La terre, c'était le charbon
Le ciel, c’était l'horizon
Les hommes, des mineurs de fond
Nos fenêtres donnaient sur des fenêtres semblables
Et la pluie mouillait mon cartable
Mais mon père en rentrant avait les yeux si bleus
Que je croyais voir le ciel bleu
J'apprenais mes leçons la joue contre son bras
Je crois qu'il était fier de moi
Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui dois ce que je suis
Au nord c'était les corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes de mineurs de fond
Et c'était mon enfance et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses
Et j'avais les terrils à défaut de montagne
D'en haut je voyais la campagne
Mon père était gueule noire comme l'étaient ses parents
Ma mère avait des cheveux blancs
Ils étaient de la fosse comme on est d'un pays
Grâce à eux je sais qui je suis
Au nord c'était les corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes de mineurs de fond
Y avait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaurès
Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose
Ils parlaient de trente six et des coups de grisous
Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C'est avec eux que j'ai compris
Au nord c'était les corons
La terre c'était le charbon
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes des mineurs de fond
Le ciel c'était l'horizon
Les hommes de mineurs de fond
Le
texte est écrit à l’imparfait. Les corons sont encore là mais les mineurs de
fond ne sortent plus de charbon du sous-sol du Nord et du Pas de Calais.
Aujourd’hui, le Nord, ce sont des propositions qui, agglomérées, forment un
ensemble plutôt iconoclaste : de Bienvenue chez les Chti à la Piscine de
Roubaix[1],
du chaudron de Lens au grand stade de Lille, des Bourgeois de Calais[2]
qui regardent la détresse des migrants au P’ti Quinquin qui révolutionne
la grammaire des séries télé… un
cocktail unique, reflet d’un coin de France attachant, desservi par des
indicateurs sociaux parmi les plus polarisés de l’Hexagone, qui fascine,
pourtant, par ses projets de revivification urbaine et culturelle.
La galerie des temps du Louvre Lens (photo@Vservat) |
Entrée du Louvre Lens (photo@vservat) |
Berline. (photo@vservat - Lewarde) |
Au
nord c’était les Corons.
La terre c’était le charbon, les hommes de mineurs de fond.
Germinal
a associé le XIXème siècle à la mine. C’est
pourtant au mitan du siècle précédent que l’on situe le démarrage de cette
activité extractive. En effet, la première compagnie minière du Nord, la
compagnie d’Anzin, est fondée en 1757. Comme celles d’Aniche, de Douchy ou
d’autres qui lui sont postérieures, ces entreprises vont se lancer dans
l’exploitation d’un gigantesque bassin minier - le deuxième d’Europe après
celui de la Ruhr - long de 120 km, large de 12. 600 puits y seront installés,
10 000 km de galeries y seront creusés. En 270 ans d’exploitation, 2 milliards
de tonnes de charbon vont sortir de ses entrailles.
Haut de chevalement (photo@vservat - Lewarde |
En dessous ou au dessus, le travail à la mine se décline en une multitude de métiers dont les noms laissent transparaitre la spécialisation des taches. Les seigneurs du monde souterrain sont les abatteurs. Ils œuvrent dans des positions bien souvent pénibles, armés de leur rivelaine, de leurs pics et de leurs marteaux pour détacher le charbon des parois. Autour d’eux gravitent les hercheurs qui acheminent la houille vers la sortie. Les enfants sont présents en sous-sol, la législation recule progressivement l’âge de leur descente sous terre (à la fin du siècle il ne peut être inférieur à 13 ans). Les femmes peuvent aussi être hercheuses au fond jusqu’en 1874, ensuite elles ne pourront plus que travailler au jour ; on les retrouve notamment au triage (cafus) ou aux postes de lampistes. Raccommodeurs et boiseurs entretiennent les galeries. Palefreniers et vétérinaires assurent le santé de la force motrice animale : les chevaux comme les hommes descendent dans les entrailles du bassin minier.
Les lampes des mineurs (photo@vservat -Lewarde)
Le palefrenier et son cheval (photo@vservat - Lewarde) |
La
mine est dévoreuse d’hommes et il n’est pas question de ralentir son activité :
une bonne partie de l’Europe - italiens, belges, tchèques, polonais – puis,
après-guerre, algériens et marocains vient s’y faire embaucher. La présence
polonaise est particulièrement remarquable, surtout après la Grande Guerre. En
effet, France et Pologne ayant signé une convention en ce sens, plus d’un demi
million de ressortissants polonais – on les surnomme parfois les
« Wesphaliens » car ils étaient auparavant employés dans la Ruhr
occupée par la France en 1923 - arrivent
au cours de la décennie pour travailler au sein des compagnies minières (l’arrondissement de Béthune, en 1929,
par exemple, compte quelques 20% de polonais dans sa population). Partout dans
le bassin minier surgissent des petites
Pologne attestant de la présence de cette nouvelle main d’œuvre. Gardons
nous toutefois de dresser un portrait par trop angélique de ce monde grimé au
charbon, ce ne serait qu’une fraternité fantasmée : la communauté de
destin des « gueules noires » n’a jamais empêcher l’épanouissement du racisme et de la xénophobie.
Les corons et l’habitat minier, un monde pluriel.
C’est
cette même faim d’hommes qui pousse les compagnies minières à aller plus loin
pour leur personnel que la simple embauche. Entre les nécessités de faire face
à la concurrence, les velléités de contrôler les employés, bon nombre d’entre
elles se lancent dans la construction de vastes structures d’habitation non
loin des chevalements qui signalent la présence de l’activité extractive. Les
politiques paternalistes des dirigeants des grandes compagnies familiales
charbonnières françaises ont donné naissance, dans le Nord et le Pas de Calais,
à un urbanisme pluriel. Celui-ci a été largement influencé par les grandes
idéologies du XIXème siècle qui portaient un regard sur
l’industrialisation en marche, ses conséquences souvent désastreuses pour une
main d’œuvre récemment arrachée au monde rural, que l’on croit prompte à se
fourvoyer dans des comportements immoraux et impropres à maintenir une
productivité décente. Des réflexions des socialistes utopiques, des
hygiénistes, et des grandes figures patronales soucieuses fidéliser leur main d’œuvre par l’intermédiaire
de services annexes (école, services de santé, logement, caisse d’entraide,
association sportives) sont nées des structures urbaines originales classées aujourd’hui,
pour partie, au patrimoine mondial de l’humanité[8].
Elles sont les traces palpables d’un
mode de vie, d’habiter et de travailler propre à l’activité charbonnière.
L’habitat
minier connait 4 âges successifs : le temps des corons, chers à Pierre Bachelet
- qui pour être le premier chronologiquement a fini par absorber, dans les
représentations communes, les autres formes de logements qui lui ont succédé -
est suivi de celui des cités pavillonnaires. Pour être exacte, les deux
cohabitent dans le dernier tiers du XIXème siècle. Cela s’explique
en partie à cause du fait que les dirigeants des compagnies minières ont
rapidement souhaité s’éloigner des modèles d’habitats collectivistes prônés par
les utopistes y voyant vraisemblablement une source de désordre. A l’aube du XXème
siècle, les premières cités jardins sortent de terre. Leur âge d’or est celui
de l’entre-deux-guerres. Enfin après la nationalisation des houillères, c’est
le temps des cités modernes qui se poursuit jusqu’en 1970.
Cité la Parisienne à Drocourt (source mission bassin minier) |
Cité 10 de Béthune à Sains-en Gohelle (source mission bassin minier) |
A
partir du dernier tiers du siècle, la cité pavillonnaire constitue une
alternative au modèle antérieur dominant jugé peu satisfaisant à l’usage.
Hormis la menace que constituent les idéologies nées des réflexions de Charles
Fourier, les compagnies ont également le souci d’améliorer quelque peu
l’hygiène et l’espace de vie de leurs employés. Ainsi, dans ce nouveau modèle
d’habitat, les murs pignons ne sont plus aveugles, la surface habitable gagne
souvent 20 m2, le jardin s’agrandit. L’air, la lumière, l’espace, si chers aux
hygiénistes agrémentent désormais les logements d’une main d’œuvre que l’on
souhaite enraciner. Le revers de la médaille ne doit pourtant pas être négligé
: la cité pavillonnaire qui concentre l’effort sur le logement est bien plus
économe en ce qui concerne les équipements collectifs. A quelques rares
exceptions ils sont bien souvent limités et défaillants.
A
l’aube du XXème siècle émerge le modèle de la cité jardin qui tente
de repenser le lien entre la ville et la nature. Ebenezer Howard[9]
penseur du modèle fait donc des émules dans le bassin minier. Rues plus sinueuses, qualité du paysage,
verdure, moindre densité du bâti président à cette nouvelle façon de penser les
logements des mineurs.
Après-guerre, elle laissera place au système plus
fonctionnel de la cité moderne. C’est le temps de la concentration (18
compagnies sont, en effet, regroupées en une seule) et de la nationalisation.
Le statut du mineur et de sa famille change, le logement est en quelque sorte
indissociable de son emploi. Il lui pourra le conserver à sa retraite. Le
système qui lie activité économique et avantages sociaux se maintient donc
encore tandis qu’il faut se hâter pour produire plus, d’une part, et loger les
nouveaux mineurs embauchés pour gagner la bataille du charbon, d’autre part.
Les logements « camus » vont donc se systématiser. Construits de
plain-pied mais de médiocre qualité ils allient rapidité de construction,
fonctionnalité (au sens de l’époque bien entendu), et faible coût.
Cité du Pinson à Raismes (source mission bassin minier) |
Camus bas à Noeux les Mines (source mission bassin minier) |
Camus haut à Condé sur l'Escaut (source mission bassin minier) |
Celles et ceux qui parcourent le bassin minier s’amuseront à détecter les 4 âges de son urbanisme et à en découvrir les infinies nuances : celles de la forme des fenêtres, du matériau de construction, de la forme du porche d’entrée, ou encore de la toiture. Une palette qui déjoue la monotonie supposée du paysage et qui fascine l’œil avisé.
Les bruits de la mine.
Les femmes avaient paru, près d'un millier de
femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la course, aux guenilles montrant la
peau nue, des nudités de femelle lasses d'enfanter des meurt-de-faim.
Quelques-unes tenaient leur petit entre les bras, le soulevaient, l'agitaient
ainsi qu'un drapeau de deuil et de vengeance. D'autres, plus jeunes, avec des
gorges gonflées de guerrières, brandissaient des bâtons ; tandis que les
vieilles, affreuses, hurlaient si fort, que les cordes de leurs cous décharnés
semblaient se rompre. Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux,
des galibots, des haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte qui roulait
d'un seul bloc, serrée, confondue au point qu'on ne distinguait ni les culottes
déteintes, ni les tricots de laine en loques, effacés dans la même uniformité
terreuse. Les yeux brûlaient, on voyait seulement les trous des bouches noires,
chantant la Marseillaise, dont les strophes se perdaient en un mugissement
confus accompagné par le claquement des sabots sur la terre dure. Au-dessus des
têtes, parmi le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée
toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande
avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine.
Quels visages atroces ! balbutia Mme Hennebeau.
Negrel dit entre ses
dents : Le diable m'emporte si j'en reconnais un seul ! D'où sortent-ils donc,
ces bandits-là ?
Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et
cette débandade enragée au travers des fosses, avaient allongé en mâchoires de
bêtes fauves les faces placides des houilleurs de Montsou. À ce moment, le
soleil se couchait, les derniers rayons, d'un pourpre sombre, ensanglantaient
la plaine. Alors, la route sembla charrier du sang, les femmes, les hommes
continuaient à galoper, saignants comme des bouchers en pleine tuerie.
Emile Zola, Germinal, 1885.
La mine est un monde sonore. On y entend une multitude de bruits : celui des abatteurs qui meurtrissent les parois, des chevaux qui tirent les berlines ; celui de la toux d’une gueule noire dont les poumons se meurent de la silicose[10], des instruments de la fanfare et des voix de la chorale, des slogans criés par les grévistes, des explosions liées aux coups de grisou. Sociabilités et solidarités s’entremêment et se brisent dans ce monde âpre. La mine, ce n’est pas qu’un décor façonné par 3 siècles d’activité extractive, ni qu’une vertueuse et prospère organisation capitaliste, c’est un monde de cris, de ruptures, de mobilisations, de drames, de souffrances qui a cimenté et transmis une mémoire spécifique. Prise entre histoire, mémoire, récits de filiation et réécritures littéraires, la gueule noire devient une figure complexe et paradoxale, fantasmée pour partie, plurielle : à la fois héros et victime, solidaire et solitaire, accablé ou fier, pleutre ou malade.
Etant
donné l’importance du secteur dans l’économie nationale au XIXème siècle, ce qui affecte la mine a quelques répercussions sur l’ensemble du
monde du travail, et plus précisément sur sa législation ; pour poursuivre la
métaphore sonore on pourrait presque dire que la mine donne le
« la ». Lorsque Zola écrit Germinal, il donne une version
romancée de la grande grève des mineurs de février 1884 qui touche la compagnie
d’Anzin. Le conflit a pour origine l’éternelle question de la réduction des
coûts. Le renvoi de 140 employés contestataires qui pour la majorité d’entre
eux sont syndicalistes ne fait que radicaliser les oppositions. A l’issue 56
jours de grève, les mineurs ne gagnent toutefois rien d’autre que le droit de
se faire donner la garde sur la fosse.
La succession des conflits provoque
néanmoins des avancées : ainsi, en 1884, la loi Waldeck Rousseau octroie
la liberté syndicale. En 1891, l’activité extractive est à nouveau stoppée durant une vingtaine
de jour par une grève générale dans le bassin minier du Pas de Calais. A
l’issue de celle-ci la convention d’Arras est signée. Cet accord qui donne
naissance aux caisses de secours et au régime des retraites, fruit d’une
négociation puis d’un accord sous l’autorité du préfet entre 5 représentants
des employeurs et 5 représentants des mineurs, est considéré comme l'ancêtre des conventions collectives, officiellement légalisées en 1919.
Du mouvement social à la catastrophe, la frontière est parfois ténue. La plus grande catastrophe minière de l’histoire du Nord se déroule sur la concession de la compagnie de Courrières le 10 mars 1906. Sous terre ce matin là, il y a 1700 ouvriers répartis en 3 fosses sur une surface avoisinant les 5km2. Quelques temps auparavant il y a déjà eu un incendie dans la veine Cécile. Pourtant, tous les mineurs descendent au fond ce jour là, lampe à nu allumée. A 6h45, une inflammation de poussières se conjugue aux explosions, elles projetent tout sur leur passage pour écraser et obstruer les galeries. Ceux qui restent en vie doivent fuir le « mauvais air » qui peut aussi les intoxiquer. Ces gaz méphitiques sont tout aussi susceptibles de leur ôter la vie.
source @archives du monde du travail |
Du mouvement social à la catastrophe, la frontière est parfois ténue. La plus grande catastrophe minière de l’histoire du Nord se déroule sur la concession de la compagnie de Courrières le 10 mars 1906. Sous terre ce matin là, il y a 1700 ouvriers répartis en 3 fosses sur une surface avoisinant les 5km2. Quelques temps auparavant il y a déjà eu un incendie dans la veine Cécile. Pourtant, tous les mineurs descendent au fond ce jour là, lampe à nu allumée. A 6h45, une inflammation de poussières se conjugue aux explosions, elles projetent tout sur leur passage pour écraser et obstruer les galeries. Ceux qui restent en vie doivent fuir le « mauvais air » qui peut aussi les intoxiquer. Ces gaz méphitiques sont tout aussi susceptibles de leur ôter la vie.
Le
chaos règne tout autant au fond qu’au jour. Très vite, à l’air libre l’idée
qu’il n’y a pas de survivant préside aux opérations de sauvetage, les
querelles qui occupent les différents ingénieurs quand à l’ordonnancement des
interventions à mener ne permettent pas de rationnaliser les secours. La
situation est d’autant plus dramatique que les familles regroupées derrière les
grilles donnant accès au carreau de la fosse ne peuvent y pénétrer que le lundi
12 au matin pour procéder à l’identification des nombreux corps déjà remontés.
C’est le lendemain qu’ont lieu les premières obsèques. Sous les yeux d’une presse
avide de suivre les développements du drame, les discours creux des
représentants de la compagnie des mines de Courrières tombent d’autant plus à
plat que des sauveteurs allemands équipés d’appareils respiratoires dernier cri
se présentent spontanément pour épauler les sauveteurs et les soignants.
source @wikipedia |
Le 14 mars, la grève est déclarée. Alors que les opérations d’exploration des galeries accessibles sont parfois contrariées par des retours d’incendie et ou l’épanchement de gaz toxiques, 13 ressuscités font leur apparition à la fosse 2, le 30 mars, 20 jours après l’explosion. C’est alors que l’hypothèse de départ sur le décès de la totalité des mineurs semble particulièrement inacceptable aux familles. A Lens, les femmes crient Ils ont voulu sauver la mine avant de sauver les hommes.
En 1907, l’avis de la justice pour déterminer les responsabilités attribue la faute à Fatalité et son sinistre compagnon Pas de Chance, ils sont les invités d’honneur du verdict. Les dirigeants de la compagnie de Courrières seront épargnés. A contrario, les syndicalistes impliqués dans le mouvement de grève seront sanctionnés. Si les circonstances de l’accident restent opaques, la justice de classe qui lui succède donne à la catastrophe de Courrières la couleur d’un terrible drame social, l’aléa à son origine devenant finalement anecdotique au regard de l’impunité dont bénéficient les puissants. La mémoire collective a quelque peu entamé leur superbe depuis …et un poste de secours central est installé à Lens en 1908. Maigres et tardives consolations.
En
ce XXème siècle de conflits, la mine continue de s’agiter sous l’effet des
haveuses automatiques et des mouvements protestataires. L’entre deux guerres et
les premières années du 2ème conflit mondial sont jalonnées de nouveaux conflits
sociaux. La grève des mineurs en
1941 qui se solde par la déportation de 250 d’entre eux allie contestation
sociale et acte de résistance face à l’ennemi allemand et aux patrons qui s’unissent
pour obtenir de leur main d’œuvre un totale soumission et une exceptionnelle
productivité consentie par la coercition. L’empressement mis par
les dirigeants des compagnies à dénoncer les meneurs de la grève à l’occupant
allemand n’est sans doute pas étranger à la décision de nationalisation de
1944.
La
paix revenue, le charbon est encore au cœur d’une nouvelle bataille, celle qui devra
permettre à la France de se reconstruire. Plus cher à exploiter alors que la
production se mondialise à moindre coût, les houillères de France entament dans
les années 70 leur lent et inexorable
déclin. Le silence s’installe sur le Nord, sauf au stade de Lens où
chaque soir de match, le rouge et or des tribunes se porte fièrement pour
entonner les corons de Bachelet.
[1] La Piscine
est un des musées phares de la region, c’est comme son nom l’indique un ancien
établissement de bains reconverti
en espace d’exposition. La permanente n’a rien à envier aux prestigieuses
temporaires à l’instar de celle qui se donne à voir en ce moment consacrée à la
sculptrice Camille Claudel.
[2] L’oeuvre de
Rodin trône sur le parvis de l’Hotel de ville de Calais
[3] Voir par
exemple ce compte rendu de l’exposition sur les désastres de la guerre : http://clgeluardservat.blogspot.fr/2014/07/les-desastres-de-la-guerre-ou-comment.html
[4] A Lewarde se
trouve en effet le centre historique minier, musée de la mine en France : http://www.chm-lewarde.com/fr/index.html
[5] Je rends
cette expression à son César, J.-C. Diedricht
[6] Selon une de
mes amies et collègues, le mot “terrils” est une deformation de la vraie
denomination “terri”, la faute en revient à un journaliste qui, ayant demandé
l’orthographe du mot à un mineur, s’est vu répondre que cela “s’écrivait comme
fusil”.
[7] Il s’avère
que le chanteur est natif de Calais et que la chanson n’a rien aucune assise
biographique.
[8] Pour plus de
details consultez ces pages : http://whc.unesco.org/fr/list/1360/
[9] Militant du
mouvement socialiste anglais Ebenezer Howard est marqué par certains penseurs
utopiques anglais et américain, dont il s’inspire pour publier en 1898 Tomorrow : A Peaceful
Path to Social Reform (Demain :
une voie pacifique vers la Réforme sociale). L’ouvrage est réédité en 1902 sous le
titre : Garden-Cities of Tomorrow (Cités-Jardin de Demain). Il
construit en Angleterre sa 1ère cité jardin un an plus tard. La cité
Bruno
de la compagnie de Dourges construite un an plus tard s’en
inspire totalement.
[10] Maladie des
voies respiratoires qui affecte spécifiquement les mineurs.
NB : Un salut sincère et chaleureux à ceux qui vibreront aux mots et aux sons de cet hymne régional du Nord, et lus spécialement à mes ami.e.s Joelle, Karine, Sarah, Gabriel, Matthieu, Pierre-Antoine qui me font explorer le Nord avec tant de plaisir communicatif. Kudos.
Compléments bibliographiques - sitographiques :
- JL Pinol, Le monde des villes au XIX siècle, Hachette
- JP Rioux, La révolution industrielle, Seuil
- CHM Lewarde, Petit histoire des mines du Nord-Pas-de-Calais - les carnets du galibot.
- CHM Lewarde, 10 mars 1906 Compagnie de Courrières, Mémoires de Gaillette n°9, 2006
- Courrières, la terrible catastrophe, Lz Voix du Nord, collection les patrimoines
site du CHM de Lewarde : www.chm-lewarde.com/
archives du monde du travail : exposition virtuelle sur la mine
mémoires des mines : fresques.ina.fr/memoires-de-mines/
histoire du bassin minier : www.bmu.fr/paysage_culturel_evolutif.html
mission bassin minier : www.atlas-patrimoines-bassin-minier.org
charbonnages de France : www.charbonnagesdefrance.fr/gRubrique.php?id_rubrique=126
NB : Un salut sincère et chaleureux à ceux qui vibreront aux mots et aux sons de cet hymne régional du Nord, et lus spécialement à mes ami.e.s Joelle, Karine, Sarah, Gabriel, Matthieu, Pierre-Antoine qui me font explorer le Nord avec tant de plaisir communicatif. Kudos.
Compléments bibliographiques - sitographiques :
- JL Pinol, Le monde des villes au XIX siècle, Hachette
- JP Rioux, La révolution industrielle, Seuil
- CHM Lewarde, Petit histoire des mines du Nord-Pas-de-Calais - les carnets du galibot.
- CHM Lewarde, 10 mars 1906 Compagnie de Courrières, Mémoires de Gaillette n°9, 2006
- Courrières, la terrible catastrophe, Lz Voix du Nord, collection les patrimoines
site du CHM de Lewarde : www.chm-lewarde.com/
archives du monde du travail : exposition virtuelle sur la mine
mémoires des mines : fresques.ina.fr/memoires-de-mines/
histoire du bassin minier : www.bmu.fr/paysage_culturel_evolutif.html
mission bassin minier : www.atlas-patrimoines-bassin-minier.org
charbonnages de France : www.charbonnagesdefrance.fr/gRubrique.php?id_rubrique=126
1 commentaire:
Article très intéressant et effectivement vibrant !
(J'en profite pour signaler un lien mort qui pourrait être remplacé par celui-ci : https://www.youtube.com/watch?v=Fmn_c1B7MiA.)
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