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mercredi 9 novembre 2011

Loca Virosque Cano (8) : La "Zoo Station" de U2 à Berlin, 1991.

Berlin, 3 octobre 1990 : L’Allemagne est officiellement réunifiée, le mur est tombé depuis presque un an. 4 Irlandais, Paul Hewson, Larry Mullen, Adam Clayton et David Howell Evans atterrissent dans cette ville symbole d’une guerre froide désormais officiellement révolue mais dont les stigmates sont encore visibles : on n’efface pas 45 ans d’histoire d’un coup de gomme. Le groupe n’a plus grand-chose à prouver, à part à lui-même ; les 4 irlandais se retrouvent donc « au pied du mur » : comme l’a dit Bono quelques temps auparavant leur objectif est de «Dream it all up again », tout réinventer et trouver un second souffle à l’instar de ce qui attend la nouvelle Allemagne et Berlin.

U2 à Berlin pendant l'enregistrement d'Achtung Baby [@A. Corbjin]

Correspondance à Berlin.

La formation dublinoise née en 1976, est devenue en 15 ans un mastodonte du rock mondial. Le groupe se taille d'abord une sérieuse réputation dans les iles britanniques entre 80 et 82, période au cours de laquelle leurs deux albums "Boy" et "October" sont de remarqués succès publics et critiques. L'explosion européenne de U2 est liée à la sortie de l'album "War" en 1983 qui compte 4 singles dont "New year's day" et "Sunday Bloody Sunday". Le groupe enregistre ensuite "The Unforgettable Fire" (84)  puis "The Joshua Tree"(87) et "Rattle and Hum"(89).
Les deux derniers albums marquent une américanisation du groupe, qui marie désormais son rock très européen aux sonorités du blues et des musiques noires américaines, fleurtant  avec le gospel à l’occasion.  "The Joshua Tree" et la personnalité un brin écrasante de Paul Hewson (aka Bono, chanteur du groupe) ont transformé U2 en une énorme machine, un peu bouffie, un peu prétentieuse diront certains, mais surtout en un groupe aux dimensions mondiales par ses ventes, sa reconnaissance, son implication dans l'espace public. Le succès devenant paralysant la période qui suit "Rattle and Hum" est celle durant laquelle  le groupe doit choisir entre exploser en vol sous le poids de son succès ou se réinventer totalement. Le recentrage européen se fera donc à Berlin : le choix s’impose comme une évidence au regard de la situation, la ville possédant, en outre,  de sérieux atouts techniques et quelques antécédents en matière de résurrection.

Le 3 octobre 1990, U2 investit donc les studios Hansa aussi appelés « Hansa by the wall » pour travailler à ce qui deviendra un des plus grands albums pop/rock des années 90. Bowie, les avait précédés pour 3 disques qui constituent ce qu’il est désormais convenu d’appeler sa « trilogie berlinoise » à la fin des 70. En effet,  entre 1977 et 1979, l’artiste aux multiples visages y créé successivement  "Low", "Heroes" et "Lodger", albums  majeurs de sa discographie qui laissent transparaitre la fascination de Bowie pour l’Allemagne des années 30 autant que pour les musiques électroniques portées par de nouveaux groupes comme Kraftwerk ou Neu ! Cet épisode berlinois, permet à Bowie de renouer non seulement avec le succès mais de s’éloigner également de ses démons après une période où il s'égara assez dangereusement dans les drogues et la paranoïa. (1)




A gauche, U2 dans le studios Hansa pendant l'enregistrement de la vidéo de "One".


A droite, l'entrée des studios Hansa.







Dans son sillage d'autres pointures du rock vinrent enregistrer des pièces majeures de leur discographie en ces lieux, au pied du mur qui balafre la ville depuis août 61 : Depeche Mode, Iggy Pop, ou encore l’australien Nick Cave mais aussi Killing Joke. En se posant à Berlin et en entrant dans ces studios mythiques, U2 poursuit aussi ce parcours qui lie le groupe à de nombreuses villes qui ont contribué à forger son identité artistique, musicale, ou politique : on pense à Dublin, à Belfast, à New York, à Memphis (puis après « Achtung Baby » à Sarajevo, ou encore Fez). Berlin est donc une étape qui fait sens pour enregistrer un nouvel album dont le titre d'ouverture fait étape dans une des gares les plus célèbres de la ville. 


1er trajet : La Bahnhof Berlin Zoologischer Garten jusque dans les années 70.

Qu'on l'appelle Bahnhof Berlin Zoologischer Garten (BBZG), Zoo Station, ou la gare du jardin zoologique de Berlin, on parle du même lieu mais en 3 langues différentes.

C'est une des plus anciennes gares de Berlin puisqu'elle est construite en 1882. D'abord destinée aux courtes distances (station de la Stadtbahn équivalent du RER aujourd'hui), dès 1884 elle propose aux voyageurs des  départs plus lointains. En 1902, s'ouvre sous la BBZG la station de métro du même nom que l'on doit à A. Grenander qui en réalisa environ 70, aériennes ou souterraines dans la ville. La gare a été plusieurs fois agrandie et rénovée en 1934 et 1940 pour faire face à l'augmentation de la population de la ville qui double entre 1910 et 1939 passant de 2 à 4,3 millions d'âmes. C’est de là que certains juifs Berlinois migrèrent à l’époque du nazisme. Parmi eux, un certain Helmut Newton, qui quitte Berlin en 1938. Derrière la gare aujourd’hui se trouve d’ailleurs  le musée   de la photographie dont il fut un des initiateurs. Il se souvient : «C’était le 5 décembre 1938, j’étais avec mes parents, assis dans le train à la station du zoo. Je me rappelle encore précisément que j’ai pu voir l’ancien casino une dernière fois en descendant…» Migrer  lui permit d’échapper au sort qui s’abattit sur les juifs d’Allemagne et parmi eux, sur  son maître  Else Neuländer-Simon.

La structure métallique terminée après la guerre, le vitrage ne sera posé qu’entre 54 et 57. Etant située à l'ouest de la ville géographiquement, mais aussi du temps de la partition, dans le quartier de Charlottenbourg, la station devient, durant la guerre froide et à l'époque du mur la plus importante de Berlin ouest. En 1969, la ligne de métro U2 croise désormais la ligne U9 sous la gare BBZG. Jusqu’à la chute du mur, la gare sert de point d’arrivée ferroviaire pour les voyageurs en provenance de RFA via les couloirs de circulation aménagés jusqu'à la capitale. Parmi eux bon nombre d’étudiants qui venaient poursuivre leur cursus universitaire à Berlin mais aussi fuir les obligations du service militaire et profiter de l’ambiance particulière du lieu ou de ses avantages en matière d’impôts. (2)
La gare en reconstruction
après la guerre.
La gare au début des années 50









La gare aujourd'hui.
















La gare est située à proximité du zoo qui lui donne son nom. Très ancien puisqu'il a ouvert en 1844, il a été quasi totalement détruit suite à la deuxième guerre mondiale. Moins d'une centaine d'animaux survécurent aux privations et aux bombardements qui anéantirent Berlin dans les dernières années du conflit. Reconstruit par la suite, il a récemment retrouvé une grande popularité grâce à l'ours polaire né en captivité Knut, véritable star mais aussi objet de polémique nationale. L'ourson abandonné par sa mère a été gardé en vie et élevé par les responsables du zoo. Knut meurt d’une infection en 2011 à l’âge de 5 ans, donnant de nouveaux arguments aux détracteurs du choix fait par le zoo de le garder en vie avec des humains comme parents de substitution.


2ème trajet : des 70’s finissantes à l’aube d’une nouvelle ère.

Avant que U2 ne mette "Zoo station" en ouverture d' "Achtung baby », la Bahnohf Berlin Zoologischer Garten a déjà servi de décor à quelques morceaux de choix de la production musicale et plus largement culturelle, de l'Allemagne.

Wolf Bierman en concert à Munich en
1976.
Retournons  en 1978, avec une des artistes à la fois emblématique et incontournable de la scène punk rock allemande (si tant est que l'on puisse l'enfermer dans cette catégorie, vu le personnage) et de la scène punk tout court qu'est Nina Hagen. Née du côté est, elle est la belle fille de Wolf Bierman. Artiste aux multiples talents, il vit en RDA par choix depuis 1953. Compositeur de chansons et poète il utilise ses écrits pour diffuser un point de vue souvent critique sur le gouvernement du pays et sa politique. Le théâtre dont il est propriétaire est fermé, il devient aux yeux du pouvoir un dissident dangereux. Marié à la mère de Katerina/Nina, il continue malgré tout à enregistrer des disques contestataires qui se vendent clandestinement en RDA et connaissent un vrai succès en RFA. En 1976, il doit quitter la RDA et sa capitale avec femme et enfant. En effet, à la faveur de concerts donnés à Cologne à l’invitation d’un syndicat ouest-allemend, Wolf Bierman est déchu de sa nationalité. Il s’installe à Berlin-ouest puis Londres l'année suivante. C’est là que  Nina se mêle à la scène punk en pleine explosion et notamment à une groupe punk féminin dénommé the Slits (« les fentes »). Nous voici en 1978, elle sort son premier album "Nina Hagen Band" signé chez CBS.


C'est sur cet opus écoulé à 500 000 exemplaires que se trouve "Auf’m Bahnhof Zoo". La chanson nous transporte immédiatement au cœur de notre sujet : nous sommes dans la gare et précisément dans les toilettes. Sous nos yeux se joue une scène de séduction entre deux femmes qui se termine au moins par un baiser, le texte ajoutant que l’auteur apprécie toutes les femmes brunes ou blondes. C'est donc d'une rencontre amoureuse lesbienne dont il est question dans cette chanson, interprétée comme vous pouvez le constater ci dessous dans un style inimitable. 








L'enquête du Stern en 1978.
La "Zoo station" d' « Achtung Baby » est, à la même époque, tristement connue des Berlinois qui l'associent au moins autant à l'histoire sordide d'une jeune fille prénommée Vera, qu’à la chanson très provocante de Nina Hagen. Vera est, en effet,  plus connue sous le nom de Christiane F. (de son vrai nom Vera Christiane Felscherinow). Christiane F. est l'ange maudit de cette Bahnhof zoo et  tout le pays la découvre un beau jour de 1978 à la une du grand news magazine national Stern. En effet, rencontrée lors d'un procès de client de prostituées mineures, deux journalistes de Stern décident de recueillir le témoignage de cette adolescente qui fréquente la gare depuis ses 13 ans, y découvre les drogues douces puis dures, la vie nocturne et finit par se livrer à la prostitution pour s'assurer l'achat de ses doses d'héroïne. Le parcours livré par Christiane F. aux journalistes sort sous la forme d'un livre choc "Nous les enfants de Bahnhof zoo" (ou "Moi Christiane F., 13 ans droguée, prostituée" de ce côté-ci du Rhin). 


Le témoignage de la jeune adolescente livre à l'Allemagne le tableau effrayant d'un lieu devenu le repère de tout un monde interlope mêlant trafics, vente et consommation de drogues et prostitution. L’arrière de la gare, sur la Jebensstrasse, est devenu le repère de jeunes junkies et prostitué(e)s. Ce qui secoue particulièrement le pays c'est bien sûr l'age des compagnons de Christiane F qui se révèle à l'Allemagne sous les traits d'une génération perdue, noyée dans des problèmes familiaux et sociaux, qui brûle son innocence par les  deux bouts autour de la Bahnhof zoo : on est très proche de l'esprit "no future" reconfiguré à la poudre blanche et à l'instinct de mort par autodestruction.

Le livre reste en tête des ventes durant presque deux ans en Allemagne, et connait également un succès de librairie dans toute l'Europe. En 1981 Uli Edel en tire un film. Le personnage de Christiane F. prend une nouvelle dimension, plus romanesque sans doute, incarné par une actrice aux traits angéliques. La mise en images n'enlève rien à l'âpreté du destin de ces gamins qui paraissent aussi inconscients que paumés. Le film donne une coloration pour le moins branchée au destin de Christiane F. (elle n’était pas totalement absente du livre cependant) ; D. Bowie apparaît dans le film et en donne une partie de la bande son faisant se rejoindre son imaginaire de la ville à une réalité postérieure bien différente comme le montre l'utilisation du titre "Heroes" dans l'extrait ci dessous.





« Zoo station » terminus ou nouveau départ :

Il est temps désormais de s’attarder un peu sur le titre enregistré par U2. Le bruit court que l’enregistrement d’ « Achtung Baby » ne fut pas totalement paisible et que l’atmosphère de la ville influença beaucoup la tonalité de l’album. Daniel Lanois, producteur, ne dira-t-il pas qu’"une fois rentré à Dublin, nous avions encore le sang de Berlin qui coulait dans nos veines » ? Effectivement, un des premiers morceaux enregistrés, celui qui va dégripper la machine, est « One » dont les paroles résonnent comme un écho de ce qui caractérise Berlin et l'Allemagne à ce moment précis : « We are one, but we are not the same, we get to carry each other » (3)

On le comprend dans les paroles de "Zoo Station", l’idée est sans doute de mettre en regard ce qui est propre à l’univers des gares (l’oppression du temps, la vitesse, le départ) avec l’univers du groupe qui est alors en pleine lutte contre ses propres stéréotypes et habitudes. Le texte de la chanson invite au risque, à l’affrontement avec l’inconnu, au franchissement des limites et au jugement de la foule, advienne que pourra, le train est lancé à vive allure sur ses rails.

Le morceau  est également marqué par un grand renouveau musical qui plonge l’auditeur dans le nouveau son de U2, plus électronique, plus risqué dans ses arrangements. Indéniablement le virage est amorcé, un autre univers est créé, loin des influences américaines, plus proches de celles de la musique techno allemande réinventée à l’aune des nouvelles configurations géopolitiques sans doute galvanisantes et des perspectives de plus grandes libertés qui s’ouvrent lui aussi en révolution.
La gare, et ses trains qui explosent les contingences du temps, sont un écrin idéal pour mettre l’auditeur dans les startings blocks d’une nouvelle ère musicale et « Zoo Station » pour lui donner le top départ.




I'm ready, I'm ready for laughing gas  Je suis prêt, je suis prêt pour le gaz hilarant
I'm ready, I'm ready for what's next. Je suis prêt, je sui prêt pour la suite.
I'm ready to duck, ready to dive Je suis prêt à esquiver, prêt à plonger
Ready to say I'm glad to be alive  Je suis prêt à dire que je suis heureux de vivre
I'm ready, I'm ready for the push.  Je suis prêt, je suis prêt pour la poussée.
In the cool of the night, in the warmth of the breeze Dans la douveur de la nuit; dans la chaleur de la brise
I'll be crawling around on my hands and knees. Je vais ramper sur mes mains et mes genoux.
She's just down the line, Zoo Station. Elle juste là derrière, Zoo Station
Got to make it on time, Zoo Station. Il faut que je sois à l'heure, Zoo Station.
I'm ready, I'm ready for the gridlock  Je suis prêt, je suis prêt pour l'embouteillage
I'm ready to take it to the street.  Je suis prêt à l'emmener dans la rue
Ready for the shuffle, ready for the deal Prêt pour la mêlée, prêt pour le coup
Ready to let go of the steering wheel.  Prêt à lacher le volant
I'm ready, ready for the crush.  Je suis prêt, prêt pour la bousculade.
Zoo Station.  Zoo station.
Alright, alright, alright, alright, alright  D'accord, d'accord,
It's alright, it's alright, it's alright, it's alright, D'accord, d'accord
Hey baby, hey baby, hey baby, hey baby,  Hey Baby,
It's alright, it's alright.  Tout va bien, tout va bien.
Time is a train Le temps est un train
Makes the future the past Qui transforme le futur en passé
Leaves you standing in the station Qui te laisse planté dans la gare
Your face pressed up against the glass. Ton visage écrasé contre la vitre.
I'm just down the line from your love…Zoo Station Ton amour m'a mis plus bas que terre ... Zoo Station
I'm under the sign of your love… Zoo Station  Je suis sous l'emprise de ton amour ... Zoo Station
I'm gonna be there… Zoo Station Je serai  là .. Zoo Station
Tracing the line… Zoo Station A tracer la limite ....Zoo Station
I'm gonna make it on time, make it on time … Zoo Station  Je serai dans les temps, serai dans les temps
Just two stops down the line… Zoo Station Plus que deux arrêts ...Zoo Station
Just a stop down the line… Zoo Station Plus qu'un arrêt ... Zoo Station


Et la gare dans tout ça ?
La Bahnhof Berlin Zoologischer Garten s’est elle aussi transformée avec les reconfigurations géopolitiques. Aujourd’hui elle n’accueille plus que quelques lignes longues distances, en direction de l’Ukraine et de la Russie ; c’est de cette gare que partent, en effet, les trains de nuit pour Kiev et Moscou. Elle reste active pour le trafic régional et le métro y passe toujours. C’est aussi de là que part la célèbre ligne 100 qui rejoint l’Alexanderplatz en traversant le Tiegarten,  grand espace vert Berlinois.

La gare n’est pas totalement entrée en sommeil depuis l’ouverture de la magnifique et ultra moderne Hauptbahnohf en 2006. Elle est toujours en  réaménagement. Elle attire encore, comme souvent ces points de passage que sont les gares, une population errante et socialement en difficulté, mais cette image qui lui colle à la peau doit évoluer avec l’ouverture de galeries marchandes, et même d’une terrasse pour installer un restaurant sur le toit de la gare avec vue sur le Zoo.




Remerciements : 
A Laurence deC., punk d'un jour, punk de toujours, qui m'a soufflé Nina Hagen.
A Céline T. et Anthony J. cause they lit my way (and my birthday).
A Karine N. qui débusque les articles en Allemand like no one else.



Notes :
(1) Voir l'article consacré au titre "Heroes" sur l'Histgeobox.
(2) Se référer à ce reportage des archives de Radio Canada.
(3) "Nous ne sommes qu'un bien que nous soyons différents, nous devons nous soutenir l'un l'autre"


Bibliographie :
articles et ressources internet :
http://www.berlin.de/geschichte/historische-bilder/suche/index.php?place=Bahnhof+Zoologischer+Garten



http://www.berlin.citysam.de/bahnhof-zoo.htm


http://www.s-bahn-berlin.de/events/stadtbahngeschichten/stadtbahngeschichten_3.htm

http://www.stern.de/wissen/mensch/bahnhof-zoo-27-jahre-nach-christiane-f-544241.html





ouvrages relatifs à l'univers musical de U2 et de Berlin :

Livret de l'édition deluxe des 20 ans d'Achtung Baby.

S. Catanzarite "Achtung Baby" 33 1/3 n° 49, 2007 (Une relecture religieuse de l'album)

T. Lessour, "Berlin Sampler, le son de Berlin de 1904 à 2009", Ollendorf&Desseins, 2009

1 commentaire:

  1. Merci pour ce formidable portrait croisé du groupe irlandais et des bas fonds de Berlin.
    Quant à Nina Hagen, y a pas à dire, elle envoie le bois...

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