crime </span>».</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Le message est limpide: étrangers, juifs et communistes se livrent, en France, à des activités criminelles, en prétendant agir pour la libération du pays. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il s’agit de démontrer que les résistants sont des terroristes et des assassins. Le propos est tout entier centré sur la dénonciation du "complot de l'anti-France".</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <span>Plutôt que la caricature
ou le dessin traditionnellement utilisés, c'est ici la photographie qui sert à stigmatiser l'adversaire. Les portraits ont été réalisés alors que les résistants étaient détenus à Fresnes, après avoir subi des tortures atroces, ce qui explique la mine patibulaire de la plupart d'entre eux. Enfin, les concepteurs de l'affiche détournent les symboles (le V de la
victoire) et la rhétorique ("libérateurs", "libération") chers à la
Résistance, pour mieux la discréditer.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span> </span></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span>En complément de l'affiche, les services de propagande éditent également une brochure et un <a href="https://1.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TSmzycoYf5I/AAAAAAAABIM/pHgep3FZoEw/s1600/TractAfficherouge1944verso.jpg" rel="nofollow" target="_blank">tract</a>, au verso duquel </span><span class="Apple-style-span"><span>figure un texte violemment xénophobe et antisémite:</span> " <span style="background-color: #eeeeee;"><i>Voici la Preuve. Si des Français pillent volent, sabotent et tuent... Ce sont toujours des étrangers qui les commandent. Ce sont toujours des chômeurs et des criminels professionnels qui exécutent. Ce sont toujours des Juifs qui les inspirent. C</i>'EST <i>L'ARMÉE DU CRIME </i>CONTRE LA FRANCE.</span>" </span><span><span class="Apple-style-span">Là encore, il s'agit de manipuler l'opinion, en jouant sur la peur, en laissant croire aux Français que les soi-disant « résistants » sont, en fait, tous des étrangers à la solde des ennemis de la France (l'URSS notamment). La dimension particulièrement antisémite de cette propagande doit être relevée, comme le prouve le choix de mettre 7 "<i>inspirateurs juifs</i>" sur les 10 résistants retenus sur l'affiche, «<i>alors qu'ils n'étaient "que 12 sur les 23 condamnés à mort.</i>» (source B p 15)</span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span></span></span></span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TS7TrrYHVyI/AAAAAAAABKI/aKkfhi167Wc/s1600/Marcel%2BRayman%2B%255B640x480%255D.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5561615337180845858" src="http://2.bp.blogspot.com/_TmUPFrRGwMw/TS7TrrYHVyI/AAAAAAAABKI/aKkfhi167Wc/s320/Marcel%2BRayman%2B%255B640x480%255D.jpg" style="cursor: pointer; display: block; height: 320px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 284px;" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i>Marcel Rajman.</i></span></span></span></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i> <br /></i></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il
reste très difficile de connaître l'impact véritable de cette affiche
sur l'opinion publique française. Mais, en permettant de mettre un visage
sur des membres de "l'armée des ombres", elle contribue à les faire connaître et, bien involontairement, à les humaniser.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> En mars 1944, <span style="font-style: italic;">Les Lettres françaises, </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>une des publications clandestines du PCF, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>prêtent cette réaction à une femme devant l'affiche: "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">ils ne sont pas parvenus à leur faire de sales gueules.</span>" Simone de Beauvoir se souvient dans ses <i>Mémoires </i>que, "<i><span style="background-color: #eeeeee;">malgré la grossièreté des clichés, tous les visages qu'ont proposait à notre haine étaient émouvants et beaux.</span></i>"</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i> </i></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Dans ses souvenirs intitulés <i>La Belle Age</i> (1984), Lionel Rochman,
ancien résistant juif communiste à Guéret</span><span style="font-size: medium;">, </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">évoque un sentiment de honte : <i>"<span style="background-color: #eeeeee;">Se fussent-ils appelés
Martin ou Durand, j'aurais communié dans leur mort et dans leur
martyre. Mais ils s'appelaient Grzywacz et Wajsbrot et Fingercweig et
c'était imprononçable. Oui les propagandistes firent bien leur besogne
en imprimant l'Affiche rouge. Oui, après des années de martèlement
antijuif, même les résistants se devaient d'être de bons Français de
souche, bien de chez nous. […] Le pieux mensonge d'une France communiant
secrètement dans la douleur au moment où fut apposée l'Affiche rouge,
mensonge entretenu par notre "bonne conscience nationale", a trop
longtemps masqué que la propagande (on dirait aujourd'hui la
désinformation) a le pouvoir de créer de toutes pièces une vérité
seconde qui peu à peu supplante la vérité tout court</span>"</i>.</span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
</span></span><div style="text-align: left;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>"<span style="background-color: #eeeeee;"><i>J'en suis sûr que le peuple français
et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre <b>mémoire
</b>dignement</i></span>", écrivait Missak Manouchian à sa femme dans sa dernière lettre. (<span style="color: red;">7</span>) </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Après
l'exécution, les fusillés furent inhumés au cimetière parisien d'Ivry. Familles et associations
d'anciens résistants entretinrent la mémoire de ces hommes et de leurs
luttes, à partir de 1945. En raison du très lourd tribut payé par la résistance communiste, le parti se targue à la Libération d'être celui "des 75000 fusillés". En accord avec les gaullistes, ils contribuent à forger le mythe résitantialiste, exagérant le poids véritable des résistants dans la France occupée. Le PCF exalte également le patriotisme, dont ont fait preuve les "combattants de l'ombre. Dans ce contexte, le rôle des étrangers dans la lutte clandestine des communistes est tu, ou en tout cas minimisé. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il faut d'ailleurs attendre 1978 pour qu'un buste de Manouchian, portant le nom des fusillés du 21 février 1944, ne soit inauguré au cimetière d'Ivry. (<span style="color: red;">8</span>)<br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Ce sont finalement les poètes proches du parti communiste, Paul Eluard et Aragon, qui, les premiers, rendirent hommage aux fusillés du Mont Valérien. Avant d'être emporté par une crise cardiaque, en 1952, le premier écrit</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> <a href="http://www.memoire-net.org/etran/eluard.html"><span style="font-style: italic;">Légion</span></a>. Il y insiste sur l'extranéité de victimes prêtes à mourir pour leurs idées. "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">Ces
étrangers d'ici qui choisirent le feu / Leurs portraits sur les murs
sont vivants pour toujours / Un soleil de mémoire éclaire leur beauté /
Ils ont tué pour vivre ils ont crié vengeance.</span>"</span></span></span><span style="font-size: medium;"><br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En 1955, à l'occasion de l'inauguration d'une rue de Paris (XXème) </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>portant le nom du « <i>Groupe Manouchian </i>»</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>, Louis Aragon rédige un poème en hommage aux résistants de « l'affiche rouge » : <span style="font-style: italic;">Strophes pour se souvenir</span>. Inspiré de la <span style="background-color: #ffe599;"><a href="https://lmsi.net/Ma-Chere-Melinee" rel="nofollow" target="_blank">dernière lettre écrite par Missak Manouchian</a></span> à sa femme Mélinée, le poème est publié dans <span style="font-style: italic;">Le roman inachevé</span> en 1956. Il a ici une fonction mémorielle, cherchant à rappeler le sacrifice de héros à ne pas oublier.</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La propagande de Vichy cherchait à faire de ces résistants des terroristes. Au contraire Aragon insiste sur l'héroïsme d'hommes qui n'avaient pourtant réclamé ni "<span style="background-color: #cfe2f3; font-style: italic;">la gloire ni les larmes</span>". En utilisant la "lettre à Mélinée", le poète joue sur l'émotion et contribue à redonner vie au résistant, qui meurt "<span style="background-color: #cfe2f3;"><i>sans haine (...) pour le peuple allemand</i></span>". Sans esprit de vengeance, "<span style="background-color: #cfe2f3;"><i>la justice viendra sur nos pas triomphants</i></span>". Les images de noirceur et de mort laissent place à l'espoir, "<i><span style="background-color: #cfe2f3;">un grand soleil d'hiver</span></i>" balaie "<i><span style="background-color: #cfe2f3;">la couleur uniforme du givre</span></i>". La deuxième strophe dénonce les procédés grossiers de la propagande, qui met au pilori les 23, jouant sur la peur ("<i><span style="background-color: #cfe2f3;">L'affiche qui semblait une tache de sang</span></i>"), alimentant la xénophobie à l'encontre d'individus aux noms "imprononçables" ("</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i><span style="background-color: #cfe2f3;">Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles</span></i></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>"</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>) et à l'aspect rebutant ("</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i><span style="background-color: #cfe2f3;">Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants</span></i></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>").</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> Après avoir emprunté les mots de Missak à Mélinée, Aragon déconstruit le discours xénophobe des nazis dans les derniers vers du poème.</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>"</span></span></span><i><span style="background-color: #cfe2f3; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant</span></span></span><span style="background-color: #cfe2f3; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> / Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir</span></span></span><span style="background-color: #cfe2f3; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> / Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.</span></span></span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>" <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En 1959, Léo Ferré met le poème en musique sous le titre de "<i>l'affiche rouge</i>" dont il livre une interprétation poignante. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Il
remporte alors un grand succès, contribuant à rappeler le rôle
crucial des étrangers et des communistes dans la Résistance. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Plus que les livres d'histoire, la poésie et la chanson contribuèrent à ancrer les hommes de l'affiche rouge dans la mémoire collective. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/6HLB_EVtJK4?si=5097m6Q1--rJHxsb" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les
commémorations, les créations artistiques inspirées par le drame,
participent à l'élaboration du mythe de "l'affiche rouge". Ferré contribue à lui donner son nom, en accolant
la couleur au document de la propagande allemande. De même, l'appellation de
"groupe Manouchian" est forgé lors de l'inauguration de la rue parisienne, alors même que ce "groupe" n'a jamais existé. De même, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Aragon choisit de célébrer </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>l'esprit universaliste de la résistance, sans mentionner l'engagement communiste des fusillés, ni le rôle de l'antisémitisme dans leur traque</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">.<br /></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'histoire des FTP-MOI ne commence véritablement à être écrite que dans les années 1980, en réponse à la sortie "<i>des terroristes à la retraite</i>". Dans ce film polémique de 1985, les survivants accusaient le PCF d'avoir "lâché" les combattants de l'affiche rouge. En 1986, Annette Wievorka retrace l'histoire des FTP-Moi dans "<i>Ils étaient juifs, résistants, communistes</i>". Trois ans plus tard, "<i>Le sang de l'étranger</i>" de </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, contribue à rappeler le rôle essentiel joué par les étrangers dans la Résistance.</span></span><br /></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>C° : </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Au fil du temps, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>l'affiche
rouge, xénophobe, antisémite et anticommuniste, s'impose comme l'image
iconique de la propagande nazie. Or, paradoxalement, elle devient
également la preuve de la place éminente prise par
des étrangers dans la Résistance, contribuant, par ricochet, à la
glorification d'individus que les concepteurs de l'affiche cherchaient à
stigmatiser. <br /></span></span></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>80 ans après l'exécution des hommes de l'affiche rouge, le président Macron décide de panthéoniser Missak et Mélinée Manouchian. Certes, avec le couple, c'est symboliquement tout le cortège de combattants étrangers, communistes, qui,va entrer en ce lieu. Le choix de célébrer l'esprit universaliste de la résistance ne doit pas transformer Manouchian en <span style="color: #c27ba0;"><a href="https://lmsi.net/Manouchian-n-est-pas-un-heros-de-roman-national" rel="nofollow" target="_blank">un héros de "roman national"</a>, </span>au service d'un récit patriotique. A moins que le discours lénifiant du politique, cherchant à faire oublier le récent vote de la loi immigration, ne fasse du résistant un modèle "d'intégration à la française". </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Ce serait oublier un peu vite que les hommes du FTP-MOI étaient, pour la plupart d'entre eux, communistes, donc internationalistes.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> De même, le choix de panthéoniser Manouchian plutôt qu'Epstein - son supérieur hiérarchique, lui aussi exécuté par les Allemands - peut-être interrogé. Pour Annette Wievorka, <i>«</i></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #eeeeee;">ne panthéoniser que lui, c’est coller à la propagande allemande qui en a fait un chef de bande,<b> </b>alors
que choisir les vingt-trois permettrait de rétablir le récit historique
qui a évacué les autres, républicains espagnols, juifs polonais ou
communistes italiens.</span> »</i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> Pour Dimitri Manessis et Jean Vigreux, "<i><span style="background-color: #eeeeee;">la loi sur l'immigration (...) invite à être circonspect devant la panthéonisation des FTP-MOI de la région parisienne, comme si la patrimonialisation fixiste gommait l'un des principes fondamentaux de la République française, de son universalisme issu de la Révolution, rappelé avec force et conviction par Louis-Antoine de Saint-Just : «La patrie d'un peuple libre est ouverte à tous les hommes libres de la terre.</span></i>»</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/z1DaJogllx8?si=wdeGQ5j5q8--OIIb" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
</div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="font-weight: bold;">Strophes pour se souvenir</span></span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Ni l’orgue ni la prière aux agonisants</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Onze ans déjà que cela passe vite onze ans</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vous vous étiez servi simplement de vos armes</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>L’affiche qui semblait une tache de sang</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Y cherchait un effet de peur sur les passants</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Nul ne semblait vous voir Français de préférence</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Et les mornes matins en étaient différents</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Tout avait la couleur uniforme du givre</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>À la fin février pour vos derniers moments</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Et c’est alors que l’un de vous dit calmement</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i>Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre<br />Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand</i></span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><i>Adieu la peine et le plaisir adieu les roses<br />Adieu la vie adieu la lumière et le vent<br />Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent<br />Toi qui va demeurer dans la beauté des choses<br />Quand tout sera fini plus tard en Erivan<br /><br />Un grand soleil d’hiver éclaire la colline<br />Que la nature est belle et que le coeur me fend<br />La justice viendra sur nos pas triomphants<br />Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline<br />Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant</i></span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir</span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.</span><br /></span></span></div><div style="text-align: left;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Louis Aragon, <span style="font-style: italic;">Le roman inachevé</span></span><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Editions Gallimard, 1956.</span></span></span></div><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
</span></span><div style="text-align: left;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les strophes en italique sont directement inspirées de la lettre de Manouchian à sa femme Mélinée.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span><br /></span></span>
</div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>Notes :</b></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">1</span>.
Plusieurs éléments expliquent cette situation: dans le contexte
troublé de 1939, les étrangers fixés en France ont tendance à taire
leurs origines. En outre, de nombreux réfugiés politiques, ayant
participé à la Résistance dans le cadre de la lutte antifasciste,
regagnent leurs pays à la Libération. Enfin, la Résistance tente de
faire vibrer avant tout la fibre patriotique et craint de prêter le
flanc à la propagande vichyssoise, prompte à dénoncer l'influence
pernicieuse des étrangers au sein des organisations clandestines. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">2</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Les
républicains espagnols par exemple comptent parmi les premières
victimes du régime de Vichy qui les considère comme des "rouges", à
neutraliser, grâce aux internements dans des camps de main d'œuvre
immigrée ou en les envoyant travailler en Allemagne, voire en les
déportant (8000 à Mauthausen). </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">3</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Citons Celestino Alfonso, Spartaco Fontanot, Léo Kneler, Raymond
Koytski, Marcel Rajman.<br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">4</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Celestino Alfonso, Spartaco Fontano, Marcel Rajman exécutent Julius Ritter, </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">5</span>. Le 17 mars, les policiers interpellent 57 membres de la sous-section de langue yiddish des jeunes juifs de la MOI, dont <a href="http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/portrait-3.htm"><span style="color: #ff6600;">Henri Krasucki</span></a>, responsable de l'organisation des jeunes. Tous sont déportés.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">6</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Arrêté
le 26 octobre 1943, Joseph Davidovitch est relâché par la police début
décembre, jugé et exécuté pour trahison par les FTP-MOI fin décembre. </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">7</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Mélinée
s'installe après la guerre en Arménie et rédige un livre intitulé
"<i>Manouchian</i>". Revenue en France en 1986, elle meurt trois ans plus tard.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">8</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Missak Manouchian (Arménien), Joseph Boczov (Hongrois), Marcel
Rajman (Polonais), Celestino Alfonso (Espagnol), Olga Bancic
(Roumaine), Georges Cloarec (Français), Roger Rouxel (Français), Robert
Witchitz (Français), Rino Della Negra (Français), Spartaco Fontanot
(Italien), Césare Luccarini (Italien), Antoine Salvadori (Italien),
<a href="https://maitron.fr/spip.php?article150336" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d0e0e3;">Amédéo Usséglio</span></a> (Italien), Thomas Elek (Hongrois), <span style="background-color: #fce5cd;"><a href="https://maitron.fr/spip.php?article76021" rel="nofollow" target="_blank">Emeric Glasz </a></span>
(Hongrois), Maurice Fingercwajg (Polonais), Jonas Geduldig (Polonais),
Léon Goldberg (Polonais), Szlama Grzywacz (Polonais), Stanislas Kubacki
(Polonais), <a href="https://maitron.fr/spip.php?article19415" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fff2cc;">Willy Szapiro</span></a> (Polonais), Wolf Wajsbrot (Polonais), <a href="https://maitron.fr/spip.php?article73527" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #f4cccc;"><span style="color: black;">Arpen Lavitian/Tavitian</span></span></a> (Arménien).</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span><br />
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><br /></span></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="font-weight: bold;">Sources:</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span>
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>A.</b> "Les Résistants de l'Affiche rouge", Documentaire d'Elisabeth Van Zijll Langhout, 52 min, Thematics Prod, Toute L'Histoire.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>B.</b> Annette Wieviorla : "Missak Manouchian. Enquête sur l'Affiche rouge", in L'Histoire n° 514, décembre 2023.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>C.</b> Sébastien Albertelli, Julien Blanc, Laurent Douzou : "La lutte clandestine en France. Une histoire de la Résistance (1940-1944", : "La Résistance. Une morale en action", Seuil, 2019.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>D.</b> "<span style="color: #f9cb9c;"><a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-du-samedi-25-fevrier-2023-7362639" rel="nofollow" target="_blank">Missak Manouchian, au nom des autres</a></span>", émission Autant en emporte l'Histoire diffusée sur France Inter avec Annette Wieviorka. <br /></span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>E.</b> "<a href="https://www.telerama.fr/debats-reportages/pantheonisation-du-resistant-armenien-missak-manouchian-de-quoi-serait-elle-le-symbole-7014475.php" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">Panthéonisation du résistant arménien Missak Manouchian</span></a> : de quoi est-elle le symbole?", par Romain Jeanticou, <i>in</i> Télérama, 27 février 2018.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>F. </b>Nous renvoyons pour les biographies des 23 fusillés du Mont Valérien à l'inestimable <a href="https://maitron.fr/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: red;">Maitron</span></a>.</span></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><b>G.</b> Dimitri Manessis et Jean Vigreux : "Avec tous tes frères étrangers. De la MOE aux FTP-MOI", Libertalia, 2024. </span></span></span><br /></div>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-51025961783676923162024-01-27T08:57:00.010+01:002024-02-02T14:25:36.832+01:00"El derecho de vivir en paz" de Victor Jara, un hymne de résistance dans le Chili en lutte.<p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Dans
le Chili des années 1960 et 1970, à l'instar des autres pays du cône
sud, la musique porte une parole militante fondée sur la
contestation d'un système économique profondément
inégalitaire.
Au cours de ces années de plomb, les artistes de la <i>Nueva Cancion
Chilena</i>, souvent membres ou proches du parti communiste, se retrouvent autour de valeurs communes : la lutte contre l'impérialisme économique et culturel américain, la dénonciation des violences policières et des inégalités sociales profondes, enfin, corollaire de ce qui précède, les artistes cherchent à devenir les porte-voix des indigents. La "nouvelle chanson chilienne" se veut donc sociale et engagée, soucieuse de puiser dans les racines folkloriques du pays. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/38/Galp%C3%B3n_Victor_Jara_(cropped).jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="484" height="800" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/38/Galp%C3%B3n_Victor_Jara_(cropped).jpg" width="484" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Richard Espinoza, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons</span></i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><br /></span></span></span><p></p><p><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;"> Un des plus éminents représentants de cette nouvelle chanson chilienne se nomme <b>Victor Jara</b>. Né au sein d'une modeste famille de paysans du centre du Chili, il connaît le dur travail paysan</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>. Encore adolescent, il entre au séminaire, où il se dote d'une solide technique de chant. Bientôt, il intègre la chorale de l'université du Chili de Santiago. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">Jara n'a pas l'âme d'un curé, de plus en plus concentré sur la création musicale, il devient </span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">auteur-compositeur-interprète. Il y est encouragé par la chanteuse Violetta Parra, </span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">qui s'était employée, au cours de la décennie précédente, à enregistrer et répertorier la diversité musicale du pays. </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Dans son sillage, Jara se rend dans les campagnes pour parfaire </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>sa connaissance des musiques traditionnelles. Il s'initie à cette occasion aux instruments des peuples autochtones : quenas, zamponas, charango</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">Jara joue au sein de diverses formations, Cucumén d'abord, puis avec les fameux Quilapayún. Désormais, il enregistre de nombreuses chansons où affleurent de plus en plus son engagement politique. </span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">Membre du parti communiste, Jara s'investit pleinement dans la campagne de l'<i>Unidad Popular </i>de Salvador Allende, candidat socialiste à l'élection présidentielle de 1970. La campagne est ponctuée de nombreux chants promis à un grand avenir, tels <i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/BVlNB_7HqbI?si=dZ945HtzNfmFrT-O" rel="nofollow" target="_blank">Venceremos </a></span></i>ou <i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/-_qQj25KaUE?si=kp5esm_aNDnDsXyD" rel="nofollow" target="_blank">El pueblo unido jamás será vencido</a></span></i> ("le peuple uni ne sera jamais vaincu") des Quilapayún. Une fois la victoire obtenue, le chanteur s'impose naturellement comme le meilleur ambassadeur culturel du Chili d'Allende. <br /></span></p><p><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">B</span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">eaucoup de ses compositions témoignent de son amour pour le Chili et son peuple</span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">. Ainsi, dans son album <i>La</i> <i>Población</i>, Jara narre la vie des laissés-pour-compte, qu'ils soient</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>
paysans </span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>("<a href="https://youtu.be/jmUnNbAKPNE?si=mHj-Re0w12GoFzs8" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Plegaria a un labrador</span></i></a>")</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>, mineurs (</span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/74XHnfHjOqE?si=o-0DoXVXumknq7tZ" rel="nofollow" target="_blank">Cancion del minero</a></span></i></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>) [<span style="color: red;">1</span>] ou ouvriers</span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">. Il n'hésite pas à incorporer à ses morceaux des enregistrements réalisés sur le terrain (un babillage en ouverture de "<a href="https://youtu.be/EHcnR9J9-rk?si=niGVrZr6tWYQw8D_" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Luchin</i></span></a>", un coq qui chante dans "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/CeMXHN7ZSRU?si=wF4rrGSnQVigzmft" rel="nofollow" target="_blank">Marcha de los Pobladores</a></span></i>"). </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Dans
le sillage de Violetta Parra, Jara accorde également une grande attention au
répertoire de la musique populaire rurale, en particulier autochtone.</span></span></span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;"> En 1969, il compose par exemple <span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/-_6ooGDxbSk?si=nAaXVaDKjavaNCrp" rel="nofollow" target="_blank">Angelita Huenumán</a></i></span>, en hommage à une tisserande mapuche. </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span>A l'opposé de ce petit peuple souffrant, Jara </span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span>décrit l'existence dorée des enfants des fils et filles
de bonnes familles</span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span> dans </span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span><i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/JU7bPMLowrE?si=YZ87dyvbgJPU3wJi" rel="nofollow" target="_blank">Las Casitas del barrio alto</a></span></i></span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span> (</span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span>"les petites maisons du quartier haut"</span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span>) une chanson ironique et mordante. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Les gens
des hauts quartiers / Se sourient et se visitent / Vont ensemble au
supermarché / Et possèdent tous une télévision.</span></i>"</span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span> </span></span>Jara dénonce encore la répression
policière<b> </b>contre les mouvements sociaux ou
d'opposition (</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/qAJOR0-_BHU?si=b_EyuILkkHdEiaDq" rel="nofollow" target="_blank">Preguntas por Puerto Montt</a></span></i></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>) </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>[<span style="color: red;">2</span>]</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Dans son émouvant <span style="background-color: #fcff01; font-style: italic;"><a href="https://youtu.be/1q2_zOfuGcA?si=EfxGPj7qM7EhFAqE" rel="nofollow" target="_blank">Te recuerdo Amanda</a></span>, le chanteur raconte la disparition de Manuel, mort pour ses idéaux. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-style: italic;">"<span style="background-color: #eeeeee;">Tu avais rendez-vous avec lui,</span></span><span style="background-color: #eeeeee;"><i><span> </span></i></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #eeeeee;"><i><span style="font-size: medium;"><span>/ qui partit dans les montagnes</span> <span>qui jamais ne fit de mal,</span></span><span style="font-size: medium;"><span> / qui partit dans les montagnes,</span></span><span style="font-size: medium;"><span> / et en cinq minutes</span> <span>fut mis en pièces.</span></span><span style="font-size: medium;"><span> / Sonne la sirène</span> <span>de retour au travail,</span></span><span style="font-size: medium;"><span> / beaucoup ne sont pas revenus,</span></span></i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-style: italic;"><span style="background-color: #eeeeee;"> / Manuel non plus.</span>"</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>"</span><span style="font-style: italic;">Manifiesto"
: "<span style="background-color: #eeeeee;">Je ne chante pas pour chanter / ni parce que j'ai une belle voix /
mais parce que ma guitare a des sentiments et une raison d'être</span></span><span>". L'engagement de Jara ne pouvait que le conduire aux côtés d'Allende,
dont il partage le projet de société de réduction des inégalités sociales. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Au total, ses odes aux </span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">grandes figures révolutionnaires latino-américaines (<span style="font-style: italic;"><span style="background-color: #fcff01;">Corrido De Pancho Villa</span>, <span style="background-color: #fcff01;">Camilo Torres</span>, <span style="background-color: #fcff01;">Zamba del Che</span></span>)</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>, son attachement aux plus déshérités, sa
dénonciation des ravages du capitalisme ne pouvaient que susciter l'ire des militaires. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>En devenant le compagnon de route du nouveau
président, </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>celui que l'on prend l'habitude de désigner comme "<i>le poète de la révolution</i>", </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>devient un homme à abattre. </span></span></span><br /></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span></span></span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Reuni%C3%B3n_Pinochet_-_Kissinger_(2).jpg?20170402042231" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="517" data-original-width="704" height="470" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ee/Reuni%C3%B3n_Pinochet_-_Kissinger_(2).jpg?20170402042231" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Entrevue entre Kissinger et Pinochet. [Ministerio de Relaciones Exteriores de Chile., CC BY 2.0 CL, via Wikimedia Commons]</span></i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span> </span></span></span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>A peine élu, le
président socialiste engage une réforme agraire et nationalise
les mines de cuivre, dont certaines étaient aux mains de compagnies
américaines. Par ailleurs, il se rapproche de Cuba et de la Chine. Aux Etats-Unis, cette situation ne laisse pas d'inquiéter. Dans le contexte de</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span> la guerre froide, Washington apporte d'ailleurs son
soutien aux régimes autoritaires, par anticommunisme bien sûr, mais aussi parce que ces dictatures préservent les intérêts économiques
des grandes firmes américaines en Amérique latine.</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> <span>Pour
Henry Kissinger, le conseiller à la sécurité nationale, puis secrétaire
d'Etat de Richard Nixon et de Gerald Ford, le communisme ne peut
s'imposer que par la force. C'est pourquoi l'instauration du socialisme
par les urnes, comme le tente Salvador Allende au Chili en 1970,
constitue à ses yeux un très
mauvais exemple pour l'Europe. Kissinger, qui ne fait pas dans la
nuance, affirme : "<i>Allende est probablement un communiste,
un communiste de Moscou</i>". Il convient donc de réagir. "</span></span></span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Je ne vois pas pourquoi nous resterions là sans bouger à contempler un
pays sombrer dans le communisme, du fait de l’irresponsabilité de son
peuple</span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>.</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span> </span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>De fait, les difficultés s'accumulent
rapidement pour Allende. Une inflation galopante perturbe profondément l'économie.
</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Les
très importantes fractures sociales chiliennes se traduisent
politiquement par un très fort clivage entre les partis de gauche et de
droite.</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><span> </span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>Les soutiens du président, notamment les organisations ouvrières, font face à</span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;"> l'opposition conservatrice, ainsi qu'aux bourgeois et aux classes moyennes anticommunistes, qui organisent de gigantesques manifestations. Des pans importants de la société chilienne s'opposent également à Allende en raison d'un puissant parti pris antidémocratique. En octobre 1972, la grève des camionneurs, financée par les Etats-Unis, paralyse le pays tout en exacerbant les tensions.</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> Des produits de première nécessité deviennent inaccessibles. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">Le Chili se trouve au bord de la guerre civile et semble ingouvernable</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. Des rumeurs de putsch bruissent désormais au sein de l'armée. Le général Carlo Prats, légaliste, est répudié par ses pairs qui le juge trop "mou" à l'égard des marxistes. </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Face aux tensions, Allende cherche la conciliation en nommant Augusto Pinochet à la tête des Armées, le 26 août 1973. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Le 11 septembre, la junte militaire renverse le
gouvernement d'unité populaire. Acculé, sans espoir, après une dernière allocution
radiodiffusée, le président se suicide dans le palais de la Moneda. Le
putsch
porte au pouvoir Pinochet. Une répression sanglante
s'abat aussitôt sur les opposants, et sur tous ceux qui, sans être
nécessairement des militants communistes, tentent de protester.</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Dans les heures qui suivent le coup d'Etat, Jara est raflé avec des milliers d'autres personnes, et conduit </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">à l'<i>Estadio National</i></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> de Santiago. Il y est battu, torturé, les doigts
écrasés. [<span style="color: red;">3</span>] Son corps, criblé de balles, est abandonné dans la rue. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le 18 septembre 1973, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Jara est enterré en catimini</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. [<span style="color: red;">4</span>] </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'assassinat confère au chanteur des pauvres l'aura du martyr, contribuant aussi à</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> forger la légende des mains ou des
doigts tranchés à la hache par les bourreaux. [<span style="color: red;">5</span>]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Pendant 17 ans, Pinochet règne d'une main de fer sur le Chili. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Partis politiques et syndicats sont interdits, tandis que le Parlement, devenu inutile, est dissous. Les libertés fondamentales disparaissent. Pour échapper à la répression et pouvoir continuer </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>à vivre, près</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> d'un million de Chiliens sont contraints à l'exil, notamment les artistes. (<span style="color: red;">6</span>) Sur le plan économique, le dictateur fait siennes les théories néolibérales des <i>Chicago boys</i>, disciples de Milton Friedman et partisans de la fin du contrôle des prix, ainsi que de la privatisation de l'éducation, de la santé et du système de retraites. La croissance économique s'opère au prix d'une fracture sociale terrible. En 2011, un rapport a évalué à 40 000 les victimes de la dictature, dont 3065 morts. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/XkXise2bHE0?si=_2WpTqw6FJK5_P_O" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Si la démocratie est rétablie en</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> 1990, les fondements du modèle Pinochet n'ont pas été abolis, tant sur le plan économique et social, que politique. Non seulement le pays reste l'un des plus inégalitaires au monde, mais il dépend toujours de la loi fondamentale, adoptée en 1980 par la dictature. Le Chili n'a pas totalement tourné la page et connaît parfois des rejeux de mémoires. Tel fut le cas en 2019, quand une partie de la société chilienne descendit dans la rue pour dénoncer l'illégitimité du système, hérité de la période Pinochet. Les manifestants réclament alors </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">un nouveau texte pour assurer une société plus égalitaire, paritaire et la reconnaissance des peuples indigènes. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En vain. Les deux
projets constitutionnels soumis au référendum sont rejetés, en 2022 et 2023.
Le premier texte proposait une vision sociale, écologique et féministe
pour le Chili, tandis que le second, écrit par l'extrême-droite, s'inscrivait dans
le sillage de la loi fondamentale de 1980. Cette dernière reste donc en vigueur, bien qu'héritée de la dictature. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Le processus
constitutionnel s'est accompagné d'une polarisation accrue. Face à la répression militaire voulue par le président Piñera, les protestataires expriment leur malaise en chantant des morceaux puisés dans le répertoire populaire (<span style="color: red;">7</span>)</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. Or, de nouveau, les échos de la période Pinochet se font entendre avec l'utilisation des chansons de Jara au coeur des mobilisations.<i> <span style="background-color: #fcff01;">El derecho de vivir en paz</span></i><span style="background-color: #fcff01;"> </span>s'impose même comme l'hymne de la résistance </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">de tous ceux qui récusent les recettes néo-libérales de Piñera.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Confrontés à la répression, les manifestants opposent les mots de Jara </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">aux discours martiaux du président</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/V_xRSfjCyrg?si=rqqlCoveiOz7MNvx" title="YouTube video player" width="560"></iframe> </span></p><div><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Composé en 1969, le morceau était dédié à Ho CHi Minh et aux Vietnamiens,
confrontés à des guerres sans fins, dans le cadre de la décolonisation,
puis de la guerre froide. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Au-delà du message anti-impérialiste, les paroles revendiquent le droit à vivre en paix, décemment. Ce message a une portée universelle, ce qui explique sans doute la reprise du titre en 2019. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Tout en gardant le refrain, les manifestants ajoutent des
paroles qui portent les revendications du moment: la fin des
privatisations et de la misère, une nouvelle
Constitution... </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">La pandémie de Covid place un temps l'</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">opposition sous
l'éteignoir, mais, là encore, le pouvoir ne peut se débarrasser des mots du
poète. En plein confinement, la soprano </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Ayleen Jovita Romero<b> </b></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">rompt le silence du couvre-feu en
interprétant "<i>Te recuerdo Amanda</i>" et "<i>El derecho de vivir en paz</i>" depuis son logement. Comme le montre la vidéo ci-dessus, une salve d'applaudissement, provenant des immeubles alentours, salue la performance. <span><br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">C° :</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> Les tenants de la dictature, puis du néolibéralisme, n'ont jamais pu se débarrasser de la voix et des mots de Jara. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Tel le sparadrap du capitaine Haddock, ils collent aux basques des bourreaux d'un chanteur</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> dont la mémoire continue d'être entretenue par la gauche chilienne.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> (<span style="color: red;">8</span>)<br /></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le Stade National de Santiago, où fut supplicié le chanteur, a été rebaptisé en 2003 Estadio Victor Jara. Juste hommage à l'une des nombreuses victimes de Pinochet, dont le nom ne mérite d'atterrir en revanche que dans les poubelles de l'histoire.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/jYFaWYNbfnI?si=VKfZVZV8SZbNattM" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p style="text-align: center;"><!--[if gte mso 9]><xml>
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</p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;"><b><u>El derecho de vivir en paz [Victor Jara] </u><br /></b></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">El derecho de vivir<br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Poeta Ho Chi Minh</span><br />
Que golpea de Vietnam<br />
A toda la humanidad<br />
Ningún cañón borrará<br />
El surco de tu arrozal<br />
El derecho de vivir en paz</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">[couplet 2]<br />
Indochina es el lugar<br />
Mas allá del ancho mar<br />
Donde revientan la flor<br />
<a href="https://genius.com/18320666/Victor-jara-el-derecho-de-vivir-en-paz/Con-genocidio-y-napalm"><span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1"><span color="windowtext" style="text-decoration: none; text-underline: none;">C</span></span></a>on genocidio y
napalm<br />
La luna es una explosión<br />
Que funde todo el clamor<br />
El derecho de vivir en paz<br />
<br />
[Pausa Instrumental]</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">[Reprise du couplet 2]<br /></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium; line-height: 107%;">[couplet 3]<br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1"><span color="windowtext" style="text-decoration: none; text-underline: none;">Tío Ho, nuestra canción</span></span><span color="windowtext" style="text-decoration: none; text-underline: none;"><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Es fuego de puro amor</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Es palomo palomar</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Olivo de olivar</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Es el canto universal</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Cadena que hará
triunfar</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">El derecho de vivir
en paz</span></span><br />
<br />
[Salida]<br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1"><span color="windowtext" style="text-decoration: none; text-underline: none;">Es el canto universal</span></span><span color="windowtext" style="text-decoration: none; text-underline: none;"><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">Cadena que hará
triunfar</span><br />
<span class="referentfragmentdesktophighlight-sc-110r0d9-1">El derecho de vivir
en paz</span></span></span></p>
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> _____________________</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><b>Le droit de vivre en paix (Victor Jara)</b></span><br /></span>
<span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"> (Traduction Floréal Melgar)</span></span></p>
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Le droit de vivre,<br />
</span><span>Poète Ho Chi Minh,<br />
</span><span>Qui atteint depuis le Vietnam<br />
</span><span>Toute l’humanité<br />
</span><span>Aucun canon n’effacera<br />
</span><span>Le sillon de ta rizière<br />
</span><span>Le droit de vivre en paix</span></span></span></p>
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>L’Indochine est cet endroit<br />
</span><span>Au-delà de la vaste mer<br />
</span><span>Où éclate la fleur<br />
</span><span>Par le génocide et le napalm<br />
</span><span>La Lune est une explosion<br />
</span><span>Que toute une clameur fait taire<br />
</span><span>Le droit de vivre en paix</span></span></span></p>
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Oncle Ho, notre chanson<br />
Est un feu de pur amour<br />
</span><span>Colombe du colombier<br />
</span><span>Olivier de l’oliveraie<br />
</span><span>C’est le chant universel<br />
</span><span>La chaîne qui fera triompher<br />
</span><span>Le droit de vivre en paix</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><b>Notes:</b></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="color: red;">1</span>. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif;">I</span><span style="font-family: Georgia, "Times New Roman", serif; font-size: medium;">l chante: "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>J'ouvre
/ J’extrais / Je transpire / du sang / Tout pour le patron / Rien pour
la douleur / Mineur je suis / À la mine je vais / À la mort je vais /
Mineur je suis</i></span>"</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;"><span>2</span></span><span style="color: black;"><span>. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>Avec sa chanson <span>"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/qAJOR0-_BHU?si=b_EyuILkkHdEiaDq" rel="nofollow" target="_blank">Preguntas por Puerto Montt</a></span></i>"</span>,
Jara s'en prend ouvertement à Pérez Zujovic,
le ministre de l'intérieur lors de la présidence Frei (1964-1970),
responsable du massacre de Puerto Montt, le 9 mars 1969. Ce jour-là, 250
policiers
font irruption dans un camp de fortune habité par 90 familles qui
occupent illégalement des terres laissées à l'abandon par un grand
propriétaire terrien de la région. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Il est mort sans savoir pourquoi
(...) / Vous devez répondre / Senor Perez Zujovic</span></i>". Cette dénonciation
lui vaudra d'être inquiété à de multiples reprises. <br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;"><span>3</span></span><span style="color: black;"><span>. Jara parvient à griffonner un dernier texte intitulé "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/cpsF90vFAvE?si=gNkUCUDJt2Q3yRHl" rel="nofollow" target="_blank">Estadio Chile</a></span></i>". Le bout de papier sur lequel figure les mots, </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>dissimulé dans la chaussure d'un co-détenu, permet à Isabelle Parra, fille de Violetta, d'en faire une chanson, bientôt traduite en anglais et interprétée par Pete Seeger. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Quelle terreur produit le visage du fascisme! / Ils mènent à bien leurs plans avec une précision astucieuse / sans se préoccuper de rien. / Le sang pour eux, ce sont des médailles. / La tuerie est un acte d'héroïsme. / Est-ce là le monde que tu as créé, mon Dieu?</span></i>"<br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">4</span>. Son
corps est exhumé en 2009 afin de déterminer les circonstances exactes
de sa mort. Enterré dans le cimetière général de Santiago, il peut alors
bénéficier d'obsèques publiques, en présence de la présidente Michelle
Bachelet, dont le père, un général légaliste, avait aussi été tué par la
junte.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">5</span>. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> Le mythe est entretenu
par des témoignages de seconde main (sans mauvais jeu de mot) ou encore
par les chansons ("<i><span style="background-color: #fcff01;">Lettre à Kissinger</span></i>" de Julos Beaucarne, "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/SsxRM1jzkcU?si=6vGSZg-wEz7DuNU4" rel="nofollow" target="_blank">Gwerz Victor C'hara</a></i></span>" de Gilles Servat, "<i><span style="background-color: #fcff01;">Le bruit des bottes</span></i>" par Jean Ferrat, "<i><span style="background-color: #fcff01;">Juan Sin Tierra</span></i>"de Ska-P, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/n_pZ0zn0qjg?si=I9wnc1ldg5z82dN6" rel="nofollow" target="_blank">Victor Jara's hands</a></span></i>" par Calexico, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/mkoWjhZOKWo?si=dx4l6rei_lJui7Gz" rel="nofollow" target="_blank">Washington bullets</a></span></i>" des Clash en 1980</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">). </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="color: red;">6</span>. Quand survient le putsch, Quilapayun et Inti Illimani se trouvent en tournée en Europe. Ils y restent.</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span style="color: red;">7</span>. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">C'est le cas du morceau </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/_tN4hGRUAbE?si=vnbBjPX78EVVOrip" rel="nofollow" target="_blank">El baile de los que sobran</a></span></i> ("La danse
de ceux qui sont en trop"), du groupe Los Prisioneros</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">8</span>. Les assassins de Jara bénéficièrent d'une impunité
totale </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">pendant près de quarante ans</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, aucune recherche sérieuse ne tentant de les identifier. Les tortionnaires ne seront finalement condamnés qu'en 2023,
soit un demi-siècle après la commission des faits. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span></span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://pbs.twimg.com/media/GFUYVNWWMAAV0Bk?format=jpg&name=small" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="673" data-original-width="680" height="396" src="https://pbs.twimg.com/media/GFUYVNWWMAAV0Bk?format=jpg&name=small" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span class="css-1qaijid r-bcqeeo r-qvutc0 r-poiln3" style="font-size: medium; text-overflow: unset;"><i><span style="font-family: georgia;">Fresque à Valparaiso, novembre 2023. Merci Lucie Cabiac pour cette photo.<br /></span></i></span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><br /></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> </span></span></span><p></p></div><div><span style="font-family: georgia;"></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><a href="http://www.espacioblog.com/myfiles/nlselker/10_quilapayun%5B1%5D.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" src="http://www.espacioblog.com/myfiles/nlselker/10_quilapayun%5B1%5D.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 320px;" /></a>
<b>Sources: </b></span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>A.</b> Baptiste Lavat : "Chanter les maux, chanter le beau : enjeux et avatars de la Nueva Canción latino-américaine", in "Chanter la lutte", Atelier de création libertaire, 2016.</span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>B.</b> </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Aurélie <span class="familyName">Prom</span>, <span dir="ltr">“<span lang="fr">La Nouvelle Chanson Chilienne : contre l’oubli de l’Histoire et des histoires </span>”</span>, <i>Les Cahiers de Framespa</i> [Online], 26 | 2018</span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>C.</b> Révolution rock. Chili. La lutte <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/continent-musiques-d-ete-multidiffusion/revolution-rock-55-chili-el-pueblo-unido-jamas" rel="nofollow" target="_blank">au rythme du folklore</a>. [Continent musiques d'été sur France Culture]<br /></span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>D.</b> "<a href="https://www.nova.fr/podcast/les-voyages-immobiles/le-voyage-immobile-20-ecoutons-le-chili-en-lutte" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #cc0000;">Ecoutons le Chili en lutte</span></a>" [Le voyage immobile sur Radio Nova]</span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>E.</b> Patrick Boucheron : "Ce moment gris et amer. Coup d'Etat du 11 septembre 1973 au Chili", in <i>Quand l'Histoire fait dates</i>, Editions du Seuil, 2022</span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><br /></span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><b>Liens:</b></span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>- un <a href="https://victor-jara-france.blogspot.com/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d5a6bd;">site très fourni consacré à Victor Jara</span></a> et son oeuvre. <br /></span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>- "Un destin lié au Chili: <a href="https://lachansonfrancaise.net/2017/10/16/un-destin-lie-au-chili-deuxieme-partie-victor-jara/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #3d85c6;">Victor Jara</span></a>" </span></span></span></div><div><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span>- Au Chili, les magnifiques chansons de Victor Jara <a href="https://www.huffingtonpost.fr/entry/au-chili-les-magnifiques-chansons-de-victor-jara-qui-percent-le-silence-du-couvre-feu_fr_5db082d2e4b0131fa99851dd?ncid=other_twitter_cooo9wqtham&utm_campaign=share_twitter" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #38761d;">percent le silence du couvre-feu.</span></a>" [Huff Post]</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span> <br /></span></span></span></div>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-78585811220045706622024-01-23T07:06:00.001+01:002024-01-23T21:26:22.963+01:00Quand Ramy Essam, et les manifestants de la place Tahrir, réclamaient le départ du dictateur Moubarak.<p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">La tutelle européenne sur l'Egypte cesse en 1952 avec la prise du pouvoir d'un groupe d'officier qui chasse le roi Farouk, l'armée britannique et proclame la République. Nasser, le nouveau raïs, met les oppositions hors-la-loi et instaure un régime de parti unique. Acteur clef du mouvement des non-alignés, il devient le champion du panarabisme. Le dirigeant s'éteint en 1970, après avoir subi une défaite militaire dans le cadre de la guerre des six jours contre Israël. Son successeur et vice-président, Anouar el-Sadate, tourne le dos aux options socialisantes en libéralisant l'économie. Après une nouvelle défaite militaire contre l’État hébreu, un traité de paix signé en 1979 acte la reconnaissance tacite d'Israël. En 1981, Sadate est assassiné par des militants islamistes. Le vice-président, Hosni Moubarak devient le nouveau dirigeant. Militaire lui aussi, il prend ses distances avec les mouvements islamistes, sur lesquels Sadate s'était appuyé. Indéboulonnable pendant trente ans, le dictateur détricote l'héritage social de Nasser, tandis qu'une corruption galopante se met en place. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><i><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/34/Tahrir_Square_on_July_29_2011.jpg/1200px-Tahrir_Square_on_July_29_2011.jpg?20110902091159" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="530" data-original-width="800" height="424" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/34/Tahrir_Square_on_July_29_2011.jpg/1200px-Tahrir_Square_on_July_29_2011.jpg?20110902091159" width="640" /></a></i></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><i><span style="font-family: georgia;">Ahmed Abd El-Fatah from Egypt, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons</span></i></span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">En janvier 2011, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">dans le sillage de la révolution arabe, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">le mécontentement se mue en contestation ouverte. Au Caire, la place Tahrir devient l'épicentre de la colère, tandis que, de proche en proche, les manifestations gagnent tout le pays. Les aspirations démocratiques sont immenses. La moitié des habitants a moins de 25 ans et n'a jamais connu autre chose qu'un militaire à la tête de l’État. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>Ramy Essam</b>, a 23 ans, il est étudiant en architecture à Mansourah, une ville située dans le delta du Nil, à 120 km au nord du Caire. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Dès les premiers rassemblements, le jeune homme </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">débarque dans la capitale, avec sa guitare sous le bras. Tout au long de l'occupation de la place Tahrir, il vit dans le village de tentes, qui sert de quartier général aux centaines de milliers de manifestants. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le<b> 28 janvier 2011</b>, Ramy monte sur une scène improvisée et interprète <a href="https://youtu.be/-rEKmTBKiBM?si=PpR04sUFD0_YNVER" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #ffd966;">Irhal </span></i></a></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><i>(«Dégage!» / إرحل </i>),<i> </i></span></span>une
chanson écrite en quelques heures à partir des slogans des manifestants et dans laquelle il réclame le départ du président. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">« <span style="background-color: #9fc5e8;"><i>Nous ne demandons qu'une seule chose, dégage, dégage, à bas, à bas Hosni Moubarak, le peuple veut la chute du régime</i></span>”."<i>C'était une journée que l'on a appelée " </i>vendredi de colère<i>",
j'ai vu des gens mourir, des gens frappés et j'ai pensé, soit je reste
vivant et libre, soit je meurs... Alors, je n'ai plus réfléchi, je suis
monté sur scène et j'ai chanté</i>", se souvient-il. Trois jours plus
tard, le 1er février, Moubarak réaffirme son intention de se maintenir au
pouvoir, ce qui incite de nouveau Essam à interpréter <i>"Dégage</i>". Le lendemain, les <i>baltaguias</i>, les hommes de main payés par le pouvoir,<i> </i>chargent à dos de chameaux les manifestants antigouvernementaux. Le chanteur remonte sur scène. "<i>J'avais
été frappé à la tête, mais pendant deux jours, j'ai continué à chanter.
C'était amusant, car j'avais des bandages comme tous ceux qui
m'écoutaient. Nous étions heureux car nous avions le sentiment d'avoir
remporté la victoire.</i>" </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/-rEKmTBKiBM?si=-nAVcm5sSB22G_Ht" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Si les morceaux d'Essam touchent au coeur des protestataires, qui les reprennent à l'unisson, c'est aussi que la musique s'impose naturellement comme le médium populaire idéal pour synthétiser un message laconique et percutant à l'intention du dictateur: «<i><b>dégage</b></i>». En Égypte, la révolution se caractérise par l'absence de partis organisés et de leaders politiques. Empêchés d'agir en véritables citoyens pendant des décennies, les manifestants sont, pour beaucoup d'entre eux, peu familiarisés avec un discours idéologique structuré. Les chansons, avec leur vocabulaire simple et leurs revendications primaires, comblent ces lacunes. Elles permettent en outre de prendre, au jour le jour, le pouls de la révolution ou de réagir presque instantanément à l'actualité. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Ainsi, les créations du chanteur amateur collent parfaitement à la succession des évènements qui se déroulent place Tahrir entre janvier et mars 2011. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7c/Ramy_Essam.jpg?20110502074328" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="536" data-original-width="800" height="268" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/7c/Ramy_Essam.jpg?20110502074328" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Lilian Wagdy, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le 11 février 2011, après 18 jours de mobilisation sans précédent, Moubarak est renversé, l'armée assurant la transition. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Ramy remonte sur la scène pour célébrer la victoire du mouvement, adaptant pour l'occasion ses paroles, devenues obsolètes. Le chanteur appelle désormais de ses vœux un gouvernement civil, en lieu et place du pouvoir militaire. Plus que jamais, l'artiste se confond avec le reste des manifestants, dont il retranscrit les revendications en musique. Armé de ses mots et de sa seule guitare, il s'impose comme un des acteurs clefs de la révolution en marche. Avec le titre "<a href="https://youtu.be/V0p8fO7HF6s?si=xKdR4PWLUomhIXGo" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d5a6bd;"><i>Riez bien, c'est la révolution</i></span></a>" (</span></span><span style="font-weight: normal;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">اضحكوا يا ثورة</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">), il se moque de la propagande de Moubarak selon lequel les manifestants seraient des agents de l'étranger, responsables du marasme économique et payés en hamburgers. "<i><span style="background-color: #9fc5e8;">On vous dit que nous mangeons des menus KFC? Riez! C'est la révolution!</span></i>" <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Essam interprète égalementا لجحش قال للحمار</span></span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">, un poème écrit en 2008 par </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Ahmad Fouad Negm</span></span><span class="style-scope yt-formatted-string" dir="auto"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">"<a href="https://youtu.be/drGFsSaPTkw" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #e69138;"><i>L'âne et le poulain</i></span></a>" se réfère à Moubarak et à son fils Gamal, un temps pressenti pour succéder à son dictateur de papa. "<span style="background-color: #9fc5e8;"><i>Mon poulain, arrête d'être naïf, ne vis pas comme un prétentieux / Nos passagers</i></span> [les Égyptiens] <span style="background-color: #9fc5e8;"><i>ne sont pas stupides et leurs os ne sont pas cassés / Demain ils vont se réveiller, et ils vont faire trembler le chariot / Et tu vas trouver enfoncés dans tes fesses quatre-vingts khazouk</i></span>". </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le khazouk est une sorte de bâton utilisé lors d'une torture et le
chiffre quatre-vingts correspond aux nombre d’Egyptiens d'alors.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le 9 mars, Ramy retourne place Tahrir avec d'autres manifestants, pour demander plus de changements. Ce jour-là, l'armée détruit les campements et réprime violemment les manifestants réunis. Comme beaucoup d'autres, le chanteur est arrêté, battu, torturé à l'électricité au sein du Musée National du Caire, transformé pour l'occasion en centre de détention. Après deux semaines d'hospitalisation, il revient à Tahrir avec un nouveau texte, <span style="background-color: #ead1dc;"><i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=m-XjHSg-1VY" rel="nofollow" target="_blank">Baisse la tête</a></i></span> (</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium; font-weight: normal;">طاطي طاطي</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">). L'auteur ironise sur l'attitude de l'armée censée assurer la transition démocratique, aux côtés de la population. «<span style="background-color: #9fc5e8;"> <i>Baisse la tête, baisse-la, baisse-la, tu vis dans un pays démocratique!</i></span>». </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le musicien évoque aussi l'impasse dans laquelle se trouvent les jeunes
diplômés, entravés dans leur ascension sociale par la corruption et le népotisme: « <span style="background-color: #9fc5e8;"><i>et quand les ignorants sont devant toi... ou au-dessus de toi</i><i> prenant ta longe / Il te conduit à ta perte, devant toi il y a un trou... tu bois le poison de Socrate.</i></span> »</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">En septembre 2011, il sort une nouvelle chanson <a href="https://youtu.be/Y9Re4zJkoQM?si=TK6vcFcgI19cP6yD" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #d5a6bd;"><i>Pain, liberté et justice sociale</i></span></a> comme pour affirmer les nouveaux mots d'ordre et priorités que le mouvement doit adopter. Pour Essam il n'y a plus rien à attendre du « cirque électoral » organisé par le Conseil Suprême des Forces Armées (SCAF), qui s'est employé à mâter les manifestations de l'automne 2011. Plus que jamais, la contre-révolution est en marche. En janvier 2012, alors que de nouveaux heurts sanglants éclatent place Tahrir, Essam s'en prend au SCAF en adaptant les paroles d'<i><span style="background-color: #d5a6bd;"><a href="https://youtu.be/X95G9fq8ro0?si=affFIhQ0xWSkuiSk" rel="nofollow" target="_blank">Irhal</a></span></i> aux circonstances: "<i><span style="background-color: #9fc5e8;">A bas, à bas le SCAF! Etat civil! (...) La révolution jusqu'à la victoire</span></i>". Peu après, il sort l'album <i>Al Midan</i> ("<i>La place</i>")</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Lors des élections législatives de 2011, les islamistes emportent la majorité des sièges au parlement, parvenant</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> à séduire les populations rurales, pauvres et délaissées.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Victorieux des élections, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Mohamed Morsi accède à la présidence en juin 2012.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> Premier président civil de l'Egypte, ce membre des Frères musulmans doit prêter son "serment au peuple" place Tahrir, avant de le faire plus formellement devant la Cour constitutionnelle. Très vite, la contestation reprend. Les populations du centre, majoritairement urbaines, rejettent les islamistes de peur de voir la charia (la loi islamique) étendre son influence sur leurs droits. En juin 2013, les manifestations donnent l'opportunité au ministre de la défense, <b>Abdel Fattah Al-Sissi</b>, de démettre Morsi de ses fonctions. L'armée est de retour aux manettes. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/FjBd_rvZr4U?si=cbyUhcZiiW7CFm_i" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le nouveau <i>raïs </i>règne en maître absolu sur l'Egypte (<span style="color: red;">1</span>), emprisonnant, torturant, tuant à tour de bras ses opposants, islamistes, comme libéraux. Pendant ce temps, les puissances occidentales, plus soucieuses de leurs intérêts économiques que de la défense des libertés, tournent le regard dans d'autres directions. (<span style="color: red;">2</span>) En 2014, Ramy Essam se réfugie en Suède, où il se lance dans une carrière professionnelle, sans pour autant renoncer à son engagement contre la dictature. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Quatre ans après la prise de pouvoir de Sissi, le chanteur publie "<a href="https://youtu.be/FjBd_rvZr4U" rel="nofollow" target="_blank"><i>Balaha</i></a>". Ce mot correspond au nom donné à un menteur compulsif </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">dans un film à succès</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">. Les paroles fustigent l'autorisme de Sissi et témoignent de l'extrême lassitude, mais aussi de l'indignation d'une population réduite au silence. En réponse à cette prise de position,
le parolier et le réalisateur du clip, </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Galal el Behairy et </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Shady Habash, coincés en Egypte, sont </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">emprisonnés pour « <i>diffusion de fausses nouvelles</i> ». Faute de soins, Habash meurt en prison en mai 2020, à l’âge de vingt-quatre ans. Ce drame prouve, si il en était besoin, la cruauté du régime Sissi.<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">C°: Si la jeunesse réunie place Tahrir n'est pas parvenue à donner corps aux aspirations démocratiques qui l'animaient, écrasée par la violence de l'armée et dupée par la rouerie des islamistes, elle a néanmoins fait montre d'une grande dignité, d'un immense courage et les chants de Ramy Essam en constituent, assurément, la digne bande son. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><b>Notes: </b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">1</span>. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">En
guise de réponse à la
crise économique qui plonge les Egyptiens dans la misère, Sissi lance le
pays dans une politique de grands travaux tels que doublement
du canal de Suez, la construction d'un grand musée à Gizeh, de lignes
de
TGV, la construction d'une capitale en plein
désert... </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: red;">2</span>. La France fournit les armes. Les autres puissances ne sont pas en reste. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">L'Arabie saoudite et les Emirats arabes
unis fournissent les prêts financiers, la Russie les ressources en blé</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">, tandis que la Chine investit dans le pays. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p><b><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Sources:</span></span></b></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- Bérengère Lavisse: "<a href="https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiz_9vD77D9AhUJVqQEHVnJB3cQFnoECA0QAQ&url=https%3A%2F%2Fiepweb2.sciencespo-rennes.fr%2Fbibli_doc%2Fdownload%2F384%2F&usg=AOvVaw2PeZFXn-jf0fc95KN2ULDe" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">De Tunis à Dera'a, les chants du Printemps</span></a>", mémoire de 4ème année. (pdf)<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- Cyril Sauvageot: «Comment la chanson "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/egypte-comment-la-chanson-irhal-est-devenue-le-cri-de-ralliement-des-manifestants-de-la-place-tahrir-9645548" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">Irhal</span></a>" est devenu le cri de ralliement des manifestants de la place Tahrir?»</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- «Ramy Essam: <a href="https://dream.hypotheses.org/publication/lesprit-de-la-revolte/produire/ramy-essam" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f1c232;">la voix de la révolution</span></a>» (DREAM)</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "La <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reveil-culturel/la-pop-egyptienne-au-temps-de-la-revolution-de-la-place-tahrir-8971898" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">pop égyptienne</span></a> au temps de la Révolution de la place Tahrir</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">" avec Coline Houssais. [Le réveil culturel sur France Culture]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "<a href="https://www.courrierinternational.com/article/2011/06/08/degage-la-b-o-des-revolutions-arabes" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">Dégage</span></a>! La B.O. des révolutions arabes" [The Observer]</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- Jane Mitchell: "<a href="https://www.revolutionpermanente.fr/Ramy-Essam-la-bande-originale-de-la-revolution-egyptienne" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Ramy Essam, la bande originale du printemps égyptien</span></a>" [Révolution permanente] </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "La <span style="color: #c27ba0;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=xaeB8qVPa8w" rel="nofollow" target="_blank">bande-son des révolutions</a></span>: 10 ans de musique et de révoltes" Rencontre avec Coline Houssais.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "Égypte: <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/playlist-egypte-les-sons-de-la-place-tahrir-8567577" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">les sons de la place Tahrir</span></a>" [France Inter] </span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "Rami Essam: le <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/printemps-arabes-10-ans-apres-ramy-essam-le-barde-de-la-place-tahrir-9556956" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">barde de la place Tahrir</span></a>" [France Inter]<br /></span></span></p><p><b><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Conseil de lecture:</span></span></b></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Alaa El Aswany: "<a href="https://www.actes-sud.fr/node/65447" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">J'ai couru vers le Nil</span></a>", Actes Sud, 2018. <br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-38002725790034115822024-01-14T15:32:00.004+01:002024-01-18T21:02:10.553+01:00Traces et mémoires musicales de la guerre d'Algérie dans la chanson francophone.<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Débutée en 1830, la conquête de l'Algérie par la France se caractérise par un déferlement de violences inouïes. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Le poème </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/vgQ7D4VcbDk?si=Rl0xyKOGwqIBL3i6" rel="nofollow" target="_blank">La gloire</a></span></i>" écrit par Pierre Seghers en 1952 et chanté par </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Bernard Lavilliers en 2017, témoigne de la brutalité alors à l’œuvre. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Mon beau dragon, mon lance-flammes / Mon tueur, mon bel assassin / Joli brute pour ces dames / Mon amour, mon trancheur de seins / Mon pointeur, mon incendiaire / En auras-tu assez brûlé? / Des hommes torches et violés / Des jeunes filles impubères</span></i>".</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">[ce billet en version podcast : ]</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe frameborder="0" height="102px" scrolling="no" src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Traces-et-mmoires-musicales-de-la-guerre-dAlgrie-dans-la-chanson-francophone-e2dhgml" width="400px"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span>Le 1er novembre 1954, les nationalistes algériens du Front de Libération nationale (FLN) commettent une série d'attentats. Cette "Toussaint rouge" marque le début d'une guerre de sept ans. </span></span></span></span></span></span>Entretenu par les spolitations et les violences de la période coloniale, le feu de la révolte nationaliste couvait. Ce dont témoigne le morceau </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/WF0YE5GkPr8?si=xYnP50hBmfYrb2jI" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Premier matin de novembre</i></span></a>" du</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> groupe la Rumeur. "</span></span><i><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">Les
semences du feu ont accouché l'antithèse / De 130 obscures années
d'esclavage / Du haut des massifs jusqu'aux plaines pillées / Des cités
suppliciées aux villages craquelés / Voilà l'histoire prise au cou par
vos visages couleur d'ambre / Quand enfin retentit ce premier matin de
novembre</span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">".</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span>L'Algérie est alors une colonie très particulière aux yeux des autorités françaises. Son territoire, très proche de l'hexagone, est alors divisé en départements, directement rattachés à la métropole. Cas unique dans l'empire, l'Algérie est aussi une colonie de peuplement où sont venus s'installer des colons européens désignés sous le terme de "pieds noirs". </span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Pour comprendre le déferlement de violences, il faut rappeler </span><span style="font-family: georgia;"><span><span>les fondements profondément inégalitaires du projet colonial, basé sur une gigantesque entreprise de spoliation et de pillage. Les colons font main basse sur les meilleures terres et les ressources, tandis que les populations indigènes endurent la plus grande misère. Sur le plan politique, après avoir été soumis au code de l'indigénat, Arabes et Kabyles deviennent citoyens en 1946. Mais la persistance d'un double collège électoral fait que la voix d'un "Français d'Algérie" vaut celle de huit "Français musulmans d'Algérie", comme on désigne désormais les population indigènes. Ainsi, en 1954, un véritable fossé sépare le million de pieds noirs des huit millions d'autochtones. </span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/9BGnSToc67g?si=Beujr-Mnw5ePVuXj" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Pierre Tisserand, ancien appelé en Algérie, compose "<a href="https://youtu.be/tTZh12TZ8h0?si=r6sXkZOnnXXvLUgn" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Nous aussi nous marchions</i></span></a>", chanson qui figure au générique du film de René Vautier "Avoir 20 ans dans les
Aurès", sorti en 1972. L'auteur y fustige la chape de plomb qui s'abat, empêchant les protestations de se faire entendre. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span>En métropole, d'ailleurs, la guerre ne dit pas son nom, les autorités évoquant du bout des lèvres les "événements d'Algérie".</span></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span>La censure veille, empêchant toute expression dissidente. </span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Alors que la guerre d'Indochine vient de s'achever, Boris Vian écrit en février 1954, "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/fM8D0H3RiRo?si=K_d7Rg0UX_er_IsF" rel="nofollow" target="_blank">Le déserteur</a></i></span>",
une lettre ouverte au président dans laquelle il proclame le refus
individuel d'un appelé d'aller à la guerre. Quelques mois plus tard,
alors que débute la guerre d'Algérie et que le gouvernement décrète la
conscription, les paroles du morceau prennent un tour particulièrement
sulfureux. La chanson est interdite et ne trouve qu'un interprète Mouloudji. D'origine Kabyle, ce dernier modifie à la marge le dernier couplet. Vian avait écrit : "<i>Si vous me poursuivez / Prévenez vos gendarmes / Que je possède une arme / Et que je sais tirer</i>". Mouloudji chante : "<i><span style="background-color: #cccccc;">... Que je n'aurai pas d'arme / Et qu'ils pourront tirer.</span></i>"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/84/Chlef_1957_-_Guerre_d'Algerie.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="634" height="400" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/84/Chlef_1957_-_Guerre_d'Algerie.png" width="318" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i style="font-family: georgia;">Facebook Group, Public domain, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En novembre 1954, 50 000 jeunes soldats effectuent leur
service militaire en Algérie. L’année suivante, la durée du service passe de 18 mois à 30 mois. Le
quotidien est rude, marqué par l’ennui ou les horreurs du conflit. De nombreux morceaux témoignent de ces difficultés ou du refus de la guerre. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Prenons quelques exemples: </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Jean Yanne a 24 ans lorsqu'il enregistre "<a href="https://youtu.be/wjkPJp5qOAY?si=fV5pQz2xAIkvV-RC" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Du pain aux oiseaux</i></span></a>" en 1957. Les paroles décrivent la répression subie par un jeune appelé du contingent qui refuse "<i><span style="background-color: #cccccc;">le droit de tuer sans châtiment</span></i>". "<i><span style="background-color: #cccccc;">Pour
avoir refusé l'uniforme à mon dos / A vingt ans dépassés, j'ai passé le
falot / Des hommes médaillés du bas-ventre au képi / Pour ce fait, ont
jugé que j'avais mal agi</span></i>". <span style="background-color: #9fc5e8;">Il passe en conseil de guerre et
est emprisonné.</span> Alors que la France s'engage toujours plus loin dans la
guerre et la répression, un tel morceau risquerait de susciter les foudres de la
censure, raison pour laquelle Philips se garde bien de le
commercialiser. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1959, Hugues Aufray interprète"<a href="https://youtu.be/60XdowM1YwE?si=go_H4q0_LFXqSUAE" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Y' avait Fanny qui chantait</i></span></a>", un morceau consacré au morne quotidien du soldat, que seul le souvenir de l'être aimé parvient d'atténuer fugacement. Il s'adresse ici aux appelés. </span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<span style="background-color: #cccccc;">Dans ce bled il faisait chaud, / l’ennui nous trouait la peau, / on
vivait sans savoir si, on reviendrait au pays, / à la caserne le soir, on
avait souvent le cafard, / heureusement il y avait Fanny, j’y pense encore
aujourd’hui</span>".</span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1957, Billy Nencioni chante "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/kzKqq6-ce8w?si=8h8gNrobjpGA12uL" rel="nofollow" target="_blank">On lui a donné</a></i></span>"
(2'30). Il y décrit le départ d'un appelé pour le front.
Nanti des différents objets composant son barda, le troufion part, pour
ne jamais revenir. "<span style="background-color: #cccccc;"><i>On lui a donné / Ce qu'il n'attendait pas / A son
heure décidée / la chaleur du trépas / Sans avoir souffert / il s'est
senti partir pour un autre univers/... Puis il a dit: merci</i></span>". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1962, Serge Lama est appelé en Algérie. Une expérience difficile qui lui inspire deux chansons: "<a href="https://youtu.be/tC82DI05XHc?si=MAEN_zjnY20mISHr" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">L'Algérie</span></i></a>" et "<i><span style="background-color: #fcff01;">la guerre à 20 ans</span></i>". La première, sortie en 1975 raconte le destin de jeunes appelés français durant la guerre. Il chante "</span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i>Dans
ce port nous étions des milliers de garçons / Nous n'avions pas le cœur
à chanter des chansons / L'aurore était légère, il faisait presque
beau / C'était la première fois que je prenais le bateau
<br /></i></span>
<span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i>L'Algérie / Écrasée par l'azur
/ C'était une aventure
/ Dont on ne voulait pas / L'Algérie
/ Du désert à Blida
/ C'est là qu'on est parti jouer les p'tits soldats</i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Lors
d'une visite en Algérie en 1954, Jacques Brel est approché par des
nationalistes algériens qui lui exposent leurs positions. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Cinq ans plus tard, il écrit "<a href="https://youtu.be/WCKwwpqa2_A?si=LSDF8beJ7O_lsQ_h" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>la Colombe</i></span></a>" en réaction à la guerre d'Algérie. Antimilitariste convaincu, il y interroge la légitimité des guerres. </span></span><br /></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span>L<span>e conflit <span>exacerb</span>e les tensions et conduit à une radicalisation des positions respectives.</span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span> Au sein des "Français d'Algérie", la vie politique continue d'être confis<span>quée par les "activistes<span>" <span>hostiles à la moindre concession. Au terrorisme du FLN répondent "ratonnades", arrestations arbitraires et tortures. Des pratiques dénoncées frontalement en 1961 par Léo Ferré<span><span> dans les </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/r7YfOvQ699I?si=dF5e0lCosb_-LRty" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Les temps difficiles</i></span></a>". </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">« <i><span style="background-color: #cccccc;">Quand l’Indochine c’est terminé, / où c’est-t-y qu’on pourrait
s’tailler… / Fil’moi ta part mon p’tit Youssef, / sinon j’te branche sur
l’EDF… / Réponds, dis moi où est ton pote, sinon tu vas être chatouillé…
/ Quand on questionne y’a qu’à causer…</span></i> »</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Après la fin de la guerre, en 1972, avec </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://youtu.be/b-P2hr4b-D0?si=iCQ9zPXQdrfuC7Q7" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Parachutiste</i></span></a>", </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Maxime Le Forestier fustige le recours systématique à la torture par l'armée française, en particulier dans le cadre de la bataille d'Alger. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Toujours en 1972, </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/G64dUXvcPzM?si=XYXbJvCzLrdXtk42" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Fleur d'oranger</span></i></a>" d'</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Hugues Aufray dénonce les viols, érigés en véritable arme de guerre. "</span></span><i><span lang="fre"><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">Ils ont surgi soudain tous trois par la porte de sa maison / L'un d'eux lui attacha les bras, un autre arracha son jupon</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> / </span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">On l'a trouvée dans son lit bleu, pâle et vidée de tout son sang / Les
larmes collaient ses cheveux, le soleil baignait le couchant</span></span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">".</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le retour au pouvoir de de Gaulle en mai 1958 repose sur un malentendu. Pour les pieds noirs, le choix de l'autodétermination par le général, l'année suivante, est perçu comme une trahison. <span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span>Désemparés et crai<span>g<span>nant de tout perdre, de nombreux <span>Fran<span>çais d'Algérie</span></span> se tournent alors vers l'Organisation de l'Armée secrète. L'OAS mène alors la politique de la "terre brûlée", multipliant les attentats, incendies volontaires et assassinats. Ces actions, de plus en plus violentes, exposent les Fran<span>çais d'Algérie à la répression de l'armée et aux représailles du FL<span>N</span>, qui multiplie les enlèvements. </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span><span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Ce "terrorisme silencieux" crée une insécurité générale et
déclenche <span>l'exode massif des Français d'Algérie.</span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span>"<i><span style="background-color: #fcff01;">Commando Delta</span></i>" est
une chanson de Lo Cicero, enregistrée depuis la prison de Fresne, où il
est incarcéré. Il y rend hommage à Roger Degueldre, chef des commandos Delta
de l'OAS et ordonnateur de nombreux attentats. Condamné à mort par la justice militaire, il est fusillé en 1962. </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/lNWLEAXdSqw?si=_UC5_AXvvr6ZxOSb" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La guerre a des répercussions en métropoles où vivent de nombreux "Français musulmans d'Algérie", comme les autorités les désignent. Relégués dans des quartiers sordides en périphérie de la capitale, ils sont l'objet d'un harcèlement policier constants et de mesures discriminatoires. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Maurice Papon, préfet de police de Paris, couvre les violences racistes</span><span>. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans le même temps, le FLN prend pour cible les policiers et multiplie les assassinats. La tension est à son comble. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le 17 octobre 1961, à l'appel du FLN, des milliers d'individus manifestent en direction des arrondissements centraux de la capitale afin </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">de protester contre le couvre-feu imposé à eux seuls</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. Sur ordre, les policiers chargent, frappent, blessent, mutilent et tuent. <span style="background-color: white;">Des dizaines d'Algériens sont jetés, inconscients dans la Seine. Leurs cadavres seront découverts les jours suivants. Des milliers de manifestants sont arrêtés brutalement et conduits dans des centres de détention. </span>Longtemps nié, puis minimisé, ce crime d'Etat ressurgit au grand jour à partir des années 1980. La mémoire du massacre, jusque là occultée, devient obsédante. En 1998, <span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">les Têtes Raides interprètent "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/lNWLEAXdSqw?si=VakjELgam_BvAS4q" rel="nofollow" target="_blank">Dans la gueule du loup</a></span></i>", un poème de Kateb Yacine. "</span></span><i style="font-family: "Times New Roman"; font-size: medium;"><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Tu as vu notre sang couler / Tu as vu la police assommer les manifestants / Et les jeter dans la Seine/ La Seine rougissante n’a pas cessé / Les jours suivants / De vomir / De vomir à la face du peuple de la commune<br />Les corps martyrisés / Qui rappelaient aux parisiens / Leur propre révolution / Leur propre résistance / Peuple français tu as tout vu / Oui tout vu de tes propres yeux / Et maintenant vas-tu parler / Et maintenant vas-tu te taire</span></i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">De nombreuses autres chansons et titres de rap se réfèrent à l'événement. "<span><i><span style="background-color: #fcff01;">17 octobre</span></i></span>", le rappeur Médine replace la soirée du massacre dans le temps long des relations tendues de la France et de sa colonie. "<span><i><span style="background-color: #fcff01;">Paris, oct.61</span></i></span>" de la Tordue décrit les ratonnades policières pour mieux dénoncer leur perpétuation et leur mise sous le boisseau. "</span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span><span color="rgb(255 , 102 , 0)"><i><span>Que
la Seine est jolie / Ne s’raient ces moribonds / Qui déshonorent son
lit / Mais qu’elle traîne par le fond / Inhumant dans l’oubli / Une
saine tuerie / C’est paraît-il légal</span></i></span></span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les accords d'Evian, signés le 18 mars 1962, mettent un terme au conflit. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'Algérie accède à l'indépendance le 5 juillet. La persistance des violences</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> provoque la fuite des harkis et des pieds-noirs pour la France. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">Né à Constantine en 1938, dans une famille juive, Enrico Macias </span><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">enregistre </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/1hXaatUJwvI?si=xnYc4SMqJB5Gw2yy" rel="nofollow" target="_blank">Adieu mon pays</a></span></i>"</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">, sa première chanson. Elle lui permet de s'imposer comme <i>LE</i> chanteur pied noir </span><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">dont les titres sont empreints de la nostalgie du pays perdu.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;"> Le
narrateur du morceau quitte son pays sans que les causes de son départ
ne soient explicitées. Ceci explique que la chanson ait
pu être reprise à leur compte par des pieds-noirs, des harkis ou des
immigrés algériens. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">Le départ d'Algérie est ressenti comme un terrible déchirement puisqu'il est question d’«<span style="background-color: #eeeeee;"><i>adieu</i></span>», d'une "<i><span style="background-color: #eeeeee;">chaîne dans l'eau qui a claqué comme un fou</span></i>". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia", "times new roman", serif;">Des chanteurs nostalgériques tels Jean-Pax Méfret se spécialisent dans l'entretien d'une contre culture pied noir avec des morceaux fustigeant la trahison gaulliste et l'abandon de l'Algérie française par la République.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span><span> </span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">D'autres, tel François Valery, se remémorent leur jeunesse algérienne en chanson ("<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=nqd9SdJxCBc" rel="nofollow" target="_blank">oran juin 1962</a> </span></i>"). </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Comme le rappelle Paul-Max Morin, en France,
différents groupes sont affectivement reliés à la guerre d'Algérie qu'il s'agisse des
appelés du contingent ou de soldats de métier (2 millions d'individus) (<span style="color: red;">1</span>), des pieds noirs "rapatriés" (1M), des harkis (120 000),</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> des Juifs d'Algérie, sans oublier l'importante immigration algérienne en France. Cette part algérienne de la France est donc loin d'être négligeable.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/7c1dFrvpQLg?si=3C-i92hwGtZ8dqxH" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Or, en 1962, au nom de la réconciliation nationale, les autorités et la société française cherchent à mettre sous le tapis cette guerre. Les appelés du contingents reviennent souvent traumatisés par ce qu'ils ont vu ou fait, et ne cherchent alors pas à témoigner. Cette politique de l'oubli passe par de nombreuses lois d'amnistie, ainsi que par l'absence de commémorations et de moment public de mise en récit. Le morceau "<i><span style="background-color: #fcff01;">On m'a demandé d'oublier</span></i>" du groupe La Rumeur témoigne de cette amnésie collective. "<span style="background-color: #cccccc;"><i>On
m'a demandé d'oublier les noyades occultées d'une dignité et sa mémoire
/ Les chapes de plomb, les écrans noirs / Plaqués sur toute l'étendue
des brûlures d'une histoire / Et le prix des soulèvements, les trop
pleins / De martyrs étouffés, de lourds silences au lendemain / De
pogroms en plein Paris, de rafles à la benne / Et ce 17 octobre 61 qui
croupit au fond de la Seine / On m'a demandé d'oublier</i></span>".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Si l'histoire de la guerre d'Algérie est enseignée à partir des années 1980, le manque de temps et les contraintes du programme laissent peu de place à cet enseignement. Le projet colonial est pourtant constitutif de ce qu'est la France aujourd'hui. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Rappelons que si la conquête coloniale débute sous la monarchie, elle se poursuit sous le Second Empire, puis s'achève sous la République. Or, le discours universaliste républicain, qui entendait répandre les libertés fondamentales et ses valeurs de par le monde, n'a pas été appliqué dans les colonies. Il semble donc essentiel que la parole officielle de l'Etat reconnaisse l'injustice coloniale, tout comme est fondamentale </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">la
transmission des mémoires plurielles de la guerre d'Algérie, aussi délicate soit-elle. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le titre <span style="background-color: #fcff01;"><i>Alger pleure</i></span> du rappeur Médine revient sur cette indispensable transmission, dont sont particulièrement demandeurs les
enfants et petits-enfants d'immigrés algériens, né en France et donc français, et pourtant trop
souvent essentialisés, ramenés à l'origine de leurs parents et donc
considérés comme des étrangers. Il rappe: </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<span style="background-color: #eeeeee;">J’ai l’sang mêlé : un peu colon, un peu colonisé / Un peu colombe sombre ou corbeau décolorisé / Médine est métissé : Algérien-Français / Double identité : je suis un schizophrène de l’humanité / De vieux ennemis cohabitent dans mon code génétique / À moi seul j’incarne une histoire sans générique</span>".</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Notes:</b> </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">1</span>.
Alors que le rock'n'roll est porté sur les fonds baptismaux, que la
jeunesse française affirme ses goûts et aspire à profiter des fruits de
la croissance, Eddy Mitchell rappelle dans "</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/ebHMK5mq_d8?si=v_1Euhrm-oO9cJbo" rel="nofollow" target="_blank">Soixante-soixante-deux</a></i></span>" (1987) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">que cette période est aussi celle de la mobilisation des appelés du contingent pour aller combattre en Algérie. "</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #cccccc;">L'Algérie
c'est beau, Oui mais vue du Sacré-Coeur /
Soixante, soixante-deux, / Quelque part ça m'fait peur / Soixante,
soixante-deux, Y avait pas que des rockers / Terrorisme et O.A.S., Infos
d'époque, R.A.S / La vérité sur ces années est encore tabou [...]</span></i> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <b>Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>A.</b> "La <a href="https://pan-african-music.com/la-guerre-dalgerie-en-musiques/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">guerre d'Algérie en musiques</span></a>" [PAM] </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>B.</b> "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/trou-de-memoire-3804662" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">Trou de mémoire</span></a>", émission LSD sur France Culture consacrée à La marche de 1983.<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>C.</b> Article "chanson française" d'Alain Ruscio, <i>in</i> "Dictionnaire de la guerre d'Algérie", Bouquins éditions, Paris, 2023. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>D.</b> "France-Algérie: une histoire en chansons" <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-n-co/pop-n-co-du-samedi-16-octobre-2021-2236676" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Episode1</span></a> (1954-1980) et <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/pop-n-co/pop-n-co-du-samedi-23-octobre-2021-2974501" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">2 (1980-2021)</span></a>, émission Pop'n'Co sur France Inter.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>E.</b> "<a href="https://musique.rfi.fr/actu-musique/20120704/chanteur-francais-guerre-algerie" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Les chanteurs français et la guerre d'Algérie</i></span></a>". [RFI musique]</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>F.</b> Bertrand Dicale: "<i>Jean Yanne à rebrousse-poil</i>", First, 2012.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>G.</b> "Pendant la guerre d'Algérie, <a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/ces-chansons-qui-font-l-actu-pendant-la-guerre-d-algerie-la-chanson-face-a-la-censure_4633519.html" rel="nofollow" target="_blank">la chanson face à la censure</a>", Ces chansons qui font l'actu sur France Info.<br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-14679028845636655372024-01-03T09:24:00.002+01:002024-01-07T19:39:33.286+01:00Elle a un stock: la chanson dans la Seconde Guerre mondiale. <p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;">
<span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">De 1940 à 1944, les
conditions d'existence dans la France défaite et occupée sont difficiles. Pour autant la vie
artistique et culturelle conserve une grande vitalité tout au long des
"années noires". La création musicale connaît alors un grand dynamisme
et une réelle diversité. Les chansons de variété peuvent évoquer les
tristes réalités de l'époque, servir de support de propagande à la "Révolution
nationale" ou encore inciter à la résistance. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: Georgia, serif;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/33/Anna_Marly%2C_laissez-passer.png/1199px-Anna_Marly%2C_laissez-passer.png?20210302120404" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="574" data-original-width="800" height="287" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/33/Anna_Marly%2C_laissez-passer.png/1199px-Anna_Marly%2C_laissez-passer.png?20210302120404" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i><span style="font-size: medium;">Musée de l'Armée, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons</span></i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span><p></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><b>* Les ritournelles d'un pays plongé dans l'abyme. </b></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">A la
fin des années 1930, la situation se tend en Europe. Hitler
multiplie les provocations. En 1936, il s'allie avec le dictateur italien Mussolini, réarme son pays, annexe l'Autriche (Anschluss) et envahit la Tchécoslovaquie en 1939. Face à
ces violations du traité de Versailles, les démocraties, qui
redoutent par dessus tout une nouvelle guerre, restent passives. En France, l'état-major croit pouvoir compter sur la ligne Maginot, un système de fortification censé rendre la France impénétrable. Plusieurs chansons entonnent ce même refrain. Pour Ray Ventura et ses collégiens </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/LaNlhhP8eYs" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">on ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried</span></i></a>". </span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">[version podcast du billet: <iframe src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Elle-a-du-stock--La-chanson-populaire-dans-la-France-occupe-1940-1944-e28mt4b" height="102px" width="400px" frameborder="0" scrolling="no"></iframe>] <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Au cours des huit mois de la "drôle de guerre", les soldats s'ennuient ferme au front. Les grands noms de la variété comme Joséphine Baker ou Maurice Chevalier s'emploient à soutenir le moral des troupes en se produisant devant les soldats. Momo pouvait y chanter "<a href="https://youtu.be/YFOy6Kd1DXM" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>ça fait d'excellents Français</i></span></a>", une exaltation de l'union des Français face aux périls. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La fulgurante attaque allemande de la France par les Ardennes en mai 1940 oblige à en rabattre. L'armée française, prétendument invincible subit la plus terrible défaite militaire de son histoire: c’est une débâcle. Devant l’avancée des troupes allemandes, des millions de civils fuient en désordre vers le Sud : c’est l’exode. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Sans aller jusqu'à évoquer l'occupant</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, "<i><span style="background-color: #fcff01;">Le Petit réfugié</span></i>" ou "<a href="https://youtu.be/_eas2sYXhIY" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Quand tu reverras ton village</span></i></a>" par Tino Rossi témoignent de la douleur ressentie par ceux qui doivent tout laisser derrière eux. 1,6 million de soldats français sont emprisonnés dans des stalags en Allemagne. Les chansons reviennent sur l'absence des pères de familles et la solitude des épouses. C'est le cas de </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/nkMIxosVtKw?si=EQo5Gqmhn9gAWPt2" rel="nofollow" target="_blank">Seule ce soir</a></span></i>", interprétée en 1941 par Léo Marjane. De même, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/QeFf8CCh3Hw?si=qyd2fZw2nHceLXOH" rel="nofollow" target="_blank">J'attendrai</a></i></span>", chantée par Rina Ketty en 1937, prend une nouvelle signification et redevient une chanson d'actualité après la débâcle. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain, ancien héros militaire de la première guerre mondiale, devient le chef du gouvernement. Il s'empresse de signer l’armistice, le 22 juin. Les combats prennent fin. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La partie nord et ouest de la France est occupée par l'armée allemande quand une zone sud ("dite libre")passe sous le contrôle théorique du régime de Vichy. Les prisonniers de guerre français restent en captivité. Enfin, la France doit entretenir les troupes d'occupation. Le pays passe à l'heure allemande, tandis que les uniformes vert-de-gris paradent dans les rues de la capitale. Serge Reggiani use d'une métaphore animalière pour évoquer cette épisode traumatique dans sa chanson "<a href="https://youtu.be/K9VFqvGRhNs?si=BmZf6CLtS-JpWFOV" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>les loups sont entrés dans Paris</i></span></a>". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les Français doivent endurer rationnements, pénuries, absence de libertés. Plusieurs morceaux composés alors reviennent sur les difficultés matérielles de ces années noires. Georgius dénonce, d'un ton badin, l'essor du marché noir avec "<i><a href="https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000282/elle-a-un-stock-chanson-en-conserves-creation-1940.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;">Elle a un stock</span></a></i>". A défaut de se remplir le ventre et d'acheter de coûteuses denrées sous le manteau, Jacques Pills se félicite de sa fortune au "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/m7KkNOOIN2g" rel="nofollow" target="_blank">Marché rose</a></span></i>". Le système D s'impose comme le suggère, ironique Georgius avec </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/vOftXpity8E" rel="nofollow" target="_blank">La campagne chez moi</a></i></span>".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> L'heure est aux ersatz comme s'en amuse </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Maurice Chevalier dans "<a href="https://youtu.be/L7neLUgyY7A" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>La symphonie des semelles de bois</i></span></a>".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> En 1941, Fernandel chante quant à lui "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/ciDnlrHVD-4" rel="nofollow" target="_blank">Les jours sans</a></span></i>". On notera que la tonalité de tous ces morceaux reste avant tout humoristique. Peut-être pour passer la censure, mais aussi car la chanson se doit de divertir. Ainsi, il n'est pas question d'évoquer la politique de collaboration mise en œuvre par Vichy, l'arrestation des opposants ou la mise en place d'une législation antisémite. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>* Vichy et la collaboration.</b><br />Le régime de Vichy est un État autoritaire, fondé sur le culte de la<br />personnalité du maréchal Pétain et sur des valeurs réactionnaires. La devise «Travail, Famille, Patrie» remplace celle de la République («Liberté, Égalité,<br />Fraternité»). </span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: medium;">Les valeurs de l’État français se décline en
chansons avec des mots </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">exaltant les piliers de la France
rance du Maréchal.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Par conviction ou opportunisme, les
paroliers s'inspirent des thèmes de la Révolution nationale et louent
l'Ordre nouveau prôné par les idéologues de Vichy. L</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">es femmes sont cantonnées dans leur rôle de fécondatrices et de ménagères. En 1941, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=hmUlylHN8Gw"><span color="rgb(51 , 51 , 153)">Eliane Célis</span></a> chante ainsi d'une voix langoureuse </span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">"<a href="https://youtu.be/hmUlylHN8Gw"><span color="rgb(51 , 51 , 153)"><i><span style="background-color: #fcff01;">Etre maman</span></i></span></a>"</span></span></span><span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">: "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">Quand
on berce tendrement / Sa poupée qu'on aime tant / On est déjà maman /
Être maman c'est être plus jolie / C'est garder la jeunesse au coeur /
C'est le bonheur le plus grand dans la vie / De s'entendre dire: Maman.</span>" <br /></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">D'autres chansons militent pour le retour à la terre voulu par Pétain. <span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=wROpzKPCBqY"><span color="rgb(0 , 102 , 0)" style="font-style: italic;">Semons le grain et la lumière</span></a></span> propose André Dassary dans un morceau qui s'inscrit parfaitement dans le carcan vichyste de promotion de la ruralité: "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">Au
travail, Au travail, Au travail, Au travail / Semons le grain de la
lumière / Semons la graine de la beauté / De la terre nourricière /
Jailliront les fleurs de liberté / Gaiement pour la France éternelle /
Donnons nos cœurs donnons nos bras</span><span style="background-color: #eeeeee;"> </span>".</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> "<i><a href="https://www.youtube.com/watch?v=lz5aeBnmwXE"><span style="background-color: #fcff01; color: black;">Ah! Que la France est belle</span></a></i>" de Marcelle Bordas reprend à son compte les images d’Épinal vichyste d'une France exclusivement rurale, avec "<span style="font-style: italic;">ses champs, ses bois, ses vallons ses clochers !</span>" En 1941, pour Chevalier, </span></span><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/JObZ0MvK8M4?si=CELA8-uCvjR-L3P_" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">ça sent si bon la France</span></i></a>"</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">. </span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Montagard et Courtioux, les "auteurs" de <span style="font-style: italic;">Maréchal nous voilà,</span> imagine une marche intitulée <a href="https://youtu.be/sJdwylJ0OTE" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01; font-style: italic;">la France de demain</span></a>,
qui bénéficie comme la précédente d'une intense diffusion. Le succès
escompté n'est pourtant pas au rendez-vous malgré l'inévitable André
Dassary qui chante:</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">Bientôt
notre terre chérie / S'enrichira d'un pur froment / Et notre France
enfin guérie / Resplendira plus fièrement / Si "Travail, Famille,
Patrie" / Sont nos seuls cris de ralliement !</span> "</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les libertés fondamentales sont bafouées, les partis politiques et<br />les syndicats interdits. Pétain est le chef de l'Etat français et dispose de tous les pouvoirs.</span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Dès
son installation, le régime développe une <b>propagande </b>massive autour de
la figure du Maréchal. Tous les médias sont sollicités pour
louer les mérites du chef, en particulier le chant, paré de nombreuses
vertus dont celle d’unir et de discipliner ses exécutants. Aux yeux des
autorités, le chant choral devient une école de virilité, favorisant
l’unité derrière le "sauveur de Verdun". La pratique du chant s'impose
enfin comme moyen d’encadrement, en particulier de la jeunesse, objet
de toutes les attentions.</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">En juillet 1941 est publié </span></span><span><span style="font-family: georgia;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/LmsdHnQ7RD8?si=9-1ENMoJStrc8qvc" rel="nofollow" target="_blank">Maréchal nous voilà</a></i></span>"<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">. Ce</span></span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> chant, véritable hymne officiel du régime, illustre l'extrême personnalisation du pouvoir.</span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> La musique attribuée à Charles Courtioux est en fait un plagiat d'un morceau de <a href="http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/fiches_bio/oberfeld_casimir/oberfeld_casimir.htm"><span color="rgb(255 , 0 , 0)">Casimir Oberfeld</span></a>, un compositeur juif qui mourra à Auschwitz en 1943.</span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> Massivement radiodiffusée, cette marche entraînante, est interprétée lors des cérémonies officielles. <span style="background-color: white;">La popularité du morceau tient aussi à ses interprètes - André Dassary ou Andrex -, de grandes vedettes de l'époque.</span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><span style="background-color: white;"> </span>L'hymne vichyste loue jusqu'à l’écœurement les mérites du chef . Les jeunes auxquels s'adressent la chanson (« <span style="font-style: italic;"><span style="background-color: #eeeeee;">nous voilà !</span> </span>») se prosternent devant l'ancêtre dont ils "<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">vénèrent </span><span style="background-color: #eeeeee;">[les]<span style="font-style: italic;"> ans</span></span>" (il a 85 ans en 1941!). Omniscient, Pétain y est à la fois dépeint comme le"<span style="background-color: #eeeeee; font-style: italic;">sauveur de la France</span>", comme un martyr n'hésitant pas à se sacrifier pour le pays <span style="background-color: white;">(« <span style="font-style: italic;"><span>En nous donnant ta vie</span> </span>» fait référence au discours du 17 juin 1940: « <span style="font-style: italic;">Je fais à la France le don de ma personne </span>»)</span> et enfin comme le guide qui assurera le redressement national: <span style="background-color: white;">" <span color="rgb(51 , 51 , 51)" style="font-style: italic;">Français levons la tête, Regardons l'avenir !</span><span> </span>", «<span style="font-style: italic;">Exaltons le travail</span> ».</span></span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Prétendant "<i>alléger le poids des souffrances du pays, améliorer le sort des prisonniers, atténuer la charge des frais d'occupation</i>", Pétain engage le pays dans la voie de la collaboration. Dès lors, Vichy participe à l'effort de guerre en envoyant de jeunes Français travailler dans les usines en Allemagne, soit de façon volontaire dans le cadre de la relève, soit de force avec l'instauration en 1943 du Service du Travail Obligatoire (STO). </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Après
avoir promulgué un statut des Juifs transformant ces derniers en parias,
Vichy mène une active politique de collaboration policière, mettant la police de l’État français </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">au
service de l'occupant</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, comme lors de la grande rafle
du Vel d'Hiv, <span style="background-color: white;">des 16 et 17 juillet 1942</span>. La milice pourchasse non
seulement les Juifs, mais aussi tous ceux qui s'opposent à la politique
de collaboration. Les persécutions reposent largement sur les dénonciations, que les autorités encouragent. "<span style="background-color: #fcff01;">Le corbeau</span>" de Svinkels donne la parole à un abject délateur. "</span></span><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>lettre numéro 67, sale insecte, tes agissements au sein d’la communauté m’débecte</span><span> / je m’demande si les gens savent que t’es juif à moitié tchèque</span><span> / et si ils apprenaient ça, ce serait mauvais pour ton compte chèque</span><span> / en sortant l’info c’est ton champ d’action que j’limite</span><span> / vu qu’la moitié du bled est antisémite</span></span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">" </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mAxhcCnInWk?si=6mo2l9w5Qp7Q5RtM" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>* La résistance en chansons. <br /></b></span><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Refusant la défaite, le général de Gaulle lance un appel à la résistance le 18 juin 1940. Au fil des mois, il parvient à se faire reconnaître par les Alliés comme une figure crédible et crée les Forces Françaises Libres (FFL). A l'intérieur du pays, des Français organisés en mouvements et réseaux luttent contre l'occupation allemande et la politique de collaboration de Vichy, menant des actions de sabotage, de propagande (journaux clandestins), de renseignements ou de combats. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dès
1942, Jean Moulin est l'envoyé spécial du général de Gaulle chargé d'unifier la résistance
française derrière ce dernier dans la cadre d'un Conseil National de la
Résistance.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> A partir de 1943, les maquis rassemblent des jeunes qui refusent le Service du Travail Obligatoire et prennent les armes. Les résistants sont soumis aux dangers de la clandestinité et de la répression.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La lutte contre Vichy et l'occupant passe par la lutte armée, mais aussi par la propagande. Tout au long du conflit, les principaux protagonistes se livrent à une</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> véritable <span style="color: #ffa400;"><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/06/quand-la-bataille-des-ondes-se-menait.html" rel="nofollow" target="_blank">guerre des ondes</a></span>. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En zone occupée, Radio-Paris est sous contrôle allemand. En zone libre, la Radiodiffusion nationale sert d'instrument politique à Vichy. La radio anglaise de la BBC met à disposition de la France libre des créneaux afin d'y diffuser des émissions en français. La plus efficace et incisive se nomme "les Français parlent aux Français". L'objectif est de divertir tout en discréditant la propagande servile de Vichy, à l'aide sketchs, de saynètes et de chansonnettes bien senties. </span></span><span><span style="font-family: "georgia";"><span><span style="font-size: medium;">L'équipe </span></span></span></span><span><span style="font-family: "georgia";"><span><span style="font-size: medium;">trouve le ton juste. Sur des airs traditionnels ou des succès, Maurice von Moppès imagine une vingtaine de chansons parodiques dans lesquelles il raille l'occupant et ses suppôts vichystes. Dans le cadre de la campagne des V, qui consiste à tracer sur les murs la première lettre du mot victoire, von Moppès imagine "<a href="https://youtu.be/10yV7lCHFYI?si=zFPMcZ82EaA2JjV3" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>la chanson des V</i></span></a>". Pierre Dac chante "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/QVGFwzk_fhY?si=-bxLP019GL5hQV5t" rel="nofollow" target="_blank">les gars de la vermine</a></span></i>", les "<a href="https://youtu.be/4QiphmGJhyE?si=JpaK5_tDafess-z9" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">fils de Pétain</span></i></a>" ou encore "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/AwziBoCAxC0?si=dCr1E-tfr_QRb-Vx" rel="nofollow" target="_blank">la complaintes des nazis</a></span></i>" interprétée ici par Mouloudji.</span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Fin 1942, à Londres, Anna Marly adapte un air russe et rédige un texte louant la bravoure des troupes irrégulières russes confrontées à la furie meurtrière des nazis. Joseph Kessel et Maurice Druon s'attellent à une version française du morceau, intitulé le </span></span><span><span style="font-family: "georgia";"><span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/1hjwicn_evs?si=EYDssQ-r_YgfUWG6" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Chant des partisans</i></span></a>"</span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. Violentes, dures, sanglantes, tout à la gloire des combattants clandestins, les paroles sont ancrées dans la sombre réalité d'un pays en guerre. L'anaphore "<i><span style="background-color: #eeeeee;">ami, entends-tu?</span></i>" incite l'auditeur à s'engager, à "<i><span style="background-color: #eeeeee;">faire payer le prix du sang et des larmes</span></i>" à l'ennemi assimilé à la figure du corbeau.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La "<span style="background-color: #fcff01;"><i>Complainte du partisan</i></span>" est l'autre chant emblématique de la Résistance. D'une plume agile, sur une mélodie, nostalgique et prenante d'Anna Marly, le grand résistant Emmanuel d’Astier de la Vigerie évoque les valeurs, ainsi que les conditions d’existence et de combat des « partisans ». D’inspiration nettement moins guerrière et démonstrative que sa cousine, « La complainte » incite plutôt à l’introspection. Bien que diffusée par la BBC, elle reste peu connue à l’issue du conflit. En 1969, Leonard Cohen en propose une adaptation sublime.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/hs5hOhI4pEE?si=UNyQ3iSLhhFU03Jj" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>C° :</b> Les débarquements de Normandie (le 6 juin 1944) et de Provence (15 août 1945) permettent aux troupes alliées, aidées par les FFL et les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), de libérer la France de l’occupant allemand et du régime de Vichy. Pour les collabos, l'heure des comptes a sonné. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>Notes:</b></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">1</span>. </span></span><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;">Interdite cependant en zone nord, car l'occupant redoute qu'il prenne les accents de la rébellion.</span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>Sources:</b></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>A.</b></span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> <a href="http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article954"><span color="rgb(153 , 51 , 153)">Nathalie Dompnier</span></a>:
« <i>Entre La Marseillaise et Maréchal, nous voilà ! Quel hymne pour le
régime de Vichy ?</i> », in Myriam Chimènes (dir.), La vie musicale sous
Vichy, Paris, Editions Complexe, coll. Histoire du temps présent, 2001,
p. 69-88</span><br /><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>B.</b>« <a href="http://www.lehall.com/galerie/politique/index.html"><span color="rgb(255 , 0 , 0)">Chanter sous l’occupation : un acte politique ?</span></a>
», contribution à la journée d’étude de la Bibliothèque nationale et du
Hall de la chanson, Chansons en politique, le 29 novembre 2002.</span><br />
<span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>C.</b> "Variétés, musique et chansons en guerre", article de Thomas Rabino paru dans <a href="http://www.derniere-guerre.com/enkiosque.php"><span color="rgb(204 , 51 , 204)" style="font-style: italic;">Histoire(s) de la Seconde Guerre mondiale </span><span color="rgb(204 , 51 , 204)">n°11</span></a>, mai-juin 2011.</span></span><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"> </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span><span style="font-family: "georgia" , "times new roman" , serif;"><b>D.</b> Pierre Dac:"<a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2011/06/238-pierre-dac-tout-ca-ca-fait-1944.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">Tout ça, ça fait...</span></a>", André Dassary:"<a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2011/06/239-andre-dassary-marechal-nous-voila.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Maréchal nous voilà</span></a>" sur l'histgeobox. </span></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-71090986354282810582023-12-05T21:16:00.005+01:002024-01-18T21:03:03.122+01:00Sur du bon raï: genèse et essor d'une musique libératrice.<p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le terme raï a des origines obscures (<span style="color: red;">1</span>), mais il
peut désigner la poisse. Ce genre générique s'épanouit dans un pays
ravalé au rang de colonie, au sein duquel les meilleures terres sont
confisquées par les Européens, tandis que les autochtones, réduits à la
misère, sont transformés en parias. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">[podcast: </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Sur-du-bon-ra-gense-et-essor-dune-musique-libratrice-e26blkj" height="102px" width="400px" frameborder="0" scrolling="no"></iframe>] <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les lointaines racines du raï sont le fruit de la rencontre entre le répertoire des nomades bédouins poussés par l'exode rural, et celui des villes. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Un des fondateurs du genre se nomme Cheikh Hamada (</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/7SZ9lmQLT24?si=XW19AyGSgyRsjcmK" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Yaben sidi</i></span></a>"</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">). </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les racines de ce courant musical s'inspirent également des chants des <i>meddahates</i>. Ces groupes, constitués de femmes, se produisent lors de cérémonies
familiales, s'accompagnant de flûtes en roseau (<i>gseba</i>/<i>gasba</i>), de percussions
(<i>guellal</i>, <i>bendir</i>). Dans un premier temps, les présentes chantent des louanges (<i>medh</i>) à Dieu, avant que leur répertoire ne se sécularise et s'encanaille.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans
les années 1930, des orchestres de cheikhs et de cheikhates
apparaissent dans les cafés et cabarets des quartiers populaires d'Oran, ville portuaire et métissée. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans
ces formations musicales, les femmes occupent une place essentielle.
Elles insufflent l'énergie, rythment en tapant dans leurs mains,
relancent le chant par leurs interjections... Cheikha Rimitti, la plus célèbre d'entre elles, interprètent le raï de manière irrévérencieuse. (<span style="color: red;">2</span>) De sa voix rugueuse, elle vante les plaisirs de la vie, l'amour, l'alcool, mais raconte également les difficiles conditions de vie des <i>fellahs</i>, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">dépossédés de leurs terres par les colons européens et contraints de venir s'entasser à la
périphérie des villes</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. En 1954, elle interprète "<span style="background-color: #fcff01;"><i>Charak gâata</i></span>" ("Déchire, lacère"). Elle y invite au plaisir autant qu'elle attaque le tabou de la virginité, suscitant le scandale: "<i><span style="background-color: #cccccc;">embrasse
moi dit-il / Embrasse-moi comme hier sur le matelas. / Galipette sur
galipette. / Je ferai à mon amour tout ce qu'il voudra. / Déchire et
lacère / Rimitti viendra raccommoder.</span></i> " <span style="background-color: white;">Ces paroles crues lui
valent très vite d'être censurée par les tenants d'un islam prude. </span></span></span></p><p><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/N4BlqOPQo4o?si=jVyowDqJ9iga7GRr" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;">Pendant la guerre d'Algérie, les nationalistes du FLN condamnent le répertoire grivois, considérant ces chansons comme le fruit d'une colonisation culturelle dévoyant la personnalité algérienne.</span><span style="background-color: white;"> </span>Avec l'accession à l'indépendance et l'arrivée au pouvoir de Houari Boumédiène, en 1965, les boîtes et cabarets de la corniche oranaise connaissent un coup d'arrêt. <span style="background-color: white;">La formation islamo-baasiste du nouveau dirigeant contribue à imposer une férule idéologique pesante sur la vie culturelle.</span> Le parti FLN promeut la seule musique arabo-andalouse. </span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>La musique populaire est méprisée par les élites, le pouvoir n'y voyant que l'expression spontanée de la lie de la
société</span>.<span> </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white;">La police multiplie les descentes dans les soirées privées, exigeant parfois des filles présentes des certificats de virginité.</span><span style="background-color: white;"> </span>Ahmed Saber, parce qu'il dénonce la pauvreté et le chômage dans <i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/YYBMtuZy2xU?si=kkWlNEHUVJ4kfRlf" rel="nofollow" target="_blank">El Khedma</a></span></i> (le Boulot: "<span style="background-color: #cccccc;"><i>Ouh ouh le boulot s'obtient à la tête du client</i></span>") ou le détournement de fonds publics avec <a href="https://youtu.be/SwHd_2Dt9_0?si=ReoYtCX--zq1JyJF" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">El Khaïne</span></i></a> (Le voleur:"<i><span style="background-color: #cccccc;">un jour ton tour viendra voleur</span></i>"), est arrêté et emprisonné.<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le régime opte pour une industrialisation à marche forcée calquée sur le modèle soviétique. Dans les campagnes, les remembrements contraignent de nombreux paysans à quitter leurs petites exploitations pour les grands ensembles en construction ou les bidonvilles des marges urbaines. A Oran, Sidi Bel Abbes ou Aïn Temouchent un proto-raï s'esquisse dans les bouges et soirées privées.<span> En ces lieux interlopes se forge une musique hypnotique et lascive, dont les thèmes principaux sont les ruptures amoureuses et les difficultés du quotidien de tous ceux qui tirent le diable par la queue. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> Les sonorités changent avec l'introduction de nouveaux instruments. La guitare wah wah de Cheb Zargui </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">("<span style="background-color: #fcff01;"><i>Anna Dellali</i></span>") provoque de fortes distorsions, tandis que la trompette de </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Messaoud Bellemou offre un arrière plan instrumental somptueux aux envolées vocales des chanteurs </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(exemple avec Cheikh Benfissa sur "<a href="https://youtu.be/GTAMpd8LvtI?si=UnjQ8mmjYcQBusnp" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Li Maandouche l'auto</span></i></a>" )</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Zd0lE2c9x-Q?si=sZOcoON55t7u3qIP" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Portés par ces instrumentistes talentueux, les voix de Boutaiba Sghir et Bouteldja Belkacem ("<i>Sid El Hakem</i>") posent les fondations du raï moderne.<span style="background-color: white;"> <span>Le second interprète de sa voix aigu "<a href="https://youtu.be/XnveWlgnZ1c?si=nywDTYfCWQfwUltN" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Milouda</span></i></a>", un morceau consacré au drame des filles mères, rejetées par tous dans une société patriarcale intolérante.<br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Dans un pays où les trois quarts de la population a moins de 25 ans, le raï s'impose comme la musique d'une jeunesse confrontée à la pauvreté, au chômage, aux carcans sociaux et familiaux contraignants. En 1978, avec la mort de Boumédiène et l'accession au pouvoir de Chadli Bendjedid, la répression des mœurs s'assouplit timidement. Le raï trouve droit de citer à la radio et se banalise. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>A
Tlemcen, les frères Rachid et Fethi Baba Ahmed montent le studio Rallye et un
label centré sur le raï, qui s'imprègne de rock, funk, pop. Synthé
et boîte à rythme font leur apparition. Exemple avec</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> <a href="https://youtu.be/Ost8O7gmBd0?si=Daov0p0Vcy4Yfcwq" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">N'sel fik</span></i></a></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> par </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Chaba Fadela et Cheb Sahraoui.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4b/Ra%C3%AF_ann%C3%A9es_80_(Alg%C3%A9rie).jpg/610px-Ra%C3%AF_ann%C3%A9es_80_(Alg%C3%A9rie).jpg?20140329002219" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="543" height="800" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4b/Ra%C3%AF_ann%C3%A9es_80_(Alg%C3%A9rie).jpg/610px-Ra%C3%AF_ann%C3%A9es_80_(Alg%C3%A9rie).jpg?20140329002219" width="543" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Saber68, Public domain, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><br /></span><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Une nouvelle génération d'artistes, jeunes - cheb ou cheba - entendent rompre avec la tradition de leurs aînés. Ils ont pour nom Houari Benchenet, Chaba Fadela, Cheb Sahraoui ou encore Cheb Khaled. Ce dernier se fait connaître en 1974, à seulement 14 ans, avec le morceau <a href="https://www.youtube.com/watch?v=72l4feKaA0w" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Trig el lici</i></span></a> ("Le chemin du lycée"). Il est accompagné par la formation El Azhar et son accordéon obsédant. Dans une interview, il revenait ainsi sur ses débuts:"<i>Mes parents ont tout essayé pour me faire rentrer dans la ligne droite. En vain. J'avais découvert la rue. J'avais goûté aux plaisirs défendus. Je buvais. Je fumais du kif. Je draguais. J'étais dans la marge. Dès que le raï m'a emporté dans son tourbillon de fêtes, de folies et de liberté, je suis devenu irrécupérable. Le feu brûlait en moi... Me dévorait inexorablement.</i>" De fait, l</span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>es raïmen racontent l'histoire d'une société parallèle, celle des marges. Les paroles se font l'écho de la détresse sociale ambiante et c</span></span></span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>'est
par Cheb Khaled que le raï change de dimension et élargit </span></span></span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>progressivement son audience. <br /></span></span></span></span></p><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Au
cours des années 1970, le raï commence à essaimer hors de son aire
d'origine, se diffusant au reste de l'Algérie et à la diaspora
maghrébine grâce un nouveau support audio: la cassette, dont le faible
coût et la facile reproduction assurent le succès. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>A Paris, des cabarets raï apparaissent à Barbès/la Goutte d'Or. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>(<span style="color: red;">3</span>) Les cassettes s'arrachent chez les nombreux disquaires du quartier (<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/esprit-des-lieux/chez-sauviat-le-dernier-disquaire-de-barbes-a-paris-3808846" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;"><i>Chez Sauviat</i></span></a>, <i>Oasis</i>, <i>Cléopâtre</i>, <i>la Voix du Globe</i>, <i>Chant d'or</i>). </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Pour la plupart des immigrés algériens en France, la musique contribue un peu à apaiser la douleur de l'exil, les difficultés d'une existence précaire et les multiples vexations racistes. Établie dans le quartier de la Goutte d'Or, <i>Radio soleil</i> est la première station à diffuser du raï dans l'hexagone. En janvier 1986, à la maison de la culture de Bobigny est organisé pendant trois jours le premier festival de raï hors d'Algérie. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>L'immense succès de l'événement contribue à la reconnaissance internationale du genre. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Parmi les têtes d'affiche du festival, on trouve Cheb Khaled, Cheb Mami, Chaba Fadela, Cheb Hamid, Raïna Raï. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Fondé à Paris, ce groupe dresse un pont entre la France et l'Algérie avec ses compositions électrisées. ("<a href="https://youtu.be/6-UOmjw9viQ?si=WyooEHSLnUMZ93wR" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Zina</i></span></a>"). </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>De l'autre côté de la Méditerranée, la montée en puissance des islamistes crée de fortes tensions. Le Front Islamique du Salut s'empare de la mairie d'Oran en 1990. Le raï se trouve
frappé d'interdit. Pour contrer la victoire des islamistes, le pouvoir
FLN et l'armée engagent une répression tous azimuts. Le pays entame sa
"décennie noire", marquée par une guerre civile effroyablement meurtrière. Les intellectuels et les artistes tombent les uns
après les autres. A Oran, Cheb Hasni, dont les paroles, loin de porter un
message politique, célébraient l'amour et le bonheur de vivre, est
assassiné dans son quartier de Gambetta, le 29 septembre 1994. ("<i><span style="background-color: #fcff01;">Ya ouelfi Oualach</span></i>")</span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/pak6Bax1RKE?si=6pddbfmc_avR412y" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Hasni
Chakroun est né en 1968 à Oran. Le garçon use ses fonds de culottes dans
le quartier populaire de Gambetta. Après avoir échoué à devenir
footballeur professionnel, il apprend le métier de chanteur
dans les mariages et les cabarets. Celui que l'on nomme bientôt le "<i>rossignol du raï</i>" place la célébration de l'amour au centre de son immense répertoire. En 1986, il interprète <i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/DnO_5xRcy0I?si=fEt4Qc7z9wzpVFxA" rel="nofollow" target="_blank">El Baraka</a></span></i> en duo avec Chaba Zahouania. Ce manifeste contre l'ordre puritain devient un tube. Le couple chante: "<i>Nous avons fait l'amour dans une baraque complètement niquée.</i>"Dès
lors, Hasni ne cessera d'enregistrer: 150 cassettes en 7 ans de
carrière. La recette du succès tient à peu de choses: une voix
envoûtante, des mots simples, des paroles à double sens, ancrées dans le
quotidien. ("<a href="https://youtu.be/GZU0ms6bND0?si=xX4iRdyg_MwWGaqa" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Baïda mon amour</i></span></a>") </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/euMGTw8T1pI?si=WFYztMZoBiYwzGuD" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>Les islamistes s'en prennent aux acteurs du raï, une musique qu'ils considèrent comme immorale. Le 15 février 1995, le
producteur Rachid Baba Ahmed est tué à son tour. La terreur grandit. En dépit des risques encourus, </span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>le raï poursuit malgré tout son chemin</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>. </span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>En Algérie Cheb Abdou fait de
la résistance avec son raï gay. </span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>D'autres se résignent à l'exil comme Cheba Zahouania, Cheb Sahraoui, Cheba Fadela. Dans le morceau <a href="https://youtu.be/euMGTw8T1pI?si=JWBEgyiZ8cnLEIod" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Khayaf yadouk</span></i></a> (1997), celle-ci met en garde son fils: "<span style="background-color: #cccccc;"><i>redoute qu'ils ne t'embarquent</i></span>". C'est désormais en France que se décale le
centre de gravité du raï. Fini les chansons improvisées, les titres de
plus en plus travaillés sont arrangés en studio et gagnent en qualité
sonore. </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>En 1992, Khaled se hisse au sommet du Top 50 avec <a href="https://youtu.be/tTcnIYYeZI8?si=uMdgX1lQ5KCWT_gL" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Didi</span></i></a>. </span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>Le 26 septembre 1998, le raï connaît sa consécration médiatique
avec le concert géant 1, 2, 3 soleil donné à Bercy. Sur scène, Khadel,
Rachid Taha et Faudel se produisent devant 16 000 spectateurs. Le raï
s'internationalise, mais les attentats du 11 septembre 2001 participent à stigmatiser
les musiques arabes. Par la suite, internet chamboule le modèle
économique. (<span style="color: red;">4</span>) les grands producteurs de jadis déclinent au profit des
succès rapides diffusés sur Youtube. L'autotune sonne le glas du raï à
l'ancienne. A Barbès, les marchands de cassettes mettent la clef sous la
porte les uns après les autres. Même à Oran, <a href="http://www.slateafrique.com/88083/oran-le-rai-se-meurt" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">les disquaires ont presque tous disparus</span></a>, remplacés par des vendeurs à la sauvette, tandis que les bars à chicha ont pris le relais des cabarets. </span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/M7xQEdKHtv0?si=6RdXTqBz2wq8_L6o" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>C: De nos jours, la nostalgie de l'âge d'or du raï bat son plein. Lors d'un voyage officiel en Algérie, Emmanuel Macron s'est rendu dans l'antre de Boualem Benhaoua, le fondateur du label de raï Disco Maghreb. Situé au centre d'Oran, la boutique a été mise à l'honneur par DJ Snake dans un morceau justement intitulé <i>Disco Maghreb</i>. </span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>Notes:</b></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">1</span>. Quand
ils oublient un mot où pour accentuer un vers, les chanteurs
s'exclamaient "ya rayi". </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span></span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">2</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Très
tôt orpheline, elle est recueillie par une troupe de bédouins qui va de
village en village pour se produire lors de cérémonies de mariage ou
de fêtes maraboutiques. Elle se lance ensuite dans la chanson au cours des
années 1940. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Personnage haut en couleur, grande gueule, arborant robe courte et boucles d'oreilles, d</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">e sa voix androgyne, rocailleuse, éraillée, elle chante la passion, l'amour fou. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">3</span>. Dès les années 1930, des cabarets orientaux, des cafés maures apparaissent dans le quartier Barbès. On y diffuse de la musique. </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span style="color: red;">4</span>. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span>Le
marché très lucratif de la cassette s'est très vite accompagné d'un
piratage massif qui contraignit bientôt les vendeurs de cassettes à
mettre la clef sous la porte et aux producteurs à cesser d'enregistrer.
</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span> </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b> Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>A.</b> "<span style="color: #d5a6bd;"><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/juke-box/l-odyssee-du-rai-4992110" rel="nofollow" target="_blank">L'Odyssée du raï</a></span>", émission Jukebox du 10 janvier 2021.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>B.</b> "Barbes café, <span style="color: #93c47d;"><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/barbes-cafes-princes-du-rai-et-sons-du-bled-1593482" rel="nofollow" target="_blank">princes du raï</a></span> et son du bled", émission La Série documentaire du 17 septembre 2018.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>C.</b> </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span>"Algérie brûlante, Algérie violente, Algérie virulente: <a href="https://www.vice.com/fr/article/qvqdx3/algerie-brulante-algerie-violente-algerie-virulente-une-histoire-politique-du-rai" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">une histoire politique du raï</span></a>" [Vice]</span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><b>D.</b> "<a href="https://www.arte.tv/digitalproductions/fr/rai-is-not-dead/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f1c232;">Raï is not dead</span></a>", une série documentaire réalisée par Simon Maisonobe et Hadj Sameer et diffusé sur Arte. </span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span><span><b>E.</b> </span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Frank Tenaille: <i>"Le raï</i> <i>: de la bâtardise à la reconnaissance internationale"</i>, Actes Sud, 2002.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>F.</b> "Quand <span style="color: #8e7cc3;"><a href="https://www.traxmag.com/histoire-rai-barbes/" rel="nofollow" target="_blank">le raï de Barbès</a></span> faisait danser toute la France", Trax, 23/12/2020 </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>G.</b> Sur Arte radio, "<span style="color: #e06666;"><a href="https://www.arteradio.com/son/61674012/ya_rayah_l_exil_en_dansant" rel="nofollow" target="_blank">Ya Rayah, l'exil en dansant</a></span>", </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span class="catcher__label">un documentaire de Mehdi Ahoudig et Hassen Ferhan.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span class="catcher__label"><b>H.</b> Bouziane Daoudi:"Le raï", J'ai lu, 2000<br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-39050609375215430942023-11-18T18:13:00.004+01:002024-01-07T19:33:58.371+01:00"Y a de la joie". Le Front populaire, une parenthèse enchantée. <p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Au début des années 1930, la France subit à son tour les conséquences du krach boursier de Wall Street d'octobre 1929. La crise économique entraîne chômage et
pauvreté. Les ministères, qui ne parviennent pas à endiguer la misère, se succèdent à un rythme effréné, alimentant l'antiparlementarisme. En février 1934, de graves émeutes organisées par les
ligues d’extrême-droite menacent de renverser la République. Les partis de gauche y voient une tentative de prise de pouvoir orchestrée par des fascistes. Échaudés par le triomphe de Mussolini en Italie et de Hitler en Allemagne, ils décident de s'unir face au danger. Le parti communiste, qui jusque là obéissait à la tactique "classe contre classe", décide d'opter pour la politique de la main tendue. Les socialistes cessent d'être qualifiés de "sociaux traites" à la solde du patronat, pour devenir des alliés. </span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><i><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/23/Gr%C3%A9vistes-m%C3%A9tallurgie-usine-banlieue-Paris1936.jpg/1280px-Gr%C3%A9vistes-m%C3%A9tallurgie-usine-banlieue-Paris1936.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="559" data-original-width="800" height="280" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/23/Gr%C3%A9vistes-m%C3%A9tallurgie-usine-banlieue-Paris1936.jpg/1280px-Gr%C3%A9vistes-m%C3%A9tallurgie-usine-banlieue-Paris1936.jpg" width="400" /></a></i></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Agence de presse Meurisse, Public domain, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"></span></span></p><p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">[version podcast du billet :</span></span></p><p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> <iframe frameborder="0" height="102px" scrolling="no" src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Y-a-de-la-joie--Le-Front-populaire--une-parenthse-enchante-e28oiga/a-aa11iem" width="400px"></iframe>]<br /></span></span></p><p></p><p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Dans le cadre des élections législatives de mai 1936, le parti communiste, la SFIO (les socialistes) et le parti radical décident de créer un <b>Front populaire</b><span style="text-decoration: none;"> pour "le pain, la paix et la liberté". L'alliance électorale remporte la victoire le 3 mai 1936. L'annonce des
résultats suscite un immense espoir au sein du monde ouvrier. Aussitôt
les
travailleurs français déclenchent un très important mouvement de grèves,
en soutien au nouveau gouvernement et pour faire pression sur le
patronat. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En 1936, en phase avec les événements, Ray Ventura et ses collégiens enregistrent "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/PH3YdE5KtLo" rel="nofollow" target="_blank">la grève de l'orchestre</a></i></span>", trois minutes de négociations comiques entre le chef et ses collégiens qui décident d'arrêter de jouer. </span>
</p><p><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">L'occupation des usines se déroule dans une ambiance festive et joyeuse, souvent décrite comme un grand pique-nique. (<span style="color: red;">1</span>) On joue aux cartes, on chante, on
danse au cours de bals improvisés. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">La musique est omniprésente et l'accordéon de sortie. Or,
sur les piquets de grève, ouvriers et ouvrières entonnent moins les
chansons révolutionnaires que les airs à la mode à l'instar de "<a href="https://youtu.be/EpuaIQL0BFU?si=wYtc0xwghyMZ2dRL" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Marinella</i></span></a>" interprétée par le très populaire Tino Rossi.</span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="text-decoration: none;">Le socialiste <b>Léon Blum</b></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">, chef de la SFIO, le parti de la coalition ayant obtenu le plus de députés, devient président du Conseil. Bourgeois, juriste, homme de lettres, il est épris de justice sociale. En 1920, lors du Congrès de Tours, il a refusé les conditions de la III ème Internationale communiste, pour se faire le gardien de la "vieille maison" socialiste. En mai 1937, alors que Blum est sur le point d'être renversé, le chansonnier Montéhus compose "</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://youtu.be/lziNgGf1Fmw?si=LqiMw56wyQSIUTzp" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Vas-y Léon</span></i></a>". L'écho du morceau semble limité.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/42/L%C3%A9on-Blum-micro1936.jpg/1200px-L%C3%A9on-Blum-micro1936.jpg?20161020104622" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="562" data-original-width="800" height="281" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/42/L%C3%A9on-Blum-micro1936.jpg/1200px-L%C3%A9on-Blum-micro1936.jpg?20161020104622" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Agence de presse Meurisse, Public domain, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span><p></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">En réponse aux grèves de la victoire, en juin 1936, des négociations s'ouvrent entre </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">le patronat, les
syndicats ouvriers et le gouvernement</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">. Les accords de Matignon accouchent de nombreuses réformes : augmentation des salaires, réduction du temps de travail hebdomadaire de 48 à 40h,<span style="text-decoration: none;"> </span>conventions collectives, reconnaissance des libertés syndicales et - ce qui reste comme un des principaux acquis du Front populaire - les </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">deux semaines de congés payés</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">De nombreux morceaux de l'époque ont pour thème <b>les vacances</b>, la conquête du temps libre et l'évasion loin du train-train quotidien. Ainsi, </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">le duo Pills et Tabet chante </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">"<a href="https://youtu.be/feoGeSSo5q8?si=03EC302x9AiBubJX" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Prends la route mon petit gars</i></span></a>". </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Exemple parmi beaucoup d'autre de l'intérêt de la chanson populaire d'alors pour la douce et courte euphorie qui s'empare du monde ouvrier lors de l'accession au pouvoir du Front populaire.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'idée de vacances connaît pourtant une application lente, car pour les premiers</span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"> estivants, il faut se débrouiller avec les moyens du bord. Faute de
campings, on loge chez l'habitant. L'autocar ou le train permettent des échappées en transports en commun. </span></span></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">Le vélo, accessible et pratique, est également très populaire; le vélo ou le </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/7oOw88spvJs?si=PJpwB01C-DTXnYMO" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Tandem</span></i></a>"</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"> que chante Jean Fred Mélè.</span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">Les chansons d'alors sont autant d'instantanés du climat euphorique qui accompagne l'installation au pouvoir du Front pop'. Elles ont pour thèmes les loisirs en vogue: la fréquentation des guinguettes, la pêche, le vélo... Pour s'offrir des moments de répits et s'évader, la
plupart des ouvriers de la région parisienne se contentent dans un premier temps de voyages
de proximité, dans un rayon de quarante à cinquante kilomètres autour de chez eux. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">Ainsi, les bords de Marne, de
Seine ou d'Oise figurent parmi les principales destinations ("<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/jUPY3IxwugU?si=osOH_fz-xNd3mzUT" rel="nofollow" target="_blank">Du côté de Nogent</a></span></i>", "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/or-Y6BpWeH0?si=_y5IsV9-LwgzgLUB" rel="nofollow" target="_blank">Le long de la Marne à Nogent</a></span></i>").</span></span> Dans ce cadre de verdure, loin des puanteurs de l'usine, il est possible de se délasser, de regarder passer le chaland et de taquiner le goujon. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">La pêche, activité populaire et contemplative, inspire de nombreux morceaux. Ainsi, Germaine Sablon le clame haut et fort:"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/Xnb98Ur9OiI?si=dE0RhyNsI4a-lRGH" rel="nofollow" target="_blank">Ici, on pêche</a></span></i>". Quant à Damia, elle se pose des questions métaphysiques: </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">"<i><span style="background-color: #fcff01;">Aimez-vous les moules marinières</span></i>?".</span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mWY0GeOaBcY?si=e7GcNPjJd3dLwOkk" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">L</span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">a plupart des ouvriers ne peuvent
pas se payer un billet de train, une chambre d'hôtel, une location... Il est donc difficile de partir loin. <b>Léo Lagrange</b>, le sous-secrétaire </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">d’État aux Sports, aux Loisirs et à l’Éducation physique du premier gouvernement Blum,</span> a l'idée d'un billet de trains de "congés populaires" à
prix réduits, qui mettrait les vacances à la portée du plus grand
nombre. Le billet Lagrange rend le train beaucoup plus accessible. </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">En 1935, Mireille et Jean Sablon </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">chantent "<a href="https://youtu.be/AR-n8p_YGXw?si=dlEvi4ip1m_ZSZj5" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Puisque vous partez en voyage</i></span></a>".</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"> Avec cette saynète fantaisiste et désinvolte, le <i>french troubadour</i> et l'espiègle compositrice mettent en scène la séparation des amoureux sur le quai d'une gare.</span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Au milieu des années 1930, la chanson connaît un véritable âge d'or. Pratique populaire ancrée dans le quotidien des Français, elle bénéficie des progrès techniques qui assure une diffusion inédite des morceaux. Ainsi, la commercialisation des tourne-disques électriques permet l'essor du disque. Si les 78 tours restent encore chers pour les particuliers, on peut les écouter dans les cafés. La radio connaît au cours de la décennie un développement prodigieux et s'impose comme le premier vecteur de diffusion des chansons dans les foyers. Enfin, l'apparition du cinéma parlant assure le triomphe des comédies musicales mettant à l'honneur les vedettes de l'époque à l'instar de Maurice Chevalier, Tino Rossi ou Georges Milton. Enfin, l'introduction du microphone sur la scène des music-hall constitue une révolution technique dont sauront s'emparer les crooners comme Jean Sablon. Enfin, ces années sont aussi celles du phénomène Trenet, dont la fantaisie et la liberté de ton tranchent avec les conventions de la chanson réaliste ou sociale. En 1936, il écrit "<span style="background-color: #fcff01;"><i>Y'a de la joie</i></span>". Cette irrésistible composition du "fou chantant" est parfaitement en phase avec la joie de vivre qui saisit alors la France des congés payés. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/kNlFfp2zvOQ?si=nS-VfqDW7qTg5bcw" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">Le
jazz, qui a explosé aux Etats-Unis au cours des années 1920, submerge
bientôt le vieux continent. En France, Ray Ventura, à la tête de
l'orchestre dansant des Collégiens, fabrique une musique française "à
l'américaine". Les compositions signées Paul Misraki, Loulou Gasté ou
Coco Aslan jouissent d'une belle popularité. D'autres artistes tels que
Jean Sablon, Johnny Hess introduisent discrètement le swing dans la
chanson. L'Opérette marseillaise bat son plein au cours des années 1930.
Les airs respirent la joie de vivre et l'insouciance, sur fond de
calanques ensoleillées ou de canebière animée. Henri Scotto, Mireille
Ponsard ("<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/1936-conges-enchantes/au-soleil-de-marseille-mireille-ponsard-7760984" rel="nofollow" target="_blank">Au soleil de Marseille</a></span></i>") et Alibert sont les principales
vedettes du genre. </span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">Le chant choral est alors valorisé. Une association des auberges de la jeunesse laïque, très active, pratique sur le terrain la mixité entre garçons et filles. Ces ajistes chantent </span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/B5Hp8r-tn64?si=WrEZFowENnZ6tz2u" rel="nofollow" target="_blank">Allons au devant de la vie</a></i></span>", le morceau emblématique du front populaire. Sur une musique de Chostakovitch, les paroles de la version française signées par Jeanne Perret en 1934 en font un chant de jeunesse, d'ouverture au monde et de fraternité.<br /></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Avec le soutien des intellectuels, des artistes et d'associations culturelles, le gouvernement s'emploie à rendre accessible la culture au plus grand nombre. Les musiciens savants, à la formation académique, se rangent derrière le front populaire. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En 1936, Julien Duvivier réalise <i>la Belle équipe</i>. Cinq chômeurs gagnent à la loterie et utilise leur pactole pour rénover une guinguette installée sur les bords de Marne. </span><span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La guinguette, incarnation du loisir populaire, devient une destination idéalisée, le</span><span style="font-family: georgia;">
lieu emblématique de la fraternité, l'endroit où s'adonner à des
plaisirs simples le temps des vacances ou d'un week-end, en oubliant
quelques heures les tracas du quotidien. Tout au long du film, on entend
la chanson "<a href="https://youtu.be/Mi-WY_1zf-8?si=oafPxu1vzo91Fkrg" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Quand on s'promène au bord de l'eau</span></i></a>". Une atmosphère de
gaieté insouciante se dégage du morceau. <br /></span></span></span></p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;">
<span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Au fil des mois, la situation se complique pour le Front populaire. Blum est l'objet d'attaques antisémites. Sur le plan international, les nuages s’amoncellent. En juillet 1936, en Espagne, la rébellion militaire entraîne une guerre civile. Le gouvernement, qui souhaite empêcher le renversement de la République, se résigne à la non-intervention </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">sous la pression des Britanniques et de nombreux radicaux</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">. Face
à la montée des périls en Europe, aux provocations de Hitler, les
démocraties fragilisées et hantées par le spectre d'un nouveau conflit
mondial, restent passives. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="color: black;">Écrite en 1935 et composée en une seule nuit par
Paul Misraki, le pianiste des Collégiens de Ray Ventura, </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">la chanson "<span style="background-color: #fcff01;"><i>Tout va très bien madame la marquise</i></span>" </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">illustre
à merveille la cécité de ceux qui entendent maintenir la paix à tout
prix. Les paroles dépeignent avec humour une succession de
rebondissements tous
plus catastrophiques les uns que les autres. Un domestique apprend à sa
patronne sur un ton badin </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">la mort de sa jument grise, l’incendie de ses écuries, de son château et </span></span></span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">le suicide de l’époux</span></span></span></span></span></span>. </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">Le dialogue contraste avec la musique légère et rythmée, influencée par le jazz et le swing.</span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> La chanson s'adapte aux malheurs du temps, au
point de s'imposer comme une
expression proverbiale permettant de désigner une sorte d’aveuglement
face à une
situation désespérée.</span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Yr48kBqwVdA?si=Nd8mt2ryq5R_ht1b" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">La situation économique est mauvaise. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Le gouvernement doit compter avec une fuite des capitaux et un lourd déficit extérieur. Blum et Auriol décident de dévaluer le franc. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Aux yeux des radicaux, la politique sociale voulue par le président du conseil coûte trop cher. Aussi, e</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">n février 1937, Blum se résout à annoncer une pause dans les réformes</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">. Les communistes lui reprochent alors de capituler devant le mur d'argent. En juin, le chef du gouvernement se voit refuser les pleins pouvoirs financiers par le Sénat et démissionne. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Au printemps 1938, le </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">gouvernement Daladier détricote une partie de la législation sociale</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Si l'expérience du Front populaire ne dure que quelques mois, cette "parenthèse enchantée" n'en a pas moins durablement marqué les esprits.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> Les principes portés par le front populaire - juste reconnaissance de ses droits dans le monde du travail, disposer d'un temps pour soi, tendre à davantage de justice sociale - restent d'actualité. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Notes: </b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;">1</span>. A propose des occupation d'usine, </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">la philosophe Simone Weil écrit: « <i>Il s’agit, après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en
silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser. Se
tenir debout. Cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une
joie sans mélange.</i> »</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Sources: </b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">A. "<a href="https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/un-air-d-histoire/les-fetes-musicales-du-front-populaire-par-pascal-ory-1990566" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">Les fêtes musicales du Front populaire</span></a>", émission un air d'histoire diffusée sur France musique le 11 septembre 2016.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">B. "<a href="https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/1936-conges-enchantes?p=2" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">1936, congés enchantés</span></a>", Série présentée par Juliette Livartowski sur France musique en août 2016.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">C. Michel Margairaz et Danielle Tartakowsky: "L'avenir nous appartient", Larousse, 2006.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">D. Jean Vigreux:"Histoire du Front populaire. L'échappée belle", Tallandier, 2016</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">E. "<a href="https://www.mediathequesroannaisagglomeration.fr/actualites/la-chanson-francaise-au-temps-du-front-populaire" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">La chanson française au temps du Front populaire</span></a>. Du réalisme noir à la révolution Trenet" [médiathèque roannais agglomération]</span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-59790125905088528642023-11-04T07:54:00.001+01:002023-11-18T17:09:51.823+01:00"J'entends parler du Sida". Les traces musicales d'une pandémie. <p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le 5 juin 1981, les médecins du <i>Centers for Disease Control</i> des Etats-Unis constatent que cinq homosexuels de Los Angeles souffrent d'une déficience du système immunitaire, jusque-là inconnue. (<span style="color: red;">1</span>) Les personnes sont affectées de maladies rares telles la pneumocystose et</span><span style="font-family: georgia;"> </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">le sarcome de Kaposi</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">, une forme de cancer de la peau, deux pathologies favorisées par l'effondrement des défenses immunitaires</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. On ignore alors les causes et la gravité d'une maladie que l'on nommera en 1982 Sida, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">pour </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">syndrome d'immunodéficience acquise </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(AIDS en anglais). <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2c/Plaque_Place_Combattantes_Combattants_Sida_-_Paris_IV_(FR75)_-_2022-10-11_-_1.jpg/992px-Plaque_Place_Combattantes_Combattants_Sida_-_Paris_IV_(FR75)_-_2022-10-11_-_1.jpg?20221011193750" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="726" data-original-width="800" height="363" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2c/Plaque_Place_Combattantes_Combattants_Sida_-_Paris_IV_(FR75)_-_2022-10-11_-_1.jpg/992px-Plaque_Place_Combattantes_Combattants_Sida_-_Paris_IV_(FR75)_-_2022-10-11_-_1.jpg?20221011193750" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Chabe01, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons</span></td></tr></tbody></table><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Après les victoires obtenues au cours de la décennie 1970 (<span style="color: red;">2</span>), les quartiers homosexuels de San Francisco ou New York revendiquent une liberté sexuelle totale. Dans les BackRooms, les pièces arrières des bars et des boîtes gays, les saunas et bains publics, il devient possible d'avoir des relations sexuelles avec de parfaits inconnus. Ces pratiques à risques favorisent la diffusion de la maladie. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Parmi les premières victimes du sida se trouvent les DJs et acteurs du monde des clubs disco. Le producteur Patrick Cowley succombe ainsi dès 1982. Il était derrière les tubes disco de Sylvester: "<i>You make me feel mighty real</i>" ou "</span></span><a href="https://youtu.be/PeYUTbU_iTw" rel="nofollow" target="_blank"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><i><span style="background-color: #fcff01;">Do you wanna funk?</span></i></span></span></a><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">" Six ans après la disparition de son mentor, le chanteur le suit dans la tombe, lui aussi terrassé par le Sida. Dans "<i>le langage perdu des grues</i>", le romancier David Leavitt dépeint cette période comme "<i>une époque où les rues étaient envahies par un sentiment de deuil et de panique quasi palpable.</i>"<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Un puissant courant conservateur s'empresse de dénoncer les lieux fréquentés par les homosexuels comme de nouvelles Sodome et Gomorrhe. La propagation du sida au sein des communautés gays est considéré par les bigots comme un châtiment divin s'abattant sur des groupes immoraux et tarés. Or, comme dans un premier temps, le mal semble cantonné à la communauté homosexuelle, l'administration Reagan ne prend pas au sérieux une maladie que certains désignent comme un "cancer gay". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La
méconnaissance des causes et des modes de transmission de la maladie
fait souffler un vent de panique et alimente la machine à fantasmes. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Certains accusent les homos
de transmettre délibérément le virus.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les malades sont traités comme des
parias </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">par
ceux qui redoutent le simple contact avec un séropositif. Un
réflexe d'ostracisation se met en place. <span style="background-color: white;">En Allemagne, la CSU, le parti
social chrétien de Bavière préconise l'enferment des malades. </span>En France,
Jean-Marie Le Pen propose une politique ségrégationniste à l'encontre
de ceux qu'il désigne comme des "sidaïques" à enfermer dans des
"sidatoriums".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">
D'aucuns se persuadent que l'on peut être contaminé en touchant un
malade, en buvant dans son verre, en étant piqué par un moustique ou en s'asseyant sur les lunettes des toilettes. En réalité, la transmission ne peut se faire que de la mère à l'enfant, par
contact sexuel, par échange de seringues ou transfusion sanguine.</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En 1989, avec "<a href="https://youtu.be/Pb_r-IwB8t8" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Halloween parade</span></i></a>", Lou Reed propose une description d'un défilé s'apparentant à la Gay Pride. Il y mentionne les absents, emportés prématurément par le sida, mais aussi les conséquences sociales dramatiques de la maladie et l'homophobie rampante qu'elle alimente dans le New York des années 1980. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Constatant une prévalence de la maladie chez les homosexuels, les héroïnomanes, les
hémophiles et les Haïtiens (l'île est
devenu le lupanar des gays américains), </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">des épidémiologistes nord-américains </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">forgent la théorie des
quatre H
(Héroïnomanes, Haïtiens, Homosexuels, Hémophiles). En se focalisant sur ces groupes "à risques", ils contribuent à faire du Sida "une épidémie des marges". La maladie se répand pourtant très vite et l'on découvre qu'une transmission hétérosexuelle se développe simultanément en Afrique. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1983, avec l'aide de l'infectiologue Willy Rosenbaum, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Cherman, membres de l'</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">équipe de l'Institut Pasteur de Luc Montagnier (<span style="color: red;">3</span>)</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> identifient le virus responsable du Sida (intitulé LAV), dont on découvre qu'il se transmet par le sperme et le sang. En 1986, l'appellation VIH, Virus de l'Immunodéficience humaine, s'impose. La découverte passe inaperçue auprès du grand public, mais suscite un immense espoir chez les malades, dont l'espérance de vie s'avère alors très faible: entre trois et six mois pour les </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">patients immuno-déficients. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(<span style="color: red;">4</span>) Pour
beaucoup, la nouvelle du diagnostique entraîne l'angoisse d'une
transmission possible des proches et une culpabilité immense.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En février 1988, alors que la pandémie bat son plein, </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Leonard Cohen chante dans un des couplets d'"<span style="background-color: #fcff01;">Everybody knows</span>": "<i><span style="background-color: #cccccc;">Tout
le monde sait que la peste arrive / Tout le monde sait qu'elle avance
vite / Tout le monde sait que l'homme et la femme nus / Ne sont qu'une
œuvre d'art du passé / Tout le monde sait que la scène est morte / Mais
il y aura un compteur sur ton lit / Qui révélera ce que tout le monde
sait</span></i>". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Gxd23UVID7k" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Des avancées significatives interviennent. Des tests de dépistage sont élaborés et bientôt commercialisés. L'AZT, molécule antivirale, </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> permet de retarder l'échéance fatale, mais le traitement médicamenteux est très cher et ses effets secondaires lourds</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. Au total, à la fin des années 1980, il n'existe toujours de traitement efficace contre le Sida. <span style="background-color: white;">En 1987, l'ONU vote une résolution visant à unir les pays membres dans la lutte contre le sida, pourtant</span> l'épidémie reste largement invisible pour les pouvoirs publics et dans la société. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Alors que le nombre de victimes croît de façon exponentielle, passant de 200 victimes en 1984 à 1200 deux ans plus tard, a</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">ucune politique publique de prévention ou de dépistage n'est envisagée. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le
climat de suspicion et de peur ne faiblit pas. De folles rumeurs
circulent sur l'origine de la maladie ou sa transmission. (Pour anéantir
la rumeur qui la prétend malade, <a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoire-de-folles-rumeurs/histoire-de-folles-rumeurs-isabelle-adjani-a-le-sida_3531619.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">Adjani </span></a>doit démentir en direct au JT). </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans
le milieu médical, les réactions face à la maladie sont parfois très
violentes. Une psychose ambiante s'installe, au point que certains
praticiens refusent d'accueillir des malades. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En 1993, Mano Solo interprète </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/czG5S43QiNk" rel="nofollow" target="_blank">Pas du gâteau</a></i></span>"</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">, une chanson sur l'irrépressible envie de vivre, malgré la maladie. (« <i><span style="background-color: #cccccc;">Mais c’est là que t’as dit / Qu’la vie c’est pas du
gâteau / Et qu’on fera pas de vieux os / On fera pas d’marmots / Pour
leur gueuler tout haut / Qu’la vie c’est pas du gâteau / Même si je
gagne pas ma vie / Et même si j’ai le SIDA/ Moi ça m’coupe pas l’envie /
Moi j’me dis pourquoi pas</span></i> ». </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Face à la l'impuissance initiale des médecins, les associations de soutien aux malades, souvent constituées de personnes atteintes du Sida, vont jouer un rôle crucial. Il s'agit d'une grande nouveauté, car ce sont elles qui fournissent un retour sur les stratégies thérapeutiques et participent aux protocoles de recherche. En 1984, <i>Aides </i>est fondé par
Daniel Defert, juste après la disparition du sida de son compagnon
Michel Foucault. L'association, qui se veut pragmatique et modérée, propose une écoute et un soutien aux malades, tout en menant une politique de prévention. En juin 1987, Larry Kramer <span style="background-color: white;">comprend que les malades doivent se débrouiller seuls, sans pouvoir compter que sur le président Reagan.</span> Il fonde Act up, un groupe militant qui
dénonce des États meurtriers n'investissant pas suffisamment dans la
recherche médicale. <span style="background-color: #b6d7a8;"><span style="background-color: white;"><i>Act Up</i> Paris est créé en 1989.</span> </span>L'association<span style="background-color: white;">, dont les réunions sont ouvertes à tous,</span><span style="background-color: white;"> </span>prône un militantisme radical et use de méthodes offensives <span style="background-color: white;">comme les <i>zaps</i>, càd une action éclair contre une personne ou une organisation ou les <i>die in</i>, simulation de la mort en se couchant silencieusement au sol.</span><span style="background-color: white;"> (<span style="color: red;">5</span>) </span>Il s'agit de s'imposer et d'utiliser les médias, en contrôlant sa communication et en changeant l'image du séropositif. Pour l'association, vaincre le sida est une question de volonté politique. Pour les membres, l'activisme sert d'exutoire collectif et de créer un réseau de solidarités face aux deuils à répétition. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les malades meurent seuls, officiellement du cancer, tant il est alors tabou de se dire atteint du sida. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'acteur
Rock Hudson est la première star à déclarer sa séropositivité en 1985,
un nom sur la longue liste des célébrités emportées par le Sida: Rodolf
Noureiev, Cyril Collard, Miles Davis, </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Klaus Nomi, Bruno Carette, Fela Kuti...</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Freddie Mercury signe ses adieux en musique avec </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/t99KH0TR-J4" rel="nofollow" target="_blank">The show most go on</a></span></i>", </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">
un titre publié un mois avant sa mort. Se sachant atteint du sida dès
1985, le chanteur de Queen avait caché à ses proches la maladie, dont il
reconnaît officiellement souffrir la veille de sa disparition, le 24
novembre 1991. Il chante: "</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> <i><span style="background-color: #cccccc;">A
l’intérieur mon coeur est en train de se briser / Mon maquillage est
peut-être en train de s’écailler / Mais mon sourire reste encore</span></i>"</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La mort de ces célébrité contribue par ricochet à mobiliser les milieux
artistiques. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En soutien aux associations de lutte contre le Sida, musiciens et chanteurs s'engagent, reversant par exemple les droits de
chansons ou les recettes de concerts. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Aux Etats-Unis, très affectées par la disparition de proches, Elizabeth Taylor, puis Madonna mobilisent leurs contacts. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> (<span style="color: red;">6</span>) En 1985,
Line Renaud et Dalida organisent un gala au Paradis Latin pour lever des
fonds. </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">(<span style="color: red;">7</span>) </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Barbara écrit "<a href="https://youtu.be/qliOpNa_M_0" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Sid'amour</i></span></a>" en 1987. Jamais enregistrée en studio, elle ne l'interprète qu'en concert, au cours desquels elle fait distribuer des préservatifs. Disponible, attentive, elle ne cessera d'apporter une aide active et discrète aux malades. « <i><span style="background-color: #cccccc;">Ô Sida,
Sid’assassin qui a mis l’Amour à mort </span></i>»</span></p><p></p><p></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les politiques restent à la traînent et semblent dans un premier temps dépassés. Helmut Khol, François Mitterrand ne parlent pas du Sida. En France, la situation évolue avec Michèle Barzach. La ministre de la santé du gouvernement Chirac adopte des positions courageuses et mène une politique volontariste de prévention. Il devient possible de faire des campagnes de pub en faveur du préservatif et de vendre des seringues à usage unique dans les pharmacies. Cette mesure contribue à la chute des transmissions chez les toxicomanes. En Allemagne, la ministre de la santé Rita Süssmuth prône une politique fondée sur l'information et non sur l'exclusion. Aux Etats-Unis, en revanche, Ronald Reagan prône l'abstinence. Quant au pape Jean-Paul continue de condamner l'usage du préservatif.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Pour contrer les bigots obscurantistes, le groupe de r'n'b américain TLC transforme le
préservatif en accessoire de mode pour promouvoir les rapports protégés
auprès de leur public. En dépit des risques encourus, certains
rechignent toujours à utiliser la capote. Dans leur répertoire, les
trois jeunes afro-américaines valorisent le plaisir féminin,
l'indépendance à l'égard des hommes et les rapports sexuels protégés. En
1994, le morceau "<i><span style="background-color: #fcff01;">Waterfalls</span></i>" décrit ainsi la disparition d'un homme séropositif. "<span style="background-color: #cccccc;"><i>Un
jour il se voit dans le miroir / mais il ne reconnaît pas son propre
visage / sa santé baisse et il ne sait pas pourquoi / 3 lettres
l'emportent vers sa dernière demeure / Vous ne m'entendez pas.</i></span>"</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> <iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/8WEtxJ4-sh4" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 1996, un nouveau traitement est mis sur le marché aux Etats-Unis. Afin de contrer le virus, il s'agit d'associer trois molécules différentes et complémentaires. Les premières trithérapies. Cette combinaison de trois antirétroviraux diminue considérablement la mortalité. Huit malades sur dix survivent. Dès lors, le sida devient une maladie chronique, avec laquelle il devient possible de vivre, à condition de prendre un traitement à vie, lourd, non sans complication, et qui ne permet pas de guérir. Faute de vaccin, la prévention joue un rôle crucial, en incitant à l'utilisation du préservatif ou des seringues jetables pour les toxicomanes. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Il
faut alors convaincre les autorités d'organiser des campagnes
d'information massives, ce qui ne va pas sans mal, car les milieux
traditionalistes s'y opposent, au nom de la décence</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">. "<i>Halte au sida, les capotes sont là.</i>" </span></span></p><p><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;">Alors qu'une
rumeur insistante prétendait que les Africains-Américains ne pouvaient
pas être atteints par le Sida, le Wu-Tan-Clan, groupe de rap phare de
l'époque, tord le coup à la rumeur avec le titre </span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;">"<a href="https://youtu.be/TNIT3OAY4zk" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>America</i></span></a>". </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En France, le groupe de rock nantais Elmer Food Beat chante "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/MNm-3j98dSg" rel="nofollow" target="_blank">le plastique c'est fantastique</a></span></i>". Le slogan fait mouche. </span><span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">La chanson est adoptée par le <i>ministère</i> de la <i>Santé</i> pour une campagne en milieu étudiant recommandant le port du préservatif. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Dans une veine différente, mais également très efficace, les Raggasonic chantent: "</span><i><span style="background-color: #cccccc;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Love
C'est l'amour avec un grand "A"/ Je veux bien le faire tous les jours / Mais il court, il court le SIDA / Et veut me couper le parcours / A toutes les maîtresses et les amants qui se la donnent
/ Il ne faut pas que ça cesse, mais il pourrait y avoir maldonne / Ecoute mon pote / Même si personnellement tu n'aimes pas ça / Mets une capote / Tu verras finalement c'est mieux comme ça</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">". <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En France, en 1992 sortent sur les écrans "<i>Les nuits fauves</i>" de Cyril Collard, un film manifeste qui fait du réalisateur le porte-parole involontaire de la génération sacrifiée des années sida. Avec trois millions d'entrées le film est un succès. "<a href="https://youtu.be/k40_KAZ8dWw" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Là-bas / les nuits fauves</span></i></a>" .</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Un premier sidaction se tient en 1994. Cette même année sort Philadelphia. Dans le film de Jonathan Demme, Tom Hanks incarne un malade du sida. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Pour l'occasion, Bruce Sprigsteen compose et interprète"<i><span style="background-color: #fcff01;">Streets of Philadelphia</span></i>". Il y décrit la déambulation d'un malade dans une ville hostile. "<i><span style="background-color: #cccccc;">J'étais meurtri et blessé et ne pouvais dire ce que je ressentais / J'étais méconnaissable / J'ai vu mon reflet dans une vitre, je ne reconnais pas mon propre visage / Oh mon frère, vas-tu me laisser dépérir? Dans les rues de Philadelphie</span></i>". </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/4z2DtNW79sQ" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> Le sida sévit avec virulence sur le continent africain en raison de la combinaison de plusieurs facteurs comme le coût exorbitant des traitements antirétroviraux pour des populations pauvres, les discours hostiles à l'utilisation du préservatif tenus par le pape lors de voyage sur le continent, enfin le tabou entourant une maladie considérée comme honteuse.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> En dépit des discours apaisants, la communauté internationale a toléré cette situation sans apporter l'aide indispensable pour contrer l'épidémie. En cela, le Sida est bien une maladie politique, dont la dimension raciste ne fait aucun doute. Franco, grand maître de la rumba congolaise, compose "</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/6mqRLkGfbTA" rel="nofollow" target="_blank">Attention na sida</a></span></i>", un titre fleuve dans lequel il interpelle directement son auditoire. La dimension pédagogique du morceau est évidente. <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">C°: 40 ans après les premiers cas identifiés, le Sida n'a pas disparu. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">38 millions de personnes vivent avec le VIH et 700 000 en meurent chaque année. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">(<span style="color: red;">8</span>) La désinformation continue de sévir et les contaminations se poursuivent.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Au total,</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> depuis le début des années 1980, plus de 40 millions de personnes sont décédées des suites de maladies liées au au Sida.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Notes:</b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;">1</span>. </span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'origine du Sida. Le virus immunodéficience humaine serait une
mutation du VIS, un virus présent chez certains singes d'Afrique. La
contamination s'expliquerait par des accidents de chasse ou la
consommation de viande singes. Le premier signe d'infection de l'homme
par le VIH est repéré en 1959 à Kinshasa. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">2</span>. </span></span><span style="background-color: white; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">A
la fin des années 1970, l'organisation des première <i>gay pride</i>,
l'apparition de clubs comme le Palace puis la dépénalisation de
l'homosexualité en 1981, suscitent un grand espoir pour les homosexuels
français. Ce vent de liberté est cependant stoppé net par l'apparition
du Sida.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">3</span>. Un contentieux oppose un temps les médecins de l'Institut Pasteur à l'équipe du biologiste américain Bob Gallo à propos de l'antériorité de la découverte du VIH. En 1997, un accord reconnaît finalement la victoire des chercheur français. Montagnier et Barré-Senoussi reçoivent le prix Nobel de médecine en 2008.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">4</span>. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Toutes les personnes séropositives ne sont pas atteintes immédiatement du Sida, le stade ultime de la maladie. Les hommes représentent encore 90% des cas, mais de plus en plus de femmes sont elles aussi touchées. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les malades scrutent avec anxiété la chute des cellules T4. Au dessous
de 200, le corps du patient ne peut plus défendre le corps contre des
maladies opportunistes.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;">5</span>. </span><span style="font-size: medium;"><span style="background-color: white; font-family: georgia;">En 1993, une capote géante disposée sur l'obélisque de la place de la Concorde permet de médiatiser la lutte contre le Sida. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">6</span>.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">
</span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;">Dans leurs compositions, certains artistes pleurent parfois la perte d'êtres chers. C'est le cas d'"<i><span>In this life</span></i>" de Madonna ou encore "<i><span>Boy blue</span></i>" de Cindy Lauper</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. </span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">7</span>. </span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Line Renaud est à cet égard une pionnière puisqu'elle crée, dès 1985,
l'Association des artistes contre le sida (AACS). L'amitié bien connue
de Line pour Jacques Chirac donnera à sa lutte un poids supplémentaire.
En 1990 se monte également l'association Sol en si, dont le but est
d'aider les enfants de parents séropositifs. De nombreux chanteurs,
parmi lesquels Maxime Le Forestier, Michel Jonasz, Francis Cabrel, Alain
Souchon et Zazie, apporteront une assistance significative à cette
association</span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;">.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: white;"><span style="color: red;">8</span>.
Aujourd'hui en France, près de 175 000 personnes vivent avec le VIH.
Environ 5000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année, dont
13% de jeunes de moins de 25 ans. </span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Sources: </b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- Bill Brewster & Frank Broughton: "Last night a DJ saved my life", Le Castor Astral, 2017<br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- Matthieu Stricot: "<a href="https://lejournal.cnrs.fr/articles/de-langoisse-a-la-lutte-une-histoire-du-sida" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f6b26b;">De l'angoisse à la la lutte</span></a>, une histoire du sida", CNRS le journal, 23/06/2021.<br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- "Sida, quand <span style="color: #e69138;"><a href="https://toutelaculture.com/musique/sida-quand-les-artistes-s%E2%80%99engagent/" rel="nofollow" target="_blank">les artistes s'engagent</a></span>", Toute la culture, 1/12/2010 <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/mecaniques-des-epidemies/le-sida-7083545" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #3d85c6;">Le sida</span></a>", podcast <i>Mécaniques des épidémies</i> diffusé sur France culture, 19/7/2022.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- Playlist de Télérama:"<a href="https://www.telerama.fr/musique/playlist-chanson-le-sida-dans-la-chanson,31135.php" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">le sida dans la chanson</span></a>", 2/7/2008<br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">- La Case du siècle: "<a href="https://www.france.tv/france-5/la-case-du-siecle/4714072-les-annees-sida-a-la-mort-a-la-vie.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #c27ba0;">les années sida, à la mort, à la vie</span></a>", documentaire de Lise Baron diffusé sur France 5 le 26/3/2023.<br /></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-41496789818949511972023-10-24T13:54:00.000+02:002023-10-24T13:54:17.451+02:00"SLT". Une chanson coup de poing de Suzane pour dénoncer les différentes formes de harcèlement dont sont victimes les femmes.<p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En 2020, Suzane enregistre <i>SLT</i>, pour "salut" en langage sms. Sur un fond sonore
mélangeant rap et électro, e</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">lle décrit différentes formes de harcèlement</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> dont sont victimes les femmes. Sous la vidéo du clip, la chanteuse revient sur la signification du morceau: <i>«</i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i>SLT, (…) c’est l’histoire de la fille qui reçoit constamment des "</i>salut la miss tu baises<i>" parce qu’elle a posté une photo d’elle sur
Insta. C’est l’histoire de la fille qui ne porte plus de jupes "</i>trop
courtes<i>" parce qu’elle a peur de se faire siffler par un inconnu dans la
rue. C’est l’histoire de la fille qui ne donne plus son opinion trop
fort parce qu’elle en a marre qu’on lui réponde "</i>t’es énervée, t’as tes
règles aujourd’hui?<i>". C’est l’histoire de la fille qui marche plus vite
et qui se tait parce qu’elle a peur. ‘SLT’ c’est le quotidien de
millions de femmes”. </i></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Dans la première strophe, une femme marche dans la rue et se fait
“accoster” par un homme, qui finit par l’insulter… Dans la seconde, un patron exige - par la menace et l'insulte - un rapport sexuel d'une employée. Enfin, la dernière strophe met en scène une femme victime de cyberharcèlement. Les trois couplets proposent un florilège, loin d'être exhaustif malheureusement, des différentes formes de violences faites aux femmes. A chaque fois, la chanteuse adopte le point de vue du harceleur (dans la rue, au travail, sur internet). Les menaces succèdent aux flatteries. Systématiquement, l<i>'</i>agresseur inverse les rôles. Si il se montre de plus en plus insistant, c'est soit disant à cause de la tenue ou de l'attitude de son interlocutrice, réduite à un objet de satisfaction sexuelle. Quand il constate que ses assauts échouent, l'homme devient menaçant, insultant, hostile. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ab/Suzane_en_d%C3%A9cembre_2019.jpg/1200px-Suzane_en_d%C3%A9cembre_2019.jpg?20200127134153" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="800" height="300" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ab/Suzane_en_d%C3%A9cembre_2019.jpg/1200px-Suzane_en_d%C3%A9cembre_2019.jpg?20200127134153" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>EddyLlrg, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><br /></span><p></p><div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>* Harcèlement de rue.</b></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Premier couplet, la jeune femme part au travail, quand un homme l'invective de façon vulgaire. Après les compliments outranciers d'usage (</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<span style="background-color: #d9d2e9;"><span><i>Hey salut bonne meuf, t'es vraiment très charmante</i></span></span><span>" </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>), il lance une proposition salace:</span><span> "<i><span style="background-color: #d9d2e9;">Tu sais j'te mangerais pour le 4 heures, t'es si appétissante</span></i></span><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / J'te ferais pas la bise mais si tu veux on peut baiser.</span></i>"</span> Constatant que son interlocutrice poursuit son chemin, il lui reproche de l'ignorer, feignant de ne pas comprendre l'attitude de celle qui a l'affront de lui résister. <span>"<span style="background-color: #d9d2e9;"><i>Bah pourquoi tu marches plus vite? J't'ai pas agressé</i></span></span><span style="background-color: #d9d2e9;"><i><span> / J't'ai même fait des compliments, tu pourrais au moins t'arrêter</span></i></span>". <span>Pathétique, il reproche à la jeune femme sa tenue, une jupe courte justifiant à ses yeux son agression verbale. " <span style="background-color: #d9d2e9;"><i>là tu l'as bien cherché</i></span></span><span style="background-color: #d9d2e9;"><i><span> / T'as une jupe tellement courte même pas besoin de la soulever</span></i></span>". Cette attitude est typique du <i>victim blaming</i>, qui consiste à tenir pour responsable les femmes lorsqu'elles sont victimes d'abus ou d'agressions. "Trop jolie", "habillée trop court", "le coin est mal fréquenté", autant de mauvaises raisons pour justifier l'injustifiable. En ignorant le harceleur, la passante change de statut; de femme à séduire, elle devient "une pouf" (</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"<i><span style="background-color: #d9d2e9;">T'es une pouf, c'est devenu courant</span></i></span><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / De l'entendre trois fois par journée</span></i>"</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">). Dès lors, «</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"<span style="background-color: #d9d2e9;"><i>T'as un num?" peut devenir violent/ Si tu donnes pas un vrai</i></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">».<br /></span></div><div class="ujudUb"><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Reprise dans les médias français, l'expression "harcèlement de rue", traduction de l'anglais <i>street harassment</i>,
devient rapidement incontournable et le sujet sort des sphères
féministes pour s'imposer dans le débat public. (<span style="color: red;">1</span>) Plusieurs initiatives
ont permis de faire connaître l'ampleur du phénomène pour mieux le
dénoncer et le combattre. Nous les détaillons dans la note </span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">2</span>.</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En
juillet 2018, Marie Laguerre, une étudiante en architecture est prise à
parti par un type assis à la terrasse d'un café. Elle lâche un "<i>ta gueule</i>".
L'homme attrape un cendrier et le jette sur la jeune femme, puis se
lève, l'insulte et la gifle avec une très grande violence. L'agresseur
s'en va, tout comme sa victime. En quelques instants, on est passé du
harcèlement à une agression caractérisée. Décidée à ce que les choses
n'en restent pas là, la jeune femme parvient à récupérer les images de
surveillance du café, puis à porter plainte. C'est cette affaire qui, plus que tout autre, contribue à médiatiser le phénomène en France. <br /></span></p><p></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Giuseppe_Bartolomeo_Chiari_-_Susannah_and_the_Elders_-_Walters_371880.jpg/1024px-Giuseppe_Bartolomeo_Chiari_-_Susannah_and_the_Elders_-_Walters_371880.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="662" data-original-width="800" height="331" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bc/Giuseppe_Bartolomeo_Chiari_-_Susannah_and_the_Elders_-_Walters_371880.jpg/1024px-Giuseppe_Bartolomeo_Chiari_-_Susannah_and_the_Elders_-_Walters_371880.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Giuseppe Bartolomeo Chiari, Public domain, via Wikimedia Commons</span></i></td></tr></tbody></table><br /><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">> Ce harcèlement provoque pour les femmes un sentiment d'insécurité. Il a
ceci d'insupportable qu'il oblige parfois à rester sur le qui-vive, à
éviter certains secteurs à ne pas sortir seule tard le soir, à modifier
sa façon de s'habiller. "<i>Tout cela a pour conséquence une occupation
genrée de l'espace public: les hommes investissent la rue et se
comportent comme si elle leur appartenait, tandis que les femmes,
conscientes d'être des proies potentielles, ne font que passer.</i>" (source A) </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Pour
que ces violences cessent, plusieurs municipalités mettent en
place des amendes pour les coupables pris en flagrant délit. Par ailleurs, depuis août 2018, la loi française sanctionne les «outrages sexistes », lorsqu'ils
sont «<i>dégradants, humiliants, intimidants, hostiles ou offensants</i>». Les
amendes peuvent aller de 90 à 1500 euros en cas de circonstance
aggravante, notamment lorsque la victime a moins de 15 ans.</span></p><p></p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>* Harcèlement au travail.<br /></b></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans le deuxième couplet de la chanson, la scène change. La jeune femme se trouve désormais sur son lieu de travail. "<i><span style="background-color: #d9d2e9;">T'es au boulot dans la réserve</span></i></span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Tout le monde est parti manger</span></i><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Le patron t'appelle dans son bureau</span></i>". Profitant de l'isolement, de sa position hiérarchique, et après les compliments d'usage ("<span style="background-color: #d9d2e9;"><i>aujourd'hui t'es ravissante</i></span>"), le boss soumet une proposition indécente à son employée, balayant d'un revers de main les objections qu'elle pourrait lui opposer (</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"<i><span style="background-color: #d9d2e9;">Ouais je sais que t'as un mec</span></i></span><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Mais ça c'est pas gênant</span></i>"</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>). Justifiant, là encore, son attitude, par la tenue vestimentaire de son interlocutrice ("</span><span><span style="background-color: #d9d2e9;"><i>Ton joli décolleté me dit que t'es plutôt partante</i></span>"), il se fait menaçant et exige un rapport sexuel. Aucune échappatoire ne semble possible pour la jeune femme, dont l'absence de consentement est ignoré par l'agresseur. </span><span> "<i><span style="background-color: #d9d2e9;">D'façon si tu dis non</span></i></span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Moi j'entendrai un oui</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Tu verras que j'suis con</span></i><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Je plaiderai ton hystérie</span></i>". Le chantage à l'emploi se double d'une volonté d'humilier. </span><span>"<i><span style="background-color: #d9d2e9;">Tu seras pas la première à passer sous mon bureau</span></i></span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Les filles comme toi font moins les fières</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Quand elles veulent garder leur boulot</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Alors maintenant tu vas te taire</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / T'en diras pas un mot</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Si tu veux garder ton salaire</span></i><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Pour nourrir tes marmots</span></i>". </span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><br /></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les violences sexuelles et les comportements sexistes au travail prennent des formes diverses. Le Code pénal définit le harcèlement sexuel comme "</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i>le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste, qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.</i>"</span> <span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Par ailleurs, faire pression pour <i>"obtenir un acte de nature sexuelle</i>" est également considéré comme du harcèlement sexuel, même si ce n'est pas de manière répétée et que le coupable n'est pas son supérieur hiérarchique. </span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Tous ces comportements et violences sont punis par la loi. L'auteur des faits est passible de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende, voire </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende lorsque les faits
sont commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent
ses fonctions. Pour la victime de harcèlement, il est important de signaler les faits, en particulier à sa direction, et de déposer plainte. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Par
ailleurs, l'employeur a l'obligation de prendre les dispositions
nécessaires pour prévenir les faits de harcèlement sexuel en informant,
en mettant en place des mesures de prévention et en finançant la
formation des représentants des travailleurs. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> </span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>* Cyberharcèlement. </b></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Troisième couplet. "<span style="background-color: #d9d2e9;"><i>T'es enfin chez toi</i></span>" et pourtant toujours pas de répit. Caché derrière son pseudo, dans l'anonymat offert par les réseaux sociaux, le cyberharceleur fait d'internet un espace de prédation. Les sollicitations indues, les propos et photos à caractères sexuels constituent autant d'agressions. Non content d'envoyer une photo de son sexe (<i>dick pic</i> ou <i>cyber-flashing</i>) ("</span></span><span style="background-color: #d9d2e9; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Du coup je t'envoie une tof /</span><span> De moi, ma teub et un cœur bleu</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"), le persécuteur cherche à humilier ("<i><span style="background-color: #d9d2e9;">t'en vaux pas la peine</span></i>"), faisant tout l'étalage de sa misogynie crasse. La femme n'est vue que comme un objet de satisfaction sexuelle ("<span style="background-color: #d9d2e9;"><i>t'es vraiment sexy / je cherche un plan pour la nuit</i></span>", "<i><span style="background-color: #d9d2e9;">ton regard de chienne </span></i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;">qui attendrait de bouffer depuis au moins une semaine</span></i>"</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>), forcément intéressée ("</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><i><span style="background-color: #d9d2e9;">J'suis sûr que t'es du genre à dîner étoilé</span></i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>") que l'on peut insulter, menacer ("</span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #d9d2e9;">Quand j'serai en bas dans ta rue</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / On verra ce que tu feras</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>") et dont on ignore le non consentement et la personnalité ("</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #d9d2e9;"><i>T'façon t'es comme les autres</i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"). <br /></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> </span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le cyberharcèlement est une forme de violence qui s'exerce par voie numérique (réseau social, forum, jeu en ligne...). (<span style="color: red;">4</span>) </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Puni par la loi, il</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> est fondamental de le signaler. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le cybersexime se caractérise par des "</span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">actes / commentaires / messages à caractère sexuel ou qui critiquent
la manière de s’habiller, l’apparence physique, le comportement
amoureux ou sexuel. Ce sont des violences sexistes ou sexuelles qui
visent principalement les filles (mais aussi des garçons)...</span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>" </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les sanctions peuvent aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Pour l'individu victime de cyberharcèlement, il est important de révéler les faits à une personne de confiance, de bloquer ou signaler le harceleur, de garder des preuves (capture d'écrans des contenus, copie de l'url), de demander la suppression des contenus problématiques, éventuellement de porter plainte. </span></span></div><br /><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Après avoir encaissé ("</span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #d9d2e9;">Souffle, serre les dents</span><span style="background-color: #d9d2e9;"><span> / Comme d'hab tu te tais</span></span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"), le refrain de la chanson invite les femmes à se protéger ("</span></span><span style="background-color: #d9d2e9; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Souffle, sois prudente</span><span> / Marche dans le couloir d'à côté</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>") en faisant preuve de lucidité ("</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #d9d2e9;">Un gentil peut devenir méchant</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> / Faut pas croire aux Disney</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"), de résilience et de résistance ["</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #d9d2e9;">Bats-toi fillette</span><span style="background-color: #d9d2e9;"> (Bats-toi, bats-toi, bats-toi)</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>"]</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><br /></span></span></div><div class="ujudUb"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> </span></span></div></div><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Cnmd7B81h2c" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /><br /></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: georgia;">Notes:</span></b></span></p><p style="text-align: left;"><span style="color: red; font-family: georgia; font-size: medium;">1</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. Le
terme est loin d'être parfait. En effet les harceleurs agissent non
seulement dans la rue, mais dans tous les autres espaces publics, en
particulier les bars, les transports en commun... L'expression désigne
un lieu et non l'auteur du harcèlement. "<i>Enfin, le harcèlement
(moral, sexuel) désigne habituellement une action répétée par la même
personne. Or, ici, la sensation de harcèlement éprouvée par la victime
vient de la multiplicité des harceleurs. (...) Malgré ses défauts, ce
terme a le mérite de mettre un mot sur le phénomène, et de désigner
comme un problème ce qui était autrefois subi comme une sorte de
fatalité. Oui, des hommes se permettent d'interpeller des femmes dans
les lieux publics, sans tenir compte de leur refus, les hèlent,
commentent leur corps. Non, il ne s'agit pas de drague: à partir du
moment où on ne respecte pas les signaux négatifs envoyés en retour, on
n'est pas un dragueur «lourd», on est un harceleur.</i>" (source A, p103)</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: red;">2</span>. Le </span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"><span style="color: #38761d;"><a href="https://projetcrocodiles.tumblr.com/" rel="nofollow" target="_blank">Projet Crocodiles</a></span> propose des "<i>Histoires de harcèlement et de sexisme ordinaires mises en BD</i>".</span></span> </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Sur Youtube, en 2010 le court-métrage <a href="https://www.youtube.com/watch?v=kpfaza-Mw4I" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;"><i>Majorité opprimée</i></span></a> d'Eléonore Pourriat remporte un franc succès. La réalisatrice y inverses les rôles entre femmes et hommes. En 2012, </span> <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Paye_ta_shnek" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">Anaïs Bourdet</span></a>, une graphiste marseillaise, recueille la parole de milliers de femmes sur le tumblr "<a href="https://payetashnek.tumblr.com/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e69138;">Paye ta schnek</span></a>".</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> Cette même année, </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">une
chaîne flamande diffuse <i>Femme de la
rue</i>, un documentaire de la réalisatrice Sofie Peeters. La jeune
femme s'y filme en caméra cachée, déambulant dans les rues de Bruxelles.
Sur son passage, les hommes multiplient les réflexions sur son
physique. Les propositions salaces et les insultes fusent. Certains la sifflent,
d'autres simulent des orgasmes... La vidéo bénéficie d'un large relais sur
internet qui incite de nombreuses femmes à raconter via les réseaux
sociaux leurs expériences personnelles. (<span style="color: red;">3</span>)
En 2013, l'émission Envoyé spécial diffuse un reportage reprenant le
même dispositif que Sofie Peeters, transposé cette fois ci en
Ile-de-France. En 2014, le collectif new-yorkais Hollaback! met en
ligne </span><span style="font-size: medium;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=b1XGPvbWn0A&t=51s" rel="nofollow" style="font-family: georgia;" target="_blank"><span style="color: #674ea7;"><i>10 Hours of Walking in NYC as a woman</i></span></a><span style="font-family: georgia;"> , une vidéo tournée en caméra cachée dont le cumul des vues atteindra les 50 millions. Le collectif </span><i style="font-family: georgia;"><a href="http://www.stopharcelementderue.org/qui-sommes-nous/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #38761d;">Stop au harcèlement de rue</span></a></i><span style="font-family: georgia;">
, lancé en France en 2014, organise des happenings pendant lesquels
sont mis en place des "zones sans relous" pour sensibiliser les
passant.e.s. Un rapport de 2015 du <a href="https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #a64d79;">Haut Comité à l'égalité entre les femmes et les hommes</span></a>
montre que 100% des femmes interrogées ont été harcelées dans les
transports en commun. Face à l'ampleur du phénomène, la Mairie de Paris
imagine <a href="https://dai.ly/x53yggq" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #bf9000;">une campagne</span></a> de sensibilisation avec le slogan «<i><a href="https://cdn.paris.fr/paris/2020/08/04/8039ef107dd5b6effaac2cca7c395ee6.pdf" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #0b5394;">Ma jupe n'est pas une invitation</span></a></i>». (sources D) </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En 2016, le "harcèlement de rue" entre dans le Petit Robert.</span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;">3</span>. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Certains
hommes, au contraire s'interrogent: ne s'agit pas que de "drague un peu
lourde"? Les féministes ne voient-elles pas le mal partout? pour
décrédibiliser le reportage, d'aucuns reprochent au documentaire un
biais raciste. Sofie Peeters a tourné <i>Femme de la rue</i> dans le
quartier pauvre d'Anneessens, où les populations issues de l'immigration
maghrébine sont nombreuses. Certains hommes se saisissent de ce choix
pour mieux développer un argumentaire raciste expliquant que les
comportements sexistes auraient une origine culturelle. Or, le
harcèlement dans l'espace public concerne toutes les populations et
toutes les classes sociales comme en attestent de nombreux exemples. En
2012, par exemple, Cécile Duflot, alors ministre du logement, essuie des <a href="https://www.francetvinfo.fr/politique/video-cecile-duflot-huee-a-l-assemblee-pour-sa-robe-a-fleurs_119969.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">sifflements dans l'enceinte de l'Assemblée nationale</span></a>,
parce qu'elle avait eu le malheur de porter une robe. En 2021, le
député de Vendée Pierre Henriet traite une élue de l'opposition de <a href="https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-depute-de-vendee-pierre-henriet-sanctionne-pour-avoir-traite-une-elue-de-poissonniere-1612869282" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">"poissonnière" dans l'hémicycle</span></a>. </span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: white; color: red;">4</span>. Les harceleurs agissent parfois en meute. </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Ainsi, les Incel, "célibataires involontaires" en français, se définissent comme victimes des femmes, qui
refusent d'entamer une relation amoureuse ou sexuelle avec eux.</span></span><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: georgia;"> </span></b></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: medium;"><b><span style="font-family: georgia;">Sources:</span></b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">A. Marie Kirschen et Anné Wanda Gogusey: "<i>Herstory. Histoire(s) des féminismes</i>", La ville brûle, 2021.</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">B. Ivan Jablonka:"<i>Des hommes justes. Du patriarcat aux nouvelles masculinités.</i>", Seuil, 2019. <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">C. "L'affaire Marie Laguerre, <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-06-decembre-2019" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #3d85c6;">le harcèlement de rue à la une</span></a>" [<i>Affaires sensibles</i> du 6 décembre 2019 sur France Inter] </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">D. Bibia Pavard, Florence Rochefort, Michelle Zancarini-Fournel:"<i>Ne nous libérez pas, on s'en charge</i>", Éditions La Découverte, 2020. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">E. "Marie Laguerre, l'histoire d'une <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/l-effet-domino/l-effet-domino-28-septembre-2019" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b45f06;">indignation féministe 2.0</span></a>" [<i>L'effet domino</i> du 27 septembre 2019 sur France Inter]</span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-family: georgia;">F. "<a href="https://aquariumdrunkard.com/2021/04/02/waylon-jennings-and-friends-tribute-to-sue-brewer/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">Harcèlement de rue</span></a>" [Wikipédia]</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b>Liens:</b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- Les Décodeurs: "Est-ce de la drague, du harcèlement ou une agression sexuelle? Un quiz pour <a href="https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/24/savez-vous-faire-la-distinction-entre-drague-harcelement-et-agression-sexuelle_6074317_4355770.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b45f06;">faire la différence</span></a>." </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- "<a href="https://www.pointculture.be/magazine/articles/focus/projet-crocodiles-stop-harcelement-de-rue/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #38761d;">projet crocodile / harcèlement de rue</span></a>" [pointculture.be]<br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-22289298902343632002023-10-19T08:34:00.004+02:002023-10-19T08:34:51.508+02:00La musique sous le Troisième Reich<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">L</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">es
nazis ont un rapport ambivalent avec la musique. Elle est bien sûr un
puissant vecteur d'embrigadement, à condition d'avoir défini ce qu'il
est possible ou pas d'écouter en tant qu'Allemand. Dans cette optique,
sous le IIIème Reich, la musique est mise au pas. Toute forme d'innovation artistique sortant
de la ligne définie par le régime est proscrite, tout comme sont bannies
les influences étrangères. Les artistes juifs sont quant à eux persécutés et leurs œuvres interdites. </span></span></div><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">*** </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span></p><p style="text-align: left;"><b><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">* Le bouillonnement culturel de la République de Weimar. </span></span></b></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">En
1918, la République est instaurée en Allemagne. Le nouveau régime
doit signer le traité de Versailles en 1919, ce que de nombreux
Allemands vivent comme une injustice et une humiliation. L'hyperinflation du mark en 1923 f</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">ragilise considérablement un régime qui parvient néanmoins à se stabiliser dans la deuxième moitié de la décennie. La levée de la censure impériale libère les arts qui connaissent alors un foisonnement créatif exceptionnel. Le dadaïsme, l'expressionnisme, la nouvelle objectivité révolutionnent les arts visuels, mais aussi la musique.</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> A l'aube des années 1930, le <i>kroll oper</i> de Berlin s'impose comme le haut lieu des créations modernes de la République de Weimar, avec des mises en scène très audacieuses. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Otto
Klemperer, son directeur musical, dirige une suite orchestrale de "<span style="background-color: #fcff01; color: #ffa400;"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=CO7_alKv69k" rel="nofollow" target="_blank"><i>l'opéra de quat' sous</i></a></span>" de Kurt Weill. On peut y entendre une musique ouverte aux influences étrangères, en particulier le jazz. </span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/CO7_alKv69k?si=EwQdYgHJOF9-QaSK" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white;">Dans les années 1920, les jazz-bands se multiplient, jouant fox-trot, shimmy et charleston dans les cabarets et dancings. Une des formations les plus connues se nomme les Weintraub's Syncopators. Son chef d'orchestre et pianiste, Friedrich Hollaender signe les musiques de <i>l'Ange</i> de Joseph von Sternberg. La chanson la plus célèbre du film, <a href="https://youtu.be/ahyLLX0tmD8?si=2ZAeSqW5OcucXpDR" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Ich bin von Kopf bis Fuss</i></span></a>, est un immense succès, qui ne contribue pas peu à la popularité de Marlène Dietrich. <br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">La
République de Weimar est surtout fragilisée par la crise économique de
1929. Adolf Hitler profite de cette situation. A la tête du <u>NSDAP</u>,
son parti politique, il accuse la République, les Juifs, les
communistes d’être responsables des difficultés du pays et
remporte de grands succès électoraux.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> Le
30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier, chef du gouvernement.
En quelques semaines, il obtient les pleins pouvoirs et instaure une
dictature. Les élections sont
supprimées et les opposants politiques arrêtés par la Gestapo, </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">la police
politique. Désormais seul le NSDAP est autorisé</span></span>. Ainsi, l'Allemagne sous le joug nazi devient un État totalitaire.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> Le strict contrôle de l’État nazi s'abat sur l'ensemble de la société allemande. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">La
propagande impose le culte de la personnalité. Hitler est présenté comme
le guide (<i>führer</i>). </span></span>Des organisations du parti encadrent
les adolescents au sein des Jeunesses hitlériennes. La propagande est partout et
l'endoctrinement se fait aussi en chansons. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><b>* La musique comme vecteur d'embrigadement. </b></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">La musique constitue un
puissant levier d'embrigadement car elle s'adresse d'abord à l'émotion
et s'inscrit parfaitement dans les mises en scène géantes du régime. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Le III° Reich accorde la plus grande attention à l'endoctrinement de la jeunesse. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> Le chant choral, censé créer une dynamique de groupe est
privilégié, tandis que les rythmes répétitifs accompagnent parfaitement
les marches et défilés militaires chers aux nazis; enfin les thématiques
du "sang et de la terre" ("<i>Blut and Boden</i>") ont la faveur des instructeurs. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Lors des rassemblements et des activités en groupe, les jeunes doivent
chanter fort. L'hymne des Jeunesses hitlériennes insiste sur la soumission absolue au führer. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<i><span style="background-color: #eeeeee;">En avant ! En avant ! Chantent les joyeuses fanfares. En avant ! En
avant ! La jeunesse se moque du danger. Führer, nous t'appartenons.
Tous les camarades t'appartiennent. Et le drapeau nous conduit vers
l'éternité ! Oui, le drapeau est plus fort que la mort !</span></i>"</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Les chants du début du mouvement national-socialiste sont la plupart du
temps de simples adaptations, emprunts, reprises, contrefaçons de chants
populaires et patriotiques existants, dont le sens est subverti. Ni le texte, ni la musique ne sont originaux. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">C'est le cas du </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">"<a href="https://youtu.be/o8oH3hnCXaQ?si=2smRe9S9R3P3wjxR" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Horst Wessel lied</span></i></a>". </span></span><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Horst
Wessel, obscur chefaillon nazi assassiné en 1930 dans le cadre d'un
règlement de compte, devient, par la magie de la propagande, un
saint-martyr du nazisme. <span style="background-color: white;">L</span></span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">e chant qui lui rend hommage s'impose comme hymne officiel du parti nazi. <span>Les <i>Volkslieder</i>, littéralement les "chants du peuple", compatibles avec l'imaginaire <i>Völkish</i> sont chantés à l'unisson et contribuent à l'édification de la pseudo communauté aryenne</span></span></span><span style="font-family: georgia;"> (</span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;">Exemple: "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/sMBe6_mGQO8?si=ICGAv8TAXai17xFG" rel="nofollow" target="_blank">Ein heller und ein Batzen</a></span></i>").<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Les grands compositeurs allemands, à la condition qu'ils ne soient pas juifs, sont exaltés. </span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Bach, Bruckner, Beethoven sont présentés comme des paradigmes du
génie créateur aryen. Bien que Hongrois, Lizst, par le miracle de la propagande devient Allemand.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> Goebbels peut affirmer que l'Allemagne est le "<i>premier peuple musicien de la terre</i>"</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">. </span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Wagner fait l'objet d'un véritable culte et devient pour les nazis le promoteur </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>d'un art authentiquement allemand</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>.</span></span><span style="font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Antisémite
notoire, auteur d'un essai intitulé "<i>la juiverie dans la musique</i>", il est considéré par Hitler comme le compositeur quasi
officiel du régime. Ses opéras revisitent les mythologies nordiques. Sa
maison à Bayreuth devient un des temples du nazisme, tandis que ses compositions accompagnent les grands rassemblements comme "<i><span style="background-color: #fcff01;">la
chevauchée des Walkyries</span></i>" ou "<span style="background-color: #fcff01;"><i>les maîtres chanteurs de Nuremberg</i></span>", dont le chœur proclame fièrement: " </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #eeeeee;">Le Saint Empire romain germanique pourra s'effondrer, toujours subsistera l'art sain et noble allemand</span></i></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>". <br /></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>* Musique racialisée et "épuration artistique".</b></span><span style="font-size: medium;"><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Dès l'arrivée au pouvoir des nazis, la vie culturelle est placée
sous contrôle. Goebbels, en tant que président de la Chambre de
culture du Reich (<i>Reichkulturkammer</i>), organise et encadre toutes les professions artistiques
dont il exclut les juifs. La vie musicale est organisée et contrôlée par le <i>Reichsmusikammer</i>. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Alfred
Rosenberg, l'idéologue du parti, s'emploie à l'aryanisation de la vie musicale. Dans cet esprit, en
mai 1938, se déroulent à Düsseldorf les "journées musicales du Reich"
(<i>Reichmusiktage</i>), au cours desquelles une exposition de propagande
dénonce la "musique dégénérée" (<i>Entartete Musik</i>), jetant l'anathème sur
toute innovation artistique.</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> Le jazz est dénoncé comme une musique à la fois "<i>juive, bolchevique et nègre</i>".</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>L'affiche
de l'exposition représente d'ailleurs un saxophoniste noir arborant une étoile de
David au revers de la veste, condensé de tout ce que le régime vomit: le
juif, le jazz, l'Amérique, le noir. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Sous la République de Weimar, le jazz jouit d'une popularité exceptionnelle, en lien aussi avec l'émergence de l'explosion d'une culture de masse.</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> Ernst Krenek triomphe alors avec </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;">l'</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">opéra jazz<i> <span style="background-color: #fcff01;">Jonny spielt auf</span></i></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif;">. </span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>L'accession au pouvoir des nazis change la donne. Les nouveaux dirigeants</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> fustigent l'usage
excessif des syncopes et de la batterie. Pourtant, en dépit de l'interdiction de diffusion du jazz à la radio, le succès du genre ne se
dément pas, ce qui contraint les autorités à mettre de l'eau dans leur
bière, en germanisant les plus grands succès.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/J6sZmc0hD3E?si=AYop2IOTeVeWgzlQ" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Pour
le national-socialisme, la musique se résumait donc à une
opposition manichéenne entre musique allemande et musique dégénérée, un
terme dont l’absence de définition précise permettait d’interdire toute
œuvre suspecte. </span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Le
bannissement d'un auteur et de son œuvre se fonde sur des critères
raciaux, mais aussi sur une base esthétique. Ainsi, toutes
les avant-garde artistiques sont censurées et condamnées. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Au
fond, les nazis vomissent le foisonnement culturel de la République de
Weimar, assimilant l'esthétique musicale au régime politique. Ainsi, la
musique d'Arnold Schoenberg, inventeur du dodécaphonisme, est considéré
comme subversive, intellectuelle, loin des préoccupations du peuple. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Sa musique ne trouve plus
droit de citer à la fois parce son auteur est juif, mais aussi en
raison de son audace moderniste. Les œuvres des illustres compositeurs juifs passés sont mises à l'index. Malher, Offenbach ou Mendelssohn ne sont plus joués. Dès lors, impossible par exemple d'écouter le "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/Q8_Cw46GQ_o?si=k2w9zpmauN9XglWl" rel="nofollow" target="_blank">songe d'une nuit d'été</a></i></span>" sur une scène allemande. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Dès 1933, les nazis traquent tous les acteurs du bouillonnement culturel de la République honnie. Ils interdisent par exemple </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>"<i><span style="background-color: #fcff01;">Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny</span></i>",</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> l'opéra en 3 actes composé par Kurt Weill sur un livret de Bertold Brecht. Parce qu'elle remet en cause les formes traditionnelles de l'opéra classique, introduit des rythmes de blues, un texte anglais, des personnages féminins avides d'argent facile, l’œuvre ne pouvait qu'irriter les nazis. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>En
mars 1931, dans les </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Cahiers mensuels du parti nazi, </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Hitler, l'artiste raté, assène: "<i>Les textes de Bertold Brecht et la musique de Weill ne
pourront jamais être considérés comme de l'art allemand.</i>"</span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> Avec une circonstance aggravante à ses yeux, ces deux hommes sont juifs. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>"<span style="background-color: #f6b26b;"><i><a href="https://youtu.be/EGUjGPrfA6U?si=rCyQKQKV_-Baf2Aq" rel="nofollow" target="_blank">Alabama song</a></i></span>", la plus célèbre chanson de l'opéra, exprime la complainte d'un groupe de prostituées à la recherche d'une ville sans prohibition. Lotte Lyena muse de Weill, en donne une interprétation lugubre. En 1967, les <a href="https://youtu.be/0rIjHY49rXk?si=EjaTPWaXJuGcGKlJ" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #38761d;">Doors</span></a> reprennent le morceau dont ils modifient légèrement les paroles. </span></span><span style="font-size: medium;"><br /></span>
</p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><b> *L'attitude des artistes.</b></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;">
<span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Avec
l'accession au pouvoir des nazis, les musiciens se trouvent
confrontés à un choix, parfois difficile. Certains
compositeurs s'accommodent de façon plus ou moins ambiguë du nouveau régime à l'instar de Richard Strauss qui prend
la tête de la Chambre de musique du Reich de 1933 à 1935. L'année suivante, il compose
<a href="https://youtu.be/aKHGdDMHQBY?si=hNYalYxYt56d6lzH" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b4a7d6;">l'hymne des JO</span></a>
de Berlin. Lors de la cérémonie d'ouverture, dans une
arène ornée de bannières frappées de la croix gammée, il dirige lui
même sa composition.<span style="background-color: white;"> <span>Les chefs d'orchestre Ernest von Karajan, Karl Böhm, les
chanteuses Elizabeth Schwarzkopf et Zarah Leander, le compositeur Hans Pfitzner et Werner Egk pactisent franchement avec le régime.</span></span></span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span> </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Pour beaucoup d'autres, la prise de décision s'avère très difficile. Faut-il rester dans un III ème Reich de plus en
plus hostile ou partir vers une destination inconnue en abandonnant son
héritage culturel? Arnold Schönberg, Kurt Weill,
Ernst Toch, Erich Korngold ("la ville morte"), Otto Klemperer se résignent à l'exil et trouvent refuge aux États-Unis. D'autres voient non seulement leurs carrières brisées, mais aussi leurs existences, à l'instar d'Erwin Schullof. Juif, homosexuel, avant-gardiste et communiste, il subit une véritable chasse à l'homme. Arrêté à Prague, il est déporté à Wülzburg où il meurt de la tuberculose en 1942. </span></span><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span>Le destin du Tchèque Pavel Haas bascule avec le démantèlement de la Tchécoslovaquie en 1939. Haas est juif, sa musique moderniste, donc interdite. Déporté à Theresienstadt en 1942, il meurt gazé à Auschwitz en octobre 1944. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/8qjLcyBxpfY?si=C_T1JAen39F2niVU" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia,"Times New Roman",serif; font-size: medium;"><span></span></span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><b>*Existe-t-il une musique nazie?</b> </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;">Les nazis savent exclure et mettre au piloris, il peine en revanche à définir ce que devraient être une musique nazie. Leur quête d'un nouveau Wagner reste vaine, trop de talents ayant fui. Quant à ceux qui se rangent sous la bannière du nazisme, ils en étaient largement dénués... Citons tout de même Carl Horff, dont les "<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Orff" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="color: #f6b26b;">Carmina burana</span></i></a>" composées en 1937, mettent en musique 24 chants de l'abbaye de Beuem en Bavière. La vitalité rythmique, la simplicité des mélodies et la répétition inlassable font l'intérêt d'une musique compatible avec les canons esthétiques nazis. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><b>Conclusion </b>:</span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: Georgia, serif;"><span style="font-size: medium;"> </span></span>L'absence de liberté laissée aux artistes par les nazis explique sans doute qu'aucun compositeur majeur n'est émergé pendant leur règne. En guise de conclusion, citons l'excellent "<i><span style="background-color: #b6d7a8;">Entartete Musik. Musiques interdites sous le IIIème Reich</span></i>" d'Elise Petit et Bruno Giner (source C). "<i>En stigmatisant, déportant et assassinant des milliers d'artistes et intellectuels, c'était bien l'annihilation de toute une culture qui était programmée, peu avant celle de tout un peuple.</i>" <br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Sources: </b></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">A. </span><span id="iso_690_FR"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">SCHNAPPER Laure, « <a href="https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2004-2-page-157.htm" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b4a7d6;">La musique « dégénérée » sous l'Allemagne nazie </span></a>», <i>Raisons politiques</i>, 2004/2 (n<sup>o</sup> 14), p. 157-177.</span></span></p><p style="text-align: left;"><span id="iso_690_FR"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">B. Élise Petit et Bruno Giner présentent "<span style="color: #6aa84f;"><a href="https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/sous-la-couverture/elise-petit-bruno-giner-presentent-entartete-musik-les-musiques-interdites-sous-le-iiieme-reich-bleu-nuit-editeur-3922165" rel="nofollow" target="_blank">Entartete musik: les musiques interdites sous le IIIème Reich</a></span>", Bleu nuit éditeur. </span></span></p><p style="text-align: left;"><span id="iso_690_FR"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">C. "Elise Petit et Bruno Giner: «Entartete Musik: les musiques interdites sous le IIIème Reich», Bleu nuit éditeur, 2015<br /></span></span></p><p style="text-align: left;"></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-25448821534135099802023-10-02T10:31:00.008+02:002023-10-04T13:30:15.104+02:00Les espaces de faibles densités en chansons.<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Avec une densité de population inférieure à 30 hab/km², les espaces faiblement peuplés en France occupent près de la moitié du territoire national et regroupent environ 4 millions de personnes. Dans ces espaces, la population réside majoritairement dans de petites villes, villages ou dans un habitat isolé. </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/Conques_Aveyron_val.jpg/800px-Conques_Aveyron_val.jpg?20051018000833" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="566" data-original-width="800" height="453" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/Conques_Aveyron_val.jpg/800px-Conques_Aveyron_val.jpg?20051018000833" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Phillip Capper, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons</i></td></tr></tbody></table><span><br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Le déclin démographique des campagnes françaises remonte à loin. Il a accompagné la diminution drastique du nombre d'agriculteurs. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>Le pays connaît un puissant mouvement d'exode rural (</span></span><span style="color: red;"><span>1</span></span><span style="color: black;"><span>)</span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>, qui affecte tout particulièrement les régions pauvres de moyenne montagne dès la fin du XIX° siècle. </span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Dans </span></span><span><a href="https://youtu.be/I3Xz027LqQU"><span>"<span style="background-color: #fcff01;"><i>Chacun
vendrait des grives</i></span></span></a><span style="color: black;"><span>", </span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Jean-Louis
<span style="background-color: #cfe2f3;">Murat </span>revient sur le dépeuplement d'un village du Massif Central qui passe de 3900 à 114 habitants entre le début et la fin de la chanson. <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Très grand succès de Jean <span style="background-color: #cfe2f3;">Ferrat </span>, "<a href="https://youtu.be/VbI5vX3le0I" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>la montagne</i></span></a>" oppose le monde artificiel et frelaté des villes aux terroirs montagnards peuplés d'habitants authentiques. Le chanteur n'y va pas avec le dos de la bêche, opposant les vieux paysans, qui savaient monter "<span style="background-color: #b6d7a8;"><i>des murettes jusqu'au sommet de la colline</i></span>", et leurs enfants qui "<i><span style="background-color: #b6d7a8;">seront flic ou fonctionnaires / de quoi attendre sans s'en faire que la retraite sonne</span></i>". Les premiers vivent dans un cadre naturel somptueux, quand les seconds rentrent "<span style="background-color: #b6d7a8;"><i><span>dans leur HLM / manger du poulet aux hormones</span></i>"</span>. <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/srb0lAK5wbA" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></span><br /></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Les espaces de faibles densités sont variés. Il peut s'agir de régions d'agriculture productiviste comme la Beauce ou la Champagne. Les très hauts rendements y sont obtenus grâce à une agriculture très mécanisée nécessitant peu de main d’œuvre. </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>D'autres espaces ruraux sont facilement accessibles depuis une grande aire urbaine, ce qui incite quelques citadins à quitter la ville, dans l'espoir de trouver à la campagne de meilleures qualités de vie du calme, de beaux paysages, un coût de la vie moins élevé. Ainsi <span style="background-color: #cfe2f3;">Ridan </span>rêve de reconversion et de devenir "<a href="https://youtu.be/o_g62RYIyNI" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;">agriculteur</span></a>". "</span></span></span><span style="background-color: #b6d7a8;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>J'en ai ras-le-bol de tout ce béton</span><span> / J'ai la folie des grands espaces</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> / J'en ai ras-le-bol de tout ce béton</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> / J'ai la folie des grands espaces</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"<span style="background-color: white;">.</span></span></span></span><span style="background-color: white; font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> (0'50)</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"</span></span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Et puis merde! J'ai décidé de vivre loin sur la colline / </span></span></i><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Vivre seul dans une maison avec la vue sur ma raison / </span></span></i><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>J'préfère vivre pauvre avec mon âme, que vivre riche avec la leur / </span></span></i><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Et si le blé m'file du bonheur, je ferais p'têt' agriculteur</span></span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>".<br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Dans le Perche, dans le sud de la Normandie, à environ 2 heures de route de Paris. les villages accueillent désormais de nouveaux habitants venus de la ville. Désignés comme des néo-ruraux, ils contribuent à transformer ces espaces. Parfois, la cohabitation avec les habitants de longue date ne va pas sans confrontation. <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>En 1977, Michel <span style="background-color: #cfe2f3;">Delpech </span>révèle l'ambivalence des relations entre citadins et ruraux dans son titre </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/H-aWh_7pijs" rel="nofollow" target="_blank">Loir-et-Cher</a></i></span>". Le jeune urbain d'origine rurale est l'objet des railleries de la famille restée aux champs. "<i><span style="background-color: #b6d7a8;">Ils me disent (X2) / Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou / Ils me disent / Tu ne viens plus, même pour pêcher un poisson / Tu ne penses plus à nous</span></i>". Jeanne <span style="background-color: #cfe2f3;">Cherhal </span>se met dans la peau d'un résident secondaire qui aime la campagne et tout ce qui est "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/LJUI_6XLN6U" rel="nofollow" target="_blank">rural</a></span></i>" mais de loin ou de manière épisodique, et à condition de ne pas se salir. "</span></span></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>D'assez loin c'est joli</span><span> / La province le samedi</span><span> / La paroisse l'ensilage</span><span> / Le purin le village / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>C'est fermier tiers-état / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Paysan mais très sympa / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>C'est tranquille bien tranquille / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Si tranquille trop tranquille / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>C'est rural bien rural / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Si rural trop rural / </span></i></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Touche pas chéri c'est sale</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>". </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Dans <i><span style="background-color: #fcff01;">A la campagne</span></i>, <span style="background-color: #cfe2f3;">Bénabar </span>moque l'attitude des citadins n'envisageant les terroirs ruraux que comme des espaces récréatifs. "</span></span></span><span style="background-color: #b6d7a8; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>À la campagne on veut de l'authentique</span><span> / Du feu de cheminée et du produit régional</span><span> / À la campagne il nous faut du rustique</span><span> / Un meuble qui n'est pas en bois</span><span> / Ça nous ruine le moral</span><span> / À la campagne on dit qu'on voudrait rester</span><span> / Quitter Paris, le bruit, le stress et la pollution</span><span> / À la campagne c'est la fête aux clichés</span><span> / La qualité de vie et le rythme des saisons</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>".</span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/gxn3MD2pe6Q" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><span style="background-color: #cfe2f3;">Kent</span> propose; "<span style="background-color: #fcff01;">Allons z'à la campagne</span>". "</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #b6d7a8;"><i><span>Allons z'à la campagne (allons z'à la campagne) et oublions Paris (Paris) / </span></i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #b6d7a8;"><i><span>Cherchons à la campagne (cherchons à la campagne) le vrai sens de la vie</span></i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="background-color: #b6d7a8;"><i><span> / Dans quelques temps, dès qu'on pourra, quand notre plan-épargne</span><span> / Sera fini, on se paiera une maison d'campagne</span></i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>". <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Un autre type d'espaces de faibles densités est composé des zones de haute et moyenne montagne, parfois enclavées et mal desservies, qu'il s'agisse d'une grande partie du Massif central, des Pyrénées ou des hautes vallées alpines. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>L'essor des sports d'hiver permet toutefois de créer des emplois dans le stations de ski de haute
montagne. Cependant, ces activités de service (gîtes, restaurants)
restent saisonnières et très dépendantes du climat (enneigement). </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Certains espaces de
faibles densités possèdent de solides atouts leur permettant de lutter contre le déclin démographique et la déprise agricole: le calme, les beaux
paysages naturels, un riche patrimoine historique, des produits du
terroir de qualité (fromage, vin...), parfois un climat favorable. Le Lubéron, l'Ardèche, la Drôme, les Cévennes, le Périgord bénéficient ainsi d'un fort héliotropisme. Tous
ces éléments permettent parfois le maintien ou la création d'emplois
sur place. Le tourisme vert attire de nombreux visiteurs en Périgord, dans le Lot ou le Cantal. <span style="background-color: #cfe2f3;">Jean-Louis Murat</span> décrit mi-amusé, mi-affligé, l'arrivée des estivant dans leur super "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/fiVTvsHAebE" rel="nofollow" target="_blank">camping à la ferme</a></span></i>". "</span></span></span><i><span style="background-color: #b6d7a8;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le paysan vient en tracteur</span><span> / Nous chercher je te jure</span><span> / C'est vraiment la folie</span><span> / Des gens charmants qui vous</span><span> / Accueillent dans leur famille</span><span> / Devine pour quoi, pour qui</span><span> / Cool, super cool</span><span> / C'est le camping,</span><span> / Camping à la ferme</span></span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>".<br /></span></span></span></div></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Artisan d'un Ploucstarap hexagonal, <span style="background-color: #cfe2f3;">MC Circulaire</span> dresse un portrait au vitriol de la Vendée rurale, dont il est originaire. La misère, l'ennui, l'alcoolisme règnent en maître dans </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"<i><span style="background-color: #fcff01;">Demain c'est trop tard</span></i>". </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"<span style="background-color: #eeeeee;"><i>T"façon tout l'monde s'en branle, on est la France oubliée / Dans mon quartier y'a jamais eu de MJC! / Pourtant la misère est là, j't'assure qu'elle est bien réelle / Elle s'cantonne pas qu'dans les banlieues, elle est universelle / Combien de familles au chômdu qui survivent grâce aux allocs / Y'a plus de darons alcooliques qu'en cure de désintox / L'Etat nous laisse dans not'merde, et verra plus tard / On est qu'une bande de crevards gouvernée par des bâtards / On est pas la France qui squatte les halls, mais les arrêts d'car/ Et ici-bas on sait bien que demain c'est trop tard.</i></span>"</span></span></span><span class="ReferentFragmentdesktop__Highlight-sc-110r0d9-1 fyuCmQ"></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span class="ReferentFragmentdesktop__Highlight-sc-110r0d9-1 fyuCmQ"></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span class="ReferentFragmentdesktop__Highlight-sc-110r0d9-1 fyuCmQ"></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span class="ReferentFragmentdesktop__Highlight-sc-110r0d9-1 fyuCmQ"><br /></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/yjymIX9cpJc" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Tous les espaces de faibles densités ne tirent pas leur épingle du jeu. Le terme hyper rural désigne ainsi les territoires isolés, très peu peuplés, les plus éloignés des villes importantes. Les contraintes naturelles (relief, climat), l'enclavement (peu de routes, zones blanches), le vieillissement de la population affectent ces territoires. Devenus répulsifs, ils subissent la fermeture des commerces, la désertification médicale et la disparition des services publics. Les rares jeunes du coin partent vers les villes pour y suivre des études supérieures ou parce qu'elles offrent davantage de perspectives d'emplois. Dans ces conditions, ces campagnes se dépeuplent toujours plus, entraînant la disparitions des derniers services. La Poste, le commerce, l'école ferment les uns après les autres. Les habitants de ces espaces ont alors le sentiment de compter pour quantité négligeable. Gauvain Sers, originaire de la Creuse, se fait le porte-parole de ces </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/CIfV6TQIhcc">oubliés</a></span></i>"</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>, dans une chanson narrant la fermeture d'une école. <br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span></span></span></span><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>Découvert sur internet grâce au morceau </span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>"</span></span><span><a href="https://youtu.be/GGPXjiwlWZc"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Marly-Gomont</i></span></a><span style="color: black;"><span>", Kamini dépeint son quotidien dans ce village de l'Aisne, en Thiérache. La rareté des services y représente une gêne considérable pour les habitants. Le départ à la retraite de médecins non remplacés transforme ces territoires en déserts médicaux. Ainsi le rappeur ne peut que constater: "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Dans les p'tits patelins / Faut pas être cardiaque / Ah ouais, sinon t'es mal / Faut traverser vingt villages / En tout cinquante bornes pour trouver un hôpital / Que dalle / Là-bas y a rien / C'est des pâtures</span></i>". </span></span></span></span><br /></p></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Ces territoires connaissent alors un abandon progressif des activités, notamment agricoles. Les terres ne sont alors plus cultivées, les logements demeurent inhabités, la population continue de diminuer. David Lafore:"Petit village" (1'49")<br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Originaire du Lauragais (</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Montgiscard à 25 km de Toulouse</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>), Yous MC décrit son environnement dans "<a href="https://youtu.be/SV7uLsx17to" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">la colline d'en face</span></i></a>". "<i><span style="background-color: #eeeeee;">J'viens chroniquer les steppes anonymes et discrètes /Je vois que la verdure prospère du haut de ma colline / Viens dans mon Lauragais, ses plaines à la folie s'y prêtent / Je vois qu'elles ont que de l'air pur, mais austère, à t'offrir / Tu croiseras personne de Villeneuve à Pompertuzat / Ni belle gosse, ni caisse, ni restau / le pousse en l'air on s'enfonce dans les profondeurs rurales / Une odeur de bête morte dans le fossé plus bas</span></i>". Il rappe: "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Le pousse en l'air, on s'enfonce dans les profondeurs rurales</span></i>". De fait, les habitants de ces espaces se doivent d'être motorisés car pour trouver un emploi et le conserver, il faut parcourir de nombreux kilomètres et passer beaucoup de temps sur la route. Cette dépendance à la voiture explique la colère suscitée par la diminution de la vitesse de circulation autorisée de 90 à 80 km/h lors du surgissement du phénomène gilets jaunes.<br /></span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> </span></span></span></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>Terminons avec "</span></span><span><a href="https://youtu.be/vaKAuKBlDpw" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;"><span>la
diagonale du vide</span></span></i></a><span style="color: black;"><span>", le</span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> beau
morceau poétique que Bertrand Burgalat a consacré </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>aux espaces de faibles densités. Le chanteur nous invite à ne pas voir seulement dans ces territoires des vides, dépourvus de signal ou de connexion.</span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span> "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Une bande de territoire à faible densité / Des bases de loisir / Et des rideaux de fer / Un silence absolu / Sauf le bruit de mes pas</span></i></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span>".<br /></span></span></span></div><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span><b>Notes:</b></span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: red;"><span>1</span></span><span style="color: black;"><span>.</span></span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span> C'est en 1931 que, pour la première fois, la population française devient majoritairement urbaine. </span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Ce billet est aussi disponible en version podcast:</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Allons-z-la-campagne-et-oublions-Paris--Les-espaces-de-faibles-densits-en-chansons-e27la0q" height="102px" width="400px" frameborder="0" scrolling="no"></iframe> </span><br /></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span><b>Sources:</b></span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>A. Benoît Coquard:"Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin", La Découverte, 2019</span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>B. Jean-Laurent Cassely et Jérôme Fourquet:"La France sous nos yeux", Le Seuil, 2021<br /></span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>C. Lorraine de Foucher:"</span></span><span style="color: #93c47d;"><span><a href="https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/12/01/le-rap-des-champs_5223236_4497186.html?random=1067138253" rel="nofollow" target="_blank">Le rap des champs</a></span></span><span style="color: black;"><span>", Le Monde, 1er décembre 2017</span></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="color: black;"><span>D. Certains titres ici mentionnés ont fait l'objet d'un billet et d'une analyse plus approfondie: "</span></span><span style="color: #8e7cc3;"><span><i><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2018/02/bertrand-burgalat-diagonale-du-vide-2017.html" rel="nofollow" target="_blank">la diagonale du vide</a></i></span></span><span style="color: black;"><span>" de Bertrand Burgalat, "les </span></span><span style="color: #f1c232;"><span><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2019/10/avec-les-oublies-gauvain-chante-les.html" rel="nofollow" target="_blank">oubliés</a></span></span><span style="color: black;"><span>" de Gauvain Sers, "</span></span><span style="color: #e06666;"><span><a href="https://lhistgeobox.blogspot.fr/2017/01/319-kaminimarly-gomont-2006.html" rel="nofollow" target="_blank">Marly-Gomont</a></span></span><span style="color: black;"><span>" de Kamini, "</span></span><span style="color: #b4a7d6;"><span><a href="https://lhistgeobox.blogspot.com/2017/06/327-jean-ferrat-la-montagne-1964.html" rel="nofollow" target="_blank">la montagne</a></span></span><span style="color: black;"><span>" de Jean Ferrat et "</span></span><span style="color: #6aa84f;"><span><a href="https://lhistgeobox.blogspot.fr/2017/03/322-jean-louis-murat-chacun-vendrait.html" rel="nofollow" target="_blank">Chacun vendrait des grives</a></span></span><span style="color: black;"><span>" de Jean-Louis Murat.<br /></span></span></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-59586823026388204392023-09-19T20:25:00.001+02:002023-09-20T07:40:28.619+02:00Les aires urbaines en chansons<p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Une aire urbaine est un espace continu qui se compose d'une ville-centre, de ses banlieues immédiates et d'une couronne périurbaine. La ville se caractérise par une densité importante de l'habitat et une population nombreuse. Elle est le lieu d'échanges, de flux de personnes, de marchandises. <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Aujourd'hui en France, 85% de la population vit dans des espaces urbains, même si les villes ne recouvrent que 20% du territoire. Ce phénomène de concentration des populations dans les villes (urbanisation) profite particulièrement aux métropoles qui concentrent les populations, les activités spécialisées et les richesses. On parle ainsi de <b>métropolisation</b>. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">[Ce billet en version podcast > <iframe frameborder="0" height="102px" scrolling="no" src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Les-aires-urbaines-en-chansons-e26vdle" width="400px"></iframe> ]<br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Les métropoles sont marquées par un rythme de vie frénétique, plus ou moins supporté par ses habitants. Grand Corps Malade, qui se définit comme un "<a href="https://youtu.be/bT86Qmd4TEc" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Enfant de la ville</span></i></a>", apprécie. "</span><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;">Je
me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les quais /
Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais /
Pourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément taré / Pour
aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés / Mais j’ai des explications,
y’a tout mon passé dans ce bordel</span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Les métropoles organisent le territoire qu'elles dominent. 35% des Français vivent dans l'une des dix premières aires urbaines. Ces métropoles ont un rayonnement économique important et concentrent les emplois les plus qualifiés, les sièges sociaux d'entreprises, les réseaux de transport et les activités de recherche-développement. L'accès aux services y est facile comme le concède Fabe dans "<a href="https://youtu.be/L05xCRtLsa0" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Si tu rêves de la métropole</i></span></a>" "</span><i><span style="background-color: #eeeeee;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Si
tu rêves de stress, de bourse, de course à la promotion / De magasins
tout-par, de supermarchés pour des commissions / De superstars, de
caviar et si la tour Eiffel t'appelle, prends des ailes / Ici t'auras
tout ce que tu veux et même encore plus
Taxi, métro, R.E.R, bus, train, t'en rates un t'en / as un dans les
5mn / Un bus dans les 10mn, à l'arrivée des gens qui luttent /
Mouvement de foule, tout le monde court mais combien savent pourquoi ?
</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"</span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Une métropole de rang mondial ne dort jamais totalement. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"<a href="https://youtu.be/3WcCg6rm3uM" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Il est cinq heures, Paris s'éveille</i></span></a>" chantée par Jacques Dutronc et écrite par Claude Lanzmann, propose une</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>
description de la capitale à l'aube. Si les abattoirs de la Villette
n'existent plus, la frénésie d'activités reste bel et bien d'actualité. "</span></span></span><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les banlieusards sont dans les gares / </span></span></i><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>À la Villette, on tranche le lard / </span></span></i><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Paris by night, regagne les cars / </span></span></i><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les boulangers font des bâtards / </span></span></i><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Il est cinq heures / </span></span></i><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Paris s'éveille</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>" </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Les principales métropoles de l'hexagone ont fait l'objet de chansons hommages de la part de chanteurs natifs ou en tout cas attachés à une ville de cœur. Quelques exemples. Renaud est "<a href="https://youtu.be/KT-sgKVgT-A" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">amoureux de Paname</span></i></a>". Avec </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"<a href="https://youtu.be/sawnh3UeTHk" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Je suis Marseille</span></i></a>"</span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">, le collectif 13 organisé, représenté ici par Shurik'n, clame son amour de la cité phocéenne.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>> "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Mars tous les coups partent, ville jugée coupable. / Ce rap, c'est la soupape (ouais), Notre-Dame nous garde. On parle pas de quota, diversité incroyable. / (...) C'est elle [Marseille] qui régit nos âmes, toile de fond de nos vies. Vas-y, traitre-nous de sauvage, une mère connaît ses petits. Plus il en viendra, plus il y en aura sur le parvis. Tu sais ce qu'on dit, blason brandi, c'est reparti.</span></i>"</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Xe623ZcqAB8" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Avec "<span style="background-color: #fcff01;"><i>Lyon presqu'île</i></span>", Biolay nous propose une émouvante visite de sa ville d'adolescence. La tour crayon, les gares de Perrache et , la place Bellecour sont au rdv. "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>le point du jour, la statue d'or, la tour en stylo-bille / Lyon, presqu'île / Il y a une gare morne et l'autre fière d'aller jusqu'aux sports d'hiver / C'est comme si j'étais parti, parti hier / Et puis la statue du Roi Soleil sur la grand-place éternelle / Des belles cours gorgées, gorgées, gorgées de soleil</i></span>"</span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMA5LkYRuv11OuJ_2YbsGo_n92KBOASORn038MOMlRL_AxnfZw5bw6xttmfcLafCm2VqdOhSu6pi6iIwbwN9M91Ws3STRQyMDAvyQz3Coqk3hlHw6kv6WaB1YYrZl6M6xb4-7AW6Ysp-Gn1W8gkFQWS47_w4Iszc7e16vrMkBnNs4ixrIRzG_vtsxRXoQu/s1160/Capture%20d%E2%80%99%C3%A9cran%202023-07-19%20183840.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="873" data-original-width="1160" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMA5LkYRuv11OuJ_2YbsGo_n92KBOASORn038MOMlRL_AxnfZw5bw6xttmfcLafCm2VqdOhSu6pi6iIwbwN9M91Ws3STRQyMDAvyQz3Coqk3hlHw6kv6WaB1YYrZl6M6xb4-7AW6Ysp-Gn1W8gkFQWS47_w4Iszc7e16vrMkBnNs4ixrIRzG_vtsxRXoQu/w640-h482/Capture%20d%E2%80%99%C3%A9cran%202023-07-19%20183840.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Le Lyon de Benjamin Biolay. </span></i><br /></td></tr></tbody></table><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Dans "<a href="https://youtu.be/Ops5WjepXL4" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">ô Toulouse</span></i></a>", ode à la cité gasconne, </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Nourago fait rouler les r, évoquant tour à tour le canal du midi, la brique rouge des Minimes, l'église saint-Sernin, le rouge et noir du stade toulousain, le Capitole, les hauts buildings et les avions qui ronflent gros. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Parmi les métropoles importantes qui structurent l'espace, et non citées précédemment, il ne faudrait pas oublier Lille, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Rennes ou encore Montpellier. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Les aires urbaines sont constituées de trois types d'espaces bien spécifiques. "<a href="https://youtu.be/QaMol3Y3be8" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Dans ma ville on traîne</i></span></a>" d'Orelsan propose une expédition à Caen. Dès l'intro du morceau, il identifie les éléments constitutifs de l'aire urbaine. "<i><span style="background-color: #eeeeee;">Dans ma ville on traîne, entre le béton, les plaines / Dans les rues pavées du centre où tous les magasins ferment / On passe les week-ends dans les zones industrielles / Dans les zones pavillonnaires où les baraques sont les mêmes</span></i>".</span></span></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-S_Fpp13gXDo/X3jbhe5VniI/AAAAAAAAkTk/hj0znQozMEc3-0WWEE0ydCyapV1zaNSBwCLcBGAsYHQ/s1068/dans%2Bma%2Bville%2Bon%2Btra%25C3%25AEne.JPG" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="598" data-original-width="1068" height="358" src="https://1.bp.blogspot.com/-S_Fpp13gXDo/X3jbhe5VniI/AAAAAAAAkTk/hj0znQozMEc3-0WWEE0ydCyapV1zaNSBwCLcBGAsYHQ/w640-h358/dans%2Bma%2Bville%2Bon%2Btra%25C3%25AEne.JPG" width="640" /></a></span></span></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><span><span><i>Caen vue par Orelsan. Carte réalisée grâce à <a href="http://u.osmfr.org/m/503801/" rel="nofollow" target="_blank">umap openstreetmap</a> (version <a href="https://drive.google.com/file/d/1uAoFBsx00pSZ79WlTs4yma-H-w6kHQ3D/view?usp=sharing" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #a64d79;">pdf</span></a>) <a href="http://u.osmfr.org/m/503801/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #a64d79;"><br /></span></a></i></span></span></span></span></td></tr></tbody></table><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span> </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span> La <b>ville-centre</b> concentre le coeur historique avec ses monuments anciens, mais aussi les activités et services (commerces, administrations, etc...). Le prix du m² y atteint des sommets, ce qui participe à un phénomène de <b>gentrification</b>, chassant du cœur des villes les classes populaires. Thomas Dutronc décrit ce processus dans son titre "<a href="https://youtu.be/0w8wa_n1wd4" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>J'aime plus Paris</i></span></a>"/ "</span></span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Passé le périph / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Les pauvres hères / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>N'ont pas le bon gout / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>D'être millionnaire / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Pour ces parias / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>La ville lumière / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>C'est tout au bout / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Du RER / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Y a plus de titi / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Mais des minets / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Paris sous cloche / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Ça me gavroche / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Il est fini le pari d'Audiard / </span></i></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Mais aujourd'hui, voir celui d'Hédiard</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Bistanclaque revient pour sa part sur la métamorphose de la "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/7p398Oi5VwU" rel="nofollow" target="_blank">Croix-Rousse</a></span></i>" à Lyon. La spéculation foncière chasse les classes populaires du quartier historique des canuts, les ouvriers de la soie. Sous l'effet de l'embourgeoisement rapide, le quartier se transforme et perd ainsi son âme. "</span></span></span><span style="font-size: medium;"><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia;">Et la ville bourgeoise / Te grignote les pieds (/ Cette ville te toise / Te met ans ses papiers / Te réduit au silence / Te refait la façade (…) Bienvenu à la croix rousse / Est-ce la dernière secousse et l’ennui à nos trousses… / Et chacun sa Croix Rousse</span></i></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"<br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Deuxième élément constitutif de l'aire urbaine, <b>les banlieues</b> accueillent une part importante de la population urbaine dans des pavillons ou des logements collectifs. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Au
cours des décennies 1950-1960, l’État aménageur a engagé une politique
volontariste de grands travaux. La banlieue se hérisse de logements
collectifs appelés grands ensembles. En comparaison des logements
vétustes d'avant-guerre, les nouveaux logements font rêver. Bécaud nous
en livre une description idyllique. <span style="background-color: #eeeeee;">"</span></span></span></span><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;"><span>A
l´escalier 6, bloc 21, / J´habite un très chouette appartement / Que
mon père, si tout marche bien, / Aura payé en moins de vingt ans. / On a
le confort au maximum, / Un ascenseur et un´ sall´ de bain. / On a la
télé, le téléphone / Et la vue sur Paris, au lointain.</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>" </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span> <iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/kkcNNBno3Ag" title="YouTube video player" width="560"></iframe></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>La piètre qualité de construction, le délabrement rapide de quartiers mal raccordés au centre-ville font rapidement de ces zones des repoussoirs, tout juste bonnes à accueillir les activités nécessitant beaucoup d'espace : aéroports, centres commerciaux, usines, dont se déleste la ville-centre. Dans "<a href="https://youtu.be/6wdQ1Euvaxw" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>banlieue rouge</i></span></a>", Renaud dépeint le quotidien monotone d'une habitante de ces quartiers. "</span></span></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Elle habite quelque part / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans une banlieue rouge / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Mais elle vit nulle part / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Y a jamais rien qui bouge / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Pour elle la banlieue c'est toujours la zone / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Même si au fond d'ses yeux y a un peu d'sable jaune / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Elle travaille tous les jours / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Elle a un super boulot / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Sur l'parking de Carrefour / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Elle ramasse les chariots / </span></span></i></span><i><span style="background-color: #cccccc;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le week-end c'est l'enfer</span><span> / Quand tous ces parigots</span><span> / Viennent remplir l'coffre arrière</span><span> / D'leur 504 Peugeot</span></span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"</span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Pour les habitants des banlieues cossues de l'ouest parisien, les problèmes sont d'une autre nature. "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/L1N3WXZ_1LM" rel="nofollow" target="_blank">Auteuil-Neuilly-Passy</a></span></i>". "<i><span style="background-color: #cccccc;">Hé mec / Je me présente / Je m'appelle Charles-Henri Du Pré / J'habite à Neuilly / Dans un quartier 'et alors paumé / Je suis fils unique / Dans un hôtel particulier / C'est la croix, la bannière / Pour me sustenter. / Pas un Arabe du coin / Ni un Euromarché / Auteuil, Neuilly Passy: tel est notre ghetto</span></i>". <br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>Troisième composante de l'aire urbaine: la <b>couronne périurbaine</b>. De nombreux citadins s'installent aujourd'hui à la périphérie de la métropole car les prix en centre-ville sont chers et les logements dépourvus de jardins et souvent petits. Le déplacement des citadins vers les espaces ruraux proches des villes se nomme la périurbanisation. Ce phénomène entraîne un étalement urbain, soit une extension de la ville qui progresse au détriment de l'espace rural alentour. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>La périurbanisation a de nombreuses conséquences. Les Français habitent de plus en plus loin de leur lieu de travail ce qui provoque une augmentation des mobilités pendulaires. L'utilisation de la voiture est généralisée ce qui entraîne pollution et embouteillages. L'étalement urbain provoque la disparition des terres agricoles. Il implique aussi la construction d'équipements coûteux (routes, éclairages, gaz, eau) pour répondre aux besoins de nouveaux habitants. </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"<a href="https://youtu.be/no_DRNT_DuU" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">La maison près de la fontaine</span></i></a>" chantée par Nino Ferrer est rattrapée par la périurbanisation. "</span></span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>La maison près des HLM </span><span>/ A fait place à l'usine</span><span> / Et au supermarché / </span><span>Les arbres ont disparu, mais ça sent l'hydrogène sulfuré / </span><span>L'essence</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>".<br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>La périurbanisation contribue à </span></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">l'artificialisation et à la bétonisation des entrées de villes toutes plus moches les unes que les autres. Cet état de fait inspire à Dominique A le morceau </span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<a href="https://youtu.be/K6oBgyM_WHo" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Rendez nous la lumière</span></i></a>". "</span><span style="background-color: #eeeeee;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>On voit des autoroutes, des hangars, des marchés / </span></span></i><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>De grandes enseignes rouges et des parkings bondés / </span></span></i><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>On voit des paysages qui ne ressemblent à rien / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: #eeeeee;">Qui se ressemblent tous et qui n'ont pas de fin</span><span style="background-color: white;">"</span></span></span></i></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Ceux qui vient dans la couronne périurbaine portent un jugement plus nuancé sur ces espaces. "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/daos_GSD-XM" rel="nofollow" target="_blank">Chaque week-end</a></i></span>", Diziz la Peste et Alpéacha accueillent leurs amis, font chauffer les barbecues et s'ambiancent sur de la bonne musique, en dévorant des plats . [« <span style="background-color: #eeeeee;">Le soleil se couche sur la zone pavillonnaire / On est assis sur le toit, et y’a du bonheur dans l’air</span><span style="background-color: #eeeeee;"> </span>»]</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>. Pour Liz Van Deuq, il y a une vie dans "<span style="background-color: #fcff01;"><i>les banlieues pavillonnaires</i></span>" après dix heures du soir.</span></span></span><span style="background-color: #cccccc;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: white;"> "<span style="background-color: #eeeeee;"><i>Fini le chant des tondeuses, la pelouse en est radieuse. Le vent joue à la balançoire. Il est l'heure des arroseurs, des clapotis au trottoir. Il y a une vie dans les banlieues pavillonnaires après 10 heures le soir.</i></span>"</span></span></span></span></p><p><span style="background-color: #cccccc;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: white;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/nbrCuw6N4ok" title="YouTube video player" width="560"></iframe> </span></span></span><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: white;"><br /></span></span></span></i></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>En conclusion, si la population française est aujourd'hui largement citadine, la croissance urbaine s'avère inégale. Les villes du grand ouest et du sud du territoire sont les plus attractives car le cadre de vie y est perçu comme agréable et car elles profitent du développement d'activités dynamiques. Les villes du nord et de l'est de la France connaissent une croissance plus faible. Dominique A:" <span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/AVqwmvWzZN4" rel="nofollow" target="_blank">Je suis une ville</a></i></span>" de Dominique donne la parole à une de ces villes rétrécissantes. (début) "</span></span></span><i><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #eeeeee; font-size: medium;">Je suis une ville dont beaucoup sont partis / Enfin pas tous encore mais ça se rétrécit / Il reste celui-là qui ne se voit pas ailleurs / Celui-là qui s’y voit mais à qui ça fait peur / Et celle-là qui ne sait plus, qui est trop abrutie / Qui ne sait pas où elle est ou qui se croit partie</span></span></i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span>"<br /></span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;"> <b>Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- "<span style="color: #6fa8dc;">B</span><a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/les-banlieues-pavillonnaires-chansons-d-amour-chansons-de-degout_5880590.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6fa8dc;">anlieues pavillonnaires: chansons d'amour, chansons de dégoût</span></a>", "<a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/les-chansons-de-la-france-des-maisons-phenix_5204413.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #b4a7d6;">La France des Maisons Phénix</span></a>", "<a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/la-france-des-pavillons-et-les-autres-france_5206213.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">La France des pavillons... et les autres France</span></a>", Ces chansons qui font l'actu de Bertrand Dicale sur France Info. <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">- </span></span><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: medium;">«<a href="https://www.pop-up-urbain.com/tentative-de-rehabilitation-du-tissu-pavillonnaire-par-la-musique-urbaine/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #ea9999;">Tentative de réhabilitation du tissu pavillonnaire</span></a> par la "musique urbaine"»</span></span></p><p></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-63507886762320131572023-09-14T17:27:00.004+02:002023-09-14T17:33:15.247+02:00Burn the witch: si la chasse aux sorcières métait chantée. <p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">E</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">ntre 1420 et 1440 dans les marches alpines du duché de Savoie, en particulier dans le Valais, des <b>procès en sorcellerie d'un nouveau genre</b> sont organisés. La sorcellerie traditionnelle, qui consiste à commettre des maléfices et à jeter des sorts cède le pas devant la sorcellerie démoniaque et collective pratiquée dans le cadre du sabbat. Le sorcier ou la sorcière est érigé par ceux qui les inventent comme de nouveaux boucs émissaires de la Chrétienté, après les Juifs, les hérétiques, les lépreux. La chasse </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">s'inscrit dans le prolongement des mouvements de répression des courants religieux dissidents. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">La version podcast du billet > <iframe frameborder="0" height="102px" scrolling="no" src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Burn-the-witch--La-chasse-aux-sorcires-en-chansons-e25b1ve" width="400px"></iframe><br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"></span></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2e/Grasset_-_Drei_Frauen_und_drei_W%C3%B6lfe.jpg/701px-Grasset_-_Drei_Frauen_und_drei_W%C3%B6lfe.jpg?20180116192137" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="623" height="800" src="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2e/Grasset_-_Drei_Frauen_und_drei_W%C3%B6lfe.jpg/701px-Grasset_-_Drei_Frauen_und_drei_W%C3%B6lfe.jpg?20180116192137" width="623" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Eugène Samuel Grasset (1845-1917), Public domain, via Wikimedia Commons</span></td></tr></tbody></table><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><br /></span><p></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">
Dans un contexte de vive tension religieuse et de remise en question du
clergé, ce dernier s’invente de toute pièce un
nouvel ennemi. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Les
théologiens chrétiens attribuent de plus en plus les malheurs du temps
(peste, crise économique, Grand Schisme) au <b>diable</b>. Pour s'imposer Satan se cherche des
alliés sur Terre: les Sorciers. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Des traités (<span style="color: red;">1</span>), rédigés à la fin de la période médiévale,
propagent l'idée de l'existence d'une société secrète, <b>une secte</b> qui se réunirait la nuit, en secret, pour adorer le diable, forniquer, ripailler lors du <b>sabbat</b>, rassemblement nocturne au cours duquel se commettraient les sacrifices les plus infâmes. Le sorcier rend hommage au diable sous la forme d'un baiser obscène sur le postérieur, scellant ainsi son alliance avec le diable. Les participants y cuisinent et mangent de la chair humaine, dansent et s'unissent charnellement au démon. Lors de ces ébats contre nature, la violence est de mise et le coït avec le diable douloureux. Les sorciers confectionnent des maléfices à base de graisse d'enfant ou de substances toxiques destinés à répandre le mal autour d'eux. Dès lors pour les autorités judiciaires, il convient donc de débusquer les agents de subversion de la chrétienté: les sorciers et sorcières.
La mythologie du complot est à l’œuvre. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"<span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/MHuuy-nPHrk" rel="nofollow" target="_blank">la Salsa du démon</a></span>", interprétée par le Grand Orchestre du Splendid, donne la parole à une sorcière plus volubile que dangereuse. Dépeinte sous les très d'une mégère, vieille et moche, elle ne se sépare pas de son balais. D'après les traités de démonologie, les sorcières se rendaient au sabbat en se déplaçant sur des sièges, puis juchés sur des balais ou des bâtons. "<i><span style="background-color: #cccccc;">Horreur malheur / Oui, je suis la sorcière (horreur) / J'suis vieille, j'suis moche, j'suis une mégère (horreur, malheur) / Oui, oui, oui, sur mon balais maudit (horreur) / J'aime faire du mal au tout petit.</span></i>"<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Un cadre
juridique et théologique se met en place à la fin de la période médiévale. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Désormais, magiciens et jeteurs de sorts sont soupçonnés d'invoquer les démons et de pactiser avec le diable. Qualifiés d'hérétiques, idolâtres et apostats, ils deviennent passibles d'une condamnation à mort. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Lors des visites pastorales, prêtres et prédicateurs incitent les fidèles à la <b>délation </b>des
sorciers. Les populations livrent les noms des personnes qu'elles soupçonnent d'être à l'origine de la mort d'un enfant ou du bétail, d'avoir déclenché une calamité naturelle entraînant de mauvaises récoltes ou encore de rendre les hommes impuissants.<span style="background-color: white;"> <span>En un mot, d'avoir attaqué le capital de la communauté et stérilisé la vie.</span></span> </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">La rumeur publique</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">, appuyée sur les dénonciations, </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">permet d'ouvrir une <b>procédure inquisitoire</b></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Cette procédure d'exception élaborée au XIII° siècle par les Dominicains devient le modèle de la justice séculière et permet le recours à la torture. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Tenue au secret, sans défenseur, la
personne incriminée ne connaît souvent ni son accusateur, ni les motifs de
son emprisonnement. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Ainsi, une fois lancée, la machine judiciaire, implacable, broie les prévenus, transformés en sorciers et sorcières à brûler. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/oNj1LQQyoYU" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Avec "<i><a href="https://youtu.be/oNj1LQQyoYU" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;">la sorcière et l'inquisiteur</span></a></i>"</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">, les Rita Mitsouko imaginent l'arrivée de l'inquisiteur dans une région, puis sa confrontation avec une sorcière. Lors de la séance de torture, rien ne se passe comme prévu, et en dépit de ses efforts, c'est bien le cœur du tortionnaire qui finit par céder.<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">En cas de présomption très forte de culpabilité, le juge sollicite un chirurgien ou un médecin afin d'identifier </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">la « <b>marque du
diable</b> », cette fameuse empreinte que le démon aurait laissé
sur le corps des personnes s’adonnant au sabbat</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">. (<span style="color: red;">2</span>) A l'aide d'aiguilles, il s'agit de déceler sur le corps dénudés des accusés une zone dite « d’insensibilité », </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">témoins du passage du malin</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">La
preuve corporelle établie, il s’agit d'obtenir des aveux. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://soundcloud.com/user-336330466-530136666/la-chanson-du-bon-chasseur-de-sorciere?utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing" rel="nofollow" target="_blank">La chanson du bon chasseur de sorcière</a></i></span>" <span style="background-color: white;">de la Compagnie l'indécente retrace toutes les étapes de la procédure contre une inculpée. En vertu d'</span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">une chaîne immuable, cette dernière est dénoncée, accusée, incriminée, soumise à la marque du diable, puis à la torture. Les aveux arrachés et répétés, elle est exécutée. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">L'accusée<span style="font-style: normal;"> est soumise à un interrogatoire standardisé, formé de questions fermées. Le recours à la <b>torture</b> est systématique. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Elle subit l’estrapade, une torture qui
consiste à suspendre la victime au bout d’une corde puis à la
jeter dans le vide afin de lui disloquer les os. Les mêmes questions
reviennent sans cesse selon un système d’interrogatoire
circulaire.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Épuisée, brisée, soumise au feu roulant des questions d'un magistrat expérimentée,
la suppliciée finit souvent par passer à table, dénonçant à son tour </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">de prétendus complices du complot satanique. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Ainsi, en vertu d’un cercle vicieux, de nouveaux
suspects sont arrêtés, torturés. Une fois sorti de la salle de torture</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">, l'accusé doit réitérer ses aveux. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Les
tribunaux condamnent alors généralement au <b>bûcher</b>, plus rarement à la
décapitation ou encore la noyade. Le bras séculier se charge d'accomplir
la sentence. Le corps est réduit en cendres, privant donc de sépulture
chrétienne et empêchant la résurrection du corps. Le châtiment par le feu permet également de purifier la société chrétienne du mal qu'elle a abrité, mais aussi de dissuader par l'exemple. Il se déroule donc en public.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Ripaille, un groupe de prog rock aujourd'hui oublié, publie en 1977 un album-concept intitulé "<a href="https://youtu.be/7RlUogPa-bI" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">la vieille que l'on brûla</span></i></a>". Il y est question d'une vieille femme seule, accusée de sorcellerie par la communauté villageoise, après le meurtre non élucidé d'une voisine. "<span style="background-color: #cccccc;">Sur la place du marché, pour des histoires de sorcières / Hier / le crucifix levé approche le curé / Embrase les fagots / Que le feu purifie</span>" <br /></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">L</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">a
traque systématique des sorcières, sous la forme de véritables
chasses, s'épanouit à l'époque moderne d<span style="background: rgb(255, 255, 255);">ans
une Église en crise, bientôt fracturée par la Réforme.</span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Entre 1560 et 1660, la répression sévit dans les Alpes et gagne de nouvelles régions telles que l'axe rhénan ou le saint-Empire romain germanique<span style="background-color: white;">, un
espace en crise spirituelle et politique, fracturé en des centaines d’États</span>. Protestants et catholiques s'y déchirent en de sanglantes guerres de religions. <span style="background: rgb(102, 204, 255);"><span style="background-color: white;">C'est dans
ce contexte anxiogène que s'épanouit la détestation des femmes,
une haine déjà bien ancrée dans la vie culturelle et
religieuse. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Les démonologues </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">défendent
l'idée que les femmes sont à l'origine de toutes les perversions<span style="background-color: white;">, l'incarnation du péché originel</span>.
Essentialisées, elles auraient un corps nauséabond composé d'humeurs
froides et humides. Un traité de 1486 contribue à faire d'elles les principales victimes de la chasse </span></span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: #04ff00;"><span style="background-color: white;">(7 à 8 sur 10 pour l'époque moderne</span><span style="background-color: white;">, avec toutefois d'importantes disparités selon les lieux)</span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background-color: white;">. <span>L'ouvrage du dominicain Institoris sert de référence aux chasseurs. A la faveur de l'imprimerie, il se répand dans toute l'Europe.</span> </span>Intitulé </span></span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Le "<i>marteau des sorcières</i>"</span></span></span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">, ce <i>best seller</i> identifie le maléfique au féminin, témoignant d'une peur et d'une haine obsessionnelle contre les femmes, dépeintes en séductrices, voleuses de pénis et lascives. Il insiste également sur le pouvoir nocif des
règles.</span></span></span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Dans un de ses premiers enregistrements, le tout jeune Laurent Voulzy fait de "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/c65oWEhQsS8" rel="nofollow" target="_blank">la sorcière</a></span></i>" la victime expiatoire d'un ordre social chancelant. "</span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">Ils
m'ont battu, cloué un hibou / Un hibou à ma porte / On juge les
sorcières traînées au bûcher / Le Diable les emporte / Ils ont fait cercle et se sont mis à danser / Autour de flammes qui commençaient à
monter<br /></span>
<span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><br />
Jusqu'à la fin, elle n'a pas compris / N'a pas compris / Pas une fois
elle n'a poussé de cri / Poussé de cri / Elle m'a regardé dans la fumée
brune</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">"</span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white;"> Chaque région a son histoire de la chasse et ses spécificités
</span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">(sexe des victimes, âge, milieu
social, monde rural ou citadin). </span><span style="background-color: white;">Dans certaines régions helvétiques, on ne frappe que des hommes, dans d'autres que des femmes, dans le royaume de France, ces dernières sont aussi nombreuses que leurs homologues masculins.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(102, 204, 255);"><span style="background-color: white;"> Toutes les femmes sont susceptibles de faire l'objet de
poursuites, mais certains profils sont particulièrement visés. C'est le cas des femmes seules échappant à la tutelle masculine.
Les veuves concentrent les craintes, car en survivant à leur mari,
elles prêtent le flanc aux accusations les plus graves. De même, les guérisseuses des campagnes ou les sage-femmes entrent progressivement dans le collimateur des chasseurs de sorcières. (<span style="color: red;">3</span>) Envisagées comme des concurrentes directes des prêtres, leur recours à des rites prétendument magiques, leur usage des plantes médicinales deviennent suspects au yeux du clergé. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">L’anathème
contribue à marginaliser tout un pan du savoir féminin. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Et, pour
les médecins - des hommes - la chasse aux sorcières est aussi un moyen de
s'octroyer le monopole des corps malades. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(102, 204, 255);"><span style="background-color: white;"> </span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(102, 204, 255);"><span style="background-color: white;">Chez Claire Gimatt, la sorcière adopte les traits d'une guérisseuse, adepte des plantes médicinales. "<a href="https://youtu.be/vHBDZNP5A3k" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Sorcières</span></i></a>" "</span></span></span><span class="yt-core-attributed-string yt-core-attributed-string--white-space-pre-wrap"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #cccccc;">Au fond des forêts
/ j’ai trouvé la sorcière
/ bannie, condamnée
/ femme aux plantes amères
/ Elle guérissait les maux des hommes, des femmes, des animaux
/ juste avec des herbes broyées dans de l’eau
/ interdite d’onguent, elle n’est qu’une ombre
/ qui hante les bois, qui rôde avec les chats noirs</span></i>"</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(102, 204, 255);"><span style="background-color: white;">La misogynie ambiante accuse les femmes célibataires d'avoir une sexualité débridée et d'être ainsi à l'origine des naissances adultérines. </span></span>Le fait de cantonner les femmes aux tâches ménagères les rend également plus suspectes. Quoi de plus simple pour une cuisinière que de concocter un philtre maléfique, de jeter du poison dans la marmite ou dans l'eau. Ainsi, cette place stratégique, derrière les fourneaux, en fait une coupable idéale. Au fil des décennies, la chasse cible de plus en plus les femmes, surtout les plus pauvres. Rappelons que ceux qui traquent sont d</span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">es hommes. Eux seuls ont la mainmise sur tout le processus de poursuite des sorcières: juges, chirurgiens, bourreaux.</span>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">
</p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Derrière
la persécution se cache un imaginaire du complot, un fantasme, un
schème. </span><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Cet
imaginaire du complot est ancien. Il apparaît dès le début du
XIV°, avec la dénonciation de différents groupes accusés de mille
maux: les Templiers, les lépreux, les Juifs, les hérétiques
vaudois, puis les sorcières. </span></span><span style="background-color: white; font-style: normal;">La
croyance est très répandue comme le prouve le cas de Jean Bodin
(1530-1596). Le brillant juriste, auteur de </span><span style="background-color: white;"><i>La démonomanie
des sorciers</i><span style="font-style: normal;"> (1581), considère
que les sorciers sont infiltrés partout, dans la magistrature, à la
Cour, dans l’Église, jusque dans l'entourage du roi de France...
</span></span><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Cette
croyance en un complot généralisé perdura longtemps. Les
conspirationnistes se choisiront de nouvelles cibles, les jésuites,
les francs-maçons, encore les juifs...</span></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/xuOj-hgtQQ4" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Dans la "<span style="background-color: #fcff01;">Chasse aux sorcières</span>" d'Hippocampe fou, l'accusée retourne le stigmate, insistant sur l'utilité sociale de la sorcière. Faiseuse d'ange, elle est aussi celle qui accueille les enfants mal-formés dans son antre. Au bout du compte, le mal n'est pas là où on le cherche. "</span><span class="yt-core-attributed-string yt-core-attributed-string--white-space-pre-wrap"><i><span style="background-color: #eeeeee; font-family: georgia; font-size: medium;">Nous vous accusons de pratiquer de sombres ablutions,
/ De laisser cours à vos pulsions les plus démoniaques,
/ De danser nue sous l'orage
/ Mais voici venu le temps des punitions comme l'a prédit l'oracle.
/ Vous n'êtes qu'une sorcière, une tortionnaire hors-pair ;
/ Noir est le sang qui coule dans vos artères.
/ Nous allons vous étriper, crever vos yeux,
/ Purifier votre âme par le feu. Amen.</span><span style="background-color: #eeeeee;"> </span></i></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">"</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span>
</p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(212, 234, 107);"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Au fil du XVII° siècle, les bûchers se raréfient. En 1682, un arrêt du Parlement de Paris décriminalise la sorcellerie. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> <span style="background: rgb(255, 255, 255);">Les inculpations trop vagues ne conduisent plus à un procès, le recours à la torture se raréfie. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Les autorités utilisent des dispositifs de freinage afin de calmer les ardeurs de petits seigneurs trop zélés. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">L'historien </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span style="background: rgb(212, 234, 107);"><span style="background-color: white;">Robert Mandrou explique ce recul par la
poussée du rationalisme chez les intellectuels. </span></span></span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">De
plus en plus présents lors des procédures judiciaires, les médecins
portent un nouveau regard. La marque n'est plus vue comme d'origine
diabolique, mais comme le stigmate d'une pathologie. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">(<span style="color: red;">4</span>) <span style="background-color: white;">Les coups contre la traque des sorcières sont parfois même portés depuis l'intérieur même du système. Ainsi, le jésuite Frédéric Spee, confesseur de sorcières, finit par témoigner contre le dispositif. Dans un traité publié de manière anonyme, il démonte de manière très précise les procédés utilisés par les bourreaux pour extorquer des aveux.</span> Dans
la plupart des pays d'Europe, la sorcellerie est ravalée au rang de
superstition, indigne donc d'être poursuivie en justice. <br /></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Dans
certaines régions cependant, les exécutions se poursuivent longtemps.
C'est le cas dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord avec le
procès des sorcières de Salem dans le Massachusetts, en 1692.</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(212, 234, 107);"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"> </span><span style="background-color: white;">Certes, en France, quelques procès retentissants défrayent
la chronique dans la première moitié du siècle, comme l'affaire
des possessions d'Aix-en-Provence (1609-1611), celles de Loudun
(1632-1634), de Louviers (1643-1647), d'Auxonne (1658-1663). Ces
affaires se distinguent cependant des précédentes car elles se
déroulent au cœur des villes, dans des couvents féminins où se
nouent normes religieuses plus strictes, intrigues politiques locales
et troubles psychologiques. Et, chaque fois, ce sont des hommes qui
finiront sur le bûcher. </span></span></span>
</p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="color: black;"><span style="background: rgb(212, 234, 107);"><span style="background-color: white;">"<i><span style="background-color: #eeeeee;">Mords toi la langue / Jure de la fermer / Invente quelque chose / Invente quelque chose de bon ... (...) Brûle la sorcière / Réduis-la en cendres et en os.</span></i>", chante Queen of the Stone Age dans leur morceau </span></span></span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">"<a href="https://youtu.be/fA92WepJdPQ" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background-color: #fcff01;"><i>Burn the witch</i></span></a>". Derrière la sorcellerie se cache aussi des histoires de jalousies et de paranoïa. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background-color: white;">Les perturbations météorologiques, entraînent des vagues de dénonciation et l'ouverture de procès.</span> Les autorités cherchent ainsi à purger les mauvais éléments des sociétés villageoises. </span></span><b><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> <br /></span></b></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">La <b>représentation des sorcières</b> ne cesse de se transformer </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">au gré des époques et des attentes.</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> Figure du mal absolu ou de la liberté féminine, elle offre des
visages extrêmement divers.</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Le
personnage de fiction se présente bien souvent sous deux formes contraires :
la jeune sorcière séduisante incarnant l'<i>eros</i>, et la vieille
femme monstrueuse, personnification de la mort.</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Elle s'impose comme une source d'inspiration dans le domaine de la peinture (pour Goya, Dürer ou Bosch) et la littérature, que l'on songe à la <i>Célestine </i>de Fernando de Rojas, au <i>Macbeth </i>de Shakespeare, <span style="background-color: #01ffff;"><span style="background-color: white;">aux créatures inquiétantes des contes de Perrault ou des frères Grimm ou encore à la sorcière romantique et rebelle chez Michelet.</span><span style="background-color: white;"> (<span style="color: red;">5</span>)</span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Le sabbat fournit un prétexte rêvé aux
artistes <b>peintres</b>. <span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Ainsi, vers 1550, la Sorcière d'Albrecht
Dürer</span><span><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">(vers 1500) prend les traits d'une vieille femme nue, juchée sur un capricorne.
Chez Francisco de Goya (1746-1828), la représentation de la sorcière permet de
mettre en scène la bêtise, l'esprit superstitieux et
l'obscurantisme de ses contemporains</span></span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">. </span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Dans
Macbeth, écrit par Shakespeare au début du XVII° siècle, les prophéties
délivrées par les trois sorcières rythment l'intrigue. Elles symbolisent
le chaos et la discorde, concoctant des philtres à l'attention du
général régicide.</span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"> </span></span>
</p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span>Les <b>musiciens </b>se
plaisent également à décrire l'intrigant ballet des sorcières dont les
incantations et autres philtres magiques suscitent la fascination. L'<a href="https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/la-chronique-d-aliette-de-laleu/les-sorcieres-dans-la-musique-1459852" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">opéra </span></a>mobilise particulièrement les sorcières de la mythologie gréco-romaine: Alcina (<span style="color: red;">6</span>) chez Haendel, Didon chez Purcell, Médée pour Cherubini et Charpentier. Verdi, quant à lui, puise l'inspiration chez Shakespeare. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(212, 234, 107);"><span style="background-color: white;">Terrées dans leur caverne, elles y concoctent des philtres maléfiques. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span><br /></span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Au
XX° siècle, le cinéma, la bande dessinée, la fiction
achèvent la mue de la sorcière, de plus en plus souvent valorisée, voire réhabilitée. </span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">En
1926, la chorégraphe Mary Wigman propose Hexentanz, la « Danse de la
sorcière ». </span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Dans un état d'extase, l'inquiétante créature trouble et
fascine. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white;">Dans <i>La
Belle au bois dormant </i>(1959), la sorcière Maléfique possède le
don d’ubiquité.</span> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Les séries comme la « <i>Sorcière
bien aimée</i> » ou « <i>Charmed </i>» la valorisent, tout en la rendant assez inoffensive.</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">De nos jours, la figure de la sorcière s'est imposée comme une <b>égérie pour les féministes</b></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">Dans
l'Europe en ébullition de la fin des années 1960 et de la décennie
suivante, la sorcière est enrôlée sous la bannière des mouvements
contestataires de gauche comme l'</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">incarnation d'un désir de
transformation de la société et d'insurrection contre le
patriarcat. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">(<span style="color: red;">7</span>)</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Dans les milieux lesbiens et
<i>queer</i>, parfois organisés en <i>Witch Bloc</i>, la sorcière incarne un autre type de sexualité, en lutte contre
l'hétéronormativité et le patriarcat. (<span style="color: red;">8</span>)</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> <span style="background: rgb(255, 255, 255);">Dans le Shining
de Kubrick, la sorcière est une </span><span style="background: rgb(255, 255, 255);">superbe
jeune femme nue qui se transforme lorsque Nicholson l'étreint en un
un cadavre en putréfaction</span><span style="background-color: white;"><i><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">.
</span></i><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Dans</span><i><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">
La Belladone de la tristesse </span></i><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">(1973),
un film d'animation librement adapté de La Sorcière de Michelet,
une très belle jeune femme, victime d'un viol collectif,
se transforme en un ange de vengeance et d'extermination. </span></span></span>
</p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Une « <i><a href="https://youtu.be/TQLlIgj_LFQ" rel="nofollow" target="_blank"><span style="background: rgb(255, 255, 0);">sorcière
comme les autres</span></a> </i>» d'Anne Sylvestre (1975) est une chanson adressée par une
femme aux hommes. Après avoir rappelé à quel point elle s'est mise
aux services de ces derniers, l'énonciatrice affirme sa capacité à
s'émanciper. Le titre prône l'égalité. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><br /></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Dans l'imaginaire, la sorcière est désormais envisagée comme une femme forte qui décide de vivre de manière indépendante, en marge certes, mais échappant à la pesante tutelle masculine. Pour les adeptes de la
Wicca, un mouvement spirituel néopaïen apparu en Grande-Bretagne dans les
années 1950, la sorcière devient la détentrice de croyances ancestrales et le sabbat une réunion entre femmes et le lieu d'épanouissement de la sororité.</span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Alors qu'une accusation de sorcellerie pouvait vous envoyer au bûcher, de nos jours, certaines se revendiquent "<span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/TJYQ-l-xZ6s" rel="nofollow" target="_blank">sorcières</a></span>". </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Ainsi pour Pomme et Klô Pelgag, "</span><i><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: #cccccc; font-size: medium;">si tu sais être seule dans la vie / Si tu suis ton instinct dans la nuit / Si tu n'as besoin de personne pour te sauver / Si tu trouves que rien ne remplace ta liberté</span></span></i><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">", "<i><span style="background-color: #cccccc;">tu es sûrement une sorcière</span></i>".</span>
</p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">
</p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">La figure
de la sorcière est réhabilitée. Elle est désormais envisagée comme une femme savante, indépendante, artiste... </span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">C°: Les chasses aux sorcières de l'époque moderne ont conduit aux bûchers des femmes, des hommes et même des enfants. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(153, 255, 51);"><span style="background-color: white;">Il est difficile
d’établir un bilan des victimes.</span><span style="background-color: white;"> Sur les 110 000
procès identifiés entre 1580 et 1640, on dénombre de 60 à 70 000 condamnations à mort. </span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Les suppliciés appartiennent à des groupes sociaux très divers, du notable au marginal. </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(153, 255, 51);"><span style="background-color: white;"> <br /></span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"> </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Derrière
la traque des déviants, il convient d'insister sur les motivations
politiques de la chasse. Ainsi, la répression du crime a permis l'affirmation du
droit de haute justice ou l'exercice d'une justice d'exception, notamment dans les zones
frontières fragiles, où l'obéissance restait problématique<span style="background-color: white;"> <span>(marges de
Savoie, Pays Basque, Lorraine)</span></span>. D'autre part, l'incitation à la délation
a constitué un exutoire, un moyen de régulation des conflits sociaux ainsi qu'une opportunité pour les autorités judiciaires d'éliminer les vengeances privées. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Enfin, </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">si la traque des sorcières émane des cercles du pouvoir politique, judiciaire et religieux, elle n'en a pas moins trouvé un écho très fort au sein de la société toute entière et ce sont bien des accusations populaires qui déclenchent la machine répressive.</span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/yI2oS2hoL0k" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">En utilisant la figure de la sorcière, l'impressionnant morceau "<span style="background-color: #fcff01;">Burn the witch</span>" de Radiohead peut être interprété comme une dénonciation de la paranoïa et de l'intolérance de nos sociétés occidentales face à la crise migratoire. "<i><span style="background-color: #cccccc;">Restez
dans la pénombre / Acclamez la potence / C'est un rassemblement / C'est
une lente attaque de panique qui plane (...) Brûle la sorcière / Brûle
la sorcière / Nous savons où tu vis.</span></i>"</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"> <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">La chasse aux sorcières est un dispositif de terreur, un dispositif qui produit l'ennemi. Ainsi, une fois que la traque cesse, les sorcières se volatilisent. Dans ses "Lettres philosophiques", Voltaire note que "<i>les sorcières ont cessé d'exister quand nous avons cessé d'en brûler.</i>" Rappelons pour finir que le crime de sorcellerie est imaginaire et qu'il s'agit d'un crime forgé par les élites intellectuelles, laïques et religieuses. <br /></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>Notes: <br /></b></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="background-color: white; color: red;">1</span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">. Le plus célèbres de ces traités de lutte contre la sorcellerie se nomme le </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><i>Malleus Maleficarum</i><span style="font-style: normal;">
(« Marteau des sorcières »). </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">Ce traité, rédigé en
latin par un dominicain est imprimé vers 1486. C</span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">onçu pour les inquisiteurs et les agents de la justice ecclésiastique
ou laïque, le texte fournit des cas pratiques et s'organise sous forme de questions-réponses dans lesquelles pouvaient puiser les enquêteurs. L’ouvrage, qui connaît une très grande diffusion en Europe, </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">alimente et témoigne
de la misogynie ambiante<span style="font-style: normal;">.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="color: red;">2</span>. <span style="background: rgb(153, 255, 51);"><span style="background-color: white;">L’examen
s’accompagne souvent d’une pesée car les juges sont convaincus
que le corps diabolique est, par nature, plus léger que l’air. La
« preuve par l’eau » constitue une autre preuve de
sorcellerie. Quand on suspecte une femme d’être sorcière, on la
dénude, puis on la jette à l’eau. Si elle coule, elle était
normale, mais elle coule... Face, tu perds, pile, tu perds aussi.</span></span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"> </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">La marque est censée apporter une marque scientifique, irréfutable de la présence du diable. </span></span>
</p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="color: red;">3</span>. Dans
le </span><i>Malleus Maleficarum</i><span style="font-style: normal;">,
la sage-femme représente le mal absolu. Les inquisiteurs les
accusent de tuer les nouveau-nés afin d’utiliser leurs corps pour
des rituels sacrilèges lors des sabbats. </span><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Dès
lors qu’un accouchement se passe mal (ce qui était extrêmement
fréquent à l’époque), les sage-femmes se retrouvent confrontées
aux soupçons des parents. Beaucoup d’entre elles font l’objet de
procès en sorcellerie. </span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;"><span style="color: red;">4</span>. Les médecins ne considèrent plus les inculpées comme des ensorcelées diaboliques, mais comme des "mélancoliques". Au XVIII° et XIX° s., la sorcière cède la place à l'hystérique, à enfermer et traite dans un asile. </span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="color: red;">5</span>. </span><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;"></span></span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;">En
1862, </span><i>la Sorcière</i><span style="font-style: normal;"> de
l'historien Jules Michelet rompt avec l'image maléfique
traditionnelle. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background-color: white; font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;">Sa
sorcière, jeune et belle, vit dans une humble chaumière avec son époux. Son destin bascule le jour où le seigneur la
viole. Humiliée, elle
devient « la sombre fiancée du diable », marginale et
crainte. Pour l'historien, le savoir-faire médical des sorcières, combattu et
disputé par l’Église et les médecins, devient pour Michelet une
force positive. </span></span></span><span style="background-color: white; font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="font-style: normal;"><span style="background-attachment: scroll; background-clip: border-box; background-image: none; background-origin: padding-box; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; background-size: auto;"><br /></span></span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="color: red;">6</span>. La
sorcière apparaît dans la littérature gréco-latine sous le traits
de Circé et Médée. <span style="background: rgb(255, 255, 255);">La première
transforme en pourceaux les compagnons d'Ulysse à l'aide d'un
philtre. La seconde maîtrise l'art des onguents. Elle aide Jason
dans sa quête de la Toison d'or avant de se venger de manière
terrifiante de son infidélité. Le sabbat est absent des sources
gréco-latines.</span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="color: red;">7</span>. Citons le collectif féministe new-yorkais </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);">W.I.T.C.H. (Women's International Terrorist Conspiracy from
Hell) pour « Conspiration terroriste internationale des femmes
venues de l'enfer », les féministes italiennes et leur slogan "<i>Tremblez, tremblez, les sorcières sont de retour</i>" ou la revue française </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><i>Sorcières </i>créée par la philosophe Xavière Gauthier. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"> </span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"><span style="color: red;">8</span>. </span></span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">Par
empathie, mais au risque de l'anachronisme, certains auteurs
contemporains assimilent la chasse aux sorcières à un "féminicide",
plaquant sur le passé les grilles de lecture d'aujourd'hui.</span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><span style="background: rgb(255, 255, 255);"> </span></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>Sources:</b></span></p>
<p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>A.</b> "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/les-sorcieres-haies-fascinantes-2118037" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">Les sorcières, haïes, fascinantes</span></a>" [émission Concordance des Temps du 8 février 2020 diffusée sur France culture]</span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>B.</b> "Présence des sorcières. <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/signes-des-temps/presence-des-sorcieres-du-bucher-a-l-ecofeminisme-8961017" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f6b26b;">Du bûcher à l'écoféminisme</span></a>" </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">[émission Signes des Temps du 3 novembre 2019 diffusée sur France culture] <br /></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>C.</b> "Les bandes originales des sorcières au cinéma." </span><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;">[l'émission Certains l'aiment FIP du 19 juin 2022 diffusée sur France musique]</span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>D.</b></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"> Jean-Michel Sallmann: "Les sorcières, fiancées de Satan", découverte Gallimard. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>E.</b> "<a href="https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres-14-la-chasse-aux-sorcieres" target="_blank"><span style="color: #a64d79;">La chasse aux sorcières</span></a>", La série documentaire. (France Culture) La série au complet se trouve <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres" target="_blank"><span style="color: #b4a7d6;">ici</span></a>. <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>F. </b>"Sorcières: <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/juke-box/sorcieres-la-marque-du-diable" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">la marque du diable</span></a>", Jukebox (France Culture) <br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>G.</b> "<a href="https://www.rts.ch/audio-podcast/2022/emission/au-terrible-temps-des-sorcieres-25829802.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Au terrible temps des sorcières</span></a>", un podcast de Cyril Dépraz pour RTS, réalisé par Didier Rossat et produit par Magali Philip et Grégoire Molle. </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>H.</b> Un riche dossier de la RTS consacré à l'"<a href="https://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/13158606-une-histoire-de-la-chasse-aux-sorcieres.html#timeline-anchor-1653302307428" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">histoire de la chasse aux sorcières</span></a>". </span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>I.</b> "<a href="http://www.loldf.org/spip.php?article1053" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f6b26b;">La grande chasse aux sorcières</span></a> - histoire d'une répression (XV°-XVIII° siècle) avec l'historien Ludovic Viallet. [Les Oreilles loin du Front]<br /></span></p><p style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Georgia, serif; font-size: medium;"><b>J.</b> "Bosch, Goya, Michel-Ange: <a href="https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/bosch-goya-michel-ange-15-sorcieres-qui-enchantent-lhistoire-de-lart-11147902/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #3d85c6;">15 sorcières qui enchantent l'histoire de l'art</span></a>" [Connaissance des Arts]<br /></span></p>
blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-60535911444678296382023-09-11T14:27:00.005+02:002023-09-11T14:41:15.456+02:00"Lyon presqu'île", la balade musicale de Benjamin Biolay dans la capitale des Gones. <p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Benjamin
Biolay naît en 1973 à Villefranche-sur-Saône (<span style="color: red;">1</span>), non loin de la métropole
lyonnaise où, enfant, il se rendait fréquemment, car son père y
travaillait. « <i>On
arrivait par le 9<span class="indice">e</span> arrondissement, assez
crade, ensuite on entrait dans les beaux quartiers. J’aimais ce
contraste. Je me disais : “ </i>Dans un premier temps, je viendrai vivre
ici.<i> ” Je me suis installé adolescent pour faire le conservatoire et je
suis resté une dizaine d’années.</i> » (source C)<br /></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;">Puis Biolay s'installe à Paris, devient chanteur, célèbre. Un soir de vague à l'âme, alors qu'il se trouve à Bruxelles, pris d'une bouffée de nostalgie et sous l'effet de l'alcool, de soudaines réminiscences de sa ville de cœur lui inspirent la chanson <i><span style="background-color: #ea9999;">Lyon presqu'île</span></i>.</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> Dans une interview accordée aux <a href="https://www.lesinrocks.com/musique/benjamin-biolay-a-lyon-je-suis-devenu-un-homme-29128-01-06-2011/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">Inrocks</span></a>, le chanteur revenait ainsi sur la genèse du morceau:"<i> </i></span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i>Oui, bourré à 7 heures du matin à Bruxelles. Je suis rentré seul à
l’hôtel et j’ai commencé à jouer de la guitare. Je ponds un rythme à la
Gipsy Kings et ça me fait marrer. D’un coup, je me rends compte que
l’air me fait penser à Lyon. Dans Lyon presqu’île, j’ai choisi
de décrire la ville comme une ville du Sud, ouverte sur l’Italie. Ça me
fait plaisir que les Lyonnais l’aiment, qu’on la passe au stade de
Gerland."</i></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le titre propose une approche sensible et géographique des lieux. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: transparent; color: black; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Le titre permet de rappeler qu'un espace, avant d'être un objet d'étude, reste surtout un lieu de vie, un espace vécu où l'on use ses fonds de culottes. "<i><span style="background-color: #cccccc;">On n'est pas d'un pays, mais on est d'une ville</span></i>", comme le suggère Bernard Lavilliers, Stéphanois de naissance et de cœur. Ici, Biolay se remémore, ému, les lieux de son adolescence et de sa jeunesse lyonnaise. Les souvenirs reviennent en nombre et «<i><span style="background-color: #6fa8dc;">c'est comme si j'étais parti la veille</span></i>», constate le chanteur. </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><span style="background-color: transparent; color: black; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: 400; text-decoration: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/Xe623ZcqAB8" title="YouTube video player" width="560"></iframe> </span></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Biolay s'extrait des brumes éthyliques pour s'ancrer à la confluence de La Saône et du Rhône, là où «<span style="background-color: #6fa8dc;"><i>l'eau qui dormait se réveille</i></span>». Il insiste ensuite sur la topographie des lieux. Le titre du morceau se réfère à la presqu'île, une langue de terre installée au pied de la colline de la Croix Rousse. Cette dernière est identifiée dans le premier couplet à la "<i><span style="background-color: #6fa8dc;">colline qui crie</span></i>", sur les pentes de laquelle travaillaient au XIX° siècle, les canuts, ces ouvriers de la soie dont les révoltes récurrentes et bruyantes secouèrent la ville. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Par opposition à la colline qui travaille, Biolay évoque Fourvière, "<i><span style="background-color: #6fa8dc;">la colline qui prie</span></i>".</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> Située à l'ouest, sur la rive droite de la Saône, elle est surmontée par la basilique Notre-Dame, construite fin XIX° dans un style néo-byzantin. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMA5LkYRuv11OuJ_2YbsGo_n92KBOASORn038MOMlRL_AxnfZw5bw6xttmfcLafCm2VqdOhSu6pi6iIwbwN9M91Ws3STRQyMDAvyQz3Coqk3hlHw6kv6WaB1YYrZl6M6xb4-7AW6Ysp-Gn1W8gkFQWS47_w4Iszc7e16vrMkBnNs4ixrIRzG_vtsxRXoQu/s1160/Capture%20d%E2%80%99%C3%A9cran%202023-07-19%20183840.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="873" data-original-width="1160" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMA5LkYRuv11OuJ_2YbsGo_n92KBOASORn038MOMlRL_AxnfZw5bw6xttmfcLafCm2VqdOhSu6pi6iIwbwN9M91Ws3STRQyMDAvyQz3Coqk3hlHw6kv6WaB1YYrZl6M6xb4-7AW6Ysp-Gn1W8gkFQWS47_w4Iszc7e16vrMkBnNs4ixrIRzG_vtsxRXoQu/w640-h482/Capture%20d%E2%80%99%C3%A9cran%202023-07-19%20183840.jpg" width="640" /></a></span></span></div><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>La carte au format pdf téléchargeable en <a href="https://drive.google.com/file/d/1A2kE51fclXMNYn2tlvX4VNL9fJA8QNeX/view?usp=sharing" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">cliquant ici</span></a>. <br /> </span></span><p></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le chanteur identifie également les lieux et monuments emblématiques de Lyon. A l'aide d'un jeu de mot, Biolay mentionne les "<i>belles cours</i>", clin d’œil à la fois </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>aux cours Renaissance du Vieux Lyon auxquels on accède grâce à des passages appelés traboules, mais aussi</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span> à <i>«<span style="background-color: #6fa8dc;">la grand place éternelle</span></i>» lyonnaise: la place Bellecour. En son cœur trône «<i><span style="background-color: #6fa8dc;">la statue du roi Soleil</span></i>», celle de la Vierge Marie - «la statue d'or» de la chanson - est juchée au sommet de la basilique Notre Dame. Il est enfin question de la « <span style="background-color: #6fa8dc;"><i>tour en stylo bille</i> </span>», le gratte-ciel du Crédit lyonnais situé dans le quartier des affaires de la Part-Dieu et que les Lyonnais désignent généralement comme la "tour crayon". </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les infrastructures de transports ne sont pas oubliées. Indispensables aux déplacements des habitants à l'intérieur de la ville, elle permettent également de l'ouvrir au monde. A l'échelle d'une existence humaine, elle sont aussi des lieux de départs vers un ailleurs professionnel ou récréatif. «<i><span style="background-color: #6fa8dc;">La gare morne et l'autre fière</span></i>» sont celles de Perrache et de la Part-Dieu. Cette dernière peut se targuer de transporter les Lyonnais «<i><span style="background-color: #6fa8dc;">jusqu'aux sports d'hiver</span></i>».</span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Biolay joue du contraste et des effets de lumière. </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Les paroles ne cessent de se référer à l'astre lumineux, qu'il s'agisse de la mention du quartier du « <i><span style="background-color: #6fa8dc;">Point du jour </span></i>» ou de l'évocation de la tarte aux pralines, dont les couleurs chaudes donnent l'illusion que l'on «<span style="background-color: #6fa8dc;"><i>mange un morceau de soleil</i></span>». Tiré </span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>de sa léthargie, le chanteur est aveuglé par l'éclat d'une ville aux atours méridionaux, dont les «<i><span style="background-color: #6fa8dc;">cours sont gorgées de soleil</span></i>». <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Le chanteur se fait aussi sociologue pour décrire au plus près l’embourgeoisement qu’a connu la ville, désormais peuplée de « <span style="background-color: #6fa8dc;"><i>hippie[s], hippie[s] chic[s]</i> </span>», comme toutes les autres métropoles. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Laissons les derniers mots au géographe Yann Calbérac (source A), pour lequel "<i>les souvenirs enfouis sous les eaux dormantes remontent à la surface et encerclent la presqu’île. Et la litanie finale de </i>Lyon presqu’île<i> traduit la persistance du souvenir.</i>"</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><br /></span></p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><iframe allow="geolocation" allowfullscreen="" frameborder="0" height="300px" src="//umap.openstreetmap.fr/fr/map/lyon-presquile_941069?scaleControl=false&miniMap=false&scrollWheelZoom=false&zoomControl=true&allowEdit=false&moreControl=true&searchControl=null&tilelayersControl=null&embedControl=null&datalayersControl=true&onLoadPanel=undefined&captionBar=true&captionMenus=true" width="100%"></iframe><p><a href="//umap.openstreetmap.fr/fr/map/lyon-presquile_941069?scaleControl=false&miniMap=false&scrollWheelZoom=true&zoomControl=true&allowEdit=false&moreControl=true&searchControl=null&tilelayersControl=null&embedControl=null&datalayersControl=true&onLoadPanel=undefined&captionBar=true&captionMenus=true">Voir en plein écran</a></p><br /></span><p></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><b>Notes:</b></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span style="color: red;">1</span>. Dans "</span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #cccccc;">Je me suis rappelé / De là où j'ai passé / Mes plus belles années / Sorbet glacé / Je me suis rappelé / Que j'ai tout oublié / Je ne prendrai plus jamais / L'autocar Planche / Villefranche</span></i><span>" <br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>A. </span><span>Yann Calbérac. Lyon presqu'île. Raphaël Pieroni; Jean-François Staszak. <i>Villes enchantées. Chansons et imaginaires urbains</i>, Georg Editeur, pp.174-175, 2022, 9782825713020.(en version pdf en <span style="color: #93c47d;"><a href="https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwiL8M_w4peAAxX3TaQEHbuSBr8QFnoECBAQAQ&url=https%3A%2F%2Fshs.hal.science%2Fhalshs-03934997%2Ffile%2FCalberac%2520Biolay%2520Lyon%2520presqu%2527i%25CC%2582le%2520%25281%2529.pdf&usg=AOvVaw0n8xNXYnqDpDwahdSqBlgg&opi=89978449" rel="nofollow" target="_blank">cliquant ici</a></span>)</span><span> </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>B. Lyon presqu'île dans <a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/ces-chansons-qui-font-l-actu/ces-chansons-qui-font-la-france-lyon-presqu-ile-par-benjamin-biolay_4695461.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f9cb9c;">Ces chansons qui font la France</span></a>. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>C. «Benjamin Biolay:"<a href="https://www.lesinrocks.com/musique/benjamin-biolay-a-lyon-je-suis-devenu-un-homme-29128-01-06-2011/" rel="nofollow" target="_blank">A Lyon, je suis devenu un homme.</a>"», in <i>Les Inrocks</i>, publié le 1er juin 2011. </span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>D. "<a href="https://www.linflux.com/musique/lyon-en-chansons-ballades-urbaines/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Lyon en chansons: ballades urbaines</span></a>" [L'influx]<br /></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span><b>Liens:</b></span></span></p><p><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>- Lyon est une ville largement chantée comme le prouve cette <a href="https://youtube.com/playlist?list=PLeToSWEvdvznL54U0Csb-_PaHnWkrY4Ad" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">playlist </span></a>réalisée par </span></span><span class="meta-item style-scope ytd-c4-tabbed-header-renderer" style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>@didactravemartos9569</span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5456895178500701354.post-15818567957821459902023-09-02T08:34:00.002+02:002023-09-02T08:44:09.345+02:00"Moi, mon colon celle que j'préfère, c'est la guerre de 14-18". Traces de la grande guerre dans la chanson populaire. <p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La première guerre mondiale continue de susciter un grand intérêt qui se mesure - entre autres productions culturelles - au grand nombre de chansons populaires consacrées au conflit. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">{ce billet est aussi à écouter en version podcast }</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe frameborder="0" height="102px" scrolling="no" src="https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/embed/episodes/Moi--mon-colon-celle-que-jprfre--cest-la-guerre-de-14-18--La-grande-guerre-en-chansons-e26pigi/a-aa11iem" width="400px"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La guerre oppose la Triple Alliance (Empire allemand, Empire d'Autriche-Hongrie, Italie) à la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Empire de Russie). Les États espèrent une guerre courte, mais après les grandes offensives de la guerre de mouvement de l'automne 1914, les hommes s'enterrent dans les tranchées pendant quatre longues années. Dès lors, il s'agit de garder sa position coûte que coûte. "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/1k0mqXtzXg0" rel="nofollow" target="_blank">Enfant soldat</a></span></i>" du groupe Ben'Bop emprunte les mots de Cendrars pour nous plonger dans ce sinistre univers. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Au front, les soldats sont confrontés à la violence extrême des combats au cours desquels des armes, toujours plus sophistiquées et destructrices, sont utilisées: obus, grenades, mitrailleuses, gaz, lance-flamme, chars... Le ton désespéré adopté par Miossec pour son morceau intitulé "<i><span style="background-color: #fcff01;">la guerre</span></i>" témoigne de l'âpreté des combats et de la violence, omniprésente. "<i><span style="background-color: #cccccc;">Ici, le temps ne compte pas / car chaque minute se bloque sous la peur / Comment te dire tu ne t'imagines pas / Ce qu'on pratique comme horreur / Pour gagner une forêt, un lac, un bois</span></i>".</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/3XFuxXle2Z8?si=RP4_pSYSk8AajjLe" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans les tranchées, les soldats souffrent de conditions de vie effroyables. Confrontés aux intempéries, ils endurent les rudes températures hivernales. En cas de précipitations importantes, la tranchée devient bourbier. L'absence d'hygiène est est due à l'impossibilité de se laver, mais aussi à la prolifération des poux et des rats. Les difficultés de ravitaillement en première ligne tiraillent les organismes de soldats soumis à la faim et à la soif.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Moussut T e lei Jovents racontent l'histoire de "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/IkJTpK7AIeo" rel="nofollow" target="_blank">Paul, Emile et Henri</a></i></span>", trois jeunes hommes contraints de quitter leurs champs pour le front. Ils y trouveront la "mort avant d'avoir trente ans" "</span></span><span style="font-size: medium;"><span lang="fre"><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia;"><i>Je
ne suis pas doué pour chanter l’enfer, / C’est fait de boue, de vermine
et de froid, / C’est fait de cris et de coups de tonnerre / Et de
copains qui tombent autour de toi. / Ici, la mort ne fait pas de
manières, / Elle en emporte cent à chaque fois, / Pauvres garçons
mélangés à la terre, / Loin de chez eux, sans avoir su pourquoi.</i></span></span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/IkJTpK7AIeo?si=Rv0HeITzXHv3TWJ6" title="YouTube video player" width="560"></iframe> <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les poilus tiennent pour des motifs patriotiques, grâce à la chaude camaraderie des tranchées et par crainte de la répression, mais après quatre années de combats acharnés, mais non décisifs, les pertes sont considérables chez les belligérants. Dans la mémoire sélective de la grande guerre, la bataille de Verdun, en 1916, apparaît comme le combat emblématique du conflit. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> "<a href="https://youtu.be/QN2N76pyyxw" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Verdun</span></i></a>" (1979) est pour Michel Sardou un lieu de bravoure et d'héroïsme, certes mais aussi le théâtre d'une grande boucherie. Il insiste sur le décalage dans la représentation de la bataille entre ceux qui y ont participé et ceux qui n'en ont entendu parler que dans les livres. Pour ces derniers, Verdun </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">n'est qu'un "<i><span style="background-color: #cccccc;">champ perdu dans le nord-est, entre Epinal et Bucarest</span></i>", "<i><span style="background-color: #cccccc;">c'est une statue sur la Grand Place / finalement la terreur ce n'est qu'un vieux qui passe</span></i>".</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> / Bondage T: "<a href="https://youtu.be/f77DUdXUobg?si=W3QwQmyQOKDfcJOZ" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">les bouchers de Verdun</span></i></a>" </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Certains discours sur les horreurs de la grande guerre s'inscrivent dans les logiques de la repentance. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">L'absence de perspective, le sentiment d'être envoyé à l'abattoir dans des offensives aussi meurtrières que vaines par un état-major déconnecté du front, entraînent le refus de monter en première ligne chez certains régiments de l'armée française au cours de la bataille du Chemin des Dames, un épisode ayant longtemps souffert d'un déficit mémoriel. Ce n'est plus le cas désormais aujourd'hui, mais avec </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/Pk8VOv1zaDk?si=tbuRH2DnoUPAzBl_" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">soldats de plomb</span></i></a>", </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Prisca montre à quel point il est difficile de comprendre aujourd'hui ce qu'on fit endurer aux combattants . <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le conflit peut être qualifié de guerre totale dans la mesure où il mobilise toutes les ressources humaines, technologiques et économiques des États belligérants. A l'arrière, la guerre aggrave les conditions de vie des civils qui supportent le rationnement, les pénuries et parfois les bombardements. Dans les territoires occupés par les Allemands (la Belgique, le Nord de la France), les populations se voient imposer le travail forcé et des confiscations. </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Combien d'existence sacrifiée par la guerre? Pour Gérard Berliner, "<a href="https://youtu.be/55qf3GOOCmM" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Louise</span></i></a>" est une femme de chambre tombée amoureuse et enceinte d'un ouvrier parti au front. A l'annonce de la mort de ce dernier, elle décide, désespérée, d'avorter. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le conflit implique à la fois le front et l'arrière, les soldats comme les civils. La correspondance joue un rôle crucial et, en dépit de la censure, elle reste ce fil ténu qui relie le poilu à sa bien aimée et sa vie d'avant. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<a href="https://youtu.be/8wTZ-elQv3c?si=tuiX6u3f4ea0gnR9" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">Les lettres</span></i></a>" de Maxime Le Forestier nous en donne un bel exemple. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Août 1914, ma femme, mon amour / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>En automne au plus tard, je serai de retour pour fêter la victoire. / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Nous sommes les plus forts, coupez le blé sans moi. / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>La vache a fait le veau, attends que je sois là pour le vendre à la foire. / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Le père se fait vieux, le père est fatigué. / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Je couperai le bois, prends soin de sa santé, je vais changer d'adresse. / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>N'écris plus, attends-moi, ma femme, mon amour / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>En automne au plus tard je serai de retour pour fêter la tendresse.</span></i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les populations sont entièrement mobilisées pour remporter la victoire. Une véritable économie de guerre se met en place. Les usines s'orientent vers la production d'armements. Comme la guerre coûte chère, les États s'endettent, augmentent les impôts et recourent aux emprunts auprès de leur population ou des États-Unis. Afin de soutenir le moral des populations et convaincre que la victoire est proche, les États contrôlent strictement l'information, n'hésitant pas à censurer ou à user et abuser d'une propagande grossière que d'aucuns considèrent comme un véritable "bourrage de crâne". </span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Les familles redoutent de recevoir le courrier annonçant le décès de l'être aimé. La funeste nouvelle est parfois aussi portée par les camarades de régiment du défunt comme dans ce morceau de François Hadji Lazaro."<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/bLEkBL8IN34" rel="nofollow" target="_blank">en cet hiver de 1915, il vous aimait très fort</a></i></span>" "</span></span><i><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">C'est arrivé au milieu des plaines / Ils ont tiré sans discontinuer / Lui, il a pris un éclat dès les premières salves / Il est retombé dans la tranchée / Oui madame, je sais qu'on a du vous prévenir / Le courrier de l'état major a dû vous prévenir / Moi madame, j'étais comme son frère à ce martyr.</span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dans l'Empire ottoman, les Arméniens, une minorité chrétienne installée dans l'est de la Turquie, sont accusés de pactiser avec l'ennemi russe. Considérés comme des traîtres par le courant nationaliste jeune-turc, les Arméniens font l'objet d'une extermination systématique. A partir d'avril 1915, les hommes sont fusillés, tandis que femmes et enfants sont déportés vers des camps situés en Mésopotamie. La plupart meurt en chemin, au cours de véritables marches de la mort. Au total, environ un million d'Arméniens meurent au cours de ce génocide. R. Wan leur rend hommage avec l'émouvant et poétique "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/31TQCbaoZ-o" rel="nofollow" target="_blank">papier d'Arménie</a></i></span>". "</span></span><i><span lang="fre"><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;">Le papier d'Arménie, le passeport d'Aznavour
/ brûle mon ennui dans des roulis étranges. / Il brûle le souvenir d'une liste en boule une fumée de martyrs que l'armée nie en bloc</span></span></i><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/l2F5qaHzkj0?si=BiPXrurfv-iv-g20" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"></span></span><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">La première guerre mondiale fait plus de 10 millions de morts, dont près de 9 millions de soldats. On déplore également des millions de blessés, invalides, traumatisés, défigurés (gueules cassées). Par
son ampleur inédite, sa dimension planétaire, le conflit s'impose comme
la guerre de référence. Ce n'est pas ce bon vieux Georges qui dira le
contraire: "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/l2F5qaHzkj0" rel="nofollow" target="_blank">La guerre de 14-18</a></i></span>" "</span></span><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span style="background-color: #cccccc;">Depuis
que l'homme écrit l'Histoire, / Depuis qu'il bataille à cœur joie /
Entre mille et une guerr's notoires, / Si j'étais t'nu de faire un
choix, / A l'encontre du vieil Homère, / Je déclarerais tout de suit' : /
"Moi, mon colon, cell' que j'préfère, / C'est la guerr' de
quatorz'-dix-huit !</span></i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"</span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"> </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">On déplore également de très nombreux orphelins et veuves de guerre. Barbara se glisse dans la peau de l'une d'entre elles. Tourneboulée, fataliste, elle entend continuer à vivre, vaille que vaille. "</span></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Mon amant est mort à la guerre / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Je venais d'avoir 19 ans / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Je fus à lui seul toute entière / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>De son vivant / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Mais quand j'ai appris ça / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Je ne sais ce qui se passe / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Je ne sais quelle folie / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Je ne sais quelle furie / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>En un jour, je pris 3 amants / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Et puis encore autant / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Dans le même laps du temps </span></span></i></span></p><p><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Si ça devait arriver / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>C'est que ça devait arriver / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Tout dans la vie arrive à son heure / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Il faut bien qu'on vive / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Il faut bien qu'on boive / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Il faut bien qu'on aime / </span></span></i></span><span style="background-color: #cccccc;"><i><span style="font-family: georgia; font-size: medium;"><span>Il faut bien qu'on meure</span></span></i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">".</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Dès la fin du conflit, les femmes sont invitées à quitter leurs emplois pour regagner leurs foyers. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">En dépit de leur implication dans l'effort de guerre et de leurs sacrifices, elles n'obtiennent pas le droit de vote. Les voilà de nous nouveau cantonnées à leur rôle de mères comme le déplorent les Femmouzes T dans la chanson "<i><span style="background-color: #fcff01;"><a href="https://youtu.be/yBi3gBNzaQ4" rel="nofollow" target="_blank">La femme du soldat inconnu</a></span></i>" "</span></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Il fallait qu'il s'en aille / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Il est pas revenu / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Il a eu sa médaille / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Mon soldat inconnu / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Des honneurs à la noix / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Et quand la mort m'a prise / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Je n'ai eu que l'honneur / </span></i></span><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>De la femme soumise</span></i></span></p><span style="background-color: #cccccc; font-family: georgia; font-size: medium;"><i><span>Ad vitam eternam j'aurai pas ma statue</span><span> / Je n'étais que La Femme Du Soldat Inconnu</span></i></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">". </span></span><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Le continent européen sort dévasté avec des milliers d'hectares impropres aux cultures, des villes en ruines, des villages détruits. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Avec son titre "<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/x4JVg3drMms" rel="nofollow" target="_blank">Les mirabelles</a></i></span>", MC Solaar adopte le point de vue d'un village. Cette personnification lui permet de retracer l'histoire du patelin, de sa création à sa destruction par la guerre. "<span style="background-color: #cccccc;"><i>Des
blessés, des macchabées, / mais là au moins je vivais ! / Ça fait plus
d’cent ans que je n'ai plus d'habitants / Quelques mots sur une plaque
et puis des ossements. / Je le dis franchement : c'est pas latent,
j'attends Le retour de la vie dans la paix ou le sang. / Trop court
était l'enlisement... / Je n'ai plus aucun habitant...</i></span>"</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">A l'issue de la guerre, les traités de paix imposés par les vainqueurs modifient la carte de l'Europe, tandis qu'une Société Des Nations est créée pour préserver la paix. </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">Après
une période de relatif effacement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la mémoire de
la grande guerre occupe de nos jours une grande place. Les références à l'univers des tranchées restent omniprésentes dans de nombreux morceaux contemporains tels que "<a href="https://youtu.be/XuT-4RIHuSQ" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="background-color: #fcff01;">le défroqué</span></i></a>" de Miossec ou </span></span><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">"<span style="background-color: #fcff01;"><i><a href="https://youtu.be/E53vhx6lm_k?si=yS_SzEyoMwmUdkLE" rel="nofollow" target="_blank">la lettre de métal</a></i></span>" d'Indochine.</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/XuT-4RIHuSQ?si=_Xq0_VZEjszomuQk" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;"><b> Sources:</b></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- "Évolution de la vision de <a href="https://combattant14-18.pagesperso-orange.fr/Club14-18/Experience_guerre/Chansons1418.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #93c47d;">la première Guerre mondiale dans la chanson française</span></a> de 1914 à 2008" <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- "<a href="https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/la-fleur-au-fusil-14-18-en-chansons/" rel="nofollow" target="_blank"><i><span style="color: #b4a7d6;">La fleur au fusil: 14-18 en chansons</span></i></a>" [émission de Bertrand Dicale diffusée sur France Info]<br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- "1914-1918: <a href="https://www.linflux.com/musique/1914-1918-la-chanson-dans-la-grande-guerre/" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #e06666;">la chanson dans la grande guerre</span></a>" [L'influx]</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- Nicolas Offenstadt:"<a href="https://www.lemonde.fr/1914-1918-90-ans-apres-l-armistice/article/2008/10/23/la-memoire-en-chantiers_1107318_736535.html" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #f6b26b;">La mémoire en chantiers</span></a>", in Le Monde du 23 octobre 2008. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- "<a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/juke-box/de-maurice-marechal-a-james-reese-europe-les-musiciens-dans-la-grande-guerre-2386172" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #6aa84f;">Les musiciens dans la grande guerre</span></a>" [Jukebox sur France Culture]</span></span></p><p><span style="font-size: medium;"><span style="font-family: georgia;">- <a href="http://www.crid1418.org/doc/chansons" rel="nofollow" target="_blank"><span style="color: #8e7cc3;">Chansons sur la grande guerre</span></a> [CRID 14-18]. <br /></span></span></p>blottièrehttp://www.blogger.com/profile/10054774855331001223noreply@blogger.com0