En 1964, au cours de « l’été de la liberté », les mouvements des droits civiques demandent à des étudiants volontaires blancs et noirs de mener une campagne massive d’inscriptions d’électeurs dans le Mississippi.
C'est dans ce contexte que trois militants du mouvement des droits civiques, James Earl Chaney, Michael Schwerner et Andrew Goodman partent inspecter une église brûlée par les hommes du Klan dans le comté de Neshoba (Mississippi), le 21 juin. Ils sont arrêtés par des policiers pour un prétendu excès de vitesse, passent alors plusieurs heures au commissariat, avant d'être relâchés. Selon plusieurs témoins, le shérif adjoint, Cecil Price, aurait alors averti le Ku Klux Klan (KKK) de l'arrestation de Michael Schwerner, recherché par l'organisation raciste en raison de son engagement acharné dans la lutte contre la ségrégation. Le chef local du KKK, Sam Bowers, avait d'ailleurs juré sa perte.
Relâchés en pleine nuit, les trois militants sont aussitôt pris en chasse par deux autos remplies de membres du Ku Klux Klan. Rattrapés et emmenés dans un endroit isolé, Andrew Goodman et Schwerner reçoivent alors une balle dans la tête, tandis que Chaney est battu à mort.
Après six semaines de recherches intensives dans les marais, forêts et fermes environnantes, les agents du FBI retrouvent les cadavres des victimes, enterrés sous une digue. A l'occasion
de ces recherches, d'autres corps sont repêchés, soulignant la fréquence des lynchages dans le Sud profond.
Ces crimes racistes suscitent aussitôt une vive émotion dont les artistes se font aussitôt les témoins, en particulier les musiciens. Marshall Jones du groupe des SNCC freedom singers (1) écrit cette chanson après la disparition des trois jeunes militants des droits civiques. Les rivières environnantes sont alors draguées.
"In the Mississippi river" SNCC Freedom singers (Marshall Jones).
In the Mississippi River,
Lord, Lord, Lord, Lord
In the Mississippi River,
Well, you can count them one by one,
It could be your son,
Well, you can count them two by two,
It could be me or you
Well, you can count them three by three,
Do you wanna see?
Well, you can count-a them four by four,
Oh, well-a into the river they go (2X)
Well, you can count them five by five,
With their hands tied
and they don't come out alive
And their feet tied
Well, you can count them six by six,
Holes throughout the body
In the Mississippi, they got it fixed
Like Goodman
Well, you can count them seven by seven,
Like Schwerner
The Mississippi River sure ain't heaven
And Chaney...
.................
Dans la rivière Mississippi (2X)
Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur
Dans la rivière Mississippi
Vous pouvez les compter un par un
Cela pourrait être votre fils
Vous pouvez les compter deux par deux
Cela pourrait être toi ou moi
Vous pouvez les compter trois par trois
Voulez-vous voir?
Vous pouvez les compter quatre par quatre
Le long de la rivière ils glissent (2X)
Vous pouvez les compter cinq par cinq
Avec leurs mains liés
Ils n'en sortiront pas vivants
Et leurs pieds liés
Vous pouvez les compter six par six
Des trous partout sur le corps
Dans le Mississippi, tout s'est terminé, pour Goodman
Vous pouvez les compter sept par sept
comme Schwerner
Sur que le Mississippi n'est pas le paradis et Chaney...
Note:
1. Comme le note Christophe Traïni dans son livre "la musique en colère", "au début des années 1960, les
dispositifs musicaux du Mouvement pour les droits civiques sont très
largement empruntés à la tradition du spiritual et du gospel. Plusieurs
membres du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) s'appliquent
à promouvoir la cause et à recueillir des fonds en fondant les Freedom
Singers."
Liens:
- Un article de Radio Canada revient sur ce fait-divers.
- Le film Mississippi burning d'Alan Parker revient sur ce drame.
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3 commentaires:
Trés bon film Mississipi Burning.
En ces temps de non-repentir de Guaino sur le discours de Dakar, il est important de se rendre compte de ce qu'est un raciste.
Des films comme Mississipi Burning et des chansons comme celle ci permettent de se rendre compte.
"Strange Fruits" de Billie Holyday, c'est ce qui explique le mieux le racisme.
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