mercredi 28 septembre 2022

La musique comme arme de propagande dans la Guinée de Sékou Touré

L'histgeobox dispose désormais d'un podcast diffusé sur différentes plateformes. Ce billet fait l'objet d'une émission à écouter ci-dessous:

 

De retour au pouvoir en 1958, de Gaulle propose aux colonies d’Afrique subsaharienne de s’unir dans une Communauté française censée leur accorder davantage d’autonomie, sans aller jusqu’à l’indépendance immédiate. Pour faire la promotion de son projet, le général effectue une tournée de plusieurs grandes villes d’Afrique. Le 25 août, à Conakry, dans un discours très offensif, le leader guinéen Sékou Touré lance: "Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l'esclavage". De Gaulle reçoit ces mots comme un affront.

Le 28 septembre, les Guinéens votent massivement non au référendum instituant la Communauté française. Quatre jours plus tard, le 2 octobre, la Guinée accède à l'indépendance, tandis que Sékou Touré s'autodésigne premier président du pays. La rupture est brutale et définitive. Avant de quitter leur ancienne colonie, les Français emportent tout ce qu’ils peuvent : câbles électriques, voies ferrées, équipements hospitaliers… Esseulée, la Guinée se rapproche des pays de l'Est du Ghana et devient une base d'action révolutionnaire en Afrique, en ces temps de guerre froide.

Issu d’une famille modeste de Haute-Guinée, employé des postes, Ahmed Sékou Touré fait ses classes en tant que dirigeant syndical. Lecteur assidu de Marx et Lénine, l’homme manie le verbe avec panache, ce qui lui permet de se faire élire député à l’Assemblée nationale en 1956. Le non au référendum le propulse à la tête de la Guinée indépendante. Dès lors, les artistes lui consacreront de nombreuses chansons, à l'instar de ce "Sékou Famaké" chanté en concert par Miriam Makéba.  


Authenticité culturelle.

Pour contrer l'influence culturelle de l'ancienne métropole, Touré met en place une politique inédite sur le thème de l’authenticité. Selon lui, "la culture est une arme de domination plus efficace que le fusil". Dans un pays, où l’analphabétisme reste très répandu, la musique est un vecteur de propagande et d’affirmation nationale efficace. L’objectif est de faire naître une musique populaire guinéenne, à la croisée de la tradition et de la modernité.

Le mécénat d’État conduit à la création d'orchestres dans les différentes régions du pays. Ces formations s'affrontent lors de compétitions et les meilleures d'entre elles sont même "nationalisées". Les musiciens jouissent du statut de fonctionnaire. Leurs instruments et voyages de promotion dans le bloc de l’est sont pris en charge par l’État. Parmi les plus célèbres orchestres, citons Keletigui et ses Tambourinis, Balla et ses Baladins, le Horoya Band, les Amazones de Guinée ou encore le Bembeya Jazz national. Les créations musicales de ces formations sont enregistrées au studio de la Révolution, financé par des fonds est-allemands, publiées par le label d’Etat Silyphone que symbolise un éléphant (silly en langue soussou), l’emblème du parti du président. Les morceaux sont ensuite diffusés sur les ondes de la radio nationale dont est bientôt bannie toute musique occidentale. De la sorte, la musique mandingue rénovée devient une influence majeure pour l'Afrique occidentale, au même titre que le highlife ghanéen ou l'afro-beat nigérian.

Le Bembeya Jazz National mélange avec bonheur jazz, highlife, rumba cubaine et répertoire traditionnel mandingue. Agrégat de musiciens virtuoses, le groupe s’impose comme la formation la plus appréciée de guinée et comme la matrice d’autres futurs big bands ouest-africains (le Rail Band, les Ambassadeurs, Orchestra Baobab). Sur "Petit Sékou" (plus haut dans ce billet), le guitariste Sekou Diabaté fait admirer son immense talent.

Dans la plus pure tradition griotique, le groupe chante les louanges de Sékou Touré et vantent les mérites du parti unique. Le Bembeya Jazz enregistre ainsi une ode à « l’armée guinéenne » dont l’introduction, au son cristallin, donnerait presque envie de s’engager.



* Miriam Makeba, ambassadrice de la Guinée.

La posture anticolonialiste et panafricaniste adoptée par Sékou Touré lui assure un grand prestige et attire la crème des artistes du continent. La grande chanteuse sud-africaine, Miriam Makeba, s'installe à Conakry avec son compagnon, Stokely Carmichael, le théoricien du Black Power. Elle devient aussi la représentante de la Guinée aux Nations Unies et le porte-voix de Touré sur la scène internationale. Sur place, elle poursuit sa carrière, elle enregistre avec un quintette guinéen quelques-uns de ses plus beaux morceaux, comme le somptueux "Teya Teya".



* Une dictature impitoyable.

Cette musique, aussi belle soit-elle, ne doit pas faire oublier à quel point la Guinée de Sékou Touré est un régime cruel. Le Parti présidentiel (le PDG) contrôle absolument tout. Le dictateur paranoïaque, qui vit dans la hantise d’un coup d’Etat, fait massacrer ses opposants et rivaux potentiels. Or, la musique n’est jamais loin. Le sinistre camp Boiro, qui sert de lieu de torture, dispose d’un des meilleurs groupes de musiciens du pays : le Super Boiro Band, dont les volutes cuivrées couvraient peut-être les cris des suppliciés.  

 

La mort de Touré en 1984 précipite le déclin de la musique guinéenne. Les orchestres, privés de financement et de soutiens officiels, périclitent. Le coup d'Etat qui porte Lansana Conté au  pouvoir, s’accompagne de la destruction de nombreuses archives musicales de la radio d’Etat, et la disparition du label Silyphone. Heureusement, de très belles rééditions signées Stern's Africa permettent de redécouvrir cette période de création musicale à jamais révolue. Pour clore ce billet, écoutons le merveilleux "Kadia Blues" enregistré par l’Orchestre de Paillote.

 

Sources:
A. - Florent Mazzoleni:"L'épopée de la musique africaine", Hors collection, 2008, pp 17-36.
B. Merveilleuse émission proposée par l'Afrique enchantée sur France Inter le 12 Août 2008.  
C. Vladimir Cagnolari: "Regard sur le passé: quand le Bembeya Jazz chantait l'épopée du résistant Samory Touré" [PAM]
 
Sélection discographique: 
> Bembeya Jazz National : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2004. 
> Balla & Ses Balladins : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2008.
> Keletigui & Ses Tambourinis : "The Syliphone Years", Stern's Africa, 2009.
> "Authenticité : Guinea’s Orchestres Nationaux and Fédéraux 1965-1980", Stern's Africa, 2007.

lundi 26 septembre 2022

Quand Woody Guthrie empêchait la poussière de retomber sur les sinistrés des Grandes Plaines.

Woodrow Wilson Guthrie – qui doit ses prénoms au futur président démocrate, naît le 14 juillet 1912 à Okemah, Oklahoma, dans une famille plutôt aisée.  Très vite, le malheur s’acharne sur les Guthrie. En 1919, Clara, la sœur aînée de Woody, meurt brûlée par l’explosion d’une citerne à carburant. Peu après, sa mère Nora, présente des signes de faiblesse mentale (elle est atteinte d’une maladie nerveuse dégénérescente : la chorée de Huntington), dont elle mourra après de longues années d’internement. Les affaires du père, Charles, agent immobilier, périclitent rapidement. En 1927, la maison familiale est ravagée par le feu, ce qui oblige les Guthrie à se réfugier à Pampa, au Texas (en pleine pampa).  

 

Au cours de ces années de formation, Woody apprend l’harmonica, puis la guitare. Il se produit dans les rodéos et les fêtes locales. Comme tant d’autre, il entame une vie de hobo, de vagabond, se déplaçant à travers le pays sur des trains de marchandises. Cette vie d’errance et de danger lui inspire « Hard travelin’ ». « J’ai emprunté les trains trépidants, vous savez bien, / J’ai emprunté les voies de garage, le long des routes / C’te vieux salaud de juge, y m’a foutu en cage : 90 jours pour vagabondage / J’ai parcouru un rude chemin, vous savez bien… » 


Pour se nourrir, il vend des journaux à la criée, cueille des fruits, travaille sur les chantiers… En complément, il joue et chante partout où il passe : dans les rues, les foires, les cafés, les bals… Lors de ses pérégrinations, Guthrie fait connaissance avec le monde ouvrier et syndical américain. Le chanteur s’épanouit au sein de cette camaraderie militante et s’engage définitivement en faveur des couches les plus populaires de la population, s’imposant au fil des années comme le chantre de l’Amérique des laissés pour compte.

A la fin des années 1920, les Grandes Plaines connaissent de profondes transformations. L’herbe à bison, qui permettait de conserver une certaine humidité dans le sol, disparaît au profit de grands labours. Des pluies conséquentes permettent d’obtenir de bonnes récoltes céréalières, au prix d’une très forte érosion des sols. En 1929, le krach de Wall Street sème chômage, misère et désolation. A la grande dépression qui s’abat sur tout le pays s’ajoute dans les Grandes Plaines une succession de calamités naturelles terribles. La sécheresse frappe pendant quatre années, puis des vents violents arrachent la terre arable de sols si érodés qu’ils deviennent poussière. Le 14 avril 1935, le "grand orage de poussière" s’abat sur Pampa. Guthrie décrit avec une précision journaliste l’évènement dans une de ses chansons justement intitulée The great dust storm.  « Le quatorzième jour d’avril 1935 / La plus violente tempête de poussière de l’histoire a rempli le ciel. On pouvait voir cette tempête de poussière arriver. Les nuages étaient noirs comme la mort et, d’un bout à l’autre de notre puissante nation, elle a laissé une trace indélébile. » De 1935 à 1938, une succession de tempêtes de poussière ravage le Dust Bowl (« bol de poussière »), une vaste région s’étendant au Texas, à l’Oklahoma, au Kansas, au Tennessee et à la Géorgie. 


Des familles entières, privées de la moindre récolte, ruinées, n’ont d’autres choix que de partir vers la prospère Californie, dont les migrants espèrent cueillir les fruits. Or, le chemin vers ce « pays de cocagne » est semé d’embûches. Le drame des Okies, contraints de fuir les plaines arides inspire à Guthrie - qui a lui-même quitté le Texas pour Los Angeles - un recueil de chansons intitulé « Dust-Bowl Ballads ». Les dix ballades qui le composent, constituent autant de témoignages poignants sur les tempêtes et leurs conséquences dramatiques.

 Talking dust bowl blues adopte le point de vue du migrant désargenté; contraint de fuir les orages de poussière. Ici, il troque sa misérable ferme contre une Ford en direction la côte ouest. Dans Blowin’ down the Road, Woody chante : « Je m’en vais là où la poussière ne souffle jamais (…) Je m’en vais là où la tempête de poussière jamais ne souffle, souffle, souffle / Et je ne vais pas me laisser maltraiter comme cela ! » « Dust can’t kill me » insiste également sur la volonté farouche de résister aux éléments. La tempête a tué le reste de la famille, les enfants, la récolte, mais pas le narrateur, dont on comprend qu’il s’agit d’un Okie.

Arthur Rothstein, Public domain, via Wikimedia Commons

Le titre le plus marquant du recueil est sans doute Tom Joad, inspiré des « Raisins de la colère » de Steinbeck. Après avoir écouté le morceau l'écrivain aurait lancé: "L'espèce de petit salaud! En dix sept couplets, il a résumé toute l'histoire d'une œuvre qui m'a pris deux ans à écrire." Les paroles résonnent comme un testament. "Partout où un nouveau né pleure et crie, / partout où les gens ne sont pas libres. / Partout où les hommes se battent pour leurs droits, / c'est là où je serai maman,  / C'est là."

Ecrites à la première personne, « I’m a dust bowl refugee », « I ain’t got no home in this world anymore », « Dust pneumonia blues » mettent l’accent sur la souffrance individuelle du déporté. Dans cette dernière, Guthrie précise: " Je suis allé voir le médecin et il m’a dit : « Mon fils, tu as la pneumonie de la poussière et tu n’en as plus pour longtemps. »" Le groupe Mongo Jerry en a fait une reprise plutôt réussie.

Avant de pénétrer en Californie, les Okies se trouvent bloqués dans une sorte de poste-frontière : le Port of Entry. Les policiers y vérifient les identités et refoulent tous ceux qui n’ont pas un contrat de travail. Guthrie composent en leur honneur « Do-ré-mi ». Il chante. « La Californie est un jardin d’Eden, / un paradis à habiter ou à regarder, / mais croyez-moi ou pas, / Vous ne la trouverez pas si chaude que ça / Si vous n’avez pas le do-ré-mi. » (l’argent en argot)

Conteur né. Dans « So long, it’s been good to know you », un prêtre et ses ouailles sont surpris par la poussière en plein office. « Le pasteur ne pouvait plus lire un mot de son texte. / Il referma ses lunettes, prit la collecte et dit : Adieu, ravi de vous avoir connus.»

 

On l’aura constaté Guthrie est un conteur né, dont l’œuvre est d’autant plus précieuse qu’elle porte un regard plein d’empathie sur des populations maltraitées. Elle constitue un complément idéal à l’œuvre de Steinbeck ou aux clichés si émouvant de Dorothea Lange.

Sources:

-Jacques Vassal: "Folksong", Albin Michel, 1984.

- Dorian Lynskey:"33 révolutions par minute. Une histoire de la contestation en 33 chansons", vol. 1, Editions Payot, 2012.

- "Woody Guthrie" [émission "Pop, etc", sur France Inter].

- "De la poussière et des hommes", série documentaire de Ken Burns consacrée au Great Dust Storm (disponible en streaming sur Arte.fr jusqu'au 29/8/2023).

mercredi 21 septembre 2022

La Butte rouge de Montéhus, un vibrant plaidoyer contre la guerre.

L'histgeobox dispose désormais d'un podcast diffusé sur différentes plateformes. Ce billet fait l'objet d'une émission à écouter ci-dessous:

 

Gaston Brunswick, alias Montéhus, est un chansonnier célèbre lorsqu'elle éclate le premier conflit mondial. Il s'est fait connaître quelques années plus tôt avec des chansons antimilitaristes, dans lesquelles il dénonce également l’exploitation capitaliste. Citons par exemple La grève des mères ou la Guerre sociale. L'entrée dans la grande guerre rebat les cartes. Comme beaucoup d’autres, Montéhus se rallie à l’Union sacrée, qui soude les forces politiques et syndicales autour de l'effort de guerre. Dès lors, le chansonnier compose des chansons cocardières et patriotiques. Cette attitude, lui vaut d’ailleurs la croix de guerre alors même qu’il n’a jamais mis les pieds dans les tranchées  Pour ses anciens admirateurs, le rouge Montéhus fait figure de traitre. En guise de rédemption, il imagine donc, une fois la grande boucherie achevée, la Butte rouge, un vibrant plaidoyer contre la guerre.

Écrite en 1923 par Montéhus, sur une musique de Georges Krier, la chanson évoque les terribles massacres de poilus. Le chansonnier y distille quelques indices géographiques qui laissent présager d'une localisation facile des affrontements mentionnés. Il est question d'une butte, d'âpres combats, d'un ravin, de vignes et de morts. Certains ont pensé trouver cette colline en Champagne, en raison de la vigueur des combats et de la mention de vignes. D'autres préfèrent y voir la butte de Warlencourt, près de Bapaume, dans le Pas-de-Calais, non loin d'Arras. Les derniers la placent en bordure de l'Argonne, près de Sainte-Menehould. Problème, il manque toujours un des éléments pour identifier la butte avec certitude. L'auteur semble privilégier la liberté poétique à la fiabilité géographique. Peu importe que la butte rouge corresponde à un lieu précis, tant qu'elle porte la trace de la grande boucherie.

"La Butt' rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin, où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin... (...) Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin."

Ici, le chansonnier cherche avant tout à dénoncer le caractère profondément inégalitaire de la guerre. Après avoir embouché le clairon des va-t-en-guerre pendant le conflit, Montéhus renoue avec sa fibre socialisante. Sous sa plume, les simples troufions meurent en nombre quand les riches embusqués se pavanent sur un autre butte, bien identifiée celle-là: celle de Montmartre. Montéhus compare l'âpreté des combats avec la frivolité et la douceur de vivre dont jouissent ceux qui se la coulent douce à l'arrière. D’un côté, marlous et muscadins s'enivrent au champagne, de l’autre, ouvriers et paysans se font tuer. Le sang, les larmes de ces malheureux est absorbée par la butte, qui prend la teinte rouge que suggère le titre du morceau. Les soldats issu du peuple sont transformés en chair à canon par "les bandits qui sont cause des guerres", ces embusqués ne risquent jamais rien. D'ailleurs, ils "n'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents !"  

Le refrain décrit la violence de l’assaut, lorsque les poilus sortent de la tranchée, ils sont alors à la merci des mitrailleuses ennemies. Montéhus écrit : " La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin – le baptême du feu - Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin." Fauchés par les balles, les soldats tombent dans les zones basses du terrain.

Dans le dernier, Montéhus oppose le bonheur de la paix retrouvée au souvenir des poilus morts au combat. Pour cela, il utilise le champ lexical de la joie ("mots d'amour", "frissons", "folles étreintes", "baisers"), puis celui de la douleur ("plaintes", "crânes brisés"). La fidélité aux camarades tombés au champ d’honneur est essentielle pour Montéhus. La guerre est terminée, certes, sur la butte, désormais «y a des vignes, il y pousse du raisin », mais l’oubli des massacres est impossible. "Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains." Autrement dit ce serait un sacrilège que de boire de ce vin, une sorte de deuxième mort pour les soldats. Les deux dernières phrases de la chanson témoignent du traumatisme des survivants, de leur volonté de préserver à tout prix le souvenir des copains tombés au front et l’impossibilité de tourner la page. "Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin. / Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains". Pour les survivants de la guerre, le deuil semble impossible.

Domaine public via Wikimedia commons.

La force de la chanson tient dans le contraste entre la valse populaire enjouée et la férocité des paroles. La Butte rouge est une sorte de ronde, où la vie et la mort ne cessent de se croiser et s'entremêler.

Dans la mémoire populaire des militants pacifistes, le morceau est longtemps resté indépassable, éclipsant la chanson de Craonne, dont la diffusion large est beaucoup plus récente. A partir des années 1950 Le Déserteur de Boris Vian fait un peu d’ombre à la Butte rouge dans le cœur des militants pacifistes, sans pour autant la faire oublier totalement. Ainsi, elle resurgit de temps à autre dans le répertoire contemporain. Montand et sa voix de velours la popularise, avant que Marc Ogeret, Renaud, façon du titi parigot, ou les Motivés ne la reprennent à leur tour et ne l'adaptent au goût du jour.

Sources:

- «De Warlencourt à la cote 263, à la recherche de la "butte rouge"», Le Monde, 29 juillet 2003.  

- "L'histoire en chansons: la butte rouge."