Depuis la fin mars 1968, une profonde remise en question de la société française se fait entendre et va en s’amplifiant. Au cours des premiers jours de mai, C'est l'éclatement des revendications politiques, sociales et culturelles de toute une génération. La révolte embrase le quartier latin.
Depuis le début des années 1960, Dominique Grange compose et chante. Les événements de mai 1968 constituent une révélation pour la jeune femme qui s’engage aux côtés des mouvements libertaires.
Si bien, que ses couplets sont entonnés dans les manifestations.
Le Comité Révolutionnaire d’Action Culturelle (CRAC) créé par des artistes à la Sorbonne, dont la chanteuse fait partie, entend mettre la culture au service de la révolution en marche. Dominique
Grange se met à composer des chansons que lui inspirent les évènements.
Sollicitée par les les comités de grève pour soutenir les luttes, elle anime les meetings dans les usines occupées.
Début juin, le mouvement prend fin. Les ouvriers reprennent le travail. Le mouvement étudiant est moribond. Le gouvernement interdit les organisations gauchistes. Une répression importante s'abat sur les organisations d'extrême gauche. C'est alors que Dominique Grange assure l’enregistrement de ses chansons (non signées par crainte de la répression). Les disques sont vendus à prix coûtant hors des circuits commerciaux.
Dominique Grange dénonce ici la "répression aveugle" orchestré par l'Etat. Les événements du mai parisien sont replacés dans le contexte plus large de l'agitation estudiantine mondiale ("nous sommes de Paris / De Prague et de Mexico / Et de Berlin à Tokyo").
A BAS L'ÉTAT POLICIER
Puisque la provocation
Celle qu’on n'a pas dénoncée
Ce fut de nous envoyer
En réponse à nos questions
Vos hommes bien lunettés
Bien casqués bien boucliés
Bien grenadés bien soldés
Nous nous sommes mis à crier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
Parce que vous avez posté
Dans les cafés dans les gares
Des hommes aux allures bizarres
Pour ficher pour arrêter
Les Krivine les Joshua
Au nom de je n’sais quelle loi
Et beaucoup d’autres encore
Nous avons crié plus fort
A bas l'état policier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
Mais ce n’était pas assez
Pour venir à bout de nous
Dans les facs à la rentrée
Vous frappez un nouveau coup
Face aux barbouzes, aux sportifs
Face à ce dispositif
Nous crions assis par terre
Des Beaux-arts jusqu’à Nanterre
A bas l'état policier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
Vous êtes reconnaissables
Vous les flics du monde entier
Les mêmes imperméables
La même mentalité
Mais nous sommes de Paris
De Prague et de Mexico
Et de Berlin à Tokyo
Des millions à vous crier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
A bas l'état policier
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