1. Rudies: "Train to Vietnam" (1968). Ce ska se penche sur la guerre du Vietnam. Il s'agit d'une reprise punchy du Train to skaville des Ethiopians. (un article sur les chansons contre ou sur la guerre du Vietnam).
2. Melissa Laveaux: "My boat".
3. Pat Thomas et Marijata: "I need more". Une introduction irrésistible pour ce morceau d'un des cadors de la musique ghanéenne.
4. Little Richard: "Hurry sundown". On résume trop souvent cet excellent chanteur à ses tenues excentriques et son comportement ouvertement provocant. Il mérite pourtant mieux. Ici, un titre très soulful, qui prouve à l'occasion, que Richard n'est pas seulement un excellent chanteur de rock'n'roll.
5. Glen Brown et King Tubby: "Melodica international". Une basse énorme et un son qui scotche au fond du canapé. La confrontation entre l'inventeur et maître du dub jamaïcain et le producteur Glen Brown donne cet album exceptionnel réédité sur le défunt label Blood and Fire.
6. Hamilton Bohannon: "Bohannon's beat". Là encore, la basse est à l'honneur sur ce titre funkydiscoïsant. Avouez qu'il est difficile de ne pas danser là-dessus.
7. Stella Chiweshe: "Chachimurenga" (future mix). Stella Chiweshe, une des très rares femmes marizambira (un musicien animant les cérémonies familiales bira, au cours desquelles les esprits des ancêtres sont appelés à s'exprimer par la bouche d'un médium, le joueur de mbira, le piano à pouce, à lames métalliques) est élevée au rang de symbole national au Zimbabwe. Elle accède alors à une carrière internationale qui lui permet de faire découvrir la musique shona dans le monde entier. Pour en savoir plus sur les chants de Libération de l'ancienne Rhodhésie du sud, cliquez ici.
8. Staff Benda Bilili: "Moziki". Depuis une dizaine d'années, ces 8 Kinois animent les nuits de Kinshasa grâce à leur musique survoltée, savant mélange de rumba zaïroise, de funk jamesbrownien et de mélodies cubaines. Nous vous en parlions récemment sur Samarra.
Une des grandes chansons politiques des années pré-soixante-huitardes est un montage de Paul Simon datant de 1966 : 7 O’clock News / Silent Night. Au premier plan, on y entend le duo entonner la berceuse « Douce nuit » (Silent night), tandis qu’en arrière-plan (il faut bien tendre l'oreille), la voix d'un journaliste égrène les nouvelles du jour, toutes plus sinistres les unes que les autres. Nous savons que l’émission d’actualités a été réalisée le 3 août 1966, parce que c’est le jour où Lenny Bruce est mort. Revenons sur cette période agitée.
* "Lenny Bruce est mort".
Le comédien lenny Bruce lors de son arrestation. Au cours des années 1950 et 1960, cet acteur se produit dans de nombreux stand-up au cours desquels il se livre à une véritable critique sociale de l'Amérique. Multipliant les provocations, son humour corrosif choque l'Amérique profonde. Il s'attaque à des sujets tabous comme l'homosexualité, la religion, les drogues, le racisme. Très vite, les autorités s'intéressent à lui de très près. Il fait l'objet de poursuites judiciaires pour langage ordurier, obscénité sur scène et possession de stupéfiants. En 1964, les artistes se mobilisent en sa faveur comme l'atteste une pétition de soutien signée, entre autres, par Allen Ginsberg, Woody Allen, Bob Dylan, Norman Mailer... Rien n'y fait, et malgré la garantie de la liberté d'expression inscrite dans la Constitution (premier amendement), Lénny Bruce est condamné à quatre mois de prison.
Le 3 août 1966, on le retrouve mort à son domicile, par overdose de morphine.
* "King (...) envisage de revenir à Chicago".
Après avoir arpenté tout le Sud des Etats-Unis et obtenu des résultats conséquents face aux rednecks les plus obtus, Martin Luther King prend conscience que les grandes lois anti-discrimination (civil rights act de 1964, Voting rights act de 1965) n'améliorent en rien les conditions d'existence des noirs des ghettos. Ainsi, il recentre son action sur les quartiers défavorisés des grandes villes du nord et s'installe d'ailleurs à Chicago. Dans la grande métropole, la ségrégation a créé un double système d'éducation, une double économie et un double marché immobilier. Pendant huit mois, il se heurte aux violences des racistes blancs et , chose inédite, à l'hostilité de Noirs qui contestent sa stratégie non-violente. Face à lui, King n'a plus des bouffons racistes ruraux auxquels il fut confronté dans le Sud (Connor à Birmingham par exemple), mais des institutions abstraites.
Au cours de l'été 1966, la tension est palpable dans les grands ghettos noirs de Chicago. Au mois de juillet, la police ferme les bouches d'incendie qui permettaient de se rafraîchir. Des émeutes éclatent aussitôt et se soldent par deux morts et des centaines d'arrestation. King s'emploie alors à sillonner les ghettos, suppliant les émeutiers de cesser.
Dans le même temps, King multiplie les marches dans les quartiers blancs peuplés de Polonais, d'Allemands et de Slaves. Début août, il annonce son intention de se rendre à Cicero, une cité ouvrière proche de Chicago, où le racisme le plus implacable sévit. En 1951, l'arrivée d'une famille noire dans le quartier y avait provoqué une véritable émeute. Si les Noirs pouvaient travailler à Cicero, aucun n'y habitait. Le shérif local qualifia aussitôt l'initiative de King de suicidaire. Le maire Daley, très inquiet devant la tournure que prend la campagne "ville ouverte" du pasteur, se résoud à ouvrir des négociations qui se solderont par quelques promesses, mais ne convaincront guère les organisations noires les plus virulentes, qui contestent de plus en plus ouvertement la stratégie de King (CORE, SNCC).
* "Richard Speck, accusé du meurtre de 9 étudiantes infirmières".
Photo anthropométrique de Richard Speck.
Richard Speck (1941-1991) était un tueur en série qui commit un massacre dans une maison où vivaient plusieurs étudiantes en médecine.
Huit victimes de Speck.
* "Les manifestants ont été expulsés de force des auditions".
L'avant dernière strophe de la chanson évoque le fameux Comité des activités anti-américaines, chargé de traquer tous ceux qui contestent, de près ou de loin, pacifiquement ou non, le modèle américain. Cette institution connut son heure de gloire au cours de la chasse aux sorcières. A partir de la fin des années soixante, les poursuites qu'elle mène contre les Yippies contribuent à la décrédibiliser. La dérision et l'ironie dont font preuve les Yippies lors des procès ridiculisent l'accusation.
Le redoutable Richard Nixon.
* "Nixon a aussi affirmé que l'opposition à la guerre dans ce pays était l'arme la plus puissante travaillant contre les Etats-Unis". En guise de conclusion, rappelons que le climat pré-révolutionnaire qui s'empare des Etats-Unis en cette fin des années soixante sera savamment instrumentalisé par le candidat républicain à la présidentielle de 1968, Richard Nixon. Ce dernier entend représenter « une autre voix, une voix tranquille dans le tumulte des cris. C’est la voix de la grande majorité des Américains, les Américains oubliés, ceux qui ne crient pas, ceux qui ne manifestent pas. Ils ne sont ni racistes ni malades. Ils ne sont pas coupables des fléaux qui infestent notre pays. »
"7 o clock silent night" Simon and Garfunkel. 1966
This is the early evening edition of the news.
(...) In Los Angeles today comedian Lenny Bruce died of what was believed to be an
overdoes of narcotics.
Bruce was 42 years old.
Dr. Martin Luther King says he does not intend to cancel plans for an open
housing march Sunday into the Chicago suburb of Cicero.
Cook County Sheriff Richard Ogleby asked King to call off the march and the
police in Cicero said they would ask the National Guard to be called out
if it is held.
King, now in Atlanta, Georgia, plans to return to Chicago Tuesday.
In Chicago Richard Speck, accused murderer of nine student nurses, was brought
before a grand jury today for indictment.
The nurses were found stabbed an strangled in their Chicago apartment.
In Washington the atmosphere was tense today as a special subcommittee of the
House Committee on Un-American activities continued its probe into anti-
Viet nam war protests.
Demonstrators were forcibly evicted from the hearings when they began chanting
anti-war slogans.
Former Vice-President Richard Nixon says that unless there is a substantial
increase in the present war effort in Viet nam, the U.S. should look forward
to five more years of war.
In a speech before the Convention of the Veterans of Foreign Wars in New York,
Nixon also said opposition to the war in this country is the greatest single
weapon working against the U.S.
That's the 7 o'clock edition of the news,
Goodnight.
Silent night
Holy night
All is calm
All is bright
Round yon virgin mother and child
Holy infant so tender and mild
Sleep in heavenly peace, sleep in heavenly peace.
_________
« Voici l'édition du journal de dix neuf heures.
Aujourd’hui à Los Angeles, le comédien Lenny Bruce est mort de ce qu’on pense être une overdose. Bruce était âgé de 42 ans.
Le Dr Martin Luther King affirme qu’il n’a pas l’intention d’annuler le projet d’un défilé pour le libre accès aux logements dimanche dans la banlieue Cicero de Chicago. Richard Ogleby, le shérif du comté de Cook, a demandé à King d’annuler cette manifestation et la police de Cicero a annoncé qu’elle appellerait la garde nationale si elle était maintenue. King, actuellement à Atlanta en Géorgie, envisage de revenir à Chicago jeudi. À Chicago, Richard Speck, accusé du meurtre de neuf étudiantes infirmières, a été amené devant un grand jury aujourd’hui pour l’acte d’accusation. Les infirmières furent trouvées poignardées et étranglées dans leur appartement de Chicago. À Washington, l’atmosphère était tendue aujourd’hui quand un sous-comité spécial du Comité de la Chambre sur les activités non-américaines continua son enquête concernant les protestations contre la guerre du Viêt-Nam. Les manifestants ont été expulsés de force des auditions quand ils ont commencé à chanter des slogans anti-guerre. L’ancien vice- président Richard Nixon déclare qu’à moins d’obtenir une augmentation substantielle dans l’effort de guerre au Viêt-Nam, les États-Unis devraient s’attendre à cinq autres années de guerre. À New York, dans un discours devant la convention des vétérans des guerres à l’étranger , Nixon a aussi affirmé que l’opposition à la guerre dans ce pays était l'arme la plus puissante travaillant contre les États-Unis. »
Le 6 mars 1957, la Gold Coast devient la première colonie d'Afrique sub-saharienne à accéder à l'indépendance. Elle abandonne alors son toponyme colonial et se rebaptise Ghana, en référence à l'ancien Empire africain (qui ne correspondait d'ailleurs pas du tout à l'actuel Ghana). Le retentissement de cet événement est immense en Afrique noire et Accra devient la capitale des peuples en lutte. Durant la nuit du 6 mars 1957, des manifestations de joie et de jubilation ont lieu dans la capitale du Ghana. Elles retentissent à travers l’Afrique et ont un écho dans toute la diaspora noire, aux Caraïbes, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Martin Luther King et Kwame NKrumah, lors de la visite du premier au Ghana. * Vers les Etats-Unis d'Afrique? Nkrumah devient le champion du panafricanisme. Il lance par exemple: «L’indépendance du Ghana n’a aucun sens sauf si elle est combinée avec la libération totale de l’Afrique». Pour concrétiser cette intention, il organise en 1958 une Conférence des peuples africains, à Accra. Au printemps 1963, un sommet, rassemblant 30 chefs d'Etats de l'Afrique indépendante, se tient à Addis-Abeba. Il donne naissance à l'OUA, l'Organisation de l'Unité Africaine. Au cours des débats, l'ouvrage L'Afrique doit s'unir écrit quelques semaines auparavant par NKrumah est distribué aux participants. Il allait constituer le bréviaire de l'institution panafricaine naissante. L'auteur y écrivait ainsi: "La survivance de l'Afrique libre, les progrès de son indépendance et l'avance vers l'avenir radieux auquel tendent nos espoirs et nos efforts, tout cela dépend de l'unité politique. (...) Tel est le défi que la destinée a jeté aux dirigeants de l'Afrique. C'est à nous de saisir cette occasion magnifique de prouver que le génie du peuple africain peut triompher des tendances séparatistes pour devenir une nation souveraine, en constituant bientôt, pour la plus grande gloire et prospérité de son pays, les Etats-Unis d'Afrique." Certes l'idée panafricaine n'est pas nouvelle: Du Bois, Garvey, Padmore ont déjà beaucoup réfléchi sur ce sujet, il n'empêche que NKrumah s'impose à l'heure des indépendances comme le plus brillant, le plus cohérent des théoriciens du panafricanisme. Au contact du journaliste Benjamin Nnamdi Azikiwe, il découvre le concept de Renaissance africaine, associant lutte pour la libération nationale, célébration des réalisations les plus brillantes de l'Afrique précoloniale et ambitions volontaristes pour l'Afrique à venir. NKrumah parachève sa formation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Kwame NKrumah et Richard Nixon. Malheureusement pour NKrumah, l'OUA restera une coquille vide, sans programme, sans moyen et sans pouvoir, rendue impotente par les divisions qui déchirent les pays membres au cours des années soixante. Ces derniers se divisent entre: - révolutionnaires (Groupe de Casablanca: Ghana, Guinée, Mali, Maroc, Egypte, Algérie) qui désirent la constitution d'un Etat fédéral, l'adoption du modèle socialiste et la rupture avec les anciennes puissances coloniales; - les modérés (Groupe de Monrovia composé d'une vingtaine d'Etats africains, dont l'essentiel des territoires francophones) qui militent pour une voie plus souple. * Un bilan intérieur décevant. En politique intérieure, NKrumah n'aura pas beaucoup plus de succès. Dès son accession au pouvoir, il lutte contre le néocolonialisme et engage le pays dans la voie socialiste tout en instaurant un régime autoritaire avec l'instauration du parti unique en 1964. Il impose le culte de la personnalité et s'autoproclame l'Osaqyefo, le Rédempteur. Sa politique économique incohérente n'assure pas le développement économique du Ghana, pourtant potentiellement très riche. Il est renversé par un coup d'état en 1966, alors qu'il se trouve en voyage en Chine. Il se réfugie alors dans la Guinée de Sékou Touré. Il décède en 1972, à Bucarest. Louis Armstrong et Kwame NKrumah. * Le Highlife. Le highlife constitue le genre musicale phare du Ghana indépendant. Tiré des musiques d’église, des fanfares militaires, du jazz et des rythmes de la côte (« osibi » du Ghana à base de percussions et de chants, « ashiko » de Sierra Leone, « dagomba » et jeu de guitare « fireman » du Liberia), le style s'impose à Accra au cours de la Seconde Guerre mondiale. Devenu l’aéroport de transit des forces alliées en campagne au Moyen-Orient, la ville accueille des milliers de soldats européens et américains dont de nombreux musiciens qui mêlent au highlife originel le jazz et le swing. Le highlife s’épanouit dans le cadre du nationalisme culturel en pleine effervescence et constitue un complément artistique au projet panafricain de NKrumah. Le genre musical entend valoriser, le respect de la personnalité africaine, la solidarité des peuples noirs. Les grands créateurs du highlife comme ET Mensah, Koo Nimo et E.K. Nyame aspirent à mettre au point un son dans lequel se retrouvent tous les Africains. De fait, le highlife s’implante à partir des années 50 dans toute l’Afrique de l’Ouest et contribue à son niveau à braquer les projecteurs sur le Ghana. * E.T. Mensah, roi du Highlife. Né dans une famille de musiciens, il joue du piccolo dans un orchestre scolaire. Il s’initie ensuite à l’orgue et au sax et intègre en 1932 l’Accra Rhythmic Orchestra qui fusionne rumba, swing et ragtime. Mobilisé dans les forces armées au cours de la seconde guerre mondiale, E.T. Mensah se lie avec le trompettiste écossais, le Sergent Jack Leopard qui l'incite à peaufiner ses arrangements et à intégrer d’autres styles musicaux. A la fin de la guerre, il rejoint la formation des Tempos dont il prend la direction en 1952. Dans son ouvrage Afrique noire, histoire et civilisation, Elikia M'Bokolo rappelle que:"Kwame NKrumah fut peut-être l'homme politique qui sut le mieux attirer à lui les artistes et exploiter l'efficacité insoupçonnée de la chanson moderne. Les succès électoraux et politiques de NKrumah durent beaucoup à l'association étroite entre un parti, le CPP et plusieurs ensembles musicaux comme l'Axim Trio, l'Akan Trio, le Ghana Trio (...). (...) Si les musiciens participèrent activement à l'élaboration du mythe de NKrumah, celui-ci prit soin de protéger les artistes et de multiplier les mesures susceptibles de les mettre à l'abri de l'exploitation des maisons de disques, en encourageant notamment la création de la Ghana National Entertainments Association (1960) et de la Ghana Musicians Association (1961)." De nombreuses formations rendirent donc hommage à NKrumah. C'est le cas ici, puisque le roi du highlife entonne un chant à la gloire du "Rédempteur". Le morceau s'intitule d'ailleurs Kwame NKrumah. Sources: - Le Point Hors-Série n° 22: la pensé noire, les textes fondamentaux. - E. Melmoux et D. Mitzinmacker: "Dictionnaire d'Histoire contemporaine", Nathan, 2008 (Panafricanisme). - Marie-Agnès Combesque: "Martin Luther King. Un homme et son rêve", le Félin Poche, 2008. - EliKia M'Bokolo: "Afrique noire, histoire et civilisation. XIX°-XX° siècles", Hatier. - La page du site Afrisson consacrée au highlife. - Le blog Worldservice consacré aux musiques africaines. Liens: - Lord Kitchener: "Birth of Ghana" sur L'Histgeobox. - Louis Armstrong en concert à Accra, en 1956.
Possession française depuis 1842, devenue protectorat en 1889, la Côte d'Ivoire est érigée en colonie autonome le 10 mars 1893. En 1904, elle intègre l'Afrique occidentale française (AOF) tout juste fondée.
Originaire du village de Yamoussoukro, au centre de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny devient médecin. Il représente un courant modéré du nationalisme. Il créé en 1946 le Rassemblement démocratique Africain (RDA, associé à l'UDSR, le parti de Mitterrand).
La Conférence de Brazzaville (30 janvier-5 février 1944) prévoit la représentation des peuples d'Outre-mer au Parlement français. Aussi, Félix Houphouët-Boigny est élu l'année suivante député à la première Assemblée constituante française. Il est même à plusieurs reprises ministre dans des gouvernements français. Il a été ministre délégué à la Présidence du Conseil dans le Gouvernement de centre-gauche (Front Républicain) dirigé par le socialiste Guy Mollet de février 1956 à juin 1957 (le plus long de la IVème République). Il est devenu ministre d'État dans le gouvernement suivant, celui de Maurice Bourgès-Maunoury (rad.-soc.) de juin à novembre 1957, ministre de la santé dans le gouvernement de Félix Gaillard (rad.-soc. de novembre 1957 à mai 1958). A cette date, il redevient ministre d'État dans le gouvernement de Pierre Pflimlin (MRP, de mai à juin 1958), poste qu'il conserve d'ailleurs dans le dernier gouvernement, celui du Général de Gaulle assurant la transition vers une Vème République officiellement proclamée à la fin de l'année 1958.
Il a donc connu tous les gouvernements de la fin de la IVème République, illustrant l'un des caractères de ce régime : l'instabilité ministérielle mais aussi la permanence des personnes se partageant les postes. Dans le premier gouvernement de la Vème République, celui de Michel Debré, il est ministre "conseiller" de 1959 à 1961.
Août 1958. Visite du Général de Gaulle, récemment arrivé au pouvoir, à Abidjan pour soutenir le "oui" au référendum de la nouvelle Constitution française qui prévoit le remplacement de l'Union française par la Communauté française et son ouverture aux colonies. Les Ivoiriens votent "oui" à 99,9% lors du référendum de septembre 1958.
Le 4 décembre 1958 a lieu la proclamation de la République de Côte d'Ivoire, Etat autonome au sein de la Communauté française. La proclamation de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le 7 août 1960, constitue l'aboutissement logique de ce processus de décolonisation négociée.
27 novembre 1960, Félix Houphouët-Boigny est élu Président de la République. Il est réélu à six reprises en 1965, 1970, 1975, 1980, 1985 et 1990. A la tête de son parti unique qu'il tient d'une main de fer, et dont il évince ses rivaux, le parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), il préside aux destinées de la Côte d'Ivoire pendant 33 ans. Tout au long de son "règne", il maintient des liens étroits avec l'ancienne puissance coloniale (signature d'accords de défense, accords d'assistance militaire...) et s'oppose aux thèses fédéralistes de Senghor (projet de fédération malienne). Pour Bernard Droz, il "est le principal artisan, avec le général de Gaulle, des indépendances "balkanisées", de 1960".
Le pays connaît dans un premier temps une exceptionnelle réussite économique fondée sur la richesse agricole du pays. Le cacao et le café, cultivés par de nombreux petits planteurs, donnent naissance au "miracle ivoirien", dans les années 1960-1970. Ces productions se vendent bien et le cours des produits reste élevé. Le pays connaît alors une grande avance sur ses voisins : taux de scolarisation élevé, réseau routier dense, politique sociale redistributrice... Cette prospérité attire. De très nombreux travailleurs immigrés, venus du Mali et de Haute-Volta (le Burkina Faso actuel), s'installent dans le pays.
Or, l'effondrement des cours du cacao en 1978 entraîne de très nombreuses difficultés dans le pays, puisque, dans de nombreuses régions, le cacao constitue une véritable monoculture. De nombreuses tensions apparaissent alors dans le pays :
en 1970, répression d'un soulèvement de l'ethnie Bété contre la domination économique exercée par les Baoulés, peuple auquel appartient Félix Houphouët-Boigny;
manifestations étudiantes le 9 février 1982, fermeture de l'Université et des grandes écoles. Leader de la contestation, Laurent Gbagbo crée l'embryon de ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI), principal opposant au PDCI, puis s'exile en France.
La basilique de Yamoussoukro. Les travaux pharaoniques et le coût de construction de ce monument illustrent les dérives du régime et la mégalomanie du président ivoirien. Située au centre de l'Etat, en plein pays baoulé, le président élève d'ailleurs sa ville natale au rang de capitale de la République de Côte d'Ivoire, en mars 1983.
A la suite de la chute du mur de Berlin, on assiste dans de nombreux pays africains à une transition démocratique (en tout cas en façade). De fait, on assiste à un assouplissement du régime. En mai 1990, les partis politiques sont légalisés. Les opposants politiques, souvent exilés, retournent au pays à l'instar de Laurent Gbagbo en 1988. En novembre ont lieu les premières élections législatives pluralistes, qui ne remettent d'ailleurs pas en cause la domination du PDCI.
La transition démocratique reste chaotique. En février 1992, à la suite de manifestations étudiantes, Laurent Gbagbo est arrêté et condamné le 6 mars à deux ans de prison. Il est libéré le 1er août suivant.
Le président Houphouët-Boigny décède le 7 décembre 1993, le jour de la fête nationale(combinaison du 4 décembre 1958 et du 7 août 1960), à l'âge de 88 ans. Le président de l'Assemblée nationale Henri Konan Bédié achève le mandat présidentiel, conformément à l'article 11 de la Constitution modifiée en 1990.
Au bout du compte, il semble juste de tirer un bilan contrasté de la très longue présidence d'Houphouët-Boigny. Incontestablement, le régime était et resta autoritaire jusqu'au bout. Le décollage économique du pays ne fut pas durable. La corruption et le népotisme régnèrent. Néanmoins, l'aménagement du territoire ivoirien, en terme d'infrastructures de transports notamment, reste sans équivalent en Afrique de l'ouest. Le pays connut, certes dans un cadre autoritaire, une grande stabilité politique, qui contraste avec l'anarchie actuelle du pays, déchiré par les débats sur l'ivoirité.
Cette célébration du père de la nation ivoirienne, qui ne dit mot des dérives autoritaires du régime, peut surprendre. En effet, Alpha Blondy avait enregistré sur son premier disque Jah Glory (1983) un titre intitulé "Brigadier Sabari" ("Brigadier, pitié!), chanté en dioula, dans lequel il revenait sur une vraie "opération coup-de-poing" de la police ivoirienne à laquelle il avait assisté. Le titre qui dénonce les violences policières coutumières rencontre un immense succès en Côte d'Ivoire et dans toute l'Afrique de l'ouest. Autre paradoxe, l'insistance habituelle chez les rastas sur le panafricanisme, évoqué ici par l'OUA. L'Organisation de l'Unité Africaine a été créée en 1963 à Addis Abbeba derrière Kwame Nkrumah et Haïlé Sélassié. Cependant Houphouët n'a pas souhaité que cette organisation rassemblant 32 Etats africains favorise l'intégration mais plutôt la coopération entre eux (à l'image de de Gaulle en Europe ... ). C'est sa conception qui l'a emporté.
Voici les paroles de "Jah Houphouët" par Alpha Blondy :
houphouet
jah rasta man
houphouet boigny
c'est un rasta man
il est bon.
comme un rasta man
partisan de la paix
comme un rasta...
il s'est saigné à blanc
pour nous ses petits enfants
il a consacré sa vie
pour nous ses petits
faut pas demander au bon Dieu sa barbe
bis
houphouet jah!
pilier central O-U-A!!
pilier central R-D-A!!
houphouet était là...
avant, avant, avant, avant avant avant avant...
Addis Abeba!!!!
jah jah houphouet
na na boigny
Jah Jah Houphouet
longue vie nana boigny
Jah Jah Houphouet
Que si au nana boigny
Jah Jah Houphouet
Jah Jah Houphouet Yéah!
pilier central O-U-A!!
pilier central R-D-A!!
houphouet était là
avant, avant, avant, avant avant avant avant...
Addis Abeba
jah jah houphouet
na na boigny
Pour les soldats afro-américains partis combattre en Europe dans le cadre de la grande guerre, le retour au pays eut un goût amer. Loin de recevoir la reconnaissance et les honneurs attendus, les anciens combattants subirent hostilités et violences. Pour de nombreux Blancs, il était urgent de tourner la page de la guerre et de reprendre le cours de la vie d'avant. Dans cette logique, le système ségrégationniste devait se maintenir, inchangé. Dans cette logique, la vision de soldats noirs arborant leurs tenues militaires fut assimilée à une véritable provocation et le prélude au surgissement d'une vague de violences racistes. Au cours de l'été 1919, des émeutes éclatèrent dans tout le pays. Les violences concernaient non seulement les bastions ségrégués du Vieux Sud, mais aussi les métropoles du Nord. (1) A Chicago, on déplorait ainsi 38 morts à l'issue de "l'été rouge".
Allocution de Marcus Garvey en 1920. [Keystone View Co. Inc. of N.Y., Public domain, via Wikimedia Commons]
Ce raidissement raciste se mesurait également à la résurrection des formations suprématistes blanches. Le Klan, qui avait presque disparu à la fin du XIXème siècle, connut ainsi un succès sans précédent au cours des années 1920. En 1925, par exemple, quarante mille klansmen défilèrent devant la Maison Blanche à visage découvert. C'est dans ce contexte explosif que Marcus Garvey développa un message identitaire et s'imposa comme le plus influent des pionniers de la cause noire. Né en Jamaïque en 1887, le jeune homme fonda en 1914 l'Universal Negro Improvement Association (UNIA) dont l'ambition était d'améliorer les conditions de vie des Noirs de son île. Face à l'hostilité des autorités locales, Garvey émigra aux Etats-Unis en 1916 et y fonda une succursale de l'UNIA. Rhéteur de talent, il développa dans ses discours enflammés un message politique identitaire offensif. Son message se démarquait tant des options assimilationnistes d'un Booker T. Washington que de la solidarité interraciale de classe défendue par Du Bois et les socialistes. "Chantre
du nationalisme noir, [Garvey] prônait la fierté des origines, la
liberté sociale, économique et politique et l'autodétermination pour les
Noirs du monde entier. " (source A. p90)
Burning Spear en 2013. [Sonia Rodney, CC BY-SA 3.0]
* Séparatisme et émigration vers l'Afrique. Selon Garvey, les Noirs américains ne seraient jamais traités de manière égale, en conséquence, il prônait un développement séparé. L'autonomie impliquait la possession d'une terre, aussi Garvey appela-t-il à l'émigration des Afro-Américains vers l'Afrique, considérée comme la "Terre-Mère". Cette transplantation contribuerait en outre à libérer le continent de la domination coloniale européenne. Garvey entendait donc faire de la couleur de peau un motif de fierté."Rappelant la grandeur de l'Afrique, berceau de la civilisation, les discours (...) appelaient les Noirs à la fierté raciale et au refus de toute soumission face aux Blancs. Farouche partisan de l''autodéfense, Garvey affirmait l'humanité des Noirs et exigeait l'égalité de traitement." (source A. p 92)
A peine implantée aux États-Unis, l'UNIA connut une ascension fulgurante qui en fit le plus vaste des mouvements panafricains. "Attirant plusieurs millions de Noirs défavorisés, ouvriers, domestiques, métayers ou travailleurs agricoles, l'organisation atteignit l'apogée de sa popularité en 1921-1922 avec plus d'un millier de section locales aux États-Unis, au Canada, aux Antilles, en Amérique du Sud, en Afrique, en Europe (...)." (source A p 91). La
force de persuasion de Garvey reposait d'abord sur une éloquence
prophétique directement inspirée de la Bible. Ses idées d'autogestion (self reliance) et de retour en Afrique (Back to Africa) offraient alors une alternative à la "suprématie blanche". Il exprimait ses idées avec force en des termes
simples susceptibles de subjuguer l'auditoire. Ses partisans se recrutaient principalement parmi les immigrés caribéens et les migrants récents du Sud. "Contrairement à l'image qui a longtemps été attachée à l'UNIA, décrite comme une organisation de la classe ouvrière noire des villes du Nord, la popularité de Garvey et la force de son mouvement étaient en effet ancrées dans les campagnes du Sud", rappelle Caroline Rolland-Diamond. (source A. p 92) C'est d'ailleurs pour conserver son audience que Garvey abandonna son approche confrontationnelle lors d'un discours prononcé à Raleigh (Caroline du nord) en 1922. Il y invitait les Africains-Américains à prendre leur destin en main et à travailler dur pour gravir les échelons. Dans son esprit, l'égalité des "races" excluait l'égalité sociale.Ses propos exonéraient d'ailleurs largement les Blancs des conditions économiques misérables dans lesquelles les Noirs du Sud avaient été réduits. En
faisant de la ségrégation un moyen de protéger les Noirs de la violence
des Blancs, Garvey parvint cependant à convaincre les populations
africaines-américaines du Sud et les citadins pauvres du Nord, peu
convaincus par les démarches juridiques de la NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People). Les surenchères rhétoriques de Garvey lui aliénèrent cependant de nombreux soutiens potentiels parmi la classe moyenne noire favorable à une intégration progressive ou chez les libéraux blancs. (2)
Marcus Garvey. [A&E Television Networks, CC BY-SA 4.0]
Dans la Jamaïque coloniale postesclavagiste, la revendication d'une fierté liée à la couleur de peau noire était une façon de s'opposer aux valeurs dominantes imposées, une manière de reprendre à son compte des racines dévalorisées par la société coloniale.
* Black Star Line et Negro World. Syndicaliste durant sa jeunesse, Garvey se convertit au libéralisme et devint le promoteur de l'entreprenariat et du capitalisme noir. Comme Booker T. Washington, il considérait que l'autonomie passerait par l'émancipation économique, l'apprentissage d'un métier et l'entreprenariat. Dans cet esprit, il fonda en 1919 la Black Star Line, une compagnie maritime chargée d'acheminer les candidats à l'émigration vers l'Afrique. Au début des années 1920, la popularité de Garvey était à son apogée. L'UNIA rassemblait alors entre 500 000 et 1 million de membres. Son journal, Negro world, fondé en 1918, tirait à 250 000 exemplaires. "Au lieu d'exprimer la position de la rédaction dans un discret «éditorial», comme le faisaient les autres journaux, Negro World étalait sur un gros titre de une les idées et les phrases chocs de Garvey. Ainsi l'édition du 22 février 1920 titre-t-elle:"La race noire doit affirmer sa virilité et son pouvoir." L'espoir immense soulevé par ses sermons enflammés fut brisé net par la banqueroute de la Black Star Line en 1922. L'immense popularité dont jouissait Garvey attira rapidement l'attention des autorités américaines. Accusé de fraude fiscale en 1923, il fut extradé vers la Jamaïque en 1927. A son retour dans l'île, il fonda le People's Political Party à la tête duquel il échoua lors des élections de 1930. Dépité, il émigra à Londres où il mourut en 1940.
Rblack131, CC BY-SA 4.0
* Une redécouverte au temps du reggae. "Alors que plusieurs générations d'historiens l'avaient (...) décrit comme un charlatan particulièrement doué pour manipuler les foules, son discours fut redécouvert avec admiration, à partir des années 1960 et 1970, par les apôtres du panafricanisme et du nationalisme noir." (source A. p 91) Dans le contexte de la décolonisation, certains dirigeants des jeunes États africains, tels
NKrumah au Ghana, reprirent à leur compte les idées de Garvey. De même, les tenants des thèses afrocentristes tels Cheikh
Anta Diop se référèrent largement au message du Jamaïcain. Mais ce sont avant tout les rastafariens qui réhabilitèrent et entretinrent avec ferveur la mémoire de Garvey, au point de l'ériger au rang de prophète. Son rayonnement provient de propos qu'il aurait tenu dans un discours en 1927. "Regardez vers l'Afrique, où un roi noir sera couronné, qui mènera le peuple noir à sa délivrance." Pour les rastas, il s'agissait d'une prophétie annonçant le couronnement en 1930 du prince Ras Tafari Makonnen en tant qu'empereur d’Éthiopie (3) sous le nom d'Hailé Sélassié. De tels propos ne pouvaient qu'avoir une très forte résonance dans un territoire comme la Jamaïque, dans lequel la population était imprégné de millénarisme et de mysticisme. Le message garveyiste suscita un immense espoir auprès des populations noires jamaïcaines prêtes à se lancer dans un rapatriement vers l'Afrique mère. La devise nationaliste de Garvey One Aim, One God, One Destiny ("un Dieu, un but, une destinée") sera d'ailleurs reprise par les rastafariens et les artistes de reggae. La conscience noire portée par le message de Garvey influencera profondément l'univers musical jamaïcain. Ainsi, depuis l'émergence du reggae à la fin des années 1960, les musiciens n'ont cessé de chanter des louanges à la gloire de Garvey. Son plus fameux zélateur, Winston Rodney, lui consacra même deux albums entiers sous le nom de Burning Spear ("javelot enflammé"en kikuyu), un pseudonyme emprunté au grand leader kényan Jomo Kenyatta. Dans sa chanson "Marcus Garvey" sortie en 1974, Spear assimile le leader nationaliste afro-américain à Jésus-Christ, trahi par Juda, et donc par son propre peuple. (4) Dépeint comme un héros et martyre de la cause noire, Garvey ressuscite pour venir combattre et attraper les forces du mal.
"Marcus Garvey's words come to pass, (2X) /
Can't get no food to eat /
Can't get no money to spend. /
Come little ones and let me do what I can for you, /
And you, and you alone. /
Who know the right and do it not, /
Shall be spanked with many stripes. /
Weeping and wailing, /
You got yourself to blame. /
Do right (4X) / Tell you to do right. /
Beg you uto do right. / Where is Baggawire, /
He's nowhere around, He can't be found. /
First betrayer, Who gave away, Marcus Garvey. /
Son of Satan, first prophecy. /
Catch them Garvey. /
Hold them, Marcus, hold them /
Prophecy a fulfill, /
Catch them Garvey, catch them."
***
"La prophétie de Garvey se réalise (2X) /
J'ai rien à manger /
J'ai pas d'argent à dépenser. /
Venez, mes petits, laissez-moi vous aider. /
Laissez-moi vous aidez. /
Celui qui connaît le Bien et ne le fait pas, /
Sera flagellé. /
Il y aura des pleurs et des gémissements. /
Vous êtes les seuls responsables. Faites le bien (4X) /
Je vous dis de faire le bien. /
Je vous supplie de faire le bien. Où est Baggawire? /
Il n'est pas dans le coin, /
On ne peut pas le trouver. /
Le premier traitre, /
Qui a vendu Marcus Garvey. /
Fils de Satan, c'est la première prophétie. /
Attrape-les Garvey. /
Retiens-les, Marcus, retiens-les. /
La prophétie se réalise. /
Attrape-les, Marcus, Attrape-les"
Dans une autre chanson intitulée Old Marcus Garvey, Spear déplore l'ingratitude des Jamaïcains. "Personne ne se souvient de Marcus Garvey / Personne ne se souvient de lui, personne." Au delà de Burning Spear, ce sont des dizaines de musiciens qui rendront hommage à Garvey en chansons, insistant sur tel ou tel aspect de sa personnalité ou de son message. Citons parmi bien d'autres les Skatalites (Marcus Garvey), Big Youth (Mosiah Garvey), Jah Woosh (Marcus say), Johnny Clarke (Poor Marcus), les Gladiators (Marcus Garvey time), Leroy Smart (Oh Marcus), Culture (Black starliner must come, Two Seven Clash), Fred Locks (Black Star Liner), Dennis Brown (Repatriation), Al and The Vibrators (Going back home).
Notes:
1. Depuis plusieurs décennies, la "Great migration" a conduit des milliers d'Afro-américains du Deep South
vers les grandes villes industrielles. En quête d'une vie meilleure,
débarrassée du racisme endémique, les nouveaux venus s'y installèrent
dans de vastes ghettos, reproduisant la ségrégation socio-spatiale du Sud. Les relations interraciales, même limitées, y furent difficiles.
2. Il expliquait par exemple que le lynchage avait réveillé la conscience raciale des Noirs. Il refusait également les mariages mixtes afin de protéger "la pureté de la race noire"...
3. Depuis la fin du XIX° siècle siècle, l’Éthiopie suscite l'admiration des diasporas africaines. Lors de la bataille d'Adoua en 1896, l'armée éthiopienne triompha des troupes italiennes, ce qui permit au pays d'échapper à la colonisation. En outre, l’Éthiopie fait l'objet de nombreuses références élogieuses dans la Bible hébraïque, ce qui contribua à assimiler les Éthiopiens à un peuple élu. L'hymne éthiopien universel devint d'ailleurs celui de l'organisation de Marcus Garvey en 1920.
4. Selon la légende, Garvey aurait été trahi par un vagabond habillé de vieux sacs de toiles (Bag-O-Wire).
Sources: A. Caroline Rolland Diamond: "Black America. Une histoire des luttes pour l'égalité et la justice (XIX°-XXI° siècle)", La Découverte, 2016.
B. Pap NDiaye: Les Noirs américains. En marche pour l'égalité, Paris, Gallimard, coll. Découvertes, 2009. C.Le Point - hors-série "Les textes fondamentaux de la pensée noire" Le Point Hors-série n°22, avril 2009. D. Nicole Bacharan: "Les Noirs Américains. Des champs de coton à la Maison Blanche", éditions Panama, 2008.
E. Eric Doumerc: "Le reggae dans le texte. (1967-1988)", Camion Blanc, 2014.
Ce blog, tenu par des professeurs de Lycée et de Collège, a pour objectif de vous faire découvrir les programmes d'histoire et de géographie par la musique en proposant de courtes notices sur des chansons et morceaux dignes d'intérêt.