Le camp de concentration de Börgermoor. |
Die Moorsoldaten, le Chant des marais, peut être considéré comme l'un des premiers chants de la déportation et de la résistance. Il s'agit d'une œuvre collective composée par des détenus du camp de concentration de Börgermoor, situé en Frise, au nord-ouest de l'Allemagne, et ouvert en juin 1933 par le régime nazi.
Dès l'été 1933, Johann Esser écrit un texte intitulé Bögermoolied, remanié un peu plus tard par Wolfgang Langhoff. Rudi Gogel et Herbert Kirmsze, leurs compagnons d'infortune mettent le texte en musique en 1934.
Les détenus du camp, des antifascistes et des juifs allemands principalement devaient assécher les marais à proximité du camp. L'idée de créer un chant qui serait celui des bagnards du marais, pelletant sans relâche sous la contrainte tout en continuant à espérer germa bientôt dans l'esprit d'Esser.
La transmission de la chanson est tributaire des vicissitudes de l'histoire.
Wolfgang Langhoff réussit à gagner la Suisse, où il fit imprimer le texte du chant qui sera popularisé par Ernst Busch , combattant allemand des Brigades Internationales.
L'oeuvre d'une grande tristesse se termine néanmoins sur une note d'espoir. Ce chant a pour but de redonner courage aux détenus, victimes de toutes les brutalités et des conditions d'existence épouvantable de l'univers concentrationnaire nazi.
"Börgermoorlied", ou "Die Moorsoldaten"
Wohin auch das Auge blicket,
Moor und Heide nur ringsum.
Vogelsang uns nicht erquicket,
Eichen stehen kahl und krumm.
Moor und Heide nur ringsum.
Vogelsang uns nicht erquicket,
Eichen stehen kahl und krumm.
Wir sind die Moorsoldaten,
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Hier in dieser öden Heide
Ist das Lager aufgebaut,
Wo wir fern von jeder Freude
Hinter Stacheldraht verstaut.
Ist das Lager aufgebaut,
Wo wir fern von jeder Freude
Hinter Stacheldraht verstaut.
Wir sind die Moorsoldaten,
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Morgens ziehen die Kolonnen
In das Moor zur Arbeit hin.
Graben bei dem Brand der Sonne,
Doch zur Heimat steht der Sinn.
In das Moor zur Arbeit hin.
Graben bei dem Brand der Sonne,
Doch zur Heimat steht der Sinn.
Wir sind die Moorsoldaten,
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Heimwärts, heimwärts jeder sehnet,
Zu den Eltern, Weib und Kind.
Manche Brust ein Seufzer dehnet,
Weil wir hier gefangen sind.
Zu den Eltern, Weib und Kind.
Manche Brust ein Seufzer dehnet,
Weil wir hier gefangen sind.
Wir sind die Moorsoldaten,
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Auf und nieder gehn die Posten,
Keiner, keiner, kann hindurch.
Flucht wird nur das Leben kosten,
Vierfach ist umzäunt die Burg.
Keiner, keiner, kann hindurch.
Flucht wird nur das Leben kosten,
Vierfach ist umzäunt die Burg.
Wir sind die Moorsoldaten,
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Und ziehen mit dem Spaten,
Ins Moor.
Doch für uns gibt es kein Klagen,
Ewig kann's nicht Winter sein.
Einmal werden froh wir sagen:
Heimat, du bist wieder mein:
Ewig kann's nicht Winter sein.
Einmal werden froh wir sagen:
Heimat, du bist wieder mein:
Dann ziehn die Moorsoldaten
Nicht mehr mit dem Spaten
Ins Moor!
Nicht mehr mit dem Spaten
Ins Moor!
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Le chant des marais. (la version française du chant)I
Loin dans l'infini s'étendent
De grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux
Refrain
Oh! Terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher.
II
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré d'un mur de fer
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d'un grand désert.
III
Bruit des pas et bruit des armes
Sentinelles jours et nuits
Et du sang, des cris, des larmes
La mort pour celui qui fuit.
IV
Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira
Liberté, Liberté chérie
Je dirai: Tu es à moi.
Dernier refrain
Oh! Terre enfin libre
Où nous pourrons revivre (bis)
Aimer - Aimer
si je ne me trompe pas, on entend ce chant dans le film de Nuremberg à Nuremberg.
RépondreSupprimerJ'ai appris ce chant lors de mon service militaire au 7e Bataillon de Chasseurs Alpins à Bourg-St Maurice, comme chant de compagnie (le chant du bataillon restant Les Allobroges).
RépondreSupprimerCertes les militaires du rang n'ont pas forcément de grandes qualités artistiques, mais entendre ce chant lent et triste poussé par 200 gorges mâles (chanter aigu n'est pas "digne" d'un militaire pour reprendre les termes du lieutenant !) est une expérience des plus poignantes.
Nous avions eu la chance d'avoir une brève présentation du background historique de ce chant, que j'ai le plaisir de retrouver dans cet article.
Merci de m'avoir permis de retrouver ces paroles.