mardi 27 septembre 2016

314. Keane, A bad dream (2006)

        2007, Londres, rives de la Tamise. Le gigantesque Dome Millenium, projet pharaonique construit pour marquer le passage à l’an 2000, sauvé de la débâcle financière par les fonds de la compagnie téléphonique O2, est devenu la plus grande salle de concert couverte de la ville. Dans ce temple de la pop, les vers du grand poète irlandais William Butler Yeats résonnent. 


        Enoncées dans un silence de cathédrale par un autre natif de l’île verte Neil Hannon, voix de velours présidant habituellement aux destinées de The Divine Comedy, les quelques strophes de An Irish airman foresees is death servent de prélude à un titre interprété par le groupe Keane. Intitulée A bad dream, la chanson est tirée de leur second album Under the iron sea. Ses paroles dérivent librement du poème et le trio l’interprète tandis que défilent derrière lui d’étranges images en noir et blanc de danseurs affublés de masques à gaz.

          L’Irlande, la Grande Guerre, ses poètes : un moment décalé et suspendu dans un lieu qui n’a pas vraiment vocation à leur servir d’écrin.




         La Grande Guerre a donné naissance à pléthore de productions écrites qui font le miel des lecteurs et emplissent les rayons de l’atelier des historiens. Romans, journaux, témoignages, carnets de guerre de simples soldats, de médecins, ou de civils restés à l’arrière, mobilisés sur le Home Front (1) sont légion. Dotée d’une force d’évocation sensiblement différente, la poésie s’ajoute à cet ensemble hétéroclite littéraire et historique. En France, bien sûr on pense à Guillaume Apollinaire. De l’autre côté de la Manche, Auden, Sassoon, Kipling selon des cheminements si ont rendu compte de leurs expériences, de leurs déchirements, des angoisses et des deuils nés de ce conflit qui bouleverse l’ordre européen et mondial autant que les équilibres intimes.

Calligramme d'Apollinaire
La colombe poignardée (1918)



- Yeats, acteur et témoin du réveil irlandais du premier XXe siècle

WB Yeats par JS Sargent 1908
       Yeats, dont le visage est ici magnifiquement rendu au crayon par J. Singer Sargent, n’a pas spécifiquement marqué de ses vers la poésie consacrée à la Grande Guerre. An Irish airman foresees is death en est une des exceptions. En tant qu’Irlandais, son degré d’implication dans le conflit fut moindre, ou plutôt différent. En revanche, il accompagna de ses plus belles rimes les mobilisations menant à la naissance de la République d’Irlande en 1921. Yeats, en empathie, avec la cause des combattants pour l’indépendance politique de son pays placé sous domination britannique, emprunta volontiers les voies de la lutte pour l’émancipation culturelle.


Fils et frère de peintres, Yeats s’est consacré à la littérature et au théâtre (il est l’un des fondateurs du fameux Abbey Theater (2) de Dublin), avant que son oeuvre ne s'oriente vers la poésie. Avec J. Joyce et J.M. Synge, il est l’une des figures incontournables de la scène intellectuelle et artistique dublinoise du début du siècle. L’effervescence créatrice qui la caractérise  a cheminé  de façon plus ou moins harmonieuse avec les aspirations nationalistes. Elle s’est nourrie d’un mouvement antérieur prônant un retour aux sources, une quête des origines ; celle-ci s’est notamment traduite par une revivification de la culture gaélique, le réactivation de sa langue et de ses mythes. Ce renouveau affecte aussi bien la culture dite académique - théâtre, littérature etc. - que populaire. En effet, depuis 1884 il existe en Irlande une Gaelic Athletic Association (GAA), structure qui assure la promotion du hurling ou encore du football gaélique,  sports dits « nationaux »  aux dépends des sports non-gaéliques, domaine réservé de la puissance impériale. 

        Dans ce bouillonnement du tournant du siècle qui précède bien des déflagrations, on assiste aussi sur l’île, à la fondation d’une multitude de clubs politiques, l’un des principaux étant Sin Fein (3). L'Irish Republican Brotherhood fondée en 1858 vient pour sa part d'être puissamment rénovée par T. Clarke. Elle exerce une influence sur l'ensemble des structures de sociabilité (littéraires, sportives, politiques) de l'époque : Pearse, Connolly, Yeats en sont membres.  Plurielle sur les méthodes et les finalités pour parvenir à l’indépendance, cette nébuleuse oscille entre tradition et révolution, entre culture populaire et beaux arts, entre affirmations identitaires et rêves d’émancipation. L’île et tout particulièrement Dublin, sont le théâtre de multiples bouleversements qui attestent du réveil culturel et de la révolution politique qui se prépare. Yeats y tient un rôle non négligeable, à la fois acteur et témoin.


Réveil culturel et projets d’émancipation politiques ne sauraient toutefois masquer l’autre réalité du pays et de sa métropole : celle de son extraordinaire misère sociale dans la mesure où  celle-ci est un autre terreau nourricier des révoltes. En effet, Dublin est autant renommée pour sa vitalité artistique et littéraire que pour ses taudis qui comptent parmi les plus sordides et peuplés d’une Europe industrieuse. La misère et le chômage y sont endémiques, les logements insalubres et surpeuplés, les indicateurs sanitaires et démographiques parmi les plus inquiétants du continent. 

Statue immortalisant Larkin haranguant
la foule sur O'Connell street 

Dublin
   

  Les salaires particulièrement bas, provoquent mécontentements et contestations. Deux structures permettent de fédérer les revendications du monde du travail. L’une est politique, il s’agit de l’Irish Socialist Republicain Party de J. Connolly qui se double d’un titre de presse écrite The worker's republic. L’autre est syndicale : c’est IGTWU (4) de J. Larkin. Fort de 5000 membres en 1911, l’organisation est une entrave de plus en plus évidente aux politiques patronales. L’épreuve de force a lieu en 1913 lorsque Murphy, l’homme à la tête de la fédération des employeurs, exige comme préalable à l’embauche que les ouvriers n’adhèrent pas à l’IGTWU. Aux grèves, manifestations et émeutes qui s’ensuivent 400 patrons d’entreprises répondent par un long lock-out (5). La ville en sort exsangue, et comme souvent dans ce genre de confrontations, ce sont les plus faibles de ses ressortissants qui en paient le prix fort. C’est dans ce contexte brossé à grands traits que l’empire britannique entre dans le premier conflit mondial.



- L’Irlande en guerre un cas atypique

Quand la guerre éclate en août 14, les derniers espoirs irlandais de voir le Home Rule (56), par deux fois ajourné, entrer en vigueur s’éteignent très rapidement. L’accord a beau être voté, son application est suspendue au prétexte de l’entrée en guerre de la puissance de tutelle anglaise dans le camp de l’Entente (7). C’est cette ultime séquence qui précipite l’insurrection de 1916, la guerre d’indépendance qui s’ensuit, l’accord de partition de 1921 qui scinde l’Irlande en deux, et donne naissance, au sud, à une république indépendante (Irish Free State).

La conscription britannique n’existe pas en 1914, les soldats qui se battent au front sont donc, dans un premier temps et pour partie, des engagés volontaires. Quand elle est mise en place en 1916, elle ne concerne pas l’Irlande. Pourtant dès le déclenchement des hostilités, des Irlandais, militaires professionnels ou volontaires, participent au conflit. Pour certains d’entre eux, il y a là une nouvelle carte politique à jouer en faveur du Home Rule : il faut prouver à la couronne britannique que cet accord d’autonomie n’est pas incompatible avec une forme de loyauté de la part de ceux qui en bénéficient.  Bien sûr, les motivations des engagés irlandais sont multiples et ne se limitent pas à ces considérations : elles couvrent un large spectre allant de l’enthousiasme au calcul. Ceux qui échafaudent des plans pour l’avenir politique de l’île ou pour celui d’une Europe démocratique côtoient ceux qui cherchent une échappatoire à la misère endémique de l’île. Quand on considère qu’un quart de la population dublinoise vit dans des taudis d’une pièce partagée avec plus de quatre autres personnes, la solde du simple soldat pèse sur le choix de rejoindre le front. 

Les Irlandais furent environ 210 000 à participer au conflit entre 1914 et 1918. Ils se répartissent dans trois grandes unités qui se battent sur différents fronts. La 10ème division participe notamment à l’affrontement à Gallipoli au cours de l’été 1915 contre les Ottomans, dans les Dardanelles. La 16ème division évolue elle sur le front de l’ouest, dans la Somme, en 1916 et la 36ème division d’Ulster - au profil plus particulier car issue de L’UVF (8) créée en 1916 - se bat également dans la région où elle sera décimée. Elle se déplaceront ensuite toutes deux plus au Nord vers Ypres et donc la Belgique, combattant côte à côte. Celles et ceux qui s’adonnent au tourisme mémoriel connaissent vraisemblablement ces deux traces de l’engagement irlandais près de Thiepval et de Messines.


Mémorial Nord Irlandais près de Thiepval, Somme
Tour de la paix de l'île d'Irlande, en mémoire
des deux divisions combattantes, inaugurée en 1998
année des accords de paix près de Ypres, Messines.

Les trajectoires irlandaises dans la guerre sont bien complexes, pétries de paradoxes et de contradictions, les engagements politiques nationalistes n’empêchant ni le service volontaire sous les couleurs britanniques, ni les fraternisations ponctuelles avec les loyalistes du nord de l’île qui refusent toute idée d'indépendance. Quoiqu’il en soit, la guerre a relâché l’étau imposé par la présence militaire anglaise si bien que les partisans de l’indépendance y voient un fenêtre de tir pour concrétiser leurs aspirations. C’est à Pâques 1916 qu’ils-elles (9) passent à l’action, sans beaucoup de soutien de la part de la population. Après une petite semaine de combats, l'insurrection est domptée, la plupart des leaders sont liquidés et la répression qui s’ensuit offre un nouveau terreau fertile à la cause indépendantiste qui gagne de nouveaux sympathisants. Yeats est là, encore, pour dire en vers dans deux de ses plus célèbres poèmes, ce qui se joue dans l’échec immédiat de ce soulèvement, et ce qu’il annonce pour l’avenir de l’île à moyen terme.





I have met them at close of day
Coming with vivid faces
From counter or desk among grey
Eighteenth-century houses.
I have passed with a nod of the head
Or polite meaningless words,
Or have lingered awhile and said
Polite meaningless words,
And thought before I had done
Of a mocking tale or a gibe
To please a companion
Around the fire at the club,
Being certain that they and I
But lived where motley is worn:
All changed, changed utterly:
A terrible beauty is born.


That woman's days were spent
In ignorant good will,
Her nights in argument
Until her voice grew shrill.
What voice more sweet than hers
When young and beautiful,
She rode to harriers?
This man had kept a school
And rode our winged horse.
This other his helper and friend
Was coming into his force;
He might have won fame in the end,
So sensitive his nature seemed,
So daring and sweet his thought.
This other man I had dreamed
A drunken, vain-glorious lout.
He had done most bitter wrong
To some who are near my heart,
Yet I number him in the song;
He, too, has resigned his part
In the casual comedy;
He, too, has been changed in his turn,
Transformed utterly:
A terrible beauty is born.


Hearts with one purpose alone
Through summer and winter, seem
Enchanted to a stone
To trouble the living stream.
The horse that comes from the road,
The rider, the birds that range
From cloud to tumbling cloud,
Minute by minute change.
A shadow of cloud on the stream
Changes minute by minute;
A horse-hoof slides on the brim;
And a horse plashes within it
Where long-legged moor-hens dive
And hens to moor-cocks call.
Minute by minute they live:
The stone's in the midst of all.

Too long a sacrifice
Can make a stone of the heart.
O when may it suffice?
That is heaven's part, our part
To murmur name upon name,
As a mother names her child
When sleep at last has come
On limbs that had run wild.
What is it but nightfall?
No, no, not night but death.
Was it needless death after all?
For England may keep faith
For all that is done and said.
We know their dream; enough
To know they dreamed and are dead.
And what if excess of love
Bewildered them till they died?
I write it out in a verse --
MacDonagh and MacBride
And Connolly and Pearse
Now and in time to be,
Wherever green is worn,
Are changed, changed utterly:
A terrible beauty is born.

W.B. Yeats, Easter 1916 (traduction française)





'O words are lightly spoken,' 
Said Pearse to Connolly, 
'Maybe a breath of politic words 
Has withered our Rose Tree; 
Or maybe but a wind that blows 
Across the bitter sea.' 

'It needs to be but watered,' 
James Connolly replied, 
'To make the green come out again 
And spread on every side, 
And shake the blossom from the bud 
To be the garden's pride.' 

'But where can we draw water,' 
Said Pearse to Connolly, 
'When all the wells are parched away? 
O plain as plain can be 
There's nothing but our own red blood 
Can make a right Rose Tree.'

W.B Yeat, The Rose Tree, avril 1917 (traduction française)




- De l'individuel à l’universel : mémoire et présence de la Grande Guerre 


Comme son titre le laisse supposer, An Irish airman foresees is death ne s’inscrit pas dans la série de poèmes inspirés par les mobilisations indépendantistes. Publié dans un recueil qui parait à la fin du conflit, on devine qu’il a quelques liens avec son histoire.


La Grande Guerre telle que l’ont vécue les hommes et les femmes qui l’ont traversée est une somme d’expériences singulières et intimes forgées par différents facteurs militaires, politiques, sociaux et culturels. Mieux vaut se garder d’un récit univoque, schématique et caricatural qui se résumerait au quotidien des tranchées boueuses et pouilleuses, accablées sous le feu de l’artillerie adverse. Une multitude de parcours se dessinent au cours des différentes  périodes du conflit (guerre de mouvement, guerre de position), selon les lieux (au front, à l’arrière, dans les zones de combats ou celles qui sont occupées), selon les origines sociales et les grades militaires (simples soldats et officiers, chez les mutins et les embusqués). Le rapport au conflit (les engagés volontaires britanniques n’en ont  pas la même perception que les conscrits) ou encore, la notion d’ennemi, dans toute sa centralité, sont soumis à fluctuations (fraternisations). 


Yeats livre un poème à l’échelle de l’intime et de l’individuel. Il y laisse s’exprimer selon son imagination les pensées du fils unique de son amie et proche collaboratrice Lady Gregory (10), le major Robert Gregory. Peintre avant guerre, celui-ci s’est engagé dans le conflit en 1915, d’abord dans les forces au sol pour rejoindre ensuite l’aviation dans le Royal Flying Corps en 1916. Décoré pour ses loyaux services et la qualité de son engagement, il décède malencontreusement, le 23 janvier 1918 abattu par erreur à bord de son avion par un pilote italien. Yeats lui rend hommage en quatre poèmes, dont celui qui sert de prélude et d’inspiration à la chanson de Keane. Loin d’une expérience personnelle du conflit, la composition tend vers l’universel pour dire le rapport incontournable à la mort prochaine, préoccupation partagée par l’ensemble des combattants, et, au delà, des humains. Robert Gregory évolue au dessus des nuages, attendant de rencontrer de rencontrer sa faucheuse. Il évoque successivement ses racines irlandaises et les luttes politiques à l’oeuvre ainsi que les motifs de son engagement personnel. 


I know that I shall meet my fate   
Somewhere among the clouds above;   
Those that I fight I do not hate   
Those that I guard I do not love;   
My country is Kiltartan Cross,
My countrymen Kiltartan’s poor,   
No likely end could bring them loss   
Or leave them happier than before.   
Nor law, nor duty bade me fight,   
Nor public man, nor cheering crowds,
A lonely impulse of delight   
Drove to this tumult in the clouds;   
I balanced all, brought all to mind,   
The years to come seemed waste of breath,   
A waste of breath the years behind
In balance with this life, this death.

WB Yeats, An Irish Airman foresees his death, 1919 





      Le texte de Keane semble se situer davantage dans un souvenir de la guerre qui ressurgit à la faveur d'un un mauvais rêve duquel on se réveille désorienté. Le questionnement sur la nature humaine et sa propension à verser dans les conflits irrigue une partie du texte (I was born to hate) tandis que la question de la survie affleure dans d’autres vers mêlant habilement la question de la guerre (on retrouve le pilote du poème de Yeats : why do I have to fly over every town up and down the line) à celle d’une vie commune (I wake up it's a bad dream no one on my side). 

        Sur scène, le dispositif visuel des danseurs désarticulés et enlacés, affublés de leurs masques à gaz renforce encore l’effet onirique, produit d’un état semi-conscient que semble vouloir rendre le texte. Une façon assez réussie de convoquer en un même lieu et pour quelques minutes l’histoire et le présent, la poésie et la culture populaire dans la perspective d'un avenir pacifié autour de la mer d'Irlande et au delà.


Why do I have to fly
Pourquoi dois-je survoler
Over every town up and down the line?
Chaque ville, par dessus et sous les lignes ? 
I'll die in the clouds above
Je mourrai dans les nuages là-haut
And you that I defend, I do not love
Et toi que je défends, je ne t'aime pas

I wake up, it's a bad dream
Je me réveille, c'est un mauvais rêve
No one on my side
Personne à mes côtés
I was fighting
J'étais entrain de me battre
But I just feel too tired to be fighting
Mais je me sens trop las pour me battre
Guess I'm not the fighting kind
Je ne suis pas du genre à me battre

Where will I meet my fate?
Où rencontrerai-je mon destin? 
Baby I'm a man, I was born to hate
Baby je suis un homme, né pour haïr
And when will I meet my end?
Et quand rencontrerai-je ma fin? 
In a better time you could be my friend
En de meilleurs temps, tu aurais pu être mon ami

I wake up, it's a bad dream
Je me réveille, c'est un mauvais rêve
No one on my side
Personne à mes côtés
I was fighting
J'étais entrain de me battre
But I just feel too tired to be fighting
Mais je me sens trop las pour me battre
Guess I'm not the fighting kind
Je ne dois  pas dois pas être du genre à me battre
Wouldn't mind it
Je m'en moquerais
If you were by my side
Si tu étais à mes côtés
But you're long gone
Mais tu es partie il y a longtemps
Yeah you're long gone now
Oui plus tu es partie il y a longtemps
Yeah

Where do we go?
Où allons nous ?
I don't even know
Je n'en sais même rien
My strange old face
Mon vieux visage étrange 
And I'm thinking about those days
Et je repense à ces jours là
And I'm thinking about those days
Et je repense à ces jours là

I wake up, it's a bad dream
No one on my side
I was fighting
But I just feel too tired to be fighting
Guess I'm not the fighting kind
Wouldn't mind it
If you were by my side
But you're long gone
Yeah you're long gone now



Remerciements  à mon très cher N. Tavernier,  Yeatsophile remarquable qui fournit les traductions de An Irish airman foresees is death comme on tire idéalement une Guinness au pub à Dublin.

Notes :

(1) Le Home Front est l'appellation britannique de ce que nous appelons d'ordinaire "l'arrière".
(2) L'Abbey Theater est le point central de ce qu'on dénomme la renaissance littéraire irlandaise qui débute à la toute fin du XIX siècle. La finalité de cette renaissance est notamment de s'émanciper de la domination culturelle anglaise. La 1ère représentation qui y est donnée a lieu le 27 décembre 1904, environ 6 mois après que J. Joyce ait rencontré Nora Barnacle, rencontre à l'origine de son Ulysse. 
(3) Mouvement politique fondé par Griffiths entre 1905 et 1908 qui devient à partir de 1917 une des chevilles ouvrières de la lutte pour l'indépendance.
(4) ITGWU Irish transport and general Worker's Union, centrale syndicale de J. larkin fondée en 1909. Elle existe toujours.
(5) Pratique patronale consistant en cas de conflit social à fermer une usine. Les salariés non-grévistes se trouvent alors généralement embarqués du côté de la cause patronale.  
(6) Autonomie interne. Le  1er projet date de 1886, le second de 1892 et furent tout deux rejetés. La 3eme projet de 1912 est voté par les Communes, différé par les lords et promulgué par le roi en septembre 1914 pour être suspendu pourtant le temps de la guerre. 
(7) L'Angleterre combat aux côtés de la France et de l'empire Russe, L'Italie en fait aussi partie au début du conflit.
(8) UVF Ulster Volunteer Force, milice nord irlandaise créée par le unionistes en 1913 qui s'oppose par les armes au Home Rule.
(9) Il y a en effet des femmes parmi les insurgés certaines issues de l'association féministe nationaliste Inghinidhe a hÉireann ou filles d'Irlande qui milite aussi en faveur de l'accès au vote des femmes.
(10) Lady Gregory est une figure de la renaissance littéraire irlandaise elle a participé à la fondation de l'Abbey theater.


Bibliographie subjective, sitographie et compléments divers : 

- Sur l'Irlande et Dublin à cette période 

Dublin, 1904-1924, réveil culturel, révolte sociale, révolution politique : un patriotisme déchiré, Autrement, série mémoires, n°6 Mars 1991

Sur le lock-out de 1913 voir l'exposition en ligne de la National Library of Ireland 
celle sur la pauvreté de la ville des National archives of Ireland et le généralissime roman ultra documenté de J. Plunkett, Strumpet City, 2006

A voir également la série Rebellion diffusée notamment sur Netflix qui croise la thématique de la Grande Guerre et celle de l'insurrection de 1916.

- Sur l'Irlande dans la Grande Guerre 

Le site de la Mission Centenaire 14-18 propose des articles remarquables de L. Colantonio, de B. Cudennec et C Gallagher, d'E. Destenay et encore de B. Cudennec

Les sites liés aux lieux de mémoire donnent un aperçu aussi et des informations sur la 36eme division, et ses hauts faits 

- Sur la Grande guerre, quelques ouvrages clé et accessibles :

Loez André, La Grande Guerre, La Découverte 2014
Beaupré Nicolas, Les Grandes Guerres, 1914-1945, Belin, 2012
Mariot Nicolas, Tous unis dans la tranchée?, Seuil, 2013

- Sur Yeats et la poésie liée la grande guerre :


Walter Matthew George, The penguin Book of First World War poetry, Penguin Books, 2006

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