Le négationnisme consiste à nier l'anéantissement systématique des juifs par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale. Selon ses adeptes, le génocide serait donc un mensonge fomenté par les juifs eux-mêmes pour culpabiliser l'Occident et légitimer la création de l’État d'Israël.
Apparu dès les années d'après-guerre, ce discours sort véritablement de son confinement à partir de la fin des années 1970. A la faveur d'une série de scandales et affaires habilement exploités par les "faussaires de l'histoire", le négationnisme devient un fait de société. Fondé sur le mensonge et la falsification, le discours négationniste déconcerte dans un premier temps les historiens qui peinent alors à le contrer efficacement.
Il faut dire que, loin d'être figé, le mouvement négationniste connaît des mutations importantes au fil du temps, et si ses acteurs ne constituent qu'une galaxie marginale, leur discours bénéficie, lui, d'un écho certain par le biais de nouveaux relais et médias.
En dépit du procès de Nuremberg, des preuves irréfutables et nombreux témoignages, comment peut-on encore nier l'existence des chambres à gaz?
De quelle manière le négationnisme est-il parvenu à émerger et se perpétuer?
Comment lutter efficacement contre ce discours de haine?
Autant de questions, auxquelles nous tenterons de répondre ici.
Les nazis ont toujours cherché à dissimuler leurs crimes en se livrant à la destruction systématique des traces du génocide. Pour ce faire, ils utilisèrent différentes méthodes:
- Adoption d'un langage codé ou euphémisant pour dissimuler leurs crimes. L'expression "Solution finale" désigne ainsi l'extermination des juifs.
- Destruction des corps des victimes grâce à l'utilisation de fours crématoires ou de gigantesques bûchers.
- Élimination des preuves des massacres avec la destruction des chambres à gaz et des archives à la toute fin de la guerre. Mais en dépit de ces efforts, les preuves de leurs crimes abondent à l'issue du conflit. Aussi, même si ils ne reconnaissent pas leur responsabilité à titre individuel, aucun des accusés du tribunal de Nuremberg ne nie l'extermination des juifs. Très rapidement pourtant, certains nostalgiques cherchent à réhabiliter le IIIème Reich en développant un discours euphémisant tendant à dédouaner le nazisme de la tâche du génocide. C'est le cas de Nuremberg ou la terre promise, un ouvrage publié par Maurice Bardèche, auteur d'extrême-droite et rédacteur régulier de l'organe pro-nazi Je suis partout. Trois ans après la fin de la guerre, l'écrivain dénonce "un soi-disant mensonge des chambres à gaz" et affirme, amer: "Nous vivons depuis trois ans sur une falsification de l'histoire."
Apparu dès les années d'après-guerre, ce discours sort véritablement de son confinement à partir de la fin des années 1970. A la faveur d'une série de scandales et affaires habilement exploités par les "faussaires de l'histoire", le négationnisme devient un fait de société. Fondé sur le mensonge et la falsification, le discours négationniste déconcerte dans un premier temps les historiens qui peinent alors à le contrer efficacement.
Il faut dire que, loin d'être figé, le mouvement négationniste connaît des mutations importantes au fil du temps, et si ses acteurs ne constituent qu'une galaxie marginale, leur discours bénéficie, lui, d'un écho certain par le biais de nouveaux relais et médias.
En dépit du procès de Nuremberg, des preuves irréfutables et nombreux témoignages, comment peut-on encore nier l'existence des chambres à gaz?
De quelle manière le négationnisme est-il parvenu à émerger et se perpétuer?
Comment lutter efficacement contre ce discours de haine?
Autant de questions, auxquelles nous tenterons de répondre ici.
Le 28 octobre 1978, L'Express publie une interview de Louis Darquier (de Pellepoix). |
Les nazis ont toujours cherché à dissimuler leurs crimes en se livrant à la destruction systématique des traces du génocide. Pour ce faire, ils utilisèrent différentes méthodes:
- Adoption d'un langage codé ou euphémisant pour dissimuler leurs crimes. L'expression "Solution finale" désigne ainsi l'extermination des juifs.
- Destruction des corps des victimes grâce à l'utilisation de fours crématoires ou de gigantesques bûchers.
- Élimination des preuves des massacres avec la destruction des chambres à gaz et des archives à la toute fin de la guerre. Mais en dépit de ces efforts, les preuves de leurs crimes abondent à l'issue du conflit. Aussi, même si ils ne reconnaissent pas leur responsabilité à titre individuel, aucun des accusés du tribunal de Nuremberg ne nie l'extermination des juifs. Très rapidement pourtant, certains nostalgiques cherchent à réhabiliter le IIIème Reich en développant un discours euphémisant tendant à dédouaner le nazisme de la tâche du génocide. C'est le cas de Nuremberg ou la terre promise, un ouvrage publié par Maurice Bardèche, auteur d'extrême-droite et rédacteur régulier de l'organe pro-nazi Je suis partout. Trois ans après la fin de la guerre, l'écrivain dénonce "un soi-disant mensonge des chambres à gaz" et affirme, amer: "Nous vivons depuis trois ans sur une falsification de l'histoire."
En 1950, Paul Rassinier, un ancien résistant déporté au camp de Buchenwald, publie le mensonge d'Ulysse. Il y exprime un doute sur l'existence des chambres à gaz au motif que, lui-même, n'en a pas vu. (1) A partir de là, il considère que l'existence des chambres à gaz est un mythe.
* Robert Faurisson.
Le 2 avril 1971, sur le plateau de Post-scriptum, célèbre émission littéraire présenté par Michel Polac, les Français découvrent Robert Faurisson. Ce professeur de littérature plein d'assurance dénonce la mystification des interprétations de certaines œuvres de la littérature. Après l'émission, en coulisses, Faurisson évoque devant Polac le mythe des chambres à gaz. L'homme est hanté depuis une vingtaine d'années par "l'humiliation" du peuple allemand au sortir de la guerre, outré par la justice que les vainqueurs imposent aux vaincus. Ce ressenti est nourri et amplifié par la lecture des premiers auteurs "révisionnistes". Dès lors, Faurisson se rend à Auschwitz et se plonge dans les archives. Pour conclure à l'impossibilité technique des chambres à gaz, il repère minutieusement toutes les contradictions dans les documents, les reconstitutions approximatives. Ce faisant, il ignore et délaisse les innombrables preuves et traces du génocide, n'hésitant pas à tronquer et manipuler les sources. Narcissique, Faurisson fait de la
négation du génocide des juifs son passeport pour la notoriété. Il voyage dans le monde entier, participe aux conférences organisées par l'internationale négationniste, partage la tribune avec des néo-nazis allemands (Ernst Zündel) et des militants du national-front britannique (Richard Harwood). Ces négationnistes occidentaux forment une secte dont l'étroitesse est pourtant sans commune mesure
avec le battage médiatique suscité par leurs propos. (2) De fait , pour assurer la diffusion de leurs idées, les négationnistes guettent le moment opportun, susceptible de donner un écho à leurs thèses. Cet élément est une constante. A chaque fois que le contexte mémoriel le permet, les négationnistes sortent du bois.
* Le moment opportun.
L'ancien commissaire aux questions juives de Vichy (de 1942 à 1944), Louis Darquier (autoproclamé de Pellepoix) a trouvé refuge dans l'Espagne de Franco après sa condamnation à mort par contumace en 1947. C'est depuis cette retraite qu'il accorde un entretien à L'Express en novembre 1978.
Sur 15 pages, l'ancien collaborateur vomit sa haine obsessionnelle du juif. La bêtise (« Il faut vous dire que je suis de Cahors. A Cahors, on n'a jamais aimé les Juifs. C'est comme ça. Une vieille tradition. ») le dispute à l'odieux ("Ce n'était pas mon boulot de savoir ce que devenaient les Juifs après.") Cette interminable logorrhée emprunte tour à tour à l'antisémitisme traditionnel (" Il fallait à tout prix se débarrasser de ces étrangers, de ces métèques, de ces milliers d'apatrides qui étaient à l'origine de tous nos maux.") puis au négationnisme (« Je vais vous dire, moi, ce qui s'est vraiment passé à Auschwitz. On a gazé, oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux. »).
* Le moment opportun.
L'ancien commissaire aux questions juives de Vichy (de 1942 à 1944), Louis Darquier (autoproclamé de Pellepoix) a trouvé refuge dans l'Espagne de Franco après sa condamnation à mort par contumace en 1947. C'est depuis cette retraite qu'il accorde un entretien à L'Express en novembre 1978.
Sur 15 pages, l'ancien collaborateur vomit sa haine obsessionnelle du juif. La bêtise (« Il faut vous dire que je suis de Cahors. A Cahors, on n'a jamais aimé les Juifs. C'est comme ça. Une vieille tradition. ») le dispute à l'odieux ("Ce n'était pas mon boulot de savoir ce que devenaient les Juifs après.") Cette interminable logorrhée emprunte tour à tour à l'antisémitisme traditionnel (" Il fallait à tout prix se débarrasser de ces étrangers, de ces métèques, de ces milliers d'apatrides qui étaient à l'origine de tous nos maux.") puis au négationnisme (« Je vais vous dire, moi, ce qui s'est vraiment passé à Auschwitz. On a gazé, oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux. »).
Le scandale suscité par de tels propos fait l'ouverture de tous les journaux télévisés et donne un coup de fouet au discours négationniste. Faurisson saisit enfin l'occasion de faire parler de lui. Dès le 26 novembre, il parvient à se faire publier dans Le Matin de Paris, ce qui représente une diffusion nationale pour le professeur à l'université Lyon II. (3) Interdit de cours pour une durée d'un mois, "le conférencier à la mémoire courte" crie au complot à qui veut bien lui tendre un micro ou lui ouvrir une tribune. De fait, avec l'interview scandaleuse de Darquier, le discours négationniste peut sortir de la marge. Ainsi, alors qu'entre 1974 et 1978, aucune des 29 lettres adressées par Faurisson au Monde n'obtient de réponse, il peut enfin y publier un texte, le 29 décembre 1978:
"Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d'Auschwitz. Nul ne conteste l'utilisation de fours crématoires dans certains camps allemands. La permanence des épidémies dans toute l'Europe en guerre exigeait la crémation, par exemple les cadavres de typhiques. C’est l’existence des « chambres à gaz », véritables abattoirs humains qui est contestée. Depuis 1945, cette contestation va croissant. (...) on ne possède sur les " chambres à gaz " qui, paraît-il, flanquaient ces crématoires, ni un ordre de construction, ni une étude, ni une commande, ni un plan, ni une facture, ni une photo. Lors de cent procès (...) rien n'a pu être produit. (...) Après la guerre, la Croix-Rouge internationale, le Vatican (...), les nazis, les collabos, tous déclaraient avec bien d’autres : « Les "chambres à gaz ", nous ne savons pas ». Mais comment peut-on savoir les choses quand elles n'ont pas existé ?
Ce fourre-tout idéologique mêle le nationalisme à l'anticommunisme, l'antisionisme au fascisme. Toute la rhétorique faurissienne tient dans ce sophisme absolu dont on peut néanmoins extraire les éléments caractéristiques de la méthodologie négationniste:
Le texte ne provoque pas de polémique immédiate, mais Faurisson peut néanmoins jubiler. Il s'est invité dans le journal de référence et fait désormais figure d'interlocuteur crédible. L'article de l'historien Georges Wellers publié le même jour, et censé faire office de contre-poison, donne même l'impression que deux écoles historiques se font face. Pierre Vidal-Naquet perçoit aussitôt la portée symbolique de cette publication: "Du jour où Robert Faurisson (...) a pu s'exprimer dans Le Monde, quitte à s'y voir immédiatement réfuté, la question cessait d'être marginale pour devenir centrale."
La diffusion des mensonges de Faurisson dans le journal de référence marque incontestablement l'explosion du discours négationniste dans la sphère publique.
"Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d'Auschwitz. Nul ne conteste l'utilisation de fours crématoires dans certains camps allemands. La permanence des épidémies dans toute l'Europe en guerre exigeait la crémation, par exemple les cadavres de typhiques. C’est l’existence des « chambres à gaz », véritables abattoirs humains qui est contestée. Depuis 1945, cette contestation va croissant. (...) on ne possède sur les " chambres à gaz " qui, paraît-il, flanquaient ces crématoires, ni un ordre de construction, ni une étude, ni une commande, ni un plan, ni une facture, ni une photo. Lors de cent procès (...) rien n'a pu être produit. (...) Après la guerre, la Croix-Rouge internationale, le Vatican (...), les nazis, les collabos, tous déclaraient avec bien d’autres : « Les "chambres à gaz ", nous ne savons pas ». Mais comment peut-on savoir les choses quand elles n'ont pas existé ?
Le nazisme est mort, et bien mort avec son Führer. Reste aujourd'hui la vérité. Osons la proclamer. L’inexistence
des chambres à gaz est une bonne nouvelle pour la pauvre humanité. Une
bonne nouvelle qu’on aurait tort de tenir plus longtemps cachée."
Ce fourre-tout idéologique mêle le nationalisme à l'anticommunisme, l'antisionisme au fascisme. Toute la rhétorique faurissienne tient dans ce sophisme absolu dont on peut néanmoins extraire les éléments caractéristiques de la méthodologie négationniste:
- d'abord rappeler avec émotion l'heureuse découverte du mensonge, celle des "magiques chambres à gaz" dont parlait Céline. Autrement dit, le génocide des juifs n'a pas eu lieu et c'est donc, selon lui, une bonne nouvelle pour l'humanité.
- ensuite parler d'un acharnement au travail, insister sur la masses d'archives consultées, les kilos de documents étudiés.
- enfin créer l'ambiance du doute, l'ère du soupçon, une atmosphère. Le texte ne provoque pas de polémique immédiate, mais Faurisson peut néanmoins jubiler. Il s'est invité dans le journal de référence et fait désormais figure d'interlocuteur crédible. L'article de l'historien Georges Wellers publié le même jour, et censé faire office de contre-poison, donne même l'impression que deux écoles historiques se font face. Pierre Vidal-Naquet perçoit aussitôt la portée symbolique de cette publication: "Du jour où Robert Faurisson (...) a pu s'exprimer dans Le Monde, quitte à s'y voir immédiatement réfuté, la question cessait d'être marginale pour devenir centrale."
La diffusion des mensonges de Faurisson dans le journal de référence marque incontestablement l'explosion du discours négationniste dans la sphère publique.
* La vieille Taupe.
Le début de notoriété de Faurisson lui attire de nouveaux soutiens, parfois inattendus. Ainsi, un groupuscule de l'ultra gauche formé autour de Pierre Guillaume assure la diffusion des élucubrations faurissoniennes par le biais de son organe de presse: la Vieille Taupe. Aux yeux de ses nouveaux amis, le négationniste incarne la parole libéré contre les systèmes et la censure.
En décembre 1981, la Vieille Taupe publie "Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'Histoire". En préface de l'ouvrage de Faurisson se trouve un texte de Noam Chomsky. Le célèbre intellectuel de gauche américain y prend la défense du négationniste français au nom de la liberté d'expression. Liberté dont le faussaire, fort de sa nouvelle notoriété, use et abuse.
Invité d'Expliquez-vous, l'émission matinale d'Ivan Levaï sur Europe 1 le 17 décembre 1980, Faurisson résume sa "thèse" en une phrase de 60 mots qu'il répétera tout au long de ses éclats médiatiques à venir: "Les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs forment un seul mensonge historique qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont les principaux bénéficiaires sont l'Etat d'Israël et le sionisme international et dont les principales victimes sont le peuple allemand - mais non pas ses dirigeants - et le peuple palestinien tout entier."
Mal
préparé, assommé par les affirmations de Faurisson, Levaï voit l'émission lui
échapper.
En 1981, à la suite d'un procès qui l'oppose à l'historien Léon Poliakov, puis d'un double procès intenté contre lui par huit associations (dont le MRAP et la LICRA) pour ses articles du Monde, du Matin de Paris et pour incitation à la haine raciale après les propos tenus sur Europe 1, Faurisson est condamné à trois reprises. Loin de faire taire le négationniste, ces procès lui permettent de transformer la salle d'audiences en tribune, les condamnations en titres de gloire. Faurisson peut jouer les victimes, endosser les habits de l'historien qui a raison face au reste du monde.
Le rapport Leuchter est considéré comme un étude de référence par les négationnistes. Il ne s'agit en fait que d'un tissu de mensonges. |
* Tactique.
A force de provocations et de saillies antisémites, le professeur de lettres s'est imposé comme la figure de proue du négationnisme. Mais il est loin d'être seul.
Le 15 juin 1985, Henri Roques soutient sa thèse à l'université de Nantes. L'ancien ingénieur agronome à la retraite travaille sur le témoignage de Kurt Gernstein. Cet ingénieur allemand mort en 1945, affirmait avoir assisté à un gazage homicide au camp de Belzec. Or dans sa thèse, Roques relève les incohérences du témoignage, tout en distillant un discours à connotation négationniste. Le jury de complaisance accorde la mention très bien à ce travail. Ainsi, une recherche à forte connotation négationniste a été tenue - et validée - au sein même de l'université française.
Il faut attendre mars 1986 et un article de Georges Wellers pour que l'existence de cette thèse soit connue. De nouveau les thèses négationnistes font la une de l'actualité.
En réponse à une question posée par un journaliste d'Antenne 2 qui l'interroge sur les images diffusées lors de la découverte des camps, Henri Roques affirme: "on n'écrit pas l'histoire avec des films. (...) ces images d'enfants et d'hommes nus sont exactes. Les gens ont été déshabillés, c'est peut-être humiliant, mais ce n'est pas parce qu'ils ont été déshabillés qu'on peut en conclure qu'ensuite ils ont été gazés. (...) Le zyklon B servait depuis 1920 dans l'armée allemande pour désinfecter les locaux et également les vêtements."
Finalement, prenant argument d'un vice de forme, Alain Devaquet, le ministre délégué de la recherche, annule la soutenance en juillet 1986. La thèse ne peut donc pas être diffusée et Roques ne peut se prévaloir du titre de docteur.
Bien conscient de son incapacité à débattre avec les historiens sur le terrain de la vérité historique, Faurisson balaie les témoignages, les archives, pour privilégier l'aspect technique. Il se veut ingénieur, mais là encore ses conclusions ne sont qu'un tissu d'inepties et de mensonges. Reste qu'en concentrant les attaques sur les aspects techniques du génocide, en particulier le fonctionnement des chambres à gaz, la tactique négationniste porte et gêne les véritables historiens qui ne sont pas des ingénieurs et répugnent à se voir entraîner sur le terrain des négationnistes. La dissimulation des traces du génocide et la destruction des chambres à gaz par les nazis à la fin de la guerre sert évidemment la cause des faussaires de l'histoire. Il est plus facile de s'attaquer à des ruines qu'à des bâtiments intacts. C'est ainsi que l'Américain Fred A. Leuchter, autoproclamé ingénieur, effectue des prélèvements illégaux à Auschwitz dans le but de démontrer l'impossibilité des gazages. Il en tire un rapport, tissu de mensonges et contrevérités, mais qui constitue aux yeux des négationnistes un rapport de la plus haute valeur scientifique.
* Relais politique.
Les négationnistes trouvent très vite des relais politiques à l'extrême-droite. Dès l'origine du Front national (en 1972), Jean-Marie Le Pen et François Duprat, l'idéologue du parti, endossent les thèses négationnistes par conviction et aussi pour complaire aux franges les plus antisémites de leur électorat. (4) Le 13 septembre 1987, soit quelques mois après le procès Barbie, le leader frontiste répond à une question sur les chambres à gaz sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Monde:
"Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la
question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la
Deuxième Guerre mondiale." Puis en réponse au remarque des journalistes, il ajoute: "Voulez-vous me dire que c'est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire? C'est une obligation morale? Je dis qu'il y a des historiens qui débattent de ces questions. " Ainsi pour Le Pen et les frontistes, les négationnistes sont des historiens. La publication de Faurisson dans le journal de référence, la diffusion de ses idées dans la matinale la plus écoutée de France, témoignent de la percée du discours négationniste dans la sphère publique à l'aube des années 1980. En deux ans, le négationnisme est passé de la marge au cœur de l'espace public.
Politiques, historiens, citoyens sont désormais au pied du mur et doivent trouver les réponses adaptées pour lutter efficacement contre le mensonge.
"Les assassins de la mémoire". Couverture de l'ouvrage de Pierre Vidal-Naquet. |
* Comment lutter contre les négationnistes?
- Face à l'offensive négationniste, les historiens s'organisent et utilisent leurs compétences. Les gigantesques progrès historiographiques (5) dans la connaissance des différentes phases de l'extermination des juifs d'Europe ne rendent que plus évidents la malhonnêteté des affirmations d'imposteurs de la trempe de Faurisson. Alors même que les vérités historiques se déclinent en centaines de livres, les négationnistes avancent toujours leurs mêmes obsessions, les mêmes arguments d'un pays à l'autre via leurs sociétés d'édition et de diffusion.
Si les historiens livrent bataille et usent de leurs armes pour démasquer l'imposture, ils répugnent cependant à se voir entraîner sur le terrain des négationnistes, à discuter d'égal à égal avec eux selon leurs modalités. Aussi, lorsque Pierre Vidal-Naquet vilipende les "assassins de la mémoire" (1981), il réfute leurs thèses mais se refuse à entamer un dialogue avec eux comme il s'en explique sur le plateau d'une émission télévisée: "Est-ce qu'un astronome parle avec un astrologue?. Leur donner la parole, c'est leur donner la seule chose qu'ils réclament. Et par conséquent,du jour où on admettra qu'ils dialoguent avec d'authentiques historiens, ils auront gagné la partie. (...) On les étudie comme une perversion, comme une maladie de notre époque, mais on ne leur donne pas la parole."
Le combat contre les négationnistes est aussi un combat sur les mots.
Dans les années 1970, les faussaires eux-mêmes se présentaient comme des historiens "révisionnistes". Or ce terme a encore une connotation positive en France (cf: la révision du procès Dreyfus). Après tout, réviser est une démarche normale pour l'historien qui doit remettre en cause en permanence les interprétations à la lumière d'éléments nouveaux. Le choix de ce terme cherche à conférer un semblant de rigueur, de scientificité. Il est donc hautement stratégique.
La communauté scientifique préfère donc au terme révisionnisme celui de négationnisme qui s'applique à ceux qui nient les faits tels qu'ils sont établis. Ce faisant, il contribue à isoler et marginaliser les "faussaires de l'histoire". Aujourd'hui, le néologisme crée par l'historien Henry Rousso s'est imposé au point de devenir une qualification juridique.
Dans les années 1970, les faussaires eux-mêmes se présentaient comme des historiens "révisionnistes". Or ce terme a encore une connotation positive en France (cf: la révision du procès Dreyfus). Après tout, réviser est une démarche normale pour l'historien qui doit remettre en cause en permanence les interprétations à la lumière d'éléments nouveaux. Le choix de ce terme cherche à conférer un semblant de rigueur, de scientificité. Il est donc hautement stratégique.
La communauté scientifique préfère donc au terme révisionnisme celui de négationnisme qui s'applique à ceux qui nient les faits tels qu'ils sont établis. Ce faisant, il contribue à isoler et marginaliser les "faussaires de l'histoire". Aujourd'hui, le néologisme crée par l'historien Henry Rousso s'est imposé au point de devenir une qualification juridique.
- Scandalisés par les mensonges proférés par les négationnistes, les rescapés des camps d'extermination cherchent par tous les moyens à témoigner auprès des nouvelles générations, à rencontrer les écoliers... Face au défi que représente la disparition progressive des survivants des camps et le passage d'une mémoire vivante à une mémoire historique, des organismes comme le Mémorial de la Shoah ou la Fondation Spielberg aux Etats-Unis recueillent les irremplaçables témoignages.
A partir du milieu des années 1980, le génocide des juifs, son histoire, sa mémoire s' invitent au cœur de la société civile comme en témoignent, entre autres, les succès remportés en France par la série télévisée américaine Holocaust ou le film Shoah de Lanzmann. On est désormais bien loin de la phase d'occultation de l'après-guerre au cours de laquelle l'opinion publique ne semble pas prêtre à entendre les témoignages des survivants des camps.
- Au printemps 1990, la profanation du cimetière de Carpentras bouscule la classe politique qui se décide enfin à réagir. Le 13 juillet, le parlement vote la loi Gayssot qui s'affiche clairement comme une réponse au négationnisme. Désormais, les propos qui visent à nier l'existence du génocide juif deviennent un délit entrant dans le champ d'application de la législation antiraciste. La loi fait pourtant aussitôt débat. Pour ses défenseurs, elle constitue un moyen de démasquer l'entreprise négationniste. D'autres se demandent si c'est bien le rôle du législateur de faire l'histoire et de la juger. Les mêmes considèrent que légiférer sur une telle question contribue à lui donner du poids. De fait, à peine la loi votée, Faurisson s'empresse de donner une interview au magazine d'extrême-droite "le choc du mois" (septembre 1990) dans laquelle il déclare que "le mythe des chambres à gaz est une gredinerie." Plusieurs associations d'anciens déportés se portent aussitôt partie civile et attaquent le négationniste pour contestation de crime contre l'humanité. L'intéressé obtient ce qu'il recherchait: une tribune pour faire sa leçon. Le 18 avril 1991, il est condamné pour contestation de crime contre l'humanité, inaugurant par la même occasion la première application de la loi Gayssot.
Roger Garaudy (à droite) et Jacques Vergès son avocat. |
* Réorientation des cibles.
Paradoxalement, les coups les plus rudes portés au discours négationniste émanent parfois des propres rangs du mouvement comme tant à le prouver le cas Jean-Claude Pressac. D'abord subjugué par le bagou de Faurisson, ce pharmacien de formation devient son émissaire et se rend pour lui à Auschwitz. Or, à la lumière des archives, Pressac. comprend que son mentor est un charlatan dont les affirmations ne sont qu'un tissu de mensonges. Dès lors, il devient le "repenti du négationnisme" et s'emploie à réfuter le discours "technique" de Faurisson dans un ouvrage intitulé "les crématoires d'Auschwitz" (1988). (6) Il s'agit d'un coup terrible porté à Faurisson et ses élucubrations. Aussi, le négationniste disparaît pour un temps des écrans radars.
Dans ces conditions l'argument technique a du plomb dans l'aile, les négationnistes opèrent donc une réorientation de leurs cibles. Ce ne sont plus seulement les chambres à gaz ou les rescapés qui sont visés, mais Israël qui est accusé d'avoir organisé la plus grande manipulation de tous les temps. Le génocide des juifs serait un mythe, inventé pour légitimer l'existence de l’État hébreu, crée trois après la fin du conflit mondial. La thèse était présente dès l'origine du négationnisme, mais largement sous-exploitée. Or, à partir des années 1990, on passe d'un discours à prétention technique et historique à un discours politique, clairement anti-israélien. Mais ne nous y trompons pas, sous couvert d'antisionisme, il ne s'agit ici que d'un nouvel avatar de l'antisémitisme.
Paradoxalement, les coups les plus rudes portés au discours négationniste émanent parfois des propres rangs du mouvement comme tant à le prouver le cas Jean-Claude Pressac. D'abord subjugué par le bagou de Faurisson, ce pharmacien de formation devient son émissaire et se rend pour lui à Auschwitz. Or, à la lumière des archives, Pressac. comprend que son mentor est un charlatan dont les affirmations ne sont qu'un tissu de mensonges. Dès lors, il devient le "repenti du négationnisme" et s'emploie à réfuter le discours "technique" de Faurisson dans un ouvrage intitulé "les crématoires d'Auschwitz" (1988). (6) Il s'agit d'un coup terrible porté à Faurisson et ses élucubrations. Aussi, le négationniste disparaît pour un temps des écrans radars.
Dans ces conditions l'argument technique a du plomb dans l'aile, les négationnistes opèrent donc une réorientation de leurs cibles. Ce ne sont plus seulement les chambres à gaz ou les rescapés qui sont visés, mais Israël qui est accusé d'avoir organisé la plus grande manipulation de tous les temps. Le génocide des juifs serait un mythe, inventé pour légitimer l'existence de l’État hébreu, crée trois après la fin du conflit mondial. La thèse était présente dès l'origine du négationnisme, mais largement sous-exploitée. Or, à partir des années 1990, on passe d'un discours à prétention technique et historique à un discours politique, clairement anti-israélien. Mais ne nous y trompons pas, sous couvert d'antisionisme, il ne s'agit ici que d'un nouvel avatar de l'antisémitisme.
A l'origine de cette réorientation se trouve Roger Garaudy, un ancien résistant,
philosophe et n°3 du Parti Communiste français des années 1950 jusqu'à son exclusion dans
les années 1970. Cet intellectuel influent publie en 1982 - dans le
contexte de la guerre du Liban - un placard dans les pages
du Monde. Il y assimile Israël au nazisme et conteste sa légitimité dans un paragraphe intitulé "l'argument de l'Holocauste". On touche bien ici à l'un des principaux objectifs politiques des négationnistes: nier les fondements historiques de l’État juif.
En 1996, Garaudy avoue sa conversion au négationnisme dans un pamphlet intitulé "Les Mythes fondateurs de la Politique israélienne." S'appuyant sur le rapport bidon de Leuchter, il affirme que la shoah est une invention sioniste.
Cette logorrhée, typique de la sphère négationniste, serait restée inaperçue sans l'entrée en scène de l'abbé Pierre. Or, l'homme d’Église, qui est alors la personnalité préférée des Français selon le classement semestriel du Journal du dimanche, prend fait et cause pour Roger Garaudy dont il défend l'ouvrage, parlant même d'un "livre d'honnête homme". (7)
En 1996, Garaudy avoue sa conversion au négationnisme dans un pamphlet intitulé "Les Mythes fondateurs de la Politique israélienne." S'appuyant sur le rapport bidon de Leuchter, il affirme que la shoah est une invention sioniste.
Cette logorrhée, typique de la sphère négationniste, serait restée inaperçue sans l'entrée en scène de l'abbé Pierre. Or, l'homme d’Église, qui est alors la personnalité préférée des Français selon le classement semestriel du Journal du dimanche, prend fait et cause pour Roger Garaudy dont il défend l'ouvrage, parlant même d'un "livre d'honnête homme". (7)
Garaudy est poursuivi en vertu de la loi Gayssot et son procès s'ouvre en janvier 1998. Jacques Vergès, son avocat, veut faire du procès celui de la liberté d'expression et d'opinion. Après 4 jours de débats et sachant le procès perdu, ce dernier décide de porter l'affaire devant la cour
européenne des droits de l'homme. En vain. (8) Garaudy
perd son procès, mais son nom apparaît dans les prêches d'imams fondamentalistes qui l'érigent en du martyr de la liberté d'expression dans une
Europe assujettie au lobby juif.
Alain Soral et Dieudonné M'bala M'bala. |
* De nouveaux relais.
Après une traversée du désert médiatique, Robert Faurisson revient sur le devant de la scène en 2006. Cette année là, il est en effet accueilli en grande pompe en Iran pour une "conférence" sur le génocide. Sous la houlette de son président Ahmadinejad (2005-2013), le pays tient un discours ouvertement négationniste et offre une tribune internationale d'envergure à ses zélateurs. En 2012, Faurisson se rend de nouveau à Téhéran en compagnie de "l'humoriste" Dieudonné M'bala M'bala. C'est que ce dernier, depuis 2008, truffe ses spectacles de provocations antisémites. Ainsi en décembre de cette même, il pousse l'ignominie à son comble. Sous les acclamations du public du Zénith, Dieudonné invite Faurisson sur scène pour lui remettre le "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" par l'intermédiaire de son régisseur grimé en déporté. Sous couvert d'antisionisme (mais il ne s'agit ici que d'antisémitisme), Dieudonné, ou son comparse Alain Soral, donnent aujourd'hui une audience au discours négationniste en tentant de toucher les jeunes générations notamment par le biais d'internet.
De fait, c'est désormais sur la toile que les idées négationnistes prospèrent. Pour s'en convaincre, il suffit de taper une recherche sur le génocide des juifs. Très souvent, les premières occurrences proposées par les moteurs mènent à des sites de propagande négationniste.
C°: De la première polémique jusqu'à la loi Gayssot, de tribunaux en conférences, Faurisson et ses épigones ont réussi à mettre sur le devant de la scène le discours négationniste qui a "remplacé l'insupportable vérité par le rassurant mensonge." (P. Vidal-Naquet)
Au fil des décennies, toujours inspiré par la haine et l'antisémitisme, le discours s'est infléchi en lien avec la mutation de ses relais médiatiques. Si le négationnisme semble s'être amoindri en Europe, il a désormais d'autres espaces géographiques de prédilection, en particulier les pays arabes et le Proche-Orient.
En France, face à cette gigantesque entreprise de falsification de l'Histoire, la justice, la société civile, les historiens ont dû réagir et combattre ce discours par la réflexion, la connaissance, la loi. Face à la persistance de ce système pervers, qui fait des victimes du génocide les auteurs de la falsification historique, la vigilance est plus que jamais de mise. Les historiens sont en tout cas armés pour contrer les faussaires, non pas en débattant avec eux (il n'y a pas à débattre de faits avérés), mais en diffusant le fruit de leurs recherches, en publiant, bref en ridiculisant ceux qui ne sont, au fond, que des idéologues soucieux d'attiser l'antisémitisme.
C°: De la première polémique jusqu'à la loi Gayssot, de tribunaux en conférences, Faurisson et ses épigones ont réussi à mettre sur le devant de la scène le discours négationniste qui a "remplacé l'insupportable vérité par le rassurant mensonge." (P. Vidal-Naquet)
Au fil des décennies, toujours inspiré par la haine et l'antisémitisme, le discours s'est infléchi en lien avec la mutation de ses relais médiatiques. Si le négationnisme semble s'être amoindri en Europe, il a désormais d'autres espaces géographiques de prédilection, en particulier les pays arabes et le Proche-Orient.
En France, face à cette gigantesque entreprise de falsification de l'Histoire, la justice, la société civile, les historiens ont dû réagir et combattre ce discours par la réflexion, la connaissance, la loi. Face à la persistance de ce système pervers, qui fait des victimes du génocide les auteurs de la falsification historique, la vigilance est plus que jamais de mise. Les historiens sont en tout cas armés pour contrer les faussaires, non pas en débattant avec eux (il n'y a pas à débattre de faits avérés), mais en diffusant le fruit de leurs recherches, en publiant, bref en ridiculisant ceux qui ne sont, au fond, que des idéologues soucieux d'attiser l'antisémitisme.
En 1979, le groupe Trust consacre une chanson à Darquier (de Pellepoix). Bernie Bonvoisin, le leader du groupe, y fustige l'ancien commissaire aux questions juives de Vichy dont l'interview accordée à L'Express en 1979 avait donné une visibilité décisive au discours négationniste. Les paroles mettent en garde contre un retour de l'extrême-droite et la floraison des thèses révisionnistes.
Trust: "Darquier" (1979)
L'homme respecté /
Dont je vais te parler > Darquier est réfugié en Espagne à la fin de la guerre
Aujourd'hui vit tranquille /
Dans un autre pays
A une certaine époque /
Il trônait à Paris > en tant que commissaire aux questions juives
France occupée que chacun a sali /
Un retour aux sources
Est quelquefois pénible /
Surtout quand des gosses servaient de cible
Je ne veux pas faire revivre le cauchemar /
Ni vous reparler de " Nuits et Brouillard " > nom de code d'un décret de 1941 visant à faire disparaître les ennemis du Reich.
Vice dans la justice /
Qui étaient ses complices ? > pas d'extradition possible en l'absence d'accord entre la
. France et l'Espagne de Franco
Parti en fumée / > la fumée est aussi celle qui s'échappe des fours crématoires.
Le bon temps des sélections > sélections des déportés à l'arrivée dans les camps de la mort.
Quand l'étoile jaune brillait sur les vestons / > l'étoile jaune que devaient porter les juifs
Passé maître dans les rafles
Sa signature posée, tatouée, condamnée
Une odeur le suit celle des charniers /
Darquier de Pellepoix
Retraçait le chemin de croix /
Je ne veux pas faire revivre le cauchemar
Ni vous reparler de " Nuits et Brouillard " /
Vice dans la justice
Qui étaient ses complices ?
Mais comment se fait-il /
Que tout d'un coup / > le négationnisme à l’œuvre.
A Auschwitz on n'ait gazé que les poux / > citation directe de Darquier
Ne te crois pas à l'abri de la rechute / > danger de résurgence du fascisme
L'ordre sacré n'est pas consumé. /
Saluerais-tu une nouvelle svastika / > la croix gammée des nazis
Ou serais-tu le premier à crever sous ses pas /
Si tout était à recommencer
La tête haute irais-tu collaborer ? /
Nouvelle race supérieure /
enfantée dans l'horreur.
Notes:
1. Buchenwald est un camp de concentration et pas d'extermination. Il n'y avait donc pas de chambres en gaz.
2. C'est au Etats-Unis que s'impose leur plus grande plateforme de diffusion, pays où la liberté d'expression ne souffre d'aucune contrainte. L'Institute of Historical Review y organise de nombreux congrès.
3. Une page entière sous un titre provocateur: "les chambres à gaz, ça n'existe pas".
4. Duprat politise le discours négationniste. C'est lui qui diffuse au sein du FN et au plan international une brochure essentielle pour l'essor du négationnisme ("6 millions de morts, le sont-ils réellement?").
5. La poussée négationniste de la fin des années 1970 profite d'une historiographie qui - en France tout du moins - accuse un certain retard sur le sujet. La situation change au début des années 1980 avec la parution de Vichy et les Juifs de Michael Marrus et Robert Paxton, de Vichy-Auschwitz de Serge Klarsfeld ou encore la traduction en français de La destruction des juifs d'Europe de Raul Hilberg.
6. Son but est de réfuter l'aspect technique du discours de Faurisson, mais dans le même temps, il balaie d'un revers de main les témoignages des survivants de la Shoah.
7. L'amitié fait s'engager l'abbé Pierre et puis il y a sans doute aussi résurgence d'un anti-judaïsme de formation.
8. La cour affirme: "Une telle
démarche a pour but de réhabiliter le régime national-socialiste et par
voie de conséquence, d'accuser de falsification de l'histoire les
victimes elles-mêmes. La contestation de crimes contre l'humanité
apparaît donc comme une des formes les plus aiguës de diffamation raciale
envers le juifs et d'incitation à la haine à leur égard."
Sources:
Sources:
- "Négationnisme" et "Révisionnisme" par Valérie Igounet dans le Dictionnaire de la Shoah, Larousse.
- François Azouvi: "le mythe du grand silence", Folio histoire, 2015.
- "Les faussaires de l'histoire", documentaire de Valérie Igounet et Michael Prazan.
- Article de Nonfiction sur le documentaire "les faussaires de l'histoire".
- Le Monde: "Le jour où le Monde a publié la tribune de Faurisson."
- France info: "Auschwitz de l'inimaginable au négationnisme."
- "Les négationnistes sur les chambres à gaz: fallait pas les inviter depuis... 40 ans?" (France culture)
- Le Monde: "Le jour où le Monde a publié la tribune de Faurisson."
- France info: "Auschwitz de l'inimaginable au négationnisme."
- "Les négationnistes sur les chambres à gaz: fallait pas les inviter depuis... 40 ans?" (France culture)
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