Le supplice de la roue mené par les inquisiteurs espagnols.
L’Inquisition est une institution ecclésiastique qui a pour mission de rechercher et punir l'hérésie. Jusqu'au XIIème siècle, l'Eglise lutte contre l'hérésie en utilisant des peines spirituelles, notamment l'excommunication. Au Moyen Age, les intérêts de l'Etat et de l'Eglise sont solidaires et l'ampleur prise par l'hérésie cathare pousse l'Eglise à se doter d'une institution spécifique afin de combattre l'hérésie, avec le concours des princes laïcs.
L'inquisition est d'abord confiée aux évêques, mais très vite, une inquisition pontificale, menée par des délégués du Saint-Siège, généralement des religieux mendiants (franciscains et dominicains).
Une fois parvenu dans la région dont il a la charge, l'inquisiteur ouvre son enquête et adresse aux fidèles l'édit de foi, les obligeant sous peine d'excommunication à dénoncer les hérétiques. L'édit de grâce, quant à lui, s'adresse aux hérétiques qui disposent d'un cours délai afin de se rétracter. Une fois le délai écoulé, la justice inquisitoriale entre en branle. En cas de non repentir, l'hérétique est soumis à un interrogatoire qui peut allé jusqu'à la torture, légalisée par le pape Innocent IV en 1252.
Une fois la procédure terminée, le jury, composé de religieux et de laïcs, prononce la sentence devant une assemblée publique (nommée auto da fe en Espagne). Les peines, très variées, allaient de la pénitence canonique (flagellation, pèlerinage) à la peine de mort par le feu, en passant par la confiscation des biens, l'emprisonnement.
Au cours du XIIIème siècle, l'Inquisition parvint à éliminer totalement l'hérésie cathare et réduisit considérablement l'influence des Vaudois. Dès lors, l'institution s'intéresse aux sorcières, des femmes considérées comme des créatures du démon. Le premier procès de sorcellerie eut lieu à Trèves en 1235. Les persécutions ne devaient plus cesser jusqu'au XVIIIème siècle. La dernière exécution à la suite d'un procès de sorcellerie eut lieu en Allemagne en 1756.
Exécutions de sorcières
Ici, Catherine Ringer, la chanteuse des Rita Mitsouko se met tour à tour dans la peau de la sorcière, puis celle de l'inquisiteur qui la livre à la question, c'est-à-dire la torture. Pris à son propre piège, l'inquisiteur sadique succombe aux charmes de sa victime.
"La sorcière et l'inquisiteur". Rita Mitsouko.
Connaissez-vous
La chanteuse sorcière / Celle qui fit fondre
Un cœur de fer? / Celle qui transforma
Son tortionnaire / Le grand inquisiteur
Qui lui ouvrit son cœur
On pouvait la trouver dans la forêt / Les nuits de lune pleine
Où elle donnait / Des incroyables fêtes
Et toute nue elle chante
Et quand ça commence / Ça commence
Toute la forêt se met à parler / Née en transe
De par sa mère / La sorcière savait
Comment s'élever / Comment prier, comment soigner,
Empoisonner / Comment chanter
Et comment danser
Il arrivait dans la région / L'inquisiteur
C'était un homme passionné / L'inquisiteur
Il voulait sauver l'humanité / Pauvres pécheurs
De l'éternelle damnation / Alors attention
Ils sont venus la prendre la nuit / Ils l'ont trainée par la chevelure / Jusqu'à la chambre de torture
Ah son premier cri / Eveilla son oreille
Et la sorcière se mit à agir / Elle le fit
Elle s'ensorcelle / Et se mit à chanter
La suppliciée
Elle était belle / Et d'une blancheur laiteuse
On voyait qu'elle / Aimait être amoureuse
Et sa longue chevelure / Faisait comme une couverture
A peine un voile / Maintenant sale
- Ah! Tu m'assasines- Sauve ton âme- Ah mais tu commets un crime- Pauvre femme- Par ma voix chante la beauté- Tu est endiablée, par ta bouche / C'est le diable qui accouche
Et tu voudrais bien que je te touche / D'ailleurs tu fais tout pour me plaire
Et on peut dire que tu sais y faire- Non! C'est l'air qui vibre / Mais tu frissonnes
- Ah! Comme tu es libre / Et comme tu es bonne!
Le grand inquisiteur / Sentit battre son cœur
Le grand inquisiteur / Sentit fondre son cœur
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