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Vous pouvez écouter la chanson, voici les paroles, on se retrouve juste après pour en savoir plus:
J'ai rencontré l'arbre qui reçut les balles de Patrice Lumumba
Et moi je lui ai dit :
- C'est toi, c'est toi, c'est toi l'arbre qui a reçu les balles de Patrice Lumumba ?
- Oui, c'est moi
- J'aimerais te prendre en photo et te faire une interview afin que les Africains sachent ce qui s'est réellement passé.
Alors l'arbre m'a répondu :
- Non, je ne parlerais pas.
Nous autres arbres n'avons pas l'habitude de nous mêler des affaires humaines.
Cela ne fait partie ni de nos usages ni de nos coutumes.
Je me suis tout simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment
J'ai moi aussi, comme vous, peur des représailles
La vie d'un arbre vaut-elle la vie d'un homme vaut-elle la vie d'un arbre vaut-elle la vie d'un homme ? Hein ?Nous autres arbres subissons actuellement les ravages des forestiers venus du Nord
Avec l'ignorance ou l'indifférence, avec la complicité des Africains qui, comme au temps de Patrice Lumumba, agissent une fois de plus au nom du ventre.
L'arbre a pourtant par le passé nourri le ventre de l'homme.
Patrice Lumumba est mort et moi l'arbre je porte les balles du souvenir.
La forêt congolaise se meurt
Les Congolais se déchirent
Les Africains comptent les coups
Et l'Occident comme d'habitude tire les petits profits de ce mélimélomélimélomélimélomélimélomélimélo
Combien de Patrice Lumumba nous faudrait-il, Africains, pour tirer les leçons de l'histoire ? Deux, quatre, six, huit même dix.
Qui est Patrice Lumumba ?
A la fin des années 1950, alors que le Royaume-Uni et la France entament le processus de décolonisation en Afrique, la Belgique ne semble pas vouloir céder le Congo. Parmi les Congolais, Patrice Lumumba est alors un des rares à dépasser le cadre local pour construire un véritable mouvement national lié aux autres mouvements d'émancipation en Afrique. En 1958, il devient très populaire avec cette phrase : "L'indépendance n'est pas un cadeau de la Belgique, mais bien un droit fondamental du peuple congolais". En janvier 1959, des émeutes sonnent le glas du Congo belge, mais l'indépendance n'a nullement été préparée. Elle a lieu le 30 juin 1960, même si la dépendance économique et financière est maintenue, notamment pour les compagnies. Très rapidement, deux provinces dont le riche Katanga, font sécession, encouragées par les entrepreneurs belges. Lumumba, premier ministre du Congo n'a pas les moyens d'agir et apparaît comme suspect aux yeux des Belges et des Américains. Seule l'ONU lui vient timidement en aide. Il est arrêté en décembre 1960 et assassiné, probablement avec la complicité de la CIA, le 17 janvier 1960. Il devient dès lors un mythe, à l'image d'autres grands leaders africains comme Nkrumah ou Sankara plus tard ou encore Che Guevara qui vient d'ailleurs rencontrer les lumumbistes au Congo au milieu des années 1960 pour "allumer" des feux révolutionnaires en Afrique.
Signalons l'excellent film de Raoul Peck, Lumumba, réalisé en 2000 avec Eriq Ebouaney dans le rôle du leader congolais.
Le tube de 1960 en Afrique, écrit par Grand Kallé, l'un des créateurs de la rumba électrique congolaise .... Julien Blottière nous présente ce titre et revient sur l'histoire de la colonisation du Congo au temps de Léopold.
Dans Histoire de Comprendre, Alexandre Adler présente très clairement les enjeux et le contexte de l'indépendance du Congo et l'expérience Lumumba (signalons juste que Tintin au Congo n'a sans doute pas permis aux Belges de "bien" connaître le Congo...) :
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A la fin des années 1950, alors que le Royaume-Uni et la France entament le processus de décolonisation en Afrique, la Belgique ne semble pas vouloir céder le Congo. Parmi les Congolais, Patrice Lumumba est alors un des rares à dépasser le cadre local pour construire un véritable mouvement national lié aux autres mouvements d'émancipation en Afrique. En 1958, il devient très populaire avec cette phrase : "L'indépendance n'est pas un cadeau de la Belgique, mais bien un droit fondamental du peuple congolais". En janvier 1959, des émeutes sonnent le glas du Congo belge, mais l'indépendance n'a nullement été préparée. Elle a lieu le 30 juin 1960, même si la dépendance économique et financière est maintenue, notamment pour les compagnies. Très rapidement, deux provinces dont le riche Katanga, font sécession, encouragées par les entrepreneurs belges. Lumumba, premier ministre du Congo n'a pas les moyens d'agir et apparaît comme suspect aux yeux des Belges et des Américains. Seule l'ONU lui vient timidement en aide. Il est arrêté en décembre 1960 et assassiné, probablement avec la complicité de la CIA, le 17 janvier 1960. Il devient dès lors un mythe, à l'image d'autres grands leaders africains comme Nkrumah ou Sankara plus tard ou encore Che Guevara qui vient d'ailleurs rencontrer les lumumbistes au Congo au milieu des années 1960 pour "allumer" des feux révolutionnaires en Afrique.
Signalons l'excellent film de Raoul Peck, Lumumba, réalisé en 2000 avec Eriq Ebouaney dans le rôle du leader congolais.
Le tube de 1960 en Afrique, écrit par Grand Kallé, l'un des créateurs de la rumba électrique congolaise .... Julien Blottière nous présente ce titre et revient sur l'histoire de la colonisation du Congo au temps de Léopold.
Dans Histoire de Comprendre, Alexandre Adler présente très clairement les enjeux et le contexte de l'indépendance du Congo et l'expérience Lumumba (signalons juste que Tintin au Congo n'a sans doute pas permis aux Belges de "bien" connaître le Congo...) :
Qu'en est-il de l'exploitation forestière en Afrique centrale ?
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Dans les pays voisins (Congo-Brazza, Gabon et Cameroun d'où est originaire Ze Jam Afane), malgré la présence d'administrations un peu plus organisées, la logique de prédation est là encore souvent à l'œuvre, avec en plus la proximité plus grande des ports de l'Atlantique. Les réseaux de transports, réalisés par le colonisateur français ont d'ailleurs été conçus pour permettre l'acheminement des matières premières (rappelons-nous les conditions de la construction de la ligne Congo-océan dénoncées en son temps par Albert Londres...).
L'enjeu est donc de permettre une exploitation raisonnée et durable de ce deuxième "poumon" de la planète qui serve les populations locales. Ce qui est loin d'être le cas pour le moment...
A lire :
Marie-France Cros et François Misser, Géopolitique du Congo (RDC), Complexe, 2006
Liens
- Un article sur l'album
- Une chronologie interactive de la décolonisation
- Baloji : "Tout ceci ne vous rendra pas le Congo". Un rap pour comprendre l'histoire récente du Congo, devenu Zaïre sous Mobutu, puis redevenu le Congo.
- Sur la forêt du bassin du Congo, un article du Figaro, le site spécial de Greenpeace, celui des Amis de la Terre, un article sur afrik.com
- L'histoire du Congo en musique 1 : de l'indépendance à la prise de pouvoir de Mobutu.
- Histoire du Congo en musique 2 : hommages à Patrice Lumumba.
2 commentaires:
Merci pour cette merveilleuse découverte et pour ce très bel article.
J.B.
De rien, je suis tombé sous le charme. Je n'ai pas encore écouté le reste de l'album, mis à part la chanson l'homme-avion.
A suivre donc.
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