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mardi 31 août 2010

216. Sinead O'Connor: "Dear old Skibbereen".

 Sur l'histgeobox, nous nous intéressons aux conséquences politiques et sociales de l'importante émigration irlandaise aux Etats-Unis du XIX° siècle au début du XX°.
Entre 1815 et 1930, 18 millions de Britanniques quittent leur terre natale pour aller s'installer sur d'autres continents, en particulier vers l'Amérique.
* La "maladie de la pomme de terre" (mildiou) entraîne une terrible famine qui tue et précipite sur les chemins de l'exil des milliers d'Irlandais. La chanson "Dear Old Skibbereen" (le présent article) chantée par Sinead O'Connor nous permet de revenir sur ce drame national.
* Ces migrations de la misère se déroulent dans des conditions terrifiantes. L'entassement, le manque d'hygiène et les organsimes affaiblis par les carences alimentaires font des navires de véritables mouroirs dont les Pogues parlent dans leur morceau "Thousands are sailing".
* Une fois arrivés à destinations, les Irlandais occupent les postes les plus ingrats. La version de la chanson traditionnelle "Poor Paddy on the railway", interprétée ici par les Pogues, évoque l'existence difficile d'un Irlandais obligé de travailler sur les lignes de chemins de fer en construction en Angleterre (Liverpool, Leeds...).


* Les immigrants aspirent à vivre dignement et si possible à s'enrichir. Pourtant, les conditions d'existence s'avèrent la plupart du temps très difficiles pour les migrants, bien loin du pays de cocagne vanté par les compagnies maritimes. Outre la douleur du déracinement, ils souvent accueillis avec réticence, voire victimes de xénophobie:
- La chanson "No Irish need apply" ("pas besoin d'Irlandais") illustre l'hostilité des Américains de "souche" envers les nouveaux venus.
- Les paroles du morceau "Don't bite the hand that's feeding you" rendent perceptibles le racisme dont sont toujours victimes les immigrés au début du XX°.

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Le premier recensement fédéral américain de 1790 dénombre seulement 44 000 Américains nés en Irlande. Mais, à partir de 1820, le nombre d'immigrés Irlandais s'accélère considérablement et devient massive au cours des années 1840.

* "jusqu'à ce que ce fléau ravage toutes mes récoltes et tue mon bétail"


Lors des premières récoltes de l'année 1845, les agriculteurs irlandais découvrent une brunissure inhabituelle sur leurs pommes de terre. Les tubercules fraîchement sortis de terre se décomposent en un liquide gélatineux et noir avec une odeur de putréfaction. Les conséquences de cette maladie, le mildiou, furent dramatiques pour l'île. Le bétail meurt et les humains affamés tombent violemment malades. Les premières commissions d'enquête constituées par la couronne attribuèrent le phénomène à plusieurs facteurs: les "les vapeurs mortifères" des locomotives récemment introduites ou encore les déjections de mouettes utilisées par les paysans comme fumures. Le responsable, on le découvrira plus tard, était un champignon venu d'Amérique.


Une famille victime de la famine dans le Comté de Galway (1846 ou 1847).


La Grande famine affecta l'Irlande à partir de 1846 et ne prit fin qu'après la récolte de 1849. Elle provoqua la mort d'un million et demi de personnes (sur 8,1 M d'Irlandais au recensement de 1841) et l'expatriation de plus d'1 million d'Irlandais.


Les premiers migrants Irlandais arrivés avant 1820 étaient surtout des ouvriers qualifiés et des petits commerçants qui trouvèrent facilement à s'employer dans le contexte de la marche vers l'Ouest. L'arrivée massive des "Irlandais de la famine" au cours des années 1840 posa en revanche des problèmes considérables. Les migrants s'entassèrent dans les Paddyvilles, des ghettos sordides, à trente ou quarante dans des caves étroites, exposés aux maladies et aux accidents. A tel point que les taux de mortalité flirtaient avec ceux de l'Irlande au temps de la famine. Seule l'entraide communautaire permit d'adoucir ce triste sort.


* "ils ont mis le feu à la maison avec leur maudite mauvaise humeur d'Anglais"


La chanson traditionnelle Dear Old Skibbereen évoque la Grande Famine et ses conséquences sociales et politiques. Elle prend la forme d'un dialogue entre un père et son fils.
Le premier explique qu'il dut se résoudre à l'exil. Il invoque bien sûr la Grande famine provoquée par le mildiou, mais souligne que ses conséquences dramatiques furent accusées par la mainmise des Landlords anglais sur la terre. Pour les nationalistes irlandais, la responsabilité de la famine incombe à l'Angleterre. La terre appartenait alors à 90% à des grands propriétaires d'origine anglo-écossaise, très souvent non-résidents. Or les tenanciers irlandais furent pris à la gorge.


Tenanciers irlandais chassés de leurs terres par les propriétaires.

"les impôts et taxes étaient à payer et je ne pouvais rembourser"


Pour acquitter leur fermage, ils devaient vendre leurs récoltes de céréales. Dans ces conditions, la pomme de terre représentait leur seule source de subsistance. Le pourrissement accéléré des tubercules à partir de 1845 devint donc dramatique. Nombre de migrants restèrent persuader que la famine aurait pu être évitée. Le nationaliste irlandais John Mitchell résumait ainsi cette conviction: « Le Tout-Puissant, c'est vrai, a envoyé le mildiou de la pomme de terre, mais ce sont les Anglais qui ont créé la famine ».
Les historiens considèrent que le gouvernement anglais a contribué à l'aggravation de la famine par leur politique. Plusieurs penseurs et décideurs anglais considéraient même que la Famine constituait une "chance" pour l'Irlande. Une sorte de chemin de rédemption.
A la faveur de la crise de subsistance, la multiplication des expulsions de tenanciers, incapables de payer leurs loyers, relança l'agitation nationaliste.

Skibbereen, petite ville du comté de Cork, dans le Sud-Ouest de l'île, devient le symbole des ravages de la famine et de l'abandon des populations. Début 1847, 140 personnes sont mortes à l'asile de la ville. Voici comment un magistrat de Cork raconte sa visite à Skibbereen :
"En arrivant, j'ai trouvé le village désert en apparence; je suis entré dans quelques maisons. Dans la première j'ai aperçu six fantômes ou squelettes étendus au bout d'une chambre, dans un coin obscur, sur de la paille. Ils n'avaient pour se couvrir qu'une mauvaise couverture de cheval. Je m'approchais de ces malheureux et vit qu'ils avaient une fièvre brûlante. Ils étaient six personnes se serrant les unes contre les autres, l'homme, la femme et quatre enfants. [...] Je me vis bientôt entouré par deux cent fantômes. Plusieurs étaient en délire."
[Témoignage rapporté par H. Chavannes de la Giraudière. Cité par Peter Gray, voir sources]


* "je me souviens de ces sinistres journées de 1848"


Le dernier couplet est pré-révolutionnaire. De fait, la famine nourrit les volontés séparatistes des Irlandais. En 1848, une insurrection organisée par les indépendantistes du mouvement « Jeune Irlande », est sévèrement réprimée. Mais dix ans plus tard, le mouvement Fenian reprend le flambeau. L'Angleterre n'en avait pas fini avec sa colonie...



A Tralee, dans le Comté de Kerry, comme dans beaucoup d'autres villes irlandaises, un monument (photos ci-dessus et ci-dessous : E. Augris) commémore les insurrections des nationalistes irlandais contre l'occupant britannique (les United Irishmen de 1798, la rébellion d'Emmet en 1803, celle de la Jeune Irlande de 1848 et celle des Fenians de 1867). Une citation de Larkin, Allen et O'Brien, membres de l'Irish republican Brotherhood et exécutés en 1867, est gravée sur la base du monument :


De nombreux musiciens ont interprété cette chanson parmi lesquels les Dubliners ou encore Sinead O'Connor.



Dear Old Skibbereen.

O, father dear I often hear you speak of Erin's Isle
Her lofty scenes, her valleys green, her mountains rude and wild
They say it is a lovely land wherein a prince might dwell
So why did you abandon it, the reason to me tell

oh cher père j'entends souvent que vous parlez de l'île d'Erin
ses vues incomparables, ses vertes vallées, ses montagnes rudes et sauvages
Ils disent que c'est un beau pays où un prince pourrait vivre
alors pourquoi l'abandonnas-tu, donne m'en la raison


My son, I loved my native land with energy and pride
Till a blight came over all my crops and my sheep and cattle died
The rents and taxes were to pay and I could not them redeem
And that's the cruel reason why I left old Skibbereen

Mon fils j'aimais mon pays avec énergie et fierté
jusqu'à ce que ce fléau ravage toutes mes récoltes et tue mon bétail
les loyers et taxes étaient à payer et je ne pouvais rembourser
voila la raison cruelle pour laquelle j'ai dû quitter mon vieux Skibbereen


'Tis well I do remember that bleak November (/December) day
When the bailiff and the landlord came to drive us all away
They set the roof on fire with their cursed English spleen
And that's another reason why I left old Skibbereen

Je me souviens en effet de ce jour de décembre glacial
quand le propriétaire et l'huissier sont venus nous chasser
ils ont mis le feu à la maison avec leur maudite mauvaise humeur d'Anglais
et c'est une autre des raisons pour laquelle j'ai quitté ce bon vieux Skibbereen


Your mother, too, God rest her soul, lay on the snowy ground
She fainted in her anguishing seeing the desolation round
She never rose, but passed away from life to immortal dreams
And that's another reason why I left old Skibbereen

ta mère aussi, dieu ait son âme, repose sur le sol enneigé
elle s'évanouit de désespoir à la vue de la désolation alentour
elle ne s'est jamais relevée, mais elle a quitté cette vie pour les rêves immortels
et c'est une autre des raisons pour laquelle j'ai quitté ce bon vieux Skibbereen


Then sadly I recall the days of gloomy forty-eight.
I rose in vengeance with the boys to battle again' fate.
We were hunted through the mountains as traitors to the queen,
And that, my boy, is the reason why I left old Skibbereen.

Alors tristement je me souviens de ces sinistres journées de 1848
je me soulevai l'esprit vengeur avec les garçons pour lutter contre le destin
nous étions chassés à travers les montagnes comme des traîtres à la couronne
et ça, mon gars, c'est la raison pour laquelle j'ai quitté Skibbereen.


Oh you were only two years old and feeble was your frame
I could not leave you with my friends for you bore your father's name
So I wrapped you in my cóta mór at the dead of night unseen
And I heaved a sigh and I said goodbye to dear old Skibereen

Oh tu avais seulement deux ans et frêle était ton corps
je ne pouvais pas te laisser avec mes amis puisque tu portais le nom de ton père
alors je t'ai enroulé dans ma redongote au beau milieu de la nuit,
et j'ai soupiré et dit au revoir à ce bon vieux Skibereen


well father dear, the day will come when on vengeance we will call
And Irishmen both stout and tall will rally unto the call
I'll be the man to lead the van beneath the flag of green
And loud and high we'll raise the cry, "Revenge for Skibbereen!"

eh bien mon cher père, le jour de la vengeance viendra
et tous les Irlandais costauds et grands se rallieront unanimes à l'appel
je serais l'homme qui conduira le convoi sous la bannière verte
Haut et fort retentira ce cri, "revanche pour Skibbereen!"


Oh you were only two years old and feeble was your frame
I could not leave you with my friends for you bore your father's name
So I wrapped you in my cóta mór at the dead of night unseen
And I heaved a sigh and I said goodbye to dear old Skibereen

Oh tu avais seulement deux ans et frêle était ton corps
je ne pouvais pas te laisser avec mes amis ...
alors je t'ai emballé dans mon ... à la fin de la nuit
j'ai soupiré et j'ai dit au revoir à ce vieux Skibereen

well father dear, the day will come when on vengeance we will call
And Irishmen both stout and tall will rally unto the call
I'll be the man to lead the van beneath the flag of green
And loud and high we'll raise the cry, "Revenge for Skibbereen!"

eh bien mon cher père, le jour de la vengeance viendra
et tous les Irlandais costauds et grands se rallieront unanimes à l'appel
je serais l'homme qui conduira le convoi sous la bannière verte
sonore et haut retentira ce cri, "la revanche de Skibbereen!"




Un grand merci à Marie pour son aide.

Sources:
  • Peter Collier et David Horowitz: Les Kennedy, une dynastie américaine, Petite Bibliothèque Payot, 2001.
  • E. Melmoux et D. Mitzinmacker: Dictionnaire d'histoire contemporaine, Nathan, 2008.
  • Peter Gray, L'Irlande au temps de la grande famine, Découvertes Gallimard, 1995
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samedi 28 août 2010

215. The Pogues: "Poor Paddy on the railway".

 Sur l'histgeobox, nous nous intéressons aux conséquences politiques et sociales de l'importante émigration irlandaise aux Etats-Unis du XIX° siècle au début du XX°.
Entre 1815 et 1930, 18 millions de Britanniques quittent leur terre natale pour aller s'installer sur d'autres continents, en particulier vers l'Amérique.
* La "maladie de la pomme de terre" (mildiou) entraîne une terrible famine qui tue et précipite sur les chemins de l'exil des milliers d'Irlandais. La chanson "Dear Old Skibbereen" chantée par Sinead O'Connor nous permet de revenir sur ce drame national.
* Ces migrations de la misère se déroulent dans des conditions terrifiantes. L'entassement, le manque d'hygiène et les organsimes affaiblis par les carences alimentaires font des navires de véritables mouroirs dont les Pogues parlent dans leur morceau "Thousands are sailing".
* Une fois arrivés à destinations, les Irlandais occupent les postes les plus ingrats. La version de la chanson traditionnelle "Poor Paddy on the railway", interprétée ici par les Pogues, évoque l'existence difficile d'un Irlandais obligé de travailler sur les lignes de chemins de fer en construction en Angleterre (Liverpool, Leeds...).

* Les immigrants aspirent à vivre dignement et si possible à s'enrichir. Pourtant, les conditions d'existence s'avèrent la plupart du temps très difficiles pour les migrants, bien loin du pays de cocagne vanté par les compagnies maritimes. Outre la douleur du déracinement, ils souvent accueillis avec réticence, voire victimes de xénophobie:
- La chanson "No Irish need apply" ("pas besoin d'Irlandais") illustre l'hostilité des Américains de "souche" envers les nouveaux venus.
- Les paroles du morceau "Don't bite the hand that's feeding you" rendent perceptibles le racisme dont sont toujours victimes les immigrés au début du XX°.

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Au cours du XIX° siècle, l'Europe connaît un accroissement démographique sans précédent. Les progrès agricoles permettent de libérer de nombreux bras qui trouve à s'employer en ville où la révolution industrielle permet d'absorber une partie de cette population en plein essor... mais une partie seulement. Malgré l'exode rural massif, la surpopulation affecte de nombreuses régions rurales. Parmi ces populations jeunes qui peinent à se procurer leur pitance, les candidats à l'exil se multiplient. Ils migrent principalement vers le nouveau monde, en particulier les Etats-Unis. Pour les pouvoirs publics américains, il est essentiel d'attirer les migrants indispensables à la mise en valeur d'un territoire qui se limite encore au début du XIX° siècle, à une bande côtière sur l'Atlantique. Les autorités ouvrent donc largement les frontières du pays et envoient en Europe des agents recruteurs qui font miroiter monts et merveilles à des populations déjà convaincues.
Immigrants irlandais travaillant sur une ligne de chemin de fer aux Etats-Unis.
Entre 1820 et 1920, 55 millions d'Européens quittent le continent, dont 33 millions vers les Etats-Unis. Parmi eux, on compte 11 millions d'Irlandais. Dès les années 1830, ces derniers quittent leurs foyers pour s'employer dans les secteurs qui manquent de bras, soit les tâches les plus pénibles, les moins qualifiées. Les Anglais, très nombreux à migrer eux aussi, désignent ces activités comme les 3 D, "dirty, dangerous, demeaning" ("salle, dangereux, dégradant").
Tous les Irlandais ne partent pas pour le nouveau monde, loin s'en faut et les flux migratoires sont aussi intra-européens. En Angleterre, les Irlandais occupent les postes les plus ingrats. Ils y construisent des routes, déchargent les marchandises en tant que dockers. Le pauvre Paddy de la chanson quant à lui, pose des ballasts pour les chemins de fer. Les jeunes Irlandaises, quant à elles, trouvent à s'employer en tant que domestiques ou comme ouvrières dans l'industrie textile. Bien que sujets de la reine, les Irlandais y sont traités en parias.

Immigrants irlandais quittant leur village pour le Canada durant la grande famine, entre 1845 et 1850.
La version de la chanson traditionnelle "Poor Paddy on the railway", interprétée ici par les Pogues, évoque l'existence difficile d'un Irlandais obligé de travailler sur les lignes de chemins de fer en construction en Angleterre (Liverpool, Leeds...). La chanson débute en 1841, au début d'une décennie terrible pour l'Irlande dont les pommes de terre, aliment de base des paysans, sont frappées par le mildiou. La famine qu'il provoque entraîne la mort d'un million d'Irlandais et l'émigration de près de deux millions de personnes, obligées de fuir pour éviter de mourir littéralement de faim! Il s'agit donc bien ici de migrations motivées par la misère.



The Pogues: "Poor Paddy on the railways" [Pauvre Paddy* pose des rails.]
In eighteen hundred and forty-one / My corduroy breeches I put on / My corduroy breeches I put on / To work upon the railway, the railway / I'm weary of the railway / Poor Paddy works on the railway
En 1841 / je mis mon pantalon de velours / pour construire le chemin de fer (2X) / je suis las du chemin de fer / pauvre Paddy pose les rails
In eighteen hundred and forty-two / From hartlepool I moved to crewe / Found myself a job to do / A working on the railway
En 1842 / de Hartlepool j'ai déménagé pour Crewe / me suis trouvé un travail à faire / sur le chemin de fer

In eighteen hundred and forty-three / I broke the shovel across me knee / I went to work for the company / On the leeds to selby railway

En 1843 / j'ai cassé ma pelle sur mon genoux / je suis parti travailler à l'usine / sur la ligne Leeds Selby

In eighteen hundred and forty-four / I landed on the liverpool shore / My belly was empty me hands were raw / With working on the railway, the railway / I'm sick to my guts of the railway / Poor paddy works on the railway

En 1844 / j'ai atteri sur les rives de Liverpool / mon ventre était vide et mes mains à vif / avec le boulot sur les chemins de fer / j'en crève du chemin de fer / pauvre Paddy pose des rails
In eighteen hundred and forty-five / When Daniel O'Connell he was alive / When Daniel O'Connell he was alive / To work upon the railway, the railway / I'm weary of the railway / Poor Paddy works on the railway
En 1845 / quand Daniel O'Connell était encore en vie (2X) / Pour construire le chemin de fer / J’en ai marre du chemin de fer / Pauvre Paddy pose des rails…
In eighteen hundred and forty-six / I made my trade to carrying bricks / I made my trade to carrying bricks / For working on the railway / I'm weary of the railway / Poor Paddy works on the railway
En 1846 / j'ai gagner ma vie à porter des briques / Pour construire le chemin de fer / J’en ai marre du chemin de fer / Pauvre Paddy pose des rails…
In eighteen hundred and forty-seven / Poor paddy was thinking of going to heaven
The old bugger was thinking of going to heaven / To work upon the railway, the railway / I'm sick to my death of the railway / Poor paddy works on the railway

En 1847 / le pauvre Paddy pensait à rejoindre le Paradis / le vieux bougre pensait à rejoindre le paradis / Pour construire le chemin de fer / J’en ai marre du chemin de fer / je suis malade à en crever du chemin de fer / Pauvre Paddy pose des rails…
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Dans une autre version de la chanson, à laquelle il convient de retrancher quelques couplets des Pogues, on trouve des références à l'émigration vers les Etats-Unis. Comme le souligne les paroles, les conditions d'existence s'avèrent la plupart du temps très difficiles pour les migrants, bien loin du pays de cocagne vanté par les compagnies maritimes. [nous en reparlerons très bientôt ]:
In eighteen hundred and forty-three / I sailed away across the sea / I sailed away across the sea / To work upon the railway, the railway / I'm weary of the railway / Poor Paddy works on the railway
En 1843 / j'ai navigué sur l'océan (2X) / pour travailler sur le chemin de fer / je suis fatigué du chemin de fer / pauvre Paddy pose les rails
In eighteen hundred and forty-four / I landed on Columbia's shore / I landed on Columbia's shore / To work upon the railway, the railway / I'm weary of the railway / Poor Paddy works on the railway
En mil huit cent quarante quatre / J’ai débarqué sur les côtes de Columbia (bis)
Pour construire le chemin de fer / J’en ai marre du chemin de fer / Pauvre Paddy pose des rails…

* Paddy, le surnom utilisé pour désigner les Irlandais en Angleterre au XIXe siècle.
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jeudi 26 août 2010

Loca Virosque cano (1) : Le Liverpool de Penny Lane et Strawberry Field.

Liverpool, sur les rives de la Mersey, est un des principaux centres urbains de l'Angleterre appartenant jusqu'en 1974, au comté du Lancashire, au nord-ouest du pays. Fondée au Moyen Age, c'est surtout aux XVIII° et XIX° siècles que la ville prend son essor avec d'une part le développement de son port stimulé par le commerce triangulaire, donc le trafic des esclaves, et d'autre part, la révolution industrielle (Liverpool est une des premières villes desservies par le chemin de fer en 1830).
Le Port of Liverpool Building un des 3
bâtiments principaux du Pier Head, port
Liverpool. (photo vservat)
Les rives de la Mersey vues du Pier Head.
En face, sur l'autre rive de l'estuaire la ville
de Birkenhead. (photo vservat)
















Au milieu du XIX° siècle alors que la population de l'Irlande fuit massivement en raison de la Grande famine et de l'oppression anglaise (1) , Liverpool servit à la fois de porte d'entrée en Grande Bretagne mais également de point de départ vers les rives de la côte est des Etats-Unis. La ville garde jusqu'à aujourd'hui une dimension cosmopolite ; ainsi le Chinatown de Liverpool est le plus ancien d'Europe et la communauté d'origine irlandaise y est encore très présente.


La ville subit de nombreuses destructions au cours du deuxième confit mondial durant le Blitz, en 1941. Elle peine à se relever mais son ouverture sur l'Atlantique lui permet d'avoir encore quelques années de relative croissance avant de connaître la crise industrielle des années 70.




L'église Saint Luke à Liverpool laisse passer le jour à
travers ses murs, elle atteste du bombardement de la ville
pendant le Blitz. (photo Vservat)
Dans cette immédiate après guerre, une multitude de groupes se produisent et importent les sonorités venues d'Amérique. Ce sont les échanges portuaires qui amènent d'Outre-Atlantique des sons et rythmes qui se popularisent sous le nom de "skiffle" dans les années 50 (2). Nous sommes alors dans les prémices de ce qui deviendra le Merseybeat. Le skiffle déclinant, la musique s'électrifie et le Cavern Club devient la scène incontournable de la ville. C'est là, au coeur de Liverpool, que les Beatles font leurs débuts et amorcent une carrière qui les mènera aux 4 coins du monde : pour les Etats-Unis, l'invasion de la musique britannique dans les années 60 sur leur propre sol est un ironique retour de bâton.
On reconnait aisément le jeune Lennon au sein de son groupe
de skiffle the Quarryment aux instruments incongrus.
(photo vservat/Beatles story musuem)
La colonne vertébrale des Beatles constituée de John Lennon et Paul MacCartney est tout à fait représentative de la population de la ville, une population de ville portuaire. Tous deux ont, en effet, deux grands parents irlandais (3).

Pourtant, au milieu des années 60, à un moment clé de leur parcours, John Lennon et Paul MacCartney, en écrivant deux des chansons les plus intemporelles du groupe, reviennent dans la ville de leur enfance, avec un 45 tours de légende, une "double face A" : en ouverture "Penny Lane" (4), dans sa suite "Strawberry Fields Forever".

Liverpool en résumé (5)

  • 1207 : Le roi Jean sans Terre accorde une charte de liberté à Liverpool, il fait construire un château qui domine la Mersey et sera achevé en 1237.
  • XVIII° siècle : développement du port grâce au commerce triangulaire.
  • 1807 : abolition de l'esclavage. Progressivement le port se met à transporter davantage de migrants vers le nouveau monde.
  • 1941 : la ville est bombardée car elle sert alors de porte d'entrée aux approvisionnements venus des Etats-Unis.
  • 1960 : naissance des Beatles.
  • 1970-fin des 90's : la ville s'enfonce dans la crise. Emeutes de Toxteth en 1981 et 1985, grève des dockers à partir de 1995.
  • années 2000 : rénovation des docks et du centre (projet Liverpool One) et pour le 800° anniversaire de la fondation de la ville, Liverpool devient la capitale européenne de la culture en 2008. Un musée sur la Traite des esclaves ouvre en 2007.
Liverpool compte aujourd'hui 441 000 habitants (6), son maire est depuis 2010 Joe Anderson du Parti travailliste.



"Penny Lane/ Strawberry Fields" : Une double face A de légende.


C'est en 1967 que sort ce 45 tours incroyable destiné à figurer sur le 8° album du groupe. La situation des Beatles est alors à un tournant. Les 4 de Liverpool viennent de décider d'arrêter définitivement la scène et sont dans une phase de break (7) . Un vide commercial après l'album "Revolver", paru en août 1966, doit être comblé, c'est en tous cas le souhait de leur maison de disque, EMI. Depuis fin novembre 1966 a commencé, dans les mythiques studios d'Abbey Road, l'enregistrement de ce qui deviendra "Sergent Pepper's Lonely hearts club band" (8). "Penny Lane"" et Strawberry Fields Forever" étant les deux chansons dont l'enregistrement studio est le plus avancé, elles sortent, sous la pression, le 17/02/1967 en Angleterre (4 jours avant aux Etats-Unis) sous cette forme de double face A. En réalité, "Penny Lane" apparait en face A et "Strawberry Fields Forever" en face B, mais les deux titres sont jugés d'égale importance.

L'entrée de Penny Lane aujourd'hui.
(photo vservat)
Les deux chansons évoquent donc de façon extrêmement différentes, l'enfance de Lennon et Mc Cartney à Liverpool. McCartney écrit Penny Lane (la chanson sera toutefois créditée Lennon/MacCartney) en souvenir de ce quartier des faubourgs de la ville où il passa son enfance. Il y décrit par des flashs imagés des scènes d'une rue vivante dans laquelle il intègre des repères tout à faits réels, bien qu'il la peuple de personnages souvent imaginaires. Ces petits héros, avec leurs habitudes, leurs illusions, leurs bizarreries (le pompier avec un portrait de la Queen dans la poche) font de sa chanson un véritable mini reportage sur cette rue de la ville. A l'enregistrement seront ajoutés des sons qui téléportent véritablement l'auditeur au milieu de Penny Lane (la cloche des pompiers, par exemple). La chanson est également restée célèbre (comme l'autre titre du 45 tours d'ailleurs) par l'ajout de sonorités incongrues dans le monde du pop-rock. Ainsi dans"Penny Lane", on entend une trompette Piccolo jouée par David Mason. (8)





In Penny Lane there is a barber showing photographs

A Penny Lane il y a un coiffeur qui montre des photos
Of every head he's had the pleasure to have known

De chaque personne qu'il a eu le plaisir de connaitre
And all the people that come and go

Et tous les passants qui vont et viennent
Stop and say hello
S'arrêtent lui dire bonjour

On the corner is a banker with a motorcar

Au coin il y a un banquier avec une voiture
The little children laugh at him behind his back
Les petits enfants rient de lui derrière son dos
And the banker never wears a mac
Et le banquier ne porte jamais de ciré
In the pouring rain...
Sous la pluie battante
Very strange
Très étrange
Penny Lane is in my ears and in my eyes

Penny Lane est dans mes oreilles et mes yeux
There beneath the blue suburban skies

Là sous les cieux bleus de la banlieue
I sit, and meanwhile back
Je m'assieds et pendant ce temps.



In Penny Lane there is a fireman with an hourglass
Dans Penny Lane il y a un pompier avec un sablier
And in his pocket is a portrait of the Queen.
Et dans sa poche il a un portrait de la Reine
He likes to keep his fire engine clean

Il aime entretenir la voiture des pompiers
It's a clean machine

C'est une machine propre


Penny Lane is in my ears and in my eyes

Penny Lane est dans mes oreilles et mes yeux
Four of fish and finger pies (a)


In summer, meanwhile back

En été, pendant ce temps.

Behind the shelter in the middle of a roundabout

Derrière l'abri au milieu du rondpoint
A pretty nurse is selling poppies from a tray

Une jolie infirmière vend les coquelicots d'un plateau
And though she feels as if she's in a play

Et bien qu'elle se sente comme dans une pièce de théâtre
She is anyway

Elle l'est de toute façon
In Penny Lane the barber shaves another customer

A Penny Lane le coiffeur rase un autre client
We see the banker sitting waiting for a trim
On voit le banquier assis qui attend pour une coupe
Then the fireman rushes in

Puis le pompier se précipite à l'intérieurFrom the pouring rain...
Pour échapper à la pluie battante
Very strange
Très étrange

Penny Lane is in my ears and in my eyes

Penny Lane est dans mes oreilles et mes yeux
There beneath the blue suburban skies

Là sous les cieux bleus de la banlieue
I sit, and meanwhile back

Je m'assieds et pendant ce temps.

Penny Lane is in my ears and in my eyes
There beneath the blue suburban skies...
Penny Lane


(a) L'expression argotique "Four of fish" se réfère au fish & chips coûtant 4 pennies. Quant à "finger pie" il s'agirait également en argot, de décrire des prat.iques grivoises, souvent adoptées par les ados dans l'abri du rond point.

"The Shelter in the middle of the
roundabout"
(photo vservat)
20 Forthling Road Liverpool
(photo vservat)
4 personnages et un groupe peuplent donc cette rue : le coiffeur, le pompier le banquier, l'infirmière et les enfants. D'aucuns diront que le LSD a un peu embrumé l'esprit de l'auteur mais peut être est-ce simplement le flou des souvenirs et la multitude des détails qui affluent qui lui fait parler à la fois d'un jour d'été où il pleut des cordes, alors que l'infirmière vend les "Poppies" (9) traditionnellement vendus début novembre. Toutefois, cela ne porte pas préjudice à la démarche : c'est bien une rue d'un quartier animé, habité par une classe moyenne plutôt modeste qui croise la jonction de Smithdown Road et Allerton Road. Des souvenirs qui reviennent aisément au bout de la plume de Paul Mc Cartney qui a grandi à partir de 1955 à Forthlin Road, au n°20 de la rue, quelques centaines de mètres au sud de Penny Lane.


Les grilles du jardin de Stawberry Field sur Beaconfield
Road, Liverpool. (Photo Vservat) 
"Strawberry Fields Forever" est la composition de John Lennon, bien que, de nouveau, elle soit créditée Lennon/Mc Cartney à sa sortie. L'enregistrement de la chanson s'est étalé sur un temps remarquablement long, puisqu'il prendra environ 1 mois, se terminant peu avant Noel 1966. Il nécessita 26 prises et de nouveau l'intervention d'instruments tout à fait iconoclastes pour le monde du pop-rock : un mellotron et un swormandel (instrument originaire du sous continent indien ressemblant à une cithare), du violoncelle et de la trompette. Il incorpora des nouveautés techniques relevant des expériences du petit chimiste ou du sorcier de studio telles les variations de vitesse d'enregistrement des bandes. C'est sans doute, un des morceaux les plus complexes en terme d'orchestration et de travail des sons que les Beatles aient produit.



Le manuscrit des paroles de
Strawberry Fields Forever
de la main de John Lennon.
Le titre de Lennon n'emprunte pas les mêmes voies que le précédent pour se remémorer Liverpool. Là où MacCartney s'enracine dans le réalisme, Lennon laisse vagabonder sa plume et suit la voie de l'onirisme (bien aidé en cela par la drogue et en particulier le LSD). On reste toutefois dans le même quartier du grand port nord-ouest de l'Angleterre. Strawberry Field est, ou plutôt était, un orphelinat de l'Armée du Salut, situé à environ deux kilomètres au sud-est de la jonction Penny Lane/Smithdown Road. Lennon jouait enfant dans les jardins de cet orphelinat puisque, abandonné par son père, il est confié par sa mère, Julia, à sa tante, qui habite 251 Menlove Avenue (voir photos de la maison ci dessous). Lennon grandit dans un secteur beaucoup plus aisé de la banlieue liverpuldienne, où vivent bon nombre de médecins et avocats (Rappelons que les deux autres membres du quator sont, eux, de véritables rejetons de la working-class et des cités ouvrières de Liverpool).

Éternels fans des Beatles, les mancuniens
d'Oasis choisissaient en couverture de leur
single "Live Forever" sorti en aout 94, une
photo du 251 Menlove Avenue.




La maison de "Aunt Mimi" ou Mendips, dans
laquelle Lennon vécut jusqu'en 1963 à deux pas
de Stawberry Field.
(photo vservat)
Plaque du 251 Menlove Avenue.
(photo vservat)













Il ne reste aujourd'hui que peu de choses de l'endroit dont parle John Lennon puisque le bâtiment de l'orphelinat contemporain de l'auteur a fermé définitivement ses portes en mai 2005. On peut encore voir l'entrée avec ses grilles, mais l'immeuble victorien d'origine fut détruit en 1977. Dans un langage passablement crypté et sous influence lysergique, Lennon arrive néanmoins à faire revivre quelque chose de la douceur mais aussi des peurs de son enfance dans ce jardin où il venait se réfugier à l'ombre des arbres, ou animer avec quelques amis les fêtes d'été en vendant des "limonades pour 1 penny".(10)





Let me take you down, 'cause I'm going to Strawberry Fields.
Laisse-moi t'emmener car je m'en vais à Strawberry Fields
Nothing is real and nothing to get hung about.

Rien n'est réel et il n'y a pas de souci à se faire
Strawberry Fields forever.

Strawberry Fields pour toujours.

Living is easy with eyes closed, misunderstanding all you see.

La vie est facile les yeux fermés, sans rien comprendre de ce que tu vois
It's getting hard to be someone but it all works out, it doesn't matter much to me.

Cela devient dur d'être quelqu'un mais ça finit par marcher, et ça m'est bien égal
Let me take you down, 'cause I'm going to Strawberry Fields.
Laisse-moi t'emmener car je m'en vais à Strawberry Fields.
Nothing is real and nothing to get hung about.

Rien n'est réel, pas de souci à se faire
Strawberry Fields forever.

Strawberry Fields pour toujours.

No one I think is in my tree, I mean it must be high or low.

Personne, je pense n'est dans mon arbre, je veux dire qu'il doit etre en haut ou en bas
That is you can't you know tune in but it's all right, that is I think it's not too bad.

C'est pourquoi tu ne peux rien capter mais ce n'est rien, c'est que je pense que ce n'est pas plus mal
Let me take you down, 'cause I'm going to Strawberry Fields.
Laisse moi t'emmer car je m'en vais à Strawberry Fields.
Nothing is real and nothing to get hung about.

Rien n'est réel et il n'y a pas de souci à se faire
Strawberry Fields forever.

Strawberry Fields pour toujours.

Always, no sometimes, think it's me, but you know I know when it's a dream.
Toujours, non parfois, je pense que c'est moi, mais je sais quand c'est un rêve.
I think I know I mean a 'Yes' but it's all wrong, that is I think I disagree.
Je crois que je sais que je veux dire "oui", mais c'est faux, c'est que je crois que je ne suis pas d'accord.
Let me take you down, 'cause I'm going to Strawberry Fields.
Laisse moi t'emmer car je m'en vais à Strawberry Fields.
Nothing is real and nothing to get hung about.
Rien n'est réel et il n'y a pas de souci à se faire
Strawberry Fields forever.
Strawberry Fields pour toujours.
Strawberry Fields forever
Strawberry Fields pour toujours.



Notes :
1 : Elle est due dès 1845 au mildiou qui affecte les récoltes de pomme de terre qui donne du travail et à manger à une population irlandaise rurale. Elle dure 4 ans, mais ses conséquences s'étalent sur des décennies par le déficit démographique provoqué, le décès massif des populations (500 000 à 1 million), les réfugiés et les émigrants étant estimés à 4 millions.
2 : Le Skiffle est une sorte de musique folk, blues et country originaire du sud des Etats-Unis se démarquant par l'utilisation d'instruments et d'accords simples. La batterie, par exemple est remplacée par un wasboard (planche à laver sur laquelle on tape avec des dés à coudre) ou un tea chest bass (un manche de balai fixé à une caisse de bois avec une corde tendue) pour jouer de la basse. On y emploie aussi des guitares acoustiques, des banjos, des kazoos.
3 : voir le site et l'article de Aug sur l'histgeobox : http://lhistgeobox.blogspot.com/2009/08/178-u2-sunday-bloody-sunday.html
4 : Le nom de la rue vient de celui du marchand d'esclaves James Penny.
6 : Voir le site
7 : En mars 1966, les déclarations de Lennon sur la célébrité des Beatles comparée à celle de Jésus font scandale. Il s'ensuit une tournée aux Philippines absolument apocalyptique qui doit se poursuivre ensuite aux Etats-Unis. Les déclarations sur Jésus de Lennon ont attisé les rancoeurs dans la Bible Belt et la tournée s'achève au Candlestick Park de san Francisco sous les interventions permanentes de la police. Suite à ces évènements les Beatles se séparent momentanément pour se remettre. Ils décident aussi de stopper les concerts et de se concentrer sur es disques.
8 : Les 2 titres ne seront finalement pas intégré à l'abum sorcier "Sgt Pepper" dont la durée d'enregistrement n'eut d'égale qe son inventivité technique, favorisé en cela par le fait qu'EMI ait mis le studio 2 d'Abbey Road à disposition du groupe en permanence. Ils seront ultérieurement intégrés au "Magical Mystery Tour".
9 : Le coquelicot ou poppy est la fleur que chaque anglais porte à la boutonnière pour le Remembrance Day, en hommage aux morts de la Grande Guerre.
10 : "In the class system, it was about half a class higher than Paul, George and Ringo, who lived in government-subsidized housing. We owned our house and had a garden. They didn't have anything like that. Near that home was Strawberry Fields, a house near a boys' reformatory where I used to go to garden parties as a kid with my friends Nigel and Pete. We would go there and hang out and sell lemonade bottles for a penny. We always had fun at Strawberry Fields. So that's where I got the name. But I used it as an image." Interview de John Lennon donnée au Magazine Playboy en aout 1980 et publiée en janvier 1981, donc après son assassinat. Elle se lit en intégralité ici.


Bibliographie :
Les Inrocks 2, The Beatles, le groupe du siècle, N° spécial.
Rolling Stones, The Beatles, Hors série collector, avril 2010.
Rock and Folk, Imagine The Beatles 2009, octobre 2009.
Steve Turner, Les Beatles - les secrets de toutes leurs chansons volume 2, années 1967-1970, Hors collection, 2010.
Jacques Colin, The Beatles, Gilles Verlant presse, Hors Collection, 2005.
G. Emerick, H. Massey, En studio avec les Beatles, Le mot et le reste, novembre 2009.


PS : Un merci appuyé à Virginie qui a corrigé mes traductions laborieuses depuis la Roumanie.