jeudi 11 septembre 2008

86. Claude Nougaro:"Il y avait une ville ".

Nagasaki, quelques jours après la bombe.

En juin 1945, alors que la paix est revenue en Europe, les combats continuent à faire rage dans le Pacifique. Les États-Unis ont fait la conquête de la plupart des îles du Pacifique jusqu’à Okinawa et menacent désormais directement l’archipel japonais qui subit d’intenses bombardements. Pourtant, la guerre s'éternise, les pertes humaines se comptent par milliers. La flotte américaine subit de nombreuses destructions provoquées par les kamikazes. Les Américains redoutent par dessus tout le débarquement sur les principales îles de l'archipel nippon et redoutent des pertes très lourdes face à une population hostile et fanatisée.

Pour mettre fin à la guerre le plus vite possible, le président américain Truman décide d’utiliser deux bombes nucléaires. Dans le cadre du projet Manhattan, les États-Unis mettent au point, dans le plus grand secret, une bombe à l'uranium et deux autres au plutonium. Les premiers essais s'avèrent très concluants. Après l'envoi d'un dernier ultimatum aux Japonais, le président Truman (qui ignorait encore tout du projet Manhattan quelques semaines plus tôt!!) décide d'utiliser la bombe atomique. La première est lancée sur Hiroshima, le 6 août 1945, à 8h 15. Une gigantesque bulle de gaz de plus de 300 mètres de diamètre se forme aussitôt après l'impact. Hiroshima est détruite à 60%. Les incendies embrasent la ville (au cœur de l'explosion, la température au sol atteint 4000 °C) . Au total, on compte 80 000 morts, 70 000 blessés sur les 330 000 habitants que compte la ville.



Victime des bombardements.
Le 9 août 1945, une nouvelle bombe touche Nagasaki. 75 000 personnes périssent sur le coup (pour une population totale de 240 000 habitants). Dans les deux villes, le nombre de victimes grimpe rapidement dans les semaines qui suivent les bombardements. Les bombes continueront même à tuer pendant des décennies à cause des malformations et maladies liées à la radioactivité.

* Le traumatisme moral reste immense.
La foi en la science et dans le progrès sont mises à mal par l'utilisation de cette bombe.

 Dans sa chanson "Il y avait une ville", Claude Nougaro décrit une ville dévastée par une explosion nucléaire.



"Il y avait une ville" Claude Nougaro.

Que se passe-t-il ?
J' n'y comprends rien
et y a plus rien

Je m'souviens que j'marchais
que j'marchais dans une rue
au milieu d' la cohue
sous un joyeux soleil de mai
C'était plein de couleurs
de mouvements et de bruits
une fille m'a souri
et je m'souviens que j' la suivais...
Je la suivais
sous le joyeux soleil de mai
chemin faisant j'imaginais
un mot gentil pour l' aborder
Et puis voici
que dans le ciel bleu de midi
de plus en plus fort j'entendis
comme arrivant de l'infini
ce drôle de bruit
ce drôle de bruit

Je m'souviens que les gens
s'arrêtèrent de marcher
et d'un air étonné
tout le monde a levé le nez
vers le ciel angélique
couleur de paradis
d'où sortait cette musique
comme accordée sur l'infini...
C'était étrange...
Est-ce qu'il allait neiger des anges
Les gens guettaient dans un mélange
d'inquiétude et d'amusement...
Et brusquement,
il y eut un éclair aveuglant
et dans un souffle incandescent
les murs se mirent à trembler

Que s'est-il passé ?
J'y comprend rien
et y a plus rien

Y a plus rien qu'un désert
de gravats, de poussière
qu'un silence à hurler
à la place où il y avait
une ville qui battait
comme un coeur prodigieux
une fille dont les yeux
étaient pleins du soleil de mai
Mon Dieu , mon Dieu
Faites que ce soit
un mauvais rêve
réveillez-moi
réveillez-moi.

Liens:
- Un très bon (et beau) site sur ces bombardements.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et pourquoi parle t'il du moi de mai... Je me demande. Les bombes ont été lancées en août.
D'autre part, la bombe pour en finir avec la guerre, c'est la thèse officielle... La vérité s'approche plus d'une expérience grandeur nature...

Anonyme a dit…

Je me suis fait exactement la même réflexion cher anonyme!

Anonyme a dit…

Mois de mai : début du printemps, donc de la vie, qui s'oppose à la mort délivrée par la bombe. C'est une chanson sur l'idée du bombardement atomique d'une ville, pas une enquête historique.