dimanche 15 juin 2008

53. Victor Jara:"Zamba del Che".

Víctor Lidio Jara Martínez (1932 -1973) était un chanteur, auteur et compositeur populaire chilien. Membre du Parti communiste chilien, il fut l'un des principaux soutiens de l'Unité Populaire du président Salvador Allende. En 1957, il intègre le groupe Cucumen avec lequel il se rend en Bulgarie et en URSS. A partir de 1966, il joue avec le célèbre groupe Quilapyun. Avec quelques autres, dont Violeta Parra, il s'inscrit dans la mouvance de la Nouvelle chanson chilienne (Nueva Cancion).

Ses chansons engagées dénoncent la morgue des puissants ("Las casitas del barrio alto"), fustigent l'impérialisme américain (El Derecho de Vivir en Paz), rendent hommage aux grandes figures révolutionnaires latino-américaines (Corrido De Pancho Villa, Camilo Torres) ou narre la vie des petites gens victimes de toutes les humiliations (Vientos del pueblo). Ses chansons figurent aujourd'hui parmi les "classiques" sud-américains et ont été interprétées par des dizaines d'artistes et groupes de tous horizons (dont Joan Baez, Mercedes Sosa, Daniel Viglietti...).

Arrêté par les militaires lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973, Jara est emprisonné et torturé à l'Estadio Chile (renommé Estadio Víctor Jara depuis 2003). Il y écrit le poème Estadio de Chile qui dénonce le fascisme et la dictature.

Quelques années avant de disparaître,
avec sa Zamba del Che, Victor Jara avait rendu un vibrant hommage musical à l'une des grandes figures de la révolution.  
Ernesto Guevara, dit le Che, naît à Rosario, en Argentine, dans une famille bourgeoise. Son doctorat de médecine en poche, il se lance à partir de 1953 dans de longs périples à travers l'Amérique latine, ce qui lui fait découvrir la misère qui touche des franges très larges de la population du continent. Il complète sa formation intellectuelle marxiste et rencontre Fidel et Raul Castro au Mexique, en 1955. Il se joint à eux lorsqu'ils débarquent clandestinement à Cuba, en décembre 1956. Durant les trois années qui suivent, il participe à toutes les opérations militaires qui conduisent au renversement du régime autoritaire et pro-américain de Batista, le 1er décembre 1959.
Naturalisé Cubain, il devient en 1961 le ministre de l'économie du lider maximo. En 1965, il se rend clandestinement au Congo, pour soutenir une rébellion contre le gouvernement central. De retour en Bolivie en 1966, il prend la tête d'un mouvement de guérilla en Bolivie, où il trouve la mort dans une embuscade tendue par les services spéciaux boliviens et la CIA. Théoricien de la guérilla, il est convaincu que c'est l'initiative insurrectionnelle qui réalise les conditions de la révolution.



Zamba del Che (Ruben Ortiz, Argentina)- Victor Jara.
Vengo cantando esta zamba / con redoble libertario,
mataron al guerrillero / Che comandante Guevara.
Selvas, pampas y montañas / patria o muerte su destino.
Que los derechos humanos / los violan en tantas partes,
en America Latina / domingo, lunes y martes.
Nos imponen militares / para sojuzgar los pueblos,
dictadores, asesinos, / gorilas y generales.


Explotan al campesino / al minero y al obrero,
cuanto dolor su destino, / hambre miseria y dolor.
Bolivar le dio el camino / y Guevara lo siguio:
liberar a nuestro pueblo / del dominio explotador.
A Cuba le dio la gloria / de la nacion liberada.
Bolivia tambien le llora / su vida sacrificada.
San Ernesto de la higuera / le llaman los campesinos,
selvas, pampas y montañas, / patria o muerte su destino.
...................................
Je viens chanter cette zamba, comme une marche libertaire.
Ils ont tué le guérillero commandant Che Guevara.
Les forêts, les plaines et les montagnes,
patrie ou mort tel est son destin.
Les droits de l'homme sont violés
dans tant d'endroits en Amérique latine.
Dimanche, lundi et mardi,
ils nous imposent les militaires pour opprimer les peuples.
Dictateurs assassins, gorilles et généraux,
ils exploitent les paysans, les mineurs et les ouvriers.
Tant de douleur dans leur destin, faim misère et tristesse.
Bolivar montre le chemin, et Guevara le suit.
(Bolivar est la figure emblématique de la libération de l'Amérique latine du joug colonial )
Libérez notre peuple des dominants oppresseurs.
A Cuba il reçut la gloire d'une nation libérée.
La Bolivie pleure elle aussi sa vie sacrifiée,
San Ernesto de la Higuera le nomme les paysans. 
( Higuera est le nom du village où le Che fut assassiné.)

3 commentaires:

E.AUGRIS a dit…

J'ai lu hier dans Libé que l'un des exécutants du meurtre avait récemment reconnu les faits et donné le nom de quelques officiers responsables.

blottière a dit…

Salut,
en effet, j'ai lu ça aussi (merci pour le lien). Justement, j'évoque le chanteur et sa sinistre fin dans le dernier article (N° 163) avec un revient sur les révélations récentes.

Julien

Raphaël a dit…

En ce qui concerne la Révolution française, on peut citer :
- Danton de Michel Sardou
- Un jour la liberté de Michel Sardou. --> Très bonne chanson de Sardou.
- La Révolution Française (De Claude Michel Schoenberg et d'Alain Boublil).--> Excellente comédie musicale je trouve.