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samedi 17 mars 2012

De Rosa Luxembourg à Rosa la Rouge de Claire Diterzi

Voici une chanson qui illustrera bien le prochain programme de Terminale, chapitre qui s'intitulera Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875.
 
Claire Diterzi, l'une des chanteuses du très bon label, Naïve est atypique dans ses choix artistiques, elle a, en effet, un univers personnel fort original  à l'instar de Thomas Fersen ou d' Emily Loizeau. 
La Tourangelle (née en 1971)  a accumulé les expériences : elle débute très tôt sa carrière de chanteuse dans un groupe punk-rock dans son lycée puis poursuit des études d'arts graphiques. Après avoir un temps enseigné, elle est recrutée par le chorégraphe  Philippe Découflé afin qu'elle compose la musique de ses spectacles.
De cette belle expérience internationale, Claire Diterzi en retire sans doute quelques certitudes : par exemple, de  ne pas succomber à la facilité, utiliser les qualités extraordinaires de sa voix et inventer un univers original et assez unique.
Après Boucle en 2006, elle sort Tableau de chasse en 2008 qui est sans aucun doute, l'album le plus abouti. En 2010, son nouvel album est un album concept dédié entièrement à Rosa Luxembourg, Rosa la Rouge qui a surtout vocation d'être joué sur scène pour un spectacle. La même année, elle obtient une résidence  à la Villa Médicis : il s'ensuit une polémique très déplacée.
 
 
La chanson évoque tout d'abord les origines polonaises de Rosa Luxembourg (1871-1919). Dès l'âge de 15 ans, Rosa devient une militante de gauche très active au sein de son lycée. Adhérente au Parti ouvrier polonais clandestin, elle doit après son bac (Abitur) fuir à Zurich en Suise où elle poursuit des études brillantes. Elle est réçue en 1897 docteur sur un sujet d'économie sur la Pologne, tout en menant de front, son action militante. Après son mariage avec l'Allemand Gustav Lübeck, elle prend la nationalité allemande et adhère au SPD en animant en particulier l'aile gauche de ce parti.
 
http://www.marxists.org/archive/luxemburg/index.gif
 
 
Cette juive polonaise n'abandonne pas pour autant  son pays d'origine, elle est, par exemple la cofondatrice de la Social-Démocratie de Pologne (SDKP) en 1900.
Au sein du SPD, ses positions se radicalisent face aux victoires du réformiste Bernstein. La 1ère GM marque une rupture au sein du parti socialiste allemand. Rosa Luxembourg refuse avec Karl Liebknecht de voter les crédits de guerre et rejette la dérive guerrière du parti. Entre 1915 et 1918, elle passe une grande partie de son temps en prison où elle précise ses positions qui consacrent sa rupture définitive avec le SPD. Elle applaudit la Révolution d'Octobre en Russie mais reste critique quant aux dérives du pouvoir mise en place par Lénine.
 
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Libérée, le 8 novembre 1918, elle participe activement à la révolution Spartakiste de Berlin le 5 janvier 1919.  Arrêtée avec Karl Liebkencht dix jours après, ils sont tout deux assassinés. Brutalisés par les forces antirévolutionnaires de Pabst, elle reçoit une balle dans la tête et elle est ensuite jetée dans le canal de la Spree.
 
Rosa La Rouge
 
Mon Amérique commence en Pologne
Par une chanson
Ma République est neuve
Et se prénomme "la Révolution"

{Refrain:}
Je n'ai pas peur et je veux tout
C'est moi, Rosa la Rouge
Jamais je ne pleure et je prends tout
La prima donna rouge

C'est dans l'adversité que je prends forme
Sous la neige de l'est
Moi, j'y vois clair
Là où d'autres s'endorment
Je n' crains pas la peste

{au Refrain}

Rouge à lèvres
Poisson rouge
Globules rouges
Et poivron rouge
Rouge-gorge
Place Rouge
Viande rouge
Et du vin rouge
Feu rouge
Chœurs de l'Armée Rouge
Moulin Rouge
Et carton rouge
Liste rouge
La Croix Rouge
Rouge
Le petit Chaperon rouge

{au Refrain, x2}

Je n'ai pas peur {x2}
Non, non, non, je n'ai pas peur
C'est moi Rosa la Rouge {x2}

 
 
Une autre chanson, assez étrange évoque les nombreuses années de prison où Rosa Luxembourg entretint une correspondance riche. L'ambiance carcérale, des portes qui claquent rythme cette étrange chanson. 

 
 
 
Jean-Christophe  Diedrich

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