Le Comité Révolutionnaire d’Action Culturelle (CRAC) créé par des artistes à la Sorbonne, dont la chanteuse fait partie, entend mettre la culture au service de la révolution en marche. Dominique Grange se met à composer des chansons que lui inspirent les évènements.
Sollicitée par les les comités de grève pour soutenir les luttes, elle anime les meetings dans les usines occupées.
Dominique Grange revient ici sur le gigantesque mouvement de grève qui paralyse le pays à partir de la mi-mai. Une grande journée de grève générale a lieu le 13 mai. Le lendemain, les 2000 ouvriers de Sud-Aviation (Saint-Nazaire) occupent leur usine et séquestrent leur patron. Progressivement, les occupations d'usines se multiplient dans toute la France: à l'usine Renault de Cléon le 15, le 16 à Renault-Billancourt.
La grève fait tâche d'huile en essaimant par établissement et par proximité géographique. Elle s'étend à toutes les branches d'industries, mais aussi aux commerces, aux banques et compagnies d'assurances, à l'enseignement, aux hôpitaux, préfectures, mairies et même à l'Office de radio-télévision française (ORTF)... La paralysie des chemins de fer est effective le 17 mai, puis c'est le tour des transports urbains. Progressivement, le pays est totalement paralysée. L'essence manque, les magasins ne sont plus ravitaillés, les écoles sont fermées, le téléphone est coupé.
Au 17 mai 1968, on compte quelque 200 000 grévistes. La contestation ne cesse de s'étendre. On enregistre 8 millions de grévistes le 22 mai, 9 millions le 25.
Début juin, le mouvement prend fin: les ouvriers reprennent le travail, le mouvement étudiant s'essouffle, tandis que les organisations gauchistes se trouvent dans l’œil du cyclone gouvernemental. C'est dans ce contexte que Dominique Grange assure l’enregistrement de ses chansons. Les disques sont vendus à prix coûtant hors des circuits commerciaux.
Grève illimitée (Parole et musique: Dominique Grange)
Grève illimitée
Les portes se ferment
Les piquets se forment
Grève illimitée
Les bras fatigués
Les portes se ferment
Les piquets se forment
Grève illimitée
Les bras fatigués
Délaissent la chaîne
Les tours sont muets
Grève illimitée Grève illimitée
Les tours sont muets
Grève illimitée Grève illimitée
Quand elle monte des usines
La colère, la colère
Quand elle monte des usines
La colère, la colère
Quand elle monte des usines
La colère a la voix des machines
Ce n’est qu’un début
Tout s’immobilise
Ce n’est qu’un début
Tout s’immobilise
On parle de crise
Ce n’est qu’un début
On marche beaucoup
Ce n’est qu’un début
On marche beaucoup
Paris sans essence
Dialogue partout
Ce n’est qu’un début
Dialogue partout
Ce n’est qu’un début
Ce n’est qu’un début
Quand elle marche dans la rue La colère, la colère
Quand elle marche dans la rue
Quand elle marche dans la rue
La colère n’a que ses poings nus
La révolution Le mot est lâché
En plein mois de mai
La révolution
La révolution Le mot est lâché
En plein mois de mai
La révolution
Entre les pavés
Des fleurs vont pousser
Pour tous ceux qui font La révolution
Pour tous ceux qui font La révolution
La révolution
Quand elle unit les camarades
La colère, la colère
Quand elle unit les camarades
La colère, la colère
Quand elle unit les camarades
La colère monte en barricades
La Sorbonne libre Censier, l’Odéon
Partout l’amitié
La Sorbonne libre Censier, l’Odéon
Partout l’amitié
La Sorbonne libre
Ils nous ont chassés
A coups de matraques
Ils nous ont volé
La Sorbonne libre
La Sorbonne libre
Quand on bâillonne la colère La colère, la colère
A coups de matraques
Ils nous ont volé
La Sorbonne libre
La Sorbonne libre
Quand on bâillonne la colère La colère, la colère
Quand on bâillonne la colère
Elle fait le tour de la terre. Ce n’est qu’un début
On est toujours là
Tenons le combat
Ce n’est qu’un début
Nous avons le temps
D’aller en prison
Nous avons vingt ans
Ce n’est qu’un début
Ce n’est qu’un début
Continuons le combat
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