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samedi 27 septembre 2008

96. The fugs: "kill for peace."

Tuli Kupferberg a 43 ans lorsqu'il fonde les Fugs avec son camarade Ed Sanders. Ancien du Communist Front Student Organisation, Kupfenberg se fait connaître comme un poète réputé. Plus jeune, Sanders écrit lui aussi des poèmes. Il ouvre une librairie dans l'East village. Tous deux gravitent autour de la galaxie folk qui s'épanouit alors à New York. Leurs thèmes de prédilection les rapprochent aussi beaucoup de ceux de la Beat generation.



Les deux hommes participent alors à de nombreuses manifestations en faveur des droits civiques dans le Sud.
Piètres musiciens, ils répètent dans la librairie que tient Sanders, qui devient vite un point de ralliement pour les acteurs de la contre culture en gestation. Les deux hommes s'adjoignent bientôt les services de vrais musiciens avec lesquels ils enregistrent leur premier album en 1965. D'emblée, ils donnent le ton avec des textes volontairement provocateurs. Libres penseurs, pacifistes, tenants de la liberté sexuelle et adeptes des drogues douces, ils fustigent, non sans humour, le système américain qu'ils exècrent.

Leur deuxième album, sobrement intitulé The Fugs, remporte un succès inespéré. Allen Ginsberg signe les notes de pochette et pousse la chansonnette sur certains titres. La verve du groupe est intact, comme sur le titre Kill for peace, petit chef d'oeuvre d'humour noir qui se clôt dans un vacarme d'obus et de balles.

Les Fugs mélangent politique, musique, théâtralité. A l'image des Diggers de la côte ouest, leur objectif premier reste de choquer, déranger l'auditoire. Sur scène, ils multiplient les saynètes dans lesquelles ils dénoncent l'intervention américaine (déguisés en soldats américains, ils se transforment bientôt en SS...). Cette provocation permanente intéresse bientôt les services de sécurité américain, notamment le FBI. Ainsi, Sanders aura la confirmation de cette surveillance en consultant son dossier au cours des années 1970.
Bannis de la plupart des ondes, chassés de nombreux clubs, les Fugs n'en poursuivent pas moins leurs activités militantes. Ils enregistrent d'autres titres teintés de cette ironie mordante qui reste leur marque de fabrique. Les titres des morceaux parlent d'eux-même: CIA man, Coca Cola douche, War song.
"Kill for peace" The Fugs.


(...)

If you don't like the people
or the way that they talk
If you don't like their manners
or they way that they walk,
Kill, kill, kill for peace
Kill, kill, kill for peace

If you don't kill them
then the Chinese will
If you don't want America
to play second fiddle,
Kill, kill, kill for peace
Kill, kill, kill for peace

If you let them live
they might support the Russians
If you let them live
they might love the Russians
Kill, kill, kill for peace
Kill, kill, kill for peace

(spoken) Kill 'em, kill 'em, strafe those gook creeps!
The only gook an
American can trust
Is a gook that's got
his yellow head bust.
Kill, kill, kill for peace
Kill, kill, kill for peace

(...)

___________

(...)

Si tu n'aimes pas ces gens
ou leurs façons de parler
Si tu n'aimes pas leurs manières
ou leurs démarches
tue tue tue pour la paix (2X)

Si tu ne les tues pas
les Chinois le feront
si tu ne veux pas que l'Amérique joue les seconds couteaux
tue, tue, tue pour la paix (2X)

Si tu leurs laisses la vie sauve
ils pourraient soutenir les Russes
si tu leurs laisses la vie sauve
ils pourraient aimer les Russes
tue, tue, tue pour la paix (2X)

[parlé] Tue-les, tue-les
mitraille ces connards de niakoués
le seul niakoué auquel un Américain puisse faire confiance
est celui dont la tête jaune
a été dégommée
tue, tue, tue pour la paix

(...)

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