En mai 1968, le détournement des chansons populaires est à l'honneur, les textes révolutionnaires se substituant aux paroles d'origine. Ici, Jacques Le Glou détourne le récent tube de Jacques Dutronc: "Paris s'éveille".
André Cros, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons
Ici, l'utopie est en marche, "le vieux monde va disparaître". Le Glou célèbre ici le Paris révolutionnaire, celui de 1830, 1848, 1871... Les Parisiens révoltés de mai 1968 sont les dignes héritiers des Communards et les monuments parisiens sont de nouveau incendiés ("la place Vendôme n'est que fumée"). Partout, les combats font rage, les étudiants de mai résistent, "Les maquisards sont dans les gares".
Les rapports hiérarchiques sont mis à mal, les forces de l'ordre exterminées ("Les flics sont sans merci pendus") et l'anarchisme triomphe enfin ("Les ouvriers, sans dieu, sans maître / autogestionnent la cité.").
La grève sauvage est générale,
Les Fords finissent de brûler,
Les Enragés ouvrent le bal.
Lance-pierres contre lacrymogènes,
Les flics tombent morts au coin des rues,
Nos petites filles deviennent des reines.
L’Arc de Triomphe est renversé,
La place Vendôme n’est que fumée,
Le Panthéon s’est dissipé.
À Notre-Dame on tranche le lard,
Paris retrouve ses fêtards,
Ses flambeurs et ses communards.
Les bureaucrates exterminés,
Les flics sont sans merci pendus
À la tripaille des curés.
Après Paris, le monde entier.
Les ouvriers, sans dieu, sans maître,
Autogestionnent la cité.
Le nouveau monde s’éveille.
Il est cinq heures,
Et nous n’aurons jamais sommeil.
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