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mercredi 20 mai 2020

1939. On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried.

Traumatisées par l'invasion de son territoire en 1870 et 1914, les autorités françaises étudient dès 1920 la construction d'un système défensif moderne le long des frontières avec l'Italie, l'Allemagne, le Luxembourg et la Belgique. Ainsi, le 14 janvier 1930, André Maginot, ministre de la Guerre dans le gouvernement Poincaré, fait voter une loi en vue de construire une ligne fortifiée sur la frontière française du Nord-Est: la ligne Maginot. (1) Au fil des travaux exécutés de 1930 à 1938, plusieurs milliers d'édifices de béton et d'acier s'insèrent dans le paysage. Des ouvrages fortifiés indépendants (2) construits à une dizaine de kilomètres en retrait de la frontière constituent l'ossature de cette ligne. Certes, une attaque allemande est toujours possible, mais le système de fortification construit le long de la frontière doit empêcher l'ennemi de percer les défenses françaises, laissant ainsi aux alliés le temps de riposter. Grâce à cette ligne Maginot, les Français peuvent donc se rassurer et se sentir protégés.
Dents de dragon de la ligne Siegfried. [Peter Tritthart / CC BY (https://creativecommons.org/licenses/by/3.0)]
De leur côté, les Allemands construisent une ligne de fortification sur la frontière occidentale du Reich, d'Aix-la-Chapelle à la frontière suisse, sur plus de 600 kilomètres. Ces défenses comptent plus de 17 000 ouvrages bétonnés et blindés, des tunnels et des dents de dragons. Appelée Westwall ("Mur de l'ouest") par les Allemands, elle est connue des Français sous le nom de ligne Siegfried. Entre 1936 et 1940, l'organisation Todt associée au génie militaire supervise la construction des fortifications par les jeunes de l'Arbeitsdienst (« Service du travail »).
Un no man's land d'une douzaine de kilomètres de largeur sépare les défenses françaises de la ligne Siegfried.

* Drôle de guerre.
L'armée allemande envahit la Pologne le 1er septembre 1939. Le 3, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Le 7, les troupes françaises pénètrent en Sarre et font la conquête de quelques villages allemands préalablement vidés de leurs habitants. Le rapport de force est alors largement favorable aux Français qui disposent de 85 divisions le long de la frontière contre 34 pour la Wehrmacht, dont l'essentiel des unités est encore engagé en Pologne. Au bout de 8 km, Gamelin ordonne cependant de stopper l'offensive, craignant de se heurter aux défenses ennemies. Le 20, avec l'effondrement de la Pologne, les Allemands reprennent les positions perdues. Le lendemain, Gamelin ordonne à ses troupes de se retirer sur la ligne Maginot. 

Conscient de ne pouvoir combattre sur deux fronts, Hitler cherche d'abord à vaincre à l'ouest avant de se retourner dans un second temps contre l'Union soviétique. Sitôt la Pologne écrasée, le führer demande à ses généraux de préparer une offensive contre la France. Le dictateur mise tout sur une offensive rapide et spectaculaire, mais après la campagne de Pologne, l'armée a besoin de répit pour se réorganiser. Il faut du temps pour se ravitailler en matières premières, se réapprovisionner en armements. Une attaque allemande en automne serait également hasardeuse. Les conditions climatiques défavorables conduisent finalement à l'ajournement des plans du führer. S'ouvre alors une période 8 mois au cours desquels les deux armées, campées sur leurs lignes défensives respectives, se font face sans s'affronter. L'absence d'opérations terrestres d'ampleur déconcerte. Une expression se répand bientôt dans la presse, celle de "drôle de guerre". Selon un sénateur américain, il s'agit d'une "phoney war", une "fausse guerre".

Soldats français dans une fortification de la ligne Maginot en 1939. [Inconnu / Public domain]
* L'ennui. 
L'attente insidieuse alimente l'ennui d'une partie de la troupe, une source de préoccupation majeure pour le commandement français. Dans L'étrange défaite, Marc Bloch évoque: "l'ennui de ces longs mois d'hiver et du printemps 1939-1940, qui a rongé tant d'intelligences..." Les doutes apparaissent, les premières questions aussi: combien de temps cette situation va-t-elle durer? Que signifie cette guerre fantôme? Un soldat écrit à sa mère: "On s'use les nerfs et personne n'a envie de se battre. Si cela continue, on va devenir complètement abrutis. C'est te dire à quel point l'inaction énerve. Il n'y a rien de plus déprimant, nous sommes des champignons de couche. J'écoute les informations, mais elles sont tout aussi menteuses les unes que les autres. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que, toujours et partout, tout va  très bien. (...) Moralité, je crois qu'il ne faut pas chercher trop à comprendre. La vérité, c'est comme la confiture, faut pas trop en manger si on ne veut pas avoir mal au ventre. "

* Guerre psychologique et propagande.
L'attente est le terreau idéal pour diriger une véritable guerre psychologique contre l'adversaire. Côté allemand, les compagnies de propagande (PK) s'adressent directement à l'ennemi dans sa langue. Chargées de relayer les propositions de paix d'Hitler, ces compagnies lancent une série d'intoxications originales: traductions en français de discours du führer déversées sur les lignes ennemies grâce à un ballon, pancartes et banderoles incitant les soldats à faire la paix ou cherchant à semer la désunion entre les alliés franco-britanniques, diffusion de musique par des hauts-parleurs...
Côté français, le GQG (Grand quartier général) utilise la propagande écrite, puis installe des hauts-parleurs à proximité d'ouvrages fortifiés allemands pour saper le "moral de l'ennemi". Le Commissariat général à l'information (CGI) et le Service cinématographique des armées (SCA)  mettent aussi sur pied un cinéma à destination des soldats dont le caractère propagandiste est central: films patriotiques, films sur la France en guerre, actualités filmées doivent convaincre du bien fondé de la lutte et de la victoire à venir.

* Visites au front. 
Pour les soldats, les jours se suivent et se ressemblent: observation, patrouille, entraînement... Les escarmouches restent l'exception. Les rapports d'activité militaire se résument généralement à un laconique: "rien à signaler". Pour autant, les huit mois d’attente derrière la ligne Maginot ne sont pas totalement statiques et apathiques. Au cours de cette période, on déplore ainsi 3000 morts dans les rangs français, une moitié des suites de maladies ou d’accidents sous uniformes français, un autre moitié lors des coups de main des corps francs ou des combats aériens.
L'absence d'opération militaire d'ampleur pousse les autorités à prendre des mesures pour occuper les hommes et combattre l'inactivité. Les soldats se chargent ainsi des corvées agricoles afin de réaliser les travaux que la mobilisation a empêchés. Pour contrer l'ennui et la lassitude généralisée, l'état major organise également de nombreuses visites au front de personnalités politiques ou du spectacle. Il s'agit de montrer qu'on se préoccupe du sort des soldats et qu'on ne les oublie pas. Dès lors, la ligne Maginot apparaît comme un "lieu touristique" prisé, en particulier à l'approche des fêtes de Noël, lorsque divertir les troupes devient une priorité. Des vedettes du spectacle tels que Maurice Chevalier, Joséphine Baker, Blanche Denège, Andrex ou encore Fernandel, s'emploient à divertir les soldats. Les politiques ne sont pas en reste. Le roi d'Angleterre, George VI, le premier ministre britannique, Neville Chamberlain, le premier lord de l'Amirauté, Winston Churchill viennent rendre hommage à leurs troupes. Côté français, le président de la République, Albert Lebrun, le président du Conseil, Édouard Daladier, le ministre des finances, Paul Reynaud, rendent régulièrement visite aux unités.

* Quand la propagande fait pschitt.
Grâce à la lecture du courrier ou l'écoute des communications téléphoniques, le gouvernement dispose de nombreux moyens de surveillance de l'opinion.  Il en ressort que plus la drôle de guerre s'installe, plus les Français se montrent désorientés. Les rapports des préfets concernant les réactions dans les salles de cinéma, confirment ce nouvel état d'esprit au sein de la population. A partir de l'hiver 1939, il apparaît que la propagande gouvernementale prend l'eau. Le décalage avec le quotidien toujours plus difficile des Français exaspère. Les sempiternels discours rassurants ne paraissent plus crédibles. Une grande confusion s'empare des esprits. Dès l'automne, le colonel Charles de Gaulle, qui commande un régiment de chars de combat dans l'est, perçoit les effets délétères de cette stratégie de l'attente. Dans une lettre adressée à Paul Reynaud, il écrit:"L'ennemi ne nous attaquera pas de longtemps. Son intérêt est de laisser cuire dans son jus notre armée mobilisée et passive. Puis, quand il nous jugera lassés, désorientés, mécontents de notre propre inertie. Il prendra l'offensive contre nous avec de toutes autres cartes que celles dont il dispose aujourd'hui. (...) A mon avis, il n'y a rien de plus urgent que de galvaniser le peuple français, au lieu de le bercer d'absurdes illusions de sécurité  défensive. Il faut, dans les moindres délais possibles, nous mettre à même de faire une guerre active, en nous dotant des seuls moyens qui vaillent pour cela: aviation, chars ultra puissants organisés en grandes unités cuirassées."

* Cinquième colonne et ennemis de l'intérieur. 
Bien loin de l'unanimisme  affiché et des propos lénifiants de la propagande, l'état de guerre s'accompagne d'un renforcement de la répression et du contrôle de la société. Une véritable psychose s'empare du gouvernement, convaincu de la présence dans  le pays d'ennemis de l'intérieur, d'espions et de saboteurs. Une loi d'exception permet d'appréhender de façon préventive toute personne considérée comme dangereuse pour la sécurité de l’État. Jugés suspects, les ressortissants de l'Allemagne et de l'Autriche sont internés dans des camps de fortune à partir du 5 septembre 1939, alors même que la plupart de ces 20 000 individus sont des réfugiés juifs ou des militants anti-nazis.
En août 1939, la signature du Pacte germano-soviétique alimente l'anticommunisme ambiant. Édouard Daladier alors président du conseil profite de l'occasion pour signer le décret de dissolution du parti communiste français, le 26 septembre. Des dizaines de parlementaires sont arrêtés, le journal l'Humanité interdit.

La chanson emblématique de la drôle de guerre.
Pour se donner du baume au cœur, il paraît plus judicieux d'écouter les chansons d'alors.
 En novembre 1939, Pathé publie "On ira pendr' notre linge sur la ligne Siegfried", adaptation hexagonale de The washing on the Siegfried line, une chanson  de marche  irlandaise composée par Michael Carr et Jimmy Kennedy. Le rythme scandé imite par dérision la musique militaire allemande qui accompagnait les défilés des troupes marchant au pas de l'oie. Ray Ventura et ses Collégiens adaptent en français cette chanson de circonstance. Les paroles de Paul Misraki  raillent l'efficacité de la ligne Siegfried dont les vaillants pioupious ne tarderont pas à se servir comme d'un étendoir géant. La victoire ne peut échapper à l'armée française. Le refrain tient de la méthode Coué et permet d'entretenir le moral des Français. La chanson se met ainsi au diapason des autorités, car, comme le claironne Paul Reynaud: "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts." 
Le titre s'inscrit parfaitement dans la production musicale des années 1930. Alors même que la France connaît de fortes tensions politiques, une très grave crise économique et se trouve confrontée à la montée des périls internationaux, les refrains des chansons de variétés incitent les contemporains à la gaîté, l’insouciance, la facétie, l’amour ou la danse. "Du début de la drôle de guerre à la bataille de France (septembre 1939-juin 1940), on serait bien en peine de trouver une demi-douzaine de chansons martiales à caractère patriotique, elles qui étaient si nombreuses en 1914 (...). Dominent plutôt les évocations sentimentales de la mobilisation (...), les galéjades optimistes du type On ira pendre notre linge sur la Ligne Siegfried (...) par Ray Ventura, ou les appels enjoués au consensus intérieur, dont Ça fait d’excellents Français (...) reste le fleuron", rappelle Yves Borowice. [source B] 

Il en va de même chez l'allié britannique. En 1940, British Pathé  produit ainsi un court dessin animé drôlatique, parodie de la chanson enfantine "Run, Rabbit Run". Ici Adolf Hitler se fait ridiculiser et poursuivre à coups de parapluie par le premier ministre Neville Chamberlain. (3) "Cours, Adolf, cours, Adolf, / Cours, cours, cours / C'est toi qui as commencé / T'as tiré le premier / T'auras pas le dernier mot / Même si on part de zéro / Personne ne croit en toi / T'as pas idée de ce qu'on va faire de ton cas / T'aurais jamais dû tirer le premier / Alors, arrête toi là, Ta croix de fer, vends-la / Cours, Adolf, cours, Adolf"  



* Plan Manstein. 
Le chien aboie et la caravane passe. Au fil des mois, l'état-major allemand élabore un nouveau plan d'attaque, plus hasardeux et audacieux. C'est le plan Manstein qui prévoit d'opérer une percée à travers le massif accidenté des Ardennes, en y concentrant un maximum de forces blindées. 
Le 4 avril 1940, les forces allemandes entrent au Danemark et partent à l'assaut de la Norvège, deux pays pourtant neutres. Hitler entend prendre de cours les alliés dans leur course économique contre le Reich. Les Franco-britanniques ont en effet décidé d'intervenir en Scandinavie pour mettre la main sur le minerai suédois, ressource indispensable au fonctionnement de la machine de guerre allemande. Ce premier affrontement direct entre les deux camps marque la fin de la "drôle de guerre". Alors que ce conflit périphérique s'enlise, Hitler déclenche sa grande offensive à l'ouest le 10 mai.
A la stupéfaction générale, l'armée française subit une déroute totale en à peine plus de cinq semaines. Le 17 juin, tout juste nommé président du conseil, Pétain demande l'armistice dont la signature intervient le 22 à Rethondes dans le wagon même où fut signé celui de 1918. 
A qui imputer la responsabilité de la défaite? Les grands chefs de l'état major déclinent toute responsabilité. "Je suis ici pour défendre l'honneur de l'armée, le gouvernement a pris la responsabilité de la guerre, à lui de prendre la responsabilité de l'armistice", lance le généralissime Weygand à Paul Reynaud qui envisageait lui une capitulation. Pétain, un des grands inspirateurs de la doctrine militaire de l'Etat-major,  milite également pour l'armistice qui présente le grand avantage de dégager les responsabilités de l'armée dans la défaite. Dans son message radiodiffusé du 20 juin, il accuse tout et tout le monde, sauf les grands chefs. "Depuis la victoire, l'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu'on n'a servi. On a voulu épargner l'effort; on rencontre aujourd'hui le malheur." L'avant veille de Gaulle tenait au contraire le haut commandement pour responsable de la débâcle: "Les chefs qui depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises" ont été "surpris" par "la force mécanique et aérienne" de l'ennemi.

Un soldat américain pend son linge sur la ligne Siegfried, en 1945. U.S. Army Signal Corps photograph. Photographer: Wescott.. / Public domain
Au fond, en donnant une fausse impression de sécurité, la ligne Maginot a paradoxalement contribué à l'impréparation à la guerre moderne. Contournée par les troupes allemandes, elle s'est avérée inutile.  Dans L'étrange défaite, rédigée quelques semaines seulement après la déroute, Marc Bloch dressait un constat cinglant: "Si nous n'avons pas eu assez de chars, d'avions ou de tracteurs, ce fut, avant tout, parce qu'on engloutit dans le béton des disponibilités d'argent et de main d’œuvre qui n'étaient pas infinies, sans pour autant avoir la sagesse de bétonner suffisamment notre frontière du Nord, aussi exposée que celle de l'Est; parce qu'on nous apprit à faire reposer toute notre confiance sur la ligne Maginot pour, l'ayant arrêtée trop court sur sa gauche, la laisser finalement tourner. [...] Parce que nos chefs, au milieu de beaucoup de contradictions, ont prétendu avant tout renouveler, en 1940, la guerre de 1915-18. Les Allemands faisaient celle de 1940."
La ligne Siegfried remplit quant à elle son rôle de dissuasion en annihilant toute velléité offensive française en 1939. Elle ne sera percée par les Alliés qu'en 1944. A cette occasion les soldats purent pendre leur linge sur la ligne Siegfried comme le prouve la photo ci-dessus. Un brin optimiste, la chanson avait vu juste, six ans après la date escomptée il est vrai. 
L'immense succès de l'enregistrement de Ray Ventura et ses Collégiens (4) imposa le titre comme l'hymne de la drôle de guerre. Après la déroute française, la chanson fut bannie des ondes vichyssoises, sans doute parce qu'elle rappelait de mauvais souvenir au maréchal et à ses collègues galonnés...   



On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried
Un petit Tommy [soldat britannique] chantait cet air plein d’entrain
En arrivant au camp
Tout les p’tits poilus joyeux apprirent le refrain
Et bientôt tout le régiment
Entonnait gaiement

Refrain: on ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.

Les vieux mouchoirs et les ch’mis’s à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.
On ira là
Tout le monde à son boulot en met un bon coup
Avec un cœur joyeux
On dit que le Colonel est très content de nous
Et tant pis pour les envieux
Tout va pour le mieux.

Refrain 

on ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les napp’s à fleurs et les ch’mis’s à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.
On ira là

Chanson en anglais  
We’re going to hang out the washing on the Siegfried Line.
Have you any dirty washing, mother dear?
We’re gonna hang out the washing on the Siegfried Line.
’Cause the washing day is here.
Whether the weather may be wet or fine.
We’ll just rub along without a care.
We’re going to hang out the washing on the Siegfried Line.
If the Siegfried Line’s still there.. 


Unnamed US Army photographer / Public domain
 Notes:
1. Le terme de ligne Maginot désigne le système entier, mais on le limite souvent uniquement aux défenses frontalières avec l'Allemagne. 
2. On compte des ouvrages d'infanterie, ouvrages d'artillerie, casemates d'infanterie, observatoires d'artillerie. Chacun est protégé de lignes d'obstacles antichars et antipersonnels. "Enfin, une infrastructure de soutien complète l'ensemble: casernements, dépôts de vivres, de munitions, de carburant, réseau téléphonique enterré, usine de production électrique, système de ventilation..." (source D)
3. Chamberlain a pu constater l'échec de sa politique d'apaisement vis-à-vis d'Hitler. La conférence de Munich n'offre qu'un sursis, quelques mois plus tard, les Allemands entrent dans Prague, puis jettent leur dévolu sur la Pologne. Conscient que son pays n'est pas encore prêt à livrer une vraie guerre contre l'Allemagne, il est convaincu du bien fondé de la stratégie défensive adoptée en accord avec la France. Premier Lord de l'amirauté au sein du gouvernement, Winston Churchill  est partisan d'une attitude ferme à l'égard d'Hitler. 
4. Jeune pianiste fondu de jazz, Raymond Ventura forme en 1930 l'orchestre Ray Ventura et ses Collégiens dont feront partie à un moment ou à un autre André Dassary, Jacques Hélian au saxophone, Loulou Gasté, à la guitare, Paul Misraki au piano et Henri Salvador, au chant et à la guitare. Mêlant joyeusement chanson, jazz et sketches, les Collégiens enchaînent les succès avec "Tout va très bien Mme la Marquise" (35), "ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine" (36), "Les chemises de l'archiduchesse" (37) "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux" (37), "Sur deux notes" (38), "Comme tout le monde" (38), "Tiens,tiens,tiens"(39), "On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried" (40).
Fuyant l'occupation nazie, ils s'exilent en Amérique du Sud durant la seconde guerre mondiale et y font, avec Henri Salvador en vedette, des tournées triomphales.


Sources: 
A. Documentaire la drôle de guerre.
B. Borowice Yves, « La trompeuse légèreté des chansons. De l'exploitation d'une source historique en jachère : l'exemple des années trente », Genèses, 2005/4 (no 61), p. 98-117. 
C. CHRD Lyon "Chantons sous l'occupation" (pdf) 
D. Ecpad: "la drôle de guerre" (pdf)
E. L'Histoire par l'Image: "Dans la ligne Maginot
- fncv.com.  
- En envor: Morts sur la ligne Siegfried.

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