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dimanche 22 juin 2008

55. Maxime Le Forestier:"mai 1968".

Maxime Le Forestier popularise cette chanson consacrée à mai 68, mais ce titre est composé et interprété à l'origine par Jean-Michel Caradec, un chanteur français d’origine bretonne, né à Morlaix en 1946 et décédé en 1981 dans un accident de voiture lors d'une tournée. Il participera à la comédie musicale "Le Rêve de Mai", album conceptuel sorti à l'occasion du 10e anniversaire des évènements de mai 1968.


"Mai 68" J. M. Caradec.
La branche a cru dompter ses feuilles
Mais l'arbre éclate de colère
Ce soir que montent les clameurs
Le vent a des souffles nouveaux
Au royaume de France

Le peintre est monté sur les pierres
On l'a jeté par la frontière
Je crois qu'il s'appelait Julio
(Julio Le Parc, peintre argentin, expulsé par les autorités en raison de sa participation active aux ateliers populaires d'affiche)
Tout le monde peut pas s'appeler Pablo (Picasso)
Au royaume de France

Et le sang des gars de Nanterre
(voir l'article de J.C. Diedrich sur Lire-Ecouter-Voir)
A fait l'amour avec la terre
Et fait fleurir les oripeaux
Le sang est couleur du drapeau
Au royaume de France

Et plus on viole la Sorbonne
(le 3 mai 1968, la police évacue la Sorbonne)
Plus Sochaux ressemble à Charonne
( l'évacuation des usines Peugeot de Sochaux en juin 1968 se solde par la mort de deux ouvriers.)
Plus Beaujon ressemble à Dachau
( Beaujon est une caserne de police dans Paris et Dachau un camp de concentration ouvert en 1933)
Et moins nous courberons le dos
Au royaume de France

Perché sur une barricade
L'oiseau chantait sous les grenades
Son chant de folie était beau
Et fous les enfants de Rimbaud
Au royaume de France

La branche a cru dompter ses feuilles
Mais elle en portera le deuil
Et l'emportera au tombeau
L'automne fera pas de cadeau
Au royaume de France

1 commentaire:

  1. Bonjour
    J'ai écouté cet album longtemps. Même si les paroles font allusion à des événements et des noms de l'époque, je crois qu'elle reflète l'esprit d'aujourd'hui.
    Pourtant, j'avais 9 ans en 68 mais je n'oublierai jamais la photo affichée partout dans ma ville d'un étudiant qui avait eu le visage arraché par une bombe lacrymogène et la France tout d'un coup arrêtée. On avait dû traverser la France ce mois-là pour se rendre à un mariage. Mon père avait prévu un jerrican d'essence dans le coffre au cas où.
    Voyez si vous pouvez tirer quelque chose du texte "Utopia" de Bernard Lavilliers, de 1978, posté sur la page d'accueil de mon site.

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