Jeunes, démunis, les membres de la bande à Bonnot haïssent cette société d'injustices qui les rejettent. Lecteurs rapides des nihiliste russes et admirateurs de Ravachol, ils estiment être dans leur bon droit en reprenant des biens qui devraient appartenir à la communauté des travailleurs et non à ceux qui les exploitent. Cet illégalisme est inscrit dans l'anarchie depuis sa naissance. Pour Proudhon, "La propriété, c'est le vol", ce qui aboutit à la notion de " reprise individuelle ". Dans ce cas, le vol est légitime. Ceux qui ont été volés par la bourgeoisie récupère leur bien, fruit d'un travail collectif. Pour beaucoup, la violence est la seule réponse à la violence de la société.
A partir des années 1880, la propagande par le fait supplante la propagation des idées par la seule parole. "Notre action doit être la révolte permanente par la parole, par l'écrit, par le poignard, le fusil, la dynamite ( ... ) Tout est bon pour nous qui n'est pas la légalité", écrivait Kropotkine dans son article l'Action paru dans le Révolté du 25 décembre 1880. Le congrès international du 14 juillet 1881, réuni à Londres, lançait de fait un appel au terrorisme individuel et de nombreux journaux anarchistes donnaient alors des recettes de bombes - peu mises en pratique jusqu'à la vague d'attentats des années 1892-94 (Ravachol, Vaillant).
Le 21 décembre 1911, Jules Bonnot et ses compagnons, dévalisent le garçons de recette de l'agence de la Société générale de la rue Ordener, à Paris. Dans les jours qui suivent, ils multiplient les agressions et n'hésitent pas à tuer ceux qui tentent de les arrêter. Pour se déplacer, les bandits utilisent une Delaunay-Belleville qui leurs permet de fuir rapidement devant la police. Ils deviennent les ennemis n°1.
Joe Dassin:"La bande à Bonnot".
A la Société Générale
Une auto démarra et dans la terreur
La bande à Bonnot mit les voiles
Emportant la sacoche du garçon payeur
Dans la De Dion-Bouton qui cachait les voleurs
Octave comptait les gros billets et les valeurs
Avec Raymond-la-Science les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot
Les banques criaient "Misérables!"
Quand s'éloignait le bruit du puissant moteur
Comment rattrapper les coupables
Qui fuyaient à toute allure à trente-cinq à l'heure
Sur les routes de France, hirondelles et gendarmes
Etaient à leurs trousses, étaient nuit et jour en alarme
En casquette à visière, les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot
Mais Bonnot rêvait des palaces
Et du ciel d'azur de Monte-Carlo
En fait il voulait vite se ranger des voitures
Mais un beau matin la police
Encercla la maison de Jules Bonnot
A Choisy, avec ses complices
Qui prenaient dans sa chambre un peu de repos
Tout Paris arriva à pied, en tram et en train
Avec des fusils, des pistolets et des gourdins
Hurlant des balcons, les bandits en auto
C'était la bande à Bonnot
Et menottes aux mains
Tragique destin
Alors pour la dernière course
On mit dans le fourgon la bande à Bonnot
Personnellement, dans les chansons de Dassin sur les gangsters, je préfère "les Dalton"....
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe viens de tomber sur "le Portugais", une chanson de Joe Dassin qui évoque, entre autres, le bidonville de Champigny-sur-Marne.
Je l'indique ici comme suggestion pour un article.
Bien cordialement!
Merci Florian. Je le note pour un futur billet consacré à l'immigration en France. A propos des Italiens, je vous conseille l'écoute d'un épisode de l'émission Jukebox: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/juke-box/comme-un-italien-en-france-2107054
RépondreSupprimerBien cordialement.
J.