God save the queen
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mercredi 30 juillet 2008
72. Sex Pistols:"God save the queen".
God save the queen
mardi 29 juillet 2008
71. Sam Cooke:"A change is gonna come".
Sam Cooke, principal précurseur de la musique soul et ancien membre des Soul Stirers, admire les talents de songwriter de Dylan. A son tour, il compose en 1964 A change is gonna come (« un changement va survenir »).
"A change is gonna come est une chanson sur la liberté. Sur le racisme aussi; un appel, venu du royaume des morts, aux marcheurs de Selma dont certains étaient en train de creuser leur propre tombe (...).
Cooke regardait le pays droit dans les yeux, chantant d'une voix claire comme de l'eau de roche, riche et chaleureuse, faisant ployer les syllabes comme un escalier dans un rêve, disparaissant sous vos pas quand vous essayez de le gravir, étirant le mot "long" jusqu'à ce qu'il devienne ce qu'auparavant il ne faisait que signifier."
Alors qu'il est au faîte de sa gloire et qu'il semble promis à une grande carrière, le chanteur est retrouvé mort dans un motel californien le 11 décembre 1964. Les circonstances du décès restent encore controversées.
Sam Cooke:"A change is gonna come.
I was born by the river
In a little tent
And just like the river
I've been running ever since
It's been a long, long time coming
But I know a change gonna come
Oh, yes it is
It's been too hard living
But I'm afraid to die
I don't know what's up there beyond the sky
It's been a long, long time coming
But I know a change gonna come
Oh yes it will
Then I go to my brother
I say brother help me please
But he winds up knocking me
Back down on my knees
There's been times that I thought
I wouldn't last for long
But now I think I'm able to carry on
It's been a long, long time coming
But I know a change is gonna come
Oh, yes it will
........
Je suis né au bord de la rivière
dans une petite tente
et comme la rivière
je n'ai jamais cessé de courir depuis
refrain:
Cela fait un long, long moment que j'attends
Mais, je le sais un changement va arriver
Oh, oui, c'est vrai.
Je vais au cinéma
et je vais en ville
quelqu'un continue à me dire
ne traîne pas par là.
refrain
c'est trop dur de vivre
mais la mort me fait peur
je ne sais pas ce qu'il ya là-haut
au delà du ciel
refrain
Alors je vais voir mon frère
et je lui dis, frère, aide moi s'il te plaît
mais il me cogne
jusqu'à ce que je tombe KO
sur les genoux
Ohhh! Il y a eu des moments où j'ai cru
que je n'allais pls tenir longtemps
mais maintenant je pense pouvoir
Aller de l'avant
Cela a mis beaucoup
beaucoup de temps, mais je sais
que les choses vont changer
Oh oui elles vont changer.
jeudi 24 juillet 2008
70. Freedom singers: "In the Mississippi river".
Relâchés en pleine nuit, les trois militants sont aussitôt pris en chasse par deux autos remplies de membres du Ku Klux Klan. Rattrapés et emmenés dans un endroit isolé, Andrew Goodman et Schwerner reçoivent alors une balle dans la tête, tandis que Chaney est battu à mort.
Après six semaines de recherches intensives dans les marais, forêts et fermes environnantes, les agents du FBI retrouvent les cadavres des victimes, enterrés sous une digue. A l'occasion de ces recherches, d'autres corps sont repêchés, soulignant la fréquence des lynchages dans le Sud profond.
Ces crimes racistes suscitent aussitôt une vive émotion dont les artistes se font aussitôt les témoins, en particulier les musiciens. Marshall Jones du groupe des SNCC freedom singers (1) écrit cette chanson après la disparition des trois jeunes militants des droits civiques. Les rivières environnantes sont alors draguées.
"In the Mississippi river" SNCC Freedom singers (Marshall Jones).
In the Mississippi River,
Lord, Lord, Lord, Lord
In the Mississippi River,
Well, you can count them one by one,
It could be your son,
Well, you can count them two by two,
It could be me or you
Well, you can count them three by three,
Do you wanna see?
Well, you can count-a them four by four,
Oh, well-a into the river they go (2X)
Well, you can count them five by five,
With their hands tied
and they don't come out alive
And their feet tied
Well, you can count them six by six,
Holes throughout the body
In the Mississippi, they got it fixed
Like Goodman
Well, you can count them seven by seven,
Like Schwerner
The Mississippi River sure ain't heaven
And Chaney...
.................
Dans la rivière Mississippi (2X)
Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur
Dans la rivière Mississippi
Vous pouvez les compter un par un
Cela pourrait être votre fils
Vous pouvez les compter deux par deux
Cela pourrait être toi ou moi
Vous pouvez les compter trois par trois
Voulez-vous voir?
Vous pouvez les compter quatre par quatre
Le long de la rivière ils glissent (2X)
Vous pouvez les compter cinq par cinq
Avec leurs mains liés
Ils n'en sortiront pas vivants
Et leurs pieds liés
Vous pouvez les compter six par six
Des trous partout sur le corps
Dans le Mississippi, tout s'est terminé, pour Goodman
Vous pouvez les compter sept par sept
comme Schwerner
Sur que le Mississippi n'est pas le paradis et Chaney...
Note:
1. Comme le note Christophe Traïni dans son livre "la musique en colère", "au début des années 1960, les dispositifs musicaux du Mouvement pour les droits civiques sont très largement empruntés à la tradition du spiritual et du gospel. Plusieurs membres du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) s'appliquent à promouvoir la cause et à recueillir des fonds en fondant les Freedom Singers."
Liens:
- Un article de Radio Canada revient sur ce fait-divers.
- Le film Mississippi burning d'Alan Parker revient sur ce drame.
mercredi 23 juillet 2008
69. J.B. Lenoir:"Vietnam blues (1966).
Guitariste et chanteur de blues éclectique dans la forme, J.B. Lenoir pratique d'abord un blues électrique et saturé. Progressivement, il se tourne vers le blues acoustique inspiré de la tradition rurale du Delta (lui même est originaire du Mississippi).
Au cours des années 1960, J. B. Lenoir multiplie les blues poignants et engagés. Il s'y fait le chroniqueur impitoyable d’une Amérique brutale. Tous les thèmes y passent : dénonciation des guerres menées par son pays (« Korea blues », « Vietnam blues ») ; critiques ouvertes à l’encontre du pouvoir en place (« Eisenhower blues »), description du racisme virulent sévissant toujours dans le vieux Sud : Down in Mississippi (1966), Alabama song (1965).
Avec ce titre puissant, J.B. Lenoir souligne l'hypocrisie des autorités américaines qui considèrent qu'il est du devoir des Noirs de se battre pour défendre le drapeau, mais ferment les yeux sur les lynchages dont ces derniers restent victimes ("but Lord they're killing down in Mississippi").
"Vietnam blues" _ J.B. Lenoir. (1966)
Vietnam Vietnam, everybody cryin' about Vietnam
Vietnam Vietnam, everybody cryin' about Vietnam
But Lord they're killing down in Mississippi
And nobody seems to give a damn
Oh God if you can hear my prayer now, please help my brothers over in Vietnam
Oh God if you can hear my prayer now, please help my brothers over in Vietnam
The poor boys fightin', killin' and hidin' all in holes,
Maybe killin' their own brother, they do not know
Mister President you always cry about peace, but you must clean up your house before you leave
Oh how you cry about peace, but you must clean up your house before you leave
How can you tell the world how we need peace, and you still mistreat and killin' poor like me.
.....................
Vietnam, Vietnam, tout le monde pleure à propos du Vietnam (2X)
Mais bon sang, ils tuent dans le Mississippi,
et tout le monde à l'air de s'en foutre.
Oh Dieu si tu m'entends exauce mes prières, aide mes frères là-bas au Vietnam
Les pauvres types qui combattent, meurent et se cachent dans des trous
Peut-être tuent-ils leurs propres frères, ils n'en savent rien
Monsieur le Président, vous évoquez sans cesse la paix, mais vous devriez balayer devant votre porte (2X)
Comment pouvez-vous dire au monde combien il a besoin de paix et continuer à maltraiter et tuer des malheureux comme moi.
mardi 22 juillet 2008
68. Altahualpa Yupanqui:"Duerme negrito".
Dans cette chanson, Yupanqui décrit les dures conditions d'existence des petits cultivateurs indiens ou noirs exploités par les propriétaires blancs dans toute l'Amérique latine.
Pendant des décennies, à la tête d'immenses domaines fonciers, les latifundia, les grands propriétaires terriens monopolisaient les terres. Une masse de paysans devait se contenter de micro-exploitations, les minifundia. Cette situation trouve son origine dans la captation des terres par les colons espagnols et portugais lors de la conquête.
Aujourd'hui, le sous-continent reste confronté au problème de la répartition des terres. De très nombreux paysans sans terre doivent toujours louer leur force de travail quotidiennement ou pour une saison. L'absence de réformes agraires ou de réformes incomplètes n'a pas permis de corriger cette répartition foncière particulièrement inégalitaire. Dans ces conditions, les rapports sociaux entre grands propriétaires et paysans sans terre sont très tendus (assassinat de propriétaires dans le nordeste brésilien par des paysans sans terre désespérés).
General Archive of the Nation [Public domain] |
DUERME NEGRITO
Arrullo
(Caraibes, arr. Yupanqui)
Duerme, duerme, negrito,
que tu mamá está en el campo,
negrito...
Te va a traer
codornices para ti.
Te va a traer
rica fruta para ti.
Te va a traer
carne de cerdo para ti.
Te va a traer
muchas cosas para ti
Y si el negro no se duerme,
viene el diablo blanco
y ¡zas! Le come la patita,
¡chacapumba!
Duerme, duerme, negrito,
que tu mamá está en el campo,
negrito...
Trabajando,
trabajando duramente,
trabajando sí.
Trabajando y no le pagan,
trabajando sí.
Trabajando y va tosiendo,
trabajando, sí.
Trabajando y va de luto,
trabajando sí.
Para el negrito chiquitito,
trabajando, sí.
Duramente, sí.
Va tosiendo, sí.
Va de luto, sí.
Duramente, sí
Duerme, duerme, negrito,
que tu mama está en el campo,
negrito...
...........................
Dors petit noir.
Dors, dors, mon petit noir,
ta maman est dans les champs,
petit noir...
Elle va t'apporter des petites perdrix.
Elle va t'apporter de bons fruits
Elle va t'aporter de la viande de porc
Elle va t'apprter beaucoup de choses.
Et si le petit noir ne s'endore pas et
le diable blanc et
Crac! Il lui mange sa petite jambe,
chacapumba!
Dors, dors, mon petit noir,
ta maman est dans les champs,
petit noir...
Elle travaille
Elle travaille dur,
oui, elle travaille.
Elle travaille,
elle travaille et ils ne la paient pas.
Elle travaille,
oui elle travaille en toussant.
Elle travaille, oui
elle travaille, endeuillée.
Pour son tout petit, elle travaille.
Très dur, oui.
Elle tousse, oui.
Endeuillée, oui.
Très dur, oui.
Dors, dors, petit noir,
ta maman est aux champs,
petit noir.
mardi 15 juillet 2008
67. Dub Incorporation : "Survie"
Derrière cette connivence, les intérêts communs des dirigeants, à commencer par l'argent, au détriment des populations africaines. Cet argent qui est accaparé par les dirigeants africains avec la complicité des multinationales françaises et qui a servi en retour à financer les partis politiques français. Le cas de l'Angola évoqué dans la chanson est ici symbolique puisque les deux protagonistes de la longue guerre civile (1975-2002), l'UNITA de Savimbi et le MPLA du président Dos Santos étaient chacun financés par Elf qui souhaitait poursuivre tranquillement l'exploitation pétrolière. Les exemples sont malheureusement nombreux du rôle trouble de la France dans les conflits en Afrique. Citons simplement la complicité de la France avec ceux qui ont préparé et mis en œuvre le génocide de 1994 au Rwanda. Les multiples "réseaux" (Foccart, Pasqua, Jean-Christophe Mitterrand "papa m'a dit",...) n'ont pas eu d'autre but que de maintenir les pays africains dans le "pré carré" français. C'est donc la dénonciation de la perpétuation de formes de domination héritées de la colonisation, de la logique d'exploitation et de pillage que l'on appelle parfois néocolonialisme.
Précisons que pour tous les pays évoqués dans la chanson (Angola, Côte d'Ivoire, Rwanda, Togo, Gabon, Libéria), la situation est différente et que le rôle de la France n'a pas été le même. Certaines sont d'anciennes colonies françaises, d'autres non. Pour le Gabon et le Togo, il s'agît plutôt du soutien à des régimes dictatoriaux jusqu'à aujourd'hui, celui d'Eyadema (et de son fils actuellement) au Togo et celui de Bongo au Gabon.
Le mot Françafrique aurait été employé pour la première fois par le futur président ivoirien Houphouët-Boigny, mais le terme, dans sa connotation péjorative, est popularisé par le livre de François Xavier-Verschave, récemment disparu. Il est le fondateur de l'association Survie, le titre de la chanson n'est donc pas fortuit.
Quelques uns des dictateurs symbolisant la Françafrique viennent de faire l'objet d'une plainte à Paris, déposée par Transparency International et des citoyens gabonais et congolais. La plainte pour recel de détournements de fonds publics vise le président gabonais Omar Bongo, le président congolais Denis Sassou Nguesso et le président de la Guinée Equatoriale Théodore Obiang Nguemo. Exemple (source : Libé) : "la famille Bongo, selon le Sénat américain, bénéficierait directement de 8,5 % du budget gabonais (110 millions de dollars par an), mais sans que cette «allocation présidentielle» ne figure dans les comptes de l’Etat gabonais. Quinze membres de la famille Bongo détiennent 70 comptes bancaires en France. Omar, le patriarche, possède onze adresses à Paris, dont un hôtel particulier acquis l’an dernier 19 millions d’euros, et cinq à Nice." Pour Survie, il s'agit de "biens mal acquis".
Voici la musique et les paroles :
Découvrez Dub Incorporation!
Mais les mots suffisent-ils, à faire prendre conscience,
faire penser qu'il est temps ;
Car ces fous la surveillent et sont hostiles,
France Afrique sous contrat !
Corruption, meurtre, guérilla !
Mais comment ces hommes peuvent dormir tranquilles
Angola Côte d'Ivoire Rwanda !
Qui vend les armes au peuple et qui arbitre leur combat,
Du Togo au Gabon Liberia !
Le pouvoir est aux fous qui corrompent leurs chefs d'états.
(Et ça fait) diviser pour mieux régner, manipuler pour contrôler,
La France est un empire et elle tient bien à le conserver.
Population ignorée, multiplication des charniers
No no ! Le sang déjà trop coulé
L'esclavage puis les colonies n'ont jamais libéré ces pays
de la main mise du blanc et ce qu'il emmène avec lui !
Car tous ces dirigeants ont tant tué, tellement menti,
Ils organisent leurs plans, la soif d'argent les pourrit.
Tant de larmes et tant de pleurs,
causés par ces pantins, causés par tous ces dictateurs.
Toutes ces armes, mes frères qui meurent
Ils partagent le butin et ne laissent après eux que la douleur.
Hader can assa felèche
Hader can azeka d'eteusse azeka d'eteusse
Hader can assa del heume
Hader can azeka del moth azeka del moth
I tskeeleve eul dravan it's keeleve eul guerant
Frikia, frikia so sweet mama
Si la mort d'un homme est suivie par celle d'un enfant
Si la terre des hommes est occupée par l'occident
Si les larmes et les pleurs condamnaient les gens
On ne parle plus de guerre finalement que d'argent
Et tous les hypocrites en sont bien conscients
et tous les politiques marchent droit devant.
Par la machine à fric ils pompent de l'argent,
Tous les politiques en sont bien conscients.
Car c'est la mascarade de ces politi-chiens !
Français ou Africains, de tous ces grands assassins
Et quand ils paradent tous main dans la main,
Je les mets tous dans le même bain
ces bouchers inhumains.
Regardez l'avance qu'ils ont prise
Car dans la course au rat
Tu vois qu'ici tous les coups sont permis.
Leur conscience ne leur pose aucun souci
Non, ne baisse pas les bras Africa
car c'est une question de survie !
Il y a également un extrait d'un discours dont j'ignore l'auteur....
Un entretien avec le batteur dans Nice-matin. Le site du groupe, sa page myspace.
D'autres chansons sur la Françafrique sur l'histgeobox :
1. Tiken Jah Fakoly:"Françafrique"
60. François Béranger:"Mamadou m'a dit"
vendredi 11 juillet 2008
66. Hocus Pocus : "Quitte à t'aimer"
Dans ce pays, certains ne trouvent pas leur place, parce que leurs mots ne sont pas ceux qu'on attend, parce que leur apparence est différente. Tout le monde ne se reconnaît pas dans les paroles de l'hymne national ("Qu'un sang impur abreuve nos sillons" ?).
Nous tairons le nom de ce pays, mais vous l'aurez sans doute reconnu... Pas besoin non plus de gros dessin pour comprendre les allusions à l'élection présidentielle de 2002, je vous laisse identifier les protagonistes.
Hocus Pocus parle également de l'amnésie sur les erreurs du passé. Cette amnésie concerne ici l'esclavage. Nantes fut en effet le premier port français de la traite et cette histoire a longtemps été occultée ("J'te reconnais pas, qui sont ces hommes enchaînés ?"). Précisons qu'il n'y a probablement pas de cliché sépia de cette période de la traite et que le port de Nantes n'a pas dû voir beaucoup d'esclaves enchaînés. Dans le système du commerce triangulaire, les bateaux de la Traite partaient des ports européens chargés de biens à échanger contre des esclaves sur les côtes africaines puis vendaient ces esclaves aux Antilles ou sur le continent américain d'où ils revenaient avec des produits de ces territoires (voir la carte de ce commerce). A Nantes, l'association "Les anneaux de la mémoire" mène depuis les années 1990 un travail contre cette amnésie. Sur l'histoire et la mémoire de l'esclavage dans les ports de la traite et à La Réunion, consultez le dossier réalisé en octobre.
Je vous laisse apprécier cette chanson, accompagnée par la flûte traversière de Magik Malik. Petite devinette, le refrain contient un sample. Saurez-vous me donnez les noms de l'artiste (facile) et du compositeur (un peu plus dur...) ?
Petit pays je t'aime beaucoup
Petit pays je l'aime beaucoup
Petit pays j'voulais te dire deux mots,
J'te Parle en ami vu qu'on se connaît depuis l'berceau,
J't'aime bien mais laisse moi juste te dire
Que parfois tu délires, et souvent tu fais pire.
T'as 60 millions d'gosses à assumer,
Des petits anges, de petits diables,
Ça fait un paquet de monde pour dîner,
J'comprends que parfois à table tu pètes un câble.
Petit pays tout le monde te dit que tu déconnes
Quand tu les laisses dormir dehors alors que c'est tes mômes.
La rumeur court sous les ponts et sur les trottoirs,
Il paraît qu'ils portent ton nom et qu'tu ne veux pas les voir.
Ton histoire est bien plus que celle d'une vie,
Tu ne comptes plus les erreurs que t'aimerais oublier,
Alors trop souvent tu simules l'amnésie
Et comme mes frères et sœurs je continue de t'aimer.
Petit pays je t'aime beaucoup
Petit pays je l'aime beaucoup
Petit pays tu m'as vu pousser
Depuis 28 ans, toi t'as pas vraiment changé.
A peu de choses près tu tiens les mêmes propos,
Les mêmes défauts cachés sous le même drapeau,
Tiens regarde, j'ai retrouvé de vieux clichés,
On y voit le port de Nantes en couleurs sépia,
J'te reconnais pas, qui sont ces hommes enchaînés ?
Au dos de l'image cette liste c'est quoi ?
Petit pays pourquoi dans ton journal intime,
Avoir déchiré des pages et effacé des lignes ?
Pourquoi la main sur le cœur, cette étrange chanson
"Qu'un sang impur abreuve nos sillons" ?
Avec ta langue maternelle et celle de tes ancêtres,
Tes enfants n'en font qu'à leurs lettres.
Ils te parlent et tu restes blême
Quand ils disent " J'te kiffe" pour te dire "Je t'aime"
Petit pays je t'aime beaucoup
Petit pays je l'aime beaucoup
Petit pays tu as du caractère,
Tu sais dire "Non" et on ne peut pas te la faire à l'envers,
T'as des valeurs, une culture métissée, et qui sait...
Demain tu mangeras peut-être épicé.
On se lasse au bout d'un moment,
Difficile de partager l'ordinaire,
Alors du coup, toi, tous les 5 ans
Tu dégottes un nouveau partenaire.
Parfois à cette occasion tu bois comme un ivrogne
Et tu te réveilles au lit avec un borgne,
Tu l'mets dehors mais comme t'es accro, tu bois trop
Et finis sous les draps d'un escroc.
Petit pays ne le prend pas mal
Car tu sais qu'au fond je t'apprécie,
Mais il fallait que tout mon sac je te déballe,
S'il te plaît, dis-moi que tu m'aimes aussi.
Petit pays je t'aime beaucoup ...
Petit pays je l'aime beaucoup ...
mardi 8 juillet 2008
65. Nina Simone:"Backlash blues".
Nina Simone chante ici un poème de Langston Hughes (1902-1967), grand poète et militant afro-américain. Elle l'enregistre en 1966 pour son disque "The blues". Le poète explique ici l'usage qui est fait des impôts alors que les Etats-Unis s'engagent toujours plus dans la guerre du Vietnam. Partageant la vision de Hughes, Nina Simone joint le geste au chant puisqu'elle décide d'arrêter de payer ces impôts qui ne servent qu'à financer l'effort de guerre américain au Vietnam. Dix ans plus tard, le fisc l'attaque en justice et elle perd sa maison, ce qui la pousse à émigrer vers la France, où elle finira sa vie (en 2003).
La guerre du Vietnam est le premier conflit au cours duquel les Noirs combattent dans les mêmes unités que les Blancs. De nombreuses voix s'élèvent donc contre ce conflit meurtrier. Mohammed Ali qui refuse de servir au Vietnam en 1967, devient objecteur de conscience et lance: " ils veulent que j'aille au Vietnam pour tuer des Vietcongs, alors qu'eux, ne m'ont jamais lynché, jamais traité de nègre, n'ont jamais assassiné mes leaders". Malcolm X, quant à lui, s'étonne de voir " l’homme jaune tué par l’homme noir se battant pour l’homme blanc".
Comme beaucoup d'Afro-américains, Hughes voit aussi dans cet enlisement au Vietnam, un bon moyen pour faire lanterner les Noirs en pleine lutte pour les droits civiques. M. Luther King, qui soutenait initialement la politique de Johnson, dénonce bientôt sa stratégie belliqueuse et souligne à quel point les sommes engagées pour tuer seraient utiles pour venir en aide aux populations misérables des ghettos.
Surtout, Hughes souligne l'hypocrisie des autorités américaines qui considèrent que les Noirs américains peuvent se faire trouer la peau, comme n'importe quel autre Américain, mais continuent de tolérer les discriminations raciales à l'intérieur du pays.
L'expression backlash signifie retour de bâton
"Backlash blues" Nina Simone (Langston Hughes).
Mr. Backlash, Mr. Backlash
Just who do think I am
You raise my taxes, freeze my wages
And send my son to Vietnam
You give me second class houses
And second class schools
Do you think that alla colored folks
Are just second class fools
Mr. Backlash, I'm gonna leave you
With the backlash blues
When I try to find a job
To earn a little cash
All you got to offer
Is your mean old white backlash
But the world is big
Big and bright and round
And it's full of folks like me
Who are black, yellow, beige and brown
Mr. Backlash, I'm gonna leave you
With the backlash blues
Mr. Backlash, Mr. Backlash
Just what do you think I got to lose
I'm gonna leave you
With the backlash blues
You're the one will have the blues
Not me, just wait and see
.................
Mr Backlash, Mr Backlash
Pour qui me prenez-vous?
Vous augmentez mes impôts, gelez mon salaire
et envoyez mon fils au Vietnam
Vous me donnez des maisons de seconde classe
et des écoles de seconde classe
Pensez-vous que tous les gens de couleur
soient seulement des fous de seconde classe
Mr Backlash, je vous quitte
avec votre backlash blues
Quand j'essaye de trouver un travail
de gagner un pau d'argent
Tout ce que vous avez à m'offrir
est votre méchant retour de bâton
Mais le terre est vaste, ensoleillée et ronde
peuplée de tas de gens comme moi
qui sont noir, jaune, beige et bruns
Mr Backlash, je vous quitte
avec votre backlash blues
Mr backblash, mr backlash
je n'ai rien à perdre
je vais vous laisser
avec votre backlash blues
C'est vous qui aurez le blues,
pas moi, attendez, vous verrez
64. Pierre Dac:"Les fils de Pétain".
- Paul Marion (Membre du PPF de Jacques Doriot), secrétaire général à l’information et à la propagande en 1941 ,
- Fernand De Brinon, un des agents les plus zélés de la collaboration française avec les nazis,- Doriot fondateur du Parti Populaire Français, principal parti politique français de type fasciste,
- Henriot secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande en 1944.
Philippe Pétain de son balcon
regardait la honteuse rangée de faux-jetons
la brochette de sacrés cochons
de Paul Marion à de Brinon
Darnand, Doriot
Laval, Henriot
d'un air éteint
il s'écria soudain :
"Y a t il des salauds parmi nous?"
"TOUS, TOUS, TOUS!!"
Traîne tes pieds par terre
la francisque à la main, c'est la fin
il n'est restera guere
de tous ces fils de Pétain.
lundi 7 juillet 2008
63. Sefyu : "La 3ème guerre"
Après cette première partie qui sonne comme une reconnaissance de la dette de la France envers ces immigrés, Sefyu aborde un autre thème tout en suivant Moussa et Hussein, deux immigrés originaires du Sénégal et d'Algérie (Hussein est harki). Nous suivons donc ces deux hommes de foyer pour jeunes travailleurs en HLM. Avec la complicité des autorités, chaque groupe reste replié sur lui-même. Moussa et Hussein deviennent voisins après s'être mariés et s'être installés dans un HLM. La méfiance et le racisme naissent alors de l'incapacité à communiquer. C'est donc aussi une chanson contre le racisme intercommunautaire que Sefyu voit à l'oeuvre dans les banlieues. Le salut vient des enfants qui, malgré les préjugés de leurs parents, deviennent les meilleurs amis du monde...
La chanson est parsemée d'interludes. On y entend des extraits probablement issus de documentaires évoquant la ségrégation au sein de l'armée et le rôle des tirailleurs sénégalais (Sefyu est lui-même d'origine sénégalaise).
Sur les troupes coloniales dans les deux guerres, voir l'article de Yassine. Sur l'épisode de l'occupation de la Ruhr et "la honte noire", lisez l'article de Mehdi et Vincent. Vous trouverez tout ça sur le blog réalisé par les premières S autour des mémoires de guerre France-Allemagne. A compléter avec l'article de Yanis, Nassim, William et Djébril (élèves d'Alger) sur le blog Algérie-France.
Découvrez Sefyu!
Interlude
1962, la France est ravagée par
La victoire a coûté cher en argent, en litres de sang
La chute des allemands puis la fin d’Hitler,
Les tirailleurs sénégalais épaulés par l’Algérie ont quitté leurs petites chéries pour l’amour de ce pays,
La bataille est finie, c’est le début de
Des obus sont restés coincés dans les rues de Poitiers
La France doit reconstruire, rebooster son économie,
Rembourser les milliards de l’américain son ami…
A ce moment-là, la France ne se sentait pas très forte, la guerre fut un gros choc, la capitale était morte
Il fallait la relooker au même titre qu’un mannequin
Car ses talons s’étaient cassés sur les routes de Berlin
Pour ça, il fallait des hommes costauds et robustes,
Prêts à tout pour la famille laissée au bled dans
C
Tous prêts à travailler comme des dogues argentins, la main d’œuvre est humaine, les outils sont les hommes qui vendent corps et âmes, leur chair pour pas cher
Dans le bâtiment, la voirie, les mines de charbon, à l’usine, à la chaîne, l’immigré se déchaîne
Interlude
1963 l’arrivée de Moussa, 1964 l’arrivée de Hussein.
Moussa, 23 ans, originaire de Dakar, lorsqu’il débarque à Marseille en clandé dans des containers Hussein a 24 ans quand il vient d’Alger, fils d’ancien combattant harki réfugié politique
Il dépose ses valises sur la ville de Paris, à Belleville, à l’ouest de la belle vie
Moussa décroche un boulot dans la voirie, il ramasse les déchets à mains nues, sans les gants Hussein, quant à lui, travaille à l'usine, il respire de l’amiante pour cracher son loyer, crouille… Hussein et Moussa vivent dans des foyers pour jeunes travailleurs immigrés, sans moyens, classés par communauté, par pays, par couleur.
Moussa ne vit qu’avec des noirs et Hussein avec des beurs,
La France n’avait pas l’intention de les dépayser, l’objectif était de bosser et de ne pas les intégrer
Les portugais mangeaient portugais, dormaient portugais,
Les arabes parlaient qu’en arabe, marchaient qu’entre arabes,
Les noirs, dans le noir, faisaient du travail au noir
Chacun vivait avec la personne qu’il y avait dans son miroir
La meilleure nourriture au monde pour Moussa était du riz,
Les meilleurs plats de la terre pour Hussein, la galette kabyle 1980, 20 ans passés en France, Moussa et Hussein à la chaîne se déchaînent.
Interlude
1981, Hussein cherche une femme, 1982 Moussa se marie, 1983
Hussein trouve sa femme, 1984 les deux font des gosses
Ça se passe tout au début des années 80, l’arrivée des HLM qui deviendront des banlieues.
Moussa recherche un logement, obtient sa mutation, quitte Marseille pour Paris, pour agrandir sa famille
De son côté Hussein aussi doit déménager, une pétition est signée pour immeuble en démolition
La vérité, c’est qu’il fallait les reloger afin de rendre des secteurs plus fréquentables comme d’hab
Quand Moussa arrive dans la cité, il est comme choqué en s’apercevant que son voisin n’est plus Sénégalais
En face, Hussein est autant choqué, son voisin c’est Moussa
Moussa face à Hussein, ils parlent en langage des signes, aucun d’entre eux ne parle le français,
A force de rester qu’entre eux, tous ceux qui ne sont pas comme eux sont des bœufs
Les noirs parlent des arabes, les arabes sur les noirs, car la France les a conduits sans phares ni anti-brouillards
Voici le départ de
Le
« Nique sa mère, nique sa grand-mère », c’est notre vocabulaire
1996 : pour Hussein c’est la merde, car son fils Malik, 12 ans, traîne avec Boubakar le grand fils de Moussa qui ne comprend pas les arabes.
Les deux familles ne se supportent pas, se trouvent des défauts
Ce qui rapproche encore plus leurs enfants, meilleurs amis du monde, solidaires
Boubakar et Malik s’attachent, s’enchaînent, leurs parents se déchaînent
dimanche 6 juillet 2008
62. Pierre Dac:"Les gars de la vermine".
Après avoir entendu l'appel du 18 juin 1940, Dac tente par tous les moyens de rejoindre Londres. Il devient l'humoriste des émissions en français de Radio Londres à partir de 1943. Il y parodie les chansons à la mode pour dénoncer la politique de collaboration du régime de Vichy et brocarder ses dirigeants, notamment Pétain.
Nommé secrétaire d’État à l'information en janvier 1944, Philippe Henriot se spécialise dans la propagande radiodiffusée. Le 10 mai 1944 au micro de Radio-Paris, l'éditorialiste attaque Pierre Dac dont il évoque les "origines" juives. Il rappelle qu'il s'appelle en réalité André Isaac.
" Dac s'attendrissant sur la France, c'est d'une si énorme cocasserie qu'on voit bien qu'il ne l'a pas fait exprès. Qu'est-ce qu'Isaac, fils de Salomon, peut bien connaître de la France, à part la scène de l'ABC où il s'employait à abêtir un auditoire qui se pâmait à l'écouter ? La France, qu'est-ce que ça peut bien signifier pour lui ?"
Philippe Henriot [Wiki C.] |
Dès le lendemain, Pierre Dac lui répond au micro de la BBC avec ce "Bagatelle sur un tombeau" dont voici la fin:
"Laissez-moi vous rappeler, en passant, que mes parents, mes grands-parents, mes arrière-grands-parents et d'autres avant eux sont originaires du pays d'Alsace, dont vous avez peut-être, par hasard, entendu parler ; et en particulier de la charmante petite ville de Niederbronn, près de Saverne, dans le Bas-Rhin. C'est un beau pays, l'Alsace, monsieur Henriot, où depuis toujours on sait ce que cela signifie, la France, et aussi ce que cela signifie, l'Allemagne. Des campagnes napoléoniennes en passant par celles de Crimée, d'Algérie, de 1870-1871, de 14-18 jusqu'à ce jour, on a dans ma famille, monsieur Henriot, lourdement payé l'impôt de la souffrance, des larmes et du sang.
Voilà, monsieur Henriot, ce que cela signifie pour moi, la France. Alors, vous, pourquoi ne pas nous dire ce que cela signifie, pour vous, l'Allemagne ?
Un dernier détail: puisque vous avez si complaisamment cité les prénoms de mon père et de ma mère, laissez-moi vous signaler que vous en avez oublié un celui de mon frère. Je vais vous dire où vous pourrez le trouver ; si, d'aventure, vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse, entrez par la porte de la rue Froidevaux ; tournez à gauche dans l'allée et, à la 6e rangée, arrêtez-vous devant la 8e ou la 10e tombe. C'est là que reposent les restes de ce qui fut un beau, brave et joyeux garçon, fauché par les obus allemands, le 8 octobre 1915, aux attaques de Champagne. C'était mon frère. Sur la simple pierre, sous ses nom, prénoms et le numéro de son régiment, on lit cette simple inscription: "Mort pour la France, à l'âge de 28 ans". Voilà, monsieur Henriot, ce que cela signifie pour moi, la France.
Sur votre tombe, si toutefois vous en avez une, il y aura aussi une inscription: elle sera ainsi libellée :
Mort pour Hitler,
Fusillé par les Français...
Bonne nuit, monsieur Henriot. Et dormez bien."
45 jours plus tard, Philippe Henriot sera abattu par la Résistance en plein Paris.
Pierre Dac:"Les gars de la vermine". (sur l'air des gars de la marine)
Quand on est un salaud
un vrai un pur, un beau
on se met au service
de la maison Himmler (bis)
puis on fait le serment
d'obéir totalement
quelque soit ses caprices
aux ordres du fürher (bis)
la croix gammée sur l'oeil
on montre avec orgueil
qu'on est un grand champion
dans la course a l'abjection
Refrain :
Voilà les gars de la vermine
chevalier de la bassesse
voilà les Waffen SS
Voyez comme ils ont fier mine
c'est dans le genre crapuleux ce qui se fait de mieux
avant qu'on ne les extermine
regarder les consciencieusement
voilà les gars de la vermine
du plus petit jusqu'au plus grand
du simple voyou à Darnand
Ils sont Allemands