jeudi 4 novembre 2010

Loca virosque cano (5) "Empire State of Mind", Jay-Z (feat.Alicia Keys) à New York (2009)

L'Empire State Building [VS]


Pourquoi ce titre ?

Avec "Empire State of Mind", Jay-Z fait une allusion évidente à l'Empire State Building, un des symboles de New York, l'un des repères de sa skyline et un lieu de visite incontournable. Le gratte-ciel a été construit au début des années 1930, au plus fort de la Dépression, dans un style Art Déco. Culminant à plus de 380 mètres, il est redevenu l'immeuble le plus haut de la ville après les attentats de 2001 contre le World Trade Center (3ème des Etats-Unis derrières les tours Willis et Trump de Chicago). Jay-Z choisit donc de nous décrire son "état d'esprit" en nous faisant visiter New York en prenant de la hauteur tout en restant bien "hood" et en gardant les pieds sur le bitume... Deux chansons dans des styles différents l'ont sans doute inspiré dans le choix du titre, Billy Joel "New York State of Mind" et Nas (malgré le "diss" fameux qu'ont eu les deux MC) "New York State of Mind", un titre produit par DJ Premier. Je vous propose en fin d'article une playlist de quelques uns des nombreux titres qui parlent de NY.


"Empire State of Mind" pourrait donc n'être qu'une chanson de plus sur New York, sans doute une des villes qui a le plus inspiré les musiciens (et les cinéastes). Pourtant, elle connaît un grand succès qui est tout autant dû à la personnalité de son interprète qu'au fait qu'elle parle aux New Yorkais et au reste du monde. Lorsqu'il parcourt avec nous "son" NY, Shawne Carter alias Jay-Z nous parle également d'une des villes les plus connues et les plus aimées dans le monde. Plus de 40 millions de touristes visitent en effet la ville chaque année. A part Staten Island, Jay-Z nous fait parcourir tous les boroughs de la ville. Suivons le guide...

[Les photos de New York qui accompagnent cet article m'ont été transmises par Véronique et Sara. Photo ci-contre prise lors de l'interprétation de la chanson avant un des matches de la finale 2009 du championat de Base-Ball, remportée par les Yankees]


Le pont de Brooklyn [VS]


New York, un portrait
Faut-il présenter New York ...
New York c'est 1,5 millions de personnes à Manhattan, 8 millions dans toute la ville, 18,5 millions dans l'agglomération et 22 millions si on prend en compte l'aire métropolitaine qui s'étend sur plusieurs Etats. C'est la ville la plus peuplée des Etats-Unis devant Los Angeles et Chicago. Elle fut même la capitale pendant cinq ans de 1785 à 1790.
Justement, revenons un peu en arrière...
Peuplée par des Indiens Algonquins, le site fut repéré pour la première fois par Verazzano (un pont de la ville porte son nom) pour les Français et baptisé Nouvelle-Angoulême en 1524. Les Hollandais ou leurs alliés (Hudson, Minuit et Stuyvesant qui a donné son nom au quartier de Bedford-Stuyvesant ou Bed-Stuy à Brooklyn dont parle Jay-Z) sont maîtres des lieux au début du XVIIème siècle et fondent Nieuw Amsterdam en 1625. Voyez sur cette carte à quoi ressemblait Manhattan au début de ce siècle. Puis les Anglais prennent possession des lieux en 1664. Ainsi naît New York.

Le Sud de Manhattan depuis l'Empire State Building [VS]

La ville se développe, dépasse le million d'habitants dans les années 1850, les 5 millions dans les années 1910. Elle est alors la ville la plus peuplée du monde. Après avoir culminé à près de 8 millions dans les années 1950, elle entame un certain déclin, démographique comme économique et fiscal, avant de reprendre sa progression à partir des années 1980 et de dépasser les 8 millions. L'aire urbaine de New York est actuellement la troisième au monde par sa population (même si ce classement est difficile à établir). La ville est une des plus denses (plus de 10 000 h/km2, jusqu'à plus de 25 000 à Manhattan) et des plus diverses des Etats-Unis et du monde.
New York a de nombreux surnoms comme Big Apple, la "ville qui ne dort jamais" (deux références utilisées par Jay-Z), Gotham (en référence à Batman), ou "la ville debout".

New York compte 5 boroughs qui sont aussi des comtés. Manhattan (Comté de New York) compte 1,629,054 habitants, le Bronx 1,397,287, Brooklyn (Comté de Kings) 2,567,098, le Queens 2,306,712 et Staten Island (Comté de Richmond) est le moins peuplé avec 491,730 habitants.

Times Square "Lights is blinding" [SK]



New York, ville mondiale
Pour certaines fonctions spécifiques, New York bénéficie d'un rayonnement à l'échelle de la planète qui en font une ville globale ou mondiale. Depuis le XIXème siècle, elle est devenue l'une des villes les plus attractives.
La diversité de sa population est le reflet de cette attraction. Porte d'entrée du pays, l'île d'Ellis Island, dans la baie (près de la Statue de la Liberté, offerte par la France en 1886, photo:VS), a accueilli plus de 12 millions d'immigrants entre 1892 et 1954. Au recensement de 2000, 35,9% de la population de NY était né à l'étranger contre 11,1 % pour l'ensemble du pays. Près de la moitié des New Yorkais (47.6%) parlent une langue autre que l'anglais à la maison contre 17,9% pour l'ensemble du pays. Depuis deux siècles, le monde entier se donne rendez-vous à New York, aussi bien les migrants peu qualifiés que les cerveaux des Sud et des Nord, en particulier les Asiatiques (Indiens, Coréens, Chinois) et les Européens.





Aujourd'hui, les communautés les plus représentées dans la ville sont diverses et varient selon les quartiers. Les Africains-Américains, dont une partie seulement est née à l'étranger, représentent plus du quart de la population de la ville (proportion plus forte dans le Bronx et à Brooklyn). Les Hispaniques sont à peu près aussi nombreux que les Afro-Américains (ils représentent près de la moitié de la population du Bronx) [Rappelons que ceux qui se déclarent Latinos ou Hispaniques lors du recensement peuvent également se classer dans toute autre "race ou groupe ethnique"]. Les Asiatiques représentent un New Yorkais sur dix mais sont plus nombreux dans le Queens. Localement, de nombreux quartiers comptent bien sûr une communauté surreprésentée comme les Haïtiens à Brooklyn (je pense à Wyclef Jean), les Chinois et les Italiens à l'Est de Manhattan [Photo de Little Italy; VS].


Les nationalités étrangères les plus représentées dans la ville sont les Dominicains (que salue Jay-Z), les Chinois, les Jamaïcains, les ressortissants du Guyana, les Mexicains, les Equatoriens, les Haïtiens, les Trinidadiens, les Colombiens et les Russes. Par région, 30% viennent des Caraïbes, 24% d'Asie (dont 4 sur 10 de Chine), 19% d'Europe, 9% d'Amérique centrale et du Mexique et 3% d'Afrique.



Madison Square Garden : salle de spectacle et lieu des rencontres de Basket jouées par les New York Knicks. Jay-Z possède également une part du capital des New Jersey Nets.
"sittin' courtside, Knicks & Nets give me high five" [SK]


La plupart des classements établis par des économistes ou des géographes (comme le projet GaWC ou le classement Mastercard) à partir des fonctions spécifiques des grandes métropoles placent New York en tête ou dans les tous premiers. Quelques éléments de ce rayonnement à l'échelle mondiale :
  • Première place financière et boursière mondiale avec le NYSE et le NASDAQ regroupés à Wall Street.
  • Siège des Nations Unies.
  • Nombreux sièges sociaux de firmes transnationales (ABC, Colgate, American Express, Pfizer, Merril Lynch, Time Warner...).
  • Des institutions culturelles prestigieuses et des lieux dont le rayonnement culturel est mondial : le MoMA, Broadway pour le théâtre et les comédies musicales, Harlem et le Bronx pour la musique noire, du jazz [ci-contre l'Apollo Theater;VS] au Rap. NY est la capitale mondiale du marché de l'art.
  • Des universités prestigieuses (Columbia)
[VS]


Tous les ingrédients sont donc réunis pour que New York soit "the city that never sleeps".


New York, ville fragmentée

La ville reste néanmoins très fragmentée et très inégalitaire. Un Newyorkais sur cinq est pauvre alors que le prix des logements, gonflé par le statut de ville mondiale, est très élevé. Les 20% les plus riches gagnent ainsi l'équivalent de 50 fois les revenus des 20% les plus pauvres. La ville compte plusieurs dizaines de milliers de SDF. NY est également l'une des villes du pays (avec Chicago) où la séparation entre blancs et noirs est la plus marquée. 85% des noirs devraient déménager pour habiter dans un quartier mixte racialement (87% à Chicago. Il s'agit de l'indice de dissimilarité Noirs-Blancs).
Les ménages qui s'enrichissent, quel que soit leur groupe ethnique, ont tendance à s'installer plus loin en banlieue. Cela ne facilite pas le financement des politiques publiques d'aménagement et d'aide sociale. La ville était même au bord de la faillite pendant les années 1970. Et la rénovation a souvent tendance à entraîner le départ ou l'exclusion des plus pauvres de leur quartier. Cette gentrification touche de nombreux quartiers de Manhattan, en particulier Harlem. C'est le cas également à Tribeca, quartier du centre de Manhattan où vit maintenant Jay-Z. Dans le "Triangle Below Canal", les anciens bâtiments industriels sont devenus des lofts très prisés, entrainant une forte valorisation immobilière.
Les quartiers péricentraux comme le Bronx où est né le rap, une partie du Queens et de Brooklyn restent des ghettos dans lesquels sont concentrés les plus pauvres et les minorités (Afro-Américains et Hispaniques). C'est le cas des Marcy Projects, ces HLM où a grandi Jay-Z, comme de Bed-Stuy, la cité de Notorious B.I.G.
Le New York de Jay-Z [Aug]

Jay-Z : du petit dealer de Marcy au nouveau Sinatra

Qui est Jay-Z ? C'est à la fois un homme d'affaires avisé, un fondateur et dirigeant de label et l'un des rappeurs vendant le plus de disques depuis plus d'une décennie.

Photomontage pour une mixtape : Jay-Z et Notorious B.I.G., décédé en 1999

Né Shawne Corey Carter à Brooklyn en 1969, il a grandi dans les HLM du Marcy Projects avec sa mère, son frère et ses deux soeurs. Son père a quitté le foyer familial au début des années 1980. Il est alors parfois surnommé "Jazzy". Au lycée (la Westinghouse High School), il côtoie un certain Christopher Wallace, plus connu ensuite sous le nom de Notorious B.I.G. Mais son adolescence est surtout occupée par le deal du crack. La chanson nous dit qu'il l'achetait à Harlem pour le vendre à Marcy. Pourtant, à la fin des années 1980, il s'essaie au rap, notamment avec le rappeur Big Jaz. Il tourne avec lui, en particulier en Angleterre. Il participe à l'album de celui-ci : Word to the Jaz en 1989. Il fait ensuite partie d'un groupe, Original Flavor, au début des années 1990. Malgré l'échec de leur deuxième album Beyond Flavor (1994), le talent de Shawne se ressent dans le titre "Can I Get Open".
"Yellow cab, gypsy cab, dollar cab, holla back" [VS]


Après la séparation du groupe, Jay-Z se lance en solo et décide de créer son propre label Roc-A-Fella avec des amis, Damon Dash et Kareem "Biggs" Burke. Après quelques singles comme "In My Lifetime", le premier album sort en 1996 : Reasonable Doubt qui devient d'emblée un classique. Son flow précis, sa voix très nasale et ses paroles recherchées en font rapidement un maître parmi les MC, à l'instar de B.I.G. Les années qui suivent voient défiler autant d'albums et de succès. Après My Lifetime, Vol. 1 (1997) et Vol. 2 Hard Knock Life (1998), c'est Vol. 3 Life and Times of S. Carter en 1999. En 2000, il livre Dynasty Roc-A-Fella Familia. Puis en septembre 2001, c'est The Blueprint dans lequel il entame, par le titre "Takeover" sa querelle, son "diss" avec Nas, une autre figure de NY (Prodigy de Mobb Deep et Jayo Felony en prennent également pour leur grade). Les albums continuent à s'enchainer jusqu'en 2003 où le Black Album semble marquer une pause dans sa carrière. Il a atteint en effet une sorte de maturité et d'autorité sur le rap game new-yorkais qui en fait un des personnages les plus importants et les plus influents du rap east coast.

"right there up on Broadway, pull me back to that McDonald's" [SK]


On le voit alors beaucoup dans la rubrique des affaires (il possède une part du capital des New Jersey Nets qu'il voudrait réimplanter à Brooklyn) ou celle des peoples puisqu'il est le compagnon de la chanteuse de R 'n B Beyoncé. A cette époque, il devient le dirigeant du prestigieux label Def Jam fondé par Russel Simmons dans les années 1980 (affilié depuis à Universal). Il a depuis pris un peu de recul dans ce domaine est est revenu au rap avec succès en enregistrant son 11ème album, The Blueprint 3 dont fait partie "Empire State of Mind". Comme c'est le cas depuis 2001, il y travaille principalement avec le producteur devenu rappeur Kanye West, mais également avec d'autres producteurs comme No I.D. ou The Neptunes.
Alicia Keys, qui accompagne Jay-Z sur cette chanson, est également de New York. Elle est née à Harlem en 1981. Elle chante, compose et joue du piano dans des styles différents, avec une forte influence soul et R'N B. Son premier album Songs in A Minor est sorti en 2001 et a connu un succès retentissant. Elle a depuis enregistré trois autres albums. Personnellement, j'aime beaucoup son titre "Superwoman" qui figure dans As I Am (2007)

Mais trêve de paroles, place à la musique ! Voici le clip, également très réussi, on y voit beaucoup Times Square et d'autres lieux évoqués par Jay-Z. Je vous propose ensuite les paroles avec une traduction et des précisions sur certains lieux.


Yea I'm out that Brooklyn, now I'm down in TriBeCa Je viens de Brooklyn mais maintenant je suis à Tribeca
right next to De Niro, but I'll be hood forever Juste à côté de De Niro, mais je reste "hood" pour toujours [de mon quartier]
I'm the new Sinatra, and... since I made it here Je suis le nouveau Sinatra, et ...depuis que j'ai réussi ici
I can make it anywhere, yea, they love me everywhere Je peux le faire partout ailleurs, ouais, ils m'aiment partout
I used to cop in Harlem, Hola my Dominicanos J'avais l'habitude d'acheter de la drogue à Harlem, Salut tous mes Dominicains
right there up on Broadway, pull me back to that McDonald's Là haut sur Broadway [ probablement pas le Broadway de Manhattan mais au coeur de Washington Heights, quartier qui compte de nombreux Dominicains], me ramener à ce McDonald's [Il doit s'agir d'un McDonald's "à volonté"]
Took it to my stashbox, 560 State St. La rapporter dans ma cachette, 560 State Street [à Brooklyn]
catch me in the kitchen like a Simmons with them Pastry's Repère-moi en train de préparer du crack comme les Simmons avec leur Pastry [Référence à la marque de chaussures des filles de Run du groupe Run-DMC]
Cruisin' down 8th St., off white Lexus Descendre la 8ème rue [Manhattan-East Village] depuis une Lexus blanche
drivin' so slow, but BK is from Texas Rouler si doucement, mais BK est du Texas [Beaucoup de références ici : Beyonce Knowles (BK) est sa compagne. Elle vient du Texas et le fait d'aller doucement est une référence au rap "crunk & screwed" de Houston qui est ralenti au point qu'une personne en plein trip codéiné puisse le suivre]
Me, I'm out that Bed-Stuy, home of that boy Biggie Moi, je sors de Bed-Stuy, cité d'origine de ce gars Biggie [Comme le fameux et défunt Notorious B.I.G. (Biggie) avec qui il a d'ailleurs débuté, il vient de la cité de Bedford-Stuyvesant à Brooklyn]
now I live on Billboard and I brought my boys with me Maintenant je vis sur le Billboard et j'ai amené mes potes avec moi [Il caracole dans les classements, les billboards, ainsi que ses protégés puisqu'il a dirigé le label Roc-a-Fella/Def Jam]
Say what's up to Ty-Ty, still sippin' mai tais Discute avec Ty Ty tout en sirotant des mai tais [Son meilleur ami, mai tai est un cocktail]
sittin' courtside, Knicks & Nets give me high five M'asseoit au bord du terrain, les NY Knicks et les NJ Nets me tapant dans la main [Les deux équipes de basket de NY, Jay-Z est co-propriétaire des Nets]
Nigga I be Spike'd out, I could trip a referee Négro je suis accoutré comme Spike, je pourrais perdre mon calme après l'arbitre
Tell by my attitude that I'm most definitely from.... Révélant par mon attitude que je suis sans aucun doute de....

Times Square "Street lights, big dreams, all lookin' pretty" [SK]

[Chorus: Alicia Keys]
New York, concrete jungle where dreams are made of New York, une jungle en béton où l'on fabrique les rêves
There's nothin' you can't do Il n'y a rien que tu ne puisses faire
Now you're in New York Maintenant que tu es à New York
These streets will make you feel brand new Ces rues vont te faire te sentir tout neuf
Big lights will inspire you Les grandes lumières vont t'inspirer [allusion aux lumières de Times Square la nuit]
Let's hear it for New York, New York, Écoutons cela pour New York
New York

[Verse 2: Jay-Z]
Catch me at the X with OG at a Yankee game Repère-moi dans le Bronx [the X] avec OG [Pas Original Gangster mais son ami Juan “OG” Perez] à un match des Yankees [leur stade se trouve dans le sud du Bronx]
Shit, I made the Yankee hat more famous than a Yankee can Merde, j'ai rendu la casquette des Yankees plus célèbre que [une fesse de Yankee ? Là j'ai un doute...]
You should know I bleed blue, but I ain't a Crip though Tu devrais savoir que je saigne bleu, et pourtant je ne suis pas un Crip [Allusion à la couleur du gang des Crips à Los Angeles et à son surnom de "King of NY" qui lui fait dire qu'il a "le sang bleu" c'est-à-dire aristocratique. Le bleu est aussi la couleur des Yankees]
but I got a gang of niggas walkin' with my clique though Mais j'ai une bande de négros qui marche avec ma clique
Welcome to the melting pot, corners where we sellin' rock Bienvenue dans le creuset, des coins où l'on vend de la Coke [Le Melting pot ou creuset est un symbole habituel de l'intégration à l'américaine, c'est aussi un récipient pour faire fondre des ingrédients qui se mélangent comme pour de la Coke]
Afrika Bambataa shit, home of the hip-hop La musique d'Afrika Bambaataa, la maison du hip-hop [Allusion et jeu de mot avec le tube de Bambaataa "Planet Rock" qui renvoie au "rock" de la phrase précédente. Pour ce tube, Bam a également mélangé beaucoup de sons différents...]
Yellow cab, gypsy cab, dollar cab, holla back Taxis jaunes, taxis illégaux, A plus
for foreigners it ain't for, they act like they forgot how to act Ce n'est pas pour des étrangers, ils agissent comme s'ils ne savaient plus comment faire [Allusion aux pratiques des chauffeurs qui font payer plus cher aux étrangers]
8 million stories, out there in it naked City, it's a pity, half of y'all won't make it Il y a 8 millions d'histoires dans la Cité nue, quel dommage que la moitié n'ait pas lieu [allusion à la phrase prononcée par le narrateur dans un film noir des années 1940 Naked City]
Me, I got a plug, Special Ed "I Got It Made" J'ai un fournisseur, Special Ed
If Jeezy's payin' LeBron, I'm payin' Dwyane Wade Si Jeezy "paie" LeBron, Je "paie" Dwyane Wade [Peut être une allusion au pdésrix de la cocaïne correspondant aux numéros des joueurs mentionnés, le 23 pour LeBron James et le 3 pour Dwyan Wade. Les deux joueurs sont maintenant réunis et jouent pour les Miami Heat]
Three dice cee-lo, three Card Marley [références à des jeux de dés et de carte et à Marley Marl, l'un des pionniers du rap à Brooklyn. Un beef fameux l'a opposé à BDP dans les années 1980]
Labor Day Parade, rest in peace Bob Marley Défilé de la fête du travail [Début septembre aux Etats-Unis, l'occasion d'un carnaval caribéen à Crown Heights, Brooklyn], Bob Marley, repose en paix
Statue of Liberty, long live the World Trade statue de la Liberté, longue vie au World Trade Center
Long live the King yo, I'm from the Empire State that's Longue vie au King, yo, Je suis de l'Empire State [Le King c'est Notorious B.I.G.]

[Chorus:]

[Verse 3: Jay-Z]
Lights is blinding, girls need blinders La lumière est aveuglante, les filles ont besoin de lunettes noires géantes (ou d'oeillères)
so they can step out of bounds quick, the sidelines is Pour qu'elles puissent se dépêtrer des liens rapidement, la ligne de touche est
lined with casualties, who sip to life casually jonchée de pertes qui sirotent la vie avec désinvolture
then gradually become worse, don't bite the apple Eve puis empirent progressivement, ne mords pas la pomme Eve [La pomme est considérée à tort comme le fruit défendu offert à Eve par le tentateur dans la Genèse. C'est aussi un des surnoms de ... NY, the Big Apple]
Caught up in the in-crowd, now you're in style Attrapé par les initiés, maintenant tu es in style [Sans doute état après fumette]
And in the winter gets cold, in Vogue with your skin out Et pendant l'hiver [And in the winter s'entend comme Anna Wintour rédactrice-en-chef de Vogue] attrape froid, dans Vogue avec ta peau retournée
City of sin, it's a pity on a whim Ville du péché, quel dommage pour un caprice
Good girls gone bad, the city's filled with them De bonnes filles qui ont mal tourné, la ville en est remplie [référence ?]
Mami took a bus trip, now she got her bust out Maman a pris le bus, maintenant elle n'a plus d'argent et se prostitue [bust out, à la fois fauchée et sortie (à propos de sa poitrine) ]
Everybody ride her, just like a bus route Tout le monde la monte, comme un autobus
Hail Mary to the city, you're a virgin Loue Marie, tu es vierge
And Jesus can't save you, life starts when the church end Et Jésus ne peut te sauver, si ta vie commence quand tu sors de l'église
Came here for school, graduated to the high life Je suis venu ici pour l'école, j'ai eu mon diplôme pour la grande vie
Ball players, rap stars, addicted to the limelight Lanceurs de Base Ball, stars du rap, accros aux spotlights
MDMA got you feelin' like a champion L'ecstasy te fait te sentir comme un champion
The city never sleeps, better slip you an Ambien La ville ne dort jamais, tu ferais mieux de prendre un somnifère

[Chorus:]

[Bridge: Alicia Keys]
One hand in the air for the big city Une main en l'air pour la grande ville
Street lights, big dreams, all lookin' pretty Les lumières de la ville, de grands rêves, tous magnifiques
No place in the world that could compare Aucun lieu au monde qui souffre la comparaison
Put your lighters in the air Mettez vos briquets en l'air
Everybody say "yeah, yeah, yeah, yeah" Tout le monde dit "ouais"

[Chorus:]

Traduction très imparfaite mais réajustable en fonction de vos remarques éventuelles. j'ai beaucoup utilisé l'indispensable site RapGenius et l'Urban Dictionnary.




Découvrez la playlist New York avec Téléphone
Merci à Emmanuel, Virginie et Pierre pour leurs suggestions de titres.


Source et liens :


  • Photographies de New York grâcieusement mises à disposition par Sara et Véronique. Un grand merci à toutes les deux !
  • Renaud Le Goix, Atlas de New York, Autrement, 2009
  • Yvonne Bynoe, Encyclopedia of Rap and Hip Hop Culture, Greenwood Press, Westport, 2006
Sur nos blogs :


Sur la toile :


8 million
[more] stories, out there in it naked City, it's a pity, half of y'all won't make it....

8 commentaires:

véronique servat a dit…

WAOUW!!! quel sublime article.
Le clip est également remarquable, New York est très belle simplement en noir et blanc.
Sachant que le monde du rap et rnb ne m'est pas familier, je dois dire qu'une des seules qui m'ait jamais fait tourné la tête c'est bien Alicia Keys. je ne sais pas si elle est l'auteur des paroles du refrain mais je souscris totalement à sa vision des choses. New York est une ville de cinéma tout y est larger than life.
Il ne te reste plus qu'à commencer à faire des économies.
Merci pour ce post, c'est une vraie plongée musicale et géographique dans cette ville merveilleuse!

L'astrolabe a dit…

Bravo pour l'article!

E.AUGRIS a dit…

Merci à vous pour votre aide à la réalisation de cet article.
Aug

sklop a dit…

Great article, Etienne. And I really like the song! Even after having been there 3 or 4 times I know I haven't even scratched the surface of all there is to see in NY. And your perspective in this article makes me want to go back soon!

E.AUGRIS a dit…

Thanks ! My article also makes me want to go there....

blottière a dit…

merci pour ce formidable article. Absolument passionnant!!!!

E.AUGRIS a dit…

My pleasure Julien !

Florian a dit…

Je continue de signaler les liens morts au gré de ma visite, manière de contribuer.
https://www.youtube.com/watch?v=z4tqij8zsOU
N'hésitez pas à me signaler si ce travail paraît superflu.