En 1946, La Guadeloupe, la Martinique deviennent départements français. Dans
un contexte de
forte pression démographique, le gouvernement français y opte, durant vingt ans, pour une
politique de transferts sociaux à grande échelle. En parallèle, il
incite au déplacement des individus vers l'hexagone. Des années 1960 aux années 1980, des dizaines de milliers de Français, originaires de Martinique et de Guadeloupe, quittent leur île natale pour l'hexagone. Cette migration intérieure, décidée au plus haut sommet de l’État, ne dure que vingt ans, mais représente néanmoins l'une des plus importantes qu'ait connu la France. Elle contribuera à accréditer l'idée que pour les DOM le salut se trouve toujours loin de la terre natale. Une attitude assez comparable au mépris dans lequel l'industrie musicale hexagonale a longtemps tenu les musiques guadeloupéenne et martiniquaise véritables. Cette condescendance coloniale a empêché tous ceux qui chantaient en créole de se faire connaître dans l'hexagone.
Entreprise
de "déportation" pour Aimé Césaire, le Bumidom sera synonyme de
déracinement pour de nombreux Domiens, sans véritable intégration à
l'arrivée dans l'hexagone.
***
Les guerres de libération menées dans les dernières colonies françaises portent un rude coup au prestige international de la France. Pour conjurer ce que d'aucuns considèrent comme une forme de déclin, de Gaulle s'emploie à recentrer les frontières de la France sur celles de l’État-nation, sans renoncer pour autant aux derniers confettis de l'Empire ultramarin. En 1964, le président de la République se rend en Martinique pour tenter d'apaiser le climat de révolte latent. "Mon Dieu, comme vous êtes Français!", s'exclame-t-il lors de sa visite à Fort-de-France. Devant un parterre d'écoliers agitant de petits drapeaux français, le chef de l'Etat lance: "La Martinique est un témoins, un lien, un point où la France doit rayonner, et ce sera une de vos tâches mes enfants." Pour contrer les mouvements indépendantistes, le gouvernement considère que l'urgence est démographique: il faut limiter les naissances, et pousser à la migration une partie de la jeunesse. La première idée est de favoriser la migration vers la Guyane, dont la population est très réduite. Compte tenu des perspectives économiques très limitées, les jeunes Antillais préfèrent la métropole, désormais accessible grâce aux billets préférentiels mis en place sur la liaison aérienne. A l'initiative de Michel Debré, l'ancien premier ministre devenu député de la Réunion, le gouvernement décide alors de créer le BUMIDOM, un organisme censé régler les problèmes de chômage, de surpopulation, tout en étouffant les velléités indépendantistes. Le Bureau pour le développement des Migrations Intéressant des Départements d'Outre-Mer ouvre ses portes en 1963. "Sa tâche principale est de sélectionner de jeunes hommes et femmes des DOM, de les faire venir en métropole et de les former, le tout dans une perspective politique mêlant interventionnisme étatique et paternalisme colonial." (source D p 57)
L'organisme d’État propose aux volontaires de partir en métropole en échange d'un emploi dans la fonction publique. La misère remplit les avions ou les bateaux, d'autant que l'hexagone est présenté comme un pays de cocagne par les campagnes de communication. La plupart des candidats au départ n'ont rien à perdre, le Bumidom représente pour eux une opportunité à saisir. Comme le rappelle Édouard Glissant dans Le Discours Antillais, "La terre de France vers laquelle ils voguaient leur avait été suggérée dès l'enfance comme le lieu suprême où tout s'accomplit." Avant le départ, les postulants passent une visite médicale et des tests d'évaluation scolaire. Il n'y a bien sûr pas de recalés. La plupart des volontaires ont entre 18 et 25 ans. Sans diplômes, ils sont souvent les aînés de familles nombreuses et pauvres. Tous les mercredis, un boeing 747 bondé de jeunes Martiniquais et Guadeloupéens décolle pour Paris. Sous l’œil ému des parents, les migrants partent pour l'inconnu, sans savoir quand et si ils reviendront. L'ancien empire colonial qui avait déporté quatre cents ans auparavant des millions d'Africains vers les "îles à sucre", déplaçait désormais leurs descendants vers l'Europe.
A l'arrivée à Paris, pour tous, c'est un choc, un dépaysement total. La ville est grise, enveloppée dans le brouillard et la fumée. Le froid transit. Le paysage n'a rien de ceux des cartes postales. A peine ont-ils foulé les tarmacs ou les quais, qu'hommes et femmes sont séparés. Les premiers sont envoyés dans des centres de formation en province, les secondes à Crouilly sur Ourcq en Seine et Marne où se trouve un centre spécialement conçu pour elles. La formation des stagiaires se réduit à sa plus simple expression dans cette "Sorbonne du balais-brosse" où l'on "apprend" à éplucher les pommes de terre, à nettoyer, à repasser. La déception est d'autant plus grande qu'il y a eu mensonge. La formation professionnelle se réduit souvent à sa plus simple expression. Loin des métiers espérés, ce sont des
postes subalternes de femmes de ménage, de domestiques qui sont à
pourvoir, et non des postes à responsabilité comme le laissaient entendre les employés de l'organisme d’État. La situation est d'autant plus difficile qu'aucun retour n'est prévu, le Bumidom ne finançant qu'un billet simple pour la métropole. (1)
Les conditions de recrutement se révèlent parfois très humiliantes. A Crouilly, "pendant que les jeunes filles défilaient, il y avait le public employeur qui était là [et qui] choisissait. Cela m’avait fortement marqué parce que je venais de lire, quelques jours plus tôt, comment on présentait les esclaves. Et c’était exactement la même façon. Cette image me reste encore toujours", témoigne Aimé Techer, un Réunionnais venu s'installer en métropole. Une fois sortis du centre d'apprentissage, les jeunes gens doivent se débrouiller seuls. Compte tenu de la faiblesse des salaires, et en dépit des promesses d'aides au logement, la recherche d'un toit relève souvent de la gageure.
Les syndicats et l'extrême-gauche pointent du doigt le caractère néo-colonial du dispositif. Aux yeux de ses détracteurs, il s'agit moins d'enrayer la pauvreté et le chômage que d'étouffer les contestations sociales, d'empêcher les révoltes populaires et d'entraver l'émergence de mouvements nationalistes et indépendantistes. En 1968, les locaux parisiens du Bumidon subissent un saccage en règle, plusieurs graffitis dénonçant l'ambiguïté du dispositif. "A bas l'impérialisme français et ses valets. Vive les Antilles libres", "A bas, le colonialisme aux Antilles", "A bas la traite des négriers", "Non, au Bumidom", "Nous voulons retourner chez nous", peut-on lire sur les murs. La presse réagit, critique le Bumidom, dénonçant notamment les inégalités sociales dont sont victimes les Français d'outre-mer. Rien n'y fait, le Bumidom continue son œuvre.
Après l'installation d'une première génération de Domiens dans l'hexagone, le Bumidom intensifie son action et encourage les regroupements familiaux. L'implantation durable de familles participe à l'accumulation des foyers modestes dans les grands ensembles de banlieues, souvent construits d'ailleurs par les nouveaux venus eux-mêmes. Le sentiment d'abandon, d'isolement, de relégation, le mal du pays provoquent chez certains des dépressions. Or, aucun suivi psychologique n'a été prévu pour évoquer les difficultés rencontrées. Le racisme est très présent à l'encontre de ces Français venus d'ailleurs. On les confond avec les travailleurs immigrés arrivés eux aussi dans les années 1960 et 1970. Aux problèmes identitaires s'ajoutent donc les violences du déracinement. Les discriminations sont légions. "L'émigré antillais en France est ambigu, il mène la vie de l'émigré mais il a le statut de citoyen. Il est à même d'être fonctionnaire: infirmière ou fille de salle, employé des postes ou poinçonneur du métro, douanier à Orly ou agent de police. Il se sent français, mais il subit des formes latentes ou déclarées de racisme tout comme un Arabe ou un Portugais", constate Glissant dans Le Discours Antillais.
Pour adoucir le quotidien, surmonter la distance avec les proches restés au pays, les nouveaux venus fréquentent les fêtes organisées par les association d'Antillais de l'hexagone. Pour tous, la musique joue un rôle primordial, d'autant que le répertoire des groupes martiniquais et guadeloupéens d'alors porte un message identitaire et politique dans lequel se retrouvent de nombreux auditeurs. Nous nous intéressons ici plus particulièrement à trois groupes particulièrement représentatifs. Le Super Combo et les Vikings sont deux formations musicales guadeloupéennes fondées respectivement à Pointe Noire et dans le quartier de Carénage à Pointe-à-Pitre. La Perfecta est un groupe martiniquais créé en 1970 à La Trinité.
* Super Combo, Vikings de la Guadeloupe et la Perfecta.
Au cours des années 1960-1970, une nouvelle
alchimie musicale naît aux Antilles de la fusion des rythmiques caribéennes (salsa,
cha-cha-cha, calypso, cadence, compas, biguine), latinos (son, rumba) et
nord américaines (jazz, soul, pop). Les groupes cherchent alors à faire entendre la voix de populations marginalisées. Influencés par le mouvement des droits civiques, ils
n'hésitent pas à s'approprier l'imagerie du Black Power, comme le poing noir levé brandissant une note de musique sur la pochette d'un 33
tours des Vikings. Les paroles des chansons abordent l'identité créole, le passé
esclavagiste et colonial, le chômage, la pauvreté... Prenons quelques exemples.
Le titre Mwen domi dewo écrit par le trompettiste Elie
Bianay, est enregistré par le Super Combo dans les studios Debs en 1975. Sur un air de cadence rampa,
fortement inspirée du Kompa haïtien, le morceau dénonce avec humour et
ironie les difficiles conditions d'installation des participants au
phénomène Bumidom. En 1978, "A Youskous Pa Fè Fou" de la Perfecta dépeint sans détour la situation économique désastreuse de la Martinique. " Ti commerçants fèmé boutique, ti artisans à la faillite, situation
critique / la Martinique pays magique, pa ni travail pou téni fric, vive
la vie aux tropiques". Les Vikings, quant à eux, décrivent les difficultés liées à une vie sans travail dans le somptueux: "Ka Nou Pè Fé".
En
1970, les Vikings se produisent deux soirs au Pavillon des Halles de
Paris devant vingt mille personnes. Sans autre promotion que le bouche à oreilles, le chiffre est colossal. La
musique des Vikings, de la Perfecta, du Super Combo constituent un
formidable exutoire pour les populations d'outre-mer établies à Paris. Animé par la
nostalgie du pays natal, le besoin de se ressourcer, de se retrouver et
surtout d'écouter de la bonne musique, le public se compose presque
exclusivement des populations antillaises installées dans l'hexagone.
Malgré
la qualité indéniable de ces musiques, les groupes antillais ont
longtemps souffert d'un grand manque de considération et furent ignorés
du paysage culturel français. Les médias hexagonaux se font une toute
autre idée de la musique antillaise, une musique festive, exotique,
celle de David Martial, de la Compagnie Créole ou de Francky Vincent. En
plus de conforter une partie de la population dans ses stéréotypes
paternalistes résumant les Antilles aux soleil, aux filles dénudées et
aux colliers à fleur, ce doudouisme musical dissimule l'effervescence
créatrice des groupes ultramarins. Avec leur musique innovante,
militante, chantée en créole, la Perfecta, les Vikings ou Super Combo
n'avaient aucune chance. Dès lors, la musique des "îles à sucre" subit une
ghettoïsation.
* Quel bilan tirer de trente ans de Bumidom?
Le choix de la départementalisation en 1946 impliquait des promesses d'égalité (2), avec une extension progressive des droits économiques et sociaux. Or, l'accroissement du chômage à la fin des années 1970 remet sérieusement en cause l'utilité même du Bumidom. L'Etat ralentit la migration et en 1982, François Mitterrand supprime définitivement l'organisme. En moins de vingt ans, 160 000 Antillais et Réunionnais ont quitté leur île natale. Même si un grand nombre d'entre eux a réussi son enracinement dans l'hexagone, l'espoir de retour reste fort chez beaucoup. Le fossé entre l'espoir suscité et la réalité vécue est ressentie comme une violence. L'impression d'avoir été trompé persiste. Aussi, de nombreux migrants du bumidom refusent d'évoquer leur histoire , car ce serait reconnaître que l'on était pauvre, sans diplôme, sans formation et que l'on a été le jouet d'une politique coloniale qui ne disait pas son nom.
La situation économique et sociale de la Martinique et de la Guadeloupe de 2022 rappelle par bien des points celle des années 1960. En dépit des promesses, le Bumidom n'a rien changé. le taux de chômage chez les jeunes oscille toujours autour de 40 et 50 % dans les îles. Impossible dans ces conditions de travailler au pays, quand une petite caste continue à posséder la plupart des ressources. Aujourd'hui, les DROM connaissent toujours une situation inquiétante. L'économie artificielle de "non-production" favorise le clientélisme. Alors que le revenu moyen par habitant est sensiblement inférieur à celui de la métropole, le taux de chômage reste en revanche nettement supérieur à la moyenne française. En outre, l'ampleur de la migration vers l'hexagone a provoqué une véritable hémorragie démographique au point qu'aujourd'hui en Guadeloupe et en Martinique, la population diminue et vieillit.
Comme dans les années 1960, le mécontentement grandit et la colère éclate à intervalle réguliers comme en janvier 2009 ou en novembre 2021. Les grèves à répétition et les manifestations sont le révélateur des mauvaises relations que la France continue d'entretenir avec ce qui reste de son ancien empire. Alors que les migrants Martiniquais et Guadeloupéens se rendent en Europe, des fonctionnaires métropolitains traversent l'Atlantique en sens inverse pour occuper des postes à responsabilités. Un chassé-croisé migratoire qu'Aimé Césaire dénonçait déjà devant l'Assemblée nationale en 1977. « L’aspect le plus connu des Antilles-Guyane est sans doute celui de terres d’émigration, mais elles deviennent en même temps et parallèlement des terres d’immigration. Les nouveaux venus (…) autrement organisés, autrement pourvus, autrement dominateurs aussi et sûrs d’eux-mêmes, qui auront tôt fait d’imposer à nos populations la dure loi du colon. Je redoute autant la recolonisation sournoise que le génocide rampant. »
Notes:
1. Compte tenu du prix exorbitant des prix des billets d'avion (7500 francs pour se rendre à La Réunion), le salaire moyen de 400 francs par mois touché par les nouveaux venus empêche ceux qui le souhaiteraient de rentrer chez eux. Pour compenser les sacrifices, l’État met en place les congés bonifiés. Un billet d'avion offert tous les trois ans permet ainsi aux fonctionnaires de passer deux mois de vacances avec leur famille restée au pays. Les vacanciers "métro-caribéens" cherchent à se montrer à leur avantage, en soignant leur tenue vestimentaire, ce qui entretient parfois une sorte d'illusion sur la douceur de la vie dans l'hexagone. Un fossé se creuse. D'aucuns reprochent aux exilés d'être partis.
2. Pour Césaire, il s'agit de "passer d'une citoyenneté mutilée à la citoyenneté tout court."
Sources:
A. Bumidom, des Français venus d'outre-mer, de Jackie Bastide, de Temps noir Productions / France 2 (Infrarouge), 2010, 53 min
B. "La politique migratoire du Bumidom", [Les hommes aux semelles de vent sur France Culture]
C. Sylvain Pattieu: « Un traitement spécifique des migrations d’outre-mer : le BUMIDOM (1963-1982) et ses ambiguïtés », Politix, 2016/4 (n° 116), p. 81-113.
D. Sylvain Pattieu: "Années 1960-1970. La grande migration antillaise.", in L'Histoire n°457, mars 2019.
E. "Spéciale Vikings de la Guadeloupe" [Couleurs tropicales sur RFI]
F. "Kassav', Vikings, Kalash, pourquoi la métropole n'a jamais rien compris à la musique antillaise". [Les Inrocks]
G. « La Perfecta et les Vikings de la Guadeloupe : Une Histoire musicale Française » un documentaire de David Commeillas.
H. "Une certaine histoire de la musique française: Kadans kreyol", un documentaire de David Commeillas.
I. "Les oublié-e-s des Outre-mer" avec Jessica Oublié et Audrey Célestine [Programme B]
J. «Tropical Tuesdays: La Perfecta - "A Youskous Pas Fè Fou"»
K. Michelle Zancarini-Fourne: "Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours", Zones, La Découverte, 2016.
L. "Jazz créole, plongée ultramarine" (Libération)
M. "Martinik Muzik. Chassol dévoile les trésors des Caraïbes", un documentaire de David Commeillas sur Arte Radio.
N. Cédric Audebert, « Les Antilles françaises à la croisée des chemins: de nouveaux enjeux de développement pour des sociétés en crise », Les Cahiers d’Outre-Mer, 256 | 2011, 523-549.
Gentil lecteur, je compte sur ton indulgence. La traduction qui suit souffre de nombreuses maladresses ou erreurs, elle ne demande qu'à être améliorée. N'hésite pas à apporter des corrections en commentaire.
Mwen domi dewo J'ai dormi dehors
Mwen té konprann lavi-Pari Je croyais que la vie parisienne
Sété « Pigalle », sété « Barbès ». C'était Pigalle, c'était Barbès.
Mwen rèsté pri douvan on gran Quelle ne fut pas ma déception en arrivant
désèpsyon.
Mwen fè yon bon vwayaj an avyon. j'ai fait un bon voyage en avion
Mwen vrè sinéma, J'ai apprécié le cinéma
Mwen manjé, mwen byen brè, J'ai bien mangé, j'ai bien bu
Mwen dòmi, mwen lévé J'ai bien dormi, je me suis réveillé
Abò sété fransè, A bord, c'était français
Mwen té ka palé, Moi je parlais
Mè, lè mwen rivé a Pari Mais, quand je suis arrivé à Paris...
Refrain: Mwen dòmi déwò, mwe J'ai dormi dehors,(2X)
Mwen dòmi an dalo J'ai dormi dans la misère
Mwen dòmi déwò, J'ai dormi dehors
Mwen dòmi an tou-a-métwo, J'ai dormi dans une station de métro
Ay, ka fè fwèt Aie! Aie! Il fait froid
Fwèt kon adan on frijidè Froid comme dans un réfrigérateur
Mwen pa menm tin on vyé pilovè Je n'ai même pas un vieux pull
Mwen vini isi vrè mizè Je suis venu ici, une vraie misère
Mwen té aka on zanbèl ?
Lè i vwè sa akòz dè frik Faute de fric,
I mété-mwen déhò Ils m'ont mis dehors
Sa ki pli bèl ankò Mais le plus beau
Mwen ja ka fè klòch C'est que je suis devenu cloche
Mi on sitiyason fòlflorik Ma situation était folklorique
Refrain
Olé, Olé, Olé , Olé, Olé, Olé, Olé
(...)
Mwen subi on désèpsyon J'ai subi la dépression
Ki té manké tchouyé mwen Qui a failli me tuer
Mwen subi on désèpsyon J'ai subi une dépression
Ki arété keur an-mwen Qui a arrêté mon cœur
Mwen subi on désèpsyon J'ai subi la dépression
Ki té ka dérayé-mwen Qui m'a fait déraillé
Mwen subi on désèpsyon J'ai connu la déception
Ki anki chouboulé-mwen Qui m'a chamboulé.
Ayayay-yayay-yayay, Aïe, aïe, aïe
Mwen dòmi déhò J'ai dormi dehors
(...)
Ayayay-yayay-yayay, Aïe, aïe, aïe
Viv lavi-zanbélit Vive la belle vie
Avèk lè Sipèw Konmbo Avec le Super Combo