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mercredi 17 septembre 2008

90. Bob Dylan: "masters of war".

Masters of war est une condamnation particulièrement virulente des profiteurs de guerre. Le texte, frontal et agressif, parle de lui-même et n'appelle guère de commentaires.
Toutefois, alors que la plupart des auditeurs voient dans ce morceau une chanson pacifiste, Dylan rectifie dans une interview accordée en septembre 2001: "Chaque fois que je la chante, quelqu'un écrit que c'est une chanson anti-guerre. Mais cette chanson ne contient aucun sentiment anti-guerre. Je ne suis pas un pacifiste. Je ne pense pas l'avoir jamais été. Si vous examinez attentivement cette chanson, elle parle de ce que Eisenhower disait sur les dangers du complexe militaro-industriel dans ce pays. Je crois fermement que chacun a le droit de se défendre par tous les moyens nécessaires."




Le morceau se trouve sur le second album de Dylan, celui de la consécration. Le disque contient des morceaux incontournables: Blowin' in the wind, Oxford town et Hard rain's a gonna fall sur le thème de la destruction nucléaire.

"Masters of war" Bob Dylan (1963).

Come you masters of war
You that build all the guns
You that build the death planes
You that build the big bombs
You that hide behind walls
You that hide behind desks
I just want you to know
I can see through your masksYou that never done nothin'
But build to destroy
You play with my world
Like it's your little toy
You put a gun in my hand
And you hide from my eyes
And you turn and run farther
When the fast bullets flyLike Judas of old
You lie and deceive
A world war can be won
You want me to believe
But I see through your eyes
And I see through your brain
Like I see through the water
That runs down my drainYou fasten the triggers
For the others to fire
Then you set back and watch
When the death count gets higher
You hide in your mansion
As young people's blood
Flows out of their bodies
And is buried in the mudYou've thrown the worst fear
That can ever be hurled
Fear to bring children
Into the world
For threatening my baby
Unborn and unnamed
You ain't worth the blood
That runs in your veinsHow much do I know
To talk out of turn
You might say that I'm young
You might say I'm unlearned
But there's one thing I know
Though I'm younger than you
Even Jesus would never
Forgive what you doLet me ask you one question
Is your money that good
Will it buy you forgiveness
Do you think that it could
I think you will find
When your death takes its toll
All the money you made
Will never buy back your soulAnd I hope that you die
And your death'll come soon
I will follow your casket
In the pale afternoon
And I'll watch while you're lowered
Down to your deathbed
And I'll stand o'er your grave
'Til I'm sure that you're dead

__________________

Vous, maîtres de la guerre
Qui fabriquez toutes ces armes,
Construisez les avions de la mort
Et fabriquez ces grosses bombes
Qui vous cachez derrière des murs,
Vous abritez derrière des bureaux
Je veux que vous sachiez
Que je vois au travers de vos masques

Vous qui n'avez jamais fait
Que construire pour démolir
Vous jouez avec le monde
Comme si c'était votre petit jouet
Vous nous procurez des armes
Et puis disparaissez de notre vue
Pour vous éloigner et vous cacher
Quand les balles sifflent

Comme Judas autrefois
Vous mentez et trompez
Vous voulez nous faire croire
Qu’une guerre mondiale peut se gagner
Mais je vois à travers vos yeux
Et je vois à travers vos cerveaux
Comme je vois à travers les eaux
Qui s'écoulent dans nos égouts

Vous tendez la gâchette
Pour que les autres tirent
Puis vous vous retirez et regardez
Alors que le nombre de morts empire
Vous vous cachez dans vos demeures
Alors que le sang des jeunes
S'écoule de leur corps
Et se fond à la boue

Vous avez jeté la plus terrible peur
Qui puisse exister
Celle de mettre des enfants
Au monde
Parce que vous menacez mon enfant
Qui n'est pas encore né et n'a pas encore de nom
Vous ne méritez pas le sang
Qui coule dans vos veines

En sais-je assez
Pour prendre ainsi la parole
Vous pouvez dire que je suis jeune
Vous pouvez dire que je manque d'expérience
Il y a cependant une chose dont je suis sûr
Bien que je sois plus jeune que vous
C'est que même Jésus ne voudra
Jamais pardonner ce que vous faîtes

Permettez-moi de vous poser une question
Votre argent sera-t-il suffisant
Pour acheter votre pardon
Le pensez-vous réellement
Je crois que vous constaterez
Quand l’heure de votre mort sonnera
Que tout le fric que vous avez amassé
Ne pourra jamais racheter votre âme

Et j'espère que vous mourrez
Et que votre mort sera proche
Je suivrai votre cercueil
Dans la pâleur du jour
Et je serai là, quand on vous abaissera
Sur votre lit de mort
Et resterai auprès de votre tombe
Jusqu'à ce que je sois sûr que vous n’êtes plus de ce monde.

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