La Jamaïque, petite île des Caraïbes située non loin des côtes cubaines et américaines, ne compte que 1,6 million d'habitants en 1960 (2,827 en 2022). Or, ce territoire exigu se distingue par une production discographique vertigineuse si on la rapporte à sa population. Comment cette île minuscule (1) a-t-elle pu influencer à ce point la sono mondiale? Pour répondre à cette question, il faut s'intéresser au rôle crucial joué par le sound-system. Cette discothèque ambulante s'impose en quelques années comme une institution culturelle fondamentale et un phénomène de société d'une ampleur considérable en Jamaïque.
[Afin de rendre plus fluide la lecture du billet, les termes techniques sont définis à la fin de l'article.]
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A la fin des années 1940, lorsque les sound-systems font leur apparition en Jamaïque, le pouvoir politique réside entre les mains d'une Assemblée soumise à la couronne britannique. Très actifs depuis le début du siècle, les mouvements nationalistes sont sur le point d'arracher leur indépendance à Londres, dont l'objectif réside surtout dans la perpétuation de relations cordiales dans le cadre du Commonwealth. Dans l'île, tous les leviers de commande se trouvent alors aux mains de la minorité blanche d'origine européenne, alors que les descendants d'esclaves africains (2) composent l'écrasante majorité de la population (dans un rapport de 20 pour 1). (3) Grâce à l'essor des exportations de sucre, de bananes, à l'exploitation de la bauxite et au développement du tourisme de luxe, la Jamaïque connaît un boom économique au début des années 1950. L'île reste toutefois très dépendante des investisseurs américains, dont les firmes contrôlent les secteurs économiques clefs.
* Conditions d'accès au disque.
Sur le plan musical domine le mento, un genre d'origine rural et fortement influencé par le calypso trinidadien. De grands orchestres en proposent une version édulcorée pour la clientèle étrangère des hôtels de luxe. En parallèle, des groupes de jazz (Eric Dean, Val Bennett) proposent une relecture des standards à la sauce jamaïcaine pour une clientèle huppée. Le financement de ces formations coûte cher. Finalement pour danser et écouter de la musique à bas prix, il faut se rabattre sur d'autres médias comme les radios et les sound systems. Or, au début des années 1950, la Jamaïque manque cruellement d'infrastructures. Seuls certains quartiers urbains ont accès à l'électricité, quant aux transistors, ils restent une denrée rare. Par conséquent, bien peu de Jamaïcains peuvent écouter la radio nationale RJR (4) ou les radios américaines (WINZ à Miami, WNOE à La Nouvelle-Orléans), dont les ondes atteignent l'île par temps clair. Néanmoins, c'est par ce biais que le public insulaire s'entiche des morceaux de jazz ou de rythm'n'blues américain. Bientôt, La généralisation de l'électrification, la baisse des prix des postes permettent à la majorité des foyers de l'île de se doter de radios au début des années 1960.
Dans la playlist ci-dessus, quelques uns des tubes Rythm and Blues de Louis Jordan, Floyd Nixon, Wynonie Harris ou BB King très populaires auprès des danseurs jamaïcains. Deux des huit morceaux sont des titres enregistrés par Laurel Aitken et les Jiving Juniors, des musiciens jamaïcains adaptant à leur façon le son américain.
* Urbanisation de la société jamaïcaine.
La Jamaïque connaît depuis le début du siècle un exode rural massif. La population de Kingston passe ainsi de 63 711 habitants en 1921 à 110 083 habitants en 1943. Le nombre d'habitants augmente encore de 86% entre 1943 et 1960. La
capitale abrite alors 380 000 âmes, soit le quart de la population
insulaire. Le chômage endémique dans les campagnes incite de nombreux ruraux à tenter leur chance en ville, où, très vite, le marché du travail se trouve saturé. La pénurie d'habitations, le chômage et les difficultés économiques rendent l'accès au logement impossible aux nouveaux venus. C'est dans ce contexte social explosif qu'apparaissent ghettos et bidonvilles. Coronation Market, une vaste décharge à ciel ouvert, devient le Dungle (soit la "jungle d'excréments"). A l'ouest de l'agglomération se développent également Back o'Wall, Trench Town, Arnett Gardens, plus connu sous le nom de Concrete Jungle ("Jungle de Béton"). Ces deux quartiers sont mis à l'honneur dans des compositions de Bob Marley.
Loin de l'opulence espérée, les migrants ruraux sont confrontés à la misère et l'insalubrité. Une ségrégation socio-spatiale implacable scinde bientôt la capitale en deux entités imperméables. La bourgeoisie blanche et métisse habite dans les quartiers riches et résidentiels du haut de la ville (uptown), tandis que le petit peuple de la capitale s'entasse dans la ville basse (downtown) située près du front de mer. Les mesures de restriction à l'immigration adoptées par les États-Unis puis le Royaume-Uni aggravent encore la situation. Soixante-dix pour cent des habitants de Kingston vivent dans des quartiers précaires.
* Américanisation croissante.
L'essor des sound systems transforme fondamentalement la manière d'écouter et de vivre la musique. Les playlists des selecters, calquées sur les goût du public, témoignent de l'américanisation croissante de la société jamaïcaine. Le mento, considéré comme provincial et obsolète, cède le pas aux musiques importées des États-Unis. Par le biais de la radio, du disque ou du sound system, les Jamaïcains s'entichent sérieusement du rythm'n'blues américain le plus chaud, ce son capable de requinquer les plus déprimés. Le R&B bondissant et primesautier d'un Louis Jordan, les rugissements sauvages de blues shouters de la trempe de Wynonie Harris ou Jimmy Reed, le funk chaloupé et nonchalant de la Nouvelle-Orléans - qu'il soit interprété par Professor Longhair, Fats Domino ou Lloyd Price - remportent tous les suffrages.
L'influence grandissante des États-Unis sur la culture jamaïcaine tient aussi à la présence de bases militaires américaines dans l'île (Sandy Gully et Vernon Fields). Au contact des GI, les insulaires découvrent de nouveaux sons. L'essor des échanges commerciaux, touristiques et migratoires entre les deux pays renforce encore l'attrait pour ces musiques. En effet, les marins des navires de commerce et les touristes américains ont souvent, dans leurs paquetages et valises, des disques. (5) Les fréquents allers-retours des travailleurs jamaïcains expatriés aux États-Unis permettent enfin de répondre à la demande croissante de disques de rythmn and blues. Les operators, ainsi que l'on désigne les propriétaires de sound system versent un peu d'argent à ces précieux intermédiaires, quand ils ne se rendent pas eux-mêmes aux États-Unis (6). En effet, seule la possession de disques rend possible l'émergence et le développement des sound systems. Ainsi sont-ils prêts à dépenser de fortes sommes pour se procurer un disque comme "Big chief" du Professor Longhair, pianiste émérite de la Nouvelle Orléans.
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Vieux cliché de la disco-mobile de Clement Dodd, le Sir Coxsone's Downbeat. |
* Le sound system.
C'est ainsi que le sound system s'impose progressivement comme le vecteur de diffusion privilégié de la musique auprès des classes populaires insulaire. Cette disco mobile joue les disques en plein air, à très fort volume. Sa conception est rudimentaire: un tourne-disque, un ampli et des enceintes, les plus grosses et les plus puissantes possibles. Une vaste dalle en béton tient lieu de piste de danse, complétée par une buvette improvisée. Le dancehall fait office de lieu de rencontre, d'information et bien sûr de loisir.
Dans la capitale, les sound system s'établissent là où résident les danseurs, au cœur des ghettos. Dans les petites villes, des affiches placardées annoncent la venue d'un sound. Déchargés des camions, les hauts parleurs sont généralement installés dans une cour spécialement aménagée pour l'occasion. On vend les billets et la soirée peut commencer. La localisation en plein air conduit à privilégier la restitution des basses fréquences, plus facilement perceptibles en extérieur. Les soirées dansantes se tiennent à peu près tous les soirs de la semaine, même si le week-end en constitue assurément le point d'orgue, car on y passe des disques jusqu'à l'aube.
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Prince buster (à gauche) danse le ska sur la piste de son sound-system Voice of the people. |
Les premiers operators de sound des années 1940 se nomment Count Smith, Admiral Cosmic, Tom Wong alias the Great Sebastian. Mais la concurrence est rude et seul Duke Reid avec son Trojan sound system parvient à résister à l'essor d'une seconde génération d'operators aux goûts musicaux plus en phase avec ceux des danseurs. Clement "Coxsone" Dodd, King Edwards et Prince Buster s'imposent durablement à la tête de leurs établissements respectifs: Coxsone Downbeat, Giant et Voice of the People. A ces heures perdues, Prince Buster enregistre des morceaux de ska énergiques, à l'instar de son classique, One step beyond, dont les Anglais de Madness sauront faire bon usage.
Pour assurer la réputation et la fréquentation du sound, les selectors se doivent de dénicher les meilleurs disques de R&B, ceux susceptibles d'enflammer le dancefloor et de terrasser la concurrence. Le dosage doit
être subtil, car il faut alterner vieux tubes éprouvés et nouveautés
imparables, mais quand la piste s'embrase et que les danseurs réclament le
même morceau en boucle... c'est gagné. Une fois les meilleurs sons dégotés, le plus dur reste à faire pour le selector: en conserver à tout prix l'exclusivité. Certains prennent alors l'habitude de décoller les étiquettes des vinyles, d'effacer les numéros de matrices ou de falsifier les titres, pour empêcher la concurrence de se les procurer. Chaque sound possède une signature, un disque culte.
Ainsi, pendant plusieurs années, un instrumental nerveux (8) servit d'indicatif sonore au Coxsone Downbeat, un morceau du saxophoniste Willis Jackson intitulé "Later for the gator". Duke Reid chercha alors à identifier le titre du "Coxsone Hop". Finalement, au bout de 5 longues années de quête, le Duke découvrit la précieuse galette et humilia son rival au cours d'une soirée mémorable. Non content de diffuser le fameux morceau, Reid balança 7 autres énormes succès dont Dodd était parvenu à conserver jusque là l'exclusivité. Présent à la soirée, ce dernier serait tombé dans les vapes, sous le coup de l'émotion.
La rivalité entre sound ne se réduit pas à ces joutes musicales. Pour triompher de l'adversaire, tous les coups sont permis. Ainsi, les operators emploient parfois des dance crashers pour perturber à coup de poings ou armes à feu les sound system rivaux. Les rude boys investissent la piste de danse et y sèment le chaos. En 1963, Alton Ellis implore les "casseurs de soirées" de laisser les danseurs s'amuser: "Dance crasher s'il vous plaît, ne venez pas tout démolir / Ne cherchez pas la bagarre / Ne prenez pas votre surin pour tuer un autre être humain... Vous n'avez aucune chance / Et ce sera votre dernière danse." [Dance crasher]
Chaque individu s'attache à un sound, qu'il soutient quoi qu'il advienne. Lors des sound clash, les sound system rivaux s'opposent en balançant des disques à tour de rôle. La foule présente désigne son vainqueur à l'applaudimètre. Dans ces occasions, chacun défend ses couleurs, son quartier et son sound-man favori.
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Duke Reid dans son antre: le Sound system Trojan. |
Au delà de la guerre entre sound, une menace externe pèse bientôt sur les disco-mobiles. Comment se procurer de nouveaux disques? En effet, à partir du début des années 1960, l'importation de disques de R&B américain devient plus difficile. Les sources d'approvisionnement se tarissent en raison de l'affadissement du R&B et de son remplacement par le rock'n'roll, moins au goût des danseurs jamaïcains. En quête d'une nouvelle source musicale susceptible de faire danser les clients, producteurs et sound-men se tournent vers les musiciens du cru. L'île dispose d'un vivier de jeunes musiciens et chanteurs admirables comme le prouvent les innombrables candidats des radio-crochets organisés dans les salles de concert de Kingston. La plupart d'entre eux se contentent d'abord de singer les idoles américaines, avant de développer leur style personnel. Le plus réputé des concours de chant amateur se nomme la Vere Johns Opportunity Hour. Tous les mercredis soirs, le radio-crochet réunit les habitants du ghetto venus assister à l'éclosion de talents. Comme dans le sound-system, le public a le dernier mot. C'est lui qui désigne les vainqueurs à l'applaudimètre et chasse sous les huées ceux qui lui déplaisent. A partir de la fin des années 1950, certains lauréats de ces compétitions sont approchés par les opérateurs des sound-system soucieux de pallier le déclin de la production d'enregistrements américains. Ainsi, Prince Buster, Clement Dodd et Duke Reid enregistrent des morceaux de rythmn and blues interprétés par les musiciens locaux. Exemple avec "Oh Carolina" des Folkes Brothers.
Avant de se doter de son fameux Studio 1, Dodd a recours aux studios Federal Records de Ken Khouri. Reid, pour sa part, installe un local au dessus de sa boutique d'alcool nommée Treasure Isle. Il fonde le Duke Reid Band, un groupe de studio comprenant quelques uns des plus brillants instrumentistes de Jamaïque, dont les talents composeront l'écrin sonore indispensable à l'explosion du rocksteady. : Don Drummond (trombone), Rico Rodriguez (trombone), Roland Alphonso (saxo), Ernest Ranglin (guitare), Johnny "Dizzy" Moore (trompette).
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Les premiers selecters doivent faire preuve d'une grande dextérité pour enchaîner les titres car ils ne disposent que d'une seule platine de disque. |
C'est ainsi que sur les pistes de danses, les musiciens insulaires supplantent progressivement les soulmen américains avec l'assentiment des danseurs. On touche là le point essentiel de cette histoire. Ce sont bien les habitués du sound qui imposent leurs goûts à l'industrie du disque et non l'inverse. Les grands producteurs ne s'y trompent pas et prennent l'habitude de tester les gravures acétate de leurs enregistrements avant de les commercialiser sous la forme de disques vinyles. Ce système a l'immense avantage d'éprouver, à peu de frais, le potentiel d'une nouveauté en évitant les fours; de faciliter le repérage des formations prometteuses tout en proposant de nouveaux styles musicaux. Les innovations stylistiques proposées par les musiciens jamaïcains sont donc validées ou abandonnées en fonction de la réaction des danseurs (changements de rythmes, mise en avant de tel ou tel instrument...). C'est ainsi que les trépidations du ska cèdent devant les basses nonchalantes du rocksteady, lequel ne tarde pas à être supplanté par le reggae. Lloyd Bradley affirme ainsi que "toute évolution musicale se fait littéralement à la demande du public." En tant que seul outil capable de sonder le goût du public, le sound system joue donc un rôle crucial. "Une telle proximité avec le public et le besoin constant de se renouveler à une telle vitesse eut pour conséquence que la musique jamaïcaine, bien qu'ayant évolué à partir d'un style strictement américain, allait très rapidement trouver sa propre personnalité."
Les
mutations sociales qui ont affecté l'île se sont accompagnés de profonds
changements socioculturels. Les habitants des ghettos se sont alors dotés de leurs
propres valeurs et normes, contribuant à l'émergence de
contre-cultures, du point de vue religieux, avec le rastafarisme, ou
musical, avec l'essor de courants musicaux endémiques diffusés via le
sound-system (ska, rocksteady, puis reggae). Grâce au sound-system,
la musique devient une véritable obsession nationale, une passion
dévorante qui s'impose progressivement comme le secteur économique le
plus rentable de l'île.
Note:
1. Sa superficie est inférieure à celle de l'Ile de France!
2. En 1494, les Espagnols colonisent l'île, avant d'en être évincés par les Anglais, en 1655. Sa situation géographique l'impose comme une plaque tournante essentielle du commerce des esclaves. Les violences endurées par les populations serviles suscitent de graves révoltes qui obligent le pouvoir colonial à transiger avec les communautés de marrons, les esclaves en fuite. En 1833, l'abolition de l'esclavage entraîne le départ de nombreux affranchis des plantations vers l'intérieur des terres.
3. Pour remplacer la main d'œuvre servile, les propriétaires terriens ont recours à la pratique de l'engagement, qui conduit en Jamaïque des milliers de travailleurs originaires du sous-continent indien.
4. La Radio Jamaïcaine de Rediffusion est aux mains des descendants de colons britanniques. Sa programmation musicale, qui se calque sur celle de la BBC, ne correspond pas du tout aux goûts musicaux du petit peuple de Kingston.
5. Durant les années 1950, l'émigration prend l'allure d'un véritable exode, au point qu'un dixième de la population insulaire gagne le Canada, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.
6. Le selecter peut difficilement se fournir en disque dans l'île, car les rares magasins vendent surtout du jazz et du mento, mais pas ou très peu de rythm & blues.
7. Ce sont souvent des commerçants: Tom the Great Sebastian possède une quincaillerie, Duke Reid est un ancien agent de police reconverti dans le commerce de l'alcool. Sa boutique, sise au 33 Bond Street, se nomme Treasure Isle. Les parents de Coxsone détiennent eux-aussi une boutique de vins et spiritueux et aident financièrement leur fils, simple ouvrier agricole expatrié en Floride, à lancer son propre sound. Ces détaillants en alcool voient là sans doute une belle occasion d'écouler leurs marchandises.
8. "Later for gator", interprété par Willis Jackson devient le Coxsone Hop. La signature du Trojan's sound system était My mother's Eyes par le joueur d'alto Tab Smith.
Lexique:
- sound-clash: joute musicale opposant deux sound-systems rivaux. La victoire revient au sound ayant suscité le plus d'enthousiasme parmi l'auditoire présent.
- Comme son nom l'indique le selecter sélectionne les disques diffusés, toujours à l'écoute des attentes des danseurs.
- Le terme sound-man désigne le propriétaire du sound-system, ainsi que les techniciens y travaillant.
- Dancehall désigne dans un premier temps la piste de danse du sound-system. Désormais le mot désigne une forme de reggae digital, très en vogue à partir des années 1980.
- L'operator est le propriétaire d'un sound-system.
- Le toaster improvise des paroles mi-chantées mi-parlées sur des rythmiques reggae.
- Le dubplate ou special est un disque gravé en un seul exemplaire pour un sound system.
Sources:
A. Loyd Bradley: "Bass Culture. Quand le reggae était roi.", Allia, 2005.
B. Romain Kruse et Kevon Rhiney:"Reggae, identité et paysage urbain dans un bidonville de Kingston-Ouest", L'Espace politique 14, 2011.
C. Les livrets rédigés par Bruno Blum de deux disques sortis chez Frémeaux et associés: "USA - Jamaica. Roots of ska (1942-1962). Rythm and blues shuffle" et "Jamaica Rythm and Blues (1956-1961)".
D. Bill Brewter et Frank Broughton: "Last night a DJ saved my life", Castor Astral, 2017.
E. «City songs (4): Kingston 1965-1969, l'âge d'or du rocksteady» (Continent musiques d'été sur France Culture).