jeudi 27 août 2009

178. U2 : "Sunday Bloody Sunday" (1983)

[Les membres du groupe U2 à leurs débuts; photo : Lex Van Rossen]

Il y a au moins deux sortes de chansons dont nous vous parlons sur l'histgeobox : Celles qui ne sont pas très connues mais qui nous permettent d'étudier un évènement connu et celle qui sont très connues, sans pour autant que le sujet qu'elles abordent soit connu. "Sunday Bloody Sunday" appartient bien sûr à la deuxième catégorie. Nous allons tenter de vous éclairer un peu sur ce "Dimanche sanglant" et ses origines.

D'abord quelques mots sur le groupe U2. Depuis plus de 30 ans, les 4 gars de Dublin (le chanteur Bono, le guitariste The Edge, le batteur Larry Mullen et le bassiste Adam Clayton) n'ont pas quitté le devant de la scène, n'hésitant pas à évoluer pour rester l'un des groupes les plus populaires de la fin du XXème siècle et du début du XXIème siècle. Formé en 1976, le groupe sort ses premiers singles puis deux albums au début des années 1980.
Avec l'album War, sorti en 1983, le discours de U2 se fait plus politique, plus engagé. L'album est en tête des ventes au Royaume-Uni. Parmi les chansons, "Sunday Bloody Sunday" tient particulièrement à cœur au groupe car elle évoque la situation en Irlande du Nord. Elle est écrite par Bono, leader charismatique, et The Edge, l'un des meilleurs guitaristes de sa génération. Elle sort à un moment où le conflit semble sans issue. La dénonciation reste assez vague et très poétique. Contrairement à une chanson sur le même thème de John Lennon, les tenants et aboutissants du conflit ne sont pas réellement expliqués. C'est avant tout la violence qui est dénoncée. Dans des versions plus récentes (comme celle de Slane Castle mentionnée par Bricotice en commentaire), Bono ajoute même une dénonciation de l'IRA.
Côté musique, une batterie très présente et très sèche, des allures de marche militaire. Peut être une source d'inspiration ? Le début d'un morceau d'un groupe Punk d'Ulster, Stiff Little Fingers. En 1979, ils reprennent une chanson de Bob Marley dans laquelle ils évoquent un jeune tué par un tireur à Belfast. Ça s'appelle "Johnny Was".

Libre à vous de lire toute cette histoire en détail ou de la survoler... Cliquez sur Afficher pour la faire dérouler.


Les origines du conflit nord-irlandais

Je ne vais pas remonter jusqu'au IXème siècle et au livre de Kells, protégé de la fureur des Vikings.... Mais tout de même, faisons un petit retour en arrière.
La verte Eirin a vu passer les Vikings, qui ont fondé Dublin et se sont mélangés à la population celte. Dès le XIIème siècle, des rois locaux font appel au souverain anglais Henri II Plantagenêt pour les aider contre d'autres rois. C'est le début de la pénétration anglaise sur l'île. Quelques Normands commencent à s'implanter dans l'Est de l'île. Malgré les statuts de Kilkenny (1366), ils sont progressivement assimilés à la culture gaélique. A partir de 1541, avec Henry VIII Tudor, les rois d'Angleterre prennent le titre de Roi d'Irlande et développent la colonisation. La nouvelle religion protestante créée par ce dernier suite à son conflit avec le Pape est rejetée par les catholiques au même titre que la domination anglaise. Plusieurs révoltes échouent à rejeter les Anglais. Des comtes s'enfuient même en 1607 pour cesser la lutte, privant les Irlandais de leurs chefs. La colonisation progresse, notamment en Ulster (nord).
Pendant la révolution anglaise de 1641, les Irlandais se révoltent mais sont réprimés par Cromwell. De nombreuses personnes sont massacrées et remplacées par des colons protestants, souvent originaires d'Ecosse.

[Des protestants de l'Ordre d'Orange défilent dans les rues de Belfast le 12 juillet en souvenir de la bataille de la Boyne. Ils traversent également des quartiers catholiques, ravivant des tensions entre les communautés; source]

Lorsque Jacques II, roi catholique d'Angleterre et donc d'Irlande, tente de reconquérir son pouvoir au détriment du roi choisi par le Parlement après la Glorieuse Révolution de 1688, c'est en Irlande qu'il combat. Les armées de Guillaume III d'Orange battent celles de Jacques à la fameuse bataille de la Boyne en 1690, aujourd'hui encore célébrée lors de marches par les protestants orangistes tous les 12 juillet.
En réponse à la révolte de 1798 (ayant inspiré la chanson "The Wind That Shake The Barley" qui a donné son titre au film de Ken Loach), que les révolutionnaires français ne parviennent pas à aider suffisamment malgré la tentative éphémère du général Humbert, les Anglais proclament en 1800 l'Acte d'Union entre le Royaume d'Irlande et celui d'Angleterre.
Au XIXème siècle, de nombreux Irlandais fuient la misère et la Grande Famine de 1846, notamment vers les États-Unis. L'île perd quasiment la moitié de sa population. Mais le siècle voit également la montée des revendications d'indépendance qui aboutissent à la création du Sinn Fein ("nous-mêmes") en 1905. En 1914, les Irlandais obtiennent le Home Rule, qui prévoit une certaine autonomie, mais en raison de la guerre et de l'opposition de la Chambre des Lords, il n'est pas appliqué.
A Pâques 1916, les membres du Sinn Fein et les partisans de James Connolly s'allient pour mener une insurrection au cœur de Dublin. L'insurrection échoue mais le Sinn Fein gagne en popularité et parvient à remporter les élections de 1918. Il réunit un Parlement irlandais qui proclame l'indépendance. Ce Parlement n'est pas reconnu par Londres ce qui entraine une nouvelle révolte. C'est à ce moment que nait l'Irish Republican Army ou IRA.
Après des négociations, le Traité de Londres reconnait à un État libre d'Irlande le statut de dominion au sein du Commonwealth. Mais le nord de l'île reste britannique. Une guerre civile entre Irlandais éclate jusqu'en 1923 entre ceux qui acceptent la partition (Michael Collins) et ceux qui la refusent (Eamon De Valera). Les vaincus de la guerre civile fondent le Fianna Fail qui arrive au pouvoir par la suite et rompt les derniers liens avec le Royaume-Uni jusqu'à l'indépendance complète en 1949.
Jusqu'au années 1960 et, malgré quelques attentats de l'IRA, le conflit s'apaise. Mais les discriminations dont sont victimes les catholiques vont le relancer.

Quelle est la situation à la fin des années 1960 ?


D'un côté, une forte minorité de catholiques dits "nationalistes" qui souhaitent le rattachement de l'Ulster à la République d'Irlande. De l'autre, une majorité de protestants dits "loyalistes" ou "unionistes" qui souhaitent le maintien de l'Ulster dans le Royaume-Uni. Ces derniers sont pour la plupart des descendants des colons anglais ou écossais qui ont repeuplé le Nord de l'Irlande après les massacres commis par Cromwell. Grâce à des manipulations sur les contours des circonscriptions électorales (le fameux gerrymandering qui a plutôt, aux États-Unis, pour but de permettre aux minorités d'être représentées dans les assemblées élues), le parlement nord-irlandais de Stormont est contrôlé par les Unionistes. Il en est de même pour la police, la tristement célèbre Royal Ulster Constabulary (RUC), essentiellement composée de protestants et peu soucieuse des droits des catholiques.

Est-ce une guerre de religions ? Non, plutôt un affrontement dans lequel la religion sert de marqueur d'identité. Depuis le berceau, chaque individu vit séparé de l'autre communauté qu'il apprend consciencieusement à haïr. Des murs séparent les quartiers de chaque communauté, les quartiers mixtes étant plutôt rares.

[Le 14 août 1969, des soldats britanniques interviennent pour calmer les émeutes lors de la "bataille du Bogside". C'est le début des 38 ans de l'Opération Bannière; source]

A la fin des années 1960, les "troubles" démarrent en Ulster, des affrontements opposent les deux communautés au travers de groupes paramilitaires ou de milices. En août 1969, une IRA "provisoire" se sépare de l'IRA "officielle" (qui a renoncé à la violence) pour prendre les armes. Une nouvelle génération est à l'origine de ce tournant que l'on constate dans l'IRA comme dans sa "vitrine politique", le Sinn Fein. Ils ont pour objectif la réunification avec le Sud et sont prêts à tout pour y arriver. Parallèlement, le Mouvement pour les droits civiques, d'orientation pacifiste, réclame la fin des discriminations contre les Catholiques pour le logement, le travail, dans les rapports avec la police. En 1968, une de leur manifestation à Derry, menée par Bernadette Devlin, est sévèrement réprimée par la RUC. Des attentats éclatent, perpétrés par des milices paramilitaires protestantes comme l'UVF. Les catholiques sont persécutés par des protestants peu soucieux d'égalité. Aussi, lorsque l'armée britannique intervient en 1969, c'est plus comme une force d'interposition entre deux communautés, voire une force de protection pour les catholiques. La suite est bien différente.


[L'Irlande et ses villes divisées; Cartographie : Monde Diplomatique]

1972 : Un tournant dans le conflit

Si Belfast est la capitale de l'Irlande du Nord, Londonderry est l'une des villes où la tension est la plus forte. La ville est située dans un comté de l'ouest de la province à majorité catholique. Son nom même est une insulte aux nationalistes catholiques qui préfèrent l'appeler Derry. La ville est divisée entre quartiers catholiques et quartiers protestants. Le quartier catholique, c'est le Bogside où commence pour les nationalistes le "Free Derry".
Pour protester contre les discriminations dont sont victimes les catholiques, une marche est organisée le 30 janvier 1972 (photo ci-contre; source). Elle est organisée par Ivan Cooper, leader non-violent et protestant de la NICRA. L'association des droits civiques s'inspire de Gandhi et de Martin Luther King. Créée en 1966, elle a d'ailleurs pour hymne le fameux "We Shall Overcome" chanté notamment lors de la marche de 1963 à Washington.
La protestation porte en particulier sur l'internement administratif (instauré par l'armée britannique en 1971), qui permet d'enfermer des activistes catholiques sans procès. Elle doit se dérouler à Londonderry que les catholiques appellent Derry. Les autorités l'interdisent. Le dimanche 30 janvier 1972, les parchutistes britanniques ouvrent le feu sur les manifestants prétextant des tirs de l'IRA. 14 personnes vont mourir (13 le jour-même et un des suites de ses blessures). Malgré l'enquête qui blanchit l'armée en confirmant la thèse de tirs de miliciens de l'IRA, de nombreux témoignages, y compris de militaires britanniques, sont venus mettre en doute la vérité officielle.

[L'une des victimes, Patrick Doherty, âgé de 36 ans et père de 6 enfants, photo Gilles Perres; source]

Quoi qu'il en soit, le Bloody Sunday marque un tournant. L'IRA, qui riposte quelques jours plus tard par de nombreux attentats, voit ses rangs se gonfler en même temps que les pacifistes peinent à faire entendre leur voix. A partir de ce jour, l'armée britannique n'est plus du tout perçue comme force d'interposition. Cette année 1972 est l'année la plus meurtière du conflit avec près de 500 morts dont une majorité de civils. Le gouvernement britannique dissout le parlement nord-irlandais et reprend l'administration directe de la province. L'armé britannique compte alors plus de 25 000 hommes dans le cadre de l'opération "Bannière" entamée en 1969 (c'est la plus longue opération de l'armée puisqu'elle ne cesse qu'en 2007, mais c'est une autre histoire).
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que le débat reprenne sur les responsabilités du massacre. Une enquête officielle a été menée à l'instigation du Premier Ministre Tony Blair en 1998. La commission n'a toujours pas livré ses conclusions qui sont attendues pour l'automne 2009. Ses auditions se sont d'abord déroulées dans la ville-même de Derry puis à Londres pour que les soldats témoignent avec plus de sérénité. Consultez le site de la Commission d'enquête (in english).

Post Scriptum : En juin 2010, la commission d'enquête conduite par Lord Saville a rendu ses conclusions après 12 ans de travaux. Le rapport établit la responsabilité des parachutistes qui ont tiré sur des civils qui fuyaient. Elle blanchit les victimes des accusations portées par les militaires et entérinées par une première commission qui avait couvert les agissements des paras. Les victimes n'avaient pas de grenades ni d'armes. La commission qualifie les faits de meurtres illégaux ouvrant la possibilité à des poursuites, notamment contre le fameux "soldat F" ayant tué au moins quatre personnes ce jour-là. Le Premier Ministre David Cameron a qualifié le massacre d'"injustifié" et "injustifiable". Voyez ci-dessous sa déclaration et retrouvez de nombreuses informations sur le site du Guardian.

[photo ci-contre : monument aux victimes du Bloody Sunday dans le Bogside; source]

Et maintenant place à la musique !




Découvrez la playlist Bloody sunday avec U2


...This song is not a rebel song
This song is Sunday Bloody Sunday

I can't believe the news today Je ne peux pas croire les infos aujourd'hui
I can't close my eyes and make it go away. Je ne peux pas fermer les yeux et les oublier
How long, how long must we sing this song? Combien de temps, combien de temps devrons nous chanter cette chanson ?
How long, how long? Combien de temps ? Combien de temps ?
'Cos tonight Parc'que ce soir
We can be as one, tonight. Nous pouvons ne faire qu'un, ce soir

Broken bottles under children's feet Des bouteilles cassées sous les pieds des enfants
Bodies strewn across the dead-end street. Des corps jonchant les impasses
But I won't heed the battle call Mais je ne tiendrais pas compte des appels à la guerre
It puts my back up, puts my back up against the wall. Je dois m'appuyer le dos contre le mur

Sunday, bloody Sunday. Dimanche, dimanche sanglant
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
Oh, let's go.

And the battle's just begun Et la bataille vient juste de commencer
There's many lost, but tell me who has won? Beaucoup ont péri, mais dis-moi qui a gagné ?
The trenches dug within our hearts Les tranchées sont creusées dans nos coeurs
And mothers, children, brothers, sisters Et des mères, des enfants, des frères, des soeurs
Torn apart. Séparés

Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.

How long, how long must we sing this song?
How long, how long?
'Cos tonight
We can be as one, tonight.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.

Wipe the tears from your eyes Essuie les larmes de tes yeux
Wipe your tears away. Essuie tes larmes
I'll wipe your tears away. J'essuierai tes larmes
I'll wipe your tears away.
I'll wipe your bloodshot eyes. J'essuierai tes yeux injectés de sang
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.

And it's true we are immune Et il est vrai que nous sommes immunisés
When fact is fiction and TV reality. Quand les faits sont de la fiction et la télé la réalité
And today the millions cry Et aujourd'hui des millions pleurent
We eat and drink while tomorrow they die. Nous mangeons et buvons alors qu'ils mourront demain

The real battle just begun La vraie bataille vient juste de commencer
To claim the victory Jesus won Pour revendiquer la victoire que Jésus a gagné
On...

Sunday, bloody Sunday
Sunday, bloody Sunday..

[Traduction E.A.]

Dès février 1972, Paul et Linda McCartney sortent une chanson avec leur groupe, les Wings. La chanson s'appelle "Give Ireland Back To The Irish". Elle est logiquement interdite par la BBC...
La même année, un autre ex-Beatles (ayant comme McCartney une lointaine ascendance irlandaise), John Lennon, a également écrit une chanson portant le titre "Sunday Bloody Sunday" dont les paroles sont plus explicites sur le drame et son origine. Lennon est sans nuance et on pourrait l'accuser de racisme ("Remettez les Anglais à la mer !). Sur le même album intitulé Some Time in New York City, la chanson "The Luck Of The Irish" est aussi consacrée au conflit.

Well it was sunday bloody sunday C'était un dimanche sanglant
When they shot the people there Lorsqu'ils ont tué des gens là-bas
The cries of thirteen martyrs
Les pleurs de 13 martyrs
Filled the free derry air Emplissaient l'air du Derry libre
Is there any one amongst you Y a-t-il quelqu'un parmi vous
Dare to blame it on the kids ? Qui ose rendre responsable des enfants ?
Not a soldier boy was bleeding Pas un soldat ne saignait
When they nailed the coffin lids! Quand ils clouèrent les couvercles des cercueils

Sunday bloody sunday
Bloody sundays the day!

You claim to be majority Vous affirmez être la majorité
Well you know that its a lie Vous savez bien que c'est un mensonge
You're really a minority Vous êtes vraiment une minorité
On this sweet emerald isle Sur cette douce île d'émeraude
When stormont bans our marches Quand Stormont interdit les marches [Le gouvernement provincial dominé par les protestants]
They've got a lot to learn Ils ont beaucoup à apprendre
Internment is no answer L'internement n'est pas la solution [L'internement administratif mis en place depuis 1971]
It's those mothers turn to burn! Ce sont ces mères qui se consumment

Sunday bloody sunday
Bloody sundays the day!
Sunday bloody sunday
Bloody sundays the day!

You anglo pigs and scotties Vous cochons d'Anglais et d'Ecossais
Sent to colonize the north Envoyés pour coloniser le Nord
You wave your bloody union jack Vous avez agîté votre putain d'Union Jack [le drapeau britannique]
And you know what it's worth! Et vous savez ce qu'il vaut
How dare you hold to ransom Comment osez-vous faire du chantage
A people proud and free A un peuple fier et libre
Keep ireland for the irish Garder l'Irlande pour les Irlandais
Put the english back to sea! Remettez les Anglais à la mer !

Sunday bloody sunday
Bloody sundays the day!

Well, its always bloody sunday C'est toujours ce putain de dimanche sanglant [bloody peut vouloir dire à la fois sanglant et putain]
In the concentration camps Dans les camps de concentration
Keep Falls Road free forever Garder Falls Road libre pour toujours [Rue principale du quartier catholique de Belfast]
From the bloody english hands De ces mains britanniques ensanglantées
Repatriate to britain Rapatriez vers la Grande-Bretagne
All of you who call it home Tous ceux d'entre vous qui l'appellent maison
Leave Ireland to the Irish Laissez l'Irlande aux Irlandais
Not for London or for Rome ! Pas à Londres ou à Rome ! [Peut être une manière de renvoyer dos à dos les extrémistes protestants et catholiques ?]

Sunday bloody sunday
Bloody sundays the day!

[Traduction E.A.]

Le rappeur-slammeur new-yorkais Saul Williams a sorti une version très réussie du morceau de U2 en 2007.
  • Le meilleur moyen de comprendre ce dimanche sanglant est de regarder le remarquable et bouleversant film Bloody Sunday de Paul Greengrass sorti en 2002. C'est une fiction, mais les évènements sont minutieusement reconstitués presque minute par minute. On suit notamment Ivan Cooper qui organise la marche. Voici un extrait.


7 commentaires:

blottière a dit…

Merci Etienne pour cet article très clair et surtout passionnant.

E.AUGRIS a dit…

De rien. Que du plaisir de travailler sur cette chanson mythique !

bricotice a dit…

Superbe travail!
Un petit faible personnel pour la version live du Slane Castle avec l'énumération des victimes en final ; version qui est aussi au générique de fin du film Bloody Sunday.
Merci encore!

E.AUGRIS a dit…

Merci.
Je ne connaissais pas cette version live. Elle est pas mal, mais je les trouve un peu moins tranchants par rapport à d'autres versions.

véronique servat a dit…

Sur le Bloody Sunday, il est possible de consulter en ligne le travail du collectif des artistes du Bogside. Les Murals qu'ils peignent et entretiennent à Derry constituent un éclairage particulier sur la géographie urbaine de la ville et le conflit qui la stigmatise ; tous les murals ou presque sont tournés vers les murs de la veille ville (protestante voir carte du dossier. L'esprit du collectif est pacifiste et tolérant mais ils tiennent à conserver la mémoire des évènements du Bogside, beaucoup d'entre eux y ont perdu des proches. Voici l'adresse : http://www.bogsideartists.com/

A signaler également, le site du musée du Free Derry fondé par le frère d'une des victimes du Bloody Sunday et situé aujourd'hui sur les lieux même de la tuerie à l'adresse suivante : http://www.museumoffreederry.org/index02.html

véronique servat a dit…

Je me permets un deuxième commentaire pour signaler sur le sujet un BD "coupures irlandaises" de Kris & Bailly chez Futuropolis, et un livre "Mon traître" de S. Chalandon (spécialiste de l'Irlande du Nord et longtemps correspondant sur place pour "libération") paru récemment en livre de poche.

E.AUGRIS a dit…

Merci pour ces précisions et le lien.
Nous avions parlé brièvement de cette BD très intéressante sur Samarra.