vendredi 16 mai 2008

36. Jacques Le Glou:"Il est cinq heures".

En mai 1968, le détournement des chansons populaires est à l'honneur, les textes révolutionnaires se substituant aux paroles d'origine. Ici, Jacques Le Glou détourne le récent tube  de Jacques Dutronc: "Paris s'éveille".

André Cros, CC BY-SA 4.0  via Wikimedia Commons

Ici, l'utopie est en marche, "le vieux monde va disparaître". Le Glou célèbre ici le Paris révolutionnaire, celui de 1830, 1848, 1871... Les Parisiens révoltés de mai 1968 sont les dignes héritiers des Communards et les monuments parisiens sont de nouveau incendiés ("la place Vendôme n'est que fumée"). Partout, les combats font rage, les étudiants de mai résistent, "Les maquisards sont dans les gares".
Les rapports hiérarchiques sont mis à mal, les forces de l'ordre exterminées ("Les flics sont sans merci pendus") et l'anarchisme triomphe enfin ("Les ouvriers, sans dieu, sans maître / autogestionnent la cité.").



« Il est cinq heures »
Paroles de Jacques Lanzman, musique de Jacques Dutronc, détourné par J. Le Glou
Les 403 sont renversées,
La grève sauvage est générale,
Les Fords finissent de brûler,
Les Enragés ouvrent le bal.
Il est cinq heures, Paris s’éveille. (bis)
Les blousons noirs sont à l’affût,
Lance-pierres contre lacrymogènes,
Les flics tombent morts au coin des rues,
Nos petites filles deviennent des reines.
La tour Eiffel a chaud aux pieds,
L’Arc de Triomphe est renversé,
La place Vendôme n’est que fumée,
Le Panthéon s’est dissipé.
Les maquisards sont dans les gares,
À Notre-Dame on tranche le lard,
Paris retrouve ses fêtards,
Ses flambeurs et ses communards.
Toutes les Centrales sont investies,
Les bureaucrates exterminés,
Les flics sont sans merci pendus
À la tripaille des curés.
Le vieux monde va disparaître,
Après Paris, le monde entier.
Les ouvriers, sans dieu, sans maître,
Autogestionnent la cité.
Il est cinq heures,
Le nouveau monde s’éveille.
Il est cinq heures,
Et nous n’aurons jamais sommeil.

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