Téléspectateurs écoutant le discours de John F. Kennedy annonçant le blocus de Cuba, en octobre 1962.
Il fut formé dans un établissement religieux tenu par des nonnes, l'Alpha Boy's School. Cet institution pour enfant turbulent installée sur South Camp Road, à Kingston, s'enorgueillissait de d'une fanfare, où s'illustraient les pensionnaires de l'école. D'autres pointures de la musique jamaïcaine doivent d'ailleurs leur formation musicale à l'Alph Boy's School, Tommy McCook, Vin Gordon, Leroy Wallace, pour ne citer que les plus connus.
Don Drummond.
Nationaliste noir intransigeant et rastafarien dévot, Don Drummond s'intéresse tout particulièrement aux racines africaines de la musique des Caraïbes. Les figures montantes du Black Power le fascinent, notamment Malcom X. D'une manière générale, il soutient tous les mouvements ou individus susceptibles d'affaiblir l'impérialisme américain en Amérique latine et centrale. A ce titre, l'arrivée au pouvoir de Castro à Cuba et son ralliement au camp soviétique ne pouvaient que l'intéresser de près.
Progressivement, la santé mentale du tromboniste se dégrade et il se met à développer une haine pathologique des blancs. Il quitte les Skatalites et poignarde sa petite amie en 1965. Interné dans un hôpital psychiatrique, il y décède en 1969.
Ici, Don Drummond consacre cet instrumental au blocus de Cuba. On peut y entendre les sonorités sombres et mélancoliques de son trombone. Revenons sur la crise des fusées de Cuba et le blocus de l'île par les Américains.
Un navire l'US marine (The Vesole) intercepte un navire soviétique (Potzunov) acheminant les missiles à Cuba, lors du blocus.
Cuba, ancienne colonie espagnole, est dominée par les Américains depuis 1898 : ils soutiennent des dictatures militaires, dont la dernière en date est celle de Batista. En 1959, celui-ci est renversé par des insurgés dirigés par Fidel Castro.
Malgré un programme assez modéré et non marxiste, Castro est d’emblée combattu par les Américains : les nationalisations agricoles de 1960 les privent de nombreuses plantations (notamment la puissante United Fruit). Les Etats-Unis décrètent l’embargo sur le sucre, le café et le tabac, seules ressources de l’île. Cuba, menacée par Washington (débarquement raté de la CIA dans la baie des cochons) se tourne alors vers l’URSS. En octobre 1962, les Américains découvrent, grâce à leurs avions-espions (U2), l’existence de bases de missiles nucléaires, mettant une partie de leur pays sous le feu soviétique. Seuls manquent les missiles que l’URSS doit acheminer. La crise éclate le 22 octobre ; pendant 8 jours, le monde est à 2 doigts de la 3ème guerre mondiale. Le 27, Kennedy décide le blocus de l’île et exige le démantèlement des bases. L’URSS cède le 28. Moscou a reculé et c’est une nouvelle perte de prestige après la construction du mur à Berlin. Au contraire, Washington en retire un grand prestige. Surtout, la peur a été telle que, pendant une dizaine d’années, on va connaître la « Détente ».
Un grand merci au camarade du blog Ital Corner qui m'a signalé l'existence de ce morceau.
Un grand merci au camarade du blog Ital Corner qui m'a signalé l'existence de ce morceau.
Sources:
-Lloyd Bradley: "Bass Culture_ quand le reggae était roi", Editions Allia Paris, 2005, pp. 126-128.
Liens :
* Les Skatalites sur L'Histgeobox avec deux instrumentaux vrombissants:
- "Malcom X"
- "Fidel Castro"
* Une exposition virtuelle sur la crise des fusées de Cuba, sur le site du Mémorial de Caen.
* Animation sur la crise.
* Ital Corner: une vraie mine pour qui s'intéresse aux musiques jamaïcaines. Allez y faire un tour, vous ne serez pas déçus.
LA vidéo ne marche plus...
RépondreSupprimerje viens de la remplacer par ce lecteur audio.
RépondreSupprimerA+
J.
vous aimez un peu le ska? écoutez donc laurel aitken, lui aussi jamaïcain dans cette période...
RépondreSupprimer.une élève de malraux que vous avez eu en 2007/2008......
Si vous aimez le ska, jamaïcain des années 60 je vous conseil Laurel Aitken.....
RépondreSupprimerUne élève de 2007/2008 de malraux
Ah oui, le ska, plusieurs élèves m'en parlent pour me "guérir" du hip-hop... Il y a même paraît-il du ska japonais qui dépote bien !
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