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mercredi 14 décembre 2016

318. Lightnin' Hopkins: "Happy blues for John Glenn" (1962)

En 1962, un an après Gagarine, l'Amérique satellise à son tour un homme dans l'espace: John Glenn. Ce dernier vient de décéder à l'âge de 95 ans. Revenons sur son exploit.

*** 

Natif de l'Ohio, John Glenn passe une enfance tranquille à New Concord où il obtient un diplôme d'ingénieur. En 1941, il décroche son brevet de pilote et intègre le Marine Corps au sein de la Navy. Au cours de la seconde guerre mondiale, il mène de nombreuses expéditions de bombardement dans le Pacifique, notamment sur les îles Marshall. 
A partir de 1950, il s'illustre de nouveau dans le cadre de la guerre de Corée. Son sang-froid et sa propension à attirer les obus ennemis lui valent d'ailleurs le charmant surnom de "Magnetic ass"!
De retour aux Etats-Unis, il multiplie les vols. En juillet 1957, à bord d'un F8U Crusader, il réalise le trajet Los Angeles-New York à vitesse supersonique (en 3 heures et 23 minutes). Mais le pilote vise plus haut et se passionne pour tout ce qui touche à l'espace. En avril 1959, Glenn fait partie des sept astronautes retenus pour lancer le programme Mercury.



De lourdes responsabilités incombent désormais aux "Mercury Seven" puisqu'ils doivent non seulement réussir leur mission, mais aussi tenter de combler le retard américain dans la "course aux étoiles". (1) Deux ans plus tôt en effet, en octobre 1957, l'URSS est parvenue à  lancer le premier satellite artificiel dans l’espace, Spoutnik I. Un mois plus tard, ils mettent sur orbite un nouveau satellite, Spoutnik II, plus lourd et plus perfectionné, avec à son bord la chienne Laïka. En avril 1961, les Soviétiques consolident leur avance en envoyant le premier homme dans l’espace: Iouri Gagarine (bientôt suivi par Guerman Titov).

Dans le cadre de l'affrontement idéologique de la guerre froide, le retard américain dans le domaine social est vécu comme un véritable affront qu'il faut laver au plus vite. Ainsi, en 1960, un programme spatial ambitieux est mis sur pied avec pour objectif de parvenir à faire voler rapidement dans l'espace une capsule spatiale (Mercury) et son pilote. Un mois après Gagarine, les deux brefs vols suborbitaux d'Alan Shepard et de Gus Grissom constituent une première étape importante. Mais, par leur brièveté ( 15 minutes), ces "sauts de puces" confirment surtout le retard américain. L'étape suivante sera en revanche déterminante. 

* "Good speed!" C'est le signal du départ.
Le 20 février 1962, John Glenn prend place à bord d'une fusée Mercury-Atlas 6. Après onze reports pour cause de mauvais et plus de trois heures d'attente, les propulseurs sont enfin mis à feu. Sanglé dans le siège minuscule de la capsule Friendship 7, l'astronaute est enfin lancé dans les étoiles. En l'espace de 4 heures et 55 minutes, Glenn effectue trois tours autour de notre planète avant de retomber dans l'océan Atlantique, à 60 km de l'endroit prévu par la Nasa. 

L'Amérique peut enfin respirer. Un an après l'Union Soviétique, elle a son Gagarine. Décoré de la médaille du Congrès, Glenn accède à la notoriété. L'astronaute devient alors un véritable héros national. (2) A peine redescendu sur terre, le texan Sam Lightnin' Hopkins rend déjà hommage au courageux cosmonaute dans son Happy blues for John Glenn. (3)

L'événement permet à l'Amérique de Kennedy de se relancer dans la "course aux étoiles". L'hôte de la Maison Blanche peut désormais nourrir un nouvel espoir: celui de conquérir la Lune avant les Soviétiques...


"Happy blues for John Glenn" Ligthnin' Hopkins (1962)
People, I was sittin' this mornin' with this on my mind
Said there ain't no livin' man who gone around the world three times
John Glenn done it, yes he did
He did it, I'm talkin' about him only did it for fun(...)


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Brave gens, ce matin j'étais assis avec ça en tête
Je me disais qu'aucun homme vivant n'avait fait le tour du monde trois fois
John Glenn l'a fait, oui il l'a fait   
Il l'a fait, je vais vais vous parler de lui juste pour m'amuser (...)


Notes:
1. L'expression désigne la surenchère dans la conquête spatiale entre l’URSS et les Etats-Unis.    
2. Intime du clan Kennedy, John Glenn embrassera ensuite une carrière politique en tant que sénateur de l'Ohio entre 1974 et 1997. Mais le souffle de l'aventure coule toujours dans ses veines. Aussi, en octobre 1998, l'ancien astronaute reprend du service en retournant en orbite autour de la Terre à bord de la navette Discovery. A 77 ans, il décroche ainsi le titre de doyen de l'espace.
3. Le bluesman était d'autant plus admiratif qu'il avait lui-même une peur panique de l'avion.  





Sources: 
- Le Monde: "John Glenn, premier Américain à effectuer un vol en orbite autour de la Terre est mort."

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