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mercredi 28 septembre 2022

La musique comme arme de propagande dans la Guinée de Sékou Touré

L'histgeobox dispose désormais d'un podcast diffusé sur différentes plateformes. Ce billet fait l'objet d'une émission à écouter ci-dessous:

 

De retour au pouvoir en 1958, de Gaulle propose aux colonies d’Afrique subsaharienne de s’unir dans une Communauté française censée leur accorder davantage d’autonomie, sans aller jusqu’à l’indépendance immédiate. Pour faire la promotion de son projet, le général effectue une tournée de plusieurs grandes villes d’Afrique. Le 25 août, à Conakry, dans un discours très offensif, le leader guinéen Sékou Touré lance: "Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage". De Gaulle reçoit ces mots comme un affront.

Le 28 septembre, les Guinéens votent massivement non au référendum instituant la Communauté française. Quatre jours plus tard, le 2 octobre, la Guinée accède à l'indépendance, tandis que Sékou Touré s'autodésigne premier président du pays. La rupture est brutale et définitive. Avant de quitter leur ancienne colonie, les Français emportent tout ce qu’ils peuvent : câbles électriques, voies ferrées, équipements hospitaliers… Esseulée, la Guinée se rapproche des pays de l'Est du Ghana et devient une base d'action révolutionnaire en Afrique, en ces temps de guerre froide.

Issu d’une famille modeste de Haute-Guinée, employé des postes, Ahmed Sékou Touré fait ses classes en tant que dirigeant syndical. Lecteur assidu de Marx et Lénine, l’homme manie le verbe avec panache, ce qui lui permet de se faire élire député à l’Assemblée nationale en 1956. Le non au référendum le propulse à la tête de la Guinée indépendante. Dès lors, les artistes lui consacreront de nombreuses chansons, à l'instar de ce "Sékou Famaké" chanté en concert par Miriam Makéba.  


Authenticité culturelle.

Pour contrer l'influence culturelle de l'ancienne métropole, Touré met en place une politique inédite sur le thème de l’authenticité. Selon lui, "la culture est une arme de domination plus efficace que le fusil". Dans un pays, où l’analphabétisme reste très répandu, la musique est un vecteur de propagande et d’affirmation nationale efficace. L’objectif est de faire naître une musique populaire guinéenne, à la croisée de la tradition et de la modernité.

Le mécénat d’État conduit à la création d'orchestres dans les différentes régions du pays. Ces formations s'affrontent lors de compétitions et les meilleures d'entre elles sont même "nationalisées". Les musiciens jouissent du statut de fonctionnaire. Leurs instruments et voyages de promotion dans le bloc de l’est sont pris en charge par l’État. Parmi les plus célèbres orchestres, citons Keletigui et ses Tambourinis, Balla et ses Baladins, le Horoya Band, les Amazones de Guinée ou encore le Bembeya Jazz national. Les créations musicales de ces formations sont enregistrées au studio de la Révolution, financé par des fonds est-allemands, publiées par le label d’Etat Silyphone que symbolise un éléphant (silly en langue soussou), l’emblème du parti du président. Les morceaux sont ensuite diffusés sur les ondes de la radio nationale dont est bientôt bannie toute musique occidentale. De la sorte, la musique mandingue rénovée devient une influence majeure pour l'Afrique occidentale, au même titre que le highlife ghanéen ou l'afro-beat nigérian.

Le Bembeya Jazz National mélange avec bonheur jazz, highlife, rumba cubaine et répertoire traditionnel mandingue. Agrégat de musiciens virtuoses, le groupe s’impose comme la formation la plus appréciée de guinée et comme la matrice d’autres futurs big bands ouest-africains (le Rail Band, les Ambassadeurs, Orchestra Baobab). Sur "Petit Sékou" (plus haut dans ce billet), le guitariste Sekou Diabaté fait admirer son immense talent.

Dans la plus pure tradition griotique, le groupe chante les louanges de Sékou Touré et vantent les mérites du parti unique. Le Bembeya Jazz enregistre ainsi une ode à « l’armée guinéenne » dont l’introduction, au son cristallin, donnerait presque envie de s’engager.



* Miriam Makeba, ambassadrice de la Guinée.

La posture anticolonialiste et panafricaniste adoptée par Sékou Touré lui assure un grand prestige et attire la crème des artistes du continent. La grande chanteuse sud-africaine, Miriam Makeba, s'installe à Conakry avec son compagnon, Stokely Carmichael, le théoricien du Black Power. Elle devient aussi la représentante de la Guinée aux Nations Unies et le porte-voix de Touré sur la scène internationale. Sur place, elle poursuit sa carrière, elle enregistre avec un quintette guinéen quelques-uns de ses plus beaux morceaux, comme le somptueux "Teya Teya".



* Une dictature impitoyable.

Cette musique, aussi belle soit-elle, ne doit pas faire oublier à quel point la Guinée de Sékou Touré est un régime cruel. Le Parti présidentiel (le PDG) contrôle absolument tout. Le dictateur paranoïaque, qui vit dans la hantise d’un coup d’Etat, fait massacrer ses opposants et rivaux potentiels. Or, la musique n’est jamais loin. Le sinistre camp Boiro, qui sert de lieu de torture, dispose d’un des meilleurs groupes de musiciens du pays : le Super Boiro Band, dont les volutes cuivrées couvraient peut-être les cris des suppliciés.  

 

La mort de Touré en 1984 précipite le déclin de la musique guinéenne. Les orchestres, privés de financement et de soutiens officiels, périclitent. Le coup d'Etat qui porte Lansana Conté au  pouvoir, s’accompagne de la destruction de nombreuses archives musicales de la radio d’Etat, et la disparition du label Silyphone. Heureusement, de très belles rééditions signées Stern's Africa permettent de redécouvrir cette période de création musicale à jamais révolue. Pour clore ce billet, écoutons le merveilleux "Kadia Blues" enregistré par l’Orchestre de Paillote.

 

Sources:
A. - Florent Mazzoleni:"L'épopée de la musique africaine", Hors collection, 2008, pp 17-36.
B. Merveilleuse émission proposée par l'Afrique enchantée sur France Inter le 12 Août 2008.  
C. Vladimir Cagnolari: "Regard sur le passé: quand le Bembeya Jazz chantait l'épopée du résistant Samory Touré" [PAM]
 
Sélection discographique: 
> Bembeya Jazz National : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2004. 
> Balla & Ses Balladins : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2008.
> Keletigui & Ses Tambourinis : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2009.
> "Authenticité : Guinea’s Orchestres Nationaux and Fédéraux 1965-1980", Stern's Africa, 2007.

mercredi 7 décembre 2016

317. Cuba en Afrique, une odyssée musicale.

Avec la révolution cubaine de 1959, les barbudos emmenés par les frères Castro et Che Guevara renversent Batista. Progressivement Cuba intègre le bloc de l’est et joue un rôle majeur en Afrique. Au cours des années 1970, ce sont ainsi des centaines de milliers de Cubains qui partent combattre au Congo, en Angola, en Guinée-Bissau… Au nom d'un idéal internationaliste, ces hommes entendent aider les pays encore colonisés à se libérer, tout en permettant aux États nouvellement indépendants de s'affranchir de toute tutelle néocoloniale. 
Or pour exporter la révolution, Che Guevara entend mener dans les points chauds du tiers-monde une guerre de guérilla similaire à celle qui a permis l'accession de Castro au pouvoir en 1959. En s'appuyant sur des armées populaires, il faut selon lui combattre « l'impérialisme  yankee », multiplier les fronts afin de "créer deux, trois, plusieurs Vietnam". Pour le médecin argentin, la théorie du foco (foyer) doit tenir compte des principes suivants:
"1) Les forces populaires peuvent gagner une guerre contre l'armée régulière;
2) on ne doit pas toujours attendre que soient réunies toutes les conditions pour faire la révolution: le foyer insurrectionnel peut les créer;
3) dans l'Amérique sous-développée, le terrain fondamental de la lutte armée doit être la campagne."

L'Angolais Agostinho Neto et le Cubain Fidel Castro.


L'internationalisme cubain se concrétise bientôt sous la forme d'un engagement militaire massif en Afrique.
En 1961, Castro arme ainsi le FLN algérien alors en lutte contre la France. Un an plus tard, Ahmed Ben Bella, nouveau dirigeant de l'Algérie indépendante, est accueilli en héros à la Havane. 
En 1964, le Che s'embarque pour l'Afrique où il entend bien se faire l'ambassadeur de la révolution cubaine. En trois mois, il se rend auprès des régimes "amis" (la Guinée de Sékou Touré, le Mali de Modibo Keita, l'Algérie de Ben Bella, le Ghana de NKrumah, le Congo Brazzaville de Massamba-Débat...), mais aussi auprès des dirigeants nationalistes toujours en lutte pour obtenir l'indépendance de leur pays (Guinée-Bissau, Angola, Mozambique). 
A l'occasion de ces rencontres, le Che prend ses distances avec l'URSS. A Alger, il fustige ainsi le "dévoiement bureautique" du grand frère soviétique qui exploite sans vergogne les pays du Tiers-Monde. De retour à la Havane, Castro lui reproche d'ailleurs ces critiques, mais la décision est prise d'exporter la guérilla révolutionnaire façon cubaine en Afrique. Dès lors, le Che n'apparaît plus en public. L'Argentin modifie son apparence physique, se coupe les cheveux, se rase la barbe et subit une opération qui lui modifie la mâchoire. Métamorphosé, il rejoint les maquis (Simba) de l'est de la République du Congo en lutte contre le pouvoir central. (1)  D’après les informations recueillies par le Che lors de son premier voyage, c’est là que le mouvement révolutionnaire serait le plus avancé, en passe de remporter la victoire. 


Che Guevara au Congo en 1965.



Après avoir traversés le lac Tanganyika depuis la Tanzanie, Le Che et les quelques barbudos qui l'accompagnent, prennent contact avec les maquisards et déchantent aussitôt. Mal organisés (2), les rebelles se querellent davantage qu'ils ne combattent l'adversaire. Dans ces conditions, ils ne font que perdre du terrain. Surtout, les malentendus culturels qui séparent guérilleros cubains et soldats congolais révoltés, transforment l’expédition en un véritable fiasco. Dans le journal qu'il tient au cours de son expédition congolaise, Guevara témoigne de son impréparation face aux réalités congolaises et ne peut que reconnaître sa déroute. « Ceci est l’histoire d’un échec. […] Pour être plus précis, ceci est l’histoire d’une décomposition. Lorsque nous sommes arrivés sur le territoire congolais, la Révolution était dans une période de récession ; ensuite sont survenus des épisodes qui allaient entraîner sa régression définitive ; pour le moment, du moins, et sur cette scène de l’immense terrain de lutte qu’est le Congo. »
Les Cubains rentrent au pays, dépités. Guevara ne s'avoue pourtant pas vaincu: « Le plus intéressant ici n’est pas l’histoire de la décomposition de la Révolution congolaise […], mais le processus de décomposition de notre moral de combattants, car l’expérience dont nous avons été les pionniers ne doit pas être perdue pour les autres et l’initiative de l’Armée prolétaire internationale ne doit pas succomber au premier échec. »".

 Les Cubains tournent ensuite leur regard vers l'Angola, toujours aux mains des Portugais. (3) L'aide cubaine prend différentes formes, de l'entraînement des soldats au financement de la lutte en passant par la formation médicale ou l'accueil d'étudiants africains à la Havane.
Cuba envoie à Agostinho Neto, chef du MPLA (mouvement populaire de libération de l’Angola de tendance marxisante), une division entière au milieu des années 1960. En dépit de cet appui, le mouvement de libération ne remporte aucun succès militaire décisif et c'est finalement la révolution des œillets en 1974 qui précipite la chute du régime dictatorial et marque la fin de l'empire colonial portugais.
L'Angola n'en a pourtant pas fini avec la guerre, loin s'en faut. (4) Désormais trois mouvements antagonistes s'affrontent. Le MPLA, qui profite des subsides de l'URSS et des Cubains, est en lutte contre le FNLA et l’UNITA, tous deux financés et armés par les Etats-Unis et l'Afrique du Sud.  
Grâce à l'appui décisif de 35 000 soldats cubains (5) envoyés par Castro et armés par Moscou, le MPLA parvient à tenir la capitale Luanda. Aussi Neto proclame l’indépendance de l'Angola le 11 novembre 1975. En dépit de cette annonce, les affrontements s'éternisent. (6) L'Afrique du Sud, qui redoute par dessus-tout une propagation du socialisme en Afrique australe, apporte un appui logistique important à l'Unita dans sa lutte contre le MPLA. Après plus de douze années d'affrontements, la situation est dans l'impasse. Il faut négocier.

 En juillet 1988, un accord en 14 points est enfin trouvé entre le MPLA/ Cuba et l'Afrique du Sud. Cette dernière s'engage à renoncer au "Sud-Ouest africain" (la future Namibie dont l'Afrique du Sud avait fait une province), (7) tandis que Cuba s’engage à retirer son contingent d’Angola. En décembre 1988, le protocole d’accord est ratifié. Il aboutit à l’indépendance de la Namibie et contribue à desserrer l’étau de l’apartheid en Afrique du sud. Au cours de l'année 1989, les derniers soldats cubains quittent le sol angolais au moment où la Havane n'a de toute façon plus du tout les moyens de financer quoi que ce soit.

Les tentatives d'exportation de la révolution en Afrique se sont donc soldés par des échecs cuisants. Sur le plan politique, il ne reste rien de l'engagement internationaliste cubain en Afrique. La solidarité combattante s'est métamorphosée quelque temps en une coopération de type humanitaire (assistance médicale par exemple). Finalement, c'est bien dans le domaine culturel que les legs semblent les plus solides, en particulier sur le plan musical.
Les Maravillas de Mali, La Havane, 1967.
 
  Toujours dépendante des financements soviétiques pour s'équiper militairement, Cuba disposait pourtant avec sa musique d'une arme de séduction massive.
De fait, une vogue musicale afro-cubaine exceptionnelle s’empare de toute l’Afrique subsaharienne à la veille des indépendances. Tabu Ley Rochereau, immense chanteur congolais, racontait qu'à ses débuts, il avait dû apprendre des rudiments d'espagnol afin de pouvoir intégrer l'African Jazz de Joseph Kabasele. A la fin des années 1950 en effet, vouloir faire une carrière musicale au Congo sans maîtriser la langue des Cubains était impensable. Cette anecdote permet de mesurer l'influence considérable des musiques de l'île des Caraïbes sur une grande partie du continent africain au moment des indépendances et au cours de la décennie suivante
Amenés par les marins de passage dans les boîtes de nuit des villes portuaires, les musiques et rythmes cubains bénéficient alors d’un engouement extraordinaire. Les charanga et cha-cha-cha de l'Orquestra Aragon subjuguent l'auditoire locale. Lors de ses tournées africaines, la formation fait d'ailleurs figure d'ambassadrice de la musique cubaine. Membre de l'Orquestra Aragon, Rafael Lay Jr se souvient ainsi que "ces voyages étaient en partie financés par notre gouvernement, c'était une façon de poursuivre l'aventure africaine du Che."
En Guinée, au Sénégal, au Mali, le Bembeya Jazz national, l’orchestre Baobab et les Maravillas mettent les sons cubains à l’honneur, introduisant cuivres et rythmes caribéens à leur musique. Certaines de ces formations se rendent même à Cuba pour étudier, enregistrer, se produire. Le saxophoniste Mamadou Barry, ancien chef d'orchestre des Amazones de Guinée se souvient:" Nous étions 1800 musiciens et artistes. 1800 pour représenter les dix pays d'Afrique de l'Ouest au 11ème Festival  mondial de la Jeunesse et des étudiants de La Havane en 1978. Arrivés par avion à Oran, on nous fit embarquer sur un bateau russe de sept étages. Je me souviens encore son nom, le Nakimo. Le voyage dura dix-sept jours. C'était de la folie. Il y avait plusieurs boîtes de nuit et des orchestres se produisaient non-stop sur le grand pont. Tu dors, tu te réveilles et tu trouves toujours quelqu'un pour jouer. Les Congolais étaient là  avec les Bantous de la Capitale. Pour représenter la Guinée, il y avait le Bembeya Jazz et Keletigui." Ces échanges musicaux intensifs contribuèrent assurément à l'essor des rythmes afro-cubains.

Les formations africaines ne se contentent toutefois pas de mettre à leur répertoire cha cha cha, merengue, pachanga ou bolero. Elles s'approprient véritablement ces rythmes et s'en inspirent pour créer une musique véritablement originale. Ceci vaut particulièrement pour le Congo où les sonorités cubaines – en particulier le jeu des claves – irriguent la rumba congolaise; une polyphonie de guitare y remplaçant le piano. 
Au fond, l'influence des rythmes cubains sur les musiques d'Afrique de l'ouest n'est qu'un juste retour des choses dans la mesure où la rumba cubaine n'est rien d'autre que le mélange (exquis) des musiques latino-américaine aux  rythmes importés d'Afrique centrale par les esclaves au milieu du XIXème siècle. 

Pour se convaincre que l'influence cubaine sur les musiques africaines n'est pas qu'une vue de l'esprit, nous avons sélectionné (et commenté) ces 8 merveilles afro-cubaines:

   
1. Bembeya Jazz National: "Sabor de guajira"(1968). Fer de lance de la politique d'authenticité culturelle voulue par le guinéen Sékou Touré (au pouvoir de 1958 à 1984), la musique du Bembeya représente une synthèse parfaite des rythmes afro-cubain et mandingues. 
A la fin du morceau, on entend un des musiciens prononcer les mots suivants:
"En décembre 1965,  j'étais à Cuba avec la délégation guinéenne qui a participé aux travaux et aux festivités de la Tri-continentale. Un soir, je chantais "Guantanamo" en présence du vieil animateur et compositeur Abelardo Barroso. Le vieux était tellement content et tellement fier qu'il a proclamé devant tout le peuple cubain que je suis son fils. Nous avons tous les deux pleuré de joie et de reconnaissance. Je n'oublierai jamais mon passage à Cuba. "
2. Maravillas de Mali: "Lumumba". Formés au conservatoire de la Havane de 1963 à 1973, les Maravillas s'épanouissent dans le Mali socialiste de Modibo Keita (de 1960 à 1968). Ils rendent ici hommage à Patrice Lumumba.
3. Orchestra Baobab: "El carretero". Cette formation sénégalaise star reprend ici un classique cubain (écrit par Guillermo Portabales et popularisé par le Buena Vista Social Club).
4. Africando: "Yay boy". Formé en 1992, Africando mélange avec bonheur les sonorités afro-cubaines.
5. African Jazz: "indépendance cha cha". Fondateur du crucial African Jazz en 1953, Joseph Kabasele révolutionne la musique congolaise en électrifiant la rumba nationale et y introduisant tubas et trompettes.
6Super Eagles: "Manda Ly". Le Sénégal fut, davantage encore que tous les autres pays d'Afrique de l'ouest, durablement imprégné par la musique cubaine. Ce répertoire afro-cubain forge la matrice de la musique moderne sénégalise.
7. Franco: "Tcha tcha tcha de mi amor". Grand rival de Kabasele, Franco reste sans conteste le plus populaire des chanteurs congolais. 
8. Gnonnas Pedro: "Yiri yiri boum". Gnonnas Pedro constitue (avec l'Orchestre Poly-Rithmo de Cotonou) le fer de lance funky de la « République populaire du Bénin », dirigée par Mathieu Kérékou de 1975 à 1990.



Notes:
1. En novembre 1964, Joseph-Désiré Mobutu, commandant de l'armée, fomente un coup d'Etat en République du Congo et impose sa dictature. Pour ce faire, il bénéficie du soutien tacite des puissances occidentales dont les entreprises convoitent les riches sous-sol congolais.

2.Le chef de zone Laurent-Désiré Kabila ne bouge guère de la Tanzanie voisine.
3. Avant de rentrer pour Cuba, Guevara rencontre les dirigeants des mouvements nationalistes des colonies toujours aux mains des Portugais: Amilcar et Luis Cabral, fondateurs du Partido Africano da Independencia da Guiné e Cabo Verde (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert ou PAIGC).
4. Dans le contexte de la guerre froide, les deux grands lorgnent sur ce pays riche en ressources (pétrolières et diamantifères). L'Afrique du Sud qui redoute une contagion socialiste en Afrique australe entrent dans aussi dans le conflit.
5.On estime que près de 350 000 Cubains ont combattu en Angola durant toute la durée de la guerre civile.
6. Grâce aux importants subsides débloqués par le président américain Ronald Reagan, l'UNITA reprend l'avantage sur la coalition angolo-cubaine lors de la bataille de Cuito Canavale en 1987. 
7. Des élections doivent être organisées sous le contrôle des Nations Unies.


Sources:
- Le Monde du 28/11/2016: « En Afrique, la petite Cuba s'est donné un rôle planétaire. »
- "Le rêve d'un monde castriste", Le Monde du jeudi 21 février 2008.
- "Le rêve africain de Castro", Jeune Afrique.

- « Cuba,une odyssée africaine ».  Ce documentaire revient sur l'engagement des Cubains en Afrique.
- Mondomix n°36, article consacré aux 70 ans de l'Orquestra Aragon.
- F. Mazzoleni:"l'épopée de la musique africaine", Hors collection, 2008.
- E. M'Bokolo:"Afrique noire, histoire et civilisation", Hatier, 2008.
- Ernesto Guevara: Passages de la guerre révolutionnaire : le Congo, Métailié (2000)
- Deux émissions de l'Afrique enchantée: Africuba et Cubafrica.
"Che Guevara est lui aussi Africain".

Liens:
 - Pan African Music: "La musique, soft power cubain en Afrique."
- Pan African Music: "Le Congo dans le grand bain de l'Afro Cubain."
- Le fabuleux destin de l'Afro-cubain: épisode 1, 2, 3 et 4.
- Une sélection de morceaux par Pan African Music.  



mardi 14 février 2012

255. Super mama djombo: "Sol Maior Para Comanda" (1979)

A l'origine de la conquête coloniale de l'Afrique, le Portugal est aussi la dernière métropole à s'y maintenir.  Nous tenterons ici de comprendre dans quelles conditions cette décolonisation tardive s'effectue, en nous concentrant plus particulièrement sur l'exemple bissau-guinéen.



Né en 1924 en Guinée portugaise d'un père  instituteur cap-verdien et d'une mère guinéenne. Après de brillantes études au Cap-Vert, Amilcar Cabral obtient une bourse pour poursuivre ses études à Lisbonne. Il y fréquente d'autres assimilados tels qu'Agostinho Neto ou Eduardo Mondlane (futurs fondateurs des mouvements de libération angolais et mozambicain). Ils y découvrent la pauvreté de la métropole, la brutalité de la dictature et sympathisent avec la résistance anti-salazariste en gestation. Très influencés par la revue Présence africaine et l'Anthologie de la poésie négro-africaine publiée par Senghor, Cabral, Neto, Mario de Andrade fondent le Centre d'Etudes africaines en 1951 avec pour ambition de promouvoir la création littéraire africaine.







Depuis la promulgation de l'Acte colonial en 1930, l'Estado Novo de Salazar s'accroche à ses colonies: Guinée-Bissau, Cap-Vert, Angola, Mozambique, São Tomé et Principe
L'empire, considéré comme le garant de la grandeur du pays, fait l'objet d'une intense propagande. Un colonialisme suranné s'y perpétue, immuable. 
Sous l’œil vigilant des colons en armes et de la redoutable police politique (PIDE), les populations indigènes semblent s'accommoder d'un système apparemment solide. D'aucuns considèrent alors que l'empire colonial portugais se trouve à l'abri du mouvement d'émancipation affectant le reste du continent. 
Pour autant, conscient de la nécessité d'infléchir son discours dans un contexte devenu favorable aux mouvements d'émancipation coloniale, Salazar fait siennes les idées du sociologue brésilien Gilberto Freyre, pour lequel la colonisation portugaise repose sur un intense métissage racial et culturel. Ce "luso-tropicalisme", à l'origine d'une civilisation multiraciale originale, relève largement du mythe et de l'entreprise de mystification. Il permet en tout cas à L'Estado novo d'affirmer avoir décolonisé en assimilant ses territoires d'outre-mer et leurs habitants. (1)
Dans cet esprit, les colonies deviennent sur les documents officiels des "provinces d'outre-mer" en 1951. De même, l'adoption d'un nouveau "Statut des indigènes des provinces de Guinée, Angola et Mozambique" plus libéral, ne remet pas fondamentalement en cause la ségrégation et le racisme omniprésent dans l'empire.
Dans le même temps, le régime s'emploie à canaliser - avec un certain succès - l'émigration portugaise vers les provinces d'outre-mer. A contretemps, l'Angola et le Mozambique se transforment en colonies de peuplement à l'heure où le reste du continent accède à l'indépendance.




A y regarder de plus près, la torpeur de l'empire colonial portugais  n'est qu'apparente.  
A compter des années 1950, "l'esprit de Bandung"se diffuse aussi en Afrique lusophone où s'organise discrètement la contestation nationaliste. Les premiers meneurs indépendantistes se recrutent parmi les assimilados et mestiços partis étudier au Portugal. Profondément imprégnés de culture marxiste, ces étudiants africains de Lisbonne rentrent alors dans leurs patries respectives et passent à l'action politique. (2) 
Ainsi, en Guinée-Bissau, Amilcar Cabral accompagné de quelques camarades dont Rafael Barboza, Aristide Pereira et son frère Luis, fondent en septembre 1956 le Partido Africano da Independência da Guiné e Cabo Verde (Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert = PAIGC). L'audience du parti s'avère d'abord très confidentielle, se réduisant à la capitale Bissau.  
Les premières manifestations d'importance ont lieu en août 1959. Le 3, la grève des dockers du port de Bissau est brisée par les colons portugais qui tirent et tuent une soixantaine de personnes sur le quai de Pidjiguiti. Ce jour, devenu férié, marque le coup d'envoi de la lutte pour l'indépendance et incite le PAIGC à changer de stratégie. 
Deux ans plus tard, le 3 août 1961, le parti nationaliste proclame le passage de l'action purement politique à l'action directe. Les combattants quittent la capitale pour l'intérieur du pays. Avec l'aval de Sékou Touré, ils installent également des bases en Guinée Conakry et lancent des opérations de sabotage des infrastructures de transport et de communication (routes, téléphone, ponts). Les autorités portugaises, inflexibles, engagent une répression brutale et accroissent la présence militaire sur place (10 000 hommes en 1961). De son côté, la police politique, la redoutable PIDE (Policia Internacional e de Defesa do Estado) traque les opposants qu'elle emprisonne et torture dans des camps. Pourtant, en dépit de la précarité de ses positions et de l'obsolescence de l'armement dont il dispose, le PAIGC lance en janvier 1963 ses premiers raids d'envergure. Confrontées au même moment à l'embrasement de leur colonie angolaise, les forces armées portugaises ne parviennent pas à prendre l'avantage sur un ennemi qui exploite à merveille la végétation pour se rendre insaisissable. C'est sur le petit territoire bissau-guinéen que les pertes portugaises sont proportionnellement les plus importantes. 

Le contexte international s'avère de plus en plus  défavorable aux Portugal, dont la colonisation fait désormais l'objet d'une large réprobation. 
Lors des assemblées générales de l'ONU et des conférences panafricaines,  le colonialisme portugais est fustigé par les jeunes Etats africains qui se relaient à la tribune. L'accession à l'indépendance des pays limitrophes des colonies portugaises permet en outre aux mouvements de libération d'y installer des bases arrières . 
La bipolarisation du monde et l'option révolutionnaire privilégiée par les mouvements nationalistes expliquent également l'alliance de ces derniers avec le bloc de l'est (Chine, URSS) dont ils adoptent les modèles (en particulier les exemples cubains et vietnamiens).
En Guinée Bissau, les guérilleros bénéficient progressivement d'un meilleur armement fourni par l'URSS et ses alliés. Ces engagements déterminent les Etats-Unis à soutenir Salazar à partir de l'accession au pouvoir de Nixon en 1969. Le Portugal devient dès lors un allié précieux dans la lutte contre le communisme en Afrique.  L'Estado novo s'appuie en outre sur les bastions de l'Afrique blanche australe que sont la Rodhésie de Ian Smith et l'Afrique du Sud.
On assiste dès lors à une vietnamisation des guerres coloniales portugaises qui se caractérise par "l'africanisation" de la guerre (avec le recrutement de troupes africaines en appui aux soldats portugais), un contrôle des populations déplacées dans des "hameaux stratégiques" (aldeamentos), enfin le recours aux défoliants avec le déclenchement de la guerre chimique dans les zones forestières (en Angola).

 Membres du PAIGC passés en revue dans le secteur de la péninsule du Cubucare.

En Guinée Bissau, le nouveau commandant en chef des forces armées portugaises, le général Antonio de Spinola tente d'isoler le PAIGC en renversant Sékou Touré. Mais l'opération Mar verde (mer verte) tourne au fiasco. Spinola doit se résoudre à prendre langue avec les nationalistes. Craignant une contagion aux autres colonies, le successeur de Salazar, Marcello Caetano le désavoue assurant préférer la "déroute militaire dans l'honneur"à un accord négocié avec les "terroristes." Sur le terrain, le PAIGC renforce ses positions grâce aux missiles sol-air Strella, de fabrication soviétique, qui rendent périlleux toute opération de l'aviation portugaise dans le ciel guinéen. L'organisation indépendantiste contrôle désormais de vastes territoires où elle installe ses institutions. Elle bénéficie désormais d'une reconnaissance internationale. En effet, le 22 septembre 1972, l'assemblée générale de l'ONU reconnaît le PAIGC comme le représentant légitime du peuple de Guinée Bissau.

Les guerres africaines pèsent désormais très lourdement sur l'économie et la société portugaise. Au début des années 1970, le pays doit consacrer la moitié de son budget aux conflits. La lassitude gagne une opinion publique inquiète pour les appelés du contingents,  astreints à un service interminable et périlleux. Même les soutiens traditionnels de la dictature finissent par douter. Les officiers supérieurs des forces armées critiquent ouvertement l'intransigeance de Caetano. Le pourtant très conservateur général Spinola se prononce pour une forme d'autodétermination pour les Africains dans son livre Le Portugal et son avenir. 
Le pape Paul VI reçoit même au Vatican en 1970, Neto, Cabral et Marcelino dos Santos (le vice président du Frelimo mozambicain) avant de dénoncer en 1974 le concordat passé avec le Portugal en 1940.

Le général Spinola passant des troupes coloniales en revue.



C'est finalement la grave crise que traverse l'armée, empêtrée dans des guerres "ingagnables", qui accélère les événements en métropole et dans l'empire. De jeunes officiers de gauche regroupés dans le Mouvement des Forces Armées (MFA) se prononcent pour une claire reconnaissance du droit des peuples à l'autodétermination. 
Le 25 avril 1974, l'armée renverse Caetano lors de la Révolution des œillets. Le général Spinola accède à la tête du pays et s'oppose rapidement au MFA à propos de la décolonisation. Ce dernier est partisan de la négociation, alors que Spinola refuse de reconnaître l'indépendance de l'Angola et du Mozambique. Il ne peut en revanche qu'entériner la déroute des troupes portugaises en Guinée Bissau, reconnue indépendante par le Portugal en août 1974. Il faudra attendre la démission de Spinola pour que des négociations sérieuses s'ouvrent avec les mouvements nationalistes angolais et mozambicain. (3)

Le 20 janvier 1973, Cabral est assassiné dans des conditions troubles. Sa mort réveille les luttes intestines et ravive le clivage entre Guinéens et Cap-Verdiens. Celui qui s'impose comme le héros national n'assiste donc pas à la proclamation unilatérale d'indépendance du 24 septembre 1973. Pour le compte du PAIGC, c'est son demi-frère, Luis Cabral, qui prend les rênes du pays.


La poignée de colons de Guinée Bissau quitte un pays exsangue dans lequel la métropole n'a jamais vraiment investi. On y compte alors 99% d'analphabètes!
La tâche s'avère donc ardue pour le nouveau pouvoir qui échoit à Luis Cabral. Dirigeant inflexible jusqu'à son renversement en 1980, le pays adopte sous sa férule un modèle de développement socialiste. (4)



La lutte pour l'indépendance se mène d'abord les armes à la main, mais s'épanouit également dans le domaine culturel, les artistes cherchant à s'émanciper de la pesante tutelle portugaise. L'engagement des musiciens bissau-guinéens aux côtés des nationalistes accroît l'intense répression menée par la PIDE.
Le Cubiana Jazz par exemple subit les foudres de la police politique. Fondé en 1969, le groupe électrifie le rythme traditionnel gumbe. A l'aide d'un langage imagé et subtil, le chanteur José Carlos Schwarz (dit Zé Carlos) dénonce en  kriolu (5) l'oppression exercée par les Portugais. Le morceau Djiu de Galinha évoque un sinistre pénitencier où furent emprisonnés de nombreux opposants dont Schwartz lui même (en 1971). (6)
« Djiu de Galinha/C’est comme le pêcheur qui attend la marée puis le retour à terre/C’est comme le paysan qui pleure la pluie puis espère la récolte… »

L'orchestre Super Mama Djombo (SMD), concurrent direct du Cobiana,  s'engage lui aussi très tôt dans lutte anti-impérialiste. Le nom du groupe est emprunté à une divinité féminine locale, à laquelle se réfèrent constamment les guérilleros. Son répertoire célèbre la lutte de libération du PAIGC comme sur les titres Guiné Cabral ou Sol Maior Para Comanda. Sur ce titre fleuve, un narrateur loue les mérites d'Amilcar Cabral et du PAIGC dont le SMD s'impose bientôt comme l'orchestre officiel. En effet, à l'instar des politiques culturelles menées en Guinée-Conakry et au Mali, le parti bissau-guinéen s'attache les services d'orchestres et promeut la musique moderne comme facteur d'identité nationale.
Le SMD connaît ainsi son heure de gloire au lendemain de l'indépendance grâce à des prestations scéniques brillantes et à la diffusion de ses morceaux sur la radio nationale bissau-guinéenne. En tournée à Cuba, le groupe y reçoit les honneurs du Festival musical de la jeunesse de La Havane en 1978. Son succès s'étend à toute l'Afrique lusophone, alors même que le groupe n'a jamais enregistré. En 1980, au cours d'une unique session d'enregistrement à Lisbonne, le SMM grave six heures de chansons qui constitueront le matériel des 5 albums diffusés par le label national Cobiana records.



A l'enthousiasme de l'indépendance succède rapidement la désillusion face à l'autoritarisme d'un régime incapable de faire reculer la pauvreté endémique. Le SMD prend peu à peu ses distances avec le pouvoir et aborde de manière très critique la situation du pays. Sur un de leurs morceaux les plus célèbres (le prodigieux Dissan Na M'bera), les musiciens dénoncent la corruption et le clientélisme si éloignés des idéaux défendus par les combattants de la Libération. " Laisse moi marcher de ce côté de la rue / Ne m'écrase pas avec une voiture officielle." En novembre 1980, le renversement de Luis Cabral par un nouveau régime militaire entraîne la marginalisation du SMD, associé dès lors aux "années Cabral".

Les musiciens cap-verdiens célèbrent à leur tour l'accession à l'indépendance de l'archipel. Pour l'occasion,  Voz di Cabo Verde, une formation fondée à Rotterdam en 1965 au sein de la diaspora, enregistre l'euphorique Independancia (en écoute sur Deezer).




La vidéo ci-dessus compile des clichés pris par le photographe norvégien Knut Andreasson, lors d'un reportage effectué en 1970 dans les zones libérées par le PAIGC.
Nous n'avons pu trouver les paroles du morceau, mais si vous parlez le portugais et souhaitez  vous lancer dans une transcription en commentaire, c'est avec grand plaisir...


Notes: 
1. Seuls les civilisados (citoyens portugais) et les assimilados, noirs ou métis, peuvent alors accéder à une expression politique légale dont restent privés les indigènes (indigena) qui représentent pourtant l'immense majorité de la population. 
2. Ils coopèrent avec le parti communiste portugais qui décide de soutenir les partis nationalistes en gestation sans créer de sections coloniales inféodées au PC métropolitain. Dès lors, les luttes des nationalistes se situent dans une optique révolutionnaire et impérialiste.
3. Les accords de Lusaka de septembre 1974 fixent la date de l'indépendance du Mozambique au 25 juin 1975. Les négociations s'avèrent beaucoup plus périlleuses en Angola où aucun des trois mouvements indépendantistes (UNITA, MPLA, FNLA) ne peut prétendre représenter le peuple angolais dans son ensemble. Le 11 novembre 1975, le MPLA proclame la République populaire de l'Angola. 
Des guerres civiles interminables opposent aussitôt des factions irréductibles, appuyées et instrumentalisées par les deux Grands.
4. Après avoir formé un État commun pendant six ans, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert prennent des chemins séparés en 1980.
5. Synthèse du portugais et des langues locales
6. José Carlos est mort à 27 ans, en 1977, sur le tarmac de l’aéroport de La Havane, où l’avion qui l’amenait à Cuba prit feu.


En bonus une sélection de quelques pépites musicales d'Afrique lusophone avec, entre autres, Bonga, Cesaria Evora, Super Mama Djombo, Ferro Gaita...




Sources:
- Armelle Enders: "Histoire de l'Afrique lusophone", Chandeigne, 1994.
- L'émission consacrée à  La Guinée Biissau dans le cadre d'une excellente série sur les indépendances africaines diffusée en 2009 par France Culture
- Yves Léonard: "La fin de l'Afrique portugaise", Les Collections de l'histoire n°49, octobre 2010.
- Sylvie Clerfeuille: "l’Afrique lusophone bercée par la saudade" (PDF)
- Marc Michel: "Décolonisations et émergence du Tiers Monde, Carré histoire, Hachette supérieur, 2005.
- Nous avons consacré d'autres posts à l'émancipation des colonies portugaises et aux leaders nationalistes sur Samarra: "Les décolonisations africaines en musique 2 (1960-1990)", "les pères des indépendances africaines","Quand les Cubains exportaient la révolution en Afrique."
- Florent Mazzoleni:"L'épopée de la musique africaine", Hors collection, 2008.
 

Pochette de l'album Independancia enregistré par Voz de Cabo Verde.


Liens:

- Biographie d'Amilcar Cabral sur le site du Monde diplomatique
- Le dossier "Samarra en Afrique".
- Une discographie complète du super mama djombo
- Présentation du groupe et de son dernier disque sur T.P. Africa, un excellent blog italien consacré aux musiques d'Afrique de l'ouest. 
- Idem avec le blog Worldservice qui consacre un post au SMD.
 - Afrisson: la musique de Guinée Bissau.
- Petit atlas musical de la lusophonie. (PDF)
- Africulture: "Le melting pot angolais."
- Le Monde: "Bonga, la voix rauque de la décolonisation."